jeudi 26 mars 2015

Actualités du Centre. Juppé s’attribue le mérite de la victoire de l’alliance UMP-UDI-MoDem aux départementales

Alors que Nicolas Sarkozy continue de ressasser sa haine vis-à-vis de François Bayrou, expliquant qu’il n’a rien contre le Mouvement démocrate mais qu’il ne peut se réconcilier avec son président qui a appelé à voter pour François Hollande contre lui en 2012, Alain Juppé affirme à qui veut l’entendre que la victoire de la coalition UMP-UDI-MoDem au premier tour des départementales est largement de son fait, lui qui milite sans relâche pour que la Droite et le Centre soient des alliés et, dans les partis centristes, que le Mouvement démocrate et son leader soient traités comme l’UDI.
Reste que cette nouvelle déclaration et la réponse de Nicolas Sarkozy lui déniant ce rôle pivot dans l’alliance électorale Droite-Centre, illustrent une nouvelle fois l’instrumentalisation des partis centristes par les deux principaux rivaux pour la primaire UMP en vue de la présidentielle de 2017.
Cette «chasse aux centristes» dont les résultats du premier tour des départementales confirment toute la pertinence et l’intérêt pour l’UMP (dont son président n’aurait pu se targuer d’être à la tête du premier parti de France devant le FN), pourrait, si elle prend une telle tournure, provoquer des réactions indignées, voire hostiles, des militants centristes, voire, in fine, de l’électorat centriste.
Bien entendu, la dynamique de la victoire limitera celles-ci pour l’instant.

Mais les enjeux de la présidentielle et des législatives pourraient, paradoxalement, compliquer la stratégie de l’UMP face à des partis centristes qui joueront, en 2017, leur crédibilité de formations indépendantes mais aussi leur existence même.

Une Semaine en Centrisme. «Ni-ni» et «désistement républicain» centristes: ni extrême-droite, ni extrême-gauche

Le «ni-ni» façon Nicolas Sarkozy – ni désistement pour PS, ni pour le FN, deux partis mis sur un même pied – tourne tout aussi le dos aux valeurs de la démocratie et de la république que le «désistement républicain» à la sauce Manuel Valls – pourfendant tous ceux qui refusent sa sélectivité entre les partis à vocation totalitaire – qui fait du Front national son unique obsession en la matière tout en oubliant fort opportunément que le PS continue ses alliances avec un Parti communiste, comme c’est le cas, par exemple, à Paris, qui n’a pas tourné le dos à ses «combats révolutionnaires et internationalistes» ainsi qu’à sa fidélité aux «anticipations de Marx», comme il est écrit dans ses statuts, ceux-ci et celles-là ayant abouti dans l’histoire à des dictatures dont les tristes héros se nomment Lénine, Staline, Trotski, Mao, Pol Pot et quelques autres dont les régimes de terreur ont remplis les cimetières plutôt que développer une quelconque fraternité humaine.
Le vrai «ni-ni», démocratique, républicain et humaniste, le véritable «désistement républicain» sont ceux qui viennent directement de la vision du Centrisme et de son principe moteur, le juste équilibre.
C’est le barrage responsable et sans concession à tous les extrémismes qui se battent contre la démocratie républicaine libérale.
Le communisme léniniste et son avatar le trotskisme (sans parler du maoïsme) sont deux pensées totalitaires et criminelles tout comme le sont le fascisme et le nazisme et leurs avatars (franquisme, salazarisme, pétainisme, etc.).
Au nom de quoi, même en comparant le nombre de morts que les tenants de ces idéologies de l’exclusion et de la stigmatisation de l’autre, celui qui ne pense pas comme vous, celles d’extrême-droite seraient puantes et infréquentables et celles d’extrême-gauche seraient démocrates et républicaines?
Même en expliquant que l’extrême-droite est le lieu de rassemblement des haineux tandis que l’extrême-gauche est celui des envieux, in fine, les idéologies développées par ces deux ennemies de la démocratie libérale aboutissent à éliminer le déviant (selon leurs critères, évidemment) après avoir supprimé sa liberté et son droit à la réussite individuelle ainsi que sa pensée a-normale (toujours selon leurs critères) et son refus de se plier aux dogmes de leurs vérités mortifères.
En s’alliant aux démocraties pendant la Deuxième guerre mondiale après avoir signé un pacte avec Hitler, Staline a réussi le tour de force de donner une respectabilité de façade au communisme qui, rappelons-le, dès sa création par Marx et Engels, sur les traces de Babeuf et en s’inspirant de Rousseau, a été dénoncé par les penseurs les plus lucides, tel Proudhon, comme étant une idéologie criminelle et liberticide dans son essence même.
Dès lors, les forces démocrates et républicaines doivent dire non à ces deux extrêmes.
L’indignation du PS vis-à-vis du FN mais aussi vis-à-vis des attitudes parfois conciliantes de la Droite vis-à-vis de cette formation ainsi que le discours moral qu’il débite serait nettement plus crédibles s’il l’appliquait également à l’extrême-gauche, ce qui n’est pas le cas.
Le «ni-ni» et de le «désistement républicain» centristes, c’est donc faire barrage aux extrêmes d’où qu’ils viennent en votant pour les partis républicains quels qu’ils soient lorsqu’une élection oppose un parti extrémiste à un parti républicain au-delà des alliances électorales du moment.
Le seul moment où le bulletin blanc est de rigueur, où le «ni-ni» centriste s’applique lors d’un duel, c’est lorsque celui-ci oppose l’extrême-droite à l’extrême-gauche.
Mais pour que ce «ni-ni» et ce «désistement républicain» fonctionnent de manière honnête, transparente et avec une totale efficacité (notamment en convaincant les électeurs qu’il n’y a qu’un poids et qu’une mesure), il ne doit souffrir aucun faux-semblant et hypocrisie.
Si l’affirmation de Nicolas Sarkozy selon laquelle le PS et le FN sont deux partis que l’on peut mettre sur le même plan est une hypocrisie, les cries d’orfraie de Manuel Valls le sont tout autant alors que son parti gouverne ici ou là avec le Parti communiste.
Dans cette histoire, on ne peut que saluer la position de Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI et demander à tous les centristes de l’appliquer systématiquement lors de toutes les élections en oubliant les petits calculs personnels et politiciens.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC