dimanche 17 octobre 2021

Propos centristes. France – Il y a un an, Samuel Paty / Sécurité civile / France 2030 / Haine en ligne / Promesses politiques / Union européenne…

Voici une sélection, ce 17 octobre2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
- À Samuel Paty. Nous continuerons, professeur.

- La France regarde toute son Histoire avec lucidité et reconnaît les responsabilités clairement établies. Les crimes commis la nuit du 17 octobre 1961, sous l’autorité de Maurice Papon, sont inexcusables pour la République. Aux victimes, nous rendons aujourd’hui hommage.

- [Discours lors du Congrès national des sapeurs-pompiers de France]
A chaque fois, en effet, qu’une catastrophe a frappé le pays, à chaque fois que tout semblait s’effondrer, vous [les pompiers] avez répondu présent.  Ce fut dès septembre 2017 l’ouragan Irma qui frappa les Antilles. Ce furent les inondations dans l’Aude, la tempête Alex dans les Alpes Maritimes, plus récemment et à une moindre échelle les pluies dans les Bouches-du-Rhône. Ce fut bien sûr l’incendie de Notre-Dame de Paris où la brigade de Sapeurs-Pompiers sauva ce joyau du patrimoine mondial, les feux aussi de forêts comme cet été dans le Var et dans les Bouches-du-Rhône et les terribles feux de l’été 2017. 
Je n’oublie pas, bien sûr aussi toutes vos mobilisations du quotidien (…). A chaque crise, à chaque coup dur, vous étiez là. Je n’oublie pas votre mobilisation décisive contre la pandémie. Sans vous qui, à ma demande, vous êtes engagés pour tester, mesurer puis vacciner, nous n’en saurions pas là. (…)
Cet engagement, votre engagement nous oblige.  Il oblige la Nation à vous assurer une reconnaissance, des conditions de travail à la hauteur du temps donné et des sacrifices consentis.  C’est pourquoi, depuis quatre ans et demi, je me suis, avec l’ensemble du Gouvernement et en premier lieu les ministres de l’Intérieur successifs, mobilisé avec force pour la grande famille des sapeurs-pompiers. 
Nous avons très tôt lancé un travail au long cours pour élaborer une loi fondatrice pour notre modèle de sécurité civile.  Oui, nous y sommes.  Le texte visant à consolider notre modèle de sécurité civile et valoriser le volontariat des sapeurs-pompiers et les sapeurs-pompiers professionnels vient d'être adopté en commission mixte paritaire. Il sera soumis au vote des deux chambres dans les prochaines semaines et promulgué dans la foulée.  Pour vous, pour la grande famille des sapeurs-pompiers, c'est une révolution qui enfin peut s'engager. (…)
Alors, ce texte tranche d'abord deux sujets historiques.
Premier sujet : les carences ambulancières.  Nos concitoyens ne le savent pas toujours, en tout cas pas assez, mais les sapeurs-pompiers sont souvent, trop souvent, sollicités par les services hospitaliers d'urgence pour assurer le transport de malades quand aucune ambulance privée n'est disponible. C'est une réalité qui est aussi la conséquence de difficultés d'organisation de nos soins sur le territoire. Parce que vous êtes des femmes et des hommes de devoir, vous assurez la mission, toujours, même quand aucun caractère d'urgence n'est établi. 
Le problème, c'est que cette situation réduit vos capacités d'action en cas de catastrophe : quand 80% des missions sont consacrées au secours des personnes, c'est moins de temps pour agir contre les urgences absolues comme les accidents graves, les feux, les catastrophes naturelles ou technologiques.  Le problème, c'est aussi que cette mission n'est pas rémunérée à hauteur de ce qu'elle coûte aux Services Départementaux d'Incendie et de Secours. 
Nous avons donc décidé de regarder le sujet en face.  D'abord et avant toute chose, c'est un des éléments importants de la réorganisation de notre offre de santé sur le territoire. Sujet profond qui a été abordé par le Ségur, qui n'est pas qu'un sujet hospitalier, nous le savons, mais qui est celui de la réorganisation de notre offre de santé, des réponses d'urgence en ville et à l'hôpital. Le ministre poursuit les travaux, territoire par territoire,. Nous sommes en train d'améliorer les choses pour répondre évidemment à cette demande et cette pression, car c'est la désorganisation qui crée les phénomènes que j'évoquais. 
Ensuite, le texte de loi va permettre de définir précisément la carence hospitalière, ce qui est une avancée majeure : plus d’abus possible, juste l'incontournable. Et la possibilité pour les sapeurs-pompiers de temporiser pour ces interventions quand survient une urgence absolue.  Ce travail de définition permettra, sur le terrain, de parachever une organisation dont la bonne maille, nous le savons, est départementale, en lien avec les SDIS, avec aussi une responsabilité toute particulière de nos départements, et je les remercie en la matière pour leur implication. 
Ensuite, le texte de loi fait en sorte que les sapeurs-pompiers soient justement rémunérés pour cette mission. Je vous annonce ce matin que le remboursement des carences sera significativement rehaussé ; il est actuellement de 124 euros. Il ira jusqu'à au moins 200 euros.  Cette revalorisation ne sera pas la seule réponse : l'objectif est aussi que le nombre de carences se réduise en mettant en œuvre une réforme de la garde ambulancière. 
Cette réforme a été préparée par le Gouvernement en lien avec la profession des transporteurs sanitaires ; elle doit maintenant être concertée avec les départements et vos structures départementales ; elle s'appliquera partout avant l'été prochain. 
Le second sujet, qui est depuis longtemps au cœur de vos discussions avec l'Etat : c'est le fameux numéro unique d'urgence.  Ce sujet, je crois que je n'ai pas besoin de le recontextualiser, vous l’avez assez bien fait, y compris avec des formules assez imagées, cher Président. 
La question est ancienne : faut-il regrouper tous les numéros d'urgence pour davantage d'efficacité comme beaucoup de nos voisins ? Si oui, comment l'organiser ? J'ai écouté chacun avec beaucoup de respect et je le dis aussi parce que notre volonté est d'avoir une France unie, d'avoir des sapeurs-pompiers, des soignants, des urgentistes qui travaillent main dans la main pour l'efficacité de nos territoires. Et notre seul objectif est l'amélioration de la prise en charge des victimes. Ensemble. « Rouges » et « Blancs », si vous m’autorisez cette formule. Pour trancher les débats qui durent depuis des années autour de la bonne organisation, et je le dis parce qu’on sait les désaccords et j'ai beaucoup de respect pour toutes celles et ceux qui, avec la même foi, le même engagement, portent ces messages. Je crois que la loi permet une avancée majeure en ce qu'elle permet d'avancer sur le chemin du pragmatisme, c'est-à-dire utiliser cette voie qui a fait l’unanimité, celle de l'expérimentation. 
Concrètement, seront mises en place dans une zone de défense - en quelque sorte une grande région qui correspond au commandement ainsi défini- dès l'année prochaine trois types de plateformes regroupant selon diverses modalités numéro d'urgence et permanence des soins.  Temps de réponse, qualité d'accompagnement des usagers, prises en charge des victimes, prise d'un premier appel au titre du dé-bruitage et bascule vers une plateforme d’envoi des moyens : nous évaluerons méthodiquement au bout de deux ans quelle est la solution la plus efficace. 
Et donc, ce texte correspond totalement - et c'est le fruit de votre travail, donc je le complimente aisément parce que ça n'est pas le mien - mais il correspond à ce que je porte et ce en quoi je crois. C'est-à-dire dans notre pays qui adore les débats théoriques et les confrontations de principes, essayer d'utiliser le chemin du pragmatisme et de l'évaluation et de se dire on va regarder toutes les options et nous allons mesurer laquelle est la plus efficace. Et peut-être d'ailleurs que nous inventerons collectivement une solution à laquelle nous n'avions pas initialement pensé, mais qui sera le fruit des pratiques de cette expérimentation. 
Ce que je vous décris là est le fruit de votre travail, c'est écrit noir sur blanc dans la loi, ce sera donc mis en œuvre dès le début de l'année qui vient.  Il est temps, dans l'intérêt des victimes et de nos compatriotes, d'aller de l'avant. 
Parce que c'est bien cela, au fond, le sujet primordial. Se projeter vers l’avenir. Nous protéger face au nombre de risques qui est en train de se dessiner sous nos yeux. Nous vivons en effet une accélération des crises et des catastrophes. Et c'est pour ça que dès le début, j'ai voulu être à vos côtés. D'abord parce que c'est le respect que, je crois, la Nation doit à celles et ceux qui s'engagent pour elle, prennent tous les risques pour protéger et sauver. Mais c'est parce que vous portez un engagement et des métiers qui sont au cœur des transformations que nous sommes en train de vivre : les pandémies, les inondations, le feu, le terrorisme, le risque NRBC, etc. etc. 
Au fond, nous sommes en train, collectivement, de vivre une révolution de nos vulnérabilités. Tous nos compatriotes en ont fait l'expérience durant la crise que nous venons de vivre.  Mais vous, vous le savez. Parce que vous le voyez chaque jour sur le terrain. Vous êtes confrontés et exposés depuis tant et tant d'années à tous les risques qui émergent : humains, naturels, techniques et technologiques, chimiques, etc.  Cette révolution des risques, nous avons un immense travail pour la prévenir, et vous êtes des acteurs de cette prévention. 
Mais pour faire face à des menaces de plus en plus nombreuses, parfois simultanées, très sophistiquées pour les uns et conséquences de changements et de bouleversements pour partie inéluctable pour les autres. Nous allons dans les années à venir, et ce mouvement a déjà commencé, à avoir plus que jamais besoin d'un modèle de sécurité civile robuste. 
Oui, ce que nous avons collectivement commencé à faire, et ce que nous allons ensemble poursuivre, c'est bien de continuer de penser et de parachever le modèle, la doctrine, la capacité à répondre à ces transformations. C'est cela que nous avons à construire ensemble. C'est l'immense défi de nos générations. Défi je le disais, mais c’est aussi une chance. 
(…) L'Etat d'abord, doit prendre toute sa part : c'est le premier pilier. J'ai annoncé il y a quelques semaines que le ministre de l'Intérieur porterait une grande loi de programmation. Et je souhaite que cette loi ne soit pas seulement une loi de programmation de la sécurité intérieure, mais bien une loi de programmation des sécurités, qui inclura donc la sécurité civile, qui doit être un pilier à part entière des sécurités de notre pays. Non pas la cinquième roue, non pas un parent pauvre, non.  Un projet au cœur du ministère, un projet au cœur des sécurités telles que nous devons les penser pour la Nation. Ce sera fait et ce sera au cœur de la loi de programmation. 
Le renouvellement de l'ensemble de la flotte des hélicoptères de la sécurité civile, dont la sollicitation est permanente sera engagé par ce texte. L'ensemble des moyens, des capacités seront posés dans une stratégie de programmation, comme nous le faisons avec nos armées, ce qui permettra aussi, à travers ce travail capacitaire, de structurer les filières industrielles et de permettre aux TPE, aux PME, aux entreprises de taille intermédiaire et aux grands groupes français qui travaillent avec vous, et permettent sur nos territoires, de créer et de développer de l'emploi industriel et de services, d'avoir de la visibilité sur nos politiques d'innovation, d'investissement et d'achats publics. Cette loi doit nous permettre de structurer ainsi des filières à vos côtés. Sans attendre deux hélicoptères supplémentaires seront commandés pour l'année prochaine. 
Les sujets du pacte capacitaire, de la modernisation de nos infrastructures, de notre organisation de gestion des crises seront également abordés dans cette grande loi de programmation. Le sujet aussi des carrières, et l'ensemble des sujets qui relèvent d'une programmation comme il se doit.  Nous investissons aussi, comme le prévoit la proposition de loi MATRAS, dans les systèmes d'information des populations en cas de catastrophe naturelle ou technologique, ce qu’on appelle – pardon de cet anglicisme - le « cell broadcast », ayant appris ainsi, en particulier de la catastrophe de Lubrizol. Mais nous allons continuer d'investir, d'innover, là aussi en la matière, et je veux féliciter à la fois le travail fait par le Ministère de l'Intérieur, sous votre autorité Monsieur le directeur général, le travail interministériel piloté, et le travail fait par les Sapeurs-Pompiers, les associations, les entreprises, pour innover en la matière et améliorer notre réponse technologique, nos systèmes d'information, la connexion, la connaissance sur le terrain pour à chaque fois permettre de mieux prévenir, mieux alerter, gagner du temps dans la bataille, car vous le savez mieux que moi, c'est ce qui est vital. 
Et parce que les catastrophes ne s'arrêtent pas aux frontières nationales, je souhaite aussi que cette loi se construise avec une vision européenne.  Européens, nous le sommes dans l'urgence quand il s'agit d'être solidaire, et vous l'avez formidablement démontré, encore une fois l'été dernier, par l'envoi de formations militaires, de Canadairs de la Sécurité civile, d'équipes dédiées pour porter secours à nos voisins frappés par des feux géants, partout en Méditerranée, de la rive Nord à la rive Sud. Vous avez été présents aux côtés de nos amis qui étaient dans le désarroi, et je tiens à vous en remercier et à vous en féliciter. C’est une fierté de la France. Vous l’avez vécu comme un devoir mais vous l’avez fait malgré les sollicitations quotidiennes, en plus de celle-ci. Je peux vous le dire : ni les Grecs, ni les Italiens, ni les Espagnols, ni les Algériens ne l’oublieront. Merci à vous. 
Mais Européens, nous devons l’être aussi pour investir et pour préparer l’avenir. J’ai demandé au Gouvernement que le sujet de la sécurité civile soit l’un des grands sujets que la France abordera sous sa présidence de l’Union européenne l’année prochaine.  Vous le savez, dès le discours de la Sorbonne, la sécurité civile a fait partie des priorités que je portais pour l’Europe. Dès le discours de la Sorbonne, j’ai souhaité porter cette ambition européenne en prenant des engagements et nous avons commencé à les déployer, à en faire une réalité. 
Dans le cadre de la montée en puissance du plan « Rescue » de l'Union européenne, la base aérienne de Nîmes a vocation à accueillir une flotte européenne de sécurité civile. À Nîmes, ce sera la base avancée des moyens européens, mais aussi, demain, des capacités supplémentaires que nous pourrons accrocher sur cette base, dans le cadre de cette volonté européenne de structurer notre ambition de protection et de sécurité civile. Deux avions sont d'ores et déjà financés à 90% par l'Union européenne et les discussions se poursuivent pour l'acquisition de deux hélicoptères lourds. 
Nous avons commencé, nous continuons et nous parachèverons sous présidence française cet effort, avec des initiatives nouvelles, capacitaires, humaines et de formation pour faire véritablement de ce pilier un pilier européen.
L’État donc avec cette vision, ce texte de loi, des investissements et une ambition européenne. 
Le second pilier du modèle français de sécurité civile à horizon 2030, c'est bien sûr vous, sapeurs-pompiers, militaires comme civils, professionnels comme volontaires, vous, les 250 000 femmes et hommes qui tenez le pays debout.  Une des tâches majeures que nous avons devant nous est de faire en sorte de rendre cet engagement plus attractif. Evidemment, quand je parle de ce collectif humain, je n'oublie pas non plus le personnel administratif et technique qui fait, si je puis dire ainsi, tourner nos casernes, qui vous permet au quotidien de fonctionner. 
Cet horizon 2030 de la Sécurité civile, ce deuxième pilier, les femmes et les hommes, cela passe par une série de transformations, des missions, de l'accompagnement, de la reconnaissance.
Nous le ferons d'abord en vous permettant de prodiguer des soins.  Quelle absurdité ! Quelle absurdité que d'interdire aux sapeurs-pompiers de prodiguer des soins alors qu'ils sont souvent les seuls personnels présents sur site quand une catastrophe intervient.  L'enseignement que nous tirons tous - et je peux vous le dire, ce fut à chaque fois mon expérience - c'est que ce qui paraît lent, lourd, qui est fait de règles, de chicayas du quotidien, est d'un seul coup balayé quand la crise est là. Ayez eu une inondation; ayez malheureusement un attentat terroriste ; ayez une attaque, un drame, des feux ou la pandémie, face à la pression des événements, tout se comprime et les choses se font. Ce que nous devons réussir pour notre pays, c'est d'avoir la même capacité d'organisation, au fond le même bon sens que celui que nous retrouvons en situation de crise. Une doctrine simple, une responsabilité qui est prise sur le terrain par le commandement de proximité, une doctrine d'emploi pragmatique et des compétences utilisées sur le terrain conformes à la réalité. C'est cela ce vers quoi nous devons tendre. La loi va nous permettre d'avancer en la matière. 
C’est pourquoi la proposition de la loi Matras autorise les sapeurs-pompiers à prodiguer des soins. Et je m’engage à préciser avant la fin de l’année par un décret du Gouvernement la manière dont les sapeurs-pompiers pourront mettre en œuvre les 12 gestes techniques de secourisme et de soins.
(…) Au-delà de cela, nous ferons cette avancée et bâtirons cet horizon en permettant aux sapeurs-pompiers de bénéficier de plus de reconnaissance et de protection. 
La reconnaissance, d'abord.  La reconnaissance, c'est important et je le dis avec beaucoup de sérieux. D'abord parce que je pense que quand on s'engage, quand on a parfois des émoluments modestes, et vous avez rappelé la situation actuelle, ça ne veut pas dire qu'elle doit être pérennisée, je vais y revenir, il y a une chose qui est importante, c'est la considération et la reconnaissance. C'est le début et je sais que pour beaucoup, vous toutes et tous qui êtes des patriotes, des engagés, cette reconnaissance de la Nation est un point essentiel. 
Rien ne justifiait que les sapeurs-pompiers soient moins distingués par les ordres nationaux que nos policiers, nos gendarmes. C'est pourquoi j'ai décidé suite à nos échanges que les contingents de nominations dans l'ordre national de la légion d'honneur et de l'ordre national du mérite seraient ainsi augmentés par juste reconnaissance de votre contribution, des risques pris et de vos engagements.
Par ailleurs, parce que la reconnaissance symbolique forte de la Nation n'empêche pas de regarder avec pragmatisme les autres sujets - je vous ai entendu, Président, votre ministre de l'Intérieur s'est aussi fait entendre et a porté votre voix - nous avons donc ainsi décidé de supprimer la surcotisation salariale sur la prime au feu, ce qui représentera un gain mensuel moyen d'environ 45 euros. Cette décision sera portée dans le cadre du PLFSS. 
A côté de la reconnaissance, il y a la protection. Là aussi, vous l'avez évoqué, la protection au quotidien, et il était important que le ministre de l'Intérieur, avec le garde des Sceaux, puissent inclure en effet l'ensemble des sapeurs-pompiers dans le collectif ainsi protégé par les caméras, caméras embarquées, qu'elles soient par les personnels ou par les véhicules, et aux côtés de nos policiers et de nos gendarmes, vous serez ainsi dûment protégés, vous en avez rappelé l'importance. C'était légitime. Ce sera ainsi fait dans le cadre du texte de loi. (…)
Enfin, nous rendrons plus attractif l'engagement comme sapeur-pompier en valorisant mieux le volontariat. Comme vous l'avez rappelé, je crois en l'engagement. En ces 197 000 Françaises et Français qui, librement, prennent sur leur temps familial, sur leur temps libre, sacrifient un peu de leur carrière, parfois beaucoup de leur carrière, pour sauver la vie des autres. Au fond, ni professionnels, ni bénévoles, partie intégrante de la famille, dans cet esprit que vous portez et que je salue, de ne rien distinguer, de ne rien diviser. J’ai envie de dire : juste là, présents au devoir. 
C’est pour cela que dès le début du quinquennat, j’ai alerté la Commission européenne pour que la directive temps de travail ne menace pas ce modèle. Je vais être clair. Cette directive, pour nous, est un problème. Elle est un problème pour ce modèle d’engagement, elle est un problème pour nos armées. Je l’ai dit et à ce titre sur ce sujet, nous nous y opposons. Quand on s’oppose à un texte, ça ne suppose pas d’être complètement démagogue et de vouloir fouler aux pieds les lois que nous avons librement consenties, donc j’essaie d’être cohérent avec moi-même. Je me bats en Européen, en convictions. Nous nous défendons devant les cours légitimes parce que nous les avons souverainement décidées et nous nous battrons pour modifier les textes européens aussi auprès de la Commission européenne. Je l’ai porté à l’été dernier auprès de la Présidente de la Commission et la présidence française de l’Union européenne au premier semestre 2022 sera l'occasion d’engager une initiative pour promouvoir cet engagement citoyen qui fait notre fierté et aller au bout des clarifications que ce texte impose. 
Le troisième pilier de notre modèle de sécurité civile pour demain : ce sont les citoyennes et les citoyens. Oui ! Notre modèle de sécurité civile sur les décennies qui viennent ne se fera pas sans que l'ensemble de nos compatriotes, la Nation tout entière, soit partie prenante de ce projet. Et ça, vous le savez déjà, vous l'avez déjà intégré dans vos valeurs, dans votre organisation et je vous en remercie. Par ce modèle unique extraordinaire de nos cadets, de nos jeunes sapeurs-pompiers, et je veux ici avoir un mot particulier pour les encadrants, les formateurs, les sous-officiers et officiers engagés dans ces tâches essentielles qui permettent à nos jeunes de connaître l'engagement dès leurs premières années, de trouver aussi des structures où on leur enseigne des valeurs, de la discipline, un cadre, et qui leur permettent de devenir pleinement citoyennes et citoyens. C'est un socle essentiel à la Nation. 
Pour ce faire, sur deux chantiers que nous allons lancer. Le premier : permettre que nos jeunes sapeurs-pompiers, mais aussi nos cadets, puissent avoir un système d’équivalence dans le parcours que nous avons prévu pour le SMI. Je demande que le ministre de l’Intérieur, le ministre des Armées, le ministre de l’Éducation nationale puissent conduire ce chantier, c’est essentiel et c’est une juste reconnaissance du temps passé par nos jeunes. 
Ensuite, permettre que la formation des sous-officiers comme des officiers puisse s’intégrer pleinement à la formation plus large des cadres de la Nation. Merci d’avoir vous-mêmes demandé que l’École nationale des officiers de sapeurs-pompiers, mais plus largement que le système de formation puisse s’intégrer à l’INSP. Je dois vous dire, généralement on a plutôt des volontés d’irrédentisme. Avoir des gens qui me disent : « Nous avons envie d’en être, d’être au cœur du projet ». Merci, en avant, on y va. 
Mais vous avez donc eu l’intuition, bien avant beaucoup d’autres, que vos missions se construisaient en faisant comprendre à nos jeunes, à leurs parents, à tous nos citoyens, l’importance de ce que vous portez. 
Quand je disais que le troisième pilier de notre modèle de sécurité civile était nos compatriotes, c’est bien que je crois profondément, face à cette mutation de nos grands risques, face à la généralisation de nos vulnérabilités, je crois dans une société de vigilance. Vous m’avez déjà entendu employer ce terme face à la menace terroriste, et nos sapeurs-pompiers comme nos policiers, nos gendarmes et nos militaires, face à ce risque, ont besoin de nos concitoyens qui sont en quelque sorte les premières vigies, les premiers à signaler, les premiers à participer à la prévention de ce risque. Mais c'est vrai pour tous les risques auxquels vous êtes confrontés. Je suis convaincu que des milliers de décès pourraient être évités si nos concitoyens étaient mieux sensibilisés et formés. Et donc, ce que nous devons réussir à améliorer, c'est un travail de pédagogie, d'information, de vigilance plus largement, à travers les dispositifs existants, à travers aussi des partenariats que nous devons améliorer tout spécifiquement avec l'Éducation nationale, mais également en remettant sur le devant de la scène la formation à ce qu'on appelle « les gestes qui sauvent ». 
Nous avons lancé en 2018 un grand plan sur ce sujet, auquel d'ailleurs vous contribuez, avec un objectif de former 80% de la population française d'ici la fin du quinquennat.
Je vais être très clair avec vous : nous n'y sommes pas. 
Alors, il y a des raisons pour cela. La pandémie est passée par là, en particulier et parce que nous le savons bien, c'est une révolution aussi culturelle qu'il faut faire. Il faut casser beaucoup de barrières, beaucoup de corporatismes, parfois des mondes qui ne se parlent pas naturellement. 
Bon. Nous n'avons que trop attendu. Je veux sur ce sujet que nous puissions avancer beaucoup plus fortement. C’est pourquoi je demande au ministre de l'Intérieur, au ministre de l'Éducation nationale, à la ministre des sports, de travailler ensemble pour relancer ce chantier que je considère comme stratégique pour garantir la résilience de la Nation. Relançons ce chantier de la formation, aux gestes qui sauvent dès l'école, dès le primaire, au collège et au lycée ; et dès le primaire, je le redis ici avec force. J'ai beaucoup entendu dire, quand j'ai lancé ça en 2018, «N'allez pas embêter nos enfants en primaire, ils ne peuvent pas comprendre ça, ils ne savent pas».
Écoutez, collectivement, nous avons comme Nation fait un choix, il y a quelques mois. On a demandé à nos enfants de porter des masques. Ils l'ont fait. Avec un civisme extraordinaire. Face à une épidémie qui les frappait si peu. Dont ils ne connaissaient pas les formes graves. Nos enfants ont été de fait pendant la pandémie des acteurs de la prévention. Ils ont su faire chaque jour des gestes qui sauvent dans le cadre du virus. Apprenons de cela collectivement : nos enfants, dès l'école primaire, savent apprendre des gestes qui sauvent. 
Commençons dès ce moment-là par un travail de sensibilisation, d'éducation et de formation. Allons-y, multiplions les initiatives et les gestes. 
Et à côté de cela, je veux ici encourager fortement les initiatives de formation à l'aisance aquatique et à l'apprentissage de la natation, auquel je sais, Madame la ministre des Sports, vous tenez ô combien. Nous avons vu tout à l’heure des démonstrations exemplaires avec nos sapeurs-pompiers, avec la sécurité civile, avec les associations, les équipes du ministère des Sports, nos collectivités territoriales. Avançons plus vite là aussi pour déployer des équipements, multiplier les formations et permettre également de sauver des vies. 
Ce sont des milliers de vies d’enfants chaque année qui sont sacrifiées parce qu'on n'a tout simplement pas appris des gestes élémentaires, parce qu'on a juste, parfois pas appris à nager. Ce sont aussi, évidemment, des drames qu'on évite et des interventions qu’on pourrait également éviter. 
Sur ce sujet donc, ce pilier que sont les citoyens, nous devons le renforcer par ce travail de formation, par ce travail d'éducation. Vous en êtes des acteurs essentiels et je sais pouvoir compter sur vous. 
J'en suis convaincu, nous ne relèverons les grands défis de notre temps, qu'il s'agisse de la lutte contre le réchauffement climatique, de la lutte contre le terrorisme, de la lutte contre les catastrophes comme la pandémie, que si chacun prend sa part. « Les gestes qui sauvent », c'est cela : conduire chaque citoyen à prendre conscience que nous sommes liés les uns aux autres, que nous partageons des valeurs, une culture, mais que nous devons de plus en plus partager aussi une culture et des savoirs en termes de protection. (…) 

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
- À Samuel Paty et à toutes celles et tous ceux qui font des enfants de la République des citoyens libres et éclairés.

- Nous devons rester fidèles à Samuel Paty en nous engageant à servir et à défendre, aux côtés de nos enseignants, ces valeurs plus fédératrices et modernes que jamais, inscrites aux frontispices de nos écoles : liberté, égalité, fraternité 

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
16 octobre 2020, nous nous souvenons. Samuel Paty, professeur.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
90% de la production d’électricité en Afrique du Sud vient du charbon. Pour sortir de cette dépendance, la France apporte financements et expertise : la centrale de Komati s’arrêtera en 2022 et se consacrera aux renouvelables. Un modèle de transition solidaire pour la COP26. (…) La réussite de la COP26 dépend du leadership de grands pays émergents comme l’Afrique du Sud.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Samuel Paty, héros de l’ombre, il est devenu une figure de la France, une figure de la liberté, cette liberté incarnée chaque jour par nos professeurs.

- Nous n’oublierons jamais. Un an après, la Nation rend hommage à Samuel Paty. Avec Jean Castex, mes prédécesseurs, la communauté éducative autour de la famille Paty pour dévoiler la plaque commémorative qui sera à l’entrée du ministère de l’éducation nationale.

- Honorer Samuel Paty en célébrant la liberté. Les terroristes combattent la liberté par la peur. Nous vaincrons la peur par la liberté.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
Il y a un an, Samuel Paty était froidement assassiné. Nous n'oublierons jamais ni son nom, ni son engagement au service de ses élèves et de la République. Pensées pour ses proches et tous les élèves et professeurs de France aujourd'hui.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
Notre pays a aujourd’hui la plus grande superficie bio en Europe. Elle a été multipliée par deux depuis 2017.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)
- Il y a un an était assassiné Samuel Paty. Assassiné pour ce qu’il représentait et ce qu’il défendait : la tolérance, la nuance, l’esprit critique, la connaissance et la liberté.

- Samuel Paty est mort d’enseigner. Au XXIème siècle qu'on ne l'oublie pas, qu’on n’oublie pas ses collègues, c’est important.

- Ce sont la droite et la gauche qui se sont cassées elle-même. Ce sont leurs échecs successifs qui ont fait émerger un espace central.

- [Eric Zemmour] Je n'ai pas envie de parler de quelqu'un qui n'est pas encore candidat, et que la vie politique française se résume à savoir ce qu'on pense de sa dernière phrase, de sa dernière insulte.

- [Cumul des mandats] Je reste dans la philosophie générale favorable à l'idée qu'on ne peut pas tout faire et pas tout cumuler, c'est une question de temps et de disponibilité.

- On voit bien la puissance dévastatrice des réseaux sociaux. On a travaillé pour réaffirmer les principes républicains et se doter de moyens supplémentaires contre le risque de séparatisme.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)
Il avait 47 ans. Il était professeur d'histoire géographie. Il était père de famille. Il y a un an, Samuel Paty était victime de la barbarie islamiste. Ce hussard de la République est aujourd'hui le visage du combat pour la liberté. N'oublions jamais.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- En ce jour d’hommage à Samuel Paty, lâchement assassiné pour avoir fait son métier, nous devons plus que jamais soutenir nos enseignants dans leur mission vitale de transmission du savoir, d’éveil des consciences et de sauvegarde de nos libertés.

- Pleine solidarité avec la nation britannique après l’assassinat de Sir David Amess. La démocratie est meurtrie aujourd’hui mais ne vacillera pas.

- Une politique commerciale européenne plus respectueuse de l’environnement : c’est l’engagement fort que portera la France lors de sa présidence de l’UE en 2022.

- La Team France invest n’a que quelques mois, et c’est déjà du concret : c’est la mobilisation collective de l’Etat, des régions, des entreprises à l’international, qui font de la France le pays le plus attractif d’Europe. Choisir la France, c’est choisir ses territoires.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)
- La politique de rénovation énergétique a vraiment décollé avec 800 000 dossiers MaPrimRénov.

- Je ne suis pas du tout opposée à la maison individuelle. Ni celle d'aujourd'hui, ni celle de demain.

- Je le répète très clairement : il n’est pas question d’en finir avec la maison individuelle. Je regrette la caricature faite de mes propos, qui ne reflète pas la teneur de mon discours prononcé hier. Face à cette crise du lien social et à l’urgence écologique, ceux qui ne veulent rien changer voudraient faire croire que l’on peut étendre la ville à l’infini en empiétant sur la nature. Je continuerai pour ma part de défendre tous les modèles d’habitat durables qui, sans s’opposer à la maison individuelle, donnent des perspectives d’avenir pour réconcilier l’impératif écologique et celui de loger les Français là où ils en ont besoin.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)
L’Europe dépend d’énergies qu’elle ne produit pas : le pétrole et le gaz. Le nucléaire, c’est l’excellence de la France, et l’indépendance de l’Europe.

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)
- [Blocage du prix du gaz] L'engagement pris par le Premier ministre sera tenu. L'estimation du coût est extrêmement difficile, c'est une perte pour l'État qui protège le pouvoir d'achat.

- La Droite nous explique que nous dépensons trop et défend minute après minute des amendements qui ouvrent des nouvelles dépenses. S’opposer c’est plus facile que de proposer.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- Samuel Paty. C'était il y a 1 an. Nous ne vous oublierons pas, nous ne renoncerons pas.

- Avec France 2030 présenté par Emmanuel Macron nous investissons massivement pour mieux produire, mieux manger, mieux soigner, être maître de notre énergie. Le tout avec une conviction : innovation de rupture, recherche, développement et industrialisation sont un continuum.
Mieux produire, c'est réinventer le
nucléaire en construisant de mini-réacteurs et en gérant mieux nos déchets.
Mieux produire, c'est devenir leader de l'hydrogène vert, en le produisant massivement grâce à des gigafactories d'électrolyseurs et à l’ensemble des briques de la chaîne de valeur.
Mieux produire, c'est faire de notre industrie une industrie bas carbone, en y réduisant les émissions de 35% en 2030 par rapport à 2015.
Mieux produire, c'est produire d’ici 2030 2 millions de véhicules électriques et hybrides par an.
Mieux produire, c'est mettre au point le premier avion bas-carbone d'ici 2030.
Pour nous donner les moyens d'atteindre ces objectifs, nous devons sécuriser l'accès aux matières premières et aux composants électroniques, disposer d’une infrastructure numérique souveraine et investir massivement dans les talents.

- Avec le plan France 2030, le président de la République Emmanuel Macron donne à la France une vision, une ambition, et inscrit son action dans le temps long, pour transformer profondément notre économie et réindustrialiser le pays.

- Si la nécessité d’une reconquête industrielle est aujourd’hui partagée, il n'en reste pas moins que nous devons changer notre regard sur l'industrie, la considérer pour ce qu’elle est : technologique, innovante, stratégique pour notre pays.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)
- Liberté d’expression. Libre arbitre. Pédagogie. Dialogue. Il est fondamental de rappeler les messages auxquels le professeur Samuel Paty était attaché.

- Le rôle de la plate-forme Pharos [contre les contenus haineux en ligne] est apparu encore plus essentiel que d'habitude au moment de l'assassinat de Samuel Paty. À la suite de cet attentat, le président de la République a décidé que la plateforme serait ouverte 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Depuis mars 2021, ses effectifs ont été renforcés, avec l'affectation de 30 policiers et gendarmes supplémentaires. Il y a désormais 54 agents, mobilisés à plein temps. Nous avons également créé une unité judiciaire spécialisée au sein de la plateforme, chargée d'accélérer la judiciarisation des contenus illicites signalés.  
Pharos a également vu son rôle renforcé dans la lutte contre le cyberterrorisme : la plateforme gère non seulement les contenus de nature terroriste, mais aussi les contenus liés à l'apologie du terrorisme ou à la provocation aux actes terroristes par exemple. Il y a ainsi eu une forte augmentation des signalements : +184% de signalements en lien avec le terrorisme ou le cyber-islamisme en un an.  

- Rien ne permet d'affirmer qu'un drame comme celui de Samuel Paty ne se reproduira pas. Mais effectivement, le fait d'avoir recruté 30 personnes de plus chez Pharos permet d'avancer. Cet effectif est suffisant pour traiter les signalements reçus, et s'il s'avère qu'ils ne sont plus suffisants à terme, nous embaucherons des agents supplémentaires. 
Il faut se rappeler que le professeur Samuel Paty a été livré à la vindicte sur les réseaux sociaux par des islamistes qui ont armé idéologiquement le bras de l'assassin. Ils sont poursuivis pour cela. Et pour mieux lutter contre la haine en ligne et les risques d'attentats «suggérés», nous avons introduit dans la loi du 24 août 2021 une nouvelle incrimination pénale pour mise en danger de la vie d'autrui par diffusion d'informations personnelle dans l'intention de nuire. Ceux qui se livreraient à la mise au pilori d'agents publics seront sévèrement punis aujourd'hui, jusqu'à 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amendes. 
Nous nous associons également à d'autres projets pour multiplier les actes de veille sur les réseaux sociaux : nous avons par exemple signé une convention avec l'association Point de contact, qui traite de son côté des milliers de signalements (plus de 60 000 dossiers en 2020). Un officier de liaison à plein temps a été délégué afin de faire le lien auprès de ce type d'associations. 

- On sait à quel point les islamistes sont mobilisés, et à quel point ils utilisent les événements d'actualité pour nous terroriser, au sens premier du terme. Des attentats sont régulièrement déjoués par des services de renseignement, donc oui, nous sommes particulièrement vigilants à une éventuelle multiplication de ces messages.  

- Je ne suis pas habilitée à communiquer publiquement sur toutes les actions menées, ni sur la manière dont elles ont été menées - mais clairement, un certain nombre d'enquêtes ont été aidées grâce à une meilleure coordination entre les réseaux sociaux et les services du ministère de l'Intérieur. 

- [Réactivation du groupe de contact permanent entre les forces de l'ordre et les plateformes de réseaux sociaux] C'est un groupe qui avait été créé par Bernard Cazeneuve en 2015, puis qui est tombé en désuétude : il n'avait plus été réuni depuis un certain temps. J'ai voulu relancer ce groupe, qui permet un contact permanent entre le ministère de l'Intérieur et les plateformes de réseaux sociaux. Quand je l'ai réuni à nouveau peu après l'assassinat de Samuel Paty, l'entente était froide, et mon ton rude. Le président de la République m'avait en effet demandé de faire un retour d'expérience avec Pharos, pour savoir comment les jours qui ont précédé et suivi le meurtre de Samuel Paty avaient été gérés par ces plateformes. Et quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai découvert sur les tableaux de signalement de Pharos que, parfois, les réseaux sociaux se permettaient de ne pas répondre aux questions de nos agents, de ne pas donner suite, ou de contre-arbitrer les services de l'État sur certaines questions, en indiquant par exemple qu'ils n'estimaient pas de danger sur tel ou tel internaute. C'était inadmissible.  
Pharos représente les services de l'État, la police, la gendarmerie, le ministère de l'Intérieur en lien avec les services antiterroristes. Donc à chaque fois qu'une plateforme entrave les travaux de Pharos, elle entrave le travail des services antiterroristes. C'est pour cela que je leur ai indiqué que je ne voulais plus jamais voir de tableaux de suivi comportant la mention 'Tel réseau social n'a pas répondu' ou 'telle plateforme a refusé de partager des contenus', sous peine de rendre public chaque mois le tableau de leurs non-réponses. Aujourd'hui 80% des contenus haineux signalés par Pharos aux plateformes de réseaux sociaux sont supprimés sous 48 heures. 
Nous avons par ailleurs convenu avec les plateformes d'inverser la logique de signalement, pour qu'elles puissent mettre à disposition de nos services d'enquêteurs les contenus les plus graves supprimés de leur propre initiative. Il faut savoir que 95% des contenus supprimés sur les réseaux sociaux le sont avant leur signalement à Pharos. Ce que l'on demande dans ce groupe, c'est donc d'adopter un comportement responsable dans la suppression des contenus et dans la coopération avec la police et la justice. Ensuite, elles sont sommées de déréférencer les contenus haineux des moteurs de recherche.  

- Nous avons introduit dans la loi du 24 août 2021 un mécanisme de responsabilisation des plateformes : elles sont désormais tenues aux obligations de consacrer des moyens suffisants à la lutte contre la haine en ligne, de faire la transparence sur ces moyens et de coopérer loyalement avec les pouvoirs publics. C'était indispensable. Avec certaines plateformes, le dialogue est vraiment constructif. Nous avons pu visiter les locaux de grands réseaux sociaux, comprendre comment fonctionne leur modération de contenus. Mais, ce n'est pas la même chose pour toutes les plateformes - ce qui n'est absolument pas normal.   [Il faut] Changer la loi au niveau européen après l'avoir fait au niveau national. Faire avancer les textes dans le domaine de la régulation du numérique sera l'un des grands sujets de la présidence française de l'Union Européenne.

- Une unité de contre-discours républicain a en effet été créée au Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation [CIPDR] au lendemain de cet assassinat. L'ambition est de contrecarrer dans l'espace numérique les discours de propagande séparatiste, islamiste en particulier. Cette unité s'est pour cela vue attribuer les moyens dont elle a besoin pour se déployer, soit une vingtaine de personnes à plein temps. Leur mission est notamment de faire de la veille sur les réseaux sociaux, au sein de la djihadosphère et des groupes islamistes, pour répondre aux comptes les plus radicaux pour ne pas les laisser se développer en toute impunité. Ce qu'on veut, c'est décrédibiliser le récit islamiste, tout en expliquant pourquoi l'idée républicaine et la politique du gouvernement ne sont pas anti-musulmanes, mais résolument anti-islamiste. 

- Quand vous avez une personne profondément convaincue et déjà membre d'une organisation djihadiste, il est compliqué de la faire changer d'avis en quelques tweets sur les réseaux sociaux. Mais le but, c'est d'instituer le doute chez tous les autres. Nous avons travaillé avec des sémiologues, des experts du djihadisme, de l'islamisme, pour analyser comment fonctionnent les biais cognitifs sur les réseaux sociaux.  
Les personnes qu'on essaie de viser, ce sont par exemple les jeunes musulmans qui voient passer ces contenus radicaux, et qui pourraient être influencés par des personnes qui leur assurent que la France ne les aime pas, qu'il faut se radicaliser, se battre contre les principes républicains. Nous souhaitons démonter ces contenus, prouver que telle information est fausse, que tel tweet n'a pas de source, que tel compte n'est pas digne de confiance... Depuis un an, il y a ainsi eu de nombreux démentis apportés, des ripostes, de la critique, parfois de l'explication face à des campagnes hostiles qui s'appuyaient sur des contre-vérités.  

Sur le même sujet

- Il y a toujours des choses à faire en plus, pour maintenir le dialogue et l'esprit critique. C'est le sens de la commission Bronner sur le complotisme à l'époque du numérique ; elle est notamment chargée de plancher sur le problème de la désinformation sur les réseaux sociaux, un sujet largement lié à la lutte contre le cyberislamisme et le terrorisme. Il faudra également réfléchir à ce qu'il est possible de mettre en place pour que le libre arbitre ne soit pas tributaire des algorithmes, qui peuvent parfois nous enfermer dans des bulles, comme celle du contenu djihadiste. Il me semble que cette question est fondamentale. 

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Samuel Paty. C’était il y a un an. L’effroi et l’émotion restent intacts. Soutien à tous ceux qui éclairent, qui combattent au quotidien l’obscurantisme et les idéologies extrémistes. En France comme en Europe, nous ne céderons ni à la peur, ni à la barbarie.

- Profondément choqué par le meurtre du député David Amess. Mes condoléances à ses proches, notre plein soutien au peuple britannique.

- Aujourd’hui [16 octobre] marque les 4 ans de l’assassinat de la journaliste maltaise Daphne Caruana Galizia, qui se battait pour la vérité et la justice. Partout en Europe, la liberté de la presse et la protection des journalistes doivent être un combat partagé, sans relâche.

- Je mène un combat de fond, qui n’est pas un combat Est / Ouest ni contre un pays. Quand on bafoue les valeurs européennes, oui je l'assume, je mène un combat politique.

- L’Europe est sortie plus forte des crises. Quand on met de l’énergie et des idées dans ce projet politique, on change les choses, ce sera le cas avec la Conférence sur l’avenir de l’Europe.

- Dans notre pays, il y a une tradition d’extrême-droite, qui a toujours précipité la France vers le fond. Il ne faut pas avoir de fascination morbide. On s’est trop habitué à des propos provocateurs, qui deviennent des incitations à la haine. 

- C’est édifiant de voir l’extrême-droite aller faire la queue chez des dirigeants étrangers, qui n’aiment pas beaucoup notre pays. Pour des gens qui sont censés défendre la grandeur de la France, c’est triste. Moi je défends les intérêts de la France.

- La discussion sans la pression, c’est naïf. Si le dialogue n’aboutit pas avec les Britanniques, il y aura des mesures restreignant notre coopération dans des domaines importants pour eux.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
- Samuel Paty (1973-2020). Nous devons à sa mémoire la défense résolue et humaniste de notre République et de ses valeurs.

- Samuel Paty symbolise pour moi le courage. Le courage d’avoir enseigné librement, d’avoir proposé avec tant de force et de conviction ces programmes à nos jeunes pour qu’ils soient toujours plus curieux et libres.

- [Samuel Paty] Le mal est profond, ancré dans la société de longue date, il nous faut être lucides. Mais nous sommes en train d’inverser la tendance. On progresse avec nos professeurs qui font un travail extraordinaire. Il nous faut faire preuve de volonté, collectivement.

- [Samuel Paty] On a agi et on continue à agir. On a davantage de réponses juridiques pour protéger nos professeurs. Notamment à l'appui de la Loi confortant les principes de la République. Nous avons renforcé les équipes Valeurs de la République et la formation des enseignants.

- Au-delà de la lutte contre la précarité alimentaire, les petits déjeuners sont un acte pédagogique qui ouvre sur la géographie, les sciences, la nutrition, les mathématiques, les langues, le développement durable… Le champ des possibles est infini.
Les petits déjeuners gratuits sont présents dans tous les départements, plus de 1 000 communes sont engagées et nous nous rapprochons de l’objectif des 500 000 petits déjeuners servis. Je veux remercier toutes celles et ceux qui rendent possible leur déploiement !

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
- Aujourd'hui, notre pays commémore un attentat barbare, celui de Samuel Paty. Ce professeur mort dans ce combat pour la liberté, dans ce combat contre l'obscurantisme. Je pense aux professeurs, aux élèves, à sa famille. Ne cessons jamais de défendre les valeurs de la République.

- Depuis des années, la laïcité n'est plus définie, elle est considérée comme acquise. Alors bien sûr, qu'elle s'est perdue ! C'est un combat, quotidien, que nous devons tous mener, pour que chacun s'en ressaisisse.

- Depuis un an, les actions s'intensifient dans les établissements :
- loi principes de la République
- remontées académiques pluriquotidiennes
- protection fonctionnelle
- carré régalien
- 1000 formateurs «laïcité»
- Guide républicain.

- Comment la droite et la gauche peuvent-elles construire un projet crédible pour la France lorsque leurs guerres d’egos les divisent elles-mêmes ? Nous préférons nous unifier dans une maison commune, réunir les bonnes idées, proposer un projet complet et cohérent aux Français !

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
- En ce jour il y a un an, Samuel Paty est devenu le visage de la République, sa lutte pour la laïcité est devenue la lutte de tous les Français. Continuons son combat d'une vie contre l'obscurantisme, pour que les Lumières ne s’éteignent jamais. Son exemple nous oblige.

- La Journée mondiale du refus de la misère me permet de souligner l'immense travail de nos associations de lutte contre la pauvreté. Un combat que le gouvernement mène à leurs côtés sur le terrain et qu'il soutient à hauteur de 100 millions d'€ grâce à France relance.

- L'élégance est la première des politesses. Au-delà de l'élégance, ce qui m'intéresse en tant que femme politique, c'est ce que l'habit dit de nous, de nos combats (la mode responsable pour moi) et de nos rapports sociaux.

 

► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
- Les promesses mirobolantes, c'est la maladie infantile des campagnes électorales. Et de ce point de vue, cette campagne est partie sur les chapeaux de roues! Mais quelle crédibilité? Quand Mme Hidalgo propose le doublement "au moins" du salaire des enseignants, donc de tous les salaires et des retraites de la fonction publique, sans en financer un seul euro, et en annonçant en même temps une baisse des taxes, c'est croire que les électeurs sont débiles. Et toute annonce d'augmentation générale des salaires, décidée d'en haut par le seul pouvoir politique, dans un pays en déficit du commerce extérieur et en déficit budgétaire, se heurtera au mur du réel. La hausse des salaires est naturelle et bienvenue quand elle correspond à une augmentation de la productivité. (…) Les hausses justes et bienvenues, secteur par secteur, sont celles qui sont liées au besoin des entreprises d'embaucher des professionnels qualifiés, dans les secteurs qui ont du mal à recruter, et aussi l'amélioration du revenu par l'association des salariés aux bonnes performances de leur entreprise.

- Les promesses d'augmentation massives et générales sont des tentatives d'abus de confiance, sans crédibilité, et dont les citoyens ne sont pas dupes une seule seconde. (…) Dans l'immense majorité des entreprises privées, il n'y a pas de hausse des salaires solide sans hausse de la productivité et des résultats réels de l'entreprise. Dans la fonction publique, la limite, ce sont évidemment les ressources publiques, les impôts et les taxes qui permettent de financer ces augmentations. La voie de la baisse des charges a souvent été explorée, mais a atteint sa limite : les charges sur les bas salaires, au niveau du smic, ont quasiment été réduites à zéro. Ce qui crée des trappes à bas salaires : les employeurs répugnent donc à sortir du smic car ils augmenteraient considérablement leurs charges. En d'autres temps, c'était facile : en 1968, en 1981, on a vécu de fortes augmentations de façade, gommées quelques mois plus tard par une dévaluation. En réalité, ces augmentations apparentes avaient été payées en monnaie de singe. Aujourd'hui, avec la monnaie unique pour les pays européens, cette manipulation n'est plus possible.

- [Parvenir à des hausses de salaires significatives] En premier lieu, et de façon immédiate : la progression de la participation et de l'intéressement. Il faut que, dans l'esprit des chefs d'entreprise et des salariés, il y ait une liaison quasi automatique entre performance de l'entreprise et amélioration des revenus des salariés. C'est la clé la plus accessible. Dans nombre d'entreprises, cela peut faire un treizième ou un quatorzième mois. Il y a un deuxième moyen de faire monter les salaires, c'est de partir à la reconquête du secteur productif du pays : il y aura davantage de besoins en emploi, davantage d'offres d'emploi, nécessaires pour suivre les carnets de commandes. Ce qui s'accompagnera d'une hausse des salaires. Ça, c'est la stratégie de fond que nous devons suivre.
Il existe aussi une troisième voie : réfléchir au reste à charge, à maîtriser et à baisser les charges obligatoires qui pèsent sur les familles et les salariés. Regardez l'énergie : si nous en restons à l'énergie traditionnelle, le pétrole ou le gaz, alors elle coûtera de plus en plus cher, et d'abord pour des raisons liées au climat. Mais si nous prenons les renouvelables au sérieux et investissons sérieusement dans la production d'énergie nucléaire, avec zéro émissions de gaz à effet de serre et des coûts garantis sur le long terme, nous empêcherons les prix de l'énergie d'exploser. Et cela évite d'assommer le consommateur en augmentant constamment le prix de l'énergie et les taxes.

- Si vous regardez les sondages pendant les précédentes campagnes, le pouvoir d'achat arrive très souvent en tête des préoccupations. Et cette fois encore, les questions du salaire, du travail, du nombre d'emplois offerts, de la productivité et de la qualité des services publics, ce sont les principales questions qui se posent aujourd'hui à la société française. Évidemment, celles qui tiennent à l'identité sont réelles et très importantes : avant de savoir ce que vous voulez, vous devez savoir qui vous êtes. Ces questions-là doivent donc être prises en charge. Mais avec équilibre, pas avec excès et obsessionnellement, comme c'est le cas actuellement.

- Après de telles crises, les Gilets jaunes et la crise incroyable du Covid19, qui aurait pu imaginer qu'une question d'un grand journal [le JDD] commence par le fait que les indicateurs économiques sont «au vert»? Ce n'est pas un hasard : c'est parce que des décisions ont été prises. Amélioration des conditions de travail des entreprises, climat de confiance, État présent dans les crises et (un peu) plus efficace, fiscalité mieux adaptée, pour l'entreprise et pour les ménages avec la suppression de la taxe d'habitation, augmentation des revenus des salariés, des plus basses retraites, de l'allocation adulte handicapé : ce sont des coups de pouce massifs en dépit des crises et dont l'efficacité est manifeste. Et donc, oui, quand l'économie va mieux, la question du pouvoir d'achat vient naturellement. Mais les électeurs ne se laissent plus prendre au piège des promesses du Père Noël et des baguettes magiques. Ils jugent en même temps la qualité des propositions et la crédibilité de ceux qui les formulent. Propositions mirobolantes et crédibilité zéro égalent un haussement d'épaules de la part de l'opinion. (…) La loyauté et la crédibilité de la politique menée et les résultats obtenus parlent d'eux-mêmes. Les gens savent bien, quand les résultats sont là, qu'on leur a dit la vérité.

- Désormais la France a une fiscalité du capital cohérente avec tous les autres grands pays, que l'investissement en actions, vers l'entreprise, a augmenté nettement, mais il est trop tôt et on manque d'éléments pour porter un jugement définitif. (…) . Pour moi, la suppression de l'ISF devait viser à amplifier de manière décisive l'investissement dans l'appareil productif. C'est à cela qu'on jugera dans deux ou trois ans la validité de la réforme et du prélèvement unique. Le but, c'est la reconquête de la production en France, agricole, intellectuelle et industrielle. C'est cela notre enjeu, pour chacun d'entre nous, et comme vous l'avez vu, c'est tout l'enjeu et toute la cohérence du plan France 2030 annoncé par le président de la République cette semaine.

- Le phénomène des Gilets jaunes révélait deux exaspérations: l'une qui tient à la situation économique et sociale et aux difficultés de fin de mois, notamment en raison de l'augmentation continue et non compensée du gasoil, indispensable pour rouler et se chauffer; l'autre au sentiment d'humiliation de ceux qui ne se sentent pas pris en compte. Ce mélange est détonant et dangereux. C'est pourquoi, outre le sujet du pouvoir d'achat, il faut traiter celui des mécanismes démocratiques de reconnaissance de tous ceux qui sont en bas de la pyramide, recréer le lien entre leur citoyenneté émoussée et les pouvoirs, réinventer une pleine citoyenneté. Le Président avait identifié ces problèmes en 2017. Ont-ils été résolus en cinq ans? Non. Il y a eu des réticences considérables, des blocages dans l'appareil d'État, des inerties dans les administrations. Cela sera l'un des enjeux du quinquennat qui vient : réussir à faire bouger ce qui est congelé dans l'organisation de la société française. Sinon, l'inquiétude et la colère ne passeront pas.

- [Dette publique] Les uns invitent à dépenser sans mesure, les autres s'essaient à la prudence, mais ne font aucune distinction entre bonne et mauvaise dette. La bonne dette permet l'investissement pour des emplois et des ressources, spécialement quand elle est contractée à 0% d'intérêt. Alors que la mauvaise dette, c'est celle qu'on accumule pour faire face aux dépenses courantes : on s'endette pour les feuilles de sécu, pour les retraites, pour le fonctionnement de l'État… Qu'on ne puisse plus faire une telle distinction, c'est un des indices de la dégradation du débat public dans notre pays.

- Le Covid19 était une guerre, il nous menaçait d'un effondrement général : le «quoi qu'il en coûte», c'était donc des dépenses de guerre, vitales pour que le pays ne s'écroule pas. Il était indiscutable, et d'ailleurs personne ne l'a discuté. Tous les jolis cœurs qui viennent aujourd'hui, avec des airs de componction, nous expliquer que «c'était trop», les a-t-on entendus une seule fois pendant la crise? Non. Pas un seul n'a osé.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Laetitia Avia (porte-parole)
- [Régulation des GAFA] Oui les Etats ont la légitimité pour le faire, nous avons voté une loi en France et ajouterons bientôt un cadre de protection européen. Ces géants disposent de moyens colossaux et ne doivent plus engranger des bénéfices sur des contenus haineux ou du cyberharcèlement.

- L’interdiction des réseaux sociaux pour les mineurs n’est pas la solution. Elle affaiblirait nos capacités de protection et d’accompagnement. Le Permis Internet adopté cette année formera nos jeunes aux risques numériques et comportements civiques sur les plateformes.

- Protection des enfants sur les réseaux sociaux: Stop à la communication, place à l'action! Modération des contenus, Transparence des algorithmes, Coopération avec la justice Nous adoptons des lois pour que les plateformes ne détournent plus le regard sans être sanctionnées

 

● MoDem
Il s’appelait Samuel Paty. Il était professeur d’histoire géographie. Pour avoir enseigné l’esprit critique, éveillé les consciences de ses élèves et transmis les valeurs de la laïcité, il a été lâchement assassiné. Nous ne céderons pas. Nous ne l'oublierons pas.

 

Jean-Noël Barrot (secrétaire général)
Le pouvoir d'achat est une priorité centrale du quinquennat d'Emmanuel Macron. Les Français méritent mieux que les propositions fantaisistes ou datées venues de droite comme de gauche.

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]
Pascal Brindeau (député)

Samuel Paty. C’était il y a un an. N’oublions pas et ne cessons jamais la lutte contre l’obscurantisme et le terrorisme islamiste.

 

● Parti radical
Il y a un an, le professeur Samuel Paty était assassiné, victime du terrorisme islamiste et de l'obscurantisme. Le Parti radical lui rend hommage et appelle à combattre sans répit les discours de haine et de discrimination qui fracturent notre société.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
Comment construire l’avenir si on nie le passé? Pourquoi choisir systématiquement le camp de la répression la plus atroce (Pétain, Papon) ? Quel est le projet d’Eric Zemmour s’il s’appuie sur le négationnisme, le racisme et la fascination pour la brutalité?