samedi 9 juillet 2011

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le Centrisme du respect et de la responsabilité


Deux principes humanistes sont centraux à la vision du Centrisme: le principe de respect et le principe de responsabilité.
Ils fonctionnent, à la fois, comme principe de bon gouvernement (bonne gouvernance comme on dit de nos jours) et comme principe de comportement individuel.
Au niveau politique, tout gouvernement doit s’inspirer constamment des principes de respect et de responsabilité dans les décisions qu’il prend.
Au niveau relationnel, tout individu se doit d’être respectueux des autres et de la règle sociale (à laquelle il a librement consenti de par sa participation au processus démocratique) ainsi que responsable des actes qu’il accomplit.
Cependant, les dimensions du respect et de la responsabilité vont au-delà afin de fonder une société apaisée, équilibrée et donc capable d’être le meilleur environnement pour développer la vie bonne (vivre bien ensemble, vivre bien individuel, réalisation de soi).
Le respect comprend évidemment le respect de la vie. Même s’il s’agit, pour une société humaine, édifié par des humains pour des humains, d’abord du respect de la vie humaine, c’est aussi du respect de la vie et de son environnement au sens large. Toutes ces dimensions doivent être prises en compte dans une vision de juste équilibre.
Respecter quelqu’un pour la société ou l’individu, c’est avoir de la considération pour sa personne, c’est ne pas porter atteinte à son individualité physique, psychique et sociale, c’est respecter sa différence et sa dignité. Le respect social, lui, c’est travailler dans le cadre du juste équilibre.
Le respect ne doit jamais être imposé pour être réel et solide. Pour cela, il faut que ce qui doit être respecté (le sujet ou l’objet) soit légitime (l’autre ou la règle sociale) mais pas le comportement du sujet ni la manière dont la règle sociale est appliquée car ceux-ci peuvent être irrespectueux ou illégitimes.
En outre, avant de demander à être respectée, la société doit respecter l’individu. C’est ce qui fonde sa légitimité et non le contraire car alors la société pourrait demander le respect sans accorder le sien à l’individu qui serait alors en droit de se rebeller contre cette contrainte illégitime.
Mais cette demande de respect ne veut pas dire que l’individu peut tout réclamer. Elle signifie qu’il a le droit au respect s’il respecte les valeurs de base de la société, la liberté et la tolérance de l’autre et la solidarité avec l’autre.
Et n’oublions pas que, pour respecter l’autre, il faut d’abord se respecter soi-même. Ce qui ne veut pas dire de se prendre pour un individu-roi mais de s’estimer suffisamment pour être capable de se construire soi-même, condition nécessaire pour respecter l’autre.
La responsabilité c’est, bien sûr et d’abord, être responsable de ce que l’on fait, que l’on soit une société ou un individu et en rendre compte. Mais c’est aussi la capacité donnée par la société à toute personne d’être pleinement responsable de sa vie, c’est-à-dire aussi en ayant la maîtrise de son destin autant faire que possible. Etre responsable de soi-même c’est répondre de ses actes mais c’est aussi être libre de ceux-ci pour construire son existence.
Par rapport à ce que je viens de dire, on voit bien en quoi un vrai respect et une vraie responsabilité vont modeler, de manière humaniste, une société et les rapports entre les individus.
Si maintenant on extrapole ces principes dans l’action, on voit bien en quoi ils sont primordiaux aujourd’hui et donc en quoi le Centrisme est bien la vision politique adéquate du XXI° siècle.
Avec tous les défis qui se présentent à elle, l’humanité a besoin d’une société mondiale responsable et respectueuse composée d’individus responsables et respectueux. La responsabilité et le respect sont ainsi les concepts centraux indispensables qui permettront de relever ces défis et de régler avec succès les problèmes qu’ils posent.
Ainsi, face aux dysfonctionnements des systèmes économiques, financiers, sociaux et sociétaux, face à la raréfaction des matières premières, face aux problèmes environnementaux, face à la montée des périls que cela engendre, face à l’individualisation montante seul un individu responsable et respectueux dans une société responsable et respectueuse sera capable d’agir avec sagesse et lucidité mais aussi avec empathie et bienveillance dans la bonne direction, c’est-à-dire pour son bien et le bien de tous afin d’édifier cette société du juste équilibre, seule à même d’apporter la vie bonne.