vendredi 18 novembre 2016

Présidentielle 2017. Sondage: Macron, «homme du Centre», entre 14 et 16%, Bayrou entre 5,5 et 8,5%

Bayrou-Macron, la lutte au Centre
Un sondage IFOP pour Sud radio et Lyon capitale, réalisé après qu’Emmanuel Macron ait annoncé sa candidature montre que celui-ci obtient entre 14% et 16% des intentions de vote selon les cas de figure.
Pour l’instant, dans chacune des hypothèses retenues, il se place en troisième position et n’est donc pas qualifié pour le second tour.
Dans un match face à Alain Juppé, il est à 14% contre 26% pour le maire de Bordeaux.
Face à François Fillon, il est à 15% contre 20% pour le député de Paris.
Face à Nicolas Sarkozy, il est à 16% contre 17,5% pour l’ancien président de la république.
Ce dernier résultat est très encourageant pour Macron car il n’est qu’à 1,5 point de Sarkozy, ce qui est dans la marge d’erreur de l’enquête d’opinion.
Ce sondage montre également qu’Emmanuel Macron s’impose dans l’espace central car il devance maintenant François de Bayrou de 9,5 points (hypothèse Fillon comme candidat LR) et de 8,5 points (hypothèse Sarkozy comme candidat de LR).
Le président du Mouvement démocrate connait ainsi un gros trou d’air puisqu’il ne parvient qu’à obtenir 8,5% des intentions de vote (hypothèse Sarkozy), pire, 5,5% (hypothèse Fillon), un score très bas qu’il n’avait pas obtenu depuis longtemps dans les enquêtes d’opinion.
Ce qui est aussi nouveau, c’est qu’en cas de duel entre Macron et Bayrou, le fondateur d’En marche obtient plus d’intentions de vote des sympathisants de l’UDI (30%) que Bayrou (29%) dans l’hypothèse où Nicolas Sarkozy est le candidat LR (ainsi que 30% des sympathisants du MoDem contre seulement 54% pour Bayrou).
C’est encore pire pour le président du Mouvement démocrate dans l’hypothèse où François Fillon est le candidat LR.
Si ce dernier obtient le plus d’intentions de vote de la part des sympathisants de l’UDI (55%), Macron vient en deuxième position avec 29% alors que Bayrou n’en récolte que 7%.
Un trou d’air qui intervient alors que François Bayrou a été sous le feu des attaques répétées de Nicolas Sarkozy et d’une partie de LR.
A noter que Marine Le Pen arrive en tête dans les trois hypothèses retenues par l’institut (entre 29% et 30% des intentions de vote) devançant Alain Juppé de quatre points alors que celui-ci était en tête dans l’ensemble des sondages publiés ces derniers mois.
Un autre sondage, Ipsos pour Le Monde et le Cevipof (centre d’études politiques de Sciences Po Paris), montre, dans les hypothèses retenues, que François Bayrou (avec 11% des intentions de vote) serait battu par Manuel Valls (14%) et serait à égalité avec François Hollande (12%).
Dans les deux cas de figure, il serait devancé également par Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et Jean-Luc Mélenchon.
De son côté, Emmanuel Macron n’a été testé que dans le cas où Alain Juppé serait le candidat de LR (donc sans la présence de François Bayrou).
Il obtient un petit 10% des intentions de vote contre 31% à Juppé, 27% à Le Pen et 13% à Mélenchon.
A noter que ce sondage a été effectué avant sa déclaration de candidature.
Quant à cette même déclaration, 57% des Français, selon un sondage Odoxa pour Franceinfo, estiment que c’est une bonne chose (contre 43% que c’est une mauvaise).
Les plus enthousiastes à cette candidature sont les sympathisants centristes qui estiment à 74% que c’est une bonne chose puis les sympathisants de LR (64%).
Mais le plus intéressant de ce sondage est le positionnement de Macron selon les Français.
Ils estiment ainsi à 56% qu’il est un homme du Centre (avec 71% des sympathisants de l’UDI et du MoDem qui sont de cet avis).
58% des sympathisants de gauche, 54% de ceux de LR partagent cette opinion.
Seuls ceux du FN, même s’il s’agit de leur opinion majoritaire, ne sont que 48% à le penser.
Toujours est-il que cela confirme bien qu’Emmanuel Macron sera un candidat centriste, à la fois, par son positionnement, par ses scores face à François Bayrou à qui il prend des électeurs en nombre et par la perception qu’en ont les Français.
(Sondage IFOP réalisé les 16 et 17 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 979 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Odoxa réalisé les 16 et 17 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1002 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage IPSOS réalisé du 8 au 13 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 18200 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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Actualités du Centre. Lagarde: la réunion du Centre «nécessaire» mais «subalterne et secondaire»

Invité par la chaîne LCP, Jean-Christophe Lagarde a répété qu’il ne connaissait aucun parlementaire UDI qui souhaite se mettre sous «la coupe de François Bayrou» en cas de réunion du Centre.
Il a admis que l’objectif du président du Mouvement démocrate, soutien d’Alain Juppé comme lui, était certainement de prendre la direction d’un Centre unifié mais que ce n’était pas sa vision.
Puis il a agressivement expliqué à la journaliste qui l’interviewait que si elle voulait «discuter de Bayrou», elle n’avait qu’à l’inviter…
Pour le président de l’UDI, après l’avoir qualifiée de «subalterne et secondaire» par rapport aux défis que la France doit relever lors de la prochaine présidentielle, «la recomposition du Centre est évidemment nécessaire mais elle est en cours» depuis que Jean-Louis Borloo a créé l’UDI.
Et celle-ci, si elle doit avoir lieu, n’interviendra qu’«après l’élection» de 2017.
On comprend que Lagarde veuille éviter de parler d’un Bayrou représentant le Centre surtout que quelques instants avant ces propos, il avait failli l’introniser en tant que tel, déclarant que si Nicolas Sarkozy gagnait la primaire de LR, il ne serait que le candidat de la Droite et pas du Centre «puisque Bayrou…» et il s’était arrêté là!
En outre, il a estimé que le président du Mouvement démocrate n’avait aucun pouvoir d’influencer ou de prendre en otage Juppé car il n’avait que «quatre parlementaires sur neuf cents».
Ce qui lui a permis d’affirmer que, selon lui, LR aurait la majorité absolue à l’Assemblée nationale si la Droite gagne la présidentielle puis les législatives.
Un propos qui va à l’encontre tout ce qu’il souhaitait auparavant puisqu’il a toujours déclaré qu’il voulait un accord pour les législatives afin d’empêcher un parti, en l’occurrence LR, d’avoir une majorité absolue ce qui, en retour, ferait des centristes de simples faire-valoir.
Mais, sans doute, s’agit-il ici de rassurer les sympathisants de LR qui semblent déserter le camp Juppé à deux jours de la primaire entre autres parce qu’ils estiment celui-ci trop proche des centristes.
Par ailleurs, il a de nouveau attaqué Emmanuel Macron en le présentant désormais, non seulement, comme l’instigateur de la politique économique suivie depuis 2012 – comme le fait Bayrou – mais, en tant que tel, comme un homme qui porte des idées différentes de l’UDI, refusant de dire s’il estimait que les positions du fondateur d’En marche avaient changées et s’étaient rapprochées de celles du parti centriste.
Nouveauté dans le discours du président de l’UDI, la charge violente contre François Fillon qui est devenu un adversaire direct d’Alain Juppé dans les derniers sondages avant le premier tour de la primaire LR.
Il a qualifié le programme économique, selon lui irréalisable, de Fillon de «thatchérien» et a parlé du «couple Sarkozy-Fillon» responsable de l’échec de 2012 et du redressement de la France lors de leur passage au pouvoir.



Présidentielle 2017. Primaire LR: et si les centristes faisaient battre Juppé et gagner Fillon!

Alain Juppé & François Fillon
Jusqu’à présent le vote des sympathisants de l’UDI et du MoDem à la primaire de LR était un trésor de guerre soigneusement protégé par Alain Juppé.
Dans certains sondages, ce sont même eux qui permettaient à celui-ci de l’emporter.
Mais la baisse de Juppé dans les intentions de vote et même sa défaite dans le cas de figure où il serait face à François Fillon au second tour sont le reflet d’un double mouvement qui pourrait faire que ce sont justement ces sympathisants centristes qui seraient la cause de son possible échec.
Le premier mouvement, c’est le report d’un certain nombre de voix de sympathisants de droite de Juppé (mais aussi de Le Maire) vers Fillon, justement parce que ceux-ci estiment que le maire de Bordeaux est l’otage du Centre et plus particulièrement de François Bayrou, le message de Sarkozy à ce sujet ayant porté ses fruits.
Néanmoins, à l’inverse de ce que pensait son camp, pas en sa faveur mais en celle de son ancien premier ministre.
Le deuxième mouvement, comme le montrent les dernières enquêtes d’opinion, consiste en une certaine désaffection de ces voix des centristes envers Alain Juppé et au profit de François Fillon.
Un mouvement de vase communicant qui va de pair avec celui, plus général, d’une montée en puissance de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy.
Ainsi, dans le sondage Elabe pour BFMTV, ils ne sont plus que 59% de sympathisants de l’UDI et du MoDem à voter pour Juppé au premier tour alors que 19% d’entre eux choisissent désormais Fillon.
Le phénomène est encore plus important dans le sondage Opinionway pour Atlantico puisque Juppé ne recueille plus que 51% des voix des sympathisants de l’UDI et du MoDem pendant que Fillon en a désormais 28%.
De même, dans le sondage TNS-SOFRES, Juppé est à 52% et Fillon à 19% en ce qui concerne le vote centriste.
L’institut Ipsos donne encore 61% à Juppé mais désormais 19% à Fillon qui triple presque son score de la vague de septembre de son sondage et double celui de la vague d’octobre.
Car ces chiffres sont à comparer avec ceux d’il y a seulement quelques semaines.
Ainsi, les deux vagues du sondage réalisé par Ipsos que nous venons d’évoquer donnaient respectivement 67% et 70% des voix des sympathisants UDI et MoDem pour Juppé et seulement 7% et 10% pour Fillon.
S’il est difficile de savoir pourquoi nombre de sympathisants centristes éprouvent la volonté de voter maintenant pour Fillon, il est sûr que l’image dynamique de Fillon de ces dernières semaines allié à un programme qui est le plus élaboré des candidats à la primaire (à défaut d’être centriste) ainsi que les failles de Juppé et, sans doute son âge, ont joué dans ce basculement.
Cependant on ne peut parler de séisme, car François Fillon a toujours eu une image positive dans l’électorat centriste, notamment auprès de celui de l’UDI.
Quant à la connexion du mouvement de rejet d’une grande partie de l’électorat de droite vis-à-vis de Juppé face à son alliance avec les centristes et surtout François Bayrou et celui de la désaffection d’une partie de l’électorat du Centre pour Juppé qui se reporte sur Fillon, il est apporté par le sondage Opinionway cité plus haut.
Si le second tour oppose les deux hommes, Juppé perdrait face à Fillon, notamment parce que 56% des sympathisants de LR voteraient pour Fillon et seulement 35% pour Juppé mais aussi parce que 38% des sympathisants de l’UDI et du MoDem choisiraient Fillon contre 57% Juppé.
Nous n’en sommes pas encore là et Alain Juppé, malgré une baisse notable du à l’usure du leader de la compétition allié à des interventions médiatiques et des meetings assez ternes, demeure en tête des intentions de vote au premier tour de la primaire (33% pour Opinionway, 36% pour TNS-SOFRES, 34% pour Elabe, 36% pour Ipsos).
Mais son avance a fondu et si les trajectoires actuelles des deux hommes se poursuivent et s’amplifient, alors l’inversion des courbes est possible dimanche prochain, permettant l’impensable, c’est-à-dire l’élimination de Juppé dès le premier tour, tant le maire de Bordeaux a dominé la totalité des sondages depuis le début de la primaire.
Et dans ce cas là, le désarroi des partis centristes sera grand tout comme les décisions qu’ils devront prendre pour la suite de la présidentielle.
(Sondage Opinionway réalisé du 13 au 15 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 10760 personnes dont 828 certaines d’aller voter à la primaire de la Droite, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Elabe réalisé du 9 au 15 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 7003 personnes dont 680 certaines d’aller voter à la primaire de la Droite, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage TNS-SOFRES réalisé du 7 au 10 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 8019 personnes dont 714 certaines d’aller voter à la primaire de la Droite, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage IPSOS réalisé du 8 au 13 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 18200 personnes dont 1337 certaines d’aller voter à la primaire de la Droite, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)


Alexandre Vatimbella



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