dimanche 1 mai 2022

La quotidienne centriste du 1er mai 2022. L’Europe et la guerre, un compagnonnage dramatiquement proche

Pourquoi, après la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, l’Union européenne se dépêcha d’intégrer les anciens pays de l’Est, de la Pologne à la Hongrie en passant par la République tchèque?

En grande partie pour éviter la guerre entre ces anciens pays de l’Est qui avaient nombre de litiges entre eux particulièrement au niveau des frontières et des minorités qui pouvaient vivre sur leur territoire comme les Hongrois de Roumanie.

Il s’agissait de faire de l’UE un espace de paix comme le rappelait celui qui fut alors premier ministre de la France et conduisit les premières négociations, Michel Rocard.

Et, il faut l’avouer, ce fut un succès puisqu’aucun conflit n’éclata entre ces pays malgré des revendications parfois exacerbées.

Mais cela n’empêcha pas la guerre d’être une réalité sur le contient européen qu’elle fut faussement «civile» en ex-Yougoslavie où il s’agissait de défaire une union factice imposée lors du traité de Versailles entre peuples qui avaient nombre de récriminations les uns envers les autres pour ne pas dire plus depuis des lustres ou entre deux pays entre la Russie et la Géorgie, voire entre cette même Russie et la Tchétchénie.

Alors c’est vrai qu’en France comme en Allemagne ou au Royaume-Uni, par exemple, la guerre n’est plus présente sur leur territoire européen depuis 1945 même si l’on doit ne pas oublier tous les guerres de la décolonisation comme celles d’Indochine et d’Algérie pour les Français et cette guerre larvée en Irlande du Nord pour les Britanniques.

Néanmoins, qu’est-ce que 77 ans de «paix» pour un continent qui entretien un dramatique et inqualifiable compagnonnage avec la guerre.

Oh! bien sûr, les autres régions du monde ne sont guère mieux placées que nous, ce qui n’est qu’une consolation pour le moins par défaut…

Avec l’invasion brutale, barbare, de Poutine de l’Ukraine, retour donc à la «normalité» d’une Europe berceau des deux guerres les plus meurtrières que l’Humanité ait connu jusqu’à présent et qui multiplia les conflits au cours des siècles dont la plus longue, la Guerre de Cent ans entre la France et l’Angleterre (si l’on excepte une autre qui opposa les Pays-Bas aux îles Scilly au large des Cornouailles qui a duré de 1651 à 1986, soit 335 ans, parce qu’on oublia de signer un traité de paix, il faut dire qu’elle ne donna lieu à aucune bataille, à aucun mort et ne put avoir lieu faute de combattant qui se rendirent à l’Angleterre, alliée des Hollandais, dès la déclaration de guerre!).

«La paix est l'intervalle entre deux guerres» selon le bon mot de Giraudoux mais tellement vrai.

Nous avons donc réussi à gérer cet intervalle pour une durée d’une longueur inhabituelle qui fait que plusieurs générations qui sont nées en France n’ont pas connu physiquement une guerre.

Mais l’agression de l’Ukraine, pays qui n’est pas si éloignée de chez nous et frontalier de l’Union européenne, nous a réveillés d’une fausse félicité qui ferait que nous aurions vaincu l’innommable et que nous n’aurions plus qu’à nous protéger des terroristes illuminés et assassins qui ensanglantent nos villes à périodes répétées mais qui n’ont pas réussi jusqu’à présent à nous déstabiliser.

Ils nous ont, bien sûr, obligés à nous battre de l’Afghanistan à la Syrie en passant par le Mali et à engager nos soldats mais dans des conflits qui n’ont jamais débordé jusqu’en Europe.

Nous revoilà donc, grâce à la scélératesse d’un mégalomane paranoïaque, revenu aux temps guerriers mais qui pouvaient malheureusement douter que de leur retour tellement l’Histoire nous enseigne le contraire ainsi que la réalité quotidienne aux quatre coins de la planète?

La guerre fait partie de ce tragique de l’Histoire dont nous ne sortirons jamais mais dont nous pouvons faire en sorte d’éloigner le plus possible la survenance tout en nous préparant à son inévitable retour.

Et, en l’espèce, nous, les Européens, plus particulièrement des pays comme le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, avons failli dans la mise en place d’une vraie défense commune avec les moyens nécessaires en voulant croire que si nous étions «gentils» personne ne viendrait nous embêter...

Cette niaiserie nous a mis dans une incapacité à dire à un personnage comme Poutine – qui croient dur comme fer au déclin moral des Européens – qu’il ne pouvait agir à sa guise.

Il l’a donc fait en Géorgie et en Ukraine, pour ce qui est de l’Europe et nous n’avons pas réagi à la hauteur de son défi.

Discuter aujourd’hui d’une défense européenne à la hauteur est une avancée mais l’époque n’est plus à se poser la question mais à agir parce que ce n’est plus d’une faillite dont on devra parler mais d’un renoncement irresponsable face à la réalité qui est là même si on ne l’aime pas.

Fermer les yeux pour inventer un monde qui n’existe pas, voilà le pire qui nous est arrivé.

Les laisser fermer serait une forfaiture et une indignité, une trahison pour les générations futures.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

Propos centristes. France – Ukraine: Guerre de Poutine et aide de la France / Prochains quinquennat et premier ministre / Protection de l’enfance / Risque de sécheresse / Union européenne / Le danger Mélenchon…

Voici une sélection, ce 1er mai 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Au téléphone avec le Président Zelensky, j’ai dit ma volonté de continuer à œuvrer pour la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Notre appui en matériel militaire se poursuivra, notre aide humanitaire aussi avec déjà plus de 615 tonnes d’équipements acheminés.

> Comme je m’y étais engagé, j’ai tenu à être aux côtés de ceux qui se battent pour nous protéger. Auprès de nos soldats blessés en accomplissant leur mission et dont le courage est exceptionnel. Auprès de ceux qui prennent soin de ces héros.

> Merci aux habitants de Barbazan-Debat pour nos échanges! Plein d’énergie, nos territoires ruraux sont notre plus belle richesse, notre identité, notre fierté. Ils sont des espaces d’avenir ! Avec force, ensemble, nous serons là pour les faire vivre.

> [Prochain premier ministre] Vous avez un premier ministre exceptionnel, c’est encore la fin de ce quinquennat, il n’y a que deux jours que le Conseil constitutionnel a proclamé les résultats, il faut faire les choses en bon ordre. Ecouter, respirer : il y a un apaisement à avoir avec toutes et tous, on sort de cette campagne présidentielle où il y a eu parfois un peu de tensions, il est important qu’on agisse et qu’il y ait un retour au calme et à la concorde. Il faut terminer d’abord ce mandat et préparer la suite, dans une sorte de phase de décantation.

> [Nouveau quinquennat] Je le dis avec beaucoup d’humilité: mes prédécesseurs sortaient de cohabitation, donc il y avait comme une rupture, tout de suite, gouvernementale, mais après cette présidentielle, c’est la première fois depuis 1965 qu’on a une continuité, donc il faut accepter avec beaucoup de délicatesse humaine de dire qu’on a une équipe qui termine ce mandat (…), on continue à préparer la suite [pour], l’investiture étant faite, pouvoir se reprojeter. Il y aura un temps démocratique avec les législatives, mais [il faut] tout de suite se reprojeter à travers des décisions, avec des nouveaux visages. Il y aura des éléments de continuité, des éléments de renouveau.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
> Je condamne fermement les frappes indiscriminées des forces russes ayant visé Kiev hier soir. Pleine solidarité avec le peuple ukrainien, ainsi qu’avec Antonio Guterres [Secrétaire général des Nations Unies] et Kiril Petkov [Premier ministre bulgare] qui se trouvaient à proximité hier.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
> le SMIC passe à 1302,64€ net/mois, soit une augmentation de 72€ en 1 an pour tenir compte de l’inflation. Au total, avec la prime d’activité, un salarié au SMIC à temps plein touche + de 1450 € net /mois. La protection du pouvoir d’achat reste notre priorité.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)
> 2 gigafactories de batteries. Bientôt 3. Notre industrie automobile, nous sommes en train de la ramener en France.

> Je suis pour la proportionnelle, les midterms et le vote en ligne. Il ne faut pas avoir peur des gens qui votent !

> Jean-Luc Mélenchon n’est bon qu’en campagne, donc il essaye de faire campagne tout le temps. C’est habile, mais artificiel.

 

Sophie Cluzel (secrétaire d’Etat chargée des Personnes handicapées)
> Journée des mobilités et de l'accessibilité, une priorité d'Emmanuel Macron!
- Fonds dédié, piloté par les Préfets, pour la mise en accessibilité des lieux publics
- Accélérer le développement de l'offre d'habitat inclusif
- Ma Prim'Adapt, une aide pour adapter son logement
Des mesures fortes qui viennent accompagnés celles déjà mises en place

- Plateforme collaborative
- 1000 taxis accessibles de plus
- Ambassadeur de l'accessibilité pour accompagner les propriétaires de commerces de proximité

 

Bérangère Abba (secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité)
> Risque de sécheresse: le gouvernement permet aux agences de l'eau d'engager un budget supplémentaire exceptionnel de 100 Millions d’€ et nomme un délégué interministériel pour mettre en œuvre les actions du Varenne de l’eau.

 

Laurent Pietraszewski (secrétaire d’Etat chargé des Retraites et de la Santé au travail)
> Loi du 2 août 2021 pour la prévention, plan contre les accidents du travail graves et mortels... Depuis cinq ans, ce gouvernement a fait de la santé au travail une priorité de son action. Le travail continue.

> En 2017, je me suis engagé, convaincu que la société civile avait un rôle à jouer en politique pour relever les défis du plein emploi, de la transition écologique, de l’école. 5 ans plus tard, ma conviction est intacte.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)
> Depuis la création d’En marche en 2016, à l’Assemblée Nationale comme député, puis comme secrétaire d’Etat à l’enfance et aux familles, cela a été un honneur de servir mon pays et d’essayer d’améliorer le sort des Français, en particulier les plus fragiles.
 Petits déjeuners gratuits pour 500 000 élèves, 4,5 millions de repas à 1€ servis à la cantine, versement automatique des pensions alimentaires, +30% pour l’allocation mode de garde pour les femmes seules, 50 000 kits première urgence distribués aux familles pendant le Covid19, Doublement du congé paternité, parcours 1000 jours, PCH parentalité, formation des 600 000 pros de la petite enfance, Charte qualité de l’accueil du jeune enfant, 100 M€ investis dans les PMI, accompagnement au deuil d’enfant, allongement du congé pour naissance prématurée, PMA pour toutes, accès aux origines, modernisation de l’adoption, investissement dans la pédopsychiatrie, création de 800 postes de psy cliniciens en CMP, Forfait psy de 10 séances remboursées pour les enfants, 10 Me investis dans la psychiatrie périnatale,

Interdiction des VEO, plan contre les violences faites aux enfants, limitation de l’accès au porno, création de la CIIVISE, lutte contre la prostitution des mineurs, sensibilisation au SBS, contrôle parental par défaut, seuil de non consentement, contrôle des antécédents, Investissement dans le 119, Loi sur la protection des enfants, création de France Enfance Protégée, formation des CRIP, travailleurs sociaux et juges à l’autisme, modernisation du statut des AssFam, renforcement des contrôles, 600 M€ pour améliorer l’accompagnement des enfants.
«La protection de l’enfance sera au cœur des 5 années qui viennent.» (Emmanuel Macron)

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Pieyre-Alexandre Anglade (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> La Conférence sur l’avenir de l’Europe progresse vite. Avec les citoyens européens, nous sommes en train de forger un consensus pour bâtir une Europe plus forte. La décennie qui s’ouvre sera européenne ou ne sera pas !

> Chacun doit le savoir: Mélenchon à Matignon c’est la crise en Europe et le blocage des institutions européennes. Nous avons besoin d’une Europe forte et qui agit face aux grands enjeux, pas de sa paralysie.

> Désobéir aux traités européens, ne plus verser la contribution française au budget de l’UE, faire prévaloir la 6eme République sur le droit européen voilà ce que propose Mélenchon pour l’Europe. En somme un Frexit qui ne dit pas son nom. Nous, nous voulons une Europe forte.

 

● MoDem
Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
> [Futur premier ministre] Eh bien, écoutez, un Premier ministre rassembleur. Emmanuel Macron a évoqué la figure d'Henri IV qui avait su rassembler les Français avec quelques priorités : la question sociale, la question écologique, la question productive. 

> C'est le souci du Président de la République depuis le premier jour de son premier quinquennat d'élargir, de rassembler, de dépasser les clivages politiques d'antan et de faire en sorte qu'il soit rejoint par des figures de la droite, de la gauche. Ça a été le cas dans la campagne notamment. 

> Pour relever le grand défi écologique, Emmanuel Macron porte une méthode nouvelle : celle de la concertation, de la planification et de l'accompagnement sur-mesure, territoire par territoire, secteur par secteur.
Dans certains territoires, vous avez des industries qui sont traditionnellement plus émettrices en gaz à effet de serre que dans d'autres territoires. Vous avez par ailleurs d'autres sujets que l'industrie, notamment le sujet des logements, de l'artificialisation des sols, etc. Certains territoires vont être mis à contribution plus fortement que d'autres. Il faut donc pouvoir les accompagner dans cet effort et leur apporter une boîte à outils leur permettant de gagner ce défi de la transition écologique.

> Le Parti Socialiste n'est pas tout entier acquis à la cause de Jean-Luc Mélenchon puisque j'ai entendu de grandes voix s'élever pour dire qu'une telle alliance était contre-nature. Notamment celle de François Hollande.
Je crois que le PS a déjà été sévèrement sanctionné dans les urnes, faute d'avoir une ligne claire. Toutes celles et ceux qui ne se retrouvent pas chez Jean-Luc Mélenchon sont les bienvenus dans la majorité d'Emmanuel Macron !

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Sortie de l’Union européenne, complaisance vis à vis de la Russie…Le programme de Marine Le Pen ? En effet, mais aussi celui de Jean-Luc Mélenchon, et c’est lui-même qui l’écrit. Convergences troublantes, connivences dangereuses.

> Qu’est-ce qu’on veut ? Décider nous-mêmes d’un embargo sur nos achats de gaz ou que Vladimir Poutine décrète un embargo sur ses ventes de gaz à l’UE. Je pense que si on a un peu de fierté, c’est à nous de prendre la décision.

 

Pascal Canfin
> Nous clôturons ce week-end, la Conférence sur le futur de l’Europe. 49 propositions, 9 piliers, 1 an de travail formidable de 108 citoyennes et citoyens, une écoute exceptionnelle, des échanges passionnés pr une leçon de démocratie. À nous désormais d’être à la hauteur !

 

Laurence Farreng
> Sept mois de travail passionnant avec les citoyens, les parlements nationaux, le Comité des Régions ! Dernière session de la Conférence pour l’avenir de l’Europe pour valider les 325 propositions remises le 9 mai à nos institutions pour aller plus loin et renforcer l’Europe

> Un long combat de Renew Europe: conditionner le versement des fonds européens au respect de l’état de droit. Avec l’annonce par la Commission européenne de l’activation de ce mécanisme pour la Hongrie, c’est une victoire importante que nous remportons.

 

Stéphanie Yon-Courtin
> Rachat de Twitter par Elon Musk: les plateformes ont une responsabilité vis-à-vis des contenus qui y sont postés. C’est tout l’objet du DSA qui durcit les conditions de modération sur les réseaux sociaux.

> [Internet] Nous avons déjà montré la voie vers un standard européen avec le RGPD [Règlement général sur la protection des données] et désormais le DSA [Digital services act], l’UE s’est réarmée pour lutter contre les innombrables désinformations et les fraudes véhiculées par les grandes plateformes.
Elles vont devoir démontrer qu’elles ont tout mis en œuvre pour modérer leurs contenus, se montrer transparentes sur leurs algorithmes qui expriment des choix idéologiques et elles pourront être lourdement sanctionnées à défaut.