2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

mardi 10 juin 2025

La Quotidienne centriste du 10 juin 2025. L’intolérable et insupportable mort à l’école


Aujourd’hui, une surveillante a été poignardée à mort par un élève de 14 ans dans un collège de Nogent en France pendant que dans un lycée de Graz en Autriche neuf personnes, élèves et professeurs, ont été assassinées et une douzaine d’autres blessées par un ancien élève de l’établissement de 21 ans.

Ces deux terribles faits divers s’ajoutent à une longue et horrible liste d’événements similaires qui touchent l’école à travers le monde.

Mourir à l’école alors que l’on est professeur, membre de l’encadrement ou élève est insupportable et intolérable.

Pourtant c’est ce qu’il arrive de plus en plus dans un environnement sociétal de plus en plus violent avec des jeunes qui n’hésitent plus à passer à l’acte de plus en plus souvent, faisant de l’insécurité à l’école une réalité quotidienne alors qu’elle demeurait jusqu’il y a quelques années un événement exceptionnel même s’il pouvait y avoir un nombre de victimes importants lors de la survenance de l’un d’entre eux comme c’est trop souvent le cas aux Etats-Unis.

Mais cette violence qui se déroule dans un lieu qui devrait être un sanctuaire où l’on s’attèle à transmettre le savoir, ne vient pas de ce qu’est l’école, elle y est entrée venant de la rue et des multiples violences et trafics dont les jeunes sont responsables ou victimes.

Se rend-t-on compte vraiment de ce qui se passe quand dans des pays comme la Suède, des gangs vont recruter des enfants de 12-13 ans pour faire leurs basses besognes?!

Et des enfants de plus en plus utilisés en France comme tueurs à gages?!

L’urgence est là.

Et une des premières missions des pouvoirs publics c’est de faire en sorte que lorsque qu’on entre le matin dans une école, un collège, un lycée, une université pour dispenser ou recevoir le savoir, on en sorte vivant le soir.

Au boulot!

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Propos centristes. France – Une surveillante de collège tuée par un élève / Service public de la petite enfance / Pour que chaque Français ait un accès réel aux soins / Ukraine: Le Pen reprend les mensonges de Poutine / Protéger les océans / Proportionnelle / Rétablissement de Maprimerenov'…


Voici une sélection, ce 10 juin 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> Alors qu’elle veillait sur nos enfants à Nogent, une assistante d’éducation a perdu la vie, victime d’un déferlement de violence insensé. Tous, nous sommes aux côtés de sa famille, de ses proches, de ses collègues et de l’ensemble de la communauté éducative. La Nation est en deuil et le gouvernement mobilisé pour faire reculer le crime.

> L’accord obtenu à Nice nous permet de dire que le Traité sur la haute mer sera bien mis en œuvre. C’est donc gagné !

> L’océan est un bien commun qui nous engage tous. Le moratoire sur les grands fonds marins est une nécessité.

> Merci à tous nos scientifiques. Sans eux, pas de bataille pour protéger nos océans. Nous sommes et resterons engagés à leurs côtés.

> Chaque action pour protéger nos océans est une transformation des consciences pour maintenir les équilibres et préserver la biodiversité. Faisons ensemble de la conférence de Nice un succès.

> Nous sommes une trentaine d’États engagés pour un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins. Notre objectif : protéger la biodiversité marine et préserver les puits de carbone.

> À bord du Thalassa. Cap sur Nice pour un rendez-vous très important pour le pays et la planète : la Conférence des Nations unies sur l’Océan. Un Océan protégé, c’est un Océan qui nous protège. Ce lien fondamental est fragile. J’appelle tous nos partenaires, toutes les bonnes volontés, à écrire avec nous une page décisive pour l’Océan. Agissons pour que nos enfants puissent entendre le chant du large comme une promesse et non comme une menace. Le géant bleu régule notre climat, nourrit des milliards d’êtres vivants, et abrite la vie. Apportons dans nos actes une réponse à ceux qui, des rivages d’Afrique aux archipels du Pacifique, voient chaque année la mer gagner sur leur terre, menacer leurs foyers, bousculer leur quotidien. L’Océan nous donne tant : de l’oxygène, des emplois, des idées, des espoirs. Il est à la fois berceau et horizon. Pourtant nous l’épuisons. Alors à Nice, dix ans après l’Accord de Paris, franchissons un cap ! Le Plan d’action pour l’Océan que nous allons préparer doit être à la hauteur des promesses de l’Océan lui-même : généreux, puissant, tourné vers l’avenir. Avec les scientifiques, les États, les entreprises, avec toutes les organisations, et surtout avec les voix des peuples de la mer : faisons de Nice le lieu d’un sursaut, d’une alliance nouvelle entre l’humanité et l’Océan. J’ai confiance en nous.

> [Conférence des Nations unies sur l'Océan] Les États-Unis, finalement, ont décidé d'être représentés à un niveau, qu’on appelle technique et de travail, mais il y a le chef du bureau de la Maison-Blanche en charge de l'environnement. Mais aucun ministre ce qui n'est pas une surprise. On sait la position de l'administration américaine sur ces sujets. Est-ce que ça doit nous empêcher de bouger ? Non. Je suis, je vous le dis toujours, très stoïcien en la matière. J'estime que nous, on doit faire ce qui est en notre en haute capacité et entraîner le maximum de monde. La 1re puissance maritime n'est pas là. La 2e puissance maritime au monde, c'est la France, grâce à nos territoires ultramarins, et en particulier la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie, la Guyane, nos Antilles, la Réunion, Mayotte. Et il y a eu des décisions très fortes qui ont été prises par le gouvernement polynésien. Et puis tout le reste du monde est là. On a la Chine qui est présente au niveau très haut gouvernemental, et on a tous les pays qui comptent pour ce combat.
J'ai dit la même chose qu'en 2017. L’absence de Trump ne nous arrêtera pas. Et donc, moi, je respecte. Le peuple américain a élu le président Trump. D'abord, je pense que c'est bien qu'il y ait une présence et c'est mieux que la chaise vide. Et ensuite, on va continuer à avancer. Ça ne nous a pas empêché de signer un traité pour protéger la Haute-Mer. Vous savez, ça fait 15 ans qu'on attendait de signer un traité pour protéger la Haute-Mer. On l'a signé il y a quelques mois. J'annoncerai demain le fait qu'il va enfin pouvoir rentrer en vigueur parce qu'on s'est mobilisés, qu'on a assez de ratifications. Donc ça ne bloque pas le travail.

> Les parlementaires travaillent et il y a beaucoup de choses qui ont été faites. La France a été aux avant-postes pour interdire le plastique à usage unique. On l'a fait, ça a été une vraie révolution. On a passé avec la loi d'AGEC, qui était le fruit de la Convention citoyenne. C'est ça. On a passé aussi des choses pour améliorer les systèmes de consignes. Il faut maintenant le mettre en œuvre. On n'y est pas encore. On a des chiffres de consignes qui varient selon les régions et qui ne sont pas forcément très bons. Et après, je pense que c'est le travail du gouvernement et des parlementaires de continuer d'avancer. Ce qui est vrai, c'est qu'on doit, en tout cas, à chaque fois qu'on interdit quelque chose, avoir des solutions alternatives et on doit réussir partout où il y en a à enlever le plastique à usage unique et surtout à recycler le plus rapidement possible. (…)
Si le recyclage connait des problèmes c’est parce qu'on n'a pas mis en place encore les systèmes de consignes. Pardon de le dire aussi bêtement que ça, mais il y a des pays qui l'ont fait en 2 ans et ils ont réussi à arriver au résultat. La loi est passée. Moi, je trouve ce qui est formidable dans la période que nous sommes en train de vivre, c'est que beaucoup de gens qui m'ont expliqué qu'on n'avait rien fait sur le climat découvrent au fond qu'il y a beaucoup de choses qui ont été faites au moment où ils sont en train de les détricoter. Mais tous ceux, y compris d'ailleurs l'extrême gauche, qui a voté la suppression de ZFE. Non, encore, il est plutôt cohérent. Et il a plutôt été toujours derrière. Mais je pense que depuis 8 ans, on a une action d'écologie concrète. Alors pour les uns, ça ne va pas assez vite. Pour les autres, ça va trop vite. Et j'essaie, moi, que le pays avance dans une même direction. Mais on a multiplié par plus de 4 la baisse des émissions de CO2 par an. Quand j'ai été élu en 2017, on réduisait d'1 % par an les émissions de CO2. L'année dernière, on les a baissées de plus de 4,5 %. Ce n'est pas tombé du ciel. C'est qu'on a changé les pratiques, c'est qu'on a investi sur l'énergie renouvelable et le nucléaire, c'est qu'on a commencé à changer les pratiques dans nos entreprises, c'est qu'on a accompagné des ménages pour changer leur véhicule ou pour changer leur logement. Et c'est la même chose.

> [MaPrimeRénov’] Je pense qu'il faut qu'il y ait un travail rapide pour qu'elle soit mise en place. Parce qu'il y a des ménages qui en ont besoin, en particulier des ménages modestes. Et que cette rénovation des logements, j'étais dans le bassin minier il y a quelques jours, on a rénové plus d'une dizaine de milliers de logements. Les gens nous ont surtout remercié dans le bassin minier parce que ce sont des familles qui n'ont pas beaucoup d'argent, qui vivent dans des conditions très dures. Personne n'a envie de vivre dans des logements où il y a ce qu'on appelle de la précarité énergétique. Parce que très concrètement, ça veut dire que vous avez très chaud l'été et que vous avez très froid l'hiver et que vous dépensez beaucoup d'énergie pour un peu compenser. Donc c'est utile et ça crée de l'activité. Il y a des retours en activité, en emploi, en TVA. Donc c'est de la bonne dépense, c'est de la dépense d'investissement.
Simplement, il faut qu'on soit tous conscients que notre société vit une transition. On doit accompagner cette transition. Et donc c'est ça aussi le combat pour nos océans. Et ce que je veux vous faire comprendre avec cette mobilisation extraordinaire, c'est que tout ce dont on parle est lié. Et les océans, c'est au cœur de cette bataille pour le climat, Pourquoi ? Parce que les océans, ils capturent à peu près un quart du CO2 qu'on émet. Les océans, ils absorbent une bonne partie, majorité, de la chaleur qui est dégagée. Donc c'est un système de refroidissement naturel. Les océans, c'est un trésor de biodiversité. Et donc pour toutes ces raisons, si on recule sur l'océan, c'est-à-dire si on les pollue, si on fait de la pêche illégale et en trop grande quantité, si on ne préserve pas leur biodiversité, ça nous fait reculer sur la bataille biodiversité, ça nous fait reculer sur la bataille climat.

> Regardons, soyons lucides avec nous-mêmes. Chaque jour, on court après des événements, des petites polémiques. Essayons collectivement d'avoir un débat où on progresse. C'est-à-dire de se dire, on vit dans une société qui a des défis. On a un défi démographique, écologique, technologique, d'unité du pays, parce qu'il y a en effet de la violence, mais qui vient aussi de divisions et tout ça, ce sont des problèmes de fond. Et moi, je trouve, dans nos débats publics, d'abord, on s'intéresse qu'est-ce qui va mal ? Et on a cette espèce de passion pour le drame permanent, et pas assez aux débats qui nous permettent collectivement de faire mieux. Moi, ce qui m'intéresse, c'est qu'on fasse collectivement mieux, c'est-à-dire qu'est-ce qui va nous permettre d'être mieux ensemble, de vivre mieux ensemble, qu'est-ce qui va nous permettre de mieux protéger notre biodiversité, de moins émettre de CO2, d'accompagner nos enfants pour qu'ils soient mieux éduqués. C'est ça, les débats qu'on doit avoir. Voilà.

> On a un discours ambiant climato-sceptique tenu aux États-Unis. On a des pays qui en profitent pour se détourner du combat climatique. Et on a, du coup, un débat ambiant, même dans notre pays, on le voit bien, où il y a une forme de recul. C'est un travail formidable qui a été fait par tous ceux qui ont préparé cette conférence, parce que c'est à la fois une remobilisation de la France, de tous ces territoires ultramarins. Moi, j'étais très fier d'être aux côtés des Polynésiens, des Calédoniens, des Réunionnais, des Antillais, des Guyanais.
Mais c'est aussi inédit. On n'a jamais rassemblé dans l'histoire de l'humanité autant de mondes pour les océans. C'est-à-dire qu'on a une centaine d'États qui sont représentés, on a une cinquantaine de chefs d'État et de gouvernement, on a toutes les organisations internationales. Il n'y a jamais eu dans notre histoire ça. Et donc la France doit être très fière, et Nice peut être très fière d'accueillir une conférence de cette taille, de cette ampleur qui va permettre cette mobilisation. Parce que d'ores et déjà, on a eu des résultats grâce à cette conférence, je le disais. On n'aurait pas eu la signature et demain la ratification de cette protection de la haute mer sans cette conférence. On n'aurait pas réussi à monter cette coalition pour le moratoire sur l'exploitation des grands fonds marins. On n'aurait pas remobilisé la science internationale et le financement avec la mission Neptune. Et on n'aurait pas réussi à mobiliser autant contre la pêche illégale et non mesurée.

> [Intervention à l’occasion de la restitution des trois événements spéciaux organisés dans le cadre de la Conférence des Nations unies sur l’Océan]
Je vais essayer de synthétiser ce que j’ai compris, pour qu’on agisse de manière utile collectivement et vous dire comment je vois la situation. Mon sentiment, c'est qu'on est à peu près au pire moment, parce que j'ai compris que la science avait établi – je me réfère aux travaux de l'IPES, qu'on était à un nexus. Ils ont très bien travaillé ça dans leurs travaux. Ils disent, au fond, on a une crise qui est cinq crises en même temps : biodiversité, eau, alimentation, santé, changement climatique.
Ces cinq crises se nourrissent, elles créent de la complexité entre elles, et on ne peut pas régler l'une sans les autres. Notre sujet, les océans, est au milieu de ces cinq crises. Et après, l'IPES a fait vraiment un très bon travail avec 70 options de réponses. On est à un moment de grande complexité, de multicrise. Et pas de chance, si on est à peu près lucides, on est à un moment où la science internationale, qui dépend quand même beaucoup des financements américains, retrait de ces financements, où on a beaucoup de gens qui sont en train de remettre en cause le multilatéralisme et ses agences, où on a aujourd'hui une remise en cause aussi de la priorité dans le débat public donné au climat et à tous ces sujets, y compris d'ailleurs en France, il faut être lucide. On dit que ce n'est plus la priorité, passé, il n'y a rien à voir. On s'en occupera, on gérera crise après crise, au fond. Énorme erreur.
Il y a, si je puis dire, du management disruption, parce qu'on est dans un monde où on a, justement, beaucoup de guerres, et en fait, le grand risque, c'est qu'on soit tous avalés par les symptômes de ces multi-crises. Parce que tout ce que je suis en train d'évoquer, ça crée de la crise plurielle internationale. On a tous été arrêtés par une pandémie qui était, et c'était il y a très longtemps, on y était encore il y a 4 ans, qui était la conséquence de cette multicrise que j'évoquais. Le continent africain est plein de multicrises qui sont liées à des problèmes cumulés d'eau, de gestion d'environnement et autres.
Alors même qu'on a de plus en plus de complexités et une urgence à gérer ce nexus, les cinq problèmes liés entre eux, on a un ordre international qui est en train de se disloquer, pas assez d'argent, pas assez de coopération, et au fond trop de monde occupé à faire autre chose. Et rien que pour ça, ce que vous avez fait cette semaine dernière, ce qu'on est en train de faire, est très important, parce qu'on se refocalise sur ce qui est clé.
Ce qui est clé, c'est de remettre du multilatéralisme et de le faire avec le GIEC, l'IPES, avec les grandes agences, dont l'UNESCO, qui permet sur le plan scientifique de coordonner et donc, au fond, de mettre autour de Nations unies les agences scientifiques, les acteurs du multilatéralisme qui ont permis de bâtir à travers le temps cela, parce que c'est plus nécessaire que jamais, et c'est d'avoir une approche, comme on dit, multi-stakeholder. C'est exactement ce que vous avez fait là. C'est de se dire, on a besoin, face à des sujets complexes, d'avoir les scientifiques, le monde de la finance et de l'économie, les acteurs gouvernementaux, ce sera à partir de demain, tous les acteurs locaux, les villes, les régions, les gouvernements, etc. Et la société civile, les organisations non gouvernementales, les étudiants, nos jeunes, parce que tout ça, ça produit de la compréhension commune et de l'action commune. On ne doit rien laisser de côté.
Au fond, face à cette espèce d'incohérence qu'on est en train de vivre, comment traiter ce nexus : eau, alimentation, santé, changement climatique, biodiversité ? D'abord, en continuant de financer une science libre et ouverte. Et donc, je veux remercier le compte-rendu qui a été fait. Moi, j'ai essayé de suivre, de bien comprendre. Et je veux vous dire ici qu'on va continuer. On est arrivés par le bateau de l’IFREMER, Thalassa, et on était avec beaucoup de collègues. Je veux vous dire qu'on va se mobiliser, toute la communauté internationale, pour continuer d'avoir une science libre, ouverte, indépendante, qui puisse justement nous permettre de continuer à comprendre. Pour ça, j'ai noté quand même dans vos travaux, dans ceux de l'IPES et de plusieurs acteurs, les priorités, on a besoin de continuer à comprendre les grands fonds marins, Et donc merci à ceux qui sont prêts à nous aider pour le faire dans notre Polynésie chérie et dans tant d'autres territoires.
On a besoin de continuer de consolider les données de recherche, les séries longues et l'indépendance de ces données. C'est le grand sujet vraiment qu'il nous faut tous traiter au moment où il y a des retraits de financement, la NOA ou autre, c'est qu'on peut perdre des données qui ont été accumulées. Et donc là, on doit faire un gros travail au niveau...
La France, elle est prête à se mobiliser, à prendre le leadership, mais on a besoin de financements européens et du monde entier pour aller dans ce sens. Avec ces données, on a évidemment besoin des infrastructures de recherche qui sont en particulier les capacités d'observations spatiales, mais aussi les capacités nouvelles qu'on va créer pour analyser la colonne d'eau. Alors, on a des initiatives formidables, Tara est là, on a SeaOrbiter, on a le Polar Pod qu'on veut lancer, mais plus largement, on va multiplier les capacités pour comprendre justement et analyser la colonne d'eau jusqu'au plus profond des fonds marins. Et c'est pourquoi la mission Neptune est si importante, et je parle sous le contrôle des sachants, mais c'est celle qui va être un peu, qui va nous permettre de consolider toutes ces initiatives.
Et donc, banco, nous, on est prêts, on avance, je veux que la France prenne ses responsabilités, mais il nous faut agréger toutes les bonnes volontés publiques, privées, les financements européens, internationaux, mais on ne doit rien lâcher. Rien lâcher sur les grands fonds marins, colonnes d'eau, données, capacités d'observation.
Il y a aussi un point qui est très important, c'est le lien entre, justement, la compréhension des océans et la recherche biologique et génétique marine. Là-dessus, il y a quand même un continent d'innovation sur lequel je veux qu'on continue à investir. Et puis on a aussi les méthodologies. Je ne veux pas oublier les sciences humaines et sociales, parce que si on veut réussir le changement, il faut comprendre le fonctionnement des sociétés, l'acceptation, et donc on a besoin aussi d'agréger derrière ce programme scientifique des océans la capacité à avoir des méthodologies, à organiser le changement, à avoir justement cette méthodologie qu'ont très bien mise en place les chercheurs, éviter, réduire, compenser, qui suppose de convaincre les gens de bouger. On en reparlera, je pense, dans ces prochains jours.
Quand on parle de nos pêcheurs, on veut, dans certains endroits, qu'ils n'aillent plus pêcher, par exemple dans les fonds marins, etc. Ça ne marche pas si on le fait dans des conférences comme ça tout seul. Il faut les concerter, les associer avec les scientifiques, et puis il faut leur donner la capacité d'avoir d'autres débouchés. Ça m'a été présenté il y a quelques semaines. C'est le cas formidable de Paimpol, par exemple. Je suis un peu chauvin, c'est en France, mais il y a des tas de cas.
La Polynésie a fait un travail formidable avec ses pêcheurs, avec, justement, nos populations. Les peuples autochtones, les peuples indigènes ont une connaissance, un savoir-faire. Quand on marie la connaissance, le respect des peuples autochtones, des peuples indigènes, la science, le respect de chacun, et ça, c'est les sciences humaines et sociales, on arrive à tout faire bouger. Donc, vous voyez, il y a ces priorités scientifiques, mission Neptune, et puis tout ce que je viens d'évoquer, qui est absolument clé, sur lequel on doit mettre du financement, mais ça doit être la base de notre action aujourd'hui comme demain. Pas de bonne action si elle ne repose pas sur la science.
Vous avez parfaitement résumé les conclusions du Blue Finance and Economic Forum qui s'est tenu à Monaco, on a besoin de mobiliser tout le monde. Je félicite à la fois le financement multilatéral, le financement privé qui s'est mis en place. On a des premiers fonds qui arrivent, des philanthropes. Franchement, merci. Plusieurs sont ici autour de la table. Vous faites un travail formidable. Vous êtes extrêmement vocaux et passionnés, et ça inspire, je dirais, tout le monde. On doit continuer de consolider. Au fond, on a ce que les philanthropes ont fait en avance de phase, ce que les fondations sont en train de consolider. Plusieurs sont dans cette salle. Elles sont méditerranéennes, elles sont américaines, elles sont asiatiques. Puisqu’aujourd’hui, les agences de financement et les grands Asset manager sont en train de commencer à faire, Et donc, il faut qu'on ait un suivi chaque année. Le prince Albert II, je le remercie, a accepté de faire un suivi. Et donc, il y aura une nouvelle conférence l'année prochaine qui fera le suivi des annonces d'aujourd'hui.
C'est fondamental. Et donc, on ne va pas lâcher ce qui a été lancé.
Et derrière, je veux aussi qu'on bâtisse, à travers les projets pilotes qu'on a mis en place, justement ces crédits biodiversité et toute cette méthode nouvelle. Au fond, ce qu'on veut faire sur la biodiversité et les océans, c'est ce qu'on a historiquement fait sur le carbone. Mais il faut bien le dire, sur le carbone, on a eu parfois une méthodologie qui s'est un peu relâchée. Et donc là, il y a un travail formidable qui a été fait par Madame Goulard et Madame Amelia Fawcett, à la demande du roi Charles et de votre serviteur, qui est d'avoir ces crédits biodiversité. Et on a mis des projets pilotes en Polynésie, au Kenya, aux Philippines, etc. Andrew en a financé d'ailleurs plusieurs, et qui permettent d'attirer justement les financements privés et de les valoriser, et de permettre d'inciter des grands financeurs.
Et ce faisant, dans la dynamique internationale qu'on veut avoir, qu'est-ce qu'on veut faire ? On veut inciter ceux qui ont des activités qui ne sont pas bonnes pour le carbone et la biodiversité à financer ces activités qui sont bonnes. S'il y a une bonne méthodologie, on va accélérer la transition. On ne passera pas du jour au lendemain à un monde qui pollue et qui est mauvais pour la biodiversité, à un monde qui est bon et qui la protège et qui la restaure. Par contre, si on a les bons systèmes de mesure et d'incitation, on y arrivera. Ça, c'est sur le pilier économie finance. Il est fondamental, et je remercie tous ces acteurs.
On a besoin de mobiliser l'action locale. Vous êtes le dernier kilomètre, le dernier mètre. Et vous êtes exactement les acteurs qui organisent, pour moi, les 4 pointes du carré magique, qui est d’éviter, réduire, compenser et adapter, malheureusement, parce que beaucoup de ces territoires ont déjà à vivre avec les conséquences de la montée des eaux, du réchauffement, les conséquences de l'acidification des eaux et donc de la perte de leur récif corallien, de l'érosion du trait de côte, de la fragilisation des habitats. Et donc c'est au niveau le plus local qu'on arrive à éviter les émissions, les mauvaises pratiques qui bousculent la biodiversité, qu'on arrive à convaincre, à changer les pratiques pour les réduire quand on n'arrive pas à éviter tout de suite, que quand on n'arrive pas à les réduire assez, on peut avoir les bonnes stratégies pour les compenser, et donc restaurer, compenser, et puis malheureusement aussi qu'on mette en place les dynamiques pour adapter. Ce carré magique, il se construit par l'action locale. Et donc les gouvernements vont s'engager demain, mais je voulais dire l'importance de ces acteurs.
Et puis enfin, il y a tout le travail des organisations non gouvernementales, des jeunes, de la prise de conscience, des actions citoyennes. Vous le rappeliez tout à l'heure, Madame la députée, et merci de la mobilisation qui a été conduite, qui est la stratégie du colibri adaptée à nos océans : rien ne doit être laissé à part. Et chaque petite action, c'est une transformation des consciences, et ça permet de retrouver ces équilibres. Et donc c'est ça, ce que vous avez fait, ce qu'on est en train de faire. C'est, au fond, de se dire, par rapport à ce paradoxe qu'on vit, on a une multicrise à 5 dimensions, et c'est en train de se désagréger. On remobilise, on remet du financement, on remet de l'engagement. Et je voudrais conclure par une chose. Il y a 3 ans, on était à Lisbonne, c'était l'UNOC 2.
1) BBNJ, le fameux accord pour protéger la haute mer, qui est quand même juste les deux tiers des océans du globe, on n'avait pas fini cette négociation, elle durait depuis 15 ans.
2) On nous disait : Vous n'arriverez pas à mobiliser les gens pour vraiment protéger 30 % de nos aires marines. C'est sympathique, vous êtes à quelques-uns avec le Costa Rica et d'autres, on s'en souvient, mais bon, allez, continuez, vous n'y arriverez pas. Et puis, on nous disait également sur les grands fonds marins : c'est sympa, vous êtes quelques-uns. Il n'y avait pas un gouvernement qui avait vraiment pris une option. On écoute les ONG et les scientifiques, mais enfin, c'est quand même sympa, on va d'abord aller forer parce qu'on va sans doute trouver des nodules, des choses qui sont très bonnes, et surtout de la valeur et de l'activité économique.
3) on continue la pêche illégale, illicite, non enregistrée, qui est, je le rappelle, un poisson sur 5 pêché aujourd'hui dans le monde. Et bien, 3 ans après, parce qu'on s'est mobilisés, parce qu'il y a eu un travail d'arrache-pied pour arriver justement à Nice, au moment où je vous parle, on a bâti une coalition d'acteurs. On est une trentaine de chefs d'État et de gouvernement qui se sont engagés pour dire, nous : moratoire de l'exploitation des grands fonds marins. Non, on n'y va pas. J'avais annoncé ça à Lisbonne. On est déjà une trentaine qui sont venus. On ne va rien lâcher et je veux qu'on arrive à un accord pour toute la planète. Parce que c'est complètement fou, c'est complètement fou d'aller exploiter, d'aller forer un endroit qu'on ne connaît pas. C'est de la folie furieuse. Pourquoi ? Juste, moi, je ne suis pas un grand scientifique, mais j'ai compris parce qu'ils m'ont expliqué. Parce que dans ces endroits qu'on ne connaît pas, il y a des puits de carbone irrécupérables, parce que dans ces endroits qu'on ne connaît pas, il y a une biodiversité qu'on ne mesure pas encore. Et donc on va aller détruire de la biodiversité même pas encore enregistrée, parce qu'on va aller libérer du carbone alors même qu'on ne le réduit pas assez. C'est une folie furieuse. Et donc on recule de 3 cases à chaque fois qu'on fait ça. Donc le cœur de la bataille, c'est mission d'exploration Neptune, mobiliser les financements et moratoires sur l'exploitation. Mais ça, on a déjà fait une avance formidable. On a une trentaine de gens dans le club, on continue. On a réussi, entre Montréal et Kunming, à bâtir justement cette coalition et à dire, maintenant, à passer au niveau international : 30 % d'aires marines protégées. Demain, vous verrez, on va mobiliser encore plus de gouvernements. La France, entre-temps, a fait ses 30 %. Grâce à ce qu'a annoncé Moetai Brotherson et son gouvernement, on dépasse largement, je donnerai les chiffres demain, les 30 %. La Polynésie a fait un travail formidable.
Mais surtout on va aller plus loin dans la très forte protection et on va ainsi pouvoir protéger complètement, en particulier sur des activités qui sont, on le sait, les plus prédatrices pour la biodiversité, pour la stabilisation des fonds marins. On va avoir de la protection forte, et je vous donnerai les chiffres demain, mais on a augmenté. Et là, demain et après-demain, on va encore mobiliser davantage de gouvernements. Et dans les semaines qui viennent, parce que j'ai encore quelques collègues qui m'ont demandé du temps de concertation, on va continuer. Maintenant, c'est inarrêtable. On va y arriver au 30 %. Et on ne lâchera rien. Et on les mesure et c'est scientifiquement observé. Et on fait travailler ensemble les scientifiques, les pêcheurs, les peuples autochtones et indigènes dans le respect. Là où c'était bloqué depuis 15 ans, on a signé, il y a quelques mois, BBNJ. Formidable ! Et je vous annoncerai les choses, mais on va, avant la fin de l'année, réussir à ce que ça rentre en vigueur. Et ça, c'est une mobilisation de nous tous et toutes. Et enfin, c'était l'appel, le travail qui a été fait par la FAO, par l'Organisation mondiale du commerce, nous l'avons signé, nous l'avons ratifié, et on est en train d'engager de plus en plus de gouvernements pour justement avoir la transparence, lutter contre la pêche illicite, non enregistrée, non surveillée, avoir la transparence pour protéger nos espaces, nos pêches et nos espèces. Tout ça, c'est pour vous dire, en trois ans, tout le chemin qui a été fait, alors même que c'est très difficile, alors même qu'on a plein de gens qui nous disent, ce n'est plus la priorité. Le travail collectif qu'on a fait pour mobiliser tous les acteurs nous a permis d'avoir des résultats.
Et c'est grâce à vous toutes et tous. Et je sais le boulot que vous faites, vous ne lâchez rien. Je suis avec vous, on ne lâche rien. Et donc cette conférence, elle arrive après des années de mobilisation, sans mauvais jeu de mots, un peu à contre-courant. Mais ce qui paraissait impossible il y a trois ans, on l'a fait durant ces trois ans. Et donc cette troisième conférence va nous permettre de franchir encore des étapes avec la science et sur la base de la science, mais avec les gouvernements, les acteurs locaux, la société civile, le monde privé, les fondations et toutes celles et ceux qui sont prêts à s'engager pour nos océans.

> [Conclusions du Forum sur l’économie et la finance bleues] Je voudrais revenir sur quelques enjeux. D'abord, soyons clairs, ceci n'est pas une opinion et nous n'avons pas le choix. Je m'explique. Ça fait quelques mois, de manière plus prégnante, mais ça fait quelques années qu'on entend dire qu'au fond, le changement climatique, la menace sur la biodiversité, la question des océans, tout ça, ce serait une affaire d'opinion. En fait, on pourrait s'en passer. D'ailleurs, on n'en est pas tout à fait sûr. Et je constate même que certains coupent les financements pour poursuivre la recherche en la matière. Je vais vous dire, non, on n'a pas le droit de faire ça. Parce que ça n'est pas une opinion, mais c'est scientifiquement établi. Parce que nous avons tous besoin de connaître et de comprendre le monde, l'univers dans lequel nous vivons et on a besoin de comprendre comment évolue notre planète, notre climat, nos océans, nos forêts, notre température, notre biodiversité.
Et donc, c'est un devoir politique, éthique, scientifique de continuer à financer une science libre et ouverte et qui coopère, de continuer à comprendre, à chercher et à baser nos décisions sur cette science libre.
Ceci, c'est indispensable et nous continuerons à le faire. C'est ce que l'Europe porte comme message, c'est ce que, à l'instant, nos compañeros latino-américains viennent de porter, et pour le Brésil et pour le Costa Rica, mais qui est suivi par tant et tant, c'est ce que le Vietnam ici défend, c'est ce que tous les pays européens à nos côtés disent, c'est ce que de Madagascar aux confins du Pacifique, toutes et tous, nous portons ensemble. Et quand on regarde la science, elle est claire : à 2 degrés de réchauffement, la hausse des mers est d'environ 50 centimètres. Mais dans les pires scénarios et les scénarios les plus dégradés qui, malheureusement, sont aujourd'hui ceux de nos trajectoires, nous approchons, voire, nous dépassons un mètre. Et nous savons que les changements sont, à ce moment-là, dramatiques. Pour plusieurs pays, États côtiers, îles, villes vulnérables. Et nous avons une coalition qui s'est réunie à Nice ces derniers jours et qui a mobilisé pour commencer, évidemment, à trouver les voies et moyens de s'adapter.
Nous voyons dans nos pays déjà les traits de côte qui sont en train de reculer. Et nous savons qu'aussi, les conséquences sont dramatiques pour la biodiversité d'ores et déjà aujourd'hui. Des récifs coralliens, vous l'avez évoqué, à tant et tant d'espèces, qui, à cause de la montée de la température, à cause de l'acidification de nos océans sont en train d'être menacés, disparaître, et nous savons les défis qui existent aussi dans les deux pôles, et je suis très heureux qu'on ait ici le Premier ministre du Groenland et des îles Féroé qui vivent de manière très directe aussi les conséquences de ce réchauffement, de cette grande bascule du monde qui menace nos écosystèmes. Et donc, je vous le disais, ceci n'est pas une opinion, c'est établi.
Ce qu'on est en train de dire, c'est sûr, nous le savons, c'est documenté. Nous savons aussi que nous surexploitons nos océans. Il n'y a pas besoin d'en débattre, ça a été encore montré par des travaux cinématographiques ou scientifiques remarquables. Nous les surexploitons, pourquoi ? Parce qu'il y a encore des comportements de pêche sur intensive qui sont là, mais surtout, il y a une pêche illégale, non réglementée, non documentée. On estime qu'un poisson sur cinq qui est pêché dans notre planète, c'est cette pêche-là. Et donc au fond, on a besoin maintenant d'agir parce que nous en dépendons. Notre planète dépend de nos océans parce que c'est un puits de carbone extraordinaire, parce que c'est un puits de chaleur, ça capture aujourd'hui énormément du réchauffement que nous émettons par ailleurs, parce que c'est un trésor de biodiversité.
Et donc oui, on a besoin de préserver nos mangroves, nos fonds marins, de continuer à capturer ce carbone. Oui, on a besoin d'avoir cette capacité à absorber une partie de la chaleur qu'on crée par ailleurs. Oui, on a besoin de garder cette biodiversité remarquable qui est dans nos océans. Et on en a besoin aussi, et vous l'avez compris à travers ce forum, parce que ce sont 2 600 milliards de dollars d'économies mondiales. Parce que ce sont des milliards d'habitants de la planète qui vivent par nos océans et des produits de nos océans. Et à cet égard, plus de 50 entreprises ont signé un appel à l'action qui les engage avec des politiques ambitieuses. Je les en félicite lors de ce forum. Mais au fond, nous avons tout pour agir. On a la science et on sait où on en est. Et on connaît les trajectoires. Et on va continuer à financer cette science libre. On y reviendra à Nice. On a la dépendance, donc on n'a pas le choix. Et nous avons autour de la table tout le monde : les scientifiques, les gouvernements, les ONG, les peuples qui en dépendent et qui en vivent, et tous les acteurs économiques qui dépendent des produits de la mer vivent de celles-ci et doivent bouger. Et donc, en effet, nous avons une démonstration à faire, collectivement, c'est celle d'agir. Ça a été parfaitement dit.
Alors, nous aussi, en France, nous avons décidé d'agir. C'est pour ça que nous avons décidé de prendre cette co-responsabilité. Et avec plusieurs pays européens, nous avons mené ensemble, il y a quelques années, cette grande coalition pour la protection de la nature et cet objectif pour 2030. Nous avons déjà dépassé les 30 % de protection des aires marines. Et à Nice, on aura l'occasion d'annoncer un renforcement de ces objectifs avec en particulier de la protection forte sur une partie de celle-ci qui va très largement augmenter et qui va nous permettre de beaucoup mieux protéger en particulier nos fonds marins de toutes les pratiques. Et c'est un travail qui a été fait comment ?
Mais c'est un travail qui a été fait par nos scientifiques, nos ministres et nos élus, nos pêcheurs, et tous les acteurs mis autour de la table qui décident d'aller ensemble et d'avancer. Et rien n'est simple. Mais je le dis très clairement, on n'arrivera pas à leur demander ces efforts collectivement si quand on se retourne à côté, on a les copains qui ne font rien. C'est pour ça qu'il a totalement raison. Parce qu'on ne peut pas à quelques-uns sauver la planète. Et la France, pourtant, a la deuxième zone exclusive économique, ce qui fait de nous la deuxième puissance maritime du monde grâce à nos territoires ultramarins. Mais si on n'a pas les autres qui bougent, si on continue à laisser la pêche illégale se faire juste à côté, si on continue d'avoir des comportements complètement non coopératifs, on n'y arrivera pas. D'où l'importance de ces coalitions d'acteurs et d'avancer. Et donc oui, on fera des annonces très fortes en la matière.
Et je veux remercier en particulier nos amis de Polynésie française qui ont pris, et les ont officialisés, il n'y a même pas deux jours, des décisions historiques de protection. Et parce qu'il faut avoir aussi l'humilité de se dire que tout ce qu'on est en train de dire, nos pêcheurs, nos peuples autochtones l'avaient compris bien avant nous. Et tout ce qu'on est en train de faire, eh bien, si je prends la Polynésie française, ils l'avaient fait bien avant nous. En décidant des aires éducatives protégées, nos pêcheurs avaient commencé à repérer que l'océan se régénère très vite quand on le protège. Simplement, on améliore avec ce que l'IUCN, ce que les chercheurs du monde entier nous ont permis de dire et on renforce ces protections. Mais on doit beaucoup aussi à nos peuples autochtones, nos peuples indigènes qui nous ont beaucoup appris et qui sont des acteurs essentiels de ces transitions.
Maintenant, ce qu'on va continuer de faire et ce sur quoi on va se mobiliser pour terminer mon propos sur deux axes, c'est les grands secteurs économiques et la finance. Les grands secteurs économiques, c'est rentable, il y a un modèle économique et il faut donc, si vous me permettez de le dire, foncer. D'abord sur la décarbonation du secteur maritime. Ces derniers mois, on a eu des avancées majeures à l'Organisation maritime internationale, c'était en avril dernier, avec un accord pour définir un chemin de réduction des émissions de gaz à effet de serre du secteur maritime. C'est historique, on l'attendait depuis longtemps. Au minimum 20 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et neutralité en 2050 avec un mécanisme simple permettant de récompenser ceux qui agissent et investissent dans les voiles, les carburants durables avec une forme de bonus et un malus pour ceux qui traînent dans la transition. Et c'est exactement ce qu'on est en train de faire collectivement et ça marche. Je donne un exemple très concret. Pour produire nos fusées, y compris lancer des satellites qui nous permettent l'observation de la Terre, du climat, de nos océans, jusqu'alors, on le faisait avec d'immenses bateaux qui étaient assez polluants. Maintenant, avec des navires comme la Canopée, qui transporte la fusée Ariane, la Canopée utilise l'énergie du vent et 30 % de CO2 en moins. Eh bien, un tel bateau est récompensé et c'est tout l'écosystème qui va être encouragé dans ce sens. C'est pourquoi pour accompagner cette décision de l'Organisation maritime internationale d'avril dernier, la France a pris la décision de flécher les recettes du marché carbone européen des transports au bénéfice du financement de la décarbonation du secteur maritime.
À côté de ça, nous avons mis en place un fonds de décarbonation de notre flotte qui a été initié et poussé grâce à l'investissement de CMA-CGM et qui permet d'accompagner pour nos pêcheurs la décarbonation de leur flotte et leur transformation. Et puis, nous continuons le travail qui avait été lancé en marge du G7 2019 à Biarritz, de décarbonation de la flotte européenne et d'un engagement qui a été lancé par le cluster maritime français et par nos grands transporteurs, qui est un engagement de réduction de la vitesse. Et j'insiste sur ce point pour tous les grands transporteurs, à chaque fois qu'on arrivera à engager, sur toutes les routes du monde, les grands transporteurs à réduire leur vitesse, on réduira d'autant les émissions. Et donc, ne lâchons pas cet objectif de réduction de la vitesse, il est clé.
Et puis au-delà de ça, de tout ce qui est fait en mer, il y a évidemment ce qui est fait lors des escales. Je veux rappeler un chiffre : les émissions à quai représentent plus de 20% des émissions totales. Et donc nous pouvons les éliminer très simplement, Monaco est exemplaire à ce titre, par de l'énergie bas-carbone sur les quais, à base de nucléaire, d'énergie renouvelable, d'innovation, comme on l'a vu ce matin avec la thalassothermie. C'est ce que nous faisons dans nos ports : à Marseille, au Havre, à Dunkerque, à Bordeaux, ça fonctionne. Et donc la décarbonation de nos ports, leur électrification, leur électrification avec un mix électrique décarboné, c'est essentiel pour réduire les émissions et décarboner le transport maritime également. Et donc, je veux ici saluer la très forte mobilisation des plus grands ports, des armateurs mondiaux, des efforts cruciaux. Mais allons-y et mettons en place partout ce système de bonus-malus pour poursuivre cet effort.
Au-delà du transport mondial, il y a bien entendu le tourisme, avec les pollutions qui accompagnent cette activité. La pollution plastique, l'atteinte à la biodiversité. Et à cet égard, je veux ici vraiment dire mon soutien et mes félicitations à la coalition Ocean Tourism Impact que vous avez créée ici, lors du BEFF, et qui contribuera à répondre à ce défi majeur qu'est le développement du tourisme durable. Là aussi, mettons en place et développons les labels, encourageons à développer un tourisme qui respecte la biodiversité, qui régule les activités qui sont prédatrices ou qui détruisent ou menacent notre biodiversité et accompagnons nos territoires insulaires ultramarins les plus vulnérables sur ce chemin. La France, qui est la première destination touristique mondiale, a aussi cette volonté d'aller vers un tourisme durable, et également nous favorisons les bons comportements. MSC Croisière a annoncé à Choose France, il y a quelques semaines, la commande de deux nouveaux navires qui seront construits sur les chantiers de l'Atlantique à Saint-Nazaire, et bien ces bateaux de croisière, sont l'illustration d'un tourisme durable. En effet, parce qu'ils seront les plus économes en énergie au monde, avec des carburants innovants, mais aussi des technologies environnementales de pointe, pour limiter l'impact, tant pendant les escales, que pour éviter par exemple, on l'a encore vu ce matin au musée océanographique, les collisions avec les grands cétacés. Ce qui est, on le sait, un défi fondamental. Et donc, oui, il y a un chemin possible, mais dans tous ces secteurs, changeons les comportements, mettons en place les bonnes incitations, transformons, du transport au tourisme, les comportements.
Et puis, et je conclurai là-dessus, pour accompagner ce mouvement, il nous faut inventer de nouveaux modes de financement pour protéger nos écosystèmes. Et je veux ici féliciter le Blue Economy and Finance Forum d'avoir repositionné l'océan comme espace d'opportunité économique. À ce titre, c'est ce que nous sommes en train de faire avec l'Agence Française de Développement qui a mis près d'un milliard d'euros en 2024 au bénéfice des peuples et de la planète sur la question de l'économie bleue durable et je me félicite que dans le cadre de l'association des banques de développement du monde entier, Finance in Common, l'AFD, avec ses collègues, ait aussi, dès 2023, lancé une grande coalition en faveur de l'économie bleue. Cette coalition a permis l'adoption d'une déclaration ambitieuse au BEFF, notamment celui d'engager plus de 5 milliards de dollars par an pour les océans. Cet engagement, c'est un jalon essentiel pour réaliser l'ODD numéro 14 et avoir des résultats concrets là aussi. Et donc, bravo à vous. On a aussi certains mécanismes qui ont prouvé leur efficacité pour préserver nos écosystèmes, le label bas carbone par exemple. Je voudrais également insister sur un point, quand on parle justement de mode de financement vertueux, c'est ce que nous avons en commun avec le Royaume-Uni, votre Altesse, lancé et sa majesté le roi Charles a beaucoup fait en la matière, en 2023, le Royaume-Uni et la France ont lancé un ambitieux travail sur les crédits biodiversité. Et les travaux du panel, pilotés par Sylvie Goulard et Dame Amelia Fawcett, ont permis la mise en place d'une méthodologie très importante qui a été présentée l'année dernière et que nous continuons de suivre, mais surtout maintenant, et j'insiste, des projets pilotes qui montrent que cela marche, notamment pour la préservation d'écosystèmes aquatiques, les herbiers sous-marins au Kenya ou en Australie, des coraux aux Philippines ou encore des mangroves aux Émirats Arabes Unis. Et ces projets, je l'espère, serviront de fondation sur ces questions de financement de projets de restauration et de protection de nos océans, de la nature et de la biodiversité.
Au fond, nous avons mis sur la biodiversité une méthode, qui je crois d'ailleurs encore maintenant, parce que vous avez été toutes deux extrêmement rigoureuses, plus fortes, plus rigoureuses, avec une bonne méthode qui est de partir des projets pilotes, pour essayer de reprendre la même approche que nous avions eue sur les crédits carbone, mais qui, il faut bien le dire, a parfois été un peu divertie de ses ambitions premières. Parce qu'on s'en est parfois joué, parce qu'on en a mis de toutes les couleurs, et parce qu'on a mis des crédits carbone qui étaient des vrais à côté de crédits carbone qui étaient des faux. Et il faut rester extrêmement rigoureux dans la méthode pour ne pas perdre la confiance des opérateurs. Eh bien en matière de biodiversité, c'est ce que nous sommes en train de récupérer aussi en matière de carbone, cette méthodologie, c'est celle qui va permettre de donner des vraies incitations de marché à des projets qui sont essentiels pour la préservation de notre biodiversité et de nos climats. Et je suis très heureux aujourd'hui que ces travaux se poursuivent, se pérennisent, pour pouvoir continuer d'accompagner le développement de ces instruments et attirer le secteur économique vers ses objectifs.
Je n'oublie pas à cet égard les grands philanthropes qui s'engagent. 10 milliards de dollars sont déjà sur la table d'ici 2030 grâce au BEFF. Cette première mobilisation est déjà une bonne nouvelle mais nous devons aller plus loin. Et je veux remercier ici les financeurs, les philanthropes, les grandes fondations présentes qui sont déjà dans cette initiative et je les invite à rejoindre cette initiative que nous avons portée également et nous mobiliserons en octobre prochain à nouveau les grands fonds souverains, les asset managers mais aussi les fondations et les philanthropes dans cette même direction.
Voilà les quelques convictions que je voulais porter. Nous avons le devoir de nous mobiliser parce que la science est claire et que les faits sont là. il n'y a aucune fatalité. Et donc, à quelques gouvernements, nous allons, dans les prochains jours, porter des décisions déjà fortes, mobiliser la communauté internationale, mais il est essentiel de mobiliser les secteurs financiers et économiques du monde entier. Il y a la possibilité d'avoir une pêche durable, il y a la possibilité d'avoir un transport maritime durable, il y a la possibilité d'avoir un tourisme durable, il y a la possibilité d'avoir un modèle économique pour notre planète et nos océans qui soit soutenable. C'est une question de choix, de responsabilité et de mobilisation collective. C'est ce que nous avons commencé de faire. Ce forum, Monseigneur, est une étape essentielle et je vous en remercie. Je vous donne rendez-vous dans quelques heures à Nice mais nous ne lâcherons rien à ce combat.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> À nouveau, l’horreur. Cette fois, c’est un collège de Nogent, où une assistante d’éducation a été poignardée, tuée par un élève de 14 ans. Nos pensées vont à son petit garçon, à sa famille, aux siens et à toute la communauté éducative.
La menace des armes blanches chez nos enfants est devenue critique. Comme décidé le 27 mars et le 29 avril, il nous revient de faire de ce fléau répandu partout, un ennemi public.

 

Elisabeth Borne (ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Un drame terrible a frappé ce matin un collège de Nogent : une assistante d’éducation a été victime d’une attaque au couteau par un élève de l’établissement. J’exprime tout mon soutien à la victime et à ses proches. Je salue le sang-froid et l’engagement de celles et ceux qui ont agi pour maîtriser l’agresseur et protéger les élèves et les personnels. Je me rends sur place en soutien à l’ensemble de la communauté scolaire et des forces de l’ordre.

> Nous restons mobilisés pour la santé mentale de nos jeunes ! Dès la 4ᵉ, les enseignants pourront s’appuyer sur 5 séquences de la série Adolescence. Mettant en scène des situations de violence, d’usages des réseaux sociaux et de mal être, cette série est un support pédagogique utile pour sensibiliser et accompagner les élèves.

> Nous faisons preuve d’une fermeté absolue face aux actes et propos antisémites qui visent les écoles de la République. J’ai décidé d’actualiser les guides d’accompagnement à destination des chefs d’établissement et des professeurs pour les aider à mieux faire face à ces actes et notamment aux nouvelles formes d’antisémitismes.

> Face au recul mondial de la prise de conscience écologique, il est urgent d’agir ! Le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité et leurs impacts sur notre santé sont déjà là. La solution réside dans une approche globale et la planification écologique, pour répondre efficacement à ces défis majeurs.

> Vous êtes venus exprimer les voix de millions de vos compatriotes du Pacifique qui ont déjà à vivre de manière très directe les conséquences du dérèglement climatique. Vous êtes en première ligne de ce combat. Merci pour ce long voyage jusqu'à Nice pour la Conférence des Nations unies sur l'Océan et le Sommet France - Pacifique. Votre présence nous rappelle cette urgence à agir. Ensemble, continuons à nous mobiliser pour porter de hautes ambitions sur le climat et sur l’environnement. Vous pouvez compter sur le soutien de la France pour maintenir ces ambitions et promouvoir la justice climatique. Portons ces objectifs à Bélem à la COP30 ! La France mettra toute sa force et sa diplomatie pour défendre nos intérêts communs dans le Pacifique. Nos trois territoires, Nouvelle-Calédonie, Polynésie française et Wallis-et-Futuna, sont mobilisés dans les instances régionales et plus que jamais attachés au dialogue avec tous les membres du forum des îles du Pacifique.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Le traité de la Haute Mer (BBNJ / Biodiversity Beyond National Jurisdiction) entrera en vigueur d'ici la fin de l'année. En 2 ans, plus de 60 pays l'auront ratifié. Une immense victoire pour la protection de l'Océan. Un tour de force de la diplomatie française.

> Notre consul a pu voir cette nuit les 6 ressortissants français arrêtés par les autorités israéliennes. Leurs proches ont été contactés. L’un d’eux a accepté un départ volontaire et devrait rentrer aujourd’hui. Les cinq autres feront l’objet d’un processus d’expulsion forcée.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche)
> La France est mobilisée. Sous l’impulsion du Président de la République, et aux côtés de mes collègues, nous faisons front commun à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan. Le Président de la République l’a rappelé : l’Océan n’est pas un espace de non-droit. Il est temps d’en finir avec l’impunité et l’inaction. Il est temps de le protéger, sur tous les pans : juridique, environnemental, régalien.

> Il y aura un avant et un après Nice pour la protection des océans. La France n’est pas venue faire des discours à la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, elle est venue fixer un cap : celui d’une protection efficace, renforcée et partagée des mers et des océans. Nous avons montré que la volonté politique peut et doit rimer avec ambition écologique. Une dynamique est désormais enclenchée. L’enjeu, maintenant, c’est de l’amplifier.

> Les pays réunis à Nice pour Conférence des Nations Unies sur l’Océan représentent plus de 90 % de la surface des océans, que ce soit au titre de leurs eaux territoriales ou de la haute mer. C’est un succès massif de la diplomatie française. Et sur cette haute mer, ces zones qui n’appartiennent à personne, nous allons obtenir la ratification du traité BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) d’ici la fin de l’année, pour y imposer enfin des règles internationales.

> La France est à la pointe du combat contre la pollution plastique. Sur le plan diplomatique, nous portons des positions fortes pour que le traité mondial sur les plastiques ne se limite pas au recyclage, au tri ou à la collecte des déchets — mais qu’il s’attaque au cœur du problème : la production de plastique. Pour construire un traité ambitieux, il faut convaincre et embarquer les autres pays. C’est ce que je fais, comme la semaine dernière en Chine, pour rallier de nouveaux soutiens.

> Lors de la Conférence des Nations unies sur l’Océan, nous espérons en finir avec le « far-west » océanique ! Aujourd’hui, 60 % de la planète n’est pas couverte par des règles multilatérales. Avec cette conférence nous souhaitons envoyer un signal puissant aux pays qui souhaitent la jouer solo, notamment ceux qui, comme les États-Unis, lorgnent l’exploitation minière sous-marine.
Nous espérons des avancées dans quatre domaines. Premièrement : la gouvernance de la haute mer, à travers la mise en œuvre du traité BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction). Il nous faut au moins 60 ratifications pour le faire entrer en vigueur. À ce jour, 32 ont été obtenues. Une salle de dépôt des instruments de ratification a été installée sur place – c’est inédit dans une enceinte onusienne – pour encourager les États à s’engager avec nous. Deuxièmement, la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée. Ce ne sont pas de petits pêcheurs isolés auxquels nous souhaitons nous attaquer : ce sont des flottes organisées qui pillent les ressources. Un poisson sur cinq est concerné. C’est massif. Troisièmement, nous travaillons à étendre les aires marines protégées, avec des engagements concrets à venir, notamment en haute mer. Et dernier point, nous souhaitons accélérer la décarbonation du transport maritime. Des avancées importantes ont été obtenues en avril à l’Organisation maritime internationale (OMI).

> [Pollution plastique] C’est un sujet essentiel... et très clivant. Nous préparons la prochaine session de négociation sur le futur traité international sur les plastiques, prévue début août. Deux visions s’affrontent : ceux qui veulent un traité ambitieux, traitant l’ensemble du cycle de vie du plastique, et ceux qui veulent se limiter à des mesures plus consensuelles, comme le recyclage.
Notre rôle est de rassembler les 100 pays favorables à une régulation ambitieuse et de maintenir la pression diplomatique. Parallèlement, nous lançons une alliance d’expertise technique, animée par l’ADEME, pour coordonner les efforts contre la pollution plastique à l’échelle internationale.

> C’est une erreur stratégique de croire que l’écologie est un frein à la compétitivité. Regardez la Chine : elle réduit l’intensité carbone de sa production tout en augmentant ses capacités industrielles. L’écologie devient un levier de puissance économique! Ne pas y aller, c’est être sûr de perdre cette guerre industrielle et commerciale.

> Dès 2022, j’ai lancé à Lens une initiative sur ce sujet, avec le commissaire Thierry Breton et Philippe Varin. Elle a nourri le Critical Raw Materials Act européen. Trois piliers structurent cette stratégie : le recyclage sur le sol européen ; l’extraction maîtrisée en Europe, avec des normes environnementales élevées ; la sécurisation d’approvisionnements extérieurs, via des accords internationaux. Tout cela doit être fait avec une exigence écologique forte, à la fois pour des raisons de valeurs, mais aussi pour garantir l’acceptabilité sociale et la durabilité économique de ces projets.

> [Suppression des zones à faibles émissions et réintroduction de l’usage de certains pesticides] Je suis en colère même si ces reculs ne sont pas encore gravés dans le marbre.
Ce qui m’inquiète, ce sont les discours politiques, parfois très désinvoltes, voire irresponsables, autour de l’écologie et de l’énergie. On reste massivement dépendants des énergies fossiles : à 60 %. Oui, notre électricité est décarbonée à 95 %, mais on ne chauffe pas encore tous les foyers à l’électricité, et tous les moteurs ne sont pas électriques. Aujourd’hui, on dépend encore du gaz et du pétrole — de Russie, d’Algérie, des États-Unis — ce qui pose une vraie question de souveraineté.
Face à cela, certaines formations politiques restent dans le déni. Que le Rassemblement national ou La France insoumise ignorent ces enjeux, ce n’est pas une surprise. Mais quand ce sont Les Républicains, qui parlent pourtant sans cesse de réindustrialisation et de souveraineté, là, oui, c’est préoccupant. Parce que sans transition énergétique, il n’y aura ni indépendance ni puissance industrielle.
Si de Gaulle était encore là, il ferait à la fois du nucléaire et des renouvelables. Il ne resterait pas les bras croisés.

> On est à un moment où la France peut rater deux virages majeurs : celui de l’indépendance énergétique et celui de la compétitivité industrielle. Refuser d’investir dans l’avenir, c’est enfermer notre économie dans le passé, c’est rater les marchés de demain — les technologies propres, l’innovation, les filières durables.

Et ce serait une trahison de notre devoir de protection envers les Français. Protéger, c’est aussi agir contre la pollution de l’air, responsable de dizaines de milliers de décès chaque année. C’est anticiper les aléas climatiques qui frappent déjà : submersions marines, crues, sécheresses, effondrements glaciaires… On ne peut pas dire qu’on ne savait pas.

> [Sommet sur les océans] C'est l'occasion de sonner la mobilisation générale.

> Présente dans quatre des cinq océans, la France dispose de la deuxième plus grande surface maritime au monde et ses 11 millions de km2 abritent une biodiversité extraordinaire que nous avons à cœur de préserver. Alors que près de 34 % de cette surface participe d’ores et déjà à des programmes de conservation, je souhaite saisir l’opportunité de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan pour accélérer et consolider la protection de nos océans. Car à mesure que nous connaissons nos aires marines protégées, nous mesurons l’ampleur des pressions auxquelles elles sont exposées et des efforts que nous devons fournir pour les préserver. Ces pressions, ce sont les pollutions d’origine terrestre ou marine, le dérèglement climatique, les extractions de minerais ou d’hydrocarbures, certaines activités de loisirs ou de pêche. Diminuer voire lever ces pressions passe par un renforcement du niveau de protection, comme le Président de la République, Emmanuel Macron, s’y était engagé lors du One Planet Summit dès 2021. Avec la stratégie dédiée à la protection des fonds marins, nous allons lever les pressions qui s’exercent sur les habitats, quelle que soit leur origine, et ce sera chose faite dès 2026 dans nos parcs nationaux et réserves naturelles nationales. Nous élèverons également le niveau de protection de nos aires marines protégées avec 14,8 % de notre surface maritime placée sous protection forte dès 2026 et veillerons à ce que ces efforts soient reconnus par la communauté scientifique internationale. Au-delà des merveilles végétales et animales présentes dans nos abysses et sur nos côtes, nos écosystèmes marins régulent notre climat, fournissent la moitié de notre oxygène et nous nourrissent. Nous avons donc une responsabilité particulière dans leur protection et un devoir d’exemplarité envers tous les pays que nous accueillons pour cette conférence. Protéger l’océan, c’est protéger un puits de carbone essentiel et protéger toutes les populations qui en dépendent directement. Je suis fière du chemin que nous avons parcouru depuis huit ans : la France a rattrapé son retard en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre (- 20% depuis 2017) et renforcé ses efforts en matière de protection de la biodiversité (Stratégie nationale Biodiversité 2030). Nous nous sommes engagés pour une économie plus circulaire, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (dite AGEC) ayant permis de changer de modèle et de mieux lutter contre les pollutions plastiques. Et nous avons engagé la Stratégie Ecophyto 2030 pour réduire de moitié l’usage et les risques liés aux produits phytosanitaires, pour ne citer que ces quelques exemples. Au plan international, avec le Président de la République, nous avons pesé sur les négociations en initiant de nouveaux formats conduisant à des engagements forts des pays hors Europe (One Planet Summit, Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, etc.) et avons influé sur les résultats des COP Climat (COP28) et Biodiversité (COP 15 et 16). Nous devons désormais aller plus loin et poursuivre nos efforts pour maintenir et renforcer la vitalité et la résilience de ces écosystèmes essentiels que constitue la biodiversité marine. C’est tout l’enjeu de cette Conférence des Nations Unies pour l’Océan que la France coorganise avec le Costa Rica.

> Oui, nous n’avons pas de leçon d’écologie à recevoir. Et oui, nous ne céderons pas. Ni à la fatalité. Ni à la facilité. Et surtout pas à tous ceux qui nient la science et attaquent la protection de l’environnement par pur électoralisme. Parce que la responsabilité d’un responsable politique, c’est d’anticiper les risques et de protéger sa population. Et c’est ce que nous faisons. Merci au président de la République d’appeler à la remobilisation. Et de rappeler les enjeux essentiels de ce combat parce que face à la crise climatique, face aux pollutions, tout retour en arrière serait criminel vis-à-vis de ce ceux qui ne sont encore aujourd’hui que des enfants ou des adolescents. L’écologie que nous portons n’est ni punitive, ni dogmatique. Elle est lucide, ancrée, structurante. Nous avançons avec les territoires, avec les acteurs économiques, avec les citoyens. Et nous avançons avec la science qui éclaire nos choix et fonde notre action. Ce que nous devons aux Français, ce sont des actes. Et de la cohérence.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Les réseaux sociaux ne sont pas des zones de non-droit. La haine antisémite, raciste, homophobe, l'incitation à la violence contre les femmes n'y ont pas leur place. J’ai tenu à leur rappeler leur devoir de vigilance et leurs obligations légales.

> Les seuls otages sont ceux qui ont été kidnappés le 7 octobre 2023. Ceux qui sont retenus dans les tunnels du Hamas. Ceux qui subissent le terrorisme islamiste. Reprendre ce terme est une honte de plus de la part de LFI. Ce n'est pas un nouveau dérapage, c'est une stratégie électorale (écœurante).

 

Amélie de Montchalin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée des Comptes publics)
> Deux sujets marchent et il ne faut pas y toucher, la garde d'enfants et l'accompagnement des personnes âgées.

> [Maprimerenov’] Tous les dossiers des honnêtes gens, qui ont été déposés, seront payés. Tous les dossiers des fraudeurs seront exclus.

> Ce n'est pas tabou, ce n'est pas explosif : nous voulons moins de fonctionnaires mais mieux payés.

> [Déficit] Nous devons prendre des décisions historiques, c'est le dernier moment pour avoir du courage. Il y a un risque de tutelle des institutions internationales et de nos créanciers.

 

Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> [Né dans le camp de Ravensbrück, Guy Poirot, 80 ans, est l'un des cinq bébés à avoir survécu sur 850 naissances] Bébé de l’espoir. Né au cœur de l’horreur, sauvé par la solidarité des déportées, devenu le fils de toutes ces femmes. Aujourd’hui, Guy Poirot témoigne : « Je veux que cette génération ait conscience du vécu de toutes ces femmes. » Son engagement nous rappelle que transmettre la mémoire, c’est faire vivre l’humanité là où elle a failli disparaître.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> À Nogent, une assistante d’éducation a perdu la vie sous les coups d’un élève. Ce drame bouleverse chacun d’entre nous. Je pense à sa famille, à ses collègues, aux élèves choqués, et à toute la communauté éducative. Ce crime appelle évidemment une peine, mais aussi une action vigoureuse afin de prévenir la violence chez les jeunes. Nous devons renforcer l’encadrement éducatif et psychologique. L’Ecole doit rester un lieu de confiance, de sécurité, de respect.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> À l’UNOC, le Président de la République a tracé une ambition claire, en annonçant la future entrée en vigueur du traité sur la haute mer : protéger les océans tout en soutenant l’innovation & les échanges durables. Notre diplomatie économique sera au rendez-vous.

> Les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de près de 20% en France depuis 2017. Je partage les mots de Emmanuel Macron: notre ambition environnementale est inédite et assumée.

> La guerre commerciale n’est bonne pour personne, à commencer par les Etats-Unis. Nous devons à la fois chercher la désescalade avec les Etats-Unis et diversifier nos partenariats avec d’autres pays. C’était l’une des raisons de la visite de Lula cette semaine à Paris.

 

Thani Mohamed Soilihi (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Coup d’envoi du Forum mondial des îles que j’ai l’honneur de présider dans le cadre de l’UNOC3 avec le Président de Palaos et la Première ministre de la Barbadec qui rassemble les États insulaires du monde entier et nos territoires d’outre-mer. En présence du premier ministre de Niue , des ministres de Jamaïque, Samoa, Fidji, de la présidente du Congrès de Nouvelle Calédonie, de la directrice exécutive du Fond vert pour le climat, du secrétaire général de l’OEA ainsi que des représentants de l’ONU, de la Banque mondiale et de ALIPH, ce premier panel était dédié à la vulnérabilité des territoires insulaires.
J’ai à ce titre annoncé que la France , dans le cadre de la feuille de route lancée par le Pacte pour la Prospérité, les Peuples et la Planète 4P, rejoint la coalition de bailleurs pour une meilleure prise en compte de la vulnérabilité multidimensionnelle dans le financement du développement. Ce premier World islands forum est fondateur : plus de 730 millions de personnes vivent sur les territoires insulaires à travers le monde et sont les premiers impactés du changement climatique. Protéger leur avenir est l’affaire de tous !

 

Autres ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Mise en place de peines minimales, suppression du sursis et de l’aménagement de peine obligatoire, mise en place d’une peine unique de probation, développement du recours au jour-amendes comme en Allemagne, expérimentation des ultra-courtes peines de prison, différenciation du type d’incarcération selon la dangerosité des détenus et adaptation des prisons en conséquence comme en Angleterre…
J’adresserai cette semaine aux groupes politiques et aux diverses institutions concernées des propositions fortes pour une révolution pénale, afin d’échanger ensemble sur ces sujets si importants pour nos concitoyens. Il faut permettre aux magistrats d’apporter une réponse rapide, ferme et proportionnée, dès le premier acte de délinquance, en leur donnant un cadre juridique cohérent autour de quatre peines seulement, prononcées ab initio : la prison, la peine de probation, les amendes et jours-amendes, les interdictions/obligations.
Notre fonctionnement actuel, par manque de moyens et par excès de complexités, fabrique de la récidive qui mine notre société et porte atteinte à l’autorité du juge, qu’il est essentiel de respecter. Parallèlement à ces évolutions, j’ai d’ores et déjà engagé l’accélération des constructions de places de prison et le doublement du nombre de places de semi-liberté. Je suis évidemment à l’écoute de tout ce qui pourra encore accélérer ces constructions.
Conformément à la lettre du 12 mai dernier adressée aux agents du ministère de la justice, engageons des mesures simples, concrètes et efficaces pour répondre au besoin du Peuple Français. À la suite de ces concertations, je proposerai cet été au Premier ministre et au Président de la République, des changements de loi que le Parlement pourrait rapidement adopter.

 

Bruno Retailleau (ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur)
> Il faut faire payer les casseurs ! Il faut engager une véritable réforme pénale de la justice des mineurs, avec des peines courtes, mais fermes.

 

Eric Lombard (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique)
> [Extrait d’un appel cosigné avec le ministre de l’Économie espagnol, et les ministres des Finances portugais et luxembourgeois : « L’Europe doit investir davantage chez elle »]
L’Union européenne (UE) est la troisième économie mondiale, et le taux d’épargne des ménages y est l’un des plus élevés. Pourtant, lorsque nos entreprises se développent, elles se tournent souvent vers les marchés financiers étrangers. Pourquoi ? Parce que nous exportons une grande partie de notre épargne, soutenant ainsi l’innovation ailleurs, alors que nombre de nos propres start-up peinent à accéder au financement nécessaire à leur croissance.
Le temps du changement est venu et l’Europe doit investir davantage chez elle. C’est pourquoi sept pays européens, représentant plus de la moitié de l’économie de l’UE, se sont associés, jeudi 5 juin, pour améliorer notre cadre d’épargne afin de canaliser cette épargne vers davantage d’investissements dans l’économie de notre continent.
En 2024, l’économie de l’UE a généré une production de 17 900 milliards d’euros. La richesse et la valeur sont donc manifestement créées en Europe à très grande échelle. Parallèlement, les ménages européens comptent parmi les plus grands épargnants au monde, mettant de côté environ 13 % de leurs revenus chaque année, soit cinq points de plus que les ménages américains. Cela représente 1 000 milliards d’euros d’épargne privée nouvelle chaque année, dont une grande partie reste sous-utilisée, en liquide ou sur des comptes de dépôt à faible rendement. Au total, cela a constitué un capital de 35 000 milliards d’euros au fil des ans.
Dans le même temps, l’Europe doit investir au moins 5 % de son économie, soit jusqu’à 800 milliards d’euros par an, pour combler le fossé technologique et de productivité qui la sépare de ses principaux concurrents. Si l’on ajoute les nouveaux besoins en matière de défense et de sécurité, ce chiffre pourrait facilement dépasser les 1 000 milliards d’euros.
En cette période de tensions géopolitiques croissantes et d’augmentation des obstacles au commerce et aux flux financiers dans le monde, cette épargne est un atout stratégique pour l’Europe, que nous devons mobiliser pour aider à combler ce déficit d’investissement.

 

Philippe Baptiste (ministre délégué auprès de la ministre d’Etat, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Lancement hier soir à Nice de la plateforme internationale IPOS, nouvel exemple de coopération internationale des acteurs de la science pour aller plus loin dans l’étude de l’Océan. IPOS a vocation à apporter les réponses scientifiques qui permettront aux politiques publiques de se fonder sur l’expertise et le consensus de la science. Une initiative soutenue par la France depuis ses débuts il y’a trois ans et que nous continuerons à soutenir en investissant 600 000 euros au cours des deux prochaines années pour faire grandir et réussir IPOS.

> Nous mettons autour de la table les acteurs internationaux du spatial qui veulent travailler ensemble pour mieux comprendre et préserver l’océan. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin que la coopération internationale prenne le relais alors que les investissements des États-Unis en matière de recherche spatiale sont désormais incertains. C’est le sens et la mission de l’alliance Space4Ocean.

> La recherche et la science libre au cœur du combat que nous devons mener ensemble pour comprendre et préserver l’océan. Pour cela, l’observation spatiale est un atout maître : avec la mission océanographique spatiale internationale Corsaire, avec la mission Neptune, qui regroupe tous les acteurs mondiaux de la recherche océanographique et spatiale, Emmanuel Macron réaffirme que c’est aussi de l’espace que nous devons regarder l’océan pour mieux le comprendre.

> Pour mieux connaître, mieux comprendre et mieux protéger les océans, nous devons nous appuyer sur la science ! (…)
À son arrivée à Nice pour l’UNOC 3, le Président de la République l’a dit : il nous faut une science libre, ouverte et indépendante qui puisse nous permettre de continuer à comprendre. (…)
À l’heure où des financements importants sont retirés à la recherche, la France est prête à se mobiliser et à prendre le leadership de tous ceux qui s’engagent pour préserver la science et la recherche. (…)
Pour comprendre l’océan, nous avons besoin de capacités d’observation spatiale. Emmanuel Macron indique que la mission Neptune permettra d’agréger les initiatives qui visent à mieux comprendre la colonne d’eau, de la surface jusqu’au plus profond des fonds marins

 

 

Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins)
> La France doit être souveraine dans la formation de ses professionnels de santé. Fin du numerus apertus, réforme des filières PASS/LAS, réintégration de 5 000 étudiants français formés à l’étranger via une procédure de vérification des compétences… nous devons former plus, mieux et partout : c’est le sens de mon engagement pour garantir l'accès aux soins de chacun de nos concitoyens !

> En tant que ministre de la santé des Français, mon engagement vise à apporter des réponses concrètes à court terme et à définir une vision de long terme. Mon ambition pour notre système de santé : construire la santé de demain, pour que chaque Français, où qu’il vive, ait un accès réel aux soins.

> Au congrès de MG [syndicat des médecins généralistes], j’ai réaffirmé une conviction forte : la médecine générale est une grande spécialité - elle mérite reconnaissance, respect et moyens. Le soin ne s’impose pas, il s’accompagne en formant plus, mieux et partout. Pour cela : → dès 2026 : 4e année d’internat pour mieux former, mieux soigner, partout. → jusqu’à 4 500€ nets/mois pour les docteurs juniors en zone sous-dense. → un forfait de 2 600€/mois pour les maîtres de stage. Une méthode de co-construction qui se poursuit avec le comité de suivi de la réforme pour un cap clair : soigner mieux, partout et durablement !

> Les quartiers prioritaires concentrent beaucoup de fragilités. L’accès aux soins y est plus difficile. Avec le Premier ministre et la ministre Juliette Méadel, nous lançons un appel aux élus locaux pour relever le défi de l’accès aux soins. Ensemble ! L’objectif : 1 000 terrains de stage pour les docteurs juniors dans les quartiers prioritaires les moins dotés en médecins dès novembre 2026 !

 

Benjamin Haddad (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé de l’Europe)
> Rien n’a changé: Marine Le Pen reprend au mot les éléments de langage de Moscou pour attiser les peurs et mentir aux Français.

> À l’UNOC3, l’Union européenne lance le Pacte bleu pour l’océan, porté avec la France. L’Europe doit montrer le chemin : mieux protéger nos océans, investir dans l’économie bleue, défendre notre souveraineté.
- Protéger ce qu’on ne connaît pas. C’est le but de la mission Neptune, portée par la France. Explorer les grands fonds, cartographier les reliefs, identifier les espèces : cette connaissance est la première condition de l’action. Notre objectif : restaurer 20 % des écosystèmes marins d’ici 2030.
- Poser des règles claires. Le Pacte veut mieux encadrer ce qui se passe en mer : surpêche, trafics, pollution, exploitation minière. Il soutient l’entrée en vigueur du traité sur la haute mer, pour protéger ces espaces hors juridiction et réduire de moitié la pollution plastique d’ici 5 ans.
- Construire une économie bleue durable. Ce Pacte prévoit d’investir dans l’éolien flottant, la modernisation des ports, la décarbonation du transport maritime et la recherche. L’objectif : produire 50 % des produits de la mer consommés en Europe.
Protéger l’océan, c’est défendre notre climat, notre sécurité, notre souveraineté. L’Union européenne investira 1 milliard d’euros dans 50 projets concrets dans le monde. Il faudra aller plus loin lors du prochain budget. La France continuera de porter cette ambition, avec ses partenaires européens et internationaux.

> L’Europe doit porter l’ambition d’un partenariat fort entre les deux rives de la Méditerranée.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> Comme mère, comme citoyenne, je sais ce que l’on attend de l’École : qu’elle soit un lieu sûr, exigeant, protecteur. Aucun mot n'est à la hauteur de l'horreur de la mort de la surveillante poignardée par un élève en Haute-Marne. J'adresse mes condoléances à ses proches et à toute la communauté éducative.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Gabriel Attal (député, secrétaire général de Renaissance, président du groupe Ensemble pour la république à l’Assemblée nationale)
> Dans un collège de Haute-Marne, une surveillante est décédée, mortellement blessée au couteau par un élève. Ce drame est effroyable. Je veux dire toute ma solidarité aux proches de la victime, à tous les membres de la communauté éducative et à tous les élèves de France. C'est toute l'Éducation nationale qui est en deuil. Reconnaissance pour nos gendarmes présents sur place qui ont permis de stopper immédiatement l'agresseur. La violence débridée est un fléau qui ravage notre jeunesse. Nous ne nous habituerons jamais. Nous n’accepterons jamais. Nous devons continuer à nous battre, à agir.

 

Roland Lescure (député)
> [Majorité présidentielle] Aujourd’hui, nous sommes dans une situation durable mais pas stable. Il faut passer d’une union libre à un mariage avec contrat.

> [Opinion : Vers la proportionnelle : pour une culture française de la coalition]
es élections législatives anticipées de 2024 ont pu être interprétées comme la fin du pouvoir hégémonique de la figure du Président de la République sur les institutions françaises. 
À la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, la majorité présidentielle, à laquelle j’appartiens, a perdu près de 100 députés (166 députés contre 250 lors du scrutin de 2022). Cet affaiblissement apparent n’a pourtant pas été le synonyme d’un rééquilibrage du pouvoir au profit du Parlement et, singulièrement, de l’Assemblée nationale — à la différence du Sénat, qui a su intelligemment tirer parti des divisions de la Chambre basse. Loin de devenir le centre névralgique de la vie politique et démocratique française, l’Assemblée nationale, aussi incontrôlable qu’imprévisible, est reléguée à un rôle sans grande portée normative structurante. 
En parallèle, les Allemands ont connu une crise politique d’une ressemblance déconcertante (convocation anticipée des élections, percée de l’extrême droite et désaveu de la majorité en place) mais sont parvenus, quant à eux, à un dénouement à la fois plus intelligible et plus constructif. 
« C’est un signal pour les citoyens et pour les partenaires de l’Union européenne : l’Allemagne a un gouvernement capable d’agir et fort » déclarait  Friedrich Merz, le 9 avril 2025, jour de la signature de l’accord de coalition.
Le nouveau chancelier allemand a conclu un contrat de coalition entre son parti, arrivé en tête, l’Union des chrétiens démocrates (CDU-CSU) et le parti Social-démocrate allemand (SPD), son rival déchu. Après des semaines de négociations, leurs discussions ont abouti à un texte long de 146 pages, négocié ligne à ligne. Ce texte constitue le contrat de gouvernement de la nouvelle « grande coalition » (große Koalition), détaillant tout ce que les « nouveaux mariés » s’engagent à faire ensemble dans les années à venir pour gouverner l’Allemagne. 
Les réponses sont puissantes. Elles permettront notamment de lever le frein budgétaire constitutionnel (obtenu grâce au soutien des verts « Bündnis 90/Die Grünen »), de financer l’effort inédit de défense, de soutenir l’endettement commun en Europe, de relever le niveau du salaire minimum et de durcir la politique migratoire. En d’autres termes, deux partis rivaux politiquement, qui se sont affrontés dans les urnes et dont l’un des leaders a renversé son prédécesseur, arrivent à s’accorder pour reprendre certains éléments de programme des uns et des autres. 
Dans une logique gagnant-gagnant, envers et contre l’extrême droite, le Parlement allemand se hisse à la hauteur de l’histoire et des défis de notre temps.
Au même moment, l’Assemblée nationale française n’a adopté que quatre projets de loi importants. Les députés ne sont pourtant pas désœuvrés. À défaut d’examiner des textes que lui soumet le gouvernement, elle contrôle son action en organisant des commissions d’enquête, des séances de questions et de débats et inscrit à son ordre du jour des textes, propositions de loi et propositions de résolutions, rédigées par ses membres. Mais, comme le fait remarquer sa Présidente, Yaël Braun-Pivet, « force est de constater que nous pourrions faire bien plus ».
Étrange situation où, dotée d’un pouvoir important (l’initiative), positionnée face à un Gouvernement aux pouvoirs étendus (maîtrise de l’ordre du jour) mais politiquement faible, l’Assemblée nationale semble s’auto-limiter. Elle s’interdit d’agir sur les défis auxquels la France fait face : nécessaire investissement massif dans la défense, recherche corollaire d’économies budgétaires, lutte contre le dérèglement climatique, etc. Autrement dit : elle s’auto-censure sur ce qui compte vraiment.
L’Assemblée nationale se pense comme si elle était en « état de minorité », au sens kantien du terme.
Pourtant, il y a là une opportunité inédite pour le parlementarisme français. Pourquoi, alors, une telle occasion manquée?
Seule la recherche d’une majorité, obtenue par la coalition, la sortira de cet état de minorité pour enfin agir à la hauteur de l’histoire.
« Clef de voûte » du régime pour Michel Debré, le Président de la République tient une place prépondérante dans la vie politique et institutionnelle française. Doté de « pouvoirs propres » inscrits dans la Constitution de 1958, d’une légitimité renforcée du suffrage universel direct en 1962, son arme la plus forte est celle du « fait majoritaire ». Cette colonne vertébrale lui assure un alignement politique des deux têtes de l’exécutif, du Gouvernement et de l’Assemblée nationale, renforcée par la réforme de 2000 qui a synchronisé les calendriers électoraux. 
Hors période de cohabitation, l’emprise politique du Président de la République s’exerce aussi bien sur le pouvoir exécutif que, a minima, sur la moitié du Parlement — et ce, sans préjudice de la lettre de l’article 20 de la Constitution qui attribue au Premier ministre, chef de la majorité parlementaire, la responsabilité de « déterminer et conduire la politique de la nation »
 De plus en plus fortement, c’est la tête présidentielle de la diarchie qui impose son pouvoir, œuvrant ouvertement dans les compétences du Gouvernement.
L’Assemblée nationale issue des urnes après les élections législatives de 2017 n’a pas dérogé à la règle. Avec 317 députés de la République en Marche, le Président de la République nouvellement élu avait bénéficié, avec son seul parti, d’une majorité absolue à la Chambre basse. Souvent considéré comme « caporalisé », composé de « députés Playmobil », le groupe majoritaire était perçu comme aux ordres de Matignon et de l’Élysée. 
Loin d’être une anomalie historique, cette tendance préexistait et rares furent les majorités qui se sont retournées contre leurs gouvernements. L’interdiction du cumul des mandats et l’ouverture à la société civile ont toutefois accéléré l’installation de députés moins politisés, moins ancrés localement, moins expérimentés et donc, marginalement, plus faibles face à l’exécutif.
Suivant cette logique de primat sur la chambre basse, on constate — et l’histoire récente nous l’a confirmé — que le Premier ministre et son Gouvernement sont d’abord le produit d’un choix du Président de la République, plus qu’une émanation de la majorité à l’Assemblée nationale. 
Il s’agit d’une différence frappante avec le système de nombre de nos voisins, notamment anglo-saxons et canadiens, où le Premier ministre est systématiquement un parlementaire, chef de son groupe à la Chambre basse, appelé par le Chef de l’État à exercer sa primature après qu’il a gagné les élections législatives. En France, si le Premier ministre s’adosse sur une majorité à l’Assemblée, sans laquelle il s’expose à être renversé, sa nomination est le seul fait du Président qui détermine quelle sera la personnalité capable, a posteriori, de rassembler autour de lui. 
Si la différence est essentiellement théorique par temps calme, cette conception prend tout son sens face à des majorités incertaines, comme c’est le cas depuis les élections de l’été 2024. 
Le Président a respecté à la lettre l’article 8 de la Constitution qui lui confère le pouvoir propre de « nommer le Premier ministre », seul et sans contrainte ni de temps, ni de majorité. C’est ainsi qu’il n’a ni choisi un chef de gouvernement issu du Rassemblement national, pourtant premier parti issu des urnes, ni pioché dans les rangs de l’alliance électorale du « Nouveau front populaire » (NFP) revendiquant pourtant la victoire. Dans son adresse aux Français en décembre 2024, il saisit la mesure de la situation  : « Aucun parti, aucune coalition présentée aux électeurs en effet ne peut prétendre avoir seul la majorité, et cette situation exige une nouvelle organisation politique (…) j’ai largement consulté, d’abord pour tenter de convaincre les forces politiques de travailler ensemble, comme cela se fait chez beaucoup de nos voisins, puis pour choisir un Premier ministre qui ne soit pas censuré dès sa nomination. »
Pris dans un temps de consultation, face à des acteurs au jeu trouble, il se résout à nommer un homme sans mandat électif, issu d’une famille politique arrivée en cinquième position à la dernière élection, comptant sur lui et son expérience politique pour former une majorité ad hoc.
Dans d’autres systèmes démocratiques, cela aurait pu passer pour une anomalie — une partie de la gauche a d’ailleurs tenté des démarches, sans fondement et sans issue, de destitution du Président de la République. En France, c’est faire application stricte de la Constitution.
Cette primature se manifestait déjà avec la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon à l’été 2022. Alors même que le bloc central dans son ensemble (Renaissance, associé au MoDem et à Horizons) était majoritaire relativement, la Première ministre, émanation théorique de cette majorité, n’a pas engagé un vote de confiance après sa déclaration de politique générale, comme l’y autorise l’article 49 alinéa 1 de la Constitution. Son exemple a depuis été suivi par tous les Premiers ministres qui se sont succédé — Attal, Barnier et Bayrou. La situation de 2022 semblait annonciatrice de la suite car la majorité de l’époque a, de nombreuses fois, tendu la main à la droite républicaine pour la convaincre de former une entente, dans des propositions restées lettres mortes. Or, il faut être deux pour danser le tango : ces tentatives conduiront, deux ans plus tard, à une dissolution qui contraindra, in fine, ces groupes à une forme « d’union libre ».
Du reste, la situation s’équilibre : si le Président de la République décide seul de l’identité du locataire de Matignon, une majorité absolue à l’Assemblée nationale peut renverser ce dernier. C’est ce qui s’est passé à l’hiver 2024, quand la gauche et le Rassemblement national réunis ont censuré le gouvernement Barnier.
Dans ce cas, comment assurer la stabilité du Gouvernement face à une Assemblée fractionnée, sans majorité naturelle ?
Le cas est assez inédit : depuis 1958, le Président de la République disposait presque systématiquement d’une majorité absolue. Au besoin, il se l’assurait en procédant à une dissolution de l’Assemblée nationale après son élection, comme l’avait fait François Mitterrand en 1981. À cet égard, la situation politique issue des élections législatives de 2022 est rare. Le précédent le plus proche semble être les élections législatives de 1988, puisque dans les deux cas, une majorité relative a émergé des urnes, forçant les groupes majoritaires à élargir leur socle, qui aux communistes, qui aux forces centristes et de droite.
En revanche, la situation de 2024 se distingue par l’incapacité à former des majorités naturelles liées au parti arrivé en tête (le RN) et formant le groupe le plus important à la chambre. 
Le « socle commun », faute d’être une coalition, sert donc de majorité relative « la plus forte » à un Gouvernement néanmoins susceptible de se faire renverser quotidiennement si la gauche et l’extrême droite unissent leurs voix. Cette hypothèse était si imprévisible dans notre système institutionnel que personne ne semble avoir jamais imaginé la méthode pour y répondre. 
En effet, depuis plus de 60 ans, la théorie formée par Maurice Duverger dans Les Partis politiques est la suivante : il existe une interaction directe entre le mode de scrutin et le développement des partis politiques. 
Les scrutins uninominaux majoritaires à un tour, à l’image de ceux qui se pratiquent au Royaume-Uni ou aux États-Unis, favorisent généralement le bipartisme (« two-party system ») et donc, un nombre limité de partis politiques. À l’inverse, les scrutins proportionnels dispersent les voix des électeurs et tendent vers la multiplication de petits partis. Le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, largement pratiqué sous la Vème République, agit comme un entre-deux, rationalisant la vie politique sans pour autant la limiter à une opposition bipartisane. 
Le schéma classique produit par ce mode de scrutin est ce que Duverger nomme un  « quadrille bipolaire », opposant un bloc de gauche à un bloc de droite, respectivement divisés entre socialistes et communistes d’un côté, conservateurs et libéraux-centristes de l’autre. Avec le temps, le découpage a évolué, les communistes laissant la place aux écologistes puis aux insoumis, et les centristes et les conservateurs s’unissant sous la pression de l’extrême droite. Notre mode de scrutin reste cependant fait et pensé pour produire des majorités et des oppositions.
Si la règle de ce scrutin a façonné les majorités, elle a aussi institutionnalisé un certain nombre de pratiques. 
Dans un tango, où l’un est majoritaire et peut, sauf cas de force majeure, imposer systématiquement sa volonté, et où l’autre, sauf exception, est condamné à perdre toutes les batailles parlementaires, le jeu de rôle conduit vite à s’enfermer dans des postures. La majorité, parce qu’elle est majoritaire, part du principe qu’elle a raison sur tout. L’opposition, parce qu’elle est minoritaire, estime que la majorité a tort sur tout, sans n’être jamais comptable de rien. Chacun tient son rôle, la majorité assénant sa vérité, rappelant au besoin sa légitimité issue des urnes dans une «tyrannie de la majorité»; l’opposition s’opposant, à tout, tout le temps et sans réserve, y compris à ce qu’elle a pu défendre par le passé. 
Le mode de scrutin participe d’une forme de « rigidification » du combat politique, suggérant des antagonismes de façades tournant parfois à la caricature. 
C’est ce que rappelle l’historien Michel Winock, dans un article consacré à « L’interminable querelle des modes de scrutin » : « il existe bien un esprit différent entre le scrutin majoritaire et le scrutin proportionnel. Le premier est celui de l’affrontement en vue d’une victoire totale  : il facilite la bipartition de la vie politique, camp contre camp. Le second est davantage porté à la coopération, dans la mesure où la proportionnelle freine l’hégémonie d’un seul grand parti et favorise la coopération sous forme de coalitions ». 
Cette opposition a changé de manière, sans changer de matière, avec l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. 
En renversant positivement ce que Marine Le Pen avait qualifié d’« UMPS » plusieurs années auparavant, c’est-à-dire un continuum d’idées centristes, libérales-sociales et pro-européennes partagées par les élites politiques du centre droit et du centre gauche,  Emmanuel Macron a eu l’intuition de déplacer le clivage — sans casser la mécanique d’opposition systématique. Il a poussé la frontière, mais ne l’a pas abolie. 
L’Assemblée nationale de 2017 à 2022 a poursuivi sa pratique traditionnelle du pouvoir législatif : une majorité absolue forte qui impose ses vues à des oppositions minoritaires ; des oppositions qui promettaient de défaire dès la prochaine élection tout ce qu’avait réalisé la majorité.
Les élections générales de 2022 marquent un premier mouvement. Contre la pensée commune qui a vu dans le Gouvernement dirigé par Elisabeth Borne le règne du recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, un rééquilibrage important au profit de l’Assemblée nationale s’est en fait dessiné. Le Gouvernement devait désormais composer plus qu’il n’en avait l’habitude, discutant avec les oppositions, cherchant des majorités « texte par texte » selon la formule consacrée. 
Comme membre du Gouvernement, je me suis appliqué à rechercher le consensus transpartisan autour de la loi que je portais — Industrie Verte — organisant des groupes de travail en amont et apportant un soin particulier à écouter tous les groupes politiques pour faire adopter aussi des mesures portées par l’opposition.
La rupture profonde a lieu en juillet 2024.
Les élections législatives post-dissolution de l’été 2024 produisent un résultat surprenant du point de vue de la logique des scrutins développé par Maurice Duverger.
L’Assemblée nationale est alors fragmentée à un niveau record. Onze groupes y sont représentés — sans compter les non-inscrits. Quatre d’entre eux décident de se déclarer dans la « majorité » alors même qu’ils ne sont pas majoritaires et que le Premier ministre chargé de construire la majorité n’est pas encore nommé. Le « NFP » s’inscrit dans l’opposition tout en revendiquant la majorité, tandis que la Présidente de l’Assemblée nationale, issue du parti présidentiel, est mise en minorité dans son Bureau.
La situation est inédite. Si l’on suit la logique de Duverger, l’Assemblée produite passerait presque pour issue d’un scrutin proportionnel — les avantages en moins.
Un tel paysage politique aurait naturellement dû conduire à rechercher une majorité absolue par la construction d’alliances, à l’image de ce que font nos voisins allemands en quête d’une « GroKo ». 

Cela aurait pu, par exemple, mener à l’association du bloc central (Renaissance, MoDem, Horizons) avec la droite républicaine, les socialistes et les écologistes, soit une majorité absolue de 317 membres sur 577 (majorité absolue à 289), avec les communistes à la place des écologistes (296 membres), ou même l’ensemble du centre allié aux écologistes, socialistes et communistes avec l’appoint de quelques non-inscrits (autour de 290). Une alliance de cette nature, bien que complexe à réaliser, aurait favorisé la stabilité politique nécessaire au bon fonctionnement de l’Assemblée nationale et du Gouvernement. Elle aurait également évité la chute d’un Premier ministre en moins de 100 jours. Elle aurait évité, enfin, que l’équilibre de l’ensemble repose sur le bon vouloir de partis extrêmes comme le Rassemblement national et La France Insoumise.
D’ailleurs, dans son adresse aux Français du 5 décembre dernier, le Président l’annonçait  : « C’est pourquoi je nommerai donc dans les prochains jours un Premier ministre. Je le chargerai de former un gouvernement d’intérêt général représentant toutes les forces politiques d’un arc de gouvernement, qui puissent y participer ou à tout le moins qui s’engagent à ne pas le censurer. Le Premier ministre aura à mener ces consultations et former un gouvernement resserré à votre service. »
Ce type d’association n’a pas pu être noué, pour au moins trois raisons.

La première tient aux conséquences pratiques de notre mode de scrutin. 
Le scrutin uninominal à deux tours favorise la logique d’alliances pré-électorales : si deux candidats appartenant à un même ensemble politique se présentent dans la même circonscription, ils vont disperser les voix et ne pourront se qualifier pour le second tour. Pour maximiser les chances de victoire d’un camp politique, il est donc préférable de se « répartir » les circonscriptions dès l’avant premier tour. Cette logique a présidé aux alliances électorales du Nouveau Front Populaire et d’Ensemble, qui ont eu pour principal objet de répartir en amont du scrutin, les circonscriptions entre les différentes forces de gauche ou du centre pour éviter la dispersion des voix. 
Une fois les élections acquises, que deviennent ces alliances ? Si elles ne disposent d’aucune existence formelle, elles agissent comme une forme d’engagement moral entre ces partis et restreignent le champ des possibles en matière d’accord post-électoral. 
La force centrifuge du parti le plus à gauche du NFP, la France Insoumise, contraint tous ses alliés à un sinistrisme qui agit comme un « Bad Godesberg » inversé, bloquant les discussions avec les autres acteurs du jeu politique. 
Le moment de sidération collective qui a suivi le renversement du gouvernement Barnier, étant à mon sens un facteur déterminant dans la prise de distance courageuse des socialistes de leurs alliés insoumis, n’a malgré tout pas été suffisant pour conduire à la formation d’une réelle coalition avec une participation au gouvernement. Si la Constitution rappelle que le mandat n’est pas impératif, les accords, eux, le sont souvent.
La seconde raison tient à notre histoire et à la pratique politique. 
La logique partisane de la Vème République est celle de l’opposition systématique entre bloc majoritaire et bloc minoritaire. La prise de position de Jean-Luc Mélenchon à 20h05, le 7 juillet 2024, soir du second tour des élections législatives est à cet égard symptomatique : « Aucun subterfuge, combinaisons, ne serait acceptable, les leçons du vote sont sans appel (…) Le Nouveau front populaire appliquera son programme, rien que son programme, mais tout son programme ».
Sortir d’une tradition si ancrée suppose de prendre un risque politique majeur devant ses électeurs. Dans les démocraties parlementaires classiques, que l’on retrouve dans le reste de l’Union européenne, c’est chose logique : les électeurs cherchent d’abord à voir leur camp gagner la compétition électorale puis, à défaut, soutiennent les initiatives qui permettent de pousser le vainqueur à reprendre une partie de leurs idées. C’est ainsi que l’électeur du SPD qui a perdu les élections le 23 février 2025 se réjouit lorsque la CDU/CSU inscrit dans son contrat de coalition la hausse du SMIC deux mois plus tard et vote sa participation à la coalition.
La dernière raison est la méthode. 
En France, nous ne savons pas faire ce type d’alliances, nous n’en avons pas l’expérience. Les questions sont nombreuses : Comment négocier ? Que négocier ? Faut-il nommer le Premier ministre d’abord et le laisser constituer la majorité, ou faut-il laisser la chambre discuter et produire d’elle-même une majorité ? Faut-il se préparer à renoncer aux points les plus sensibles de son programme ou faut-il discuter les lignes rouges ? Dans un débat public ultra-polarisé autour de la question des retraites, comment unir des points de vue si différents ? 
Contrairement à ce qui semble inextricable vu de France, les méthodes existent et sont pratiquées dans de nombreuses démocraties. Elles permettent de faire surgir l’esprit de coalition.
Après avoir échangé avec des responsables politiques qui rencontrent ces questions au quotidien dans leur pays, notamment Jacinda Ardern, ancienne Première ministre de Nouvelle-Zélande, on peut dégager sept règles essentielles  :
- D’une part, il convient de déterminer « who makes the call ? », à savoir, qui fait l’effort de prendre ses responsabilités pour se tourner vers les autres forces politiques et engager la négociation. En Allemagne, c’est Friedrich Merz, chef de la CDU/CSU arrivée en tête des élections qui a pris la responsabilité d’engager la négociation. En France, on aurait pu imaginer que plutôt que d’appeler à être nommé à Matignon au plus vite, le Nouveau Front Populaire, l’alliance pré-électorale sortie majoritaire relativement, décide de prendre attache avec d’autres forces politiques pour ouvrir des négociations capables d’accoucher d’une majorité stable 18. Côté Renaissance, bien qu’arrivé en deuxième position, la démarche a été entamée sans succès. À défaut du Chef de l’État, c’est au vainqueur de prendre attache et de rechercher qui serait prêt à dialoguer et à construire à ses côtés. Du reste, si le Nouveau Front Populaire avait passé cet appel en juillet et convaincu d’autres groupes de se joindre à lui, le Président aurait certainement été contraint de nommer Lucie Castets à Matignon. Ne pas l’avoir fait était, en creux, l’aveu de sa volonté de ne pas gouverner.
- D’autre part, il est nécessaire de s’entendre sur le fait que les futurs alliés ne se censureront pas sur la question budgétaire. Le pays a besoin d’un budget, celui-ci doit être concerté au sein de la coalition, mais devra in fine être voté. C’est un point qui ne peut être négocié et doit donc recueillir l’accord de chacun pour point de départ.
- Ensuite, il est indispensable que les partis fassent preuve d’irénisme et recherchent ce qui les unit plutôt que ce qui les divise. La juxtaposition des lignes rouges est le meilleur moyen d’empêcher toute forme de compromis. Il est certain — et la réforme des retraites en est le parfait exemple — qu’il sera toujours possible de bloquer un compromis par l’irruption d’un sujet irritant. Il est donc indispensable de chercher les points de convergence et les concessions acceptables. En outre, il est aussi indispensable de hiérarchiser les sujets : ceux que l’on portera ensemble, ceux qu’une branche de la coalition portera sans opposition des autres, ceux que la coalition portera mais en laissant sa liberté de vote à chacun. Concrètement, on pourrait imaginer que le budget serait porté par chacun, un meilleur contrôle de l’immigration illégale serait porté par le centre-droit sans opposition frontale des membres de gauche de la coalition, et un texte sur l’aide à mourir dans la dignité pourrait être présenté et laissé à la liberté de conscience de chacun.
- Nonobstant le dernier point, il convient également de ne jamais perdre de vue sa base électorale. Les négociateurs de chaque camp ne doivent jamais engager leur parti au-delà de limites acceptables pour leurs électeurs car, s’il est indispensable de négocier pour obtenir des victoires, il ne faut jamais y perdre ses convictions.
- Par ailleurs, il est indispensable de s’entendre sur une instance de concertation qui sera mobilisée tout au long de la vie de la coalition pour offrir un espace permanent de dialogue où traiter les questions nouvelles quand elles se présentent.
- En outre, il est conseillé de répartir à l’avance, dans le cadre de la négociation de l’accord, les portefeuilles entre forces politiques. Des stratégies diverses peuvent s’appliquer, tournant autour d’une idée simple : attribue-t-on les postes selon les thèmes de prédilection des uns et des autres — ou non ? Pour le dire simplement, dans la coalition allemande précédente, l’écologiste (Grünen) Robert Habeck portait les questions climatiques (et économiques), tandis que le libéral (FDP) Christian Lindner portait les questions budgétaires. Dans la coalition menée par Friedrich Merz, c’est l’inverse qui semble se profiler. Les deux logiques ont leurs vertus : d’un côté, par exemple, un ministre de gauche accepte de participer à une coalition avec la droite car il portera des mesures dites « de gauche » dans un ministère social. Ainsi, il lui est plus facile d’assumer sa participation à la coalition car elle lui offrira des victoires symboliques qui parleront à son électorat. De l’autre, nommer des ministres en miroir de leurs familles politiques d’origine est un moyen de s’autolimiter en démontrant que la coalition n’est pas qu’une association visant à porter les mesures de son camp mais bien celles de chacune des parties dans l’intérêt de la nation. 
- Enfin, je propose de négocier l’accord de coalition avant la désignation du Premier ministre. C’est le cas en Allemagne, où Friedrich Merz était pressenti pour être le futur Chancelier, sans avoir été formellement nommé, au moment où se déroulaient les négociations. Une autre hypothèse consiste à s’appuyer sur un « préfigurateur » qui organise les débats et s’assure qu’un accord soit trouvé. Dans les deux cas, le chef du futur Gouvernement ne participe pas à la négociation, de telle sorte que l’enjeu de sa survie politique ne soit jamais évoqué comme une condition du deal final. C’est ici une fragilité à laquelle a dû faire face François Bayrou à sa nomination : il entamait les discussions avec le point faible de devoir défendre sa place, c’est-à-dire convaincre les autres partis de ne pas le censurer, avant même de négocier le moindre point programmatique.
Les trois blocages à la formation d’une coalition en France précédemment évoqués, peuvent être collectivement dépassés, en changeant quelques éléments simples de nos règles et de nos pratiques institutionnelles.
Le sociologue des organisations Michel Crozier nous apprend combien le comportement des individus est influencé par la règle du jeu organisationnel. Le député est prisonnier d’un système et d’une pratique institutionnelle qui le conduisent mécaniquement à l’affrontement plutôt qu’à la collaboration. Ce faisant, même s’il souhaitait collaborer avec des députés d’un autre bord politique que le sien, il serait rapidement perçu comme un traître, un franc-tireur ou un acteur isolé du jeu politique. 
Pour autant, en dehors du théâtre de l’hémicycle où l’affrontement politique et rhétorique est porté aux nues par la longue tradition de la joute parlementaire, les parlementaires de tous bords peuvent se parler, s’apprécier, converger et il est toujours étonnant de voir la surprise des profanes qui découvrent des amitiés transpartisanes. Comme si, pour « le peuple le plus politique du monde », le combat idéologique imposait des frontières que rien ne saurait effacer.
La règle du jeu politique français affirme que l’opposition serait une victoire et le compromis une défaite.
Critiquer dans l’opposition est une pureté qui a trop de valeur pour l’abandonner au profit d’un compromis incertain — quand bien même celui-ci pourrait conduire à faire avancer les idées défendues. L’irresponsabilité totale de la minorité d’opposition apparaît comme un meilleur investissement pour demain, pour enfin conquérir tous les pouvoirs sans partage. 
La vie politique française se présente alors comme un théâtre où il n’existe que deux personnages, le vainqueur et le vaincu, qui inversent leurs rôles à chaque élection. 
Cette dialectique absurde maintient chacun dans la minorité.
Le Rassemblement national sera en position de l’emporter à la prochaine élection présidentielle. Face à lui, il faudra une union large des républicains et démocrates sincères pour ne pas lui laisser les clefs de l’Élysée.
Mais ne nous y trompons pas : si tant est qu’il soit possible, le seul appel au front républicain, maintes fois répété ces dernières années, ne suffira plus. Les électeurs de « barrage » ont trop souvent vécu un sentiment de frustration, ayant l’impression de confier leur voix pour la défense d’un idéal ne cherchait plus à satisfaire leurs aspirations par la suite. 
Dans ce contexte, comment résister à la vague réactionnaire de l’extrême droite qui, ces dernières années, emporte des victoires partout dans le monde et en Europe ?
La réponse est la même depuis toujours : l’union des forces fondée sur une juste représentativité de la pluralité des idées. Il s’agit de faire la promesse que nous pouvons sortir de la dialectique mortifère du vainqueur et du vaincu pour basculer dans celle, mature et responsable, de la coopération — et de la tenir.
Transformer le comportement des acteurs, nécessite de faire évoluer la pratique et la règle. 
Les deux premières causes de notre instabilité parlementaire actuelle sautent aux yeux. 
Si les gouvernements successifs s’exposent à être renversés, c’est d’une part en raison de leur incapacité à susciter l’adhésion de la Chambre basse à l’occasion de leur déclaration de politique générale, et d’autre part, en raison d’une motion de censure activable sans conséquences pour les oppositions. 
Il est nécessaire de clarifier d’entrée de jeu un élément essentiel :  notre système constitutionnel est dual, avec des aspects présidentialistes et parlementaristes, parfois décrit comme « semi-présidentiel ». 
Cette proposition n’a pas vocation à changer la nature de notre régime qui a de nombreuses vertus, mais à incliner vers plus de parlementarisme.
Pour ce faire, il me semble indispensable que les Premiers ministres s’exposent au vote de confiance. 
Le vote acquis, le Gouvernement tirera pleinement sa double légitimité, du Président comme de la Chambre, rendant son action politiquement fondée. Nous proposons par ailleurs que ce vote acquis immunise le Gouvernement du risque de motion de censure dans les six mois qui suivent. Dès lors, chaque Premier ministre, s’il n’a pas la majorité absolue dans son camp, serait contraint de faire l’effort de rechercher une majorité par la coalition.
Toutefois, la responsabilité devra être partagée. Afin d’éviter une situation de blocage, nous proposons que, si un chef de Gouvernement échoue à obtenir la confiance, le Président de la République puisse le nommer à nouveau pour qu’il tente une nouvelle fois de former une coalition. Si par deux fois il n’arrive à obtenir la confiance de la Chambre basse au moment de sa déclaration de politique générale, celle-ci lui serait réputée acquise, sauf à ce qu’un candidat alternatif, porté par une majorité alternative, recueille la majorité simple des suffrages de la chambre.
Ainsi, les oppositions seraient placées en responsabilité et auraient intérêt à négocier un accord avec le groupe ou l’alliance relativement majoritaire : soit elles apportent leur pierre à l’édification d’une majorité dont elles seraient parties, avec des victoires à la clé pour leurs électeurs ; soit elles sont contraintes de construire une coalition alternative. De son côté, le Gouvernement serait incité à obtenir la confiance pour disposer de l’immunité contre le risque de censure dans les six mois qui suivent. 
Cela dit, cette mesure limiterait doublement les pouvoirs du Président de la République. D’une part, elle l’exposerait au risque de se voir imposer un Premier ministre issu de l’opposition qui aurait renversé le Gouvernement. D’autre part, la connaissance de ce risque serait de nature à affecter le choix initial du Président, qui inclinera à rechercher le Premier ministre le mieux à-même de former une coalition. Aussi, cette proposition supposerait certainement une modification de l’article 8 de la Constitution.
Suivant la même logique, nous proposons que ne puissent être recevables que les motions de censure dite « constructives », dont le dépôt serait conditionné à la proposition d’une majorité de gouvernement alternative. 
Cette règle, qui existe chez plusieurs de nos voisins — notamment allemands (« konstruktives Misstrauensvotum ») et espagnols — prévoit qu’une motion de censure ne peut être déposée et n’est effective que si les oppositions proposent un chef du Gouvernement alternatif à celui en place et que celui-ci obtient la majorité des suffrages sur son nom. Ici encore, la logique est de permettre au pouvoir parlementaire de s’affermir, en responsabilisant à la fois la majorité et les oppositions — les premiers étant contraints de toujours s’assurer de disposer d’une majorité la plus large possible, et les seconds ne pouvant exercer leur pouvoir de censure qu’en étant prêt à assumer la responsabilité de gouverner.
Nous pouvons d’ores et déjà créer des coalitions. 
Même si peu de choses nous y incitent, rien, dans notre système institutionnel, ne nous en empêche. Je suis d’ailleurs convaincu que ce sont les mentalités, autant que les règles, qui feront évoluer notre pratique. 
Ce qui se pratique au Canada en est la preuve.
Les élections fédérales, comme celles qui viennent de se tenir et de porter les libéraux de Mark Carney au poste de Premier ministre, sont au scrutin uninominal à un tour. Le nombre de partis y est limité, libéraux et conservateurs se partagent l’essentiel des postes. Il est courant, dans le système canadien, que le parti arrivé en tête n’obtienne pas la majorité absolue, il est alors réputé être à la tête d’un « Gouvernement minoritaire ». Dans ce cas, la majorité conclut généralement un « accord de non-censure » avec un ou plusieurs partis minoritaires, qui n’est pas à proprement parler une coalition qui fixe une feuille de route commune entre les partis mais une entente sur le budget et des victoires législatives pour l’opposition. 
Du reste, je partage la prévention du constitutionnaliste Julien Jeanneney qui nous ferait revoir les règles du scrutin dans un seul intérêt tactique : « l’histoire des réformes électorales est celle de lucidités prétendues, de prévisions déjouées et de paris regrettés ».
 La mise en place de la proportionnelle faciliterait toutefois ces évolutions. 
Plébiscité par les Français, le scrutin proportionnel donne une vision objective des forces politiques en présence dans le pays. Il postule que chaque électeur vote pour une liste de candidats et que ces candidats seront envoyés au Parlement à la proportion des scores réalisés par leurs listes. 
Si le principe est d’une simplicité biblique, sa mise en œuvre est d’une subtilité diabolique, selon les modalités qu’on lui applique. À cet égard, un rapport de Terra Nova publié en 2023 par Thierry Pech, Jean-François Laslier, Jérôme Lang et Manel Ayadi décrit avec force détails tous les scénarios applicables. Ce que Gilles Finchelstein résume efficacement : « il faut réfléchir aux conditions pour bien poser le débat in concerto ».
La mise en place d’une proportionnelle intégrale a d’abord une vertu majeure : elle prive d’effet les accords pré-électoraux. 
Les candidats aux élections législatives ne sont plus tenus de se lier les mains à l’avance pour avoir une chance d’être élus. Ils « font leurs voix » sur leur nom, sur leur liste, et non en raison d’un accord. Dès lors, leur élection les rend libres de discuter, une fois élus, avec qui ils veulent, dans l’intérêt de la Nation.
Si la proportionnelle avait été appliquée aux dernières élections législatives, l’Assemblée est déjà si morcelée que les résultats n’auraient pas été in fine pas très différents. En revanche, la dynamique post-élection aurait été totalement modifiée.

Il n’y aurait pas eu de coalitions de partis comme le Nouveau Front Populaire, mais plutôt des groupes contraints de se parler pour former l’alliance la plus pertinente en vue d’obtenir la majorité — ce qui aurait poussé chacun à obtenir le meilleur compromis pour leurs électeurs.
À ce titre, il me paraît indispensable que le scrutin proportionnel soit « intégral ».
Sans cet aspect, deux problèmes se poseraient. D’une part, la création de deux types de députés, comme en Allemagne — ceux issus d’un scrutin de liste et ceux ayant gagné une circonscription sur leur nom propre. Ce double mode d’élection des députés fait craindre une différence de statut qui serait préjudiciable aux uns comme aux autres. D’autre part, maintenir une partie de l’élection au scrutin uninominal majoritaire signifierait probablement que des alliances pré-électorales auraient toujours lieu.
Il semble également important que les députés conservent un ancrage territorial.
Même si leur mandat est national, il s’agit d’assurer la représentativité de tous les territoires de France. Nous pourrions alors imaginer que les listes soient établies à l’échelle locale la plus pertinente, qui pourrait être départementale — favorisant un ancrage local permettant aux électeurs de facilement identifier leurs parlementaires mais limitant l’impact de la proportionnelle dans les plus petits départements — ou régionale, comme le propose la Sénatrice Mélanie Vogel, éventuellement avec un panachage départemental des listes pour une meilleure représentativité.
Dans cette hypothèse, il paraît indispensable de ne pas prévoir de prime majoritaire. D’une part elle n’encouragerait pas la logique de coopération, d’autre part cela n’aurait pas grand sens sur une multitude d’élections locales. Par exemple, dans une proportionnelle à l’échelle régionale, la prime majoritaire s’appliquerait-elle région par région  ? Dans ce contexte, elle renforcerait la majorité socialiste en Bretagne et la majorité Les Républicains dans le Grand-Est, sans clarifier la majorité à l’échelle nationale. Si, à l’inverse, on retenait une prime majoritaire au national, alors on retirerait arbitrairement des élus dans des régions où étaient mieux représentées les oppositions. 
Enfin, je propose de rendre obligatoire des listes paritaires, à l’image d’autres scrutins de liste, pour assurer une meilleure représentativité des femmes à l’Assemblée nationale.
Du reste, je m’étonne de l’argument de l’instabilité régulièrement avancé au sujet de la proportionnelle —Angela Merkel, qui a connu six premiers ministres français, doit trouver l’argument bien étrange. La Vème République a connu 27 Premiers ministres, là où l’Allemagne n’a eu que 9 chanceliers fédéraux. La longévité moyenne d’un gouvernement français est d’environ un an et demi en France, quand il est de trois ans en Allemagne et en Espagne. 
La proportionnelle et les coalitions peuvent donc être des facteurs de stabilité. 
Forts de ces analyses, nous pouvons envisager d’ores et déjà des applications concrètes qui seraient de nature à répondre aux défis que nous rencontrons.
Le récent changement de Premier ministre aurait ainsi pu être l’occasion d’une nomination par le Président de la République d’un « préfigurateur » — qui aurait rempli les fonctions désignées sous les termes « d’informateur » et « formateur » en Belgique et aux Pays-Bas.
Il s’agit souvent d’une personnalité politique d’expérience et d’envergure dont le rôle est de rapporter au Chef de l’État les options de coalition les plus probables. Le formateur est un « deal maker » dont la fonction est de faire converger les différents groupes politiques identifiés pour rédiger un contrat de coalition.
Comme évoqué à la septième règle de la formation d’une coalition supra, il me semble que ces personnalités devraient intervenir en amont de la désignation du Premier ministre, précisément pour que la fonction de celui-ci ne soit pas un élément de la négociation. Cela étant dit, rien ne fait obstacle à ce que, par la suite, le préfigurateur, s’il a fait la démonstration de son talent de négociateur, soit nommé à la tête du Gouvernement par le chef de l’État.
Cette première phase d’identification de la coalition pertinente nous aurait probablement mené à la conclusion que l’alliance la plus stable, celle qui aurait permis d’obtenir une majorité absolue et donc d’éviter la dépendance aux extrêmes, aurait été une « GroKo », coalition à l’allemande, réunissant autour du centre, la gauche et la droite de gouvernement, dans une forme d’union nationale. 
Dans cette hypothèse, la nouvelle coalition aurait mis autour de la table les forces du bloc central (163 députés), de la droite républicaine (48 députés), des socialistes (66), soit 277 députés avec, éventuellement, l’appoint des écologistes (38), des LIOT (23), des communistes (17), ou encore d’une partie des non-inscrits. L’ensemble aurait constitué une majorité absolue tournant autour de 290 à 315 membres.
Un accord à trois ou quatre forces politiques est évidemment complexe à négocier. 
Cependant, des valeurs communes profondes irriguent ces partis : leur attachement à la République, l’État de droit, la défense de la démocratie, des corps intermédiaires et des libertés individuelles. Tous sont attachés à la construction européenne, à la crédibilité de la France, aux services publics, à notre prospérité économique. Du reste, ces coalitions, de type « feu tricolore » en Allemagne, sont fréquentes.
Par ailleurs, s’il est toujours compliqué de faire une projection de la proportionnelle intégrale de listes nationales sur les résultats obtenus au premier tour des élections législatives de 2024, on peut estimer que l’équilibre des forces aurait légèrement plus avantagé le RN mais n’aurait pas remis en cause les grands équilibres, de telle sorte que la recherche d’une coalition centrale aurait reposé sur les mêmes acteurs.
Dans cette hypothèse de travail, le Président de la République aurait donc nommé un préfigurateur de la coalition dont la fonction aurait été de réunir des négociateurs issus de chacun des groupes identifiés et de coordonner les débats pour :
- S’assurer que chacun est conscient que l’objectif recherché est la constitution d’un Gouvernement stable, en capacité de faire adopter un budget, portant des mesures soutenues par chacun des groupes participants ;
- Organiser thématiquement les débats pour discuter des points d’accord qui pourraient être portés par tous, selon les modalités évoquées à la troisième règle supra ;
- S’assurer une répartition des postes entre les forces politiques au moyen d’une clef de répartition conçue par le préfigurateur et acceptée par eux ;
- S’assurer de la production d’un accord, entériné par tous, qui fixera le résultat de cette négociation.
À ce stade de la procédure, les partis auraient tout intérêt à soumettre au vote de leurs adhérents le projet de coalition. 
Cela peut apparaître comme un risque de plus de faire échouer l’opération dans un scénario déjà complexe, mais il me semble que c’est une manière utile de redonner de l’importance aux partis politiques ainsi qu’à la responsabilisation de leurs militants. Ce vote leur conférerait un pouvoir important et une responsabilité lourde, mais les replacerait au centre de la fabrique du pouvoir.
Il est ici primordial de préciser que l’accord de coalition n’est en aucun cas une fusion. 
Les partis, les groupes, ne se confondent pas. Chaque partie à l’accord garde son identité, ses combats, son électorat, ses finances, ses candidats, son programme. Ils décident juste, temporairement, de s’unir pour gouverner ensemble. C’est à l’opposé de la pratique du débauchage individuel dont nous sommes si friands.
Par la suite, le Premier ministre désigné, désormais chef d’une majorité scellée contractuellement, demanderait systématiquement la confiance de l’Assemblée nationale pour appliquer l’accord dont il est responsable. Une fois celle-ci obtenue, il bénéficierait alors de six mois avec la garantie de ne pas être renversé par une motion de censure.
Enfin, et conformément à la cinquième règle, je suggère que le Premier ministre installe autour de lui une instance de dialogue avec les autres forces politiques pour assurer une concertation continue sur les sujets du quotidien et pour trancher des questions nouvelles qui se présenteraient en cours d’exercice de la coalition.
Ces quelques propositions formelles constituent une opportunité de changer notre pratique des institutions et pourraient utilement servir de guide dans la perspective des prochaines grandes échéances — notamment la rédaction du budget 2026, la préparation des élections municipales de l’année prochaine, ou encore les bases d’une méthode pour organiser la convergence des forces républicaines au second tour de la future élection présidentielle en 2027.
Pour l’essentiel, une première étape serait facilement entreprise en ne modifiant que la loi ordinaire, le constituant ayant souhaité qu’un simple consensus au sein de l’Assemblée nationale suffirait à modifier le mode de scrutin et la tradition voulant que le Sénat s’abstienne de s’immiscer dans les règles électorales des députés.
Pour la suite, une réforme des institutions plus ambitieuse, portée dans le cadre de la présidentielle, pourrait conduire à mettre en œuvre les autres propositions que je formule. 
Du reste, plusieurs autres mesures pourraient utilement renforcer le rôle du Parlement dans son rapport à l’exécutif. 
Je pense notamment à la réforme portée par le Président de la République durant la campagne présidentielle de 2017, relative à la diminution du nombre de parlementaires, corollaire à la hausse des moyens qui leurs sont attribués. L’expérience nord-américaine nous montre la force dont disposent les « congressman » face au pouvoir exécutif. Cet impact est d’abord nourri par la qualité et la quantité de leurs équipes — souvent plus de 20 personnes, pilotées comme un cabinet de ministre en France —, offrant expertise et ressources précieuses à leurs élus. Ce principe se retrouve à une moindre échelle au Parlement européen où les « MEP » bénéficient d’enveloppes importantes pour embaucher des collaborateurs d’expérience.
Augmenter le nombre d’administrateurs des assemblées, fonctionnaires d’une rare qualité au service des deux chambres, qui accompagnent avec une efficacité impressionnante les élus, pourraient aussi être une piste de renforcement du Parlement.
Marinette Valiergue, constate que la culture du compromis et l’esprit de coalition s’est mieux développé dans les pays les plus décentralisés, à l’image de l’Allemagne et de l’Espagne. Elle ajoute que les réflexions autour d’un changement de mode de scrutin pourraient être conduites dans le cadre d’une convention citoyenne. Ces deux idées tissant le lien entre la culture du compromis et le rapprochement du citoyen de la décision politique me paraissent être des pistes intéressantes. 
Enfin, il me semble que le rôle fondamental des parlementaires est de protéger la Constitution.
La clarification de son article 89, qui assure qu’eux seuls peuvent engager sa révision, rendrait incontournable le Parlement et conforterait les élus de la Nation dans leur rôle capital.

 

Sylvain Maillard (député) 
> Alors que les Français sont inquiets, il faut que nous, élus, puissions répondre à leurs préoccupations. Cela passe par un budget pour 2026 qui sache porter des propositions fortes, afin de redonner confiance en l’avenir.

> Un an plus tard, le bilan des députés européens RN : Zéro ! Les députés européens RN ne servent à rien et ne pèsent dans aucune orientation à Bruxelles.

> Rima Hassan, Greta Thunberg et tous leurs copains n’avaient qu’un objectif : se faire arrêter par les Israéliens…. Et heureusement pour elles! Imaginez vous un bateau de tourisme « accueilli » à Gaza par les terroristes islamistes du Hamas. Elles auraient été en danger de mort et le savent très bien.
Tout cela n’est qu’une mascarade médiatique antisémite, qui n’apporte rien à la seule solution politique possible :
- Libération immédiate des otages israéliens,
- De l’aide humanitaire massive pour les Gazaouites,
- Désarmement du Hamas et abandon du pouvoir.

 

Jean-René Cazeneuve (député)
> Un déficit des retraites de -7 Md€ en 2030 (et proche de -50 Md€ qd on intègre les contributions exceptionnelles de l'Etat pour ses agents). Qui peut, sans mentir, encore faire croire aux Français qu'on peut revenir à 60 ou 62 ans ?

 

Pierre Cazeneuve (député)
> Planification, ZFE, Loi AGEC, relance du nucléaire et des renouvelables, ZAN, Ma Prime Renov'... Ceux qui critiquaient hier un «manque d'ambition», tentent aujourd'hui de détricoter toutes les avancées en matière d'écologie. Nous défendrons ces mesures !

 

Antoine Armand (député)
> L’annonce du gouvernement sur MaPrimeRénov’ n’est pas acceptable. Je suis le premier à défendre le rétablissement des comptes publics. Et bien sûr le système doit être revu, les contrôles renforcés, l'efficacité avérée. Mais interrompre en cours d’année un programme aussi structurant, alors que des milliers d’artisans ont déjà engagé une série d’investissements, c’est déloyal et, surtout, c’est prendre le risque de mettre en danger toute une filière. Notre économie subit assez d'incertitudes. Le gouvernement doit tenir l'engagement pris dans la loi de finances tout au long de l'année et jusqu'à la prochaine.

> En plein débat sur LCI, la gauche refuse encore de condamner clairement des faits de délinquance. Quand on s'attaque aux forces de l'ordre avec des mortiers, ce n'est pas un fait divers. La réponse doit être immédiate, ferme et sans ambiguïté. Arrêtons d'excuser l'inexcusable !

 

Prisca Thevenot (députée)
> La flottille de Rima Hassan n’est pas un projet humanitaire mais une opération de communication qui ne sert finalement qu’une chose : le Hamas. Ouvrons les yeux. Ils ne défendent ni la paix, ni les otages et encore moins les Gazaouis.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député) 
> Soit nous bâtissons maintenant l’indépendance et la souveraineté de l’Europe, soit nous serons effacés. Nous n’avons pas le choix !

> Aujourd’hui Le Pen n’était pas seulement accompagnée du pire de l’extrême-droite, elle a aussi propagé mot pour mot la propagande russe sur l’Ukraine Ensemble avec ses alliés européens, ils représentent le plus grand danger pour la France et l’Europe. Ne leur cédons rien!

> 10 ans après les accords de Paris, le monde se retrouve à Nice pour protéger les mers et les océans. Face à ceux qui veulent freiner la lutte pour pour le climat, ne cédons rien du combat pour la protection de la planète et de la biodiversité !

 

David Amiel (député)
> Merci à Emmanuel Macron qui ne défend pas l’écologie seulement quand elle est à la mode ! Non au détricotage, non aux démagogies, non aux lâchetés.

> Quand on regarde le programme du RN, il y a un an, on n’a pas l’impression d’avoir affaire à Nostradamus.

 

Marie Lebec (députée)
> Baisse de 18,5% des émissions de gaz à effet de serre depuis 2017, relance du nucléaire et développement des énergies renouvelables, passage à une économie décarbonée. Nous n’avons pas à rougir de notre bilan en matière d’écologie. Gardons le cap !

 

Olga Givernet (députée)
> Alors que notre bilan écologique se détricote, le message d’Emmanuel Macron appelle au sursaut. La majorité présidentielle doit se ressaisir et le gouvernement ne pas céder aux chants des sirènes.

 

Anne Genetet (député)
> Se réarmer est une exigence stratégique. Pleinement d’accord avec M. Rutte, SG de l’OTAN : 5 % du PIB de l’UE pour notre sécurité, dont 3,5 % pour le capacitaire et 1,5 % pour les infrastructures. L’Europe a les moyens. Il est temps qu’elle assume pleinement sa puissance.

> Poutine ne veut ni cessez-le-feu, ni paix : il veut la guerre. Les Ukrainiens, eux, tiennent, résistent, innovent. Nous ne devons pas faiblir. Soutien sans faille, rejet des discours capitulards. La liberté ne se brade pas.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Un drame terrible a frappé ce matin un collège de Haute-Marne : une assistante d’éducation a perdu la vie, victime d’un acte de violence révoltant de la part d’un élève. À sa famille, à ses proches et à l’ensemble de la communauté éducative, j’adresse au nom de l’ensemble de mes collègues du groupe Les Démocrates tout notre soutien et nos plus sincères condoléances. La violence n’a pas sa place dans la République, encore moins dans son cœur battant qu’est notre école. Nous devons tout faire pour protéger celles et ceux qui accompagnent nos enfants au quotidien et condamner avec la plus grande fermeté l’horreur absolue de cet assassinat odieux.

 

Perrine Goulet (députée)
> Si la violence n’a pas sa place dans notre société, elle l’a encore moins à l’école. Nous devons protéger les élèves, les personnels, les enseignants. J’adresse mes pensées aux proches de la surveillante, décédée aujourd’hui en Haute-Marne.

 

Erwan Balanant (député)
> Contre l'instabilité, contre le blocage de l'action publique, le scrutin proportionnel favoriserait le dialogue, le compromis et la culture de la recherche de solutions collectives et partagées.

 

Bruno Fuchs (député)
> A Nice pour l’ouverture de la Conférence de l’ONU sur l’océan. Moment décisif pour protéger notre bien commun : l’océan: Préservation de la biodiversité, lutte contre la pollution, gouvernance des hauts fonds. Mobilisation de tous les acteurs.

 

► Autres 
● Organisations centristes 
♦ Renew Europe
(Députés français du groupe centriste au Parlement européen) 
Valérie Hayer (députée, présidente)
> En présence de ses amis européens pro-russes, xénophobes et homophobes, Marine Le Pen ressort mot pour mot la propagande de Poutine. Il y a un agresseur : la Russie. Un pays agressé : l’Ukraine. Et parce que ce conflit concerne notre propre sécurité, nous soutenons l’Ukraine et nous nous réarmons pour dissuader la menace.

> [Tribune: « Un an après la dissolution : travaillons ensemble, en responsabilité »]
2021. Bureau exécutif du parti de La République en marche. Nous discutons du serpent de mer de la proportionnelle et de notre manière de gouverner en France. Je plaide pour changer d'esprit et valoriser la culture de coalition : travailler ensemble, tendre la main à des partis avec lesquels nous ne partageons pas tout mais avec lesquels nous nous retrouvons sur l'essentiel, au service des Français. Un élu me répond que c'est une belle idée mais que ça n'est pas cela, la Vème.
Et pourtant... Nous y sommes. Quatre ans après, une présidentielle et une dissolution sont passées par là. La dissolution prononcée le 9 juin dernier par le président de la République a été un choc pour le pays. Incomprise par les Français, elle n'a pas donné les résultats escomptés. Est-ce à dire qu'aucun enseignement n'est à en tirer ? Non.
Premier enseignement : s'ils sont de plus en plus nombreux à se laisser séduire par les discours de l'extrême-droite, les Français ne veulent pas la porter au pouvoir. Le front républicain s'est opéré naturellement. En responsabilité.
Deuxième enseignement : en ne donnant la majorité à aucune formation politique, les Français demandent aux forces républicaines et démocratiques de travailler ensemble. En responsabilité. Ce qu'a d'ailleurs immédiatement proposé le bloc central au lendemain des législatives.
Troisième enseignement : une fois à l'Assemblée, les partis et les parlementaires refusent de tenir compte de la nouvelle réalité politique. Ils refusent d'essayer de travailler ensemble, chacun trouvant le meilleur argument pour décliner une main tendue. Obnubilés par 2027, enferrés dans des postures, ils offrent en spectacle leur irresponsabilité. 2024 a ainsi révélé la maturité politique des Français et l'immaturité de trop nombreux politiques.
Mais pourquoi le personnel politique français serait-il incapable de faire ce que pratiquent presque toutes les démocraties d'Europe ? Dans la majorité des pays d'Europe, les partis concourent aux élections, s'affrontent, avant se mettre autour de la table pour négocier leurs priorités. Ils signent un contrat de coalition ou forment des majorités de projets, au service du pays.
Au Parlement européen, nous, centristes, travaillons tous les jours avec la droite, les socialistes et les Verts européens. Sommes-nous d'accord sur tout ? Non. Est-ce que les portes claquent ? Oui, parfois. Mais nous négocions et nous savons nous retrouver sur l'essentiel : un agenda pro-européen au service de la compétitivité, des emplois, de la protection du climat, de la protection de nos démocraties ou encore du soutien à l'Ukraine.
La configuration politique nationale exige, plus que jamais, un sens des responsabilités et du courage. La responsabilité de créer les conditions de la réindustrialisation et du réarmement du pays, celle de résoudre l'équation budgétaire et sociale. Le courage de sortir des jeux d'appareil si éculés. L'humilité de reconnaître qu'aucun parti ne peut, seul, apporter une solution à tous nos problèmes.
Un an après la dissolution, à la veille de discussions budgétaires à haut risque, je le dis à mes collègues parlementaires nationaux membres de l'arc républicain : parlez-vous, bon sang ! Soyez responsables ! Dans l'intérêt du pays et même dans le vôtre.
Si l'on ne changera pas l'Assemblée nationale en l'état, changeons notre façon de fonctionner. Ne croyez-vous pas que les Français sauront récompenser ceux qui accepteront enfin de sortir des jeux d'appareil et qui auront contribué à la stabilité du pays ? Personnellement, je le crois. C'est le moment du sursaut. Saisissons-le pour changer enfin notre culture politique et faire murir la démocratie française. Au service des Français et de notre avenir.

 

Bernard Guetta (député)
> [Opinion: Merci, Musk] Je n’aurais jamais imaginé l’écrire mais, oui : merci Musk ! Merci à cette brute droguée et mégalomane, merci à l’homme qui pensait réduire les déficits américains en s’appuyant sur des commandos d’imbéciles prépubères, merci à l’incarnation du pouvoir de l’argent, oui, merci à cet homme si profondément détestable car grâce à lui, Trump apparait enfin pour ce qu’il est : une grotesque baudruche, incompétente et destructrice.
Grâce à Elon Musk, parce qu’il a dit et même hurlé l’évidence, les Etats-Unis et le monde ont maintenant réalisé que ce président qui disait vouloir réduire l’endettement des Etats-Unis ne faisait que le projeter à des sommets jamais atteints. L’homme le plus riche du monde l’a fait comprendre alors même qu’il n’y a pas de différence de fond entre son ami d’hier et lui. L’un aurait voulu que les nouvelles réductions d’impôt sur les plus grandes fortunes soient compensées par la baisse de l’investissement public et des dépenses sociales alors que l’autre, parce qu’il doit penser à ne pas perdre les élections à venir, n’a pas osé toucher aux plus populaires des budgets sociaux.
Entre eux, il n’y a qu’une différence sur les moyens de favoriser les plus riches mais cette querelle n’a pas seulement fait voir que Donald Trump faisait absolument n’importe quoi. Elle a du même coup fait comprendre, dire et écrire que les finances des Etats-Unis sont dans un tel état que ce géant a désormais des pieds d’argile.
L’image de Donald Trump s’en modifie. On voit soudain qu’au lieu de rendre sa grandeur à l’Amérique, il la réduit allègrement, qu’il ne cesse de mentir et de se mentir à lui-même, et qu’en bientôt cinq mois de pouvoir, d’absolu pouvoir puisqu’il contrôle les deux Chambres, il n’a rien réussi et échoué sur tous les fronts.
Le relèvement des barrières douanières ? Ce qu’on a fini par en retenir est que Trump se déballonne à chaque fois, que Trump always chickens out, « TACO » en version courante.
La fin de la guerre d’Ukraine en un jour ? On en rirait si ce n’était à pleurer.
La réduction du déficit budgétaire ? On sait.
La nouvelle riviera de Gaza ? Cette obscénité n’a pas fait long feu.
En revanche, l’Alliance atlantique est ébranlée jusque dans ses fondements, l’image internationale des Etats-Unis et leur démocratie sont durablement atteintes, la division de ce pays n’a jamais aussi grande depuis la guerre de sécession et les agences de notation comme les banques centrales commencent à s’interroger sur la solidité de l’économie américaine.
Comme bilan, on ferait difficilement pire. C’est pour tenter de le faire oublier que Donald Trump a envoyé des troupes à Los Angeles mais Musk n’a pas fait que dire la nudité du roi. Il a clairement laissé entendre qu’il pensait susciter et financer un troisième courant politique américain, ni démocrate ni trumpiste. Ce genre de tentative n’a jamais connu de vrai succès dans l’histoire américaine mais outre que Donald Trump a libéré un espace en faisant main basse sur le Parti républicain, il suffirait qu’Elon Musk déplace quelques pourcentages de voix pour que Donald Trump perde sa majorité à la Chambre et sans doute même au Sénat.
C’est une deuxième raison de le remercier car rien n’est plus urgent pour la démocratie que d’affaiblir l’idiot utile du Kremlin.  

> Si c’était M. Bardella et non Mme Le Pen, je ne pense pas du tout que ce serait une bonne affaire électoralement parlant

 

Fabienne Keller (députée)
> « L’Europe doit être forte » dit Orbán. Le même Orbán qui passe son temps à affaiblir constamment l’Europe et à tresser les louanges de Poutine. Quand arrêtera-t-on d’appeler "patriote" cette extrême droite qui n’a de cesse d’agir contre l’intérêt des Européens?

 

● Personnalités centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
> L’exploitation sexuelle des enfants cible les plus vulnérables : enfants de l’ASE, victimes de cyberharcèlement. Mais aucun milieu, aucun territoire n’est épargné. Les maraudes numériques recréent un lien de confiance. Elles permettent aux enfants d’en parler.

> Le service public de la petite enfance (SPPE) est un engagement pris, au plus haut niveau, par le président de la République. La qualité d’accueil, l’offre de places en nombre suffisant sont des engagements de la République nécessaires pour le bon fonctionnement de la cohésion sociale.
Il manque encore au moins 200 000 places d’accueil. Il y a de fortes inégalités entre les territoires. Accompagner le déploiement du SPPE, dans le contexte des nouvelles compétences, c’est d’abord rappeler qu’on ne laisse pas les communes seules. L’État, les départements et les Caf sont et seront à leurs côtés. Le SPPE, c’est une opportunité pour redonner aux communes les moyens d’agir. (…)
C’est un accompagnement en ingénierie et financier.
Pour l’appui en ingénierie, je pense particulièrement aux plus petites communes, les plus démunies, mais pour qui la présence d’enfants est vitale… car c’est la pérennité des écoles et des commerces de proximité.
Quant aux aides financières et à leur mode de calcul et de répartition, les arbitrages relèvent de la responsabilité de la ministre Catherine Vautrin, mais je serai hyper vigilante. Je souhaite vraiment que les solutions retenues soient équitables et ne fassent pas de différence de traitement entre les communes. (…)
Je mettrai en place un accompagnement fort. Je travaille en étroite collaboration avec les AMF départementales et les Caf. Même si je l’envisage, annoncer la relance d’une Tournée France Familles axée sur le SPPE me semble prématuré.
En revanche, il va bien y avoir une mobilisation territoriale sur ce sujet via le réseau des Caf et des services de l’État qui ont, d’ailleurs, déjà initié un travail d’information important auprès des communes.
Parallèlement, je travaille sur l’attractivité des métiers. J’ai la conviction que c’est en créant une nouvelle dynamique autour de ces métiers que nous donnerons toutes les chances au SPPE de se déployer. (…)
Mon objectif est de réussir à recréer, réinviter ces métiers. De les faire redécouvrir. Je travaille principalement sur la VAE. Et notamment, avec France Travail, sur la VAE inversée qui permet d’entrer dans un emploi avec, dès le départ, la vocation d’évoluer vers un autre emploi. C’est une VAE inversée, puisque d’habitude, c’est après un long temps d’expérience dans un métier qu’on décide d’évoluer vers un autre métier. Là, c’est un postulat de départ. C’est ce qu’on appelle un pré-recrutement sur statuts.
Le deuxième axe sur lequel je suis engagée est celui de la qualité d’accueil et de la pédagogie, qui peuvent redonner du sens au travail des professionnels de la petite enfance. Je pense à l’inclusion, à la place de la nature… autant de pistes qui peuvent, à leur façon, permettre de renforcer l’attractivité des métiers du secteur, voire attirer de nouveaux profils.
Tout comme j’ai la conviction que la valorisation de l’accompagnement et du soutien à la parentalité dans le champ de la petite enfance peut attirer de nouveaux profils de professionnels.
Et tout cela concerne évidemment aussi bien l’accueil collectif que l’accueil individuel. Il ne faut pas opposer les modes d’accueil, mais les articuler et surtout laisser aux parents la liberté de choisir celui qui lui convient le mieux. (…)
Je pense que si on reste obsédé par le nombre de places, on n’y arrivera pas. Il faut, en revanche, par ce SPPE, apporter une diversité de réponses aux besoins d’accueil des parents. Et que ces réponses innovantes et multiples (amplitudes horaires, accueil occasionnel, itinérance, etc.) s’inscrivent aussi dans un continuum de parentalité.
Si nous restons à la surface des choses, on en restera au compteur. Or, la philosophie du SPPE est tout autre. Il s’agit de donner un maximum de chances à tous les enfants de moins de trois ans, c’est augmenter les chances d’insertion professionnelle des parents. Et plus on ira chercher de la spécificité, plus on ira vers une offre qualitative et innovante, plus et mieux le SPPE se déploiera.

> Le soutien à la parentalité, c’est à tout âge, en tout lieu, et pour les toutes les familles de toutes les classes sociales. L’accompagnement à la parentalité se doit d’être universel, il faut plus de lieux pour cela avec une diversité de profils de professionnels très large. Mais, bien sûr, un soutien spécifique pour les parents rencontrant des difficultés particulières ou en situation d’extrême fragilité reste utile et nécessaire.
Je souhaite qu’on réussisse à changer les regards sur le besoin d’être accompagné. Il faut déculpabiliser les parents ! Tous, à un moment donné, peuvent avoir besoin d’un conseil, d’un échange, d’un soutien. Parce que dans un parcours de parent, le doute est omniprésent.

> Le rôle des professionnels de l’accueil du jeune enfant n’est pas exclusivement de faire grandir les enfants, mais bien aussi d’accompagner leurs familles. Donc, par exemple, de prendre le temps de discuter avec les parents quand ceux-ci en ressentent le besoin, qu’il s’agisse du sommeil, de l’alimentation ou encore des écrans par exemple. Je pense aussi qu’il faut imaginer dans les crèches, les PMI, etc., des espaces d’accueil pour que les parents se sentent à l’aise et en confiance pour échanger avec les professionnels, tant ce sont des lieux très privilégiés du soutien à la parentalité. Par ailleurs, une multitude d’informations de qualité peuvent être transmises via l’affichage.

> Depuis le rapport « A la recherche du temps perdu », il y a eu une prise de conscience générale sur les dangers d’une surexposition aux écrans.
Une certitude : il ne faut pas exposer un enfant aux écrans entre 0 et 3 ans. En tout cas, pas de façon répétée et régulière. Dédramatisons également : un parent qui fait une Visio, de temps en temps, avec son enfant parce qu’il en est éloigné, ne le met pas en danger !
Mais, il y a des lieux conçus pour les enfants (lieux d’accueil, salles d’attente de pédiatres, espaces aménagés dans les gares, etc.) et ces lieux-là doivent être exemplaires et apporter des alternatives aux écrans (aménagements spécifiques, jeux, livres etc.)
C’est en réflexion, mais oui, personnellement, je suis favorable à ce que, dans ces lieux les écrans soient interdits. Cela pose un cadre. Mais cela ne signifie pas que j’accuse les professionnels de l’accueil du jeune enfant !

> Aux professionnels de la petite enfance qui se sentent, en ce moment, un peu abandonnés de dis deux choses. Avec ma casquette de maman : merci. Ce sont les premières personnes que l’on voit le matin et les premières que l’on a envie de retrouver le soir pour savoir comment s’est passé la journée. Ils ont une place immense dans nos vies.
Avec ma casquette de haute-commissaire : les professionnels de la petite enfance peuvent et doivent prendre la place légitime qui est la leur. Nous devons accompagner la reconnaissance et la valorisation de ces métiers et de ceux qui les exercent. Et ce, en montrant leur qualité professionnelle et la qualité de nombreux projets d’accueil innovants.