lundi 21 décembre 2015

Actualités du Centre. Espagne – Législatives: échec relatif des centristes de Ciudadanos

Alberto Rivera (Ciudadanos)
Après les élections législatives du dimanche 20 décembre, l’Espagne se réveille ingouvernable pour la première fois de l’histoire de sa jeune démocratie débutée en 1977 lors de l’élection de l’Assemblée constituante après la mort du dictateur Franco en 1975.
Ainsi, aucun des deux partis arrivés en tête, le PP (Parti populaire de droite au pouvoir) et le PSOE (Partis socialiste ouvrier espagnol de gauche), n’ont obtenu la majorité absolue nécessaire pour former un gouvernement.
Pour y parvenir, ils devront nouer des alliances avec les deux formations parvenues en troisième position, Podemos (extrême-gauche), et en quatrième position, Ciudadanos (Centre).
Les résultats sont les suivants :
Parti
Voix
%
Sièges
PP Parti populaire
7 215 530
28,72 %
123
PSOE Parti socialiste
5 530 693
22,01 %
90
Podemos
5 189 333
20,66 %
69
Ciudadanos
3 500 446
13,93 %
40
ERC-CAT-SI (Catalogne)
599 289
2,39 %
9
DL (Catalogne)
565 501
2,25 %
8
EAJ-PNV (Basque)
301 585
1,20 %
6
Unité populaire
923 105
3,67 %
2
EH Bildu
218 467
0,87 %
2
Coalition canarienne
81 750
0,33 %
1
Il est à noter que les autres partis centristes nationaux ne sont pas parvenus à obtenir des sièges de députés.
En outre, le résultat de Ciudadanos est, à la fois, un grand succès et un échec…
Grand succès car, pour la première fois de son histoire (il a été créé en 2006), le parti centriste aura des députés au parlement avec quarante représentants.
De même, il est en progression constante puisqu’aux dernières élections régionales et municipales du 24 mai 2015, le parti avait alors décollé et obtenu respectivement 9,8% et 6,55% des voix.
En revanche, ses 13,93% des suffrages peuvent également être considérés comme une déception puisque de nombreux sondages donnaient Ciudadanos au-delà des 20%, certains ayant l’ayant même placé en tête.
En outre, sa quatrième place, loin derrière les deux grands partis traditionnels mais, surtout Podemos qui a près de 7 points de plus montre que la formation du charismatique Alberto Rivera n’a pas réussi à s’imposer comme une alternative crédible pour les électeurs.
Il conviendra de voir ce qui va se passer dans les jours qui viennent au niveau d’une possible coalition avec le parti centriste, sachant qu’Alberto Rivera avait fermé la porte à une telle éventualité au cas où Ciudadanos ne serait pas le parti dominant de celle-ci.
Il l’a d’ailleurs réaffirmé au soir de l’élection en déclarant, «Nous n’allons soutenir ni M. Rajoy (chef du PP) ni M. Sanchez (chef du PSOE)».
Il a néanmoins ajouté que pour «éviter une impasse constitutionnelle», Ciudadanos pourrait s’abstenir face à la présentation d’un nouveau gouvernement en ne votant donc ni pour, ni contre, en estimant qu’«Il est possible de gouverner en minorité et de conclure des pactes ponctuels» tout en se demandant si «M. Rajoy sera à la hauteur» dans un tel contexte.