mardi 7 juillet 2020

Propos centristes. France – Spécial nouveau gouvernement de Jean Castex



Voici une sélection, ce 7 juillet 2020, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du nouveau gouvernement dirigé par Jean Castex.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
Le projet que j’ai porté en 2017 et sur lequel les Français m’ont élu reste au cœur de ma politique. Mais il doit s’adapter aux bouleversements internationaux et aux crises que nous vivons : un nouveau chemin doit être dessiné. À chaque étape de la reconstruction de notre pays, nous aurons à cœur de ne laisser personne au bord du chemin. Cette reconstruction sera mise en œuvre par un gouvernement de mission et de rassemblement.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
- Fier de cette nouvelle équipe gouvernementale. Bienvenue à tous et au travail!
- Je suis ce soir au commissariat de La Courneuve, au contact de celles et ceux qui s'engagent pour protéger nos concitoyens. Je sais qu'ils attendent de nous des actes. Ils viendront. Ils attendent aussi de la reconnaissance et du soutien, ils seront sans failles.

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
L’écologie c’est la vie, c’est aussi ma vie. Je veux mener la transition en laquelle j’ai toujours cru. Celle qui change notre économie, notre société, pour faire face à l’urgence environnementale et vivre mieux. Merci Elisabeth Borne pour ton engagement et le travail accompli!

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
Servir notre pays en pensant d’abord et avant tout aux enfants et à la jeunesse. Profondément heureux de poursuivre le sillon long du renforcement de l’école de la République avec la confiance d’Emmanuel Macron et de Jean Castex. En incluant le sport avec Roxana Maracineanu.

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)
Notre feuille de route est simple et claire: la Relance.

Florence Parly (ministre des Armées)
Honorée de la confiance du Président de la République et du Premier ministre. La mission continue. Mais aussi la construction de l’Europe de la défense ou encore l’amélioration "à hauteur d’homme" du quotidien des militaires et personnels civils du ministère. Depuis 3 ans, avec les armées, directions et services du ministère, nous œuvrons pour une défense française plus moderne, plus efficace, plus innovante. Le travail continue. Les Français comptent sur nous, il nous faut mériter leur confiance.

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)
- A toutes les forces l’ordre, je vous assure de mon soutien indéfectible. L’ensemble des femmes et des hommes qui sont sous mon autorité pourront toujours compter sur moi.
- Je remercie le Président de la République et le Premier ministre de leur confiance. Je mesure la responsabilité qui est la mienne en prenant cette fonction. Que les forces de l'ordre ne doutent jamais, à aucun moment, du fait que je serai toujours le premier d'entre eux.
- Pour mon premier déplacement officiel j’ai souhaité me rendre au commissariat des Mureaux, car comme tous les Français, j’ai été particulièrement choqué par la mort de Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, victimes du terrorisme islamiste.
- Je quitte ce matin Bercy et mes fonctions de ministre de l'Action et des Comptes publics. A tous les agents de ce beau ministère, je vous le dis, vous faites honneur à la France et au service public.
- Grand honneur, pour le petit-fils d’immigré que je suis, d’être nommé Ministre de l’Intérieur de notre beau pays. Merci à Christophe Castaner qui a mené une action courageuse et déterminée au service de la protection de nos concitoyens.

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- Fière d’avoir contribué à la transformation écologique du pays. Déterminée à relever les défis économiques et sociaux des mois à venir. Merci à Emmanuel Macron et Jean Castex pour leur confiance. Merci à Muriel Pénicaud pour son engagement et félicitations à Barbara Pompili!
- Je quitte le ministère de la Transition écologique, plus que jamais convaincue de la nécessité de porter l’écologie comme un projet global, structurel et culturel. Je défendrai cette vision au ministère du Travail.

Sébastien Lecornu (ministre des Outre-mer)
- Je suis un élu local, je sais ce qu’est l’enracinement, l’attachement à une culture, à une histoire, une mémoire. Je mesure dans le poids de ce lieu que cette histoire est présente. L’État a besoin des collectivités en Outre-mer et elles ont besoin de l’État.
- Je ne suis pas issu d’un territoire d’Outre-mer, mais la République est une et on l’aime, ce n’est pas une affaire d’identité mais de cœur et du cœur j’en ai.
- Je quitte le Ministère des relations avec les collectivités territoriales. Ce fut un honneur de travailler pour les élus locaux, ces hommes et ces femmes engagés au service de leur territoire.
- Les territoires ultramarins sont une richesse pour la France. Ils font face à des défis majeurs, que j’aurai à cœur de relever. Je tiens à saluer à cette occasion le travail remarquable d'Annick Girardin à ce poste.

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
- Je serai un garde des sceaux de sang-mêlé, mon ministère sera celui de l'antiracisme et des droits de l'Homme.
- Bonsoir à tous les violeurs, les terroristes et les évadés fiscaux, me voilà Ministre de la Justice et sur Twitter! J'espère bien faire interdire l'anonymat qui règne ici.
- C'est un honneur d'avoir défendu Abdelkader Merah, un homme respectable et qui prêche une parole de paix et d'amour, comme son frère!
- Je veux m'attaquer au racisme insupportable contre les chasseurs et les amateurs de corrida. Mais ne comptez pas sur moi pour tweeter en écriture inclusive, je déteste ça.
- Je suis très agacé par tous ces tweets sur #MeToo, vous savez que certaines femmes regrettent de ne plus être sifflées dans la rue?

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
Je remercie le Président et le Premier ministre pour leur confiance renouvelée. Améliorer le quotidien des soignants, inventer de nouvelles solidarités, mieux prendre soin de nos aînés... À leurs côtés, j’aurai à cœur de mener ces transformations au service de tous les Français!

Annick Girardin (ministre de la Mer)
- Avec fierté, j'ai accepté la mission du président de la République et du Premier ministre d'être ministre de la mer. Avec plus de 11 millions de km² de domaine maritime en France, plus de 391 000 emplois, 10% de la biodiversité mondiale, les défis à relever sont immenses.
- Alors que les territoires traversent encore une crise sanitaire d'ampleur, nous devons tous rester mobilisés. J'ai une entière confiance en mon successeur, Sébastien Lecornu, pour améliorer le quotidien des ultramarins et leur offrir de nouvelles perspectives socio-économiques.

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
Je remercie Emmanuel Macron et Jean Castex de me renouveler leur confiance au sein du gouvernement. Loi Recherche, relance par les territoires et l'emploi, démocratisation du supérieur : heureuse de poursuivre le travail avec cette nouvelle équipe pour transformer notre pays !

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- Je serai le ministre des agriculteurs, à leurs côtés, fier de leur travail que je connais bien. Je serai le ministre d’une alimentation française durable et de qualité, accessible à tous, et prenant soin de chacun. Maintenant, au travail!
- Après avoir servi les Français à Ville et au Logement, c’est une immense fierté, pour l’ingénieur agronome que je suis, d’être nommé à ce ministère si important de l’agriculture et de l’alimentation. Merci à Didier guillaume pour son travail remarquable depuis près de 2 ans.

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Merci Emmanuel Macron et Jean Castex de me confier la mission de transformer l’action publique, plus que jamais nécessaire face à la crise. Je m’engage à renforcer et moderniser nos services publics, et à soutenir toutes celles et ceux qui les font vivre au quotidien.
- L'action publique a besoin d'un nouvel élan. Ses résultats doivent être beaucoup plus visibles dans le quotidien des Français. Les serviteurs de l'intérêt général, les agents publics, ont plus que jamais besoin de reconnaissance, de moyens, de capacité d'initiative, et de sens.

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Merci à Emmanuel Macron et à Jean Castex de me confier la belle mission de promouvoir le Commerce extérieur et l’Attractivité de notre pays. Je me réjouis de travailler aux côtés de JeanYves Le Drian, au service de celles et ceux qui par leur talent et leur travail font rayonner la France.
- Nous nous mettons immédiatement au travail, au service des acteurs de notre Commerce extérieur et de l’attractivité de la France.
- Au moment de quitter mes fonctions de ministre de la Culture et de passer le flambeau à Roselyne Bachelot, le sentiment qui domine en moi est celui de la gratitude. Nous pouvons être fiers du travail accompli, au service de l'une des plus belles missions de la République.

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
- Cher Julien Denormandie, tu as été un ministre de la Ville et du Logement courageux, déterminé, sensible à la situation des plus fragiles. C’est avec émotion que je te succède sur ce sujet important pour la vie quotidienne des Français, au cœur des questions écologiques et sociales.
- Fière et heureuse de continuer à travailler au service de nos concitoyens au sein du gouvernement. Merci à Emmanuel Macron et Jean Castex pour leur confiance. Prête à relever les défis de la politique du logement.

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)
Très honoré de la confiance que me témoignent le Président de la République et le Premier ministre en me confiant le ministère délégué aux comptes publics.

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- Honorée de la confiance renouvelée du Président de la République et du Premier ministre pour poursuivre le travail avec Bruno Le Maire. Le ministère de l’Industrie, ce sont avant tout des solutions pour notre économie, pour l’emploi dans les territoires et pour la transition écologique.
- Nous traversons une tempête économique sans précédent. Le ministère de l’Industrie doit être celui des solutions : pour décarboner nos activités, nous redonner de la puissance économique, créer de la richesse dans les territoires, et pour l’inclusion.

Roxana Maracineanu (ministre chargée des Sports)
Merci Emmanuel Macron et Jean Castex pour la confiance renouvelée. Heureuse d’affirmer la mission éducative et émancipatrice du sport avec JeanMichel Blanquer Article 1er du code du sport: Le sport participe à l’éducation, la lutte contre l’échec scolaire et la réduction des inégalités

Geneviève Darrieussecq (ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
Heureuse de continuer à servir les Armées et le monde combattant avec Florence parly. Fière de la confiance du Président de la République et du Premier Ministre. Au travail !

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
- À 17 ans je rêvais de devenir gendarme pour protéger «la veuve et l’orphelin» au nom de la République. Honorée 20 ans après de devenir Ministre déléguée auprès du Ministre de l’Intérieur. Au travail!
- Très émue de dire au revoir à toutes les formidables personnes engagées avec moi pendant 3 ans pour la grande cause du quinquennat d’Emmanuel Macron l’égalité femmes hommes.

Brigitte Klinkert (ministre chargée de l'Insertion)
- Je suis nommée ce soir Ministre déléguée à l’insertion auprès d’Elisabeth Borne. C’est un grand honneur que me font Emmanuel Macron et Jean Castex. Il n’y a pas de plus beau combat que de servir son pays. J’aborde cette responsabilité avec gravité et beaucoup d’humilité.
- Nous mettrons toutes nos forces au service de l’emploi et de l’insertion. Au travail dès aujourd’hui!

Nadia Hai (ministre chargée de la Ville)
Très honorée de rejoindre le gouvernement de Jean Castex. Je remercie le Président de la République et le Premier ministre pour leur confiance. Merci Julien Denormandie pour le travail exceptionnel réalisé sur la politique de la ville, un enjeu majeur. Prête à relever le défi!

Brigitte Bourguignon (ministre chargée de l'Autonomie)
Merci à Emmanuel Macron et à Jean Castex de me confier la mission de mener le chantier historique pour l’Autonomie avec la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale. Plus qu’une réforme, il s'agit d'ajouter une nouvelle dimension à notre pacte social et républicain.

Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement)
- Honoré de la confiance du Président et du Premier ministre qui me confient le porte-parolat du Gouvernement. Merci Sibeth Ndiaye pour ton engagement. Au travail !
- Du premier au dernier jour du quinquennat, nous serons au travail d'arrache-pied. C'est un gouvernement qui sera élargit, avec l'entrée de secrétaires d'Etat.
- Il faut associer plus largement les élus, les forces vives du pays. (...) Il faut avancer également dans cet enjeu d'association avec les syndicats.
- Il nous faut définir notre culture et notre projet européen.
- Le Premier ministre réunira le gouvernement en séminaire samedi matin, Il fera se déclaration de politique générale la semaine prochaine.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
- Nous porterons ensemble les transformations nécessaires à une France plus sociale et écologique. Bienvenue aux nouveaux entrants du Gouvernement, tous mobilisés pour la relance du pays!
- J’ai reçu Jean Castex, nouveau Premier ministre pour un point global sur les nombreux chantiers. La France doit se préparer à la relance, en donnant la priorité à l’emploi, à la cohésion sociale et à l’écologie.

Stanislas Guerini (délégué général)
Toutes mes félicitations aux Ministres nommés dans le Gouvernement de Jean Castex. Ils pourront compter sur LaREM pour mettre en oeuvre les priorités fixées par le Président de la République. Pensées pour ceux qui ne seront pas reconduits. Ils peuvent être fiers de leur bilan.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
«Nous devons protéger les Français mais le faire en poursuivant la transformation continue de notre pays ». Les députés LaREM «main dans la main» sur ce chemin avec le gouvernement.

●MoDem
François Bayrou (président)
- Il n’est pas vrai que la nomination de Jean Castex signifie une diminution du rôle du Premier ministre. Je crois même que c'est exactement le contraire. Il n'est pas vrai que le Président de la République cherche à occuper tout l'espace. Je crois que c'est exactement le contraire. Il n'est surtout pas vrai que le président de la République, par ce choix du Premier ministre, cherche à remplir toutes les fonctions dans l'idée uniquement de la réélection. Tout cela est complètement faux. Je vais vous dire pourquoi. D'abord, parce que Jean Castex existe et qu'il va être, je le crois, un Premier ministre de tout premier plan pour des raisons sur lesquelles nous allons revenir ensemble. Deuxièmement, parce qu’il y a deux choses qui occupent l'esprit du président de la République. La première, c'est le contrat de confiance qu'il a passé avec les Français, et avec ce contrat de confiance - qu'il a essayé de revitaliser au moment des gilets jaunes - aujourd'hui, il ouvre un chemin nouveau. Et deuxièmement, la gravité de la crise qui vient, et dont personne ne parle - ce qui est une stupéfaction pour moi - exige, impose, un rassemblement des forces et une impulsion nouvelle pour que tout le monde comprenne bien que ce que nous allons vivre est extrêmement difficile, mais que grâce à l'enthousiasme qui va être déployé, à la force de conviction qui va être déployée, au courage des décisions qui doivent être prises, nous allons faire face en construisant une France nouvelle. Voilà exactement les raisons pour lesquelles cette décision est très importante et elle n’est pas une décision de repli, elle est au contraire une décision offensive.
- Il faut évidemment avancer et aller de l'avant dans un contexte nouveau qui est marqué par une crise - j'en suis extrêmement troublé - une crise économique si profonde qu'elle va toucher toutes les entreprises ou presque, toutes les familles ou presque, qu'elle est impressionnante par sa dimension et impressionnante car elle n'a pas de cause identifiable. C'est sur toute la planète que le virus a frappé et c'est sur toute la planète que - pardonnez-moi cette expression - le château de cartes de l'économie des échanges internationaux et de la circulation des capitaux des personnes et des biens, ce château de cartes s'est écroulé, il s'est écroulé sous l'intervention du plus petit élément vivant qui existe dans la nature qui est un virus. On dit d'habitude que c'est un grain de sable qui bloque les machines, là c'est un million de fois plus petit qu'un grain de sable. Et donc cela donne donc à réfléchir naturellement, en tout cas pour ceux qui aiment la philosophie y compris la philosophie que l'on fait en famille ou au café du coin. Cette réalité-là, elle est désormais la réalité qui va envahir le champ de conscience ou le champ du réel dans toute la société française, toutes les sociétés européennes et toutes les sociétés du monde. Or je suis absolument frappé de ce qu'on n'en parle pas ou très peu.
- L'architecture gouvernementale doit répondre à 3 exigences. La première : la capacité, la solidité pour faire face à la vague qui vient et quand je disais que l'on n'en parle pas, je ne dis pas que dans les colonnes des journaux économiques on n'en parle pas. On en parle bien sûr. Mais dans les échanges entre Français, dans les échanges dans les familles ou politiques, pour l'instant le sujet ne s'est pas imposé et il faut qu'il s'impose. Donc solidité pour répondre à la crise. Deuxièmement, une équipe gouvernementale qui mesure qu'un certain nombre des problèmes que nous allons rencontrer en raison de la crise sanitaire, préexistaient à la crise. La crise sanitaire frappe et fait mal là où nous étions fragiles. Donc il faut - deuxième exigence - corriger un certain nombre de fragilités qu'on avait laissé s'installer au cours des 30 dernières années et sur celles-ci, vous me le permettrez - en tout cas ceux qui me font l'amitié de me suivre - je n'ai cessé d'alerter au cours du temps. Troisième exigence : il faut que cette équipe solide et lucide soit aussi visionnaire. Il faut qu'elle pense le monde qui vient, car le monde qui vient ne sera pas le même monde que celui que nous avions hier. Il faut donc une dose d'enthousiasme, de volonté de construire, d'optimisme qui s'exprime dans l'équipe qui va avoir à faire face à une crise terrifiante.
- Un pays qui succombe sous la crise, qui laisse grandir le chômage, qui laisse s'installer la récession sans rien faire est un pays condamné à mort. Il n'existe aucune possibilité de s'attaquer aux problèmes sociaux, aux problèmes des services publics et aux problèmes éducatifs si l'on entre par exemple au problème de l'écologie évidemment et au premier chef, si on entre dans une phase récessive. C'est pourquoi je n'ai jamais été du côté de la décroissance car la décroissance, c'est ce qui nous pend au nez si on continue, c'est-à-dire l'effondrement de tout ce que nous avons construit.
- Inutile de vous dire que je ne suis pas favorable au tirage au sort. Je suis pour les conventions, les échanges, mais le tirage au sort, pour moi - alors peut-être je ne serai pas suivi puisque le gouvernement a décidé d'en faire - mais pour moi, le tirage au sort est le contraire de la démocratie. Un philosophe, que j'aime beaucoup qui s'appelait Marc Sangnier, l'a définie à mon sens de la manière la plus transparente que l'on puisse trouver. Il a dit : "la démocratie, c'est l'organisation sociale qui porte à son maximum la conscience et la responsabilité des citoyens". La conscience, la réflexion, l'information, on partage, on se forge une opinion et la responsabilité, on choisit. Eh bien, tirer au sort, c'est le contraire de la conscience et de la responsabilité. Après, on peut avoir des assemblées consultatives où les gens viennent s'inscrire. Mais la procédure ou, en tout cas, la proposition qui consisterait à remplacer le choix conscient des citoyens par le hasard, est pour moi, le contraire de ce que nous avons à construire comme conscience collective.
- Quand je regarde le nouveau Premier ministre et le nouveau gouvernement, je dis que, probablement, leur première mission, la plus importante de leur mission, est de faire que les Français reconnaissent enfin leurs attentes et leurs exigences dans l'action publique. C'est vrai à l'échelon local et c'est vrai à l'échelon national. 
- Il y a nécessité de réparer et de construire, de reconstruire et de préparer l'avenir. Nécessité vitale. Ce que nous allons vivre nous oblige à changer en profondeur les cadres, à réparer en profondeur nos faiblesses et à ressaisir en profondeur la volonté de vivre des Français, y compris avec optimisme. 
- Je dis que la question des réformes nécessaires, cela n'est plus une question d'opportunité, mais de nécessité.  La crise va être grave en France. Pourquoi ? Parce qu'on a laissé s'accumuler les faiblesses au travers du temps. Il faut les regarder en face comme des gens courageux, comme des pères et mères de famille, comme des jeunes qui veulent trouver une place dans le pays. 

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
- Je trouve étonnant qu'on puisse se lancer dans un gouvernement, y rester ou y venir, alors même qu'ils ne savent pas quelle est la politique qui va être menée.
- Depuis plusieurs jours, on nous parle de réinvention. Désormais, on nous parle de continuité. Donc j'ai l'impression qu'il va y avoir ni réinvention ni continuité, qu'on n'a seulement changé quelques acteurs. Et je crains qu'on ne change pas grand-chose.
- On change quelques acteurs, mais le scénario ne sera connu que le 14 juillet.

●Mouvement radical
Laurent Hénart (président)
Félicitations à mon ami Edouard Philippe pour son action à Matignon et son élection dans sa belle ville du Havre. Félicitations aussi à Jean Castex pour sa nomination. Nous serons mobilisés pour soutenir une décentralisation porteuse d’un retour de la confiance dans les territoires


Une Semaine en Centrisme. Axe central et «en même temps» au cœur du nouveau gouvernement



Si l’on regarde la composition du nouveau gouvernement force est de reconnaitre que le «en même temps» existe toujours avec un dosage entre personnalités représentant l’aile gauche, celle représentant l’aile droite et celles l’aile centriste avec également une partie de l’équipe venant de la société civile.
Surtout, l’axe central (regroupement humaniste, progressiste et réformiste allant des libéraux de droite aux sociaux libéraux de gauche en passant par les libéraux sociaux du centre) est bien le fondement de sa constitution
Ce premier constat doit être évidement complété par l’importance des postes dévolus à chaque courant politique.
Du côté de l’aile gauche de la majorité, on a le nombre puisque pas moins de douze personnalités la représentent alors qu’elles ne sont que huit du côté de l’aile droite et seulement quatre pour l’aile centriste encore une fois très mal servie.
Quant à l’importance des postes, il est d’abord à noter que les numéros deux, trois et cinq du gouvernement viennent de l’aile gauche alors que venant de l’aile droite il y a le numéro un, le Premier ministre et les numéros trois et quatre.
Ici, ailes gauche et droite sont dans une sorte d’égalité
Quant à l’aile centriste, sa première représentante vient en… dixième position!
Du point de vue des attributions, il est plus difficile de se prononcer.
L’aile droite semble l’emporter puisqu’elle a dans ses rangs le Premier ministre, le ministre de l’Economie, le ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Education.
Cependant, on ne peut pas dire que les domaines d’intervention des représentants de l’aile gauche soient de peu d’importance puisqu’on y trouve celui de l’écologie qui doit être l’aiguillon principal de toute politique (même si la relance économique possède la priorité), des affaires étrangères, de la défense, de l’agriculture ou de la santé.
Est évidemment hors jeu l’aile centriste qui se retrouve avec les relations avec les collectivités locales, avec le Parlement et a en charge la mémoire et les anciens combattants ainsi que la mer…
Ce n’est évidemment qu’à l’analyse de l’action de la nouvelle équipe et à la direction politique qu’elle recevra du Président de la République que l’on pourra dire où se situe son point d’ancrage principal.
A ce sujet, juste avant la nomination de ses membres, Emmanuel Macron avait déclaré:
«Le projet que j’ai porté en 2017 et sur lequel les Français m’ont élu reste au cœur de ma politique. Mais il doit s’adapter aux bouleversements internationaux et aux crises que nous vivons : un nouveau chemin doit être dessiné. À chaque étape de la reconstruction de notre pays, nous aurons à cœur de ne laisser personne au bord du chemin. Cette reconstruction sera mise en œuvre par un gouvernement de mission et de rassemblement.»
Il y a ici un rappel sans équivoque à l’ambition du «en même temps» et d’une politique progressiste, à la fois, libérale et sociale, identité principale de l’axe central, mais également une référence non moins évidente à une situation du pays qui n’est plus du tout la même qu’en 2017.
Et, au moment où le temps du social était venu, après la remise à niveau économique qui avait toujours été le choix de la première phase du quinquennat, avec néanmoins quelque retard du à la situation réelle de l’économie du pays et aux mouvements de foule, voilà que l’épidémie de covid19 a frappé avec comme impératif catégorique d’avant tout faire repartir la machine économique, donc de privilégier l’économique au social par obligation.
 De même, il est important de se souvenir que sans l’«accident» Fillon en 2017, aujourd’hui la France serait gouvernée par un Président de la République, un Gouvernement et une majorité de droite.
Emmanuel Macron a profité de l’erreur de casting de LR qui a préféré Fillon à Juppé (lui aussi représentant de l’axe central) pour se faire élire puis avoir une large majorité de députés mais il n’a jamais oublié la sociologie politique du moment – et elle s’est constamment rappelée à lui –, la nomination d’Edouard Philippe à Matignon procédant de cette simple et évidente constatation.
Comme l’est celle de Jean Castex, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy qui vient de remplacer Philippe au poste de Premier ministre.
En outre, il ne faut pas oublier que le «en même temps» n’est pas à proprement parler une notion centriste qui lui préfère celle de «juste équilibre».
Ayant dit cela, le «en même temps» d’Emmanuel Macron a bien des attaches centristes dans la volonté de gouverner au centre, d’être, à la fois, libéral et social et de rechercher le point de consensus ainsi qu’un équilibre juste.
Il est bien une notion de l’axe central.
Mais si l’on peut mettre en pratique le «juste équilibre» et tenter de s’y maintenir quel que soit l’environnement politique, économique et social, ce n’est pas le cas du «en même temps» qui requiert des conditions spécifiques pour qu’il puisse fonctionner.
Or, de par les événements qui se sont produits depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron ainsi de par les oppositions qu’il a rencontrées dès le départ dans le monde politique mais également dans certains groupes de la société, il a été lentement fracassé par ceux-ci et celles-là même si rien ne prouve qu’il ne peut plus fonctionner.
In fine, on ne trouve pas, ni dans les propos tenus par le Président de la République, ni dans la composition du nouveau gouvernement, ni dans sa feuille de route des indications qui pourraient signifier un infléchissement à droite ou à gauche de la politique suivie depuis trois ans maintenant et qui a été le plus souvent centrale voire centriste malgré la pauvreté de ses représentants dans les ministères.
Il n’est donc pas temps de faire des procès d’intention qui n’ont d’autres buts que de discréditer une action et une équipe avant même que la première se révèle et que la deuxième se soit mise à travailler.
Ce n’est qu’à l’usage que l’on saura exactement de quelle couleur politique l’une et l’autre sont les plus proches.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC