mercredi 28 novembre 2012

Actualités du Centre. Etats-Unis: les élus centristes au Congrès encore moins nombreux

Après les élections du 6 novembre dernier, le nombre de centristes à la Chambre des représentants et au Sénat des Etats-Unis s’est encore une fois réduit.
Après le retrait de plusieurs de leurs modérés et la défaite d’autres lors des primaires face à des candidats très à droite, les républicains ne comptent pratiquement plus aucun centriste dans leurs rangs même si, après l’échec de Mitt Romney et de la stratégie radicale du parti, une partie de ses élus et de ses personnalités est montée au créneau pour qu’une réflexion de fond en la matière soit menée.
Du côté des démocrates, on compte encore un certain nombre de «blue dogs» (démocrates conservateurs) ainsi que de membres de la «third way» (centristes conservateurs fiscalement et libéraux sociétalement), mais leurs rangs respectifs se sont clairsemés.
Comme pour le Parti républicain, le Parti démocrate est souvent dominé au niveau des circonscriptions par des militants très clivés qui empêchent alors les modérés de pouvoir se (re)présenter.
D’où l’élimination de candidats qui seraient souvent élus pour leur positionnement au centre par des électeurs qui demandent de plus en plus un consensus pour régler les graves problèmes auxquels doit faire face l’Amérique.
Néanmoins, le courant centriste, à l’intérieur des deux grands partis, n’est plus, aujourd’hui, représenté que chez les démocrates.
Sans oublier, évidemment, le président des Etats-Unis, Barack Obama…

Actualités du Centre. Israël – Tzipi Livni crée un nouveau parti centriste

Le retrait de la vie politique de Tzipi Livni, l’ancienne ministre des Affaires étrangères et chef du parti centriste Kadima créé par Ariel Sharon, n’aura été que provisoire.
Ainsi, elle vient d’annoncer, à moins de deux mois des prochaines élections législatives israéliennes qu’elle avait fondé «Le Mouvement» qui concourra lors de ce scrutin et qui se positionne au centre de l’échiquier politique.
Les candidats du Mouvement devraient venir essentiellement de Kadima mais devraient également comprendre quelques personnalités non-encartées.

mardi 27 novembre 2012

Une Semaine en Centrisme. L’UDI, une UMP modérée pas un parti centriste

Faire de l’UDI une UMP modérée avec à sa marge une droite dure, zone tampon avec l’extrême-droite, comme il y a une gauche dure avec le Front de Gauche, tel est sans aucun doute le dessein et l’ambition de Jean-Louis Borloo qui n’arrête pas de se poser en leader de l’opposition ces derniers jours, surfant plus ou moins maladroitement sur les déboires de l’UMP.
Mais ceci n’est guère une révélation.
Nous l’avons dit ici, dès la création du groupe UDI à l’Assemblée nationale, que ce rassemblement n’était pas centriste, ni même de centre-droit mais de droite modérée. Ce qui se passe actuellement le confirme amplement.
Jean-Louis Borloo n’a jamais été centriste et, en plus, il le revendique.
De même que ses proches comme Laurent Hénart, Rama Yade ou Yves Jégo.
Sa volonté était de se créer un espace à droite pour concurrencer l’UMP, voilà qui est fait, puis faire des alliances électorales et de gouvernement uniquement avec ce dernier.
Peut-il, pour autant rassembler plus qu’il ne le fait actuellement?
Ce sera difficile si l’on considère que les partisans de Jean-François Copé se situent généralement à la droite de la droite et que François Fillon et Jean-Louis Borloo se détestent (notamment depuis l’épisode de la nomination ratée de ce dernier comme premier ministre à la place de Fillon mais il y avait déjà de l’eau dans le gaz auparavant).
On voit mal, dès lors, les alliés de l’ancien hôte de Matignon rejoindre en masse son deuxième ennemi mortel (après Copé, évidemment).
En admettant, néanmoins, qu’il y réussisse, se posera alors la question de la présence des centristes dans l’UDI comme se posait celle de ces mêmes centristes dans l’UMP.
Et cela, dans des termes exactement identiques qui ont fait que des partis comme le Nouveau Centre et l’Alliance centriste, aujourd’hui à l’UDI, ont toujours refusé de se fondre dans l’UMP.
Car, à terme, c’est bien leur marginalisation qui est à l’ordre du jour et non leur emprise sur un parti qui aurait alors débauché une grande partie de ses troupes à droite (les débauchages de troupes à gauche et au centre, du fait même de la faiblesse de ce dernier, resteront limités).
Ce sera un coup pour rien pour le camp centriste.
Car, rappelons-le, les centristes doivent d’abord se réunir ensembles, tous ensembles, ou, si ce n’est pas le cas, rien qu’ensembles.
Non pas pour constituer une secte fermée et à vocation minoritaire, arcboutée sur sa «vérité», mais pour défendre un corpus de valeurs et de principes en matières politique, économique, sociale et sociétale qui donne au Centre son originalité et sa résistance à tout dissolution dans la Gauche ou la Droite malgré toutes les prédictions de ses adversaires et les tentatives de ses faux amis.
Qu’ensuite, ils constituent des alliances avec d’autres, que ce soit du côté de la gauche modérée ou de la droite modérée, cela va de soi.
Quant à l’UDI de Jean-Louis Borloo, elle réussira peut-être son pari de devenir le parti de droite majoritaire, l’UMP lui donnant actuellement un sacré coup de pouce pour y parvenir beaucoup plus vite que prévu!
Mais si c’est le cas, les centristes qui l’ont rejointe, pourraient en être les premiers perdants…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

dimanche 25 novembre 2012

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Les centristes doivent-ils se réjouir des difficultés de l’UMP?

Les problèmes de l’UMP et la possible implosion du parti de droite, nombre de centristes les regardent avec gourmandise en espérant récupérer tous les déçus de cette tragicomédie, élus, militants et électeurs.
Son affaiblissement permettrait, donc, de rééquilibrer l’opposition en faveur des centristes et, en particulier, de l’UDI, voire de faire de cette dernière le premier parti de l’opposition.
Les déboires de l’UMP sont-ils, pour autant, une bonne nouvelle pour le Centre?
En admettant que la formation de droite se déchire et que beaucoup de ses membres décident de rejoindre l’UDI (on ne devrait pas en compter énormément qui choisissent le Mouvement démocrate!), ce ne sera pas au profit des centristes et de leurs idées mais plutôt à leur détriment.
Ainsi, le parti de Jean-Louis Borloo qui se positionne au centre-droit selon certains de ses membres ou comme de droite modérée pour d’autres, verrait affluer majoritairement des membres de cette dernière tendance et non pas des centristes.
Du coup, ces derniers se verraient dilués dans un parti de droite, ce qui n’est pas sans rappeler un parti du nom de… l’UMP à laquelle ils avaient, en son temps, refusé d’appartenir!
Quant à la récupération des voix de l’UMP, rien ne dit que ce sera le cas, ni pour l’UDI, ni pour le MoDem.
D’une part, parce que les électeurs sont généralement légitimistes et ceux de droite encore plus que les autres.
D’autre part, parce que ceux qui gagneront le bas de fer entre Jean-François Copé et François Fillion, resteront à l’UMP en incarnant toujours le même positionnement politique quoi qu’on en dise, les positions défendues par les deux hommes, au-delà d’une stratégie de communication et électoraliste, étant très proches.
Dès lors, pourquoi les électeurs fuiraient-ils l’UMP? Rappelons qu’ils n’ont pas déserté de la Parti socialiste après son catastrophique congrès de Reims.
Sans oublier que les prochaines élections législatives et présidentielles ne se dérouleront que dans cinq ans, ce qui donne à l’UMP tout le temps nécessaire pour se reconstruire.
Enfin, une fragilisation trop importante de l’UMP bénéficierait également au Front national et pourrait avoir deux conséquences désastreuses pour l’opposition actuelle.
D’abord, une incapacité à gagner des élections sans un accord avec le Front national.
Ensuite, s’il y avait un accord de ce type, une désertion des électeurs modérés qui affaiblirait, à la fois l’UMP et l’UDI (seul le Mouvement démocrate en serait bénéficiaire mais sans doute pas assez pour peser sur une élection).
Plus profondément, les centristes n’ont pas à récupérer élus, militants et électeurs de droite mais ils ont à les convaincre que ce que propose le Centrisme est bien la meilleure politique pour la France.
Et après leurs désastres électoraux de mai et juin derniers, ils ont du pain sur la planche.

jeudi 22 novembre 2012

L’Humeur du Centriste. Quand l’UMP se querelle comme… des centristes!

Copé-Fillon, ça ne vous rappelle rien, chers amis centristes?
Oui, un peu du Aubry-Royal, sans doute. Mais aussi pas mal du Bayrou-Morin. A moins que cela ne soit du Lagarde-Morin, du Morin-Borloo ou du Borloo-Bayrou.
Et la liste des duos n’est pas limitative, loin de là.
Bon, bien sûr, les invectives, les noms d’oiseau et les haines semblent démultipliées actuellement chez les umpistes, faisant ressortir des haines et des inimitiés, d’autant que 2012 aura été une très mauvaise année pour eux.
Pour autant, cela ne doit pas empêcher ces rapprochements, point du tout politiques mais irresponsables.
Quel spectacle désolant que de contempler ces hommes et femmes politiques se battre comme des chiffonniers (et l’on ne voudrait surtout pas insulter lesdits chiffonniers!).
Comment osent-ils alors parler aux Français de comment bien gouverner la France et de leur demander, non seulement, de leur accorder leur confiance - alors qu’ils ne sont même pas capable de se faire confiance entre eux, dans le même parti politique et pour le même but, administrer le pays correctement et prendre les bonnes décisions pour son avenir – mais également de faire des efforts en ces temps troublés.
Voilà qui est très inquiétant.
Et, Ici, on ne parle même plus de l’UMP et de ses querelles internes, on parle de la démocratie qui vaut nettement mieux que cela
Oui, évidemment, elle implique des débats d’idées, parfois à couteaux tirés et à la limite de la décence. Mais n’est-ce pas la responsabilité de ceux qui la défendent que de ne jamais aller trop loin pour ne pas donner le spectacle pitoyable qui ne peut que renforcer les partis extrêmes et les comportements poujadistes de la population, sans oublier la perplexité de la jeunesse, elle qui croit en l’engagement pour les idées.
Les tenants du Centrisme, eux qui mettent en avant des principes et des valeurs comme le consensus, la responsabilité, la tolérance et le respect ne peuvent que regretter la crise de l’UMP.
Mais également de rappeler aux partis et aux leaders centristes que, oui, eux aussi sont aussi ridicules que cela, quand ils se chamaillent et se crêpent le chignon.
Les hommes et les femmes politiques ne sont pas des gens parfaits et personne ne leur demande de l’être. En revanche, il serait bon qu’ils montrent l’exemple dans leur fonction.
Centristement vôtre.