jeudi 26 octobre 2017

Actualités du Centre. Radicaux: comment se réunir quand on n’est pas d’accord?

La réunification des radicaux qui est en cours et qui devrait se concrétisait le 9 décembre prochain après la consultation des militants du Parti radical et du Parti radical de gauche au mois de novembre (et la tenue de deux congrès qui acteront la réunification le matin même du congrès fondateur d’un parti unique) posera sans doute plusieurs problèmes d’organisation, de susceptibilités personnelles mais également et surtout de positionnement politique.
On en a eu la preuve avec la suppression de l’ISF.
Ainsi, les députés du Parti radical (comme tous les autres élus de l’UDI) sont pour cette suppression – ils veulent même la suppression de l’IFI, Impôt sur la fortune immobilière, mis en place par le gouvernement à la place – et ceux du Parti radical de gauche sont contre.
Car, au-delà de l’intérêt économique ou non de cet impôt, il est une sorte de marqueur politique.
Pour les gens de gauche, il est un symbole de redistribution sociale et d’une société qui n’est pas à la botte des riches.
Pour les gens de droite, il est un symbole d’une idéologie qui bride la liberté d’entreprendre et le droit à la réussite pour ceux qui prennent des risques.
Etre pour ou contre l’ISF est donc important pour se situer sur l’échiquier politique.
Pour s’en convaincre, il suffit de prendre connaissance des raisons pour lesquelles les radicaux de droite et ceux de gauche se sont abstenus lors du vote du budget.
Ainsi, pour Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI, confédération à laquelle appartient encore le Parti radical, une des raisons est de n’avoir pas supprimé totalement l’ISF puisqu’il a été remplacé par l’IFI (Impôt sur la fortune immobilière).
Quant à l’ISF, c’est «un impôt inéquitable et inefficace. Inéquitable car les vrais riches ne le payent pas ou très peu. Inefficace parce qu’il contribue à faire fuir à l’étranger des contribuables dont nous devons payer ensuite tous les impôts qu’ils ne payent plus. Il faut donc le supprimer purement et simplement».
Or, c’est pour une raison exactement opposée que Sylvia Pinel justifie l’abstention du Parti radical de Gauche:
«La libéralisation de notre économie ne doit pas sacrifier nos acquis sociaux ni se faire au détriment des catégories les plus modestes de la population. (…) La suppression de l’ISF (…) est un grave signal envoyé à nos concitoyens qui risquent à terme de creuser davantage le fossé entre les catégories sociales.»
Or, que ce soit sur ce thème ou sur d’autres similaires, la réunification des radicaux ne pourra se faire dans le flou pour réussir dans le temps.
Car l’on peut penser que le désaccord entre les deux formations concerne nombre d’autres points qui sont, prudemment, mis de côté par leurs leaders tant leur envie de créer un parti qui peut peser sur la vie politique et de ne plus dépendre du PS (radicaux de gauche) et de LR (radicaux valoisiens) est forte.
Sylvia Pinel (Parti radical de gauche) a beau dire que «depuis le mois de juin, nous n’avons pas trouvé avec les radicaux valoisiens, un seul sujet sur lequel nous  n’étions pas en phase», déclaration qui fait écho à celle de la sénatrice François Laborde (Parti radical), «on sait ce qui nous rapproche et on cherche encore ce qui peut nous séparer», le travestissement de la réalité et le manque de clarté ne sont pas un gage de succès quand on décide de se (re)marier…