samedi 13 février 2016

Actualités du Centre. Tunisie: énième création d’un parti centriste

Caïd Essebsi & Moshen Marzouk
La Tunisie, d’où le printemps arabe est parti et qui est le seul pays à en être sorti plus démocratique, n’en demeure pas moins avec un système politique fragile et qui se recompose indéfiniment, notamment du côté des formations laïques et non-religieuses.
De nombreux partis se forment, s’unissent, fusionnent ou disparaissent, en particulier dans la sphère centriste, au sens traditionnel du terme (et non celui utilisé par les partis islamiques modérés pour se positionner entre les islamistes radicaux et des démocrates républicains).
Lors des dernières élections présidentielles et législatives, cette sphère centriste avait été laminée parce que le choix était primordial pour l’avenir de la démocratie en Tunisie entre le parti islamiste Ennahdha, alors au pouvoir, et une coalition de partis démocratiques, Nidaa Tounes, dont le chef de file et désormais président de la république, Béji Caïd Essebsi, déclara alors que quiconque ne vote pas pour Nidaa Tounes est en fait un électeur d'Ennahdha.
Un slogan qui fit mouche et permit effectivement aux partis laïcs de sortir vainqueur d’un long bras de fer avec les islamistes mais qui condamna nombre de formation centristes à disparaître ou à être réduites à peau de chagrin.
Mais Nidaa Tounes est depuis l’objet de constantes tensions internes et même de violences physiques comme lors du bureau exécutif du parti le 1er novembre dernier à Hammamet.
Une nouvelle formation politique va donc voir le jour, issue de Nidaa Tounes et dirigée par Moshen Marzouk, ancien militant de gauche et des droits de l’homme, qui fur nommé ministre-conseiller du président Essebsi puis secrétaire général de Nidaa Tounes pour peu de temps en 2015.
Lors de la présentation de la nouvelle formation qui devrait compter 24 députés (dont 22 venant de Nidaa Tounes), il a déclaré, «Nous ne voulons pas d'un parti qui soit un simple chiffre, mais bâtir un parti autour d’un projet, qui doit refléter la volonté des gens. Aujourd’hui il existe une rupture entre les partis politiques et les citoyens. Et notre but est de continuer notre consultation jusqu’à notre premier congrès constitutif ».
Il a ajouté que le nouveau parti qui n’a pas encore de nom, se situerait au centre.
Sa ligne politique sera basée «sur la liberté, la participation et l’inclusion» et son programme tournera autour de quatre points principaux: lutte contre le terrorisme et l’obscurantisme; lutte contre la corruption; application des grandes réformes; politique étrangère basée sur le principe de liberté.