lundi 26 décembre 2016

Actualités du Centre. Tony Blair fonde une organisation centriste anti-populismes

Tony Blair
Tony Blair veut faire un retour en politique.
Rappelons qu’il fut premier ministre de Grande Bretagne pendant dix ans, de 1997 à 2007, et qu’il a réformé le Parti travailliste pour en faire un parti de gouvernement de centre-gauche, voire parfois du Centre, avant que ce dernier ne perde le pouvoir et désormais son âme avec Jeremy Corbin qui l’a transformé en un parti proche des thèses de l’extrême-gauche depuis son élection à sa tête en 2015.
Après plusieurs années d’une semi-retraite et d’activité de conseil aux revenus très lucratifs pour de divers chefs d’Etats, pas toujours très respectables, celui qui est devenu un centriste assumé s’inquiète fortement de la montée des populismes à travers le monde et s’apprête à lancer une nouvelle organisation pour les combattre et permettre au Centre d’avoir une politique plus musclée et d’encourager les centristes à travailler ensemble en Europe, aux Etats-Unis et partout où cela est nécessaire.
Comme il l’a expliqué au quotidien USA Today, «Si le Centre n'est pas un endroit de force et de vitalité et a plutôt l'air un peu mou et uniquement dans la gestion du statu quo, alors il y a le danger que quelqu'un vienne et fasse le boulot».
Et ce quelqu’un, selon lui, pourrait être un «leader autoritaire», quelqu’un qui ressemblerait à un populiste comme Vladimir Poutine: «c’est étonnant le nombre de gens que vous croisez et qui font référence au style du président Poutine de manière positive».
«Je pense, explique-t-il encore, que les gens veulent que leur pays avance et ils pensent que le système actuel ne bouge pas et ne fait pas les changements qu’ils veulent voir, alors quelqu’un qui dit juste ‘je m’en fiche de ce que l’on pense, je vais juste y aller et voici ce que je vais faire’ les attire».
Lors d’une conférence aux Etats-Unis, il a développé ce thème en affirmant qu’«il y a une immense somme de colère devant la manière dont les choses se font. (…) Il y a plus de colère autour de la politique qu’il n’y en a eu depuis longtemps».
Pour lui, la menace vient autant du Brexit que de l’élection de Donald Trump ou des provocations du président philippin, Rodrigo Duterte.
La situation présente est, selon son analyse, issue, entre autres, «des réseaux sociaux» qui est un «phénomène révolutionnaire».
«Cela change la manière dont fonctionne la politique. Cela change la manière dont les médias fonctionnent. Si nous ne sommes pas attentifs, cela va enfermer les gens dans des conversations uniquement avec ceux qui partagent leur point de vue et qui ont une théorie générale complotiste comme vision du reste du monde».