mardi 14 octobre 2014

L’Humeur du Centriste. Au pays des centristes heureux tout n’est pas si rose

Lors de la journée parlementaire du Centre qui s’est déroulée à Paris le 13 octobre dernier, on avait l’impression que l’on se trouvait au pays des centristes heureux avec des leaders du Centre qui surfaient joyeusement sur la vague des élections au Sénat (+13 sénateurs), sur celle des municipales (plusieurs villes gagnées), à défaut de le faire sur celle des européennes décevantes (à peine 9,93% des suffrages).
Pourquoi ne pas être optimiste et voir la vie et l’avenir en rose?
Surtout après la Berezina des élections présidentielles et législatives de 2012 qui faisait prédire à certains que le Centre était en quasi voie de disparition.
Pour autant, voilà quelques chiffres qui ne mentent pas pour que les centristes n’oublient pas d’où ils viennent (les échecs cuisants de 2012), où ils sont (la quatrième force politique derrière le PS, l’UMP et le FN) et, surtout, les efforts qu’ils doivent encore consentir pour devenir une force politique qui compte vraiment en tant que telle, c’est-à-dire les efforts afin de convaincre les Français de leur accorder leur confiance.
- 31 députés centristes sur 577 soit 5,37% du total des députés (et moins de 6% des voix pour les candidats centristes au premier tour des législatives de 2012). Pour rappel, l’UDF comptait 215 députés en 1993.
- 43 sénateurs centristes sur 348 soit 12,36% du total des sénateurs. Pour rappel, le Sénat avait un président centriste de 1958 à 1998 (Gaston Monnerville, Alain Poher et René Monory).
- 7 députés européens centristes français sur 74 soit 9,41% du total des députés européens français (et 9,93% des voix à l’élection européenne de 2014). Pour rappel l’UDF comptait 41 députés européens en 1984.
- 9,13% des voix pour le candidat centriste à la présidentielle de 2012 (François Bayrou) et quatrième place derrière les candidats du PS, de l’UMP et du Front national. Pour rappel, Valéry Giscard d’Estaing remporta l’élection présidentielle de 1974 avec 50,81% des voix au second tour après avoir obtenu 32,60% des voix au premier tour.
- 2 villes (Amiens et Nancy) de plus de 100.000 habitants sur 41 ont un maire centriste (soit 4,88% des villes de plus de 100.000 habitants).
- 13 présidents de Conseils généraux sur 101 sont centristes soit 12,87% du total.
Quant au nombre de militants, l’UDI en déclare officiellement 27.355 (avec constat d’huissier) alors que le Mouvement démocrate demeure sur un chiffre invérifiable de 35.000 adhérents qui date de 2012 avant les grandes désertions suivant la présidentielle perdue mais aussi le changement de cap politique en 2013.
Le bilan chiffré est loin d’être aussi dithyrambique que les discours de Philippe Vigier et de François Zocchetto, respectivement président du groupe UDI à l’Assemblée nationale et président du groupe UDI-UC au Sénat, lors de la journée parlementaire du Centre.
Sans oublier les élections à la tête de l’UDI qui sont en train de tourner au pugilat et à la farce après que Jean-Christophe Fromantin, l’outsider de la compétition, ait saisi le juge des référés pour surseoir au vote au motif que de nombreux militants en règle et à jour de cotisation ne pouvaient voter et ait obtenu un délai supplémentaire pour le déroulement des opérations électorales, une reconnaissance du bien-fondé de ses réclamations…
En tout cas, tout cela doit ramener les centristes au principe de réalité et à l’effort qu’il leur reste à faire pour que le Centre retrouve d’abord sa vraie place sur l’échiquier politique et ensuite devienne cette force politique majeure dont la France a besoin.

Centristement votre.

Le Centriste