mardi 27 septembre 2016

Actualités du Centre. Grande-Bretagne - Vers renaissance du Centre sur fond de radicalisation de la Droite et de la Gauche?

Tim Farron, leader des Lib dems
Le Brexit avec la victoire des thèses de l’UKIP (extrême-droite), la radicalisation des tories (conservateurs) sous la houlette de Theresa May et de Boris Johnson et celle des travaillistes (socialistes) avec la nouvelle victoire du gauchiste Jeremy Corbyn à la présidence du parti contre la volonté de la majorité des élus du parti, sont autant de bonnes nouvelles pour les Libéraux démocrates (Lib dems, centristes).
Ceux-ci ont connu une terrible déculottée lors des dernières élections législatives (passant de 57 sièges à 8 à la Chambre des députés) après avoir perdu leur crédibilité lors de leur alliance avec les conservateurs dans le gouvernement de David Cameron entre 2010 et 2015, alors qu’ils se réclamaient du centre-gauche et où leur influence fut proche de zéro, obligés d’avaler de nombreuses couleuvres qui ont été sanctionnées durement par ses électeurs extrêmement déçus.
Car voilà que s’ouvre à eux grand espace central où ils peuvent être en mesure de récupérer les pro-européens et nombre de modérés du centre-droit déçus par les tories ainsi que tous les modérés du centre-gauche dépités par le tournant gauche-gauche des travaillistes.
Seront-ils capables d’y parvenir est une autre histoire.
C’est en tout cas ce à quoi veulent s’atteler les leaders centristes, de l’ancien président Nick Clegg (qui démissionna après le désastre électoral) au nouveau, Tim Farron en passant par Paddy Ashdown, réunis récemment pour une convention de leur parti à Brighton.
Un des signes encourageant est le nombre de nouveaux militants, 19.000, depuis le vote de sortie de l’Union européenne, qui permet au parti de compter désormais 80.000 adhérents.
Pour Nick Clegg, cité par Politico, «Notre tâche est maintenant de redécouvrir l'ardeur des insurgés, d'un parti de la réforme. Tim Farron est idéalement placé pour réaffirmer l'identité des Libéraux démocrates comme un parti d’inlassables réformateurs radicaux. Mais nous ne récolterons évidemment pas les dividendes immédiatement.»
Et d’ajouter avec optimisme: «Nous allons connaître beaucoup de hauts et de bas. Mais je peux facilement prévoir que les Démocrates Libéraux, lors de la décennie qui vient, seront d’une manière ou d’une autre de retour au pouvoir.»
En écho, le commentateur politique Andrew Rawnsley a écrit dans les colonnes du Guardian: «Le Centrisme libéral a prospéré parce qu’il était séduisant pour une partie importante d’électeurs. Ils ont aimé les gouvernements qui ont semblé modérés, ont agi pragmatiquement et n'étaient pas trop encombrés par l'idéologie. Beaucoup d'électeurs le veulent toujours. Lorsqu’on lui demande de se placer sur le paysage politique, presque la moitié de l'électorat s’auto-identifie toujours avec le Centre. Le centre n'est pas mort. Il est hébété et confus. Il a besoin d'idées fraîches et de façons plus engageantes de s'exprimer. Il récupérera sa voix un jour.»



Présidentielle USA 2016. La centriste Clinton remporte le premier débat

Selon les experts mais aussi les sondages instantanés (62% contre 27% pour celui de CNN) ainsi que les places boursières de la planète qui sont en hausse, Hillary Clinton a remporté face à Donald Trump le premier débat télévisé de la campagne présidentielle.
Bien entendu, reste à savoir si cela se traduira d’une manière quelconque dans les sondages puis lors du scrutin alors même que l’on sait qu’aucun débat n’a jamais fait l’élection à part peut-être le premier opposant John Kennedy à Richard Nixon même s’il est désormais de notoriété publique que le premier nommé l’a emporté de justesse grâce au bourrage des urnes dans quelques endroits stratégiques par les amis de son père, la mafia…
Quant au débat entre Jimmy Carter et Ronald Reagan auquel on attribue également la victoire de l’ancien acteur d’Hollywood, c’est oublier le pessimisme ambiant qui régnait alors dans le pays et la crise des otages américains en Iran, sans oublier l’opposition frontale d’Edward Kennedy contre le président sortant issu de son propre camp, qui sont les vrais responsables d’un retournement de situation à la fin d’une campagne dominée jusqu’alors par le démocrate.
Pour en revenir au débat Clinton-Trump, le populiste démagogue a été à la hauteur de sa triste réputation avec une attitude très agressive vis-à-vis de son adversaire et une litanie de mensonges éhontés ainsi que de méconnaissances et de contre-vérités de ce qui se passe dans le monde qui ont fait dire à la candidate démocrate qu’il «vivait dans sa propre réalité» fait d’inventions et de fantasmes.
Pendant que le républicain s’enfonçait dans des propos qui ont fait le bonheur de tous les «fact checkers» («chercheurs de vérité» qui épluchent les dires des candidats en temps réel) mobilisés pour l’occasion – notamment sa soi-disant opposition à la guerre en Irak alors qu’il disait le contraire dans les médias à l’époque ou l’assertion selon laquelle Clinton serait responsable de la rumeur voulant qu’Obama ne soit pas américain –, Hillary Clinton a développé son programme, répondu aux mensonges de Trump et rit à ses attaques et ses insultes.
En un mot, elle est apparue «présidentielle» alors que cela n’a pas été le cas pour le candidat républicain souvent sur la défensive, notamment quand elle l’a accusé de sexisme, de racisme et de ne pas vouloir publier sa feuille d’impôt pour cacher les informations gênantes qu’elle contient.
Deux autres débats doivent avoir lieu avant le 8 novembre ainsi qu’un débat entre les deux colistiers des candidats (Tim Kaine pour Clinton et Mike Pence pour Trump).

Sondages des sondages au 27 septembre 2016
Clinton en tête

Clinton
Trump
Ecart
Election projection
46,5%
44,4%
Clinton 2,1
Five Thirty Eight (1)
41,8 %
41,4%
Clinton 0,4
Huffington Post
47,7%
43,7%
Clinton 4,0
New York Times
45,0%
42,0%
Clinton 3,0
Polltracker TPM
47,7%
45,3%
Clinton 2,4
Pure Polling
44,7%
42,8%
Clinton 1,9
Real Clear Politics
45,9%
43,8%
Clinton 2,1
270 to win (1) (2)
46,0%
42,7%
Clinton 3,3
(1) Prend en compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours de sondages


Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC




Présidentielle USA 2016

A lire aussi: