dimanche 2 décembre 2018

L’Humeur du Centriste. Les séditieux tombent les masques avec le concours des casseurs

Marine Le Pen & Jean-Luc Mélenchon
A force d’avoir demandé la démission de tous ses adversaires politiques (Sarkozy, Hollande, Valls, Collomb, Castaner et, évidemment, Macron, liste non-exhaustive…), Marine Le Pen en était même venue à demander celle de son père qui rétorqua en demandant la sienne!
Ah! la belle famille.
Même chose pour son alter ego d’extrême-gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui demande toutes les demi-heures la démission d’Emmanuel Macron et qui continue de croire, par ailleurs, que seul un complot l’a empêché d’être élu président de la république.
Les voilà, tous deux, à l’unisson qui demandent aujourd’hui la dissolution de l’Assemblée nationale après que leurs sbires (auxquels nombre de voyous ont prêté main forte) aient cassé la journée entière les rues de Paris et d’autres villes de France, profané la tombe du soldat inconnu et mis le feu à des immeubles.
Simple coïncidence?!
Chacun appréciera, à la fois, le tempo avec ces troubles inqualifiables et la concomitance de ces demandes.
La fan de Trump et amoureuse de Salvini et Poutine ainsi que l’admirateur de Chavez, Maduro et des frères Castro tombent de plus en plus dans le grotesque (attention! Hitler, Mussolini, Staline, Franco, Salazar, Ceausescu et consorts sont également des personnages grotesques) et, pire, dans la sédition en jetant continuellement le feu pour attiser les troubles et donc, mécaniquement, les violences.
Face à de tels olibrius et à leurs desseins inquiétants, les défenseurs de la démocratie républicaine doivent tous s’unir pour la défendre.
Ils doivent rappeler fermement que dans le système représentatif, la légitimité démocratique vient de l’élection qui est l’émanation de la volonté du peuple et non du déchaînement de haines de quelques crétins demeurés récupéré par des intrigants liberticides.
Tous les centristes doivent être sur cette ligne et ceux d’entre eux qui jouent leur propre partition en vue de gains électoraux doivent se reprendre avant de devenir de vulgaires politiciens opportunistes qui, c’est vrai, dès que la situation est difficile, pullulent un peu partout.
Et souvent, en pareille occasion, c’est le courage qui manque.

Centristement votre.

Le Centriste


Actualités du Centre. Stanislas Guerini, nouveau délégué général de LREM veut «transformer la réalité»

Stanislas Guerini
La république en marche a un nouveau délégué général, Stanislas Guerini.
Agé de 36 ans et issu de la social-démocratie, ancien entrepreneur puis cadre dirigeant d’une grande société, il est député de Paris LREM depuis 2017.
Il a été élu à la tête du parti d’Emmanuel Macron avec 82 % des voix.

Voici les principaux extraits de son discours prononcé après sa victoire:

(…) Vous le savez mieux que personne, au cœur de notre identité, il y a l’écoute – souvenez-vous de La Grande marche. Mais nous, nous ne voulons pas écouter pour écouter, nous ne sommes pas un institut de sondage, un département de sciences sociales: nous voulons écouter pour comprendre et transformer la réalité. Nous l’avons toujours dit comme ça. Nous voulons écouter pour gagner le droit d’être entendus.
Alors si l’on tend l’oreille aujourd’hui, qu’est-ce qu’on entend?
Je vais commencer si vous le voulez bien par le moins important: c’est-à-dire moi-même. J’entends, ici ou là que je serai trop inexpérimenté, pas assez cogneur, pas assez politique. Mais je vais vous dire mes amis: moi je suis heureux de ne pas me voir affubler des défauts qui ont conduit les dirigeants politiques depuis 30 ans à la faillite de leurs convictions et à la faillite des partis politiques tel qu’ils sont aujourd’hui. Parce que je vous propose de traduire: trop inexpérimenté, cela veut dire que je n’ai pas passé 20 ans à éliminer sciemment, patiemment tous mes adversaires politiques pour penser le coup d’après; trop peu cogneur, cela veut dire que je suis moins intéressé par l’idée d’assommer mon adversaire politique que de convaincre les Français parce que c’est là l’essentiel; trop peu politique, cela veut dire que je ferai passer toujours l’intérêt général avant mon intérêt particulier, et toujours l’intérêt de mon pays avant même celui de mon parti, voilà ce que cela veut dire!
(…) Ce qui est ma force fait notre force collective, c’est notre sincérité, pour le projet que nous portons, notre sincérité à vouloir transformer notre pays, pour chacun et pour chacune, voilà ce que c’est ma force.
Qu’est-ce qu’on entend d’autre, si l’on tend l’oreille, sur La République En Marche, par exemple? On entend que nous serions un parti en déshérence, que notre mouvement serait incapable de devenir un parti. Mais posons nous la question une seconde: que sont-ils devenus les partis qui avaient comme nous obtenu la confiance des Français au moment de l’élection présidentielle? Et bien c’est simple: ils ont fini leur quinquennat dans le même état: désertés et radicalisés. Et ils ont connu le même sort: c’est-à-dire qu’ils ont fini aux oubliettes. Nous, nous ne voulons pas cela.
Et ceux qui disent cela de nous sont les mêmes qui en 2016 disaient que ce n’était pas possible que nous soyons 1000, 2000, 5000, 10 000, 200 000. Ce sont les mêmes qui disaient doctement, sciemment que c’était impossible que nous remportions cette élection présidentielle.
L’aveuglement qui les frappait alors et le même qui les frappe aujourd’hui. (…)
Alors non, notre mouvement n’est pas en déshérence. Mais oui, il n’est pas devenu un parti, parce que nous voulons rester un mouvement. Quelle est la différence? La différence, c’est que les élections pour nous, ce n’est pas une fin, c’est un moyen pour transformer le pays. La différence, c’est que nous ne croyons pas que la politique, ce soit l’affaire des élus. Mais nous croyons profondément que la politique, c’est l’affaire de tous, des citoyens et des citoyennes, et elle nous concerne tous et toutes, chacun, dans toutes les dimensions de notre vie.
Alors, est-ce à dire pourtant que tout va bien dans notre mouvement ? Non. (…) Oui nous ne sommes pas totalement là où nous voudrions être. Il y a trop de doutes, trop de découragements; trop de petits renoncements, trop de petites défaites; au fond trop de distance avec ce qui est notre identité profonde.
(…) Je pense que la source de tous nos maux internes est la même: nous avons parfois, perdu le sens de nos adhérents. Vous qui avez fait la campagne présidentielle, vous savez que la première raison de notre victoire, ce n’était pas un «alignement des planètes» magique comme certains observateurs ont pu nous le faire croire. Non.
La première raison de notre victoire, c’était notre mouvement, et notre mouvement, ce sont nos adhérents. (…)Toute la campagne était tournée vers eux, sur cette nécessité de les équiper pour qu’ils puissent convaincre autour d’eux. Il n’y a pas de meilleure manière de convaincre les Français que de le faire grâce à d’autres Français. Voilà notre recette magique, nous en connaissons tous la formule.
Mais depuis, nous avons parfois manqué à nos adhérents. Ce que je veux dire, c’est que chacun d’entre nous, est redevable de l’ensemble de la politique qui est porté par cette majorité et ce gouvernement. A chaque débat, à chaque polémique, c’est le même feu roulant de questions que nous vivons auprès de notre famille, de nos proches, de nos collègues, bref de tous ceux auprès de qui nous avons fait campagne.
Et je crois que nous devons reconnaître lucidement que nous n’avons pas permis à nos adhérents de revendiquer et d’expliquer toutes les avancées que nous avons obtenues depuis le début de ce mandat. Et si l’on se dit les choses, nous ne les avons pas non plus assez équipés pour se défendre quand nous avons traversés quelques polémiques. (…)
Vous l’avez compris, le cœur de mon projet, c’est de redonner à nos adhérents la place qui doit être la leur, c’est-à-dire pas à la base de notre organisation mais au sommet de notre organisation. (…)
(…) Qu’entendons-nous quand nous regardons la France, en 2018, dans ce mois de décembre et particulièrement dans ces moments de mobilisation des gilets jaunes ?
Nous entendons que le compte n’y est pas encore.
Ce n’est pas parce que le constat qui a mené notre action était faux. (…) Et je crois que tout ceci se résume très simplement par une formule qui n’a pas pris une ride : les Français ont le sentiment de mener des vies empêchées. Voilà ce qu’ils vivent aujourd’hui.
Et je crois que si le compte n’y est pas, ce n’est pas non plus parce que la promesse que nous avons portée était la mauvaise: au contraire, la seule solution à ces vies empêchées c’est la remise en mouvement de nos sociétés. La seule manière de permettre à chacun de cesser de subir sa vie, c’est de l’équiper des armes indispensables, de s’éduquer, de se former; c’est lui apporter les éléments de solidarité essentiels pour qu’à chaque fois qu’il tombe, il puisse se relever; c’est de définir les règles de fonctionnement pour que notre société ne soit plus une société de statuts, ne soit plus une société de pistons. (…)
Alors si le compte n’y est pas encore, et bien c’est simple c’est parce que les choses n’ont pas encore suffisamment changé, et que ce changement n’est pas encore assez perceptible, assez tangible. (…)  Si jamais nous réussissions à faire mieux coïncider l’offre politique avec les besoins de chaque citoyen et bien les choses iraient beaucoup mieux dans notre société et ça, c’est le cœur de notre mission. (…)
Soyons utiles
C’est pour cela que nous ne pouvons pas rester passifs face à cette colère qui s’exprime. Nous avons été certainement, en tant que majorité, trop lointains, trop technocrates, trop sûrs de nous, trop sourds parfois mais nous ne devons rien lâcher pour faire en sorte que cette colère nous la transformions en solutions pour apporter des réponses concrètes aux Français, c’est ça qu’ils attendent. Ils n’attendent pas un psychologue, ils attendent un médecin pour régler leurs problèmes. Et ça c’est notre mission, c’est ce qui doit nous animer pour les mois qui viennent.
(…) Il faudra aussi que nous allions chercher les idées là où elles sont, dans nos territoires, dans nos entreprises, dans nos associations, auprès des praticiens, là où aucun dispositif gouvernemental ne pourra aller, là où aucun dispositif gouvernemental n’est jamais allé. En allant écouter aussi, ceux qui voudront dialoguer avec nous, ceux qui viendront vers nous – surtout s’ils portent un gilet jaune. En allant là où la politique ne va plus.
Vous l’avez compris, la deuxième mission (…) c’est aller partout là où la politique ne va pas. Je veux dire aux Français: plus vous êtes loin de la politique, plus vous êtes importants pour nous. Plus vous êtes en difficulté, plus nous voulons trouver des solutions. Moins vous y croyez, plus nous allons essayer de vous convaincre !
(…) L’Europe, cette construction des peuples qui semblait acquise, cette construction est en train de vaciller – et je le dis clairement nous devrons jeter toutes nos forces en France et dans l’Union pour que les élections européennes, ces élections de la dernière chance, donnent enfin à l’Europe les moyens d’agir en matière d’immigration, en matière de protection de nos frontières, en matière de numérique, en matière de fiscalité. Il est vain pour ne pas dire ridicule que de vouloir mener 27 petites politiques publiques les unes à côté des autres. Non, nous avons besoin d’une politique, une politique européenne et ce sera ça l’enjeu des élections européennes. (…)
Et au cœur des défis que nous devons relever il y a bien sûr le changement climatique. Il y a le changement climatique et avec lui, toutes ses menaces qui pèsent sur notre environnement. Notre défi c’est de dépasser finalement cette transition économique – celle qui doit permettre à nos entreprises d’aller mieux, de regagner des parts des marchés à l’international, celle qui doit faire en sorte que le travail paye mieux, celle qui doit faire en sorte que nos entreprises innovent, que la France se remette à innover. C’est de faire en sorte que cette transition économique, cette transition sociale – celle qui doit nous permettre de sortir de cette société sclérosée dans laquelle il est plus important d’être bien né que de bien travailler à l’école, dans laquelle les études que l’on a fait à 20 ans sont plus importantes que la qualité du travail que l’on mène. Ces deux transitions économique et sociale nous devrons les mener de pair avec la transition écologique. (…)
C’est pour ça que je veux vous annoncer ici que nous placerons la transition écologique au cœur de nos priorités pour cette élection européenne. Oui, nous porterons la proposition d’un grand plan pour la transition environnementale et sociale. Mais nous devrons faire en sorte que ce plan ne ressemble pas à d’autres plans. Nous devrons faire en sorte que les citoyens européens ne soient pas les laissés pour compte de la révolution écologique. (…)
(…) La seule ambition que je nous fixe, c’est d’être utiles. Pas utiles à nous-mêmes (je crois qu’il y a déjà un certain nombre de personnes qui sont sur ce créneau-là). Non, utiles aux pays. (…)



Vues du Centre. France, pays irréformable?

Par Jean-François Borrou & Alexandre Vatimbella


Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.

Jean-François Borrou est le pseudonyme d’un journaliste proche des idées centristes.

Alexandre Vatimbella est directeur du CREC



Manifestation de "gilets jaunes" à Paris le 1er décembre
La violence et le chaos provoqués intentionnellement par des casseurs et des militants extrémistes de droite et de gauche avec le concours objectif des «gilets jaunes», n’est pas le plus préoccupant même si c’est spectaculaire et anxiogène pour une grande partie de la population.

Ce n’est pas ce qui se passe dans les rues de Paris saccagées avec gourmandise par ces personnages pathétiques et dangereux, mais bien ce qui se passe dans les maisons de la capitale et d’ailleurs où une majorité de Français leur accordent leur soutien plus ou moins important selon plusieurs sondages.

Ce qui révèle l’incapacité du pays à accepter les réelles réformes, c’est-à-dire celles qui vise l’ensemble du corps social.

Sans même parler de sa fameuse «révolution» qu’il souhaite mettre en œuvre, Macron semble avoir raison de dire que les Français détestent les réformes.

En revanche, quand il prétend qu’ils sont capables de se mobiliser pour un changement profond qui permettra de sauver le pays, on a l’impression qu’il prend ses désirs pour des réalités.

La réponse du pays aux taxes carbones est symptomatique de la résistance à tout changement profond dans notre manière de vivre tant que la catastrophe n’est pas devant notre porte et qu’il est déjà trop tard pour agir.

Ce que l’on constate aujourd’hui, toujours grâce aux sondages aux résultats récurrents, c’est que les Français sont conscients des dangers qui guettent le pays et qu’ils savent qu’il faut des réformes importantes.

Mais, comme beaucoup d’autres peuples, ils ne veulent pas que le changement les impacte.

Or, les solutions passent par des sacrifices au moins sur le court-terme, voire le moyen-terme, ce qu’ils ne sont même pas prêts à accepter.

Alors, doit-on, comme certains, prôner l’émergence d’un régime fort qui seul serait capable, selon eux de transformer en profondeur la société?

C’est, par exemple, ce que demandent des écologistes pour lutter vraiment efficacement contre le réchauffement climatique sachant qu’un peuple n’acceptera jamais les sacrifices à faire pour éviter la catastrophe écologique.

Rappelons que si Platon voulait un régime dirigé par les sages les plus capables qui dicteraient au peuple ce qu’il faut justement faire, aucune autocratie ou dictature n’a jamais réussie à apporter le bonheur et le bien-être à tous parce qu’elles ont toujours été des régimes qui servaient avant tout les dirigeants, leurs cliques et leurs clientèles dans une corruption et une répression généralisées.

Dès lors, c’est une totale chimère de penser que ces oligarques ou cette aristocratie pourraient parvenir plus efficacement à réformer.

Resterait alors à parier sur une possible prise de conscience du peuple et, surtout, sur la capacité de l’humain à inventer des technologies et des organisations capables de changer le monde pour le meilleur.

C’est un pari osé et risqué, un pari humaniste, mais qu’il faut tenter jusqu’au bout parce que l’Histoire nous enseigne que, malheureusement, il n’y a pas d’autres voies possibles.

C’est en tout celui du Centre et des centristes, sans pour autant faire de ces derniers des crétins et des idiots utiles, bien au contraire parce qu’ils sont également capables de se mobiliser pour sauver la démocratie républicaine en danger.

Enfin, un petit mot sur le comportement scandaleux des médias, en particulier audiovisuels, qui font une couverture démesurée de ces événements des dernières semaines et, en particulier de ce premier samedi de décembre, où se trouvaient dans les manifestations tout juste un peu plus de 0,1% de la population…

Tout cela rappelle avec quelle délectation les médias américains ont couvert la campagne électorale de Donald Trump en 2016 parce que cela faisait du taux d’audience.

Cela permettait au populiste démagogue – qui savait qu’il passerait sur toutes les chaînes de télévision au moindre de ses mensonges et des insultes – de faire passer son message au peuple américain sans débourser un cent.

Une situation qu’avaient dénoncé alors quelques professionnels, dont le rédacteur en chef du New York Times qui avait vilipendé la couverture outrancière de CNN qui depuis, comme d’autres médias, tente désespérément de se racheter en étant un opposant forcené à celui qui a accédé à la Maison blanche.

En France, les images des violences diffusées par les médias audiovisuels incitent ceux qui les commettent à en commettre d’autres.

De même, l’amplification sans justification journalistique du mouvement a permis à ces médias, comme pour ceux qui, aux Etats-Unis, ouvraient constamment leurs antennes aux propos de Trump, de battre leurs records de taux d’audience et, donc, de recettes publicitaires…

Demain, si les choses dégénèrent en France et qu’un populiste démagogue extrémiste prend le pouvoir, on verra peut-être nos médias devenir les fiers résistants et défenseurs de la démocratie avec ce temps de retard qui sied à ceux qui n’ont rien compris ou rien voulu comprendre pour des motifs parfois peu reluisants.

Mais, comme aux Etats-Unis, ce sera peut-être aussi pour des motifs financiers puisque, désormais, ce sont les médias anti-Trump qui font le plus de taux d’audience!



Jean-François Borrou & Alexandre Vatimbella