dimanche 5 septembre 2021

Présidentielle 2022. Sondage (Ifop) – Macron en tête aux deux tours

Selon la 4e vague du sondage présidentiel de l’Institut Ifop pour LCI et Le Figaro, Emmanuel Macron obtiendrait au premier tour entre 23% et 29% des intentions de vote selon le candidat investi par LR (Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, Michel Barnier, Philippe Juvin ou Eric Ciotti) et la présence ou non d’Eric Zemmour et d’Arnaud Montebourg tandis que Marine Le Pen serait entre 21% et 27%.

Au second tour, Macron l’emporterait face à la candidate d’extrême-droite avec 56% contre 44% soit une perte d’un point.

A noter que l’Ifop n’a pris la peine de proposer aux sondés l’autre candidat centriste, Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI.

Scores des autres personnalités testées:
- Nathalie Artaud (LO): entre 0,5% et 1%
- Philippe Poutou (NPA): entre 1% et 2%
- Fabien Roussel (PC): entre 1,5 et 2,5%:
- Jean-Luc Mélenchon (LFI): entre 8% et 9%
- Arnaud Montebourg (gauche): 3%
- Yannick Jadot (EELV) ou autre candidat issu de la primaire: entre 7,5% et 8%
- Anne Hidalgo (PS): entre 7% et 9%
- Candidat droite ou LR: Xavier Bertrand, entre 15% et 17% ou Valérie Pécresse, entre 12% et 14% ou Michel Barnier, 11% ou Philippe Juvin, 5% ou Eric Ciotti, 7%
- Nicolas Dupont-Aignan (DF): entre 3 % et 5,5%
- Jean-Frédéric Poisson (CNI): entre 0% et 0;5%
- Jean-Lassalle (populiste démagogue): entre 1,5% et 2,5%
- Eric Zemmour (extrême-droite): entre 6% et 7%

- Florian Philippot (extrême-droite): 1,5%

(Sondage réalisé par internet entre 31 août au 2 septembre 2021 auprès d’un échantillon de 1334 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur non indiquée)

 

Une Semaine en Centrisme. Emmanuel Macron ne doit pas oublier qui l’a élu

Emmanuel Macron lors de sa victoire en 2017

Le cœur de l’électorat d’Emmanuel Macron de 2017 mais également celui qui le soutient toujours aujourd’hui est fait de réformistes progressistes, défenseurs de la démocratie républicaine, d’adeptes d’une Europe puissance, de partisans d’une économie libérale sociale où la méritocratie est la voie première de la réussite mais où on ne laisse pas l’autre, celui qui connait des difficultés, sur le côté de la route.

Un cœur qui défend les valeurs humanistes et est très attaché à la devise liberté-égalité-fraternité – mais qui sait qu’elle ne vaut rien sans la sécurité – et qui est conscient des défis à relever par le pays et la planète notamment en matière environnementale et de lutte contre les régimes autocratiques et totalitaires.

Et vis-à-vis de la crise sanitaire que nous connaissons, il est résolument pour une politique où l’on privilégie les mesures permettant de sauver le plus de vies tout en continuant à faire en sorte que la société soit la plus ouverte et libre possible.

Cet électorat est essentiellement central et centriste.

En 2022, pour être réélu, s’il se représente, Emmanuel Macron devra pouvoir compter sur ces électeurs, c’est-à-dire qu’il ne doit pas oublier qui l’a porté à l’Elysée.

Un groupe que l’on peut estimer autour de 30% de l’électorat.

Et ce, alors qu’il est constamment sommé de tourner le dos à ceux-ci – parfois par ses propres amis et alliés politiques – et à faire des concessions exorbitantes à des groupes et des individus qui, globalement, ne votent pas pour lui afin de ratisser large, voire de changer la base de ses soutiens.

Voilà un jeu dangereux qui peut lui annihiler ses fidèles électeurs sans pour autant lui permettre de pouvoir récupérer les autres.

Vous direz sans doute que 30% de l’électorat ne fait pas une majorité.

C’est vrai.

Mais tout autant que l’on choisit son candidat au premier tour de la présidentielle, autant on élimine celui (ou celle) que l’on ne veut pas à l’Elysée au second.

C’est ainsi que Macron a gagné face à Le Pen en 2017 et qu’il peut gagner en 2022.

C’est ainsi que tous les présidents de la V° République qui se sont présentés au suffrage universel ont fait puisqu’aucun n’a été élu au premier tour, c’est-à-dire qu’aucun n’a réussi à réunir plus de 50% des votants sur son nom.

Dès lors, c’est bien en fortifiant son électorat, en l’augmentant à la marge que l’on doit s’astreindre pour passer le premier tour mais surtout pas à l’inquiéter et à le dérouter par une stratégie de séduire ses opposants.

Bien sûr, il ne faut pas rebuter ceux qui vont voter pour vous au second parce qu’ils estiment que vous valez d’être élu président ou qui vont le faire par dépit afin d’éviter que votre adversaire ne puisse l’emporter.

En 2022, il semble selon les sondages actuels – qui ne sont qu’une simple indication et qui n’indiquent surtout pas l’état de la course présidentielle l’année prochaine –, on se dirige vers un deuxième tour où Emmanuel Macron sera opposé à Marine Le Pen.

Si tel est le cas, on devrait assister à une mobilisation des électeurs des partis démocratiques qui, en 2017, représentaient un peu plus de 50% – 50,37%, très exactement – et qui aujourd’hui tourne pour l’instant dans une fourchette de 54%-63% dans les sondages, ainsi qu’une proportion d’électeurs ayant voté pour des candidats de la gauche radicale et de l’extrême-gauche qui ne voudront pas être complices d’une président fasciste à la tête du pays.

En revanche, les choses seront plus compliquées si l’hôte actuel de l’Elysée se retrouve face à un candidat républicain venu, par exemple, de LR, des Verts ou du PS.

Il est fort à parier que les électeurs des extrêmes ne se déplacent guère mais ceux qui le feront voudront sans douter se débarrasser avant tout d’Emmanuel Macron comme d’ailleurs certaines enquêtes d’opinion l’ont montré.

Mais, quel que soit les cas de figure et les scenarios, Emmanuel Macron aura d’abord besoin de ceux qui lui ont fait confiance en 2017 et qui, pour beaucoup, lui demeurent encore fidèles actuellement.

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

 

Propos centristes. France –Lutte contre la covid19; biodiversité; «grand parti démocrate à la française»; l’action «au cœur du macronimse»; allocation rentrée scolaire…

Voici une sélection, ce 5 septembre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
- En 2022, la Présidence française du Conseil de l'Union européenne portera une initiative de sortie accélérée des pesticides. Pour protéger nos sols, nos activités agricoles. En accompagnant nos agriculteurs.

- C'est une nécessité : nous devons réinventer nos politiques commerciales pour qu'elles soient cohérentes avec nos politiques climatiques et de biodiversité.

- Nous avons du retard sur la biodiversité, on doit le rattraper. C’est pour moi le caractère vital de ce que nous sommes en train de décider. Nous devons bâtir de nouvelles méthodologies, éveiller les consciences, tracer une planification commune.

- À horizon 2027, nous porterons à 5% de protection forte notre Méditerranée, soit 25 fois plus qu’aujourd’hui.

- Face à la pollution en mer, nous devons changer nos usages. C’est ce que nous faisons. En janvier prochain, nous serons l'un des premiers pays à supprimer les emballages en plastique autour des lots de fruits et légumes.

- 60% de la surface des océans ne dépend d'aucune juridiction, laissant certains États détruire la biodiversité. Dans les prochains mois, la France réunira scientifiques, acteurs économiques et régionaux, et Nations unies pour un One Ocean Summit. L'objectif ? Protéger nos océans.

- Les aires marines et naturelles protégées sont utiles. Je l'ai vu dans les calanques avec celles et ceux qui œuvrent pour étudier et alerter. Quelques années après la création de la zone de protection forte, la biomasse a doublé. En protégeant, on fait revivre des écosystèmes.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
- Je ne ferai jamais partie de ceux qui misent sur le déclin de la France.

- Il ne faut jamais se moquer des gens qui ont peur. Notre devoir et notre responsabilité collective, c'est d'expliquer.

- [Covid19] Des pays défavorisés manquent aujourd'hui de doses pour protéger leur population : ils doivent regarder les manifestations « antivax » de façon extrêmement dubitative.

- [Covid19] Le pass sanitaire est un progrès.

- [Allocation de rentrée scolaire]  On ne va pas aller regarder si les gens ont acheté du matériel scolaire avec d’autres revenus que cette allocation… C’est impossible à contrôler, ce n’est pas notre esprit. L’objectif, c’est de soutenir, c’est une mesure de pouvoir d’achat destinée à des familles pauvres ou dans le besoin. C’est une allocation utile. 

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
Le combat pour la biodiversité, ça doit être le combat de tous.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Au service de la jeunesse et de l'avenir, le plan France relance fête son premier anniversaire! Concrètement, au ministère de l’Education, c'est le doublement des cordées de la réussite, des nouveaux internats d'excellence, 1jeune1solution, lus de missions deService civique.

- [Premier anniversaire de l'assassinat de Samuel Paty] Évidemment nous le commémorerons [le 16 octobre]. Ce premier anniversaire a beaucoup d'importance, nous aurons évidemment le jour venu les manifestations qui s'imposent dans le système scolaire. (…) Le premier acte de cette commémoration, c'est le travail qui est fait en ce moment pour que la laïcité soit bien répandue, d'une manière que j'espère vraiment apaisée et la plus consensuelle possible. (…)On a beaucoup dit que les professeurs se sentaient insuffisamment formés sur la laïcité. (…) L a meilleure manière de rappeler la mémoire de Samuel Paty est de tirer les enseignements de cela et d'aller encore plus loin que ce que nous avons fait en matière d'ancrage de la laïcité dans notre système scolaire. Cela passe en particulier par la formation des professeurs.

- [Premier anniversaire de l'assassinat de Samuel Paty] Il y a un avant et un après cet assassinat et on ne doit pas sous-estimer l'importance que cela a eu et que ça aura pour notre pays. À nous d'en faire quelque chose de constructif.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
La France et l’Europe reviennent en force. Réactivité et solidarité : notre gestion commune de la crise a été un succès. Gardons cet état esprit !

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
Promesse tenue. À compter du 1er janvier 2022, les policiers auront droit à la gratuité des voyages en train. Un partenariat gagnant / gagnant permettant de mieux sécuriser les trains et faciliter la vie de nos policiers.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- Sur l’augmentation des rémunérations et sur les conditions de travail, nous travaillons avec certains secteurs (sécurité, propreté...) qui sont prêts à faire des efforts significatifs. D’autres comme l’hôtellerie-restauration doivent encore se remettre en question.

- Depuis le début du quinquennat, le Gouvernement a beaucoup agi pour augmenter le pouvoir d’achat des salariés au SMIC et des classes moyennes. Pour un salarié au SMIC, l’ensemble des mesures prises peuvent représenter jusqu’à un 13ème voire un 14ème mois.

- Dès le mois de mars, on a reconduit la prime de pouvoir d'achat, appelée prime Macron. J'invite toutes les entreprises dont les marges le permettent à se saisir de cet outil.

- [Covid19] On a mis en place ce pass parce qu'il y avait des départements avec des taux d'incidence élevés. Si la situation sanitaire s'améliore, on pourra assouplir les règles.

- Je vous confirme qu'on a bien l'intention de mettre en œuvre la réforme de l'assurance chômage [le 1er octobre]. Ce n'est pas de l'obstination, c'est qu'on pense que c'est une bonne réforme. On va déposer un décret.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
[Allocation de rentrée scolaire] Peut-être qu’il y a une partie de cet argent (…) qui ne sert pas qu’à acheter du matériel scolaire pour les enfants. Et alors? Ceux qui perçoivent cette allocation, c’est par définition des familles qui touchent moins de 1 500 euros net par mois, avec enfant. (…) Ce sont des familles où on ne remplace pas un cartable parce que c’est la rentrée, mais parce qu’il est usé, cassé. 
Je ne suis pas choqué que des familles puissent utiliser une partie de ces allocations pour payer une facture d’électricité qui traînait, pour prendre un peu plus d’essence pour partir en week-end ou pour décider de faire le plein d’un certain nombre d’aliments qui vont pouvoir agrémenter les repas de famille qui ne sont pas (…) festifs au quotidien.

 

Annick Girardin (ministre de la Mer)
- Restaurer la santé des océans: j'interviens à ce sujet au Congrès mondial de la nature car nous connaissons désormais le rôle capital joué par les écosystèmes marins et côtiers dans la régulation du climat et l’atténuation des impacts des dérèglements climatiques. Agissons collectivement afin d'agir plus efficacement pour protéger nos mers.

- Présentation du Plan d’action pour une Méditerranée exemplaire en 2030. Parler d’une Méditerranée exemplaire, c’est parler d’harmonie du vivant, de conciliation des usages et de leur développement.
Qui peut croire que nos vies seront soutenables si nous ne nous engageons pas véritablement dans la lutte contre le plastique en mer ? Qui peut croire que le secteur de la pêche est indifférent aux questions environnementales ? Le temps de l’écologie pragmatique est venu.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
- La recherche française sur la biodiversité occupe une place de 1er rang grâce à l'engagement des organismes et des universités. Resserrer les liens entre la science et la société est un enjeu majeur pour mieux la faire connaître et la renforcer.

- L'agroécologie est essentielle pour la préservation de la biodiversité.

- Depuis 2017, mon objectif est le même : que chaque jeune de la République puisse avoir confiance en lui et en l'avenir.

- Il s’agit d’être au plus près des besoins des élèves et des étudiants, c’est ce que nous faisons depuis 2017 avec Jean-Michel Blanquer. L’objectif c’est que chaque jeune de la République puisse avoir confiance en lui et en l’avenir. Et cela a été porté de mon côté notamment par la loi orientation et réussite des étudiants. Il y a les socles de fondamentaux, mais il y a aussi la façon d’évaluer la progression de l’étudiant. Nous avons aussi développé par exemple presque une centaine de campus connectés : il s’agit d’aller chercher les jeunes là où ils sont, faire en sorte qu’ils prennent suffisamment confiance en eux pour qu’ils s’engagent dans des études supérieures. (…) Certains jeunes se disent que les études supérieures ne sont pas faites pour eux : nous devons leur faire la démonstration du contraire et cela passe par cet accompagnement.

- La loi réussite pour les étudiants a permis d’injecter 1 milliard d’euros dans l’accueil et l’accompagnement durant le 1er cycle. On commence à constater un meilleur taux de réussite en 1er cycle et évidemment ce milliard a aussi permis d’avoir un accompagnement en ressources humaines. C’est aussi plus de personnels, plus d’enseignants-chercheurs. La particularité, c’est que ce sont les établissements qui décident de leur recrutement. Oui, objectivement pendant 50 ans les universités et la recherche ont été sous-financées. Depuis 2017, nous avons investi 2,4 milliards d’euros supplémentaires dans l’enseignement supérieur et la recherche. Nous avons aussi porté la loi pour la recherche qui prévoit plus de 25 milliards d’euros en 10 ans : avec cet investissement inédit nous changeons d’échelle. C’est un travail de fond, de long terme, dont les résultats se verront au fil des années.

- Cela fait plus de 6 mois que nous préparons cette rentrée universitaire avec l’ensemble des syndicats, des présidents d’université, des recteurs. C’était la demande de tous : il faut impérativement qu’on retrouve du lien et que l’on ait une rentrée qui soit la plus normale possible. Nous avons travaillé ensemble à des emplois du temps qui soient différents pour tout le monde, des pré-rentrées qui ont commencé beaucoup plus tôt, une nouvelle organisation du temps et de l’espace. Ce sont aussi des choses qui ont été construites pour mieux équiper les établissements, tirer profit de tout ce qui a été mis en place pendant cette pandémie pour un meilleur accompagnement des étudiants, y compris par l’usage du numérique. La pédagogie a été profondément transformée par cette période. Nous disposons d’une arme pour que cette rentrée puisse se faire en présentiel qui est la vaccination et les étudiants se sont montrés extrêmement responsables en s’engageant très massivement dans ce processus. En moyenne, on est à 84 % des 18-24 ans qui ont reçu au moins une dose. Nous continuons à aller vers ceux qui n’ont pas pu se faire vacciner. Sur tous les sites universitaires, il y aura possibilité de se faire vacciner.

- [Précarité étudiante] Nous sommes bien sûr très attentifs à ce sujet. En 2018, nous avons permis que tous les étudiants passent dans le régime général de la Sécurité sociale. Ce sont 218 euros de cotisations qu’ils n’ont plus à payer, l’État prend en charge la cotisation sociale pour tous les étudiants. Parallèlement, a été créée la contribution vie étudiante qui permet aux établissements de disposer chaque année de 140 millions d’euros à consacrer aux étudiants et multiplier de 3 à 4 le fonds social des établissements. Enfin, depuis le début de la crise de nombreux dispositifs ont été mis en place avec le ticket U à 1 euro pour les étudiants boursiers depuis la rentrée 2020 avec plus de 10 millions de repas servis, une aide de 150 euros pour tous les boursiers en décembre 2020, le gel consécutif en 2020 et 2021 des droits d’inscription et des loyers des logements Crous, le doublement des fonds d’aides d’urgence du Crous, la revalorisation des bourses sur critères sociaux... On a aussi vu des choses se mettre en place sous la pression de l’État, mais aussi de la part des collectivités, des universités.

- [Congrès mondial de la nature] Il y a de très nombreux opérateurs de mon ministère présents qui travaillent sur ces sujets de biodiversité. Plus d’une cinquantaine de laboratoires en France questionnent, surveillent et font des propositions pour protéger la biodiversité. La France est très reconnue en écologie dans le monde. L’université de Montpellier fait partie du podium des trois meilleures universités au monde sur la question de l’écologie. Le CNRS, l’Inra sont aussi parmi les 5 premiers pour leurs publications scientifiques. En océanographie, la France est aussi dans les trois premiers avec Sorbonne Université. On a vraiment beaucoup d’atouts en recherche. C’est très important de le mettre en avant dans ce congrès mondial. La recherche va permettre de faire émerger des propositions qui pourront être reprises lors de la COP15.

- Avec le plan de relance et les programmes d’investissements d’avenir, nous avons ouvert toute une série de financements dédiés à ce que l’on appelle des programmes prioritaires de recherche. Dans ces programmes, figure notamment un programme Océan et Climat, doté de 40 millions d’euros. Et nous venons d’en lancer un plus large sur les maladies émergentes et près d’une quinzaine d’autres dans tous les domaines. Ces programmes doivent impliquer tous les écosystèmes pour financer un certain nombre de questions qui sont des grands défis scientifiques. Nous sommes très engagés sur les questions de climat, de préservation des écosystèmes, d’écologie. C’est pour cela que l’on a aussi agi sur le côté éducation, formation. C’est une demande qui nous est remontée d’étudiants depuis deux ans qui travaillent avec des spécialistes comme Jean Jouzel pour élaborer les briques minimales de connaissances que tout étudiants et idéalement tous citoyens, devraient avoir pour comprendre ce qui est en train de se passer, comprendre comment agir pour que les choses se passent mieux.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
Ce qu’a dit le Président de la République hier au Congrès mondiale de la nautre.
1. La question des pesticides doit désormais être portée au niveau européen. Nous sommes dans un marché commun, donc cette question doit être européenne ! Sinon, nous créons juste de la compétition déloyale, sur le dos de notre agriculture et de notre environnement !
2. Notre position est toujours la même : « pas d’interdiction sans alternative ». Restons pragmatiques et souverains. Cela nécessite que notre recherche puisse avoir les moyens de travailler, ce que nous renforçons sans relâche.
3. Il n’y a pas de transition sans investissement. Si nous voulons accélérer des transitions, il faut donc continuer à investir. Après le plan
France relance, le plan d’investissement France 2030 mettra l’agriculture au cœur de son action.
4. Il faut sortir de l’hypocrisie du commerce international. On ne peut pas accepter que soient importés des produits dont la production ne serait pas autorisée chez nous. Donc, non au Mercosur et oui aux clauses miroirs.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
A la fin de l’année 2021, 2000 espaces France Services sur tout le territoire pour que chaque Français ait à 30 minutes de chez soi les services publics essentiels. En 2022, 2500. Ça aussi, ça avance.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
Etre du côté des rassembleurs, toujours. De ceux qui, solides dans leur histoire et leur convictions, peuvent respecter les différences et chercher les convergences. Qui n’ont nul besoin d’agresser pour exister. Et qui voient l’espace central en grand.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
- [Le 3919, la ligne d'écoute d'information pour victimes de violences conjugales est désormais accessible 24 heures sur 24, 7 jours sur 7] Il y a plusieurs années que cette ligne n'était pas accessible à toutes les femmes, notamment celles qui sont en situation de handicap, les femmes malentendantes, les femmes aphasiques ou alors à cause du décalage horaire sur les territoires ultramarins. Beaucoup de femmes n'avaient pas accès à cette ligne et depuis fin juin d'abord et depuis cette semaine, elle est disponible 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Cela peut paraître pas grand-chose, mais c'est essentiel parce que la nuit aussi, les femmes subissent des violences. Le week-end aussi, elles subissent des violences et elles appellent parce que la parole se libère de plus en plus et parce que la parole se libère, il faut que nous soyons prêts à entendre ces femmes.

- [Violence conjugales ] Il y a un message important que je veux envoyer à toutes les femmes qui subissent ces violences, à toutes les victimes parce qu'il y a aussi des hommes, c'est qu'elles ne sont pas seules. Je veux dire à toutes ces victimes qu'aujourd'hui, Gérald Darmanin a décidé que toutes les plaintes qui étaient déposées pour des violences conjugales seraient traitées en priorité. Je veux dire qu'Eric Dupond-Moretti a décidé que ces plaintes seraient traitées en priorité aussi dans des circuits parfois spécifiques dans les tribunaux. Je ne veux qu'aucune de ces victimes pense qu'elle ne sera pas écoutée et que sa souffrance ne sera pas entendue.

- [Hébergement des victimes de violences familialres] A la fin de 2022 nous aurons augmenté de 60% ces places et il faut bien commencer quelque part. Augmenter des places d'accueil pour ces femmes, pour leurs enfants, pour ces victimes, de 60%, ça n'est pas rien. J'entends les critiques qui sont faites de toutes parts. Mais il faut aussi accepter que ce gouvernement a pris des décisions extrêmement importantes depuis, qu'Emmanuel Macron a décidé que la grande cause du quinquennat serait l'égalité entre les femmes et les hommes. Si nous ne traitons pas ces problèmes, si nous n'éradiquons pas ces violences, il n'y aura jamais d'égalité entre les femmes et les hommes.
En quatre ans, nous avons voté quatre lois. En quatre ans, nous avons mis en place les bracelets anti-rapprochement. En quatre ans, nous avons mis en place 3 000 téléphones grave danger. On peut nous faire des critiques. On peut nous dire qu'on peut aller plus loin, mais personne ne peut nous dire que nous n'avons rien fait pour traiter ce sujet. C'est pour cela qu'il faut une tolérance zéro sur cette question.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Faire du commerce le meilleur allié du climat et du développement durable: c’est ça l’ambition française pour la politique commerciale européenne du 21ème siècle !

- [Mercosur] Aucune ambiguïté, aucune compromission. Emmanuel Macron l’a réaffirmé clairement : nous ne transigerons pas avec nos exigences climatiques et environnementales.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
Les électeurs de gauche nous attendent sur des sujets qui leurs tiennent à cœur. Nous serons au rendez-vous dans cette campagne, comme en 2017 et dans le dépassement des clivages, avec des propositions qui correspondent à leurs préoccupations !

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- Si l'industrie retrouve enfin ses lettres de noblesse, c'est parce que la transition écologique et énergétique nécessite de réinventer notre manière de produire, en mettant au point des solutions décarbonées pour nous nourrir, nous loger, et nous transporter.

- Après 30 ans de capitulation industrielle, nous avons réaffirmé avec Emmanuel Macron le rôle de premier plan que joue l'industrie dans notre économie, car c'est dans l'industrie que vont s'inventer les solutions de la transformation écologique et énergétique.

 

Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
- Il y a un an, les « experts » des réseaux sociaux et l'opposition prédisaient un effondrement de l'économie et d'innombrables faillites. Grâce au vaccin et au « quoi qu'il en coûte », les entreprises ont tenu et renoué avec les salons et évènements. Heureux de les retrouver !

- Les secteurs de l'habillement et de la mode font face à de nombreux défis : transition écologique des filières, fabriqué en France, numérisation, relations avec les fournisseurs... Le gouvernement se tient à leurs côtés. Nous ferons bientôt des propositions.

- Faire que la France reste la première destination touristique mondiale, c’est toute l’ambition du Plan voulu par Emmanuel Macron sur lequel je travaille avec Jean-Baptiste Lemoyne. Les PME joueront un rôle clé.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
Les réfugiés afghans qui arrivent ne sont pas nos ennemis, au contraire, ils fuient les Talibans et partagent les valeurs de la France.

 

Nadia Hai (ministre chargée de la Ville)
[Marseille] Le Président ne parle pas de plan mais d'une ambition pour cette ville qu'il aime et qui a un potentiel énorme. Il a aussi une vision : Marseille peut être un territoire de richesses pour notre pays et rayonner sur le pourtour méditerranéen.
Quand on parle de Marseille, on évoque souvent la sécurité. Oui, il doit y avoir une réponse sécuritaire et c'est pour cela que le Président a annoncé un renforcement des effectifs et des moyens de la police. Mais il faut aussi régler les problèmes de fond. C'est pourquoi l'éducation est centrale pour assécher ce qui pourrait être un vivier de recrutement pour les trafiquants et les criminels. Le Président apporte une réponse globale : il a mis des moyens pour la réhabilitation des écoles, pour la rénovation urbaine, pour des projets culturels structurants, pour désenclaver cette ville grande comme deux fois et demi Paris mais qui ne compte que deux lignes de métro… (…)
Il y a aussi une question de méthode. Ces annonces ont été travaillées avec les collectivités, avec les associations et tous les acteurs locaux. J'ai fait quatre déplacements à Marseille afin d'estimer les besoins en rénovation urbaine. On va aussi mettre en place des structures qui vont suivre, projet par projet, la mise en œuvre, l'état d'avancement et l'évaluation finale. Le Président s'est engagé à revenir en octobre pour voir si ces structures ont été mises en place, puis en février pour rendre des comptes. Ça aussi, c'est nouveau. (…)
L'Etat sera évidemment très présent et c'est d'ailleurs ce que les collectivités locales demandent. Vous connaissez le contexte politique à Marseille, les rivalités, les oppositions très fortes, les idéologies politiques qui se heurtent parfois durement… Si l'Etat annonce des mesures puis laisse les collectivités gérer, on sait que cela n'avancera pas. Alors on prend nos responsabilités. Ce n'est pas qu'une question de chèques, mais aussi d'ambition. Prenons l'exemple des écoles. Nous avons visité jeudi un établissement du XIIIe arrondissement où il n'y a plus de faux plafond, où les câbles pendent, où le gymnase est impraticable par temps de pluie… L'Etat va financer à 90% sa réhabilitation. Nous n'interviendrons pas pour décider s'il faut un jardin ici ou un préau là, mais, parce que nous finançons, nous exigeons une reconstruction rapide. Les habitants ne doivent pas attendre dix ans. (…)
Les élus et les Marseillais ont raison d'être exigeants vis-à-vis de l'Etat. Mais cette exigence doit être réciproque. Nous leur disons : mettez-vous d'accord, travaillez ensemble et nous serons à vos côtés. Lorsque je me suis déplacée une première fois à Marseille pour préparer le comité d'engagement sur la rénovation urbaine d'avril 2021, une réunion où sont validés des projets, on m'a prévenu que ce serait un échec parce que les collectivités locales n'étaient pas d'accord. A Martine Vassal et Michèle Rubirola  j'ai dit : nous sommes trois femmes avec trois responsabilités différentes, trois partis politiques différents, mais un intérêt commun ; nous avons les moyens de vos ambitions, mais sans accord, nous redistribuerons cet argent ailleurs. Et nous avons fait de ce comité un succès. C'est fragile, mais possible. (…)
Le Président a perçu l'esprit d'entreprendre qui existe dans les quartiers. Il l'a dit : pour certains jeunes, c'est plus facile de trouver un client qu'un emploi, parce qu'ils rencontrent des discriminations et des freins à la mobilité. Le "capital jeunes créateurs" sera un coup de pouce de quelques milliers d'euros pour aider les jeunes entrepreneurs à se lancer. Ils n'ont pas besoin de grand-chose pour démarrer, pour acheter une petite voiture ou du matériel informatique… Mais ce pas grand-chose, ils ne l'ont pas. J'y crois à 200%, parce que j'ai vu les effets générés par la "prime entrepreneurs" que j'ai débloqué l'année dernière. Cette prime de 1.500 euros a permis à des entrepreneurs des quartiers de passer le cap de la crise. (…)
Les besoins y sont hors normes. On ne peut plus se dire que ce qu'il se passe à Marseille est dramatique, avec tous ces morts et ces violences depuis le début de l'année, et ne rien faire. Ni faire des annonces et ne jamais revenir. Je me suis engagée auprès des associations de proximité à revenir une fois tous les deux mois, si possible une fois par mois. Je prendrai le temps, pour Marseille comme pour tous les autres quartiers prioritaires.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Une victoire, c’est marquer un but et lever les bras. L’Europe marque des buts chaque semaine et personne ne le dit.

- Cohérence et constance : la France est contre l’accord Mercosur. Nous devons réformer en profondeur la politique commerciale européenne.

- Je me suis rendu à la frontière entre la Lituanie et la Biélorussie, dans le contexte de la crise migratoire, pour soutenir le déploiement de l’aide française et européenne. Ne rien céder au trafic humain organisé par la Biélorussie, protéger les migrants en détresse.

 

Bérangère Abba (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
- D’ici 2022, nous aurons atteint notre objectif de 30% de zones protégées à l’échelle nationale. En Méditerranée, nous allons atteindre un niveau de 5% de surfaces protégées en protection forte, contre env. 0,2% aujourd’hui. Quand la France s’engage, la France agit!

- Pour la première fois, le Congrès mondial de la nature consacre une session à l’eau, ressource indispensable et réceptacle de biodiversité. Ravie d’avoir pu représenter le gouvernement à cette plénière d’ouverture dédiée à l’eau douce, cet or bleu.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
- L’émancipation de la jeunesse est fondamentale, elle a besoin pour ça, qu’il y ait de la confiance, qui est l'enjeu majeur de notre siècle

- Le temps n’est plus à la déclaration mais à l’action de chacun, que l’on soit une entreprise, un citoyen ou une ministre. Un engagement juste et total en faveur de la transition écologique est une nécessité, sinon : la faillite.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
-
Emmanuel Macron agira jusqu'au bout de la dernière minute pour honorer le mandat que lui ont confié les Français, mais La République en Marche et la majorité ont un rôle légitime d'animation du débat démocratique : qu'ils mettent en exergue les résultats de nos actions, dans le cadre d'un premier bilan, c'est normal. Ce qui nous intéresse, et qui est au cœur du macronisme, c'est mener des actions qui, concrètement, dans la vie des gens, améliorent leur quotidien. Les tracts et les affiches sont des outils de proximité pour faire connaître ces changements, les gens les voient sur leur marché, leurs routes... On est toujours dans la dynamique d'explication de ce qui a été fait. (…)
D'abord, nous devons aller au bout des transformations entamées. La loi Climat et résilience, ou la loi confortant les principes républicains, ont été effectivement publiées au Journal officiel il y a quelques jours, il faut maintenant les mettre en oeuvre. D'autres projets importants sont également en cours de discussion au Parlement, au-delà des projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale : l'égalité femmes-hommes dans les entreprises, les rapports plus justes entre producteurs et grande distribution, la protection de l'enfance... Nous n'arrêtons pas de travailler et de faire avancer les choses ! 
Dès le début de l'année prochaine, nous entrerons dans le temps de la présidence française de l'Union européenne qui nous donnera l'occasion d'avancées concrètes pour nos concitoyens. Et nous ne pourrons nous préoccuper d'un éventuel second mandat que lorsque nous aurons mis le point final à un certain nombre de transformations. 

- Le président de la République n'est pas candidat, et notre action tout entière vise à renforcer la France d'aujourd'hui et celle de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous initions tous les jours des transformations qui auront des impacts souvent dans 2, 5, 10 ou 20 ans. J'ai écouté les Verts, j'observe la droite comme la gauche de près : je trouve leurs discours ahurissants après la crise mondiale, sanitaire, climatique, avec un impact économique et social monstrueux, que l'on a connue. Tout est chamboulé ! Il y a eu tous ces dialogues sur l'après, "le monde d'après", et quand vous les écoutez, aucun des grands débats de demain n'est adressé. Ce n'est pas avec les recettes et les méthodes d'hier qu'on va bâtir demain.  

- Tout le monde évolue. Mais ce monde d'après, on doit tous y réfléchir sérieusement ! Quand j'entends ce qui se dit dans les Universités d'été, je suis ahurie encore une fois de voir à quel point on n'en parle pas ! Aussi bien chez Valérie Pécresse que chez Xavier Bertrand, Anne Hidalgo, Éric Piolle ou Yannick Jadot, j'entends toujours les mêmes recettes : plus d'impôts, la hausse des dépenses, une forme d'infantilisation du citoyen... Je trouve qu'ils sont complètement à côté des enjeux du monde d'après. Je prends simplement le thème du travail, extrêmement important avec toutes ses mutations, notamment après cette crise sanitaire : je n'ai jamais été à gauche, et encore moins à la gauche de la gauche, mais en 2017, Benoît Hamon s'est au moins décarcassé pour aller chercher des sujets du monde d'après : la taxe sur les robots, le revenu universel...  
Qu'on aime ou qu'on n'aime pas ces propositions, un responsable politique est quand même une femme ou un homme qui a une boussole entre les mains pour essayer de tracer un chemin. Éclairer demain. Aujourd'hui, j'ouvre les journaux tous les matins, et j'assiste juste aux états d'âme des responsables politiques d'opposition. Je vois très peu d'âmes d'Etat, d'hommes et de femmes d'État. LR parle à LR, le PS parle au PS, les Verts parlent aux Verts... Nous, on a des défauts, comme tout le monde, mais on se donne du mal pour bosser, pas pour causer. Et quand on parle, on s'adresse aux Français, pas seulement à nos militants. 

- Si je devais aujourd'hui définir le macronisme, je dirais qu'en son cœur il y a les notions d'action et de progrès au service du réel. Quand vous agissez, parfois vous ne le faites pas avec la bonne méthode. On a eu des réussites, on a parfois voulu aller trop vite ou avec des méthodes qui n'étaient pas forcément les bonnes. Je pense notamment à la taxe carbone ou à la hausse de la CSG pour les personnes retraitées - même si la hausse de la CSG a été faite en contrepartie d'allégements significatifs de cotisations sociales pour les actifs. On a reconnu ces erreurs et on en a tenu compte. La taxe carbone nous a appris que les mutations environnementales sont d'une urgence absolue, mais qu'on ne traite pas ces urgences sans tenir compte des Français. C'est une leçon ! Nous avons appris et adapté. Nous ne sommes pas revenus comme des entêtés avec la même façon de faire six mois plus tard. 

- Je ne suis pas une professionnelle de la politique. Le réel, j'y ai été confronté et c'est tous les jours que j'apprends du pays réel. C'est une quête sans fin, il faut être extrêmement modeste de ce point de vue. L'obsession du président de la République est réelle sur sa volonté que les paroles soient suivies d'actes effectifs. Il nous met en garde chacun dans nos domaines ministériels respectifs. Cela témoigne d'une conscience de plus en plus affirmée et attentive du réel. Selon lui, et j'adhère totalement, la défiance progressive envers les responsables politiques est née de cette distance entre le dit et le fait. Emmanuel Macron est intransigeant sur cette question. Je remarque aussi qu'avec la Convention citoyenne, le Grand débat, les conférences régionales sur l'Europe qui arrivent auxquelles les Français s'inscrivent, on peut dire que nous avons été et que nous continuons d'être à l'écoute des gens qui veulent être parties prenantes de ces changements.  

- Cela devient de plus en plus difficile, à l'aune du complotisme, des fake news, des deep fakes qui me terrifient, de faire valoir le réel. En tant que responsables politiques, nous faisons de plus en plus face au déni des chiffres, des faits. Et à la remise en cause de l'émetteur, des médias, des organisations publiques, des statistiques officielles... Quand je discute avec les gens, il me faut dix fois plus de temps pour convaincre d'une chose qui est faite. Quand Clément Beaune parle du "camp de la raison", c'est quelque part le camp du réel, du tangible, versus tout ce qui envahit nos écrans, nos téléphones, et certains médias. J'ai découvert The Epoch Times dans les manifestations complotistes : ça a la typo d'un vrai journal, l'ours d'un vrai journal, l'apparence d'un vrai journal, mais c'est bourré de fausses informations. Et le «camp de la raison», ça ne veut pas dire que les autres sont fous ! Mais il y a ceux qui vont surfer sur les peurs - Marine Le Pen, Éric Zemmour... - et sur la perception, l'intangible, les ressentis ; et ceux qui vont leur opposer du réel. Tout cela crée parfois des débats sur des niveaux très différents. C'est terrifiant qu'au pays des Lumières, de Diderot, de l'Encyclopédie qui permet de tous nous parler avec à peu près les mêmes mots et le même réel, on puisse désormais considérer que la croyance prenne le pas sur les faits. 

- [«Triple clivage»] Il y a ceux qui veulent courir trop vite, compte tenu des différentes urgences, sans prendre en compte les gens qu'ils vont laisser derrière eux : ils défendent la décroissance, vous disent ce qu'il va falloir manger, comment conduire, la fin du travail, alors que certains Français ne s'en sortent pas en travaillant 40 ou 50 heures par semaine. J'y mets une bonne partie des Verts, de la gauche et de l'extrême-gauche. Il y a ceux ensuite qui pensent qu'avec les mêmes recettes d'il y a 35 ans on peut tout régler. Qui ne veulent pas trop bouger, prendre le risque de la fossilisation. Certains, quand on écoute Éric Zemmour, veulent même reculer. 
Entre ceux qui veulent courir comme des dératés et ceux qui ne veulent pas bouger, il y a nous : forts de notre expérience depuis cinq ans, nous voulons marcher ensemble, parfois en allant plus lentement pour embarquer le plus de gens possible. Une chose m'a beaucoup frappée depuis cinq ans, c'est une forme de jugement social qui peut exister à l'aune des transitions qui nous attendent. Il n'y a pas un Français qui se lève le matin en disant «c'est génial je vais polluer la planète», ou «j'ai une voiture diesel, c'est top, je vais recracher du CO2». Quand on est responsable politique, le moindre de ses devoirs est de savoir qu'on veut tous tendre vers la même direction, mais qu'il faut embarquer tout le monde et surtout ceux qui partent de plus loin. L'injonction au changement, parfois de façon autoritaire, est vexante, stigmatisante, injuste pour un certain nombre de catégories socioprofessionnelles. J'ai pris l'entière mesure de l'urgence environnementale, mais j'ai aussi compris qu'elle doit être tout autant sociale.  

- Les classes modestes et populaires votent de moins en moins, c'est surtout ça la première des inquiétudes. Et cet état de fait précède de loin l'arrivée d'Emmanuel Macron, c'est une maladie chronique depuis plusieurs dizaines d'années, qui doit questionner tout le monde. La meilleure façon de faire revenir ces catégories modestes et populaires, et de les convaincre, c'est ce que je vous disais sur le réel : les gens ne croient plus les promesses. Ils croient ce qu'ils voient, sur leur compte en banque, en matière d'aides d'État, ce qu'ils voient dans leur quotidien, de la façon la plus prosaïque possible.  
Une femme seule qui emmène sa fille à l'école dans une zone d'éducation prioritaire et qui a des difficultés financières, elle a vu beaucoup de choses changer depuis 2017 : primo, la CAF paye la pension alimentaire que son ex ne payait potentiellement pas, et ça, ça change la vie. Si elle a du mal à joindre les deux bouts, elle n'a plus à gérer le petit-déjeuner de son enfant qui est assuré à l'école, dans des classes par ailleurs dédoublées, et ça aussi ça change aussi la vie. Et si elle travaille, elle a bénéficié de la revalorisation exceptionnelle de la prime d'activité, soit en moyenne, 840 euros supplémentaires chaque année. Très concrètement, il n'y a pas une année depuis 2017 durant laquelle le pouvoir d'achat des Français n'a pas augmenté. On reconnaît nos erreurs, nos défauts, mais il y a vraiment des choses qui ont changé, et c'est sur le compte en banque des gens. Et j'ai encore l'espoir, non pas forcément que cela crée un engouement de dingue, mais que cela puisse faire revenir les gens à la politique à l'aune du réel.  

- C'est une réflexion que je mène depuis longtemps. Il faut réellement avoir ce souci-là, oui. Les mots que l'on utilise ne doivent pas être des mots de technos, mais des mots qui parlent aux gens. Au même titre qu'ils peuvent éloigner, les mots peuvent aussi rapprocher. Le président le sait, il a en lui, et de plus en plus, les mots que l'on utilise vraiment dans notre quotidien. 

- [Réseaux sociaux] Premièrement, il faut que l'on fasse avec, sans leur accorder trop d'importance, mais nous y sommes obligés. Ce sont devenues des zones d'expression aussi importantes que les marchés, les réunions publiques... C'est un moyen de tenir informés nos concitoyens dans les moments où on les voit moins, surtout en période de Covid. Ensuite, incontestablement, les réseaux sociaux ne sont pas les alliés du réel, ou de la raison. Ils sont plutôt les promoteurs de la déformation du réel.  

- Je n'accablerai pas trop LR parce qu'il y a la même compétition à gauche : pour moi, c'est Koh-Lanta sans le soleil : il n'y a plus qu'une seule épreuve sportive qui prend 10% du temps d'antenne, et les 90% restants, c'est de la magouille stratégique. Ça ressemble beaucoup à ce que je vois aux Républicains : 10% du temps de parole où ils essaient de parler des défis du pays, et 90% où ce n'est que de la stratégie. Cette famille politique, je la connais bien, elle est traditionnellement plutôt organisée, avec des secrétaires thématiques, des travaux sérieux avec des gens qui ne sont pas idiots. Franchement, qu'ont-ils fait de ces cinq ans ? Ont-ils réfléchi aux nouvelles formes de travail, d'enseignement, à l'avenir des indépendants, des jeunes ? Et je ne parle pas de la décarbonation de l'économie, de la révolution numérique, des nouveaux risques... Je n'entends rien. Rien ! Et croyez bien que je ne m'en réjouis pas, parce que j'attends du challenge et du débat d'idées. L'autre chose qui me frappe, c'est que ni Valérie Pécresse, ni Xavier Bertrand, n'évitent l'écueil de tout positionner par rapport au président de la République. "Ce qu'a fait Macron, ce n'est pas bien, ce qu'a fait Macron, on va faire mieux"... Ça ne fait ni une politique ni une ambition pour le pays. Pendant que les Français retrouvent le travail, que les enfants retrouvent l'école, eux, ils ne parlent que d'eux.  

 

Laurent Pietraszewski (secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail)
[Covid19]  Le pass sanitaire pour les clients et les salariés qui sont à leur contact, c’est ce qui permet de laisser le virus aux portes des établissements où nous aimons nous retrouver : restaurants, cinémas, théâtres…

 

► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
- «Gilets jaunes», antivax, anti-passe, c’est le surgissement de nouvelles fractures. Il y a cinq ans, vous m’auriez interrogé sur les banlieues, sur l’islam, sur les «nouveaux pauvres». Aujourd’hui, c’est plus profond encore: une partie de la société française, au cœur de notre pays, intégrée et assez homogène, s’installe soudainement en sécession culturelle. Ces manifestations se dressent contre tous les pouvoirs en mettant en cause toutes les légitimités, refusant les injonctions des politiques, des journalistes, des scientifiques: «Qui êtes-vous pour me dire ce qu’il faut que je fasse?» À ce titre, les disputes médiatiques des médecins ont été destructrices. La vraie question est: comment reconstruire en France un socle commun de légitimité démocratique, culturelle, scientifique?

- Le problème de la drogue, ce n’est pas dû à l’état des banlieues. Les rénovations de bâtiments, les programmes de l’Anru, ce sont de très gros investissements… Et le dédoublement des classes dans l’éducation prioritaire a été pour les quartiers un autre type de réponse. Le problème est dans la déstructuration de la société, dans l’augmentation de la demande de consommation. Et dans les flux économiques que crée le trafic et dont vivent certains milieux, eux aussi en rupture, pour qui la violence est quotidienne, qui n’entendent plus la loi et se rendent maîtres du terrain.

- [Covid19] C’est une rentrée marquée d’abord par l’épidémie de la covid19 et les difficultés pédagogiques qu’elle entraîne. Il y a aussi le souci que l’état préoccupant de l’Éducation nationale provoque chez beaucoup de familles. Tous les résultats internationaux décrivent le même constat d’échec. Jean-Michel Blanquer à juste titre est entré dans ce ministère avec cette préoccupation. Quant à la laïcité, sur laquelle j’ai eu à prendre des décisions majeures - par exemple en interdisant le voile à l’école -, elle doit être un respect, une compréhension, une séparation de la loi et de la foi. Pas une obsession qui tournerait à l’affrontement.

- [Covid19] Pour abandonner le pas sanitaire, il faudrait que l’épidémie soit vaincue et la vaccination générale. Ce n’est pas le cas. Or ma hantise, c’est qu’apparaisse une nouvelle mutation du virus qui, par exemple, tuerait les enfants. Personne n’accepterait que les bébés meurent, nos sociétés exploseraient. Pour conjurer ce danger extrême, l’urgence, c’est de faire baisser le risque de mutations incontrôlables du virus en ralentissant sa transmission.

- Aujourd’hui, toutes les forces politiques françaises explosent, à l’exception du courant central. On voit partout des compétitions délétères et on doute parfois du sérieux des candidatures… Face à cette explosion généralisée, il n’y a qu’une réponse: les forces de ce grand courant central doivent se souder. La maladie infantile de la politique, c’est la division.
Il faut faire un pas décisif vers l’unité. C’est d’autant plus nécessaire qu’entre ces organisations qui soutiennent le président de la République, en particulier LREM et le MoDem, il n’y a pas de divergence idéologique. Il y a seulement une histoire différente. Je pense que nous devons inventer un modèle nouveau, coopératif: chacun vient avec ce qu’il est et avec ce qu’il a, les sensibilités sont préservées, mais personne ne craint d’afficher son appartenance au même ensemble. Car aucune des organisations, seule, ne pourra entraîner les Français. Seul un mouvement unitaire et large, à vocation populaire, pourra rassembler, accueillir, et nous permettre de nous enraciner. Nous en avons un besoin urgent, pas pour une élection mais pour une ou plusieurs générations.

- Je crois bien que l’expression «grand parti démocrate à la française», est de moi… depuis au moins 2007! Je vous rappelle aussi que je préside le Parti démocrate européen. C’est dire combien j’y suis favorable. Mais je n’ai jamais été pour une unification qui efface les identités. Il faut donc bâtir ensemble ce grand mouvement politique central. Une structure simple, populaire, à laquelle les Français pourront adhérer sans avoir à se demander à quelle chapelle ils devront appartenir. Et les sensibilités s’organiseront après, en évitant soigneusement les ferments de division.

- [Création d’un groupe parlementaire commun avec LaREM] Je n’en suis pas partisan. Par expérience, je sais qu’il est extrêmement difficile de faire vivre un groupe parlementaire trop nombreux. Plusieurs centaines de parlementaires dans le même groupe, en fait, c’est invivable. Les députés n’y trouvent pas leur place. L’idéal, c’est 80 ou 100 députés. Il n’y a donc pas d’inconvénients à avoir un pluralisme d’expression parlementaire au sein d’un large mouvement. Pourvu que ces groupes soient liés, qu’ils ne soient pas groupusculaires et ne se combattent pas entre eux.

- J’entends assez souvent agiter cet épouvantail d’une OPA de la droite sur la majorité. À d’autres moments, c’est de la gauche. Comme si on voulait à tout prix réinventer la bipolarisation par ailleurs effondrée. Pour moi ce risque n’existe pas. L’identité même du rassemblement qui s’est formé autour d’Emmanuel Macron, c’est de refuser la bipolarisation, c’est le dépassement de ces notions. Et la seule locomotive de la campagne sera notre candidat. C’est de son lien avec les Français que tout part. Je suis donc heureux de voir se multiplier les initiatives de soutien, mais à condition que ce soit pour soutenir le candidat et pas pour se promouvoir soi-même. Toute tentative forcenée d’autopromotion serait nulle et nuisible.

- Trente ans, c’est le bon horizon pour concevoir une politique. Nos travaux [du commissariat au Plan] l’ont montré sur l’énergie, sur la démographie, sur la dette. Si on ne pense pas le monde à cet horizon de temps, avec ses chocs de civilisations et les mutations climatiques majeures, alors on ira vers un monde cauchemardesque. Les décisions pour dans trente ans, on doit les prendre aujourd’hui. Par exemple, si nous voulons respecter nos engagements de diminution des gaz à effet de serre, alors des décisions sur le nucléaire doivent être prises dans les deux ans.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Les violences conjugales sont encore un fléau. Nous avons avancé, mais il reste beaucoup à faire. Jamais nous n'arrêterons le combat. Mobiliser des moyens inédits, mais aussi sensibiliser, et surtout ne jamais rien laisser passer : on continue !

 

● MoDem
Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)
Fonder un mouvement humaniste qui rassemble les familles du Centre et les modérés des deux rives. Rassembler les nôtres pour s’ouvrir à d’autres. Porter des solutions plutôt que défendre des clans. Refaire la France en grand et reprendre notre destin en mains.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné
- Si agir en étant au contact des Français, c’est être en campagne, alors Emmanuel Macron est en campagne depuis quatre ans! On a trop été habitué à voir des politiques se tourner vers les Français uniquement pendant les campagnes électorales. Nous, nous assumerons de gouverner jusqu’au dernier quart d’heure. Il reste huit mois, et pendant huit mois il faudra compter sur le Président et le gouvernement pour continuer à faire.

- Je constate que beaucoup d’initiatives sont prises par la majorité : à droite, avec Édouard Philippe qui organise ses réseaux, avec les comités de soutien d’élus de Sébastien Lecornu, avec Agir ensemble de Franck Riester ; et à gauche, avec Olivier Dussopt et le courant Territoires de progrès, ou encore Barbara Pompili. Tous ces clubs sont tournés vers un seul objectif : la réussite du Président. Il faut que les uns et les autres continuent à parler à leurs publics respectifs pour valoriser notre bilan en vue de l’élection présidentielle. Mais il faut aussi aller plus loin. Ma conviction, partagée de longue date avec François Bayrou, c’est que nous devrons bâtir un grand parti démocrate français d’ici aux législatives. De l’autre côté, le parti républicain ne manquera pas de se recomposer autour d’un projet politique conservateur, que je ne partage pas. Nous finirons ainsi par achever la recomposition de la vie politique française entamée en 2017.

- Une chose est sûre : Emmanuel Macron gouvernera jusqu’au bout. La présidence française de l’Union européenne [PFUE] débutera le 1er janvier 2022 et durera six mois. Elle sera l’occasion de continuer à faire au niveau européen.

- Depuis vingt ans la France avait déserté les institutions européennes. C’est une bonne chose que l’Europe reparle aussi français. Il faut s’en féliciter.

- [Priorités d’Emmanuel Macron pour la présidence française de l’UE en 2022]
Premièrement, l’écologie avec la déclinaison des objectifs de décarbonation de l’économie, c’est-à-dire la neutralité carbone d’ici à 2050, pour lesquels une cinquantaine de mesures seront prises. Cela nous permettra d’expliquer comment nous allons atteindre cet objectif, secteur par secteur. Il y a aussi la fixation d’un salaire minimum européen pour les pays qui n’en disposent pas afin d’unifier le modèle social européen. C’est une particularité et une chance dans le monde en termes de protection des salariés. Autre priorité, la régulation des géants du numérique.

- Je crois que les Français ont conscience du fait que notre modèle de protection sociale a fonctionné à plein, et que beaucoup, dans le monde, nous l’ont envié. Tous les pays européens ont adopté un système de protection en constatant que la France avait généralisé le chômage partiel! À chaque étape de la crise de la covid19, nous avons été au rendez-vous : d’abord avec ce chômage partiel et l’aide aux entreprises ; puis avec les 750 milliards d’euros de la relance au niveau européen, dont 40 milliards pour la France. Bientôt arrivera le troisième volet : un plan d’investissement de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Il sera porté et présenté en octobre par le Président. On en a besoin pour créer les jobs et les industries de demain, faire avancer la santé, la recherche et le développement des nouvelles technologies. Il faut prendre de l’avance sur les Américains, les Russes et les Chinois dans la compétition mondiale. Notre horizon : bâtir la France de 2030.

- En ce qui me concerne, je souhaite que le Président fasse un second quinquennat, bien sûr. Avec les crises que nous vivons, on est sur un point de bascule. S’il y a bien un moment pour faire des choix politiques, réinsuffler de l’investissement et de la stratégie dans notre économie, c’est maintenant. Mais ce plan d’investissement n’est pas fait pour la réélection d’Emmanuel Macron. Il est fait pour préparer l’économie française aux défis de notre siècle.

- Ne brûlons pas les étapes! Il y a eu quatre ans d’action, et il reste encore huit mois. Il y aura d’abord un bilan à défendre et à valoriser auprès des Français. Par exemple le pouvoir d’achat, la hausse de la prime d’activité, le treizième mois pour les salariés au SMIC depuis 2017… Quant au sens qu’il voudra donner à sa campagne, c’est au Président, au moment où il sera candidat, de dire pourquoi il l’est. Par ailleurs, la crise sanitaire et la relance du pays justifient encore plus qu’en 2017 le besoin de dépassement politique.

 

● Personnalités centristes
Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)
[Création d’une «Ecole de la paix] Leaders pour la Paix [think tank créée par Jean-Pierre Raffarin], en fait, c'est une coopérative de leaders. Nous sommes neuf anciens Premiers ministres, huit anciens ministres des Affaires étrangères, des diplomates, des professeurs, des entrepreneurs, le président de la Fédération internationale de judo, c'est-à-dire un certain nombre de gens qui ont eu l'expérience des responsabilités mais qui sont aujourd'hui libres, et qui peuvent donc avoir une certaine flexibilité, notamment dans les conflits, pour trouver les marges de manœuvre, de négociation. Nous sommes une coopérative, un par pays, et donc nous pouvons, les uns et les autres, construire une réflexion collective.
Et puis nous avons un certain nombre de nos leaders qui avaient des responsabilités avant, mais aussi d’autres qui ont pris des responsabilités. Par exemple, M. Antony Blinken, qui était le représentant des États-Unis, est aujourd'hui le ministre des Affaires étrangères. Nous avons M. Enrico Letta qui a pris des responsabilités ici en Italie. Nous avons la nouvelle directrice de l'OMC, qui est avec nous aussi. Donc nous avons un certain nombre de leaders qui sont aujourd’hui dans des organisations internationales puissantes.
Voilà notre idée, nous avons d'abord un rôle de think-tank, en publiant un rapport annuel, et puis nous travaillons sur le terrain, notamment en essayant d'inventer une pédagogie de la paix. La paix, c'est quelque chose de complexe, c’est un travail, ça ne tombe pas du ciel - même au Vatican, on peut dire ça ! -, et au fond, ça demande des efforts.
Il y a partout des écoles de guerre, il n’y a pas beaucoup d’écoles de paix! Nous voulons créer une école itinérante de la paix qui va aller transmettre, notamment aux jeunes dans les pays en conflit, ce qu’est la paix, comment on la prépare, comment on négocie, comment on fait des médiations. Tout ceci peut être enrichi par le travail que nous pouvons développer avec les équipes du Vatican, notamment pour définir certains sujets d'études qui sont essentiels à la paix. Je pense à la dignité humaine, je pense à la fraternité.
Bien sûr nous travaillons sur l'histoire des guerres, sur les techniques de la diplomatie, mais il faut quelquefois aller plus en profondeur. Quand on porte atteinte à la dignité de quelqu'un, on crée souvent de la violence. Et la violence, ce n’est pas loin de la guerre.

- (…) Le Pape veut nourrir la culture de la paix. Et ça c'est très important, parce qu’au fond la politique, quelquefois, ne remplit pas ce vide de la pensée. Et cette pensée de la fraternité, de la paix, c'est une culture. C'est aussi quelque chose qui est plus grand que nous et qui doit se travailler. Et finalement l'un des lieux où l'on travaille cette réflexion, c'est quand même le Vatican. Et donc, je suis assez étonné de voir que mes amis musulmans, juifs, athées, tous ceux qui aujourd'hui s'intéressent aux questions de paix, écoutent le Pape, et le Pape a une influence stratégique très importante aujourd'hui.

- Il n'y a que la pensée, le spirituel, qui peut répondre à la peur, qui peut rassurer. Et au fond, on voit que la peur, elle entraîne le repli. On voit aujourd'hui que ce virus qui est mondial, qui se moque des frontières, a réveillé un certain nombre d'égoïsmes, et chacun a voulu travailler pour soi.
Dans la grande crise de 2008-2010, on avait vu des initiatives multilatérales qui avaient renforcé la coopération. Aujourd’hui, on a vu surtout la compétition être renforcée par le virus. Et donc, au fond, il y a aujourd’hui une sorte de vide de la relation internationale, qui ne s'exprime que par des coups de menton, par des tensions aujourd’hui, voire une "guerre froide", quand il s'agit des États-Unis et de la Chine. Et donc on voit bien qu'il y a aujourd’hui un déficit de pensée. Et la politique sans pensée, c'est dangereux.
C'est pour ça que quelles que soient les sources, quand une source crée une pensée, une culture, il faut y être attentif. C'est ce que fait aujourd'hui le Pape. Il donne au fond des arguments, tout en donnant sur une certaine forme d’altitude. C’est vrai que quand il parle des migrants, et quand vous êtes gouvernant, ce n'est pas facile de trouver les mesures cohérentes avec le discours, mais ça c'est le problème de toute pensée qui doit entrer en action. La pensée, elle est quelquefois éloignée d’un certain nombre de réalités, mais elle est nécessaire.
Vous savez, je suis un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Le pèlerin, il a besoin du chemin et de la destination. L’un va avec l'autre : sans destination, le chemin est difficile, mais sans la marche quotidienne, la destination n'existe pas. Et c'est ça, aujourd'hui, le rôle de la pensée: c'est d'être un peu la destination de notre chemin.