dimanche 12 janvier 2014

Refondation du Centre. L’Alternative débute 2104 comme elle avait fini 2013, dans le flou

Le début d’année 2014 n’a pas, pour l’instant, clarifié les relations entre le Mouvement démocrate et l’UDI à l’intérieur de l’Alternative comme nous le montre quotidiennement des articles dans les journaux.
On a l’impression que les deux «partenaires» sont en train de se jauger et de jouer au poker menteur afin, d’une part, de savoir ce que l’autre a dans le ventre (et réellement en tête) et, d’autre part, afin d’avancer ses pions et se mettre en position de force tout en jouant la partition de la coopération.
Que ce soit au niveau des listes pour les municipales ou bien celles pour les européennes, Jean-Louis Borloo et François Bayrou ont du mal à se mettre d’accord.
Pire, ils donnent l’impression d’être dépassés par les situations locales et leurs enjeux.
Dans certaines villes et régions, l’UDI et le MoDem sont capables de s’entendre, dans d’autres cela s’avère très difficile et parfois même impossible puisque les deux partis sont même des rivaux et non des alliés comme ils devraient l’être.
Deux raisons principales à cela.
Tout d’abord, une méfiance de l’autre qui a atteint son paroxysme à Paris puisque l’on soupçonne l’autre de ne se servir de l’Alternative que pour son propre intérêt et non dans le cadre d’une union égale et pour l’intérêt du Centre.
Ensuite, les revendications personnelles des élus et des militants de chaque camp qui ne veulent pas laisser leur place à leurs «partenaires».
Cela se double d’une méfiance et des revendications personnelles qui agitent l’intérieur de l’UDI, dont il faut rappeler qu’elle est une confédération et non un parti centralisé, au grand dam de Jean-Louis Borloo.
Bien évidemment, lors de la préparation d’élections avec l’établissement d’une liste des candidats et sont lot de recalés, les tensions sont extrêmes dans les partis et les coalitions en général.
Le cas de l’Alternative, de ce point de vue, ne semble guère différent.
Pour autant, ces divergences peuvent aboutir à une situation extrême par la constitution d’alliances avec des camps opposés ainsi que des oppositions frontales entre des listes UDI et MoDem.
Plus, les responsables de l’Alternative avaient un peu vite affirmé que le temps des élections de 2014 serait, à la fois, le véritable lancement de la nouvelle «organisation coopérative», son envol dans l’opinion publique et la vraie preuve que les centristes peuvent s’unir.
Or, force est de constater, pour l’instant, que ce temps est plus celui des divisions, d’autant qu’aucune plateforme programmatique ne vient cimenter les divergences et les méfiances entre les personnes.
Rien n’est évidemment perdu mais il ne faudrait pas trop tarder à se mettre d’accord. Surtout, il ne faudrait pas que les difficultés actuelles ne prennent de l’importance, ne soient le début d’un déballage plus fort, menaçant alors un édifice encore trop fragile.
Jean-Louis Borloo et François Bayrou ayant sans doute trop à perdre dans un fiasco de l’Alternative, on devrait s’acheminer, cahin-caha, à la formalisation d’un modus vivendi sinon d’une réelle entente.
Attention toutefois que celui-ci n’est pas l’air trop bancal, devenant la cause de l’échec de cette refondation centriste.
Une refondation qui attend ses vraies fondations en 2014.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC