mercredi 21 décembre 2022

La quotidienne centriste du 21 décembre 2022. Monsieur Zelenski s’en va à Washington

En accueillant ce jour le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelenski à la Maison blanche pour une visite historique, le président des Etats-Unis, Joe Biden, l’a félicité pour être «L’homme de l’année» pour le magazine Time mais surtout le héros de la liberté.

Il a ajouté que «les Ukrainiens inspirent le monde par leur courage» et que ce même monde se tenaient à leur côté face à l’agression meurtrière de Vladimir Poutine.

Ce dernier, dans le même temps, a tenu une réunion avec ses généraux au cours de laquelle il a parlé à propos de la Russie de ses droits naturels, de l'Ukraine qui en serait une partie, de la volonté des démocraties de la détruire dans une rhétorique qui n’avait rien à envier à celle utilisée par Adolph Hitler avant le début de la Deuxième guerre mondiale.

Même haine, mêmes revendications fantaisistes, mêmes affirmations mensongères qui ont abouti à la même folie meurtrière et au même massacre des populations civiles.

Zelenski, lui, est aux Etats-Unis pour remercier la première puissance mondiale et plus vieille démocratie de la planète pour son aide sans réserve mais aussi pour demander encore plus de soutien et d’armes pour permettre à l’Ukraine de faire face aux attaques incessantes de son territoire avec son lot de désolation et de morts.

Cela fait maintenant trois cents jours que le potentat du Kremlin a lancé ses sbires contre le peuple ukrainien dont il a eu l’impudence scélérate de regretter son sort alors qu’il en est entièrement le seul et unique responsable.

Il est à espérer que Zelenski obtienne encore plus d’aide des Etats-Unis mais aussi de l’Union européenne et de toutes les démocraties de la planète.

Car, ne l’oublions pas un seul instant: le combat de l’Ukraine est celui de la liberté, de la démocratie.

Sa défaite serait une tragédie pour le monde libre.

 

 

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Mieux vaut vivre dans une démocratie imparfaite que dans pas de démocratie du tout

La démocratie républicaine est un édifice en construction continue, sans cesse en émulation mais également en confrontation constante avec à la réalité afin de faire prévaloir ses valeurs, ses principes, ses règles et son vécu face aux agressions dont sont en permanence victime la liberté, l’égalité et la dignité humaine.

Quoiqu’il arrive et quelle que soit la situation, le plus important est que la démocratie républicaine ne doit jamais devenir ce travers dans lequel nous la contenons trop souvent: une simple incantation.

Cela signifie qu’elle doit être à même de réaliser ses promesses.

Or, si plusieurs ont été réalisées, plus ou moins pleinement, plus ou moins parfaitement, nombre de celles-ci demeurent encore virtuelles par notre faute.

Il ne s’agit même pas que nous approfondissions la démocratie telle qu’elle a été définie depuis trois siècles – ce qui peut néanmoins se justifier dans certains domaines –, juste que nous la pratiquions correctement.

Bien sûr, la démocratie moderne est récente, elle n’a pas encore 250 ans et ses premiers balbutiements n’étaient évidemment pas toujours en phase avec ses valeurs affichées.

Aux Etats-Unis, les citoyens actifs n’étaient ni les Amérindiens, ni les Afro-américains ainsi que les femmes (qui toutefois étaient, elles, au moins, des citoyennes passives).

En France, l’épisode de la Terreur et la récupération du mouvement par Napoléon pour se faire sacrer empereur sont des exemples de ses débuts chaotiques lors de la Révolution.

Mais heureusement des évolutions et des progrès ont eu lieu avec des principes fondamentaux de mieux en mieux appliqués et mieux respectés.

Reste que nous vivons actuellement dans une démocratie inaboutie.

Pour autant, il faut affirmer sans ambages que mieux vaut vivre dans une telle démocratie, si imparfaite soit-elle, que dans pas de démocratie du tout.

Parce qu’un démocratie incomplète, voire même fragmentaire, fait sienne les valeurs humanistes qui défendent la dignité humaine et le respect de la personne.

Parce qu’une démocratie inachevée demeure sans contestation possible le seul régime accueillant pour la liberté et l’égalité.

Et si elles doivent donc être améliorées dans une telle configuration, elles n’appartiennent qu’à la démocratie.

Tous ceux qui prétendent pouvoir les apporter par l’établissement d’un autre régime sont des menteurs et souvent des défenseurs de régime en réalité liberticides et inégalitaires.

La tâche de tous ceux qui poursuivent l’idéal d’une société qui met la dignité humaine au-dessus de tout, donc qui garantit la liberté et l’égalité à tous ses membres, n’est pas de remplacer la démocratie mais de travailler encore et encore, sans relâche – parce que rien n’est donné et rien ne dure sans cet engagement – à l’amélioration de ce qu’elle est pour qu’elle soit enfin digne de l’idéal dont elle est le seul moyen véritable.