samedi 29 octobre 2022

Propos centristes. France – Budget de la Justice / Budget de la Défense / Pas d’enfant dormant dans la rue cet hiver / Lutte prioritaire contre les inégalités scolaires / Lutte contre la maltraitance animale / Taxation des superprofits / Planter 1 milliard d’arbres en 10 ans…

Voici une sélection, ce 29 octobre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Pour beaucoup, cet été fut une saison en enfer. L'enfer des flammes, de la fatigue, de la désolation. Je pense aux familles évacuées, aux pompiers éprouvés dans leur chair et je pense en particulier à la mémoire du commandant Pascal Allaire et du lieutenant Martial Morin.
Replanter 1 milliard d'arbres en France : c'est notre cap pour les 10 prochaines années. Mieux prévenir les incendies passe par un renforcement des obligations légales de débroussaillement. Nous allons simplifier les règles. L'État pourra se substituer à tout propriétaire défaillant. Un travail de cartographie sera mis en place pour mieux appréhender les risques. Nous allons réarmer nos soldats du feu, leur offrir plus de bras et de matériels. Le nombre de colonnes de renfort de sapeurs-pompiers va être doublé, et les 12 Canadair, remplacés et portés au nombre de 16. (…)
Je veux avoir un mot pour nos partenaires européens. Comme ils avaient pu compter sur la France les années précédentes, nous avons pu compter sur eux pour lutter face aux incendies.

> La force de notre armée, ce sont les femmes et les hommes qui la composent. Pour que les techniciens continuent à innover pour assurer la sécurité de nos soldats en opérations, nous leur donnons les moyens et réinvestissons dans la formation. Merci à eux pour leur engagement!

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> La Direction générale de la sécurité extérieure est un atout précieux pour notre souveraineté et la défense de nos intérêts. Au contact des agents, j’ai pu mesurer combien cette mission avait du sens pour eux. Ils ont ma confiance et celle de mon Gouvernement.

> [Convention des partenaires sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie]
Les travaux de la convention des partenaires viennent de se conclure. Cette première réunion marque aujourd’hui le début des discussions sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie au terme du processus politique défini dans l’accord de Nouméa. Ainsi, le processus de définition d’un projet pour la Nouvelle-Calédonie est désormais engagé.
Je me félicite de l’esprit de responsabilité et de consensus de nos échanges. Fidèle à la tradition des accords de 1988 et de 1998, il a animé les travaux de cette première journée.
D’abord, nous avons constaté la nécessité d’appuyer nos réflexions sur les enseignements de l’expérience au moment où s’ouvre cette période de transition.
En conséquence, sur la base des cahiers des charges validés à Nouméa par l’ensemble des forces politiques, nous sommes convenus de lancer l’audit de décolonisation, qui évalue l’accompagnement de la Nouvelle-Calédonie par l’Etat depuis 1988 au regard du droit international. De la même manière, un bilan de l’accord de Nouméa, sur le transfert des compétences par l’Etat et leur exercice par la Nouvelle-Calédonie et les provinces sera réalisé pour éclairer les travaux de la convention des partenaires.

S’agissant de l’organisation des prochains mois, il a été convenu d’élargir le champ des discussions au-delà des seules questions institutionnelles en abordant également les sujets vitaux pour l’avenir des Calédoniens au sein des groupes de travail suivants dont la liste pourra être complétée :
- questions institutionnelles ;
- égalité des chances et cohésion sociale ;
- développement économique, emploi, grands investissements ;
- nickel ;
- souveraineté énergétique et transition écologique ;
- souveraineté alimentaire et foncier ;
- valeurs, identité commune et réconciliation ;
- intégration et rayonnement régional.
Ces groupes de travail seront organisés à Nouméa par le haut-commissaire au mois de novembre et installés par les ministres. La conclusion de ces travaux, nécessaires à l’élaboration du projet d’avenir de la Nouvelle-Calédonie, est attendue mi-2023.
Les travaux de la convention respecteront les légitimités et les compétences de chacun. Ainsi, les questions institutionnelles feront l’objet d’échanges dans un format politique ad hoc.
Si les échanges ont été denses et fructueux, ils ont été incomplets en raison de l’absence d’une partie des forces politiques. Le processus que nous avons engagé aujourd’hui ne peut aboutir que si toutes les forces politiques calédoniennes y contribuent. Tous les partenaires présents l’ont affirmé en rappelant la nécessité de rechercher le consensus. Nous poursuivrons le dialogue pour que tous les partenaires politiques participent aux discussions dans l’intérêt de la Nouvelle-Calédonie. Cet objectif sera affirmé par les deux ministres à l’occasion de leur déplacement au mois de novembre.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> La France a été le premier pays européen à mettre en place dès 2019 une taxe sur les services numériques grâce à Emmanuel Macron. Les recettes fiscales ont plus que doublé depuis sa création. Ce que nous voulons c'est plus de justice fiscale mais pas de vengeance fiscale.

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Le président de la République a un cap, et notamment celui du travail, je pense que c’est très important ce qu’il a dit sur le partage de la valeur, sur le partage des richesses, il a encouragé chacune et chacun, et notamment le patronat, à mieux répartir les profits, les richesses, moi j’attendais aussi ça du président de la République, comme beaucoup de Français me semble-t-il. Et par ailleurs je pense qu’on a pu voir aussi un président, entre ces deux missions, une international, une national, qui n’a pas eu beaucoup de chance, entre les Gilets jaunes, le Covid,19 la guerre en Ukraine, l’énergie, l’inflation, mais nous on a la chance de l’avoir, il tient son cap, et dans la tempête il tient le cap de la France. (…)
Le président de la République est dans l’empathie. Vous savez, la politique c’est autant des chiffres que du cœur, autant de la compréhension des Français que de la raison, et peut-être que le défaut de la majorité, mais j’ai déjà eu l’occasion de le dire, c’est être trop dans les chiffres et trop dans la raison, et pas assez dans le cœur et l’empathie, il ne faut pas être totalement dans l’empathie parce que ça s’appelle la démagogie, mais il faut savoir aussi comprendre les difficultés des Français. Moi j’ai trouvé, la réponse qu’il a fait notamment au reportage de ces Français qui n’arrivaient pas à boucler leurs fins de mois, était conforme à ce qu’on attend d’un responsable politique de haut niveau.

> La droite et le centre républicain, doit soutenir le gouvernement d'Emmanuel Macron, et je constate que le gouvernement du président de la République doit effectivement faire des signes d'ouverture avec la droite et le centre.

> [Expulsion des étrangers en situation irrégulière] depuis que je suis ministre de l’Intérieur, depuis la fin du Covid, nous faisons aujourd'hui plus que l’Allemagne, plus que l'Espagne, plus que l'Italie, mais nous ne faisons pas assez, je veux bien le dire bien volontiers. Pour trois raisons. La première raison c'est que notre droit est trop complexe, pour expulser un étranger en situation irrégulière nous avons jusqu'à 12 recours administratifs et judiciaires, 12 recours, le projet de loi que nous allons porter, à la demande du président de la République, c’est diviser par trois, on passera de 12 à 4, ce sera, vous verrez, un grand débat parlementaire très compliqué, vous le savez, pour gagner du temps, parce que quand vous faites des recours vous ne pouvez pas expulser les personnes, sur les 120.000 OQTF par exemple, que nous prenons, il y en a plus de la moitié qui ne sont pas exécutoires parce qu’il y a des recours aux tribunaux administratifs, donc il faut savoir compter ce que nous pouvons en effet exécuter. La deuxième des choses que nous devons faire, évidemment c'est pouvoir lever les protections qu'ont un certain nombre d'étrangers, j'ai moi-même dit, voilà quelques semaines, mais j'ai été très vilipendé, qu'il fallait mettre fin à la double peine, nous protégeons encore des étrangers qui, ayant commis des crimes et des délits en France, et étant en situation irrégulière, ne peuvent pas être expulsés. Dans le projet de loi, que je vais présenter au nom du président de la République, nous mettrons fin totalement à la double peine, nous pourrons, par exemple, expulser 4000 étrangers délinquants supplémentaires par année. Troisièmement, nous avons un travail à faire pour rendre impossible la vie des OQTF en France, par exemple aujourd'hui quelqu'un qui a un OQTF, qui doit quitter le territoire, peut encore avoir un logement social, moi je ne souhaite pas que quelqu'un qui a une obligation de quitter le territoire national puisse encore vivre dans le parc social de notre pays, c'est tout à fait logique.

> Il faut distinguer ceux qui relèvent de droit d'asile, qu'on ne peut pas quantifier - quand il y a des gens qui disent « il faut mettre un quota sur le droit d’asile », non, ce n’est pas possible évidemment - de l'immigration de travail et familiale. Aujourd'hui plus de la moitié de l’immigration en France est familiale, et peut-être est-ce un problème, et l'immigration de travail, malheureusement, est trop peu importante alors que, par ailleurs, les entreprises ont besoin de main-d’oeuvre pour travailler. L’Allemagne c'est un peu l'inverse, il y a plus d’immigration de travail et moins d’immigration familiale. Il faut sans doute diminuer un certain nombre effectivement de possibilités de Visa, nous le faisons déjà avec certains pays.

> Je comprends qu’un père ou une mère de famille soit extrêmement choqué quand sa fille de 6 ans est attouchée sexuellement, mais en même temps je veux dire que c'est aussi une défaite collective de voir que les gens veulent se faire justice eux-mêmes, c'est absolument inacceptable, ce n’est pas la société que je veux. La société que nous souhaitons tous c'est que l'Etat, la police, la justice, puissent intervenir en premier et condamner les personnes, et ce n’est pas les gens qui se font justice eux-mêmes. Moi je vois dans cette terrible affaire, encore une fois, notre devoir de travailler davantage, de mettre davantage de moyens, pour que la police… fait assez rapidement dans cette affaire, soit arrivée, que la justice puisse condamner les personnes, ce qu’elle a fait d’ailleurs dans cette affaire, puisque ce jeune, si j'ose dire, qui serait responsable de ces attouchements, a été mis en détention provisoire, donc elle n’a pas tremblé la main à la justice, mais il est évident qu'on ne peut pas laisser des gens faire justice eux-mêmes.

> [Augmentation des violences aux personnes] Ce sont les violences faites aux femmes qui augmentent beaucoup parce que nous savons mieux les toucher, 90% de cette augmentation c’est les violences faites aux femme, mais ne faites pas de renversement de valeur, si les policiers et les gendarmes sont blessés ou tués c’est parce que des délinquants, des criminels, les blessent et les tuent. Et par ailleurs je regarde les chiffres, puisqu’il faut en parler, en 2017, quand c'était le gouvernement de Monsieur Hollande, on était à 464 usages d'armes pour les refus d'obtempérer, 254 sur des véhicules, en 2021, puisque vous prenez l'exemple de 2021, 367 usages d'armes, c'est-à-dire beaucoup moins, et 201 sur les véhicules, c'est-à-dire qu’il y a eu moins de tirs en 2021, et c’est vrai pour 2020, c’est vrai pour 2019, c’est vrai pour 2018, que sous le gouvernement précédent. Moi je veux vous dire, collectivement, que les premières victimes de ces refus d’obtempérer ce sont les policiers et les gendarmes, qu'il faut s'arrêter quand un policier ou un gendarme vous demande de vous arrêter, et je le dis extrêmement sincèrement, le procès qui est fait aux policiers et aux gendarmes les blesse collectivement et me blesse personnellement.

> Pour lutter contre la forte augmentation de la maltraitance animale (12 000 faits constatés en 2021, soit hausse de 30% en 5 ans), j’ai décidé, pour la première fois dans l’histoire des forces de l’ordre, la création d’une division de 15 enquêteurs chargés spécifiquement de ce sujet.

> Le Président de la République, devant l’ensemble des acteurs de la sécurité civile, a annoncé un renforcement significatif des moyens alloués à nos soldats du feu :
- Nous devons renforcer nos moyens aériens. La flotte de Canadair sera renouvelée et portée à 16 avions.
- Une quatrième ème unité de formation militaire de la sécurité civile (FORMISC) sera créée, soit près de 600 nouveaux militaires. C’est inédit.

- Parce que nous devons mieux équiper nos sapeurs-pompiers, un fond de 150 millions € permettra l’acquisition de matériels lourds.
- Parce que le volontariat doit être développé, un plan de promotion du volontariat, visant notamment à faciliter la disponibilité de ces femmes et ces hommes essentiels, sera mis en place.
- Parce que la solidarité entre les territoires est essentielle, les colonnes de renfort, qui viennent renforcer les sapeurs-pompiers locaux lors d’événements majeurs, seront doublées, pour être portées à 50.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La Russie a fait depuis huit mois désormais le choix  de ramener la guerre sur notre continent. Cette crise est grave, elle nous concerne tous. L'Ukraine voit sa souveraineté, son intégrité territoriale menacées par l'agression de la Russie, un Etat doté de l'arme nucléaire, un Etat qui, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, a une responsabilité particulière pour défendre le système international et la Charte des Nations unies, mais qui fait aujourd'hui le choix de remettre en cause leur fondement même. Cette agression n'est pas soutenue par la population russe, tout le démontre. Elle n'est voulue que par des gouvernants pour lesquels le droit et la vérité ne sont devenus que de simples options. Un pouvoir russe qui conduit, depuis plus de trois semaines maintenant, des bombardements massifs contre des cibles civiles ukrainiennes dans tout le pays, avec un objectif assumé : casser ses infrastructures et briser la résistance du peuple ukrainien, en l'exposant au froid et à la faim, alors que l'hiver approche. Un pouvoir russe qui n'hésite pas à faire des dizaines de millions de réfugiés et déplacés, commet crime sur crime et s'enferme dans une impasse diplomatique, militaire et politique. Un pouvoir russe qui recourt au mensonge une nouvelle fois, en osant prétendre que l'Ukraine s'apprêterait à faire exploser une "bombe sale" sur son propre territoire. Nous avons aussitôt dénoncé cette manipulation et nous y consacrons beaucoup de nos efforts diplomatiques, ces jours derniers, en lien notamment avec l'AIEA, et au Conseil de sécurité qui devrait en débattre demain, à notre demande.
Notre détermination ne doit pas vaciller. Le Président de la République et la Première ministre l'ont rappelé : nous soutenons l'Ukraine parce qu'elle se bat pour des valeurs démocratiques, ces valeurs qui sont les nôtres. Nous la soutenons aussi car si nous laissons la Russie bousculer les principes les plus fondamentaux de la vie internationale, tout sera permis, non seulement en Ukraine, mais ailleurs. En aidant l'Ukraine à se défendre, nous défendons les principes essentiels de non-agression, d'intégrité territoriale, de souveraineté et de règlement pacifique des différends, consacrés par la Charte des Nations unies. Nous sommes aux côtés de l'Ukraine depuis le premier jour de l'agression, par des sanctions, pour entraver l'effort de guerre russe et toucher ceux qui collaborent avec elle, Biélorussie ou Iran - nous l'avons fait et nous le referons si nécessaire - et par une aide diplomatique, économique, humanitaire et, bien sûr, militaire. À l'approche de l'hiver, nous accentuons notre soutien humanitaire et préparons de nouvelles opérations pour répondre à l'urgence, après avoir fait parvenir récemment, par exemple, 1000 tonnes d'aide humanitaire aux populations. Une part importante de l'action du Centre de crise et de soutien du ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, y est désormais consacrée, et nous prévoyons la livraison de générateurs, de matériel de chauffage et de matériel de reconstruction très prochainement, pour environ 50 millions d'euros ; de même que nous envisageons la tenue d'une conférence internationale à Paris, dans quelques semaines, pour aider à la résilience du peuple ukrainien, sur initiative du Président de la République. Nous sommes aussi aux côtés de l'Ukraine pour garantir que les auteurs des exactions et des crimes de guerre, ou des crimes contre l'humanité, soient poursuivis. Nous y contribuons en soutenant concrètement l'action de la Cour pénale internationale et les enquêtes engagées par la justice ukrainienne. Mais nous sommes également aux côtés de nos partenaires et de nos alliés face à la menace que la Russie fait peser sur leur sécurité. C'est l'honneur et la responsabilité de la France, en tant que première puissance militaire du continent, que d'être présente en Lituanie, en Pologne, en Roumanie et en Estonie, où je me suis rendue hier, en accord avec le ministre des Armées, pour marquer notre soutien à ce pays, mais aussi pour rendre visite à nos forces.
La Russie est de plus en plus isolée. Le vote qui s'est tenu à l'Assemblée générale des Nations unies, le 12 octobre, l'a clairement démontré. Les mois d'efforts diplomatiques du Kremlin pour tenter de justifier l'injustifiable se sont soldés par une condamnation massive de l'agression et de l'annexion illégale de territoires ukrainiens. Croyez-bien que ce résultat est aussi le résultat de nos propres efforts diplomatiques et de ceux de nos proches partenaires. Et de même, s'il y a une présence de l'Agence internationale de l'énergie atomique à Zaporijjia - contrairement à ce que j'ai entendu, il y a une présence -, c'est aussi largement grâce à l'action du Président de la République et de la diplomatie française.
En aidant l'Ukraine, en isolant la Russie, en luttant contre l'impunité, nous faisons notre devoir de solidarité. Nous faisons notre devoir d'humanité. Nous défendons la sécurité du continent européen, c'est-à-dire la nôtre. Et nous le ferons donc aussi longtemps qu'il sera nécessaire.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Mieux protéger les Français en simplifiant la procédure pénale tout en préservant les droits. Le cap fixé par le Président est clair et voulu par les acteurs judiciaires: magistrats, greffiers, policiers, gendarmes et avocats. Avec le Parlement, nous lançons ce grand chantier.

> Le renforcement massif des moyens de la justice est ma priorité absolue. Il faut dire que l’héritage de ces trente dernières années n’est pas encore soldé. La route sera longue mais mon cap, et celui de cette majorité, est très clair : se donner enfin les moyens d’une justice qui réponde aux attentes de nos compatriotes. Une justice plus rapide, plus efficace, plus protectrice, une justice à la hauteur de ce que doit être ce grand service public qui fonde notre pacte social : c’est cela que nos concitoyens appellent de leurs vœux, et c’est cela que le projet de loi de finances pour 2023 propose, grâce à la volonté du Président de la République et de la Première ministre.
En effet, après deux hausses de plus de 8 %, en 2021 et en 2022, le projet de budget que j’ai l’honneur de vous présenter aujourd’hui autoriserait une troisième hausse consécutive de plus de 8 % au profit de notre justice. En 2023, ce sont ainsi 710 millions d’euros supplémentaires qui viendraient abonder le service public de la justice, dont les crédits s’élèveraient au total à 9,6 milliards d’euros.
Ces moyens importants permettront d’alimenter les trois grands axes de ma politique. Il y aura tout d’abord une progression de 9 % pour les services judiciaires, dont les crédits atteindraient 3,39 milliards d’euros en 2023. L’augmentation des crédits consacrés à l’administration pénitentiaire dépasserait ensuite 7 % pour atteindre un budget de 3,91 milliards d’euros en 2023. Enfin, les crédits de la protection judiciaire de la jeunesse augmenteront de plus de 10 % et s’élèveront en conséquence à 917 millions d’euros pour 2023.
Ces crédits nous permettront de mieux prendre en charge, et plus rapidement, les mineurs qui nous sont confiés. Ils favoriseront le développement des outils qui mesureront l’efficacité des moyens alloués à la justice pénale des mineurs. Je pense en particulier au logiciel « Parcours » destiné à suivre de façon fine la prise en charge des mineurs et d’en mesurer les effets dans la durée.
Mais la protection judiciaire de la jeunesse s’inscrit, encore plus peut-être aujourd’hui, dans des politiques qui concernent toute la jeunesse. Ainsi, en matière de harcèlement scolaire, sujet qui vous préoccupe beaucoup, monsieur Balanant, nous encourageons les partenariats entre les procureurs et les chefs d’établissement scolaire sur tous les territoires et nous poursuivons bien évidemment les travaux avec le secteur associatif pour traiter de cette question si délicate.
Avec une hausse de plus de 26 % du budget de la justice en trois ans, depuis mon arrivée, et de plus de 40 % si l’on prend comme point de départ le début du premier quinquennat du Président de la République, le nouvel effort budgétaire est inédit. Certains d’entre vous diront que ce sont des économies de bouts de chandelle. Non, c’est un effort historique, qui n’a jamais été vu sous la Ve République. (…)
Lorsque je suis entré au Gouvernement et que j’ai présenté mon premier budget, je n’ai cessé d’entendre : « Il n’arrivera pas à le refaire l’année suivante ! » Quand, l’année suivante, j’ai à nouveau présenté le budget de mon ministère, certains l’ont critiqué, usant de cette expression syndicale : « Ce ne sont que des cacahuètes ! ». Je présente pour la troisième fois mon budget, avec une augmentation de 8 %. Je le répète, qu’on le veuille ou non, plus n’est pas égal à moins ! Notre justice n’a jamais été aussi bien dotée que depuis que le Président de la République a été élu !

Ces choses étant précisées, je vais entrer dans le détail, chiffres à l’appui. Les mots, voyez-vous, ont un sens, un double sens, un contresens ; on peut ne pas être d’accord sur leur définition ou leur signification. Mais les chiffres, eux, restent en place et sont incontestables. Je souhaite vous présenter en détail ce que ces moyens supplémentaires permettront de financer en 2023 et dans les années à venir.
La justice s’incarne d’abord dans les hommes et les femmes qui la servent. Je veux adresser, ici, mes profonds remerciements aux magistrats, aux greffiers, aux personnels pénitentiaires – ils sont la troisième force de sécurité de notre pays –, aux juristes assistants, aux avocats, aux professionnels du droit, aux agents administratifs. Je salue leur engagement dans l’œuvre de justice.
Le présent budget acte le plan de recrutement le plus important de l’histoire du ministère, avec 10.000 emplois supplémentaires d’ici 2027. La création de 1.500 postes de magistrats et de 1.500 postes de greffiers est d’ores et déjà actée. Cela représente un doublement des créations d’emploi par rapport au premier quinquennat du président. Par ailleurs, en 2023, 1.220 agents seront recrutés au sein de la justice judiciaire, 809 dans l’administration pénitentiaire et 92 dans les services de PJJ. Pour assurer ce niveau de recrutements, il nous faut davantage renforcer l’attractivité des métiers de la justice, notamment par des revalorisations salariales. S’il est vrai que le nombre de candidats aux concours de la magistrature avait chuté de manière significative au début des années 2010, cela n’est plus le cas aujourd’hui. L’année dernière, plus de 4.000 personnes ont candidaté aux différents concours de la magistrature. Un tel niveau de candidatures promet un vivier large qui permettra un recrutement de qualité dans les années à venir.
Le budget pour 2023 permettra, encore une fois, d’augmenter les crédits obtenus au titre des mesures catégorielles à hauteur de 80 millions d’euros pour revaloriser les professionnels du ministère. Sur ce montant total, 30 millions seront alloués aux magistrats, avec une revalorisation inédite de leurs primes de 1 000 euros par mois en moyenne, et 50 millions iront au reste de nos fonctionnaires.
Les modalités de cette revalorisation sont en cours d’expertise, j’ai déjà eu l’occasion de vous le dire devant la commission des lois. En principe, la rémunération est faible, en particulier pour les jeunes en début de carrière. La revalorisation sera plus importante pour eux, allant au-delà de 1.000 euros. (…)
Ces crédits permettront également de poursuivre et de finaliser le plan de construction des 15 000 places de prison supplémentaires voulues par le Président de la République. En 2023, pas moins de 10 établissements pénitentiaires seront livrés, soit 7 structures d’accompagnement vers la sortie et 3 centres pénitentiaires proprement dits. Ces opérations sont complexes ; elles ont parfois été retardées, notamment en raison du covid19. Certains réclament la sécurité mais ne sont jamais prompts à donner un terrain pour y construire un établissement pénitentiaire. Nous, nous avons surmonté les difficultés contentieuses, foncières et politiques et nous parviendrons à finaliser ce projet en 2027. Nos engagements seront tenus.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> La mission Défense du Budget a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale. C’est le budget des Armées le plus important depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : il répond aux questions légitimes de nos concitoyens sur notre capacité à assurer la sécurité de la France.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> [Taxation des superprofits] Les travailleurs doivent bien vivre de leur salaire, quand les entreprises le peuvent, elles doivent aussi jouer le jeu de la réponse à l’inflation et de la valorisation de leurs salariés.

> [Réforme des retraites] Ce qui nous importe, c’est de tenir deux engagements: améliorer le système avec plus de justice et l’équilibre.

> Au cours des derniers mois, le nombre d’emplois créés continue à être positif..nous estimons qu’en 2022 ce sont plus de 200000 emplois qui vont être créés dans le secteur privé?

 

Pap Ndiaye (ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse)
> Le baccalauréat professionnel peut se poursuivre par des études supérieures, ce qui est très bien, mais il doit aussi permettre à des jeunes d’entrer directement sur le marché du travail. Plus globalement ce à quoi nous devons arriver, c’est revaloriser la voie professionnelle pour que le lycée général ne soit plus perçu comme la voie que tout bon collégien aurait vocation à emprunter. Dans cette configuration, le lycée professionnel ne peut être qu’une imposée. Il faut arrêter avec cela. (…)
Nous menons un travail collectif avec tous les partenaires. A côté de filières « voies de garage » malheureusement trop nombreuses, il en existe d’autres extrêmement porteuses qui correspondent à des besoins identifiés de l’économie française – la transition énergétique, le care… Il va donc falloir réfléchir à une carte des formations dynamiques qui évolue afin de former encore mieux les jeunes.

> Le président de la République l’a clairement indiqué : les savoirs fondamentaux au lycée professionnel seront préservés. Nous voulons être pragmatiques. Aujourd’hui, une forte proportion des élèves de LP sont en grande difficulté. Notre objectif, en sortant du lycée, est qu’ils sachent lire, écrire, calculer et qu’ils se soient également forgé une conscience citoyenne. L’histoire conservera aussi une place importante dans les enseignements.

> Ce qui me paraît prioritaire aujourd’hui, c’est de lutter contre les inégalités scolaires qui sont le fruit de différences de classes. Si on avance sur la réduction du déterminisme social, on aura déjà fait un énorme pas en avant.

> [Réponse au niveau élevé d’anxiété des élèves] Dans l’immédiat, par un ensemble de mesures : tout ce qui relève des mobilisations citoyennes autour de l’environnement, mais aussi, bien sûr, la lutte contre le harcèlement scolaire avec la généralisation du programme de prévention Phare. Sans oublier l’éducation à la vie affective et sexualité que nous relançons à fond pour contrer l’influence de la pornographie, favoriser des relations meilleures entre les garçons et les filles et réduire drastiquement les violences sexistes et sexuelles dans nos écoles. Les concertations menées dans le cadre du CNR apportent beaucoup de ce côté.

> On ne fera pas une école meilleure si les élèves n’y sont pas plus heureux. C’est indispensable. Lorsque nous réfléchissons à la manière d’intégrer les notes des épreuves de spécialité du baccalauréat dans la procédure Parcoursup d’accès au supérieur, beaucoup de gens m’objectent qu’il n’est pas possible d’organiser ces épreuves fin mars de peur que les élèves sèchent massivement les cours ensuite. C’est pour moi un constat d’échec collectif. Cela pose la question de l’ennui, des petits décrochages invisibles et in fine du sens que l’on donne à l’enseignement. Pourquoi les jeunes Français seraient plus paresseux que leurs voisins qui, eux, vont à l’école jusqu’au début de l’été?

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> À l'occasion de la journée européenne contre la dépression qui avait lieu cette semaine, je veux rappeler à tous les étudiants que la santé mentale est au cœur de mes priorités. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche met en place des solutions pour vous accompagner
- Le dispositif « santé psy étudiant » vous permet de bénéficier jusqu’à 8 séances chez un psychologue sans avance de frais, grâce à la mobilisation de plus de 1 200 psychologues, partout sur le territoire.
- En cas de besoin, les psychologues des services de santé universitaires (SSU) sont présents pour vous écouter. 80 équivalents temps plein de psychologues supplémentaires ont été recrutés en 2021, financés par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
- En lien avec les structures spécialisées en santé mentale, les SSU assurent également: de la prévention, des ateliers de gestion du stress; du soin, avec des prises en charges psychologiques ou psychiatriques.
Je mène d'ailleurs une réforme des SSU visant à renforcer leurs accès à TOUS les étudiants, y compris non universitaires. Cette réforme renforce leur compétence en matière de santé mentale étudiante, ainsi que leurs moyens d'action grace au
Budget 2023
- Des plans territoriaux de santé mentale (PTSM) renforcent cet accompagnement. Une équipe mobile de santé mentale dédiée à la prise en charge des étudiants a par exemple été créée dans l'agglomération lilloise.
- En cas de détresse, le numéro 31 14 est gratuit et ouvert 24H/7J. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche
ne relâchera pas son action et ses efforts, en lien avec le ministère de la Santé et de la Prévention.

> Avec France 2030, l'État investit 7,5 Mds€ pour faire de la France la nation la plus innovante d'Europe en santé. Pour accélérer la mise en circulation de ces innovations, nous annonçons la création de l'agence d'innovation en santé.

> Face aux surcoûts énergétiques, l’amortisseur électricité sera déployé pour protéger les structures qui ne bénéficient pas actuellement du bouclier tarifaire. Il concernera les organismes de recherche et les établissements d'enseignement supérieur et de recherche.

> 68% d'étudiants estiment que la pratique sportive est trop coûteuse. Essentiel à notre épanouissement, à notre santé, le sport ne peut être freiné par la précarité. Pour cette raison, le Pass’Sport a été élargi aux étudiants boursiers.

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> D’ici 10 ans, nous replanterons 10% de notre forêt soit un milliard d’arbres. Formidable défi que nous allons mener avec tous les acteurs de la forêt. ntérêt économique et de filière, intérêt écologique par le stockage carbone et la biodiversité, intérêt d’aménagement de notre territoire. Au travail ! Pour l’un des chantiers de ce siècle.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> [Transition écologique] Si vous ne la rendez pas un minimum désirable, si vous ne faites pas en sorte de chercher l'adhésion, ce que je crois c'est qu'on ratera l'objectif.

> [COP27] Une remobilisation mondiale est nécessaire. Chacun doit faire sa part d'effort, on voit bien qu'on n'est pas au rendez-vous.

> Plus d'1 milliard d’arbres replantés en France d’ici 2030 ! Pourquoi cet objectif? La forêt est notre première alliée pour le climat et la biodiversité. Elle constitue un puits de carbone et est une ressource renouvelable de production d'énergie verte. Nous devons la replanter et la renforcer.
Il s’agit d’un élan de la nation toute entière : des forestiers, des collectivités territoriales, des agriculteurs, des citoyens. La forêt est notre patrimoine commun, collectivement nous devons la préserver.
Afin de reboiser nos territoires et gérer durablement la forêt, l’Etat met en place un dispositif de soutien de 150 millions d’euros en 2023.

> [Incendies de l’été] Tous ces épisodes dramatiques montrent le coût de l'inaction.

> [Retraites] L'âge légal du départ à la retraite est un paramètre qui est essentiel mais ce n'est pas le seul.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Face à la hausse des prix de l’énergie, nous amplifions la protection de nos entreprises en leur garantissant un prix raisonnable de l'électricité. 12 milliards € d’accompagnement pour baisser leurs factures.

 

Rima Abdul-Malak (ministre de la Culture)
> Après une journée de débat, l’Assemblée nationale vient d’adopter le budget Culture pour 2023. En hausse de 7%, il permettra d’amplifier notre ambition pour le patrimoine, la création ou encore l’éducation artistique. Un seul groupe a voté contre : le Rassemblement national!

> Oui, le Pass culture laisse une liberté de choix aux jeunes, il leur fait confiance ! Et les relie à des professionnels passionnés qui ouvre leurs horizons. Non, contrairement à ce que veut le RN, nous ne choisissons pas ce qui est « réellement culturel » ou ne l’est pas!

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Faire de l’innovation un puissant levier de transformation de notre système de santé, au service des Français : tel est l’objectif au cœur de France 2030. Bilan ce matin d’un an d’actions pour soutenir l’excellence française et donner un nouvel élan à l’industrie & à la recherche.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Pour une puissance publique facilitatrice de nos grandes transitions, accompagnatrice, régulatrice, protectrice.

> Donner de l'élan à la fonction publique et des preuves d'amour....Ré-embarquer!

 

Isabelle Rome (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Egalité des chances)
> Échanges avec les policiers mobilisés à chaque instant pour protéger les femmes victimes de violences. Nous simplifions le parcours des victimes en le pensant selon leurs besoins spécifiques. Un meilleur accompagnement des femmes victimes de violences passe par la formation de tous les intervenants. Plus de 160 000 policiers et gendarmes ont reçu une formation spécifique.
Parce que les violences faites aux femmes ne sont pas des violences comme les autres, le
gouvernement déploie des moyens spécifiques. 400 intervenants sociaux sont mobilisés pour les accompagner dans les commissariats et gendarmeries. D'ici 2025, ils seront 600.

> J’ai réuni les 30 centres de prise en charge des auteurs de violences (CPCA), créés à l’issue du Grenelle des violences conjugales. Pour protéger les femmes victimes de violences, nous devons absolument tout faire pour prévenir le passage à l’acte et pour empêcher la récidive.

> Éradiquer les violences faites aux femmes passe aussi par des actions pour prévenir le passage à l’acte et lutter contre la récidive.

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Il y a des décisions qui ont été prises un peu dans la douleur ces dernières semaines sur des revalorisations salariales après une grève qui a beaucoup impacté les Français. Donc s’ils partagent la valeur dans l’entreprise, s’ils font baisser la facture des Français. Je rappelle qu’il y a ces derniers mois une ristourne qui a coûté 500 millions d’euros. Et s’ils investissent en France notamment dans le secteur des renouvelables. C’est ça qu’on leur demande. (…)
Quand il y a eu la ristourne qui a été mise en place par Total de 500 millions d’euros, c’est parce qu’on a mis une pression très forte en leur disant : vous faites des bénéfices, vous les faites pour l’essentiel à l’étranger et donc ils ne sont pas taxables en France puisque c’est un grand principe de la fiscalité internationale, et donc on vous demande d’investir pour faire baisser la facture d’essence des Français à un moment où il y a de l’inflation et d’investir dans des énergies renouvelables.
Ensuite, on a pris une décision importante, on va les taxer puisqu’il y a un mécanisme européen auquel on a contribué, qui a été acté. Dans le projet de loi de finances qui est actuellement en discussion au Parlement, on a introduit un mécanisme qui va permettre de taxer les activités notamment de raffinage. C’est ça qui concerne Total en France, en tout cas pour les énergies fossiles, et donc contribue aux finances publiques.

> On veut continuer à accompagner les Français face à l'augmentation des prix. On doit le faire de manière plus ciblée. Moi je suis ministre du Budget, je suis là pour dire la vérité. La ristourne ça coûte très cher, on ne peut pas se payer une ristourne à vie parce qu’à la fin, ça voudrait dire qu’on dépense beaucoup d'argent pour la ristourne mais cet argent, on sera obligé de le trouver quelque part. Et moi je n'ai pas envie d'augmenter les impôts ou les taxes des Français, donc il faut pour aller vers des mécanismes plus ciblés. On a travaillé cet été, on ne l'a pas encore mis en place, mais à un mécanisme que certains ont appelé gros rouleurs- c'est le terme qu'a employé président de la République hier. Moi je parle aussi de gros bosseurs parce qu'il vise à accompagner ceux qui travaillent. Ceux qui nous écoutent là par exemple, qui se lèvent, qui prennent leur voiture pour aller travailler et qui n’ont pas le choix d'utiliser leur voiture pour aller travailler. Et donc ce à quoi on travaille, c'est un mécanisme ciblé pour les accompagner. C'est-à-dire les Français qui ont besoin de leur voiture pour aller travailler, qui sont de classe moyenne, qui subissent l'augmentation des prix, il faut cibler l'accompagnement sur eux. C'est ce qu'on prévoit avec ce mécanisme.
Ce que j'ai prévu dans le Budget, j'avais prévu une enveloppe au cas où on devrait mobiliser ce dispositif - on a eu raison puisque le président l'a annoncé - autour d'un milliard 500 millions d'euros. Je ne vous dis pas que c'est ce que va coûter le dispositif, ce sera peut-être un peu moins, peut-être un peu plus, mais en tout cas on a une enveloppe qui est prévue pour ça dans le budget.
Ce qu'on a prévu cet été quand on avait pensé ce dispositif, c'est 3 critères. C'est 1/ travailler, donc il faut déclarer des revenus d'activité à l'administration fiscale. C’est 2/ avoir une voiture, donc un certificat d'immatriculation et une carte grise. Et 3/ effectivement avoir un certain niveau de revenus ; ce qui avait été prévu cet été, c'est que la moitié de ceux qui travaillent puissent en bénéficier. Je crois que ça fait 11 millions de foyers. Je ne vous dis pas que ça sera les paramètres qui seront dans l'aide qu'a annoncée le président de la République.
Il y aura un guichet qui sera un site Internet très simple. On l'avait préparé, encore une fois, cet été si on avait mis en place ce dispositif. Finalement on a prolongé la ristourne mais il y avait un site Internet très simple qui avait été mis en place. Vous mettez votre numéro de télé-déclarant pour les impôts, votre numéro de carte grise, le fichier croise tout ça et ensuite vous pouvez recevoir l’aide en quelques jours.

> Aujourd'hui, vous avez un bouclier tarifaire qui bénéficie aux très petites entreprises. Si vous avez moins de 2 millions d'euros de chiffre d'affaires, moins de 10 salariés, comme tous les Français, individus, vous bénéficiez du bouclier tarifaire. C'est-à-dire qu’au lieu d'augmenter de 120% comme ce serait le cas si on ne faisait rien l'an prochain, votre facture d'électricité et de gaz sera bloquée à 15%. Ça c'est le bouclier tarifaire tous les Français qui nous écoutent vont avoir une augmentation plafonnée à 15% au lieu de 120%, puisque la différence entre 15 et 120 % c’est les finances publiques qui l’amortissent.
Donc jusqu'à 2 millions de chiffre d'affaires, 10 salariés, vous avez ce bouclier tarifaire. Ensuite vous avez des petites et moyennes entreprises qui sont au-dessus de ces seuils ou alors qui consomment beaucoup d'énergie. Je pense à nos boulangers par exemple. Eux ils n'ont pas accès à ce bouclier.
Et donc on met en place un nouveau dispositif, c'est ce qu'a annoncé le président de la République, les précisions seront données par la Première ministre demain, pour que ces petites-moyennes entreprises qui sont au-dessus des seuils puissent aussi avoir un amortissement de leur facture d'électricité, qu'on puisse leur dire que ça n’augmentera pas de plus de tant. C’est important, il faut qu'elles préparent leur budget l'année prochaine. Et ensuite vous avez les plus grandes entreprises, les entreprises de taille intermédiaire. Je crois que c'est au-dessus de 250 salariés, les grandes entreprises où elles on va mettre en place un guichet avec des aides qui permettront de les aider à amortir le choc. Des aides qui pourront être versées avec des acomptes dès la fin de cette année et qui pourront être de plusieurs millions voire plusieurs dizaines de millions d'euros. L'objectif de ça c'est quoi ? C'est de permettre 1/ à nos entreprises de tenir, de tenir le choc et donc à tous les Français qui travaillent dans ces entreprises de pouvoir continuer à garder leur emploi. Et 2/ de limiter aussi l'inflation parce que plus on accompagne les entreprises pour faire baisser leurs coûts, moins elles le répercutent dans leurs prix sur les consommateurs.

> [Retraite]Le président dans la campagne présidentielle a dit : je vais sur 10 ans reporter l'âge légal de départ à 65 ans, donc de 3 ans puisque c'est 62 ans aujourd'hui. Ce qu'il a dit hier, c'est que dans la discussion qu'on a avec les syndicats et les partenaires sociaux, on est prêt à reculer moins l'âge légal de départ si, en contrepartie, les syndicats nous disent : allongez un peu la durée de cotisations.
Il y a une négociation en cours, une concertation avec les syndicats. Donc si moi je vous disais là ce que c'est, la concertation ne servirait pas à grand-chose. Il y a un travail qui a été engagé, il y a déjà plusieurs réunions qui se sont tenues avec mon collègue ministre du Travail, qui vont se poursuivre jusqu'à la fin de l'année pour définir les contours de la réforme. Il y aura aussi d'autres dimensions dans cette réforme : la prise en compte de la pénibilité, des carrières longues, du cumul emploi retraite. Tout ça est sur la table.
Ce qui est certain, et le président de la République l'a dit hier, c'est que les carrières longues, c'est-à-dire les Français qui ont commencé à travailler tôt, continueront à partir avant les autres. Voilà, c’est ce qu’a dit le président de la République.

> Cette réforme de l'assurance chômage qui est très importante. On a aujourd'hui beaucoup d'entreprises qui nous disent : on n'arrive pas recruter. On a des postes ouverts, d'ailleurs on a augmenté les salaires, mais on ne trouve pas preneurs pour ces postes. Et de l’autre côté, il y a encore des Français qui sont au chômage même si on a le taux de chômage le plus bas depuis 15 ans. Et donc cette réforme, elle vise à inciter à la reprise de l'emploi. Donc oui, il y a durcir quand l'économie va bien les conditions d'accès au chômage. Et notamment il y a une mesure qui est importante, c'est que désormais on n'aura plus les allocations chômage quand il y aura un abandon de poste. Il y a beaucoup de chefs d'entreprise, de restaurateurs qui vous disent : on galère à recruter, finalement on arrive à recruter quelqu'un puis au bout de quelques semaines ou quelques mois, on ne le voit plus. Et en fait, il est au chômage.

> Effectivement il y a eu cette proposition qui a été faite de dire : quand on a un CDD et qu'on refuse un CDI à la fin, on n'a pas les allocations chômage. Mon collègue ministre du Travail s'y est opposé en expliquant plusieurs choses. 1/ Aujourd'hui quand vous avez eu un CDD, qu'on vous a proposé un CDI et que vous le refusez, déjà vous n'avez pas accès à la prime de précarité de la fin de votre CDD. Donc il y a déjà une forme de sanction entre guillemets. Et la deuxième chose, c'est qu’il voyait un risque avec cette disposition : que des personnes parce qu'elles ne veulent pas être en CDI, qu'elles veulent enchaîner des CDD, finissent par refuser un CDD et donc refuser de travailler, ce qui n’est quand même pas l'objectif de la réforme.

> Il y a un engagement du président de la République qu'on avait pris en 2017, je le rappelle. C'est de ne pas augmenter les impôts et même de les baisser. On les a baissés de 54 milliards d'euros. Alors 54 milliards d'euros, ça paraît comme ça très abstrait pour tout un chacun, mais encore là en ce moment les Français auraient dû recevoir 138 euros de redevance audiovisuelle à payer que nous avons supprimés, comme on a supprimé la taxe d'habitation. Et donc on a cet engagement, on va continuer à le faire. Dans le budget qu’on discute actuellement, il y a une baisse de 6 milliards 400 millions d'euros d'impôts sur le revenu moyen. Si on ne prenait pas cette mesure, les impôts sur le revenu auraient augmenté du fait de l'inflation.

> La taxe foncière, elle est à la main des collectivités locales qui nous rappelle régulièrement, à raison, qu'il y a une autonomie constitutionnelle des collectivités locales et que donc, pour les impôts qui relèvent des collectivités locales - c'est le cas de la taxe foncière – c’est à eux de déterminer le taux.
En gros si je dois expliquer les choses, il y a une règle légale qui est que tous les ans, la base de cette taxe foncière est revalorisée avec l'inflation. Et on aurait pu plafonner les choses, c'est-à-dire bloquer l'augmentation, toutes les associations d'élus et la plupart des oppositions nous ont dit : il ne faut pas le faire. Et il ne faut pas le faire pourquoi ? Parce que les collectivités elles-mêmes, les mairies, ont la possibilité de plafonner cette augmentation. Vous avez des mairies qui disent : la revalorisation légale avec l'inflation, c'est, on va dire, de 5 % ou 7 %, moi je vais baisser mon taux pour compenser, pour pas que ça augmente pour les gens. Et donc les associations d'élus nous ont dit : ne prenez pas cette mesure au niveau national, c'est de la responsabilité des mairies que de bloquer l’augmentation.

> Cette décision de ne pas transmettre les résultats des tests Covid19 est inacceptable. Voilà. On a la chance d'avoir des biologistes médicaux très engagés dans notre pays et on a eu la chance de les avoir pendant la crise Covid19. Ils nous ont aidés à résister en réalisant énormément de tests. Ces tests leur ont permis d'augmenter leur chiffre d'affaires de 7 milliards d'euros. 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires en plus grâce aux thèses Covid19 payés par la Sécurité sociale pendant la crise Covid19, dans un secteur qui est déjà très rentable, qui a des marges qui sont passées je crois de 18% à 26%. Donc moi ce que j'assume, c'est de leur demander un effort dans le budget de la Sécurité sociale de 250 millions d'euros en 2023. 250 millions d'euros d'efforts après 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires en plus grâce aux tests Covid19 payés par les Français. C’est quand même la Sécurité sociale à 75% qui leur verse leurs revenus.

> Il faut arriver à partager la valeur, à améliorer le pouvoir d'achat de ceux qui travaillent. Et quand il y a des primes qui sont mises en place, moi je préfère qu'elles aillent à ceux qui travaillent, plutôt qu'à ceux qui sont absents. Il y a un gros problème d'absentéisme à la RATP, qui est était très important au mois de septembre. Ça fait partie des éléments qui permettent de garantir qu'il y ait plus d'assiduité, de présence, et donc moi je trouve que c'est une bonne initiative. Je crois qu’il y en a d'autres qui ont été prises, notamment pour contrôler davantage un certain nombre d'arrêts maladie, il y a des sanctions d'ailleurs qui ont été prises contre certains salariés. Mais oui, quand on dit, qu’on met en place une prime, eh bien je préfère que ça aille à ceux qui sont présents, qui permettent de conduire les Français dans des bus ou dans des rames de métro, plutôt qu'à ceux qui sont absents.

> Au début de l'été, Elisabeth Borne avait consulté l'ensemble des formations politiques pour voir s’il y avait lieu d'engager des discussions pour une coalition ou voilà, une extension de la majorité. Ça n'a pas été le cas. Nous, ce qu'on recherche c'est quoi ? C’est des alliances ou des majorités de projets sur le fond. On parlait tout à l'heure de la réforme de l'assurance chômage, pour inciter les gens qui sont au chômage à travailler. Cette réforme elle a été adoptée, il n’y a pas eu besoin de 49.3, parce que les LR l'ont votée. On a au Sénat une loi sur le ministère de l'Intérieur qui prévoit d'augmenter le nombre de policiers et de gendarmes de 3 000 l'an prochain, de 8 500 sur le quinquennat, de doubler la présence sur la voie publique, elle a été adoptée très largement au Sénat, avec les voix des LR et même des voix de la gauche.

> [Réforme des retraites] Ce qui est sûr c'est que dans la campagne présidentielle, la candidate des LR disait qu'elle voulait reculer l'âge légal. Donc par cohérence si les LR sont cohérents avec leurs engagements pris il y a quelques mois devant les Français, ils devraient voter une telle réforme. On verra les discussions, elles vont s'engager. Mais il y a un autre texte de loi qui arrive sur le développement des énergies renouvelables, développer le renouvelable dans notre pays, c'est bon pour l'environnement, c'est bon pour la production d'électricité. Si les écologistes ou la gauche sont cohérents avec leurs engagements et ce qu'ils disent devant les Français, ils devraient la voter. Donc voyez, on peut avancer avec des majorités de projets, des alliances de projets…

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Il est insupportable d'avoir des familles avec enfants à la rue cet hiver. Nous avons décidé d'augmenter le budget tel qu'il était prévu pour pouvoir maintenir le nombre de places, autour de 197.000 places. Un niveau d'hébergement jamais atteint en France. Avant le Covid19 on avait 150.000 places, en 2017 on avait 120.000, donc on avait déjà obtenu un niveau de place d'hébergement très important.
Dans le même temps, le gouvernement veut lancer un deuxième plan logement d'abord car l'objectif principal est de quitter la rue et aller vers le logement.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Il y a beaucoup d’enjeux, des difficultés à dépasser mais nous ne pouvons pas jeter le discrédit sur toute une profession. Il faut donner envie aux professionnels de revenir dans les métiers de la protection de l’enfance.

> En préservant les hébergements d’urgence, le gouvernement se donne les moyens de répondre à l’engagement que nous avons pris devant les associations : aucun enfant à la rue cet hiver.

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> [Relations franco-allemande] Je vais commencer par vous rappeler que nous avons tous des enjeux communs, dus à la guerre en Ukraine, qui portent sur l'énergie, qui portent sur la défense et qui vont ensuite porter, évidemment, sur d'autres domaines économiques, y compris le spatial. Ces enjeux communs, ils se reflètent aussi avec le changement géostratégique : vous avez vu la position de la Chine et comment elle évolue. Tous les pays font face à ces enjeux, mais pas de la même façon. Quand c'était la crise du Covid19, les économies de service étaient les plus affectées. Aujourd'hui, quand c'est l'énergie, ce sont les économies manufacturières ; et l'Allemagne fait face à des conditions très difficiles d'énergie, de fourniture, puisqu'il faut qu'elle en trouve ailleurs qu'en Russie, mais également de prix. Face à ces enjeux, qu'est-ce que nous faisons? Le Président de la République, pendant le Conseil européen, a invité le Chancelier Scholz à discuter. Ensuite, c'est lui qui a réussi à unifier les positions pour que nous ayons un communiqué à la fin du Conseil qui étudie absolument toutes les mesures énergétiques qui peuvent être spécifiques à chaque pays. Enfin, aujourd'hui, ces problèmes, cette défense, d'énergie, de réorganisation du monde, ne vont pas se résoudre en un claquement de main, et c'est pourquoi le Président a invité le Chancelier Scholz à venir déjeuner, et d'ici aux 60 ans du Traité de l'Elysée, nous allons travailler ensemble pour pouvoir converger sur tous ces sujets. Ce sont des efforts qui demandent, plus que des paroles, des actions et du travail.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Après avoir réuni les associations de consommateurs il y a 10 jours, j'ai échangé hier avec les entreprises pilotes de l'expérimentation sur l'éco-score des textiles d'habillement.
Notre objectif est simple : apporter une information claire aux consommateurs sur l'impact environnemental des textiles Prochaine étape: le lancement d'une consultation en ligne dès novembre pour que les français puissent contribuer au futur affichage de l'éco-score.

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Cette année, le Parlement des enfants fait travailler les élèves sur le lien de confiance entre les citoyens et les institutions. Hâte de lire leurs propositions !

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Lutter contre les déserts médicaux est une priorité. Nous renforçons les compétences des infirmiers, des sages femmes, des pharmaciens. Nous créons une 4e année en médecine générale et nous facilitons le cumul emploi retraite de nos médecins.