jeudi 30 septembre 2010

Actualités du Centre – Allemagne – Angela Merkel critiquée pour son centrisme


La CDU (Union chrétienne-démocrate) allemande s’était quelque peu éloignée du centre de la vie politique, où se trouve ses racines, ces dernières années, notamment sous la pression toujours forte de son parti «frère», la CSU (Union chrétienne-sociale) bavaroise, traditionnellement beaucoup plus à droite. Mais, la radicalisation d’une partie de ses militants menace maintenant la Chancelière, Angela Merkel, avec la possible création d’un parti de droite qui, selon les sondeurs, pourrait récolter environ 20% des voix. La droite du parti reproche en effet au gouvernement une politique trop modérée en matière d'immigration, de service militaire, de baisses d'impôts, d'énergie nucléaire. Sans oublier une tendance révisionniste à propos de la responsabilité de l'Allemagne dans le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale… Cette radicalisation de la droite de la CDU est à mettre en rapport avec la montée de l’extrême-droite dans l’ensemble de l’Europe sur fond de problèmes économiques et sociaux exacerbés par la récente crise économique et un taux de chômage important.

mercredi 29 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Nicolas Sarkozy ne considère pas le Centre comme un partenaire mais comme un réservoir de voix


Selon Jean-Pierre Raffarin qui est devenu le spécialiste des confidences élyséennes à défaut d’avoir l’oreille du président, Nicolas Sarkozy «exclut toujours une candidature venant du centre droit de la majorité» estimant que l’union au premier tour fait la victoire au second car elle crée une dynamique. Mais cette volonté de torpiller une candidature centriste regroupant toutes les composantes du Centre (notamment avec le leurre Jean-Louis Borloo mais également en légitimant les ambitions de François Bayrou), montre le peu d’estime qu’il accorde aux centristes, considérant que ceux-ci sont uniquement un réservoir de voix mais pas un réel partenaire.

mardi 28 septembre 2010

Actualités du Centre – France – François Bayrou veut être le centre du Centre… mais pas se limiter à celui-ci


Lors des universités de son parti, François Bayrou a poursuivi sa stratégie de recentrage afin d’occuper l’espace politique du Centre après avoir pris acte de son échec à mettre sur pied une coalition de centre-gauche avec une partie du Parti socialiste. Dès lors, le président du Mouvement démocrate n’hésite plus à dire qu’il n’existe pas de centre-gauche, ni de centre-droit, deux excroissances de la Gauche et de la Droite, selon lui, mais seulement un Centre où, bien entendu, il se trouve et se trouve le seul légitime à y être. Il explique même qu’il est au centre du Centre, ce qui fera sourire ceux à qui il avouait, il y a quelques mois, qu’il n’avait jamais été centriste et qui cherchait désespérément un terme pouvant remplacer «centre» afin de s’y identifier…

Pour autant, François Bayrou sait qu’il ne pourra être un point de ralliement s’il ne pratique pas l’ouverture. C’est ainsi qu’il déclare qu’il ne se limitera pas à l’espace du Centre mais cherchera à agréger autour de lui, dans son ambition présidentielle, tous ceux qui le souhaitent, à droite et à gauche de l’échiquier politique. Il a ainsi affirmé que «notre idée n'est pas de se limiter au centre. Notre mouvement part du centre pour rassembler plus largement parce que les problèmes du pays exigent beaucoup de compréhension et d'ouverture. (…) On a le droit d'avoir un cheminement dans la droite républicaine ou à gauche. Nous disons aux uns et aux autres vous n'êtes pas des ennemis. Quand il s'agit de faire des choses très importantes pour notre pays, on peut travailler ensemble».

lundi 27 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Jean Arthuis: «La conscience du Centre et de son indépendance a encore des marges de progression»


Jean Arthuis, le président de l’Alliance centriste, a déclaré, lors de sa participation à l’université d’été du Mouvement démocrate, qu’il voulait participer à la refondation du Centre qui ne pouvait se faire que dans l’indépendance. Pour lui, «la conscience du centre et de son indépendance a encore des marges de progression». De ce point de vue, il a rappelé que les alliances à gauche (Mouvement démocrate) et à droite (Nouveau Centre) ne pouvaient être des données intangibles si le Centre veut être indépendant et faire passer son message politique. En revanche, les discussions avec la Droite et la Gauche doivent se faire sans exclusive pour former des alliances en vue de gouverner le pays. Il s’est également réjouit du recentrage de François Bayrou et a demandé aux dirigeants du Nouveau Centre une plus grande indépendance vis-à-vis de l’UMP.

dimanche 26 septembre 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella – Le Centrisme comme antidote à l’autonomisation individuelle irresponsable dans une société éclatée


Ceux qui croient que nous vivons dans une société de citoyens libres et responsables n’ont pas (encore) compris et pris la mesure de toute la force destructive de l’autonomisation égocentrique assistée irresponsable qui mine lentement les fondements des démocraties représentatives depuis des décennies. Une autonomisation qui est peut-être même une tare originelle de celles-ci si l’on se rappelle les craintes d’Alexis de Tocqueville à ce propos dès son voyage aux Etats-Unis au milieu du XIX° siècle où il prédisait une dissolution du lien social face à la montée des revendications égalitaires par un usage perverti de la liberté. Une autonomisation égocentrique assistée irresponsable qui, quoiqu’il en soit et au fil des ans, a pris une ampleur de plus en plus grande et qui pose un véritable dilemme à la société démocratique: doit-elle limiter la liberté individuelle qui est à la base de sa légitimité afin de refonder un lien social et ainsi «rerésponsabiliser» l’individu?
Aujourd’hui, la société démocratique n’est pas cette entité produisant un lien social fort qui permettrait de lier harmonieusement liberté et responsabilité (sans parler de la solidarité et de la tolérance) et de faire de ses membres des personnes (c’est-à-dire des individus libres, responsables, dotés de droits et de devoirs et réunis par un lien social). Elle ressemble plutôt à une myriade de groupements d’intérêts particuliers, formés de consommateurs insatisfaits et gérés difficilement par une organisation étatique dont les dirigeants pour garder ou conquérir le pouvoir s’engagent à gérer les désirs matériels éphémères de clientèles diverses, se réunissant autour d’intérêts partagés sans pour autant vouloir s’unir par un destin commun. Certains nomment ce phénomène «hypermodernité», d’autres, «post-modernité». Peu importe son appellation contrôlée ou non, la réalité s’impose et pose plus de questions qu’elle n’en résout.
Revenons sur ce concept de groupement de consommateurs insatisfaits. Celui-ci est un effet pervers de la démocratie qui a poussé à son paroxysme les demandes autonomistes, consuméristes et revendicatives (notamment les «droits à») des individus, sur fond d’explosion d’une communication globale vantant la satisfaction des désirs matériels comme réussite existentielle.
Cet effet pervers permet aux tendances égoïstes et égocentriques des êtres humains de transformer la société en une sorte de syndicat de groupes revendicatifs où le droit de chacun de leurs membres prend toujours le pas sur leurs devoirs individuel et collectif, ramenant le lien social à un simple contrat commercial où le fait de faire partie d’une communauté donne des droits et des avantages sans pour autant demander en retour des devoirs et des responsabilités à hauteur égale. Ici, on ne parle évidemment pas de l’appareil répressif de l’Etat qui peut même être de plus en plus prégnant dans un phénomène d’autonomisation égocentrique assistée irresponsable croissante mais de la relation politique entre l’individu et la communauté dans laquelle il vit.
L’Etat n’est pas la victime de ce mouvement. Pire, il l’a accompagné car, comme nous le savons depuis des lustres, du pain et des jeux permettent de contrôler efficacement des individus qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez (leur intérêt immédiat et égoïste) au grand soulagement de la machine administrative qui n’a pas à faire autre chose que transformer la société en un mélange de grande surface et de parc d’attraction pour pérenniser son pouvoir.
Le problème fondamental dans cette situation est qu’elle s’est établie en se servant de la liberté et de l’égalité, les deux fondements des démocraties libérales. Ce n’est pas que la liberté et l’égalité portent en elles forcément les dérives qui amènent à cette réalité que nous venons de décrire mais elles le permettent si ceux qui ont en charge de faire fonctionner la société choisissent cette voie qui est la plus simple et la plus rentable à court et moyen terme mais qui sape les fondements de la démocratie libérale au long terme. Et l’on sait aussi depuis longtemps que la facilité tient malheureusement lieu de principe de gouvernement des êtres humains.
Car si la liberté appelle la liberté, si l’égalité appelle la l’égalité, c’est-à-dire que l’appel d’air créé, comme le prévoyaient les adversaires de la démocratie, amène une liberté et une égalité débridée, la notion de responsabilité est le médiateur qui doit empêcher ces dérives. Or c’est bien l’absence de cette responsabilité qui détruit la démocratie représentative et la remplace en un supermarché et une superfoire des droits et des désirs.
La société ne peut être ce vaste bazar où le citoyen, devenu uniquement consommateur, en recherche constante d’assouvissement de ses désirs matériels, viendrait y piocher ce qu’il veut sans avoir d’obligations en retour. Néanmoins, la société ne peut, non plus, être un carcan qui empêche l’individu de se réaliser et réaliser ses projets de vie au nom d’une appartenance à une communauté qui restreindrait son aspiration naturelle à vivre une vie pleine et personnelle.
De même, l’individu ne peut demander à la société de lui garantir ses désirs au nom d’une sécurité (dans tous les domaines) et d’une égalité. Mais la société ne peut abandonner son rôle sécuritaire et de solidarité pour permettre le développement le plus harmonieux possible de l’individu.
En outre, si la société demande à l’individu d’avoir des obligations envers elle, c’est aussi parce qu’elle a des obligations envers lui. Une société ne peut uniquement demander à l’individu de justifier son appartenance à la communauté, elle doit également justifier sa demande. Comment, dès lors, marier harmonieusement, ces deux demandes légitimes, la volonté des individus d’avoir une autonomie croissante et la nécessité de l’existence d’un lien social qui ne soit pas aliénant?
Devant ce dilemme, c’est ici que le Centrisme entre en scène.
Pourtant, pourquoi le Centrisme pourrait être un antidote à ce processus d’autonomisation égocentrique assistée irresponsable qui semble irréversible sans pour autant revenir à une récession dans son autonomie? Une question d’autant plus pertinente, qu’au fil des ans, le Centre a participé à la lente montée en puissance de ce délitement du lien social en confondant, comme les autres mouvances politiques de droite et de gauche, individualisme responsable et autonimisation irresponsable. Cependant, c’est bien la notion essentielle pour le Centrisme du juste équilibre qui permet de résoudre en douceur cette équation a priori insoluble. Elle est, en effet, la seule qui propose de prendre en compte cette volonté de l’individu d’être autonome tout en remettant, à la fois, de la responsabilité et du sens dans l’existence de chacun et dans le vivre ensemble.
Le juste équilibre ne demande pas un retour en arrière que certains prônent vers une réhabilitation de l’autorité et d’une communauté castratrice de l’émancipation individuelle. Il ne milite pas non plus en faveur d’une hypothétique libération totale de l’individu du lien social dans une mondialisation sans âme où chacun serait une sorte d’entité indépendante ne fonctionnant que sur la base de son intérêt immédiat au détriment de toutes les autres intérêts et advienne que pourra... Le juste équilibre veut promouvoir un individu responsable capable de prendre son avenir en main mais en même temps de participer activement au futur commun de l’humanité tout entière (et évidemment de sa communauté d’appartenance).
Mettre l’humain au centre de ses préoccupations dans une vision humaniste où il est la raison et la cause de tout n’est pas de faire de cet humain un être irresponsable et mu uniquement par une satisfaction immédiate de ses envies mais de lui permettre de bâtir sa vie pour que celle-ci soit la meilleure possible dans une communauté où tous les autres membres ont le même droit, ce qui lui impose des obligations et d’être responsable. Personne ne dit que cela sera facile. Mais personne ne dit que c’est impossible!

samedi 25 septembre 2010

Une semaine en Centrisme - Jean Arthuis au centre de toutes les convoitises politiciennes doit tenir bon la barre de la refondation du Centre


En avril dernier, j’écrivais ici même que «l’attention portée à Jean Arthuis est de bon augure pour la refondation centriste et prouve qu’il a bien une place centrale dans celle-ci. Néanmoins il ne faudrait pas qu’il se fasse phagocyter par des entreprises qui ressemblent parfois à des ambitions personnelles ou qui sont lancées pour récupérer uniquement cette légitimité à des fins électoralistes». Les derniers événements montrent que les volontés de s’approprier le leader de l’Alliance centriste sont de plus en plus nombreuses et la pression de plus en plus forte pour qu’il adoube un leader.

Au-delà d’un homme politique qui est demeuré fidèle à ses engagements centristes, c’est bien sa position centrale dans la refondation du Centre qui fait de lui l’élément incontournable de toute légitimité centriste. Invité et toujours présent dans les réunions des diverses composantes du Centre, chacune de celles-ci expliquent bien que s’il est là, à leurs côtés, c’est qu’il cautionne évidemment leur légitimité de représenter le «vrai Centre».

Rien n’est simple et le danger de la récupération politicienne est constant. L’entreprise de Jean Arthuis avec son parti Alliance centriste de réunir tous les centristes est bien saluée par tout centriste réel ou déclaré. Mais le discours est rarement suivi d’initiatives concrètes et le fait de s’être exhibé avec Jean Arthuis suffit pour réclamer son certificat de «vrai centriste refondateur».

De ce point de vue, l’Alliance centriste et Jean Arthuis souffrent d’une image réductrice véhiculée par les médias et accréditée par les autres composantes du centrisme qui ne souhaitent pas qu’ils prennent une plus grande importance, celle d’un parti et d’un homme dont le seul but est de prêcher l’union. Dès lors, dès que l’on entre dans le débat politique, l’Alliance centriste est marginalisée voire inexistante et Jean Arthuis est présenté comme le président de la commission des Finances du Sénat et non comme le président d’un parti politique.

Plus grave pour le combat que mène Jean Arthuis est le danger ultime qui le menace lui et son parti. S’il décide, aujourd’hui, de rejoindre l’un ou l’autre camp centriste, il signera, dans le même temps, la disparition de l’Alliance centriste et sera immédiatement marginalisé, son «utilité» devenant nulle pour tous ceux qui tentent actuellement de le récupérer.

Ainsi, la seule issue possible pour lui et ses amis est de faire de l’Alliance centriste l’unique point de fixation de la refondation centriste en développant les initiatives dans ce sens, proposant concrètement la création d’une nouvelle formation politique d’union et véhiculant un discours politique beaucoup plus structuré.

Dans le même temps, Jean Arthuis doit continuer sur la voie qu’il s’est tracé, aller apporter la bonne parole de la réconciliation et de la refondation du Centre partout où on le demande. Mais il doit absolument éviter de servir la soupe et d’alibi. C’est sa crédibilité, celle de l’Alliance centriste mais aussi celle du Centre et, au-delà, la possibilité pour la France d’avoir un Centre fort pour réellement gouverner et remettre le pays sur les bons rails qui est en jeu. Pour l’instant, il s’en tire bien mais les chausse-trappes seront de plus en plus nombreuses sur son chemin. Heureusement, le combat en vaut la peine.

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

jeudi 23 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Hervé Morin: «il y a une famille centriste en France et nos valeurs ont un écho important dans la population»


Dans une interview au quotidien régional Nice-Matin, à l’occasion des journées parlementaires du Centre qui se sont déroulées en début de semaine à Nice, Hervé Morin, président du Nouveau Centre et candidat quasi-déclaré aux prochaines présidentielles revient sur sa vision du Centrisme. Extraits.

Serez-vous le candidat du Nouveau centre en 2012?

La question de la présidentielle se posera à l’automne 2011. Ce que je sais, c’est qu’il y a une famille centriste en France et que nos valeurs ont un écho important dans la population, comme l’ont toujours démontré les scores obtenus par les candidats centristes sous la Ve République. Ce que je veux, c’est que la famille politique à laquelle j’ai toujours appartenu et qui s’appelait l’UDF, puisse porter son message.

Pourquoi autant de personnalités politiques à vos journées parlementaires?

Chacun est conscient que l’expression politique de la majorité ne peut se résumer à un seul parti. Je n’ai jamais cru au parti unique à droite qui ne correspond pas à la culture politique de notre pays et qui ne permet pas l’expression de la diversité de la société française.

Aujourd’hui, qu’est-ce qui vous sépare de François Bayrou?

Le socle des valeurs centristes qui était le nôtre, nous amène à passer un accord avec la droite au second tour. Aujourd’hui, Bayrou vous explique qu’il est au milieu de nulle part. En 2007 nous faisons un magnifique score mais il refuse la logique d’une alliance au second tour. Pire puisque pour lui, c’était ni Ségolène Royal ni Nicolas Sarkozy, mais surtout pas Sarkozy! Là, il rompait avec la tradition de la famille UDF et partait dans un cheminement qui est le sien.

Que pensez-vous du rapprochement Bayrou-Villepin?

Récemment, François Bayrou estimait que la candidature de DSK était une bonne chose pour passer un accord de second tour avec le MoDem. Aujourd’hui, c’est Villepin. Je rappelle tout de même que nous avons voté la censure avec François Bayrou à la tribune, lorsque Dominique de Villepin était Premier ministre. C’est une stratégie au jour le jour.

mercredi 22 septembre 2010

Actualités du Centre – Pour Jean-Luc Bennhamias, le Mouvement démocrate «n'est pas destiné à s'inscrire dans le Centrisme»


Alors que François Bayrou réaffirme depuis plusieurs mois qu’il se situe au centre de l’échiquier politique et qu’il est du Centre, les propos tenus par un de ses fidèles lieutenants, Jean-Luc Bennhamias, font un peu désordre au moment où le Mouvement démocrate a besoin de récupérer un électorat centriste en vue des prochaines élections présidentielles et législatives. Celui-ci a déclaré dans une interview au Journal du Dimanche que le Mouvement démocrate n’est pas destiné à s’inscrire dans le Centrisme qui, d’ailleurs n’a plus de raison d’être aujourd’hui… Extraits.

Vendredi prochain, l'université de rentrée du Modem s'ouvre à Giens (Var). Depuis plusieurs semaines, l'espace politique entre le PS et l'UMP est en pleine effervescence, des formations comme celles d'Hervé Morin ou de Jean-Louis Borloo tentant de se démarquer. Le Modem doit-il redéfinir sa place dans le paysage politique?

Certes, François Bayrou et une partie des cadres du Modem sont issus de feu l'UDF. Mais le Modem n'est pas destiné à s'inscrire dans le centrisme au sens traditionnel du terme. En tant qu'ancien Vert, j'en suis la preuve vivante. Certes, nous avons essuyé des aléas électoraux et difficiles. Nous en avons modestement tiré les enseignements. Mais cela ne modifie en rien le projet de départ qu'est le Modem: constituer une alternative capable de faire bouger les lignes.

Le centrisme est mort selon vous?

Il n'a en tout cas plus de raison d'être aujourd'hui. J'ai entendu Jean Arthuis ou François Sauvadet entamer une réflexion sur une nouvelle force centriste. Le sujet sera certes évoqué lors de notre université de rentrée, mais ne nous leurrons pas: nous n'allons pas reconstruire l'UDF. Il suffit d'écouter le discours de ceux qui ont migré vers l'UMP. Le Nouveau centre va dans tous les sens, Hervé Morin ayant du mal à synthétiser son mouvement.Jean-Louis Borloo possède une aura, mais il est davantage associé, aux yeux de l'électorat, à l'UMP qu'à son Parti radical.

Actualités du Centre – Grande Bretagne – Les Libéraux-démocrates en berne dans les sondages depuis leur participation au gouvernement conservateur


Depuis leur alliance avec les conservateurs pour occuper le pouvoir en Grande Bretagne, où leur leader, Nick Clegg, est vice-premier ministre, les libéraux-démocrates ont du mal à convaincre leurs troupes de l’intérêt de cette alliance et, plus grave, à convaincre l’opinion publique.

Le positionnement des libéraux-démocrates est au centre-gauche et parfois même plus à gauche que le new labour et sa «Third way» (troisième voie) quand celui-ci était au gouvernement (une gauchisation des travaillistes depuis leur défaite aux législatives étant néanmoins en cours). Du coup, leur présence au gouvernement en compagnie des conservateurs a dérangé plus d’un militant d’autant que la politique d’extrême austérité mise en œuvre par David Cameron, le Premier ministre tory, et nécessaire afin que le pays ne sombre pas dans une grave crise économique, n’est évidemment guère populaire dans l’électorat des libéraux-démocrates composé en partie de travaillistes déçus. Ainsi, dans les sondages, le parti n’obtient plus que 13% d’intentions de votes après un pique de 30% pendant la campagne électorale 2010.

Néanmoins, les leaders libéraux-démocrates ne souhaitent pas changer de ligne et demandent à la base du parti d’attendre encore un peu pour analyser les résultats d’une politique qui vient d’être mise en œuvre. Nick Clegg a ainsi déclaré qu’il s’agit «d'un marathon, pas d'un sprint. Nous sommes condamnés en tant que gouvernement à prendre des décisions très, très difficiles pour assainir les finances publiques», ajoutant qu’il fallait «garder son sang-froid, miser sur le long terme et voir les bénéfices de notre action après un certain temps». Reste à savoir si le parti gardera espoir et son unité si la situation ne s’améliore pas dans les mois à venir.

mardi 21 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Jean Arthuis: le Centre «n’est pas uniquement le centre-droit»


Dans une interview au quotidien Libération, Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste, estime que le Centre n’est pas un appendice de la Droite. De même, il estime que les centristes devront négocier avec la Droite et la Gauche si leur candidat ne parvient à se qualifier pour le second tour des présidentielles de 2012.

Le rassemblement de la famille centriste doit-il aboutir à une seule candidature à la présidentielle de 2012?

Cela doit en être la conséquence naturelle. Mais avant d'arriver à cette candidature unique, les centristes doivent mettre en forme leur projet avec une dimension programmatique et des lignes d'action. Il doit aussi porter une certaine idée de la gouvernance, de son éthique, de son style et de sa méthode.

Qui serait alors le mieux placé pour défendre un tel projet devant les électeurs?

Le préalable est d'abord que nous nous rassemblions, que nous parvenions à mettre un terme à cette évaporation du centre qui nous a brimés depuis dix ans maintenant. Il y a aujourd'hui urgence à ce rassemblement car la voix du centre est inaudible. Or je constate que quand les Français expriment majoritairement sondage après sondage leur souhait de changer de gouvernement, ils considèrent dans une même proportion qu'une alternance ne changera rien. C'est dire s'il y a urgence et nécessité pour le centre à proposer un autre projet politique, une véritable alternative. Le moment venu, les centristes devront entendre ceux d'entre eux qui sont candidats à la présidentielle et choisir le plus apte à porter ce projet devant les Français.

Pour départager les candidats, faut-il organiser des primaires chez les centristes?

Je le souhaite. Si nous parvenons à nous rassembler en vue des prochaines échéances de 2011 - les cantonales en mars et les sénatoriales en septembre - il est très important que tous les centristes se retrouvent, refondent leur famille, désignent des candidats à ces deux scrutins et évitent des confrontations de candidats centristes.

Comment organisez des primaires entre des candidats issus de différentes formations politiques ?

L'identité et la force de l'ancienne UDF, c'était de concilier la liberté et la solidarité qui restent les deux moteurs et les deux valeurs du centre. C'était aussi son engagement européen. Il y avait, au sein de l'UDF, une grande diversité mais quand venait le temps de l'élection, un seul candidat représentait la famille. Il faut en revenir à cet état d'esprit. A cet égard, le temps est venu de se préoccuper du devenir de l'UDF mise en sommeil pour trois ans à la veille du congrès fondateur du Modem le 30 novembre 2007 à Villepinte.

Hervé Morin pourrait incarner la famille centriste en 2012?

Je pense d'abord qu'il nous faut réaffirmer ensemble que nous sommes le Centre. Le Centre et pas uniquement le centre droit. Nous devons être tout le Centre. Le Nouveau Centre peut se revendiquer comme une des parties du centre mais il doit se montrer attentif à ne prononcer aucune exclusive.

A vos yeux, François Bayrou reste un candidat centriste?

Il appartient incontestablement à la famille centriste. Il y a eu un moment d'incompréhension entre nous. J'observe avec intérêt que, depuis quelque temps, il se recentre.

Est-ce que Dominique Strauss-Kahn pourrait rallier les voix des électeurs centristes?

Dominique Strauss-Kahn appartient à la famille socialiste que je sache. Mais au soir du premier tour, si le candidat centriste ne parvient pas à se hisser au second tour, celui qui aura porté nos couleurs devra entrer en négociation avec les deux candidats en lice comme ça se fait en Allemagne et en Grande-Bretagne.

© 2010 Libération

Actualités du Centre – Etats-Unis – Michael Bloomberg se veut le promoteur du Centre aux Etats-Unis


Michael Bloomberg, le maire de New York, tente de ramener la politique américaine vers le Centre. Ainsi, celui qui, après avoir été démocrate puis républicain, se présente désormais comme un «indépendant» (étiquette sous laquelle il a été élu pour un troisième mandat de maire en 2009), a décidé de soutenir un certain nombre de candidats aux élections de mi-mandat qui vont avoir lieu en novembre et qui vont renouveler un tiers du Sénat et la totalité de la Chambre des représentants.

Alors que les républicains ont décidé de cliver à l’extrême la politique et que les démocrates libéraux (de gauche) ont décidé de leur répondre, face à ce défi de l’extrémisme et à la montée en puissance du mouvement des «Tea parties», Michael Bloomberg, dont certains le voient être candidat à la présidentielle de 2012, se positionne encore plus au centre de l’échiquier politique en promouvant le compromis qui est, selon lui, de plus en plus rare dans le monde politique américain.

lundi 20 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Pour François Sauvadet, «Les centristes doivent se rassembler pour peser davantage au Parlement»


Dans une interview au quotidien Le Figaro et alors que débutent à Nice les journées parlementaires du Centre, François Sauvadet, président du groupe Nouveau Centre à l’Assemblée nationale estime que les élus centristes doivent se rassembler pour avoir plus de pouvoir dans les débats parlementaires. Par ailleurs, il tacle à nouveau la candidature d’Hervé Morin, le président de son parti, à l’élection présidentielle en estimant qu’il est trop tôt pour en parler. Extraits

Quel message voulez-vous adresser, à l'occasion de vos journées parlementaires?

Les centristes doivent se rassembler pour peser davantage au Parlement dans les débats. Pour assurer l'avenir du pays et le succès de la majorité à l'élection présidentielle, l'UMP et les centristes doivent marcher ensemble, dans le respect de leurs différences. Je suis convaincu que si on nous avait écoutés, on aurait pu éviter certaines erreurs. Je pense à la taxe carbone, légitimement retirée faute d'avoir été proposée au plan européen, mais qui a causé beaucoup de dégâts en milieu rural. Je pense aux niches fiscales, que nous proposions de revoir dès le premier budget 2007. Avec le groupe de l'Union centriste du Sénat, Nicolas About et Jean Arthuis, nous voulons aussi porter l'idée de justice. Nos deux groupes redéposeront des amendements de suppression de l'ISF, qui est un mauvais impôt, de suppression du bouclier fiscal, qui est une mauvaise réforme, et de création d'une tranche supplémentaire d'impôt sur le revenu.

Le président du Nouveau Centre, Hervé Morin, sera-t-il votre champion en 2012?

Ce n'est pas le sujet du jour. Nous avons plusieurs grands rendez-vous: la réforme des retraites, celle des collectivités territoriales, le budget 2011, la réforme de la dépendance… pour moi, le temps de l'élection présidentielle n'est pas venu. Il aura lieu en son temps, et selon moi pas avant septembre 2011. Travaillons à un projet et on verra qui le conduira avec tous ceux qui, au gouvernement, ont choisi de ne pas être sur le banc de touche à commenter le match. Le temps est aujourd'hui à l'action pour réussir les réformes face à une gauche qui se radicalise et qui joue une carte dangereuse, celle de dire aux Français: «Dormez tranquilles, tout va s'arranger avec le retour de la croissance.» C'est un leurre!

Craignez-vous les tentatives de débauchage des députés villepinistes pour créer un groupe autonome à l'Assemblée?

Dominique de Villepin, centriste? Je me marre! L'homme du contrat première embauche, qui s'est mis à dos les jeunes, devenu centriste? Ce n'est pas sérieux. Villepin est un opposant à Nicolas Sarkozy, et François Bayrou, l'aventurier de l'Arche perdue, a emprunté la même voie de l'opposition systématique. Leur alliance relève de l'opportunité politique. C'est le mariage de la carpe et du lapin.

© 2010 Le Figaro

Actualités du Centre – France – Pour Jean-Louis Borloo, le Centre est «aussi une attitude»


Dans une interview au quotidien Les Echos, Jean-Louis Borloo, président du Parti radical évoque ce qu’il entend par Centre et centriste. Extraits

Qu'est-ce que les centristes peuvent apporter au pays?

Le centre regroupe plusieurs familles de pensées, mais c'est aussi une attitude. Le centriste est quelqu'un qui accepte la complexité d'un monde en pleine mutation, qui l'analyse en profondeur et mobilise les forces vives. Nous ne sommes pas dans la petite phrase, l'anathème ou le slogan!

La présidentielle se jouera-t-elle au centre?

La présidentielle se jouera avant tout sur une vision stratégique qui correspond aux extraordinaires opportunités de la mutation du monde. Pour le moment, cette mutation est subie alors que c'est une chance. J'y crois profondément et j'y travaille vraiment.

Si le chef de l'Etat vous propose Matignon, que répondrez-vous?

Je ne réponds pas aux questions qui ne sont pas posées.

dimanche 19 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Hervé Morin tente de marginaliser les tentatives de refondation du Centre


Alors que sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 ne suscite guère de mouvement populaire, ni d’adhésion dans son propre camp, plus grave, dans sa propre formation politique où de nombreuses voix demeurent dubitatives quand à celle –ci, voire même hostile, le président du Nouveau Centre, dans une interview au Journal du Dimanche, tente de reprendre la main en marginalisant les autres acteurs du Centre qui essaient de rassembler les centristes sous leurs bannières respectives. Extraits.

Que vous inspire l’appel de Dominique de Villepin au rassemblement des centristes?

Voilà Bonaparte qui devient centriste! Oui aux rassemblements d’idées, aux convergences de projets, mais non aux attelages d’ambitions personnelles que nous propose Villepin: une alliance avec Bayrou alors que celui-ci avait voté la censure contre lui en 2006; une alliance avec Dupont-Aignan, farouche anti-européen. Quand on pense qu’il y a quinze jours, Bayrou se félicitait d’une candidature de Dominique Strauss-Kahn pour une alliance de second tour!

N’empêche qu’ils prennent de l’espace…

Les choses se clarifieront d’elles-mêmes et nous verrons bien qui sera sur la ligne de départ le moment venu.

Vous y serez?

Le moment n’est pas encore venu de dire qui portera nos couleurs. Mais ce que je sais, c’est qu’il y aura un candidat centriste en 2012.

L’initiative de Jean-Louis Borloo de rassembler les centristes à Lyon il y a quinze jours a été comprise comme une manière de torpiller votre éventuelle candidature…

Des réunions comme celle-là, il y en a eu et il y en aura beaucoup. Lors de nos journées parlementaires, nous recevrons, avec François Sauvadet, Jean-Louis Borloo, Jean Arthuis, Michel Mercier, Jean-Louis Bourlanges et bien d’autres. Cela dit, discuter, c’est bien, mais définir puis décider collectivement, entre centristes, une stratégie politique, c’est autre chose. Pour moi, un seul critère compte: la capacité à se confronter aux électeurs pour défendre ses valeurs et son projet lors d’une élection.

Mais le porte-parole de votre parti, Maurice Leroy, souhaite une candidature Borloo à la présidentielle?

A notre congrès de Tours, il se déclarait favorable à une candidature d’Hervé Morin, il y a trois semaines à Lyon à celle de Jean-Louis Borloo, et jeudi dernier sur LCI à une candidature unique de Nicolas Sarkozy… Cela dit, c’est un ami très proche sur lequel je sais pouvoir compter.

Faudra-t-il, comme le propose le sénateur Jean Arthuis, des primaires au centre?

Des primaires avec qui? Elles n’auraient de sens qu’entre des candidats issus d’une formation centriste autonome et dont l’expression politique se situe clairement dans le cadre d’une alliance avec un parti de droite, comme c’est le cas au Nouveau Centre.

Cela exclut donc de fait Jean-Louis Borloo?

Que Jean-Louis nous rejoigne dans une nouvelle configuration de la famille centriste!

© 2010 Journal du Dimanche

Actualités du Centre – France – François Bayrou ne semble pas croire à l’initiative de Dominique de Villepin de créer un groupe avec lui à l’Assemblée


Le président du Mouvement démocrate, François Bayrou, ne croit pas à la volonté de Dominique de Villepin de créer un groupe indépendant de l’UMP à l’Assemblée nationale auquel il pourrait se rallier. Il a ainsi qualifié l’initiative de l’ancien premier ministre de Jacques Chirac de «purement hypothétique». En outre, il a qualifié la volonté de Jean-Louis Borloo de réunir les centristes sous ses couleurs de «blague» en ajoutant que «Jean-Louis Borloo, comme d'autres, a essayé de réunir des gens pour soutenir Nicolas Sarkozy. C'est ce qu'il a dit dans son discours. Et bien, nos buts ne sont pas les mêmes. Jean-Louis Borloo dit: ‘mon camp, c'est la droite’, moi, mon camp, c'est le centre. Il pense que le centre, c'est la droite et c'est une différence fondamentale que j'ai avec tous ceux-là».

vendredi 17 septembre 2010

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella - La France ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens mais elle peut les augmenter!


Dans le débat sur la rigueur et sur la maîtrise des déficits, le discours dominant semble être que la France, ne pouvant vivre au-dessus de ses moyens, est condamnée à un certain déclin et même à un déclin certain. Or, c’est exactement le contraire qui doit être à la base d’une politique rigoureuse dont un des axes est de maîtriser les dépenses publiques. Il s’agit de redonner les moyens à la France afin qu’elle puisse éviter le déclin qui se dessine à cause d’un laxisme politique au cours des dernières décennies. Seule une politique responsable en la matière peut permettre au pays de repartir sur des bases saines. Une politique prônée et voulue par les centristes.

En aucun cas, une telle politique ne signifie que l’on ne peut, dans le même temps, réorienter les capacités publiques et privées de la France vers l’innovation et la mise en place d’une économie du XXI° siècle, capable de se mesurer aux défis de la mondialisation (et non en les niant). Si ce n’était pas le cas, une politique de rigueur et de maîtrise de la dépense publique ne serait qu’une vision étriquée et comptable du politique qui conduirait inévitablement à une profonde crise de confiance de la société française sans pour autant apporter une quelconque solution aux problèmes structurels et conjoncturels du pays.

On peut croire qu’en fermant les yeux la réalité n’existe pas et rêver. On peut aussi croire que l’on ne peut rien pour infléchir la réalité et s’empêcher d’espérer. Ces deux postures irresponsables et de renoncement conduisent soit à nier les efforts à faire (on le voit avec le problème de la retraite et, plus largement, des comptes sociaux du pays), soit à s’enfermer dans un repli sur soi qui aboutit à refuser la confrontation avec le réel parce que, soi-disant, tout ce qui se passe est inéluctable.

Pour éviter que l’une ou l’autre de ces visions ne paralysent la France, nous devons donc travailler à la rendre plus riche en augmentant ses moyens afin que les Français gardent leur niveau de vie et puissent, à terme, l’augmenter. Ecartons les politiques misérabilistes et les discours de renoncement pour prendre en main notre avenir et celui de nos enfants. Mais n’oublions pas que jamais rien n’est donné et qu’il ne suffit pas d’avoir un discours volontariste pour que la réalité se plie par miracle à nos désirs. Il faut se retrousser les manches et se préparer à une bataille, tout pacifique mais néanmoins rude afin d’inventer une société dynamique, innovante avec des Français qui ont envie de gagner.

Augmenter les moyens de la France, c’est faire les efforts nécessaires aujourd’hui afin d’en récolter les fruits demain. C’est ce que nous avons fait au sortir de la deuxième guerre mondiale avec la réussite que l’on connait. C’est ce qu’ont fait également l’Allemagne et le Japon. C’est ce que font l’Inde, la Chine et le Brésil et, un peu avant eux, la Corée du Sud.

Tout cela nous rappelle que rien n’est jamais donné définitivement. D’un côté comme de l’autre. Qui pouvait penser que la Grande Bretagne, de première puissance mondiale en 1900 allait décliner aussi rapidement au cours du XX° siècle? Qui pouvait penser, en retour, que ce qui apparaissait comme un déclin quasi-définitif de la Chine à l’aube du XX° siècle ne serait qu’une période difficile qui s’est achevée par un formidable retour, le grand bon en avant non pas celui catastrophique de Mao mais celui époustouflant de Deng Xiaoping, pour permettre à l’Empire du milieu de récupérer sa place en ce début de XXI° siècle (même s’il doit encore se consolider)?

Si l’on envisage les deux côtés, la morale à en tirer est que ceux qui se reposent sur leurs lauriers préparent leurs difficultés de demain et ceux qui se retroussent les manches construisent leurs réussites du futur. Mais cela nous rappelle aussi que rien ne se fera sans travail. Qu’on l’aime ou non…

mardi 14 septembre 2010

Une semaine en Centrisme – Rassemblement du Centre: le bal des hypocrites


Exister médiatiquement et se donner une espace politique pour le faire, tel est la recherche constante de nombreux hommes et femmes politiques qui se croient investi d’un destin national. C’est vrai partout dans le monde, c’est vrai en France. Et quel est, aujourd’hui, dans notre pays, un espace que l’on peut tenter de s’approprier? Le Centre.Ce Centre désuni et morcelé, ouvert à toutes les OPA faute de pouvoir se réunir.

Les deux dernières tentatives en date viennent de Jean-Louis Borloo et Dominique de Villepin, tous deux membres de l’UMP, qui n’en sont pas à leurs premières déclarations en la matière. Faut-il rappeler que monsieur Borloo a quitté l’espace centriste pour rejoindre sans remord aucun la Droite et que son Parti radical est aujourd’hui largement métissé avec des gens de droite (beaucoup) et des gens du centre (quelques uns) mais surtout avec des idées politiques assez indéfinissables. Faut-il rappeler que monsieur de Villepin se targue d’être un gaulliste chiraquien ce qui, rouvrons nos livres d’Histoire, n’a que peu à voir avec les idées centristes même si le Général de Gaulle fut un temps, au sortir de la Première guerre mondiale, un démocrate-chrétien. Car, à ce compte-là, Jacques Chirac fut un jour de gauche et François Mitterrand de droite (même si certains prétendent qu’il l’est toujours demeuré, même au Parti socialiste…).

Ce qui est le plus amusant dans les professions de foi centristes de messieurs Borloo et Villepin, c’est que celle du premier a pour but avoué de réunir les centristes pour supporter Nicolas Sarkozy et que celle du second a pour objectif de réunir les centristes pour abattre le même Nicolas Sarkozy. Le premier se verrait bien à Matignon comme Premier ministre de celui-ci alors que le deuxième, viré de Matignon par le même, se verrait bien à l’Elysée pour lui piquer son boulot!

Attendons encore un peu et nous verrons peut-être Bernard Tapie tenter lui aussi de récupérer l’espace centriste au nom des Radicaux de gauche comme l’a suggéré le président de ce parti dernièrement, Jean-Michel Baylet. Ici, les choses se compliqueraient quelque peu pour notre compréhension politique puisque monsieur Tapie serait en même temps un ami et un adversaire de Nicolas Sarkozy. Mais il est vrai que les contorsions politiques de l’ex-président de l’Olympique de Marseille ressemblent le plus souvent aux dribbles déroutants d’une des anciennes gloires du club, l’Anglais Chris Waddle…

Attendons encore un peu plus, et nous verrons les prétendants socialistes à la présidentielle tenter de donner, comme le fit Ségolène Royal, le baiser de la mort à quelques centristes en déshérence et en attente de postes avec plus de chances, cette fois-ci, pour ces derniers, d’accéder avec la Gauche au pouvoir.

Dans ce remue-ménage au centre, il se pourrait bien que les seuls que l’on n’entende point soient les centristes! A moins, qu’enfin, conscients de se faire une nouvelle fois faire des enfants dans le dos, ils se réunissent pour réclamer la paternité du Centre, d’un Centre fort, indépendant et décomplexé. Et, une fois unis, ils pourraient accueillir tous ceux qui, sincèrement, se sont (re)découvert récemment des affinités avec le Centrisme afin que ces derniers les aident à gagner les prochaines élections mais certainement pas pour qu’ils deviennent leurs hérauts.

Au vu du nombre des convertis au Centrisme, nous ne sommes pas loin d’une majorité écrasante pour les prochaines élections, voire même d’un unanimisme centriste de la classe politique! Heureusement que l’espoir est aussi une qualité en politique!

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

Actualités du Centre – France –Villepin voudrait s’allier avec Bayrou pour constituer un groupe commun à l’Assemblée nationale


La volonté de phagocyter le Centre pour ses ambitions personnelles commence à prendre une forme concrète chez Dominique de Villepin qui tente de créer un groupe indépendant à l’Assemblée nationale. Cette création se fait, soi-disant, contre la «dérive droitière» de l’UMP. Et, pour se donner un alibi centriste, l’ancien premier ministre de Jacques Chirac souhaiterait s’allier avec François Bayrou et ses deux députés Mouvement démocrate afin d’avoir le nombre nécessaire pour fonder ce groupe (quinze députés minimum). Le leader du Mouvement démocrate n’aurait pas dit non selon des sources proches de Villepin.

vendredi 10 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Pour François Bayrou, il faut un candidat unique du Centre en 2012


Dans une interview au magazine Paris Match, François Bayrou indique qu’il sa bat à la fois contre l’UMP et le Parti socialiste. Le président du Mouvement démocrate semble également se ranger derrière la proposition de Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste, d’organiser des primaires pour désigner un candidat unique du Centre pour les présidentielle de 2012. Extraits.

Paris- Match: Vous avez dit du bien de François Fillon ou de Dominique Strauss-Kahn. Est-ce compatible?

François Bayrou: Je revendique la liberté d'estimer même des gens avec qui j'ai des divergences. Et je l'assume. Estimer, cela ne veut pas dire qu'on est d'accord avec tout. Parfois, ce sont même de graves désaccords. Mais je n'accepte plus le jeu politique stupide qui oblige à dire forcément du mal de tous ceux qui ne sont pas de votre parti ou de votre clan. Et c'est encore plus vrai dans un pays en crise morale.

Quelle est votre ligne aujourd'hui?

Je me bats pour les millions de Français qui ne veulent pas continuer sept ans encore (jusqu'en 2017 !) avec cette pratique du pouvoir, mais qui en même temps ne veulent pas que la France soit soumise au Parti socialiste dans lequel ils ne se reconnaissent pas ! C'est une toute autre ligne politique : priorité non pas au CAC 40 mais aux PME, relocalisation de productions qui n'auraient jamais dû partir de notre pays, priorité donnée à l'essentiel, c'est-à-dire à l'éducation, lutte contre la dette, écologie constructive et non de retour en arrière, établissement d'une démocratie enfin indépendante de toutes les pressions, notamment des réseaux et des puissances d'argent.

Dominique de Villepin, depuis longtemps, Hervé Morin aujourd'hui, peut-être demain Jean-Louis Borloo veulent représenter le même espace.

Parler d'alternative en siégeant depuis des années au gouvernement, c'est un drôle de torticolis...

Le sénateur Jean Arthuis veut des primaires allant du Nouveau Centre au MoDem. Qu'en pensez-vous?

Pour proposer un espoir sérieux et pour gagner, il faudra bien entendu un candidat et un seul.

Propos recueillis par Caroline Fontaine

© 2010 Paris Match

mardi 7 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Pour Jean Arthuis, une refondation du Centre ne peut se faire que dans une structure indépendante


Alors que les offensives de la majorité présidentielle se multiplient pour arrimer le Centre à la Droite, la dernière en date venant de Jean-Louis Borloo, Jean Arthuis a réaffirmé lors des Universités d’été de l’Alliance centriste et dans la presse que la seule refondation du Centre légitime, porteuse d’espoir et capable de proposer une vraie politique centriste ne peut passer que par l’union dans une structure indépendante. Récemment, dans une interview sur le site lepost.fr, le président de l’Alliance centriste a affirmé: «je milite pour le rassemblement de tous les centristes et pour la refondation de la famille centriste. Il faut un centre fort et indépendant». De même, il a estimé que le Centre doit s’allier pour présenter un candidat unique lors des prochaines élections présidentielles. Et, une nouvelle fois, il n’a pas exclu de faire acte de candidature pour être ce représentant du Centre en 2012.

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella - Le problème (de) Barack Obama et sa politique centriste


Il y a un problème Obama et Obama a un problème. Le problème Obama est de savoir pourquoi a-t-il été élu. Le problème d’Obama est de savoir si une politique centriste peut avoir des chances de réussir aux Etats-Unis ou ailleurs dans le monde.

Le problème Obama d’abord. Elu en 2008 avec 53% des voix, beaucoup ont cru aux Etats-Unis et dans le monde qu’il avait été bien élu par un peuple devenu, tout à coup, à la pointe de la société métissée et post-partisane, adepte d’une transformation en profondeur de la société américaine.

Rien n’était plus faux. On se rend compte aujourd’hui qu’Obama a été élu après avoir mis sur pied et mené une formidable campagne électorale où chacun de ceux qui ont voté pour lui ont compris qu’il allait changer la société comme il le souhaitait, lui, l’électeur. Il a aussi été élu en éliminant Hillary Clinton, sa principale concurrente, sachant qu’ensuite, même un âne (l’emblème du Parti démocrate) aurait triomphé du candidat républicain.

Par une conjonction des situations qui ne se reproduira peut-être pas avant longtemps, il a réussi à gagner les primaires démocrates (en étant battu au nombre de voix) grâce à la mobilisation de la jeunesse qui a voulu croire en cette société métissée triomphante puis par une sorte de volonté de rédemption du peuple américain issue d’un rejet massif voire total des républicains discrédité par les huit années de présidence catastrophique de George W Bush dont la plupart des Américains avait honte en 2008. Sans oublier une crise économique sans précédent qui venait détruire, in fine, le peu de crédibilité restante de l’équipe au pouvoir.

Pour autant, Barack Obama a été «mal» élu. 53% des voix dans la situation des Etats-Unis d’il y a deux ans est le bas de la fourchette de ce que pouvait espérer n’importe quel candidat démocrate. Il aurait pu (dû) facilement atteindre les 58%-60% ainsi que tous les politologues l’ont démontré. Déjà, donc, un certain nombre d’électeurs qui voulaient le changement d’équipe n’ont pas voulu d’un président noir. Quant à beaucoup de ceux qui ont voté pour lui, ils souhaitaient leur changement et pas le sien.

On comprend dès lors que les incompréhensions et les résistances se sont faites jour rapidement, quelques semaines seulement après la prise de fonction de Barack Obama, et qu’elles ont atteintes des sommets rarement vus dans la société américaine pourtant habituée aux dérapages excessifs, avec des discours de haine, racistes, populistes, extrémistes. Et le président n’a jamais réussi à reprendre la main, peu aidé en cela par des médias devenus rapidement sceptiques pour ne pas être accusés d’Obamania, ce que, pourtant, ils avaient pratiqué durant toute la campagne.

Privé des relais médiatiques nécessaires, incapables de créer une dynamique politique, Barack Obama s’est lentement enfoncé dans les sables mouvants de l’opinion publique versatile. Et ce, d’autant plus facilement que, dans un contexte économique très difficile d’absence de croissance économique forte et de montée du chômage, sont remontées à la surface toutes les méfiances suscitées par sa victoire. Le tout avec une campagne de dénigrement total de la part des républicains qui, inquiets de voir Obama éventuellement réussir sa politique centriste et son rassemblement «post-partisan», ont décidé que leur salut ne pouvait passer qu’en jouant la politique du pire, la démagogie et l’extrémisme. Mais la gauche du Parti démocrate a fait pratiquement de même, déçue de ne pas voir en Barack Obama le chantre libéral qui allait pourfendre tous les néo-conservateurs.

Et c’est là qu’intervient le problème d’Obama. Pouvait-il réussir une politique centriste et gouverner consensuellement? Beaucoup de gens reprochent actuellement au président de n’avoir pas de récit fédérateur qui puisse définir un Obamisme. En réalité, ce discours existe mais, d’une part, il n’est pas assez martelé par Obama et, d’autre part, il n’est guère audible aujourd’hui car idéologiquement non marqué ce qui fait que de nombreux électeurs ne se reconnaissent pas dans celui-ci, car trop compliqué à comprendre dans un monde où le binaire est plus en vogue que la complexité.

Car, Barack Obama tient bien un discours centriste et rassembleur qui va à l’opposé de ceux de la Droite et de la Gauche qui se gargarisent de rhétorique «ultra», s’appuyant sur des clientélismes et des angoisses réelles dans la société, tout en n’accomplissant rien ou pas grand-chose une fois au pouvoir.

Obama doit-il donc devenir un politicien sans foi ni loi dont la seule ligne d’horizon est de gagner une élection quel qu’en soit le coût pour ses valeurs? Sans aller jusque là, ses amis politiques (il lui en reste!) lui demande de définir où il veut aller et de le dire et le redire. Pourtant, il l’a déjà fait à maintes reprises. Et, plus important, il a fait ce qu’il a dit qu’il allait faire. Il suffit de relire ses discours et ses professions de foi. Il n’a pris personne par surprise. Une qualité rare de nos jours dans l’univers politique.

Est-ce donc la politique centriste qui est la cause des ennuis d’Obama? Oui et non. Oui parce qu’une politique centriste en prenant des mesures pour trouver le juste équilibre qui permet de contenter le plus de personnes possibles dans une vision pragmatique, consensuelle mais totalement anti-démagogique se heurte évidemment aux intérêts particuliers de chaque côté de l’échiquier et est beaucoup plus difficile à expliquer. Non parce qu’Obama a aussi fait une erreur d’appréciation: les citoyens ne sont pas capables, pour la plupart, de comprendre une vision d’une politique uniquement par les réformes et les décisions prises. Il doit y avoir un discours global qui l’accompagne. De ce point de vue, le président n’a pas assez investi de temps pour rappeler cette vision qu’il avait pourtant développé pendant sa campagne, une Amérique modernisée, apaisée, réunie, regardant vers l’avenir, construisant son futur en faisant de la place à tout le monde et revitalisant le rêve américain. Une Amérique libérale-sociale, une Amérique centriste qui ne nierait néanmoins pas les spécificités du pays où l’aventure personnelle qui permet de réussir sa vie en prenant son destin en main demeure un sentiment puissant même si la réalité est moins exaltante que cela pour la grande majorité des Américains qui n’ont guère de chance actuellement d’escalader l’échelle sociale.

Critiqué par la Droite et par la Gauche, quelle est donc la vraie base électorale de Barack Obama? Lorsque l’on voit les critiques venues de la Droite et de la Gauche extrême, quand on analyse le programme et les réalisations du président américain, il est évident que sa base est centriste. Une base qui représente la majorité du corps électoral du pays mais qui, travaillé par les ultras des deux bords, ne croit pas qu’Obama mène une politique du Centre.

Des ultras qui, si l’on met leurs affirmations ensemble, ont dressé un portrait du président totalement surréaliste. Il serait ainsi un nouveau George W Bush (gauche) socialiste (droite), voire un Dick Cheney (gauche) communiste (droite), un va-t-en-guerre (gauche) pacifiste (droite), un être hybride mi-Hitler, mi-Staline (droite) néolibéral (gauche) musulman (droite) membre de la CIA (gauche), un conservateur (gauche) bradant les valeurs chrétiennes de l’Amérique (droite), creusant un déficit public abyssal (droite) mais pas assez dépensier pour mettre en place une relance de l’économie (gauche).

On pourrait continuer longtemps et s’en gausser si cette image totalement brouillée n’empêchait qu’émerge, dans l’opinion publique américaine mais aussi mondiale, un portait plus proche de ce qu’est Barack Obama. La responsabilité de cet entrelacement de clichés risibles mais destructeurs en revient d’abord à l’extrême-droite soutenue par le Parti républicain et, à un degré moindre, à la gauche soutenue par les activistes libéraux. Mais elle est aussi du fait de Barack Obama qui n’a pas su mettre en place des pare-feux efficaces, pensant que son action prouverait ses intentions et son positionnement, croyant surtout que son habileté communicationnelle ne ferait qu’une bouchée de tous ces ragots.

Barack Obama restera dans l’histoire des Etats-Unis quoi qu’il arrive. Pas seulement parce qu’il est le premier noir élu à la présidence mais surtout parce qu’il aura accompli un énorme travail (réforme de la santé, réforme de la sphère financière, plan de relance qui a évité une catastrophe aux Etats-Unis et au monde, etc.). Cependant, le présent n’a que faire de l’histoire qui se construit et les élections de mi-mandat de novembre prochain qui vont renouveler entièrement la Chambre des représentants et un tiers du Sénat risquent d’être catastrophiques pour Barack Obama et les démocrates.

Reste que, comme le rappelle la presse américaine, Ronald Reagan et Bill Clinton ont connu des défaites lors de leurs premières élections de mi-mandat ce qui ne les a pas empêché d’être réélus deux ans plus tard et de terminer leur huit ans de présidence avec des cotes de popularité très élevées. Barack Obama pourra donc rebondir. Le peut-il? Le veut-il?

Quand il a été élu en 2008, il a affirmé qu’il préférait être le président d’un seul mandat en accomplissant de vraies réformes qu’un président réélu sans rien faire. L’histoire serait sans doute tragique pour le premier président noir non réélu et pour l’image des Etats-Unis. Mais elle serait triomphante pour un président qui aurait accompli d’importantes et nécessaires réformes au prix de sa popularité et de sa réélection.

Barack Obama n’a certainement pas l’âme d’un martyr et tous ceux qui l’ont approché connaissent son goût du pouvoir et sa volonté de mener une action politique sur le long terme pour lettre les Etats-Unis sur les bons rails du XXI° siècle. Néanmoins, certainement pas à n’importe quel prix ce qui fait de lui un politique atypique. Un vrai centriste pragmatique, consensuel, réformiste et responsable en quelque sorte…

lundi 6 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Le Nouveau Centre se démarque de l’initiative de Jean-Louis Borloo et du Parti radical


Le Nouveau Centre n’a pas tardé à se démarquer nettement de l’initiative de Jean-Louis Borloo de vouloir réunir le Centre sous sa houlette et celle du Parti radical qu’il préside dans l’UMP. Dans un communiqué de presse intitulé «la majorité a besoin d'un centre fort et indépendant pour gagner en 2012», Philippe Vigier, porte-parole adjoint, Jean-Marie Cavada, vice-président et Damien Abad, secrétaire général adjoint du parti centriste, tout en se réjouissant «de la volonté de rassemblement des centres qui s’est à nouveau exprimée lors des ateliers du Parti radical, parti associé à l’UMP», indiquent très clairement que «toute entreprise de rassemblement ne sera viable qu’entre centristes libres et indépendants de l’UMP».

De même, si «pour promouvoir nos valeurs communes, la priorité est d’abord à l’élaboration d’un projet politique fédérateur qui nous ressemble et qui nous rassemble», ils estiment très clairement, à l’inverse de Jean-Louis Borloo qu’une «candidature centriste à l’élection présidentielle de 2012» est un «point de passage obligé pour peser dans les choix politiques fondamentaux des prochaines années». Ils rappellent qu’une «famille politique qui renonce à se confronter aux électeurs lors du rendez-vous démocratique majeur sous la V° République n’est pas crédible et se condamne à disparaître».

Une semaine en Centrisme - Jean-Louis Borloo, opération récupération du Centre pour l’UMP?


Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, ministre de l’écologie et possible futur Premier ministre a tenté d’apparaître ce week-end, lors des «ateliers» de sa formation à Lyon comme le chantre de la réunion des centristes. Pour autant, il manquait à son panel de «tous les centristes» réunis avec lui des représentants du Mouvement démocrate et, plus étrange, de l’Alliance centriste ce qui n’avait pas été le cas lors des Assises de la Refondation du Centre organisées en juin par Jean Arthuis et l’Alliance centriste.

De plus, Jean-Louis Borloo s’est tout de suite inscrit dans une volonté de fidélité à Nicolas Sarkozy et à l’UMP (d’où les félicitations du parti de droite dont il faut le rappeler le Parti radical est un des partis fondateurs et associés). Dès lors, sa volonté de réunion de tous les centristes apparait plutôt comme une volonté de les regrouper au sein de l’UMP au moment même où les centristes de la formation présidentielle ont des velléités d’indépendance avec les initiatives de Pierre Méhaignerie et Fabienne Keller, par exemple.

En outre, Jean-Louis Borloo semble vouloir torpiller une candidature du Centre aux prochaines élections présidentielles conformément au souhait de Nicolas Sarkozy. Or, tous les politiques et tous les politologues savent bien qu’un parti ou un courant de pensée absents de cette échéance électorale majeure sont condamnés à ne jouer que les figurants dans le paysage politique.

C’est pourquoi on peut être étonné de toute la publicité donnée autour de cet événement qui n’en est pas un et risque de demeurer un coup d’épée dans l’eau de la part des partisans du Président de la république de plus en plus inquiets pour la réélection de leur chef en 2012. D’autant que les partisans d’Hervé Morin, président du Nouveau Centre, ministre de la Défense et candidat quasiment déclaré pour les présidentielles – très attaqué lors de ces journées - ne pourront accepter cette volonté de Jean-Louis Borloo de le décrédibiliser. Du coup, ces «ateliers» ont été nettement moins consensuels que les déclarations d’autosatisfaction des dirigeants du Parti radical, parti qui est un peu marginalisé depuis que les centristes souhaitent se rapprocher. Des partis absents et des critiques envers d’autres centristes, ce n’est pas le consensus le meilleur pour se poser en rassembleur…

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

vendredi 3 septembre 2010

Une semaine en Centrisme – Rentrée centriste en ordre dispersée: c’est aujourd’hui qu’il faut refonder le Centre


On l’a bien noté, tous les partis centristes veulent bien d’une refondation centriste mais en étant le réceptacle de celle-ci! Du coup, chacun tire la couverture à soi du Nouveau Centre au Mouvement démocrate en passant par le Parti radical (ce dernier devant pourtant expliquer, dans le même temps, comment il peut être à la fois indépendant et inséré dans l’UMP).

Pour beaucoup, un Centre uni dans une seule formation ou une confédération ne sera du domaine du possible qu’après les élections présidentielles de 2012. A ce moment là, le paysage politique se sera décanté et l’on pourra se réunir des centristes de l’UMP aux membres du Mouvement démocrate en passant par ceux du Nouveau Centre, de l’Alliance centriste, du Parti radical, des Radicaux de gauche et même de la Gauche moderne sans oublier quelques libéraux sociaux présents dans diverses structures politiques. Et c’est vrai que cette confédération aura, non seulement, un sens mais un poids politique certain.

Ce scénario implique néanmoins que le Centre soit battu en 2012 mais aussi que la Droite le soit (pour détacher les centristes de la majorité présidentielle d’aujourd’hui de l’UMP) et que ce soit la Gauche qui l’emporte, une Gauche dure et idéologique et non une social-démocratie à la Strauss-Kahn. Ce scénario est du domaine du possible puisque les sondages montrent un PS conquérant mais rien n’est donné et il serait sans doute irresponsable d’attendre qu’il se produise pour refonder le Centre.

C’est ce qui s’est dit à l’université d’été de l’Alliance centriste dans la bouche de la plupart des participants et de Jean Arthuis en particulier. Et c’est le bon sens. Car les centristes ne peuvent se satisfaire de la situation actuelle de la France, ni d’une victoire de la démagogie de gauche après avoir subie la démagogie de la Droite au pouvoir depuis quelques années. Le Centre pragmatique, responsable et refusant le déni de réalité des partis extrêmes est prêt à gouverner dès 2012 (et même avant…) et à proposer les réformes nécessaires pour remettre la France dans le chemin de la croissance, du progrès et du dynamisme au service de tous les citoyens sans exception et non des clientèles qui gravitent autour des partis de droite et de gauche.

Bâtir un Centre uni et regroupé, portant un projet politique crédible et courageux n’est pas une idée pour après-demain ni pour demain mais pour aujourd’hui. Si les centristes veulent qu’on les croisse quand ils affirment être des gens responsables, ils doivent le montrer dans les faits et dans leurs actes. Il ne suffit pas de dire que si l’on était au pouvoir on ferait ceci ou cela mais il faut se donner les moyens de gouverner. Et le premier, c’est d’avoir une formation politique capable de gagner les élections.

Le temps presse et ceux qui bloqueront ce mouvement indispensable d’une convergence de tous les courants centristes vers une structure unie ne pourront se réclamer d’une vision centriste de la politique. Celle-ci, en effet, met en avant le consensus et le compromis. Et si on n’est même pas capable de la pratiquer dans sa propre famille politique, comment imaginer que l’on puisse l’appliquer à un pays comme la France?!

Alexandre Vatimbella

Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

jeudi 2 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Jean-Louis Borloo veut un Centre arrimé à la Droite


Espérant devenir Premier ministre de Nicolas Sarkozy dans quelques semaines, Jean-Louis Borloo donne des gages de loyalisme au Président de la république en estimant dans une interview à paraître dans le Figaro magazine qu’il ne faut pas une candidature de centre-droit aux présidentielles de 2012.

Le président du Parti radical et ministre de l’Ecologie veut ainsi contrer les velléités d’indépendance de certains des centristes du Nouveau Centre en agitant le spectre d’un «21 avril à l’envers», c’est-à-dire l’absence d’un candidat de droite au deuxième tour de la présidentielle au profit de celui du Front national. Cependant, on ne peut être que surpris par cette prise de position alors que Jean-Louis Borloo semblait envisager sérieusement de se présenter lui-même en 2012 sous l’étiquette centriste. L’envie de Matignon est sans doute plus forte que ses convictions centristes…

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella – Le Centrisme, pensée du possible et de l’innovation


Face aux chimères des idéologies extrêmes, le Centrisme est la pensée du possible, c’est-à-dire de ce qui est réalisable, de ce qui peut être, de ce qui peut exister, de ce qui peut se produire, selon les termes même du dictionnaire. Penser et mettre en œuvre le possible est, non seulement, beaucoup plus responsable et intelligent, mais bien plus exaltant et enrichissant puisqu’au lieu de s’échiner à transformer les utopies en impossibles réalités, la tâche impartie consiste à bâtir concrètement la meilleure société possible, celle qui est conceptualisée par le génie humain et qui ne provient pas des fantasmes irréalisables issus de visions exaltées et messianiques de quelques uns souvent dangereuses pour le plus grand nombre.

Mais être adepte de la pensée du possible ne revient évidemment pas à abdiquer toute volonté de transformer la société, bien au contraire. Après avoir fait le tri entre ce qui est du domaine de l’utopique (raser gratis) et ce qui est du domaine de la transformation sociale (rendre la société plus forte et plus juste) guidé par un impératif moral, il faut ensuite se retrousser les manches et travailler d’arrache-pied. Et ce, d’autant plus que les buts que l’on se fixe alors sont atteignables.

Pour mettre tous les atouts de son côté, une pensée du possible doit être toujours à la pointe de l’innovation économique et sociale. Non pas pour se targuer d’un modernisme ou d’un post-modernisme de façade et qui ne sont parfois que des armes destructrices du lien social au nom d’une individuation liberticide mais parce que nous devons compter sur notre capacité à inventer constamment des solutions face aux défis de la réalité de la vie afin d’améliorer notre existence, à la fois, individuellement et collectivement. Le genre humain doit inlassablement construire et reconstruire son présent et son futur car rien n’est jamais donné pour l’éternité.

Cela ne veut pas dire, bien entendu, qu’il faut constamment faire table rase du passé. Ceux qui ont voulu le faire se sont mués inexorablement en dictateurs sanguinaires sous prétexte d’implanter le paradis sur terre. Mais il faut, au contraire, s’appuyer sur l’expérience réussie du passé pour inventer des solutions face aux défis du présent et de l’avenir.

Par exemple, le libéralisme politique a cru pendant longtemps que seule la liberté de l’individu permettrait de parvenir à une société où tout le monde aurait sa chance et la saisirait. L’expérience a montré que l’on ne pouvait pas faire de la vie une simple compétition entre les humains d’autant que celle-ci est biaisée dès le départ, certains ayant un avantage démesuré qui ne correspond pas à leurs capacités réelles. Cela n’est pas juste mais, en plus, cela n’est pas le plus efficace pour construire la meilleure société possible. Du coup, l’idée centriste de faire de l’être humain une personne, c’est-à-dire un individu responsable, libre, inséré dans un lien social garantissant le respect, la solidarité (que je préfère au terme de justice qui est plus mouvant et peut faire croire qu’il existe une justice sociale immanente) et la tolérance est la meilleure réponse. En un mot, il faut en faire une personne. Voilà une réponse du juste équilibre qui est la recherche constante du centrisme.

Pour autant, les défis qui se présentent à nous quotidiennement ne doivent pas faire de ce concept de personne une notion statique. Elle doit évoluer pour s’adapter face aux transformations de la société. Ici interviennent la réforme et le progrès que porte le centrisme. Deux termes souvent attaqués et galvaudés mais qui attestent d’une confiance dans le génie humain et non dans une nature sage et bonne qui n’a jamais existé. Une nature qui, compagne de l’être humain, n’en a pas moins besoin d’être domestiquée pour assurer à celui-ci sa sécurité.

De ce point de vue, l’innovation est une obligation. Pas seulement l’innovation destructrice d’un ordre ancien mise en avant par Schumpeter expliquant que la machine économique doit se renouveler en coupant ses bras morts et en inventant de nouveaux procédés et de nouveaux produits mais une innovation constructive actualisant, en matière sociale par exemple, les moyens de faire vivre les fondements du lien social mais aussi d’inventer une façon plus efficace de transmettre le savoir ou de protéger l’enfance.

Mais être la pensée du possible oblige également à faire partager les buts fixés par le plus grand nombre. Le Centrisme est donc une pensée non seulement démocratique mais consensuelle et à la recherche constante du compromis afin de mettre en place les changements sociaux majeurs et de longue durée.

Citons enfin, un grand centriste souvent attaqué à tort, Aristide Briand qui été animé par cette lucidité seule capable de changer la société: «l’art du politique, c’est de concilier le désirable avec le possible».

mercredi 1 septembre 2010

Actualités du Centre – France – Le Nouveau Centre hésite sur sa stratégie présidentielle


A l’occasion de son université d’été à la Grande Motte, le Nouveau Centre a, de nouveau, parlé des présidentielles depuis que son leader, Hervé Morin, rêve d’y aller. Mais les problèmes de crédibilité et de calendrier demeurent.

Ainsi, le président du parti centriste n’arrive pas à décoller dans les sondages (environ 2% des intentions de vote), ni à s’imposer comme le candidat naturel du Centre qui pourrait rassembler les différentes composantes du Centrisme. D’autant que la nouvelle candidature de François Bayrou, le président du Mouvement démocrate est pratiquement actée.

De plus, Hervé Morin hésite quant à la date de sa déclaration de candidature. Ainsi, doit-il la faire maintenant alors qu’il reste encore dix-huit mois avant l’échéance présidentielle ou doit-il attendre encore au moins six mois? Mais il n’est pas vraiment maître de son calendrier car il est actuellement en sursis en tant que ministre de la Défense. Il n’est pas du tout sûr que Nicolas Sarkozy le reconduise dans son poste tant le Président de la république est hostile à sa candidature. Du coup, un Hervé Morin éjecté du gouvernement dans quelques semaines serait affaibli. Il lui reste la possibilité de démissionner avant la formation d’un nouveau gouvernement. Néanmoins, cette décision l’écarterait des facilités de donne l’exposition médiatique d’une fonction gouvernementale et les capacités matérielles qu’apporte la direction d’un grand ministère.

Les membres du Nouveau Centre sont peu utiles à la réflexion de leur chef tant ils se déchirent sur la stratégie à adopter quand ce n’est pas sur l’intérêt de la candidature d’Hervé Morin. Certains pensent qu’il vaut mieux soutenir un candidat unique de la majorité (quitte à devenir un parti croupion), d’autres estiment qu’il y a des personnalités mieux placées que lui pour représenter un Centre uni en 2012 (comme Jean-Louis Borloo par exemple).

Jean-Christophe Lagarde, le président exécutif du Nouveau centre estime qu’Hervé Morin peut encore attendre l’automne 2011 pour se déclarer. D’autant qu’aujourd’hui il ne serait que le candidat du Nouveau Centre. Il pense qu’il vaut mieux attendre et continuer le dialogue avec les autres formations centristes afin d’aboutir à une candidature unique du Centre qui ne serait pas anecdotique comme est en train de devenir celle d’Hervé Morin. Quitte à ce que ce ne soit pas Hervé Morin le candidat…

Actualités du Centre – France – La première université d’été de l’Alliance centriste réunit tous les centristes


La première université d'été de l'Alliance centriste qui s’est tenue fin août à Laval a réuni des militants de tous les partis centristes et des personnalités venues également de tous les horizons du centrisme sauf du Nouveau Centre qui tenait son université d’été au même moment à la Grande Motte.

Toujours fidèle à son slogan «Rassembler les centristes», la formation dirigée par Jean Arthuis a voulu une nouvelle fois, au cours des débats, appuyé sur ce qui rapproche les différents courants centristes plutôt que sur les différences sans néanmoins les nier.

Au cours de son discours de clôture, Jean Arthuis s’est voulu réaliste et pragmatique mais surtout responsable et lucide en rappelant que «le principal risque contre lequel nous devons nous prémunir serait de sous-estimer l’ampleur des réformes à accomplir et des efforts à consentir pour redresser notre pays». C’est pourquoi, a-t-il affirmé, l’Alliance centriste entend «développer au sein de notre société une culture de la réforme, conforme aux valeurs d’innovation, de justice et de modération». Selon le président du parti centriste, «trois défis incontournables être relevés: l’équilibre de nos comptes publics; la réforme de notre système de retraite; la compétitivité de notre économie».

Jean Arthuis a conclu son intervention par un nouvel appel au réveil du Centre: «c’est parce que les Français attendent une autre offre politique, qu’il y a urgence à faire entendre la voix centriste». Et de souhaiter «un Centre indépendant, libre, audacieux et responsable. Un Centre rassemblé, réconcilié, ouvert, sans aucune exclusive» capable de porter «un projet privilégiant l’éthique autant que l’action, un projet humaniste tenant à égale distance le bonapartisme des uns et le populisme des autres».