vendredi 3 décembre 2010

Une semaine en Centrisme. Le prochain défi des centristes: ne pas se faire instrumentaliser


Tout juste après avoir humilié les centristes, Nicolas Sarkozy s’apprête, selon des proches de François Fillon, à leur faire les yeux doux en 2011 (avec d’éventuelles nominations de secrétaires d’Etat centristes pour «étoffer» le gouvernement…). De l’autre côté du spectre politique, la Gauche, qui a quasiment insulté les centristes en les traitant de lâche et autres quolibets peu amènes ces derniers mois, s’apprête à leur tendre les bras pour les présidentielles. La candidature à la candidature socialiste de Ségolène Royal devrait ainsi être suivie par une tentative de débauchage de large envergure par celle qui n’a jamais caché sa volonté de récupérer les voix centristes pour se faire élire à l’Elysée.
Et, évidemment, certains centristes s’apprêtent à répondre présent à ces deux offensives qui, à défaut d’être de charme, sont de récupération. On trouvera bien quelques membres du Nouveau Centre ou de centristes de l’UMP pour occuper les strapontins offerts. On trouvera bien quelques membres du Mouvement démocrate pour faire alliance avec Ségolène Royal comme cela s’est déjà produit lors des dernières régionales en Poitou-Charente.
L’instrumentalisation des centristes, dont les politiciens de gauche et de droite ont besoin pour se faire élire, a toujours existé. Et, comme dans toutes les mouvances politiques, il s’est toujours trouvé des opportunistes carriéristes centristes pour répondre présent aux sirènes des postes et des honneurs et pour se mettre à quatre pattes afin de ramasser méticuleusement les miettes jetées par leurs «alliés» goguenards.
Espérons que cette fois-ci règnera un peu plus de dignité dans les rangs du Centre au moment où celui-ci veut se refonder pour redevenir une force politique qui compte dans le pays en vue des prochaines échéances électorales. Cet espoir est tout autant tourné vers la cohésion et la dignité centristes que vers la capacité de présenter un vrai projet centriste dont la France à urgemment besoin aux électeurs en 2012 avec un candidat unique à la présidentielle qui ait une chance de faire autre chose que de la figuration.
C’est, bien entendu pour éviter cette éventualité que, à droite et à gauche, on tient à garder le Centre morcelé et à se répartir ses dépouilles et ses voix. Ce qui est le plus étonnant dans cette affaire c’est que tout le monde le sait et les centristes mieux que personne mais que ces derniers continuent à faire le jeu de ceux qui souhaitent qu’ils ne comptent que pour apporter les quelques pourcentages de voix permettant de dépasser la barre des 50%. Cela s’appelle de l’opportunisme ou de la bêtise ou de l’inconséquence ou les trois à la fois. En tout cas, cela n’a rien de très reluisant.

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC