jeudi 26 octobre 2023

Vues du Centre. La solution au conflit n’est pas Israël et la Palestine, ni Israël ou la Palestine mais une entité israélo-palestinienne

Par Aris de Hesselin

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

Les Israéliens et les Palestiniens se livrent à une lutte existentielle dont les causes ne sont pas uniquement politiques, nationalistes et religieuses.

Au-delà de cette bataille sur la légitimité de vivre sur ce territoire revendiqué par les uns et les autres, une question demeure posée: est-il possible que deux Etats coexistent sur la terre de Palestine sachant que les ressources naturelles et l’espace vital sont limités?

La problématique ne serait donc pas comment faire coexister un Etat juif et un Etat palestinien.

Elle serait, concrètement, de choisir entre un Etat juif ou un Etat palestinien.

Bien sûr l’hypothèse d’un Etat israélo-palestinien serait de toute évidence la meilleure solution mais semble être, malheureusement, une simple vue de l‘esprit aujourd’hui et sans doute pour encore fort longtemps.

D’autant que l’expérience libanaise d’un Etat rassemblant des groupes de populations diverses a été une catastrophe et ne montre guère l’exemple en la matière.

Parce que, oui, en terme de capacités de ce territoire, celui ne peut sans doute pas fournir les conditions à l’existence de deux entités étatiques indépendantes.

La question de la répartition de l’eau dans toute la région (qui implique Israël, les territoires palestiniens mais aussi l’Egypte, le Liban, la Syrie et la Jordanie) est emblématique de l’impossibilité de servir tout le monde, non pas pour survivre mais pour faire exister deux sociétés développées et prospères sur le territoire de la Palestine.

Israël a tout fait pour être globalement autosuffisante en matière d’eau mais cela implique, notamment, que les territoires palestiniens ne le soient pas.

Et ce n’est pas pour obliger les populations de Cisjordanie et de Gaza de partir en exil (même si cette idée traverse les faucons israéliens) mais tout simplement parce qu’il n’y a pas assez d’eau.

Et que dans la bataille de l’eau, ressource essentielle, c’est évidemment le plus fort qui dicte ses conditions au plus faible.

L’eau permet évidemment de boire, de se laver, d’avoir une hygiène collective mais aussi une agriculture digne de ce nom ainsi que des industries compétitives sans parler du développement touristique.

Bien sûr, des technologies existent et sont de plus en plus performantes pour rationaliser la consommation d’eau ainsi que pour utiliser de l’eau auparavant impropre à la consommation ou compliquée à produire comme l’eau de mer.

Mais, en l’état, cela ne suffit pas à offrir aux deux entités israélienne et palestinienne, l’abondance à l’une et l’autre.

Si l’on ne comprend pas ces enjeux, on ne comprend pas la lutte existentielle qui se joue sur cette terre qui pourrait accueillir dignement tous ses habitants s’ils étaient unis.

Mais qui veut vraiment d’un Etat israélo-palestinien?

Aris de Hesselin

 

 

La quotidienne centriste du 25 octobre 2023. L’attentat terroriste du Hamas en Israël, troisième plus meurtrier à l’encontre de Français

Depuis le 18e siècle, la chevauchée sanglante du Hamas en Israël du 7 octobre est le troisième acte terroriste le plus meurtrier pour des civils français (31 morts selon le dernier bilan communiqué par Emmanuel Macron) après le 13 novembre 1995 à Paris (131 morts) et le 14 juillet 2016 à Nice (86 morts).

C’est dire que la France a été touchée directement par cette barbarie qui a fait 1400 morts selon le dernier bilan.

Et c’est pourquoi on est assez surpris que nombre de politiques, notamment à l’extrême-gauche aient «oublié» de condamner le Hamas ou de le qualifier de terroriste.

Leur haine envers Israël, leur vision romantique du combat libérateur selon eux du Hamas et de tous les terroristes palestiniens, leur combat contre la démocratie républicaine libérale sont les explications qui font qu’ils ne sont même pas capables de condamner des tueurs qui ont abattu froidement 31 de leurs compatriotes innocents.

D’autant que reconnaître ces victimes serait reconnaître la responsabilité du Hamas alors qu’ils accusent Israël d’être responsable du massacre en l’ayant provoqué et qu’ils considèrent l’organisation terroriste comme des «résistants» défendant une juste cause.

Mais on ne peut être étonné de ce manque d’humanité flagrante quand on sait que cette extrême-gauche dont fait partie LFI rêve d’un grand soir révolutionnaire qui serait évidemment sanglant avec nombre de victimes inévitables selon eux.

Heureusement, il reste les démocrates pour prendre la dimension de cet acte terroriste et de faire le deuil sans équivoque de ces morts comme ils l’avaient fait pour ceux du 13 novembre ou du 14 juillet, comme ils l’avaient fait pour ceux de Charlie ou du supermarché casher, comme ils l’avaient fait pour Samuel Paty et Dominique Bernard.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]