lundi 13 août 2018

L’Humeur du Centriste. Ne vous reste-il plus aucun sens de la décence?

François Fillon et Philippe Bas
Lorsque l’avocat Joseph Welsh, en 1954, s’adressa à Joseph McCarthy pour lui demander «au bout du compte, ne vous reste-il plus aucun sens de la décence» alors qu’il accusait à tout va et sans preuve, toute la classe politique, les journalistes et les artistes étasuniens d’être des communistes au service de l’Union soviétique.

On pourrait – malheureusement – utiliser cette apostrophe, à bon escient pour les haineux de Macron et du pouvoir centriste en place.

Dernière «aberration» en date, l’article de complaisance consacrée au sénateur Philippe Bas, homme de droite et soutien indéfectible de François Fillon, dans les colonnes du Monde (journal de gauche croit-on savoir) dans lequel l’élu explique avec une confondante candeur que l’on appellerait plutôt stupidité que la Commission d’enquête qu’il dirige au Sénat sur l’affaire Benalla va lui servir à montrer «le pouvoir (…) tel qu’il est» car «la fumée du macronisme va disparaître et on verra ce qu’il y a derrière: la technocratie, le narcissisme et la solitude…»

Et ajoute-t-il, «Le parti En marche n’existe pas, il n’a pas de racines idéologiques, pas de racines territoriales, pas d’expérience politique».

Voilà donc le procès politique que veut instruire monsieur Bas, un personnage qui a tout le soutien de… Jean-Christophe Lagarde qui a déclaré récemment qu’il faisait confiance à la commission d’enquête du Sénat pour son impartialité et sa capacité à faire toute la lumière sur l’affaire Benalla.

Encore une bêtise proférée par le président de l’UDI qui devrait essayer parfois de réfléchir avant de parler et de ne pas se précipiter sur tout micro qui se tend pour tenter pathétiquement d’exister.

Comme le dit fort justement le journaliste Maurice Szafran dans les colonnes du magazine Challenges:

«(…) L'affaire Benalla fournit un prétexte pour mettre en scène la dénonciation du "macronisme", "incarnation des élites". De la part de l'énarque Bas, membre éminent de la Chiraquie, successivement secrétaire général de l'Elysée, ministre, député et sénateur, c'est assez cocasse et presque ridicule, mais passons... Au moins ces confidences nous permettent-elles de ne plus être dupes: Alexandre Benalla et ses dérapages ont été utilisés pour intenter un procès en illégitimité au président de la République. C'est Philippe Bas qui en convient. C'est Philippe Bas qui l'avoue. Les choses sont claires.»

On comprend dès lors pourquoi ce sénateur est encensé par Le Figaro, Le Monde et Libération pour son «sérieux»…

De mon côté, j’ai quelques difficultés à garder le mien surtout si je me rappelle que ces journaux «sérieux» sont ceux qui ont expliqué qu’une loi contre les «fake news» ne servait à rien.

Car voilà, une fois de plus, qu’ils démontrent le contraire!



Centristement votre.



Le Centriste