mardi 17 mars 2020

Propos centristes. France – Spécial guerre contre le coronavirus

Voici une sélection, ce 17 mars 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos du coronavirus.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
[Adresse aux Français du Président de la République Emmanuel Macron du16 mars 2020]
Françaises, Français,
Jeudi soir, je me suis adressé à vous pour évoquer la crise sanitaire que traverse notre pays. Jusqu'alors, l'épidémie était peut-être pour certains une idée lointaine, elle est devenue une réalité immédiate, pressante. 
Le Gouvernement a pris, comme je vous l’avais annoncé, des dispositions fermes pour freiner la propagation du virus. Les crèches, les écoles, les collèges, les lycées, les universités sont fermées depuis ce jour. Samedi soir, les restaurants, tous les commerces non-essentiels à la vie de la Nation ont également clôt leurs portes. Les rassemblements de plus de 100 personnes ont été interdits. Jamais la France n'avait dû prendre de telles décisions - évidemment exceptionnelles, évidemment temporaires - en temps de Paix. Elles ont été prises avec ordre, préparation, sur la base de recommandations scientifiques avec un seul objectif : nous protéger face à la propagation du virus. 
Dans la journée de jeudi, un consensus scientifique et politique s'est formé pour maintenir le premier tour des élections municipales et j'ai pris, avec le Premier ministre, la décision de maintenir le scrutin. Hier dimanche, les opérations de vote ont donc pu se tenir. Je veux ce soir remercier les services de l'Etat, les maires, l’ensemble des services des mairies, tous ceux qui ont tenu les bureaux de vote et qui ont donc permis l’organisation de ce scrutin. Je veux aussi saluer chaleureusement les Françaises et les Français qui, malgré le contexte, se sont rendus aux urnes, dans le strict respect des consignes sanitaires, des gestes barrières contre le virus. Je veux aussi ce soir adresser mes félicitations républicaines aux candidats élus au premier tour. Environ 30 000 communes sur 35 000 ont après ce premier tour un conseil municipal. Mais dans le même temps, alors même que les personnels soignants des services de réanimation alertaient sur la gravité de la situation, nous avons aussi vu du monde se rassembler dans les parcs, des marchés bondés, des restaurants, des bars qui n’ont pas respecté la consigne de fermeture. Comme si, au fond, la vie n’avait pas changé. 
A tous ceux qui, adoptant ces comportements, ont bravé les consignes, je veux dire ce soir très clairement : non seulement vous ne vous protégez pas vous - et l’évolution récente a montré que personne n’est invulnérable y compris les plus jeunes - mais vous ne protégez pas les autres. Même si vous ne présentez aucun symptôme, vous pouvez transmettre le virus. Même si vous ne présentez aucun symptôme, vous risquez de contaminer vos amis, vos parents, vos grands-parents, de mettre en danger la santé de ceux qui vous sont chers. 
Dans le Grand Est, dans les Hauts-de-France, en Île-de-France, nos soignants se battent pour sauver des vies, avec dévouement, avec force. Au moment où la situation sanitaire se dégrade fortement, où la pression sur nos hôpitaux et nos soignants s’accentue, tout notre engagement, toute notre énergie, toute notre force, doivent se concentrer sur un seul objectif : ralentir la progression du virus. 
Je vous le redis avec force ce soir : respectons les gestes barrières, les consignes sanitaires. C'est le seul moyen de protéger les personnes vulnérables, d'avoir moins de concitoyens infectés et ainsi de réduire la pression sur les services de réanimation pour qu'ils puissent mieux accueillir, mieux soigner. 
Sans signe grave, contactons notre médecin traitant. N’appelons le Samu et ne nous rendons à l’hôpital qu’en cas de forte fièvre, de difficulté à respirer, sans quoi, ils ne pourront faire face à la vague de cas graves qui déjà se profile dans certaines régions. 
Faisons preuve au fond d’esprit solidaire et de sens des responsabilités. Chacun d’entre nous doit à tout prix limiter le nombre de personnes avec qui il est en contact chaque jour. Les scientifiques le disent, c’est la priorité absolue. C'est pourquoi, après avoir consulté, écouté les experts, le terrain et en conscience, j'ai décidé de renforcer encore les mesures pour réduire nos déplacements et nos contacts au strict nécessaire. Dès demain midi et pour 15 jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits. 
Cela signifie que les regroupements extérieurs, les réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Se promener, retrouver ses amis dans le parc, dans la rue, ne sera plus possible. Il s'agit de limiter au maximum ces contacts au-delà du foyer. Partout sur le territoire français, en métropole comme Outre-mer, seuls doivent demeurer les trajets nécessaires, nécessaires pour aller faire ses courses avec de la discipline et en mettant les distances d'au moins un mètre, en ne serrant pas la main, en ne s'embrassant pas, les trajets nécessaires pour se soigner, évidemment, les trajets nécessaires pour aller travailler si le travail à distance n'est pas possible et les trajets nécessaires pour faire un peu d'activité physique mais sans retrouver, là encore, des amis ou des proches. Toutes les entreprises doivent s'organiser pour faciliter le travail à distance, et quand cela ne sera pas possible, elles devront adapter dès demain leur organisation pour faire respecter ces gestes barrières contre le virus, c'est à dire protéger leurs salariés, ou, quand il s'agit d'indépendants, se protéger eux-mêmes. Le Gouvernement précisera les modalités de ces nouvelles règles dès ce soir, après mon allocution. Toute infraction à ces règles sera sanctionnée. Je vous le dis avec beaucoup de solennité ce soir, écoutons les soignants, qui nous disent : si vous voulez nous aider, il faut rester chez vous et limiter les contacts. C'est le plus important. Evidemment, ce soir, je pose des règles nouvelles, nous posons des interdits, il y aura des contrôles. Mais la meilleure règle, c'est celle qu'en tant que citoyen, vous vous appliquez à vous-mêmes. Une fois encore, j'en appelle à votre sens des responsabilités et de la solidarité. 
Dans ce contexte, après avoir consulté le Président du Sénat, le Président de l'Assemblée nationale mais également mes prédécesseurs, j'ai décidé que le second tour des élections municipales serait reporté. Le Premier ministre en a informé aujourd'hui même les chefs de parti représentés au Parlement. Cette décision a fait l'objet d'un accord unanime. 
Mes chers compatriotes, je mesure l'impact de toutes ces décisions sur vos vies. Renoncer à voir ses proches, c'est un déchirement ; stopper ses activités quotidiennes, ses habitudes, c'est très difficile. Cela ne doit pas nous empêcher de garder le lien, d'appeler nos proches, de donner des nouvelles, d'organiser aussi les choses avec nos voisins, d'inventer de nouvelles solidarités entre générations, de rester, comme je vous l'ai dit jeudi dernier, profondément solidaires et d'innover là aussi sur ce point. Je sais que je vous demande de rester chez vous. Je vous demande aussi de garder le calme dans ce contexte. J'ai vu, ces dernières heures, des phénomènes de panique en tout sens. Nous devons tous avoir l'esprit de responsabilité. Il ne faut pas que les fausses informations circulent à tout va. En restant chez vous, occupez-vous des proches qui sont dans votre appartement, dans votre maison. Donnez des nouvelles, prenez des nouvelles. Lisez, retrouvez aussi ce sens de l'essentiel. Je pense que c'est important dans les moments que nous vivons. La culture, l'éducation, le sens des choses est important. Et évitez l'esprit de panique, de croire dans toutes les fausses rumeurs, les demi-experts ou les faux-sachants. La parole est claire, l'information est transparente et nous continuerons de la donner. Mais croyez-moi, cet effort que je vous demande, je sais qu'il est inédit mais les circonstances nous y obligent. 
Nous sommes en guerre, en guerre sanitaire, certes : nous ne luttons ni contre une armée, ni contre une autre Nation. Mais l'ennemi est là, invisible, insaisissable, qui progresse. Et cela requiert notre mobilisation générale. 
Nous sommes en guerre. Toute l'action du Gouvernement et du Parlement doit être désormais tournée vers le combat contre l'épidémie. De jour comme de nuit, rien ne doit nous en divertir. C'est pourquoi, j'ai décidé que toutes les réformes en cours seraient suspendues, à commencer par la réforme des retraites. Dès mardi, en Conseil des ministres, sera présenté un projet de loi permettant au gouvernement de répondre à l’urgence et, lorsque nécessaire, de légiférer par ordonnances dans les domaines relevant strictement de la gestion de crise. Ce projet sera soumis au Parlement dès jeudi. 
J’ai vu tout à l’heure les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat afin que ces textes soient votés le plus rapidement possible, afin aussi que la vie démocratique et le contrôle du Parlement continue dans cette période. Je les en remercie et je remercie tous nos parlementaires en cet instant. 
Nous sommes en guerre. J’appelle tous les acteurs politiques, économiques, sociaux, associatifs, tous les Français à s’inscrire dans cette union nationale qui a permis à notre pays de surmonter tant de crises par le passé. 
Nous sommes en guerre. La Nation soutiendra ses enfants qui, personnels soignants en ville, à l’hôpital, se trouvent en première ligne dans un combat qui va leur demander énergie, détermination, solidarité. Ils ont des droits sur nous. Nous leur devons évidemment les moyens, la protection. Nous serons là. Nous leur devons des masques, du gel, tout le matériel nécessaire et nous y veillons et veillerons. Nous avons décidé avec les scientifiques de réserver les masques en priorité pour l’hôpital et pour la médecine de ville et de campagne, en particulier les généralistes, les infirmières désormais en première ligne aussi dans la gestion de la crise. Des masques seront livrés dans les pharmacies dès demain soir dans les 25 départements les plus touchés. Mercredi pour le reste du territoire national. J'ai aussi entendu le message des spécialistes, en particulier des chirurgiens-dentistes et beaucoup d'autres. Des solutions seront trouvées avec le Ministre de la Santé dans les prochaines heures. 
Nous devons aussi aux soignants la garde de leurs enfants : un service minimum de garde est en place depuis ce jour dans les crèches et dans les écoles. Nous leur devons aussi sérénité dans leurs déplacements et repos. C'est pourquoi j'ai décidé que, dès demain, les taxis et les hôtels pourront être mobilisés à leur profit. L'Etat paiera. 
Nous sommes en guerre, oui. Le pays accompagnera dans cette période les régions les plus touchées aujourd'hui comme celles qui le seront demain. A ce titre, je veux assurer les habitants et les personnels soignants du Grand Est que nous serons au rendez-vous pour les appuyer face à l'afflux de patients et à la saturation des hôpitaux. Je sais ce qu'ils vivent depuis des jours et des jours, nous sommes avec eux. J'ai décidé pour cela qu'un hôpital de campagne du service de santé des armées serait déployé dans les jours à venir en Alsace. Les armées apporteront aussi leur concours pour déplacer les malades des régions les plus affectées et ainsi réduire la congestion des hôpitaux de certains territoires. 
Nous sommes en guerre. Comme je vous l'ai dit jeudi, pour nous protéger et contenir la dissémination du virus mais aussi préserver nos systèmes de soins, nous avons pris ce matin entre Européens une décision commune. Dès demain midi, les frontières à l'entrée de l'Union européenne et de l'espace Schengen seront fermées. Concrètement, tous les voyages entre les pays non-européens et l'Union européenne seront suspendus pendant 30 jours. Les Françaises et les Français qui sont actuellement à l'étranger et souhaitent rentrer pourront bien entendu rejoindre leur pays.
Nous devons prendre cette décision parce que je vous demande ce soir d'importants efforts et que nous devons, dans la durée, nous protéger. Je veux dire à tous nos compatriotes qui vivent à l'étranger que là aussi, en bon ordre, ils doivent se rapprocher des ambassades et consulats et que nous organiserons, pour celles et ceux qui le souhaitent et là où c'est nécessaire, leur rapatriement. Vous l'aurez compris, vous le pressentiez, cette crise sanitaire sans précédent aura des conséquences humaines, sociales et économiques majeures. C’est aussi ce défi que nous devons mener. 
Je vous demande des sacrifices pour ralentir l’épidémie. Jamais ils ne doivent mettre en cause l’aide aux plus fragiles, la pérennité d’une entreprise, les moyens de subsistance des salariés comme des indépendants. Pour les plus précaires, pour les plus démunis, pour les personnes isolées, nous ferons en sorte, avec les grandes associations, avec aussi les collectivités locales et leurs services, qu’ils puissent être nourris, protégés, que les services que nous leur devons soient assurés. 
Pour la vie économique, pour ce qui concerne la France, aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne sera livrée au risque de faillite. Aucune Française, aucun Français, ne sera laissé sans ressources. 
S’agissant des entreprises, nous mettons en place un dispositif exceptionnel de report de charges fiscales et sociales, de soutien au report d’échéances bancaires et de garanties de l’Etat à hauteur de 300 milliards d’euros pour tous les prêts bancaires contractés auprès des banques. Pour les plus petites d’entre elles et tant que la situation durera, celles qui font face à des difficultés n’auront rien à débourser, ni pour les impôts, ni pour les cotisations sociales. Les factures d’eau, de gaz ou d’électricité ainsi que les loyers devront être suspendus. 
En outre, afin que personne ne soit laissé sans ressources, pour les salariés, le dispositif de chômage partiel sera massivement élargi, comme je vous l’avais annoncé jeudi dernier et comme le Gouvernement a commencé à le préciser. Pour les entrepreneurs, commerçants, artisans, un fonds de solidarité sera créé, abondé par l'Etat, et auquel le Premier ministre proposera aux régions aussi de contribuer. Le Gouvernement, dès demain, précisera toutes ces mesures. Elles seront en fonction des besoins, des réalités économiques, des nécessités secteur par secteur, évidemment adaptées. Nous serons au rendez-vous pour que notre économie soit préservée dans cette période si dure et pour que l'ensemble des travailleuses et des travailleurs puissent avoir cette sécurité aussi en termes de pouvoir d'achat, de continuité de leur vie. 
Mes chers compatriotes, la France vit un moment très difficile. Nul ne peut en prévoir précisément la durée. À mesure que les jours suivront les jours, que les problèmes succéderont aux problèmes, il faudra, en lien avec les éclairages donnés par les scientifiques, des expériences de terrain, il faudra nous adapter. Nous allons continuer aussi, pendant cette période, de travailler et de progresser sur les traitements.
Je sais le dévouement de plusieurs équipes partout sur notre territoire avec les premiers espoirs qui naissent, et nous continuerons aussi d'avancer sur le vaccin. Régulièrement, je m'adresserai à vous. Je vous dirai à chaque fois, comme je l'ai fait, comme le Gouvernement le fait, la vérité sur l'évolution de la situation. 
J'ai une certitude : plus nous agirons ensemble et vite, plus nous surmonterons cette épreuve. Plus nous agirons en citoyens, plus nous ferons preuve de la même force d'âme, de la même abnégation patriote que démontrent aujourd'hui nos personnels soignants, nos sapeurs-pompiers, l'ensemble des acteurs de la sécurité civile, plus vite nous sortirons de cette vie au ralenti. Nous y arriverons, mes chers compatriotes, en étant unis, solidaires. Je vous demande d'être responsables tous ensemble et de ne céder à aucune panique, d'accepter ces contraintes, de les porter, de les expliquer, de vous les appliquer à vous-mêmes, nous nous les appliquerons tous, il n'y aura pas de passe-droit, mais, là aussi, de ne céder ni à la panique, ni au désordre. Nous gagnerons, mais cette période nous aura beaucoup appris. Beaucoup de certitudes, de convictions sont balayées, seront remises en cause. Beaucoup de choses que nous pensions impossibles adviennent. Ne nous laissons pas impressionner. Agissons avec force mais retenons cela : le jour d’après, quand nous aurons gagné, ce ne sera pas un retour au jour d’avant. Nous serons plus forts moralement, nous aurons appris et je saurai aussi avec vous en tirer toutes les conséquences, toutes les conséquences. 
Hissons-nous individuellement et collectivement à la hauteur du moment. 
Je sais mes chers compatriotes pouvoir compter sur vous. 
Vive la République, vive la France !

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- Un dispositif de confinement est mis en place sur l’ensemble du territoire à compter de ce jour 12h. Les déplacements sont interdits sauf dans les cas identifiés et avec une attestation.
- J’ai ouvert la salle de crise du ministère de l’Intérieur d’où sont pilotées depuis 12h toutes les mesures liées au confinement.
- L'État et les régions font bloc pour soutenir l'emploi et l’activité économique face au COVID19. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires en ce sens. Visioconférence cet après-midi avec les présidents de région.
- Avec le professeur Delfraissy, nous avons partagé les conclusions du rapport du Conseil scientifique sur la situation sanitaire du pays avec les présidents des Assemblées, des groupes parlementaires, des associations d'élus et les chefs de partis.

Christophe Castaner (ministre de l’Intérieur)
- La règle générale est claire et simple: restez chez vous. C’est ainsi que vous pourrez aider à stopper la propagation du virus. C’est ainsi que vous pourrez venir en aide à nos personnels soignants et à notre système de santé.
- Partout en France, les opérations de contrôle à des points fixes et mobiles ont débuté : merci aux 100 000 policiers et gendarmes mobilisés pour faire respecter les règles de confinement et freiner la propagation du COVID19.
- Pour chaque sortie, chaque personne devra disposer d’une attestation sur l’honneur indiquant son identité, son adresse et les raisons de son déplacement.
Chaque personne qui circulera devra pouvoir justifier son déplacement et détenir un document attestant sur l’honneur le motif de son déplacement. (…) Un dispositif de contrôle sera mis en place par les forces de l’ordre. Il reposera sur des points de contrôle fixes comme mobiles, à la fois sur les axes principaux et secondaires, partout sur le territoire national. Plus de 100 000 policiers et gendarmes seront mobilisés.
- La France va mettre en oeuvre les propositions présentées cet après-midi même par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen: les entrées des non-Européens dans l’Union européenne devront être proscrites.

Jean-Yves Le Drian (ministre des Affaires étrangères)
[Message du ministre de l’Europe et des affaires étrangères à tous nos compatriotes à l’étranger]
Le Président de la République s’est exprimé ce soir devant les Français. Il a indiqué que les frontières à l’entrée de l’Union européenne et de l’espace Schengen seront fermées dès mardi 17 mars midi pour 30 jours. Concrètement, tous les voyages entre les pays non européens et l’Union européenne seront suspendus pendant 30 jours. Les Français qui sont actuellement à l’étranger et souhaitent rentrer pourront bien entendu rejoindre notre pays. Nous organiserons, pour celles et ceux qui le souhaitent et là où c’est nécessaire, leur rapatriement.
Le Président a rappelé que le seul moyen de ralentir et freiner la progression rapide de l’épidémie, en France, en Europe, et dans le monde, était de limiter au maximum nos déplacements à tous.
Je souhaite dans le cadre fixé par le Président de la République vous apporter les précisions importantes qui suivent, afin de gérer dans l’ordre et le calme, la situation exceptionnelle dans laquelle nous nous trouvons tous.
La mesure de fermeture des frontières extérieures concerne tous les pays en dehors de l’Union européenne, de l’espace Schengen et du Royaume-Uni.
Compte tenu de la dynamique de l’épidémie, les Français qui ont leur résidence habituelle en dehors de l’espace européen et qui le peuvent sont invités, pour raisons sanitaires, à éviter autant que possible les déplacements internationaux et à limiter leurs mouvements dans les 30 jours à venir. J’invite les personnes qui le jugent nécessaire au regard de leur condition sanitaire à se faire connaître de nos ambassades et consulats.
S’agissant des Français actuellement en déplacement temporaire à l’étranger, dans la mesure où de plus en plus de pays prennent avec un préavis souvent très court des mesures d’interruption des liaisons aériennes vers la France, nous leur conseillons à nouveau, quand ils le peuvent, de prendre les mesures nécessaires pour leur retour rapide en France tant que les lignes commerciales restent ouvertes.
J’ai demandé à nos ambassades et consulats d’organiser une réponse téléphonique pour répondre à vos questions. Je demande à l’ensemble des compagnies de transport, notamment aériennes, de maintenir les liaisons nécessaires. J’ai d’ores et déjà obtenu de plusieurs de mes homologues la prolongation des autorisations à cette fin.
Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères est pleinement mobilisé pour mettre en œuvre les annonces du Président de la République.

Nicole Belloubet (ministre de la justice)
- A la suite des décisions annoncées par le Président de la République, j’ai réuni les directeurs interrégionaux des services pénitentiaires pour faire un point sur leur mise en œuvre concrète et leurs effets sur le fonctionnement des établissements pénitentiaires. Pour assurer la continuité du service public pénitentiaire, essentiel à la vie de la Nation, tous les personnels des établissements pénitentiaires pourront se rendre à leur travail en présentant leur carte professionnelle ou un certificat délivré par l’administration. 100.000 masques pour protéger les agents des établissements pénitentiaires et des foyers de la protection judiciaire de la jeunesse qui seraient au contact d’un détenu ou d’un mineur présentant les symptômes du covid 19 seront distribués très rapidement.
- Parce que la lutte contre les violences conjugales est une priorité, j’ai demandé une attention particulière des procureurs et le maintien des audiences devant le juge aux affaires familiales pour les mesures de protection d’urgence.
- Les services d’urgences pénales et civiles, l’incarcération dans des conditions dignes des détenus, l’accueil des mineurs doivent être maintenus dans un cadre qui prévient la propagation du COVID19 tant à l’égard des personnels que des publics reçus ou pris en charge.

Florence Parly (ministre des Armées)
Le Président de la République a annoncé ce soir la mobilisation du service de santé des armées pour créer un hôpital de campagne en Alsace : une structure médicale sous tente de 30 lits de réanimation dédiée à la prise en charge de patients Covid19. Aussi, face à la saturation de certains hôpitaux, les armées se mobiliseront pour transporter des patients vers les établissements de santé pouvant les accueillir. L’armée de l’Air mettra à des avions de transport équipés de structures médicalisées adaptées.

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Il y a une guerre contre le coronavirus et aussi une guerre économique et financière. Elle doit mobiliser toutes nos forces. La France déploie: 45 Mds € d’aides directes, 300 Mds€ de garanties de l’État aux prêts bancaires des entreprises, 1000 Mds au niveau européen.
- Nous créons un Fonds de solidarité de 1 milliard d'€ pour aider les plus petites entreprises, les indépendants, les micro-entreprises qui ont perdu plus de 70% de chiffre d’affaires entre les mois de mars 2019 et mars 2020. Ils toucheront un forfait de 1500€.
- L’État est totalement mobilisé pour aider les entreprises et les salariés à traverser cette période difficile dans les meilleures conditions possibles.
- 45 Mds € d’aides directes immédiates pour les entreprises et les salariés. 300 Mds € de garanties de l’État aux prêts bancaires des entreprises (1000 Mds € au niveau de la zone euro). Avec ce plan massif de soutien, aucune PME ne doit manquer de trésorerie.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
Dès aujourd’hui 12h00, chacun doit rester chez soi. Il ne faut sortir qu’en cas de nécessité après l’avoir justifié par une attestation à présenter en cas de contrôles. Nous devons changer nos modes de vie pour sauver des vies.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- Chacun perçoit ce qui est essentiel quand surviennent les circonstances exceptionnelles. L’école, la famille, la santé. Une société unie autour de son hôpital et de son école. L’Etat au service de la société. La société en soutien de ses services publics.
- Merci du fond du cœur aux professeurs et personnels de l’éducation nationale qui ont travaillé sans relâche pour assurer aujourd’hui et pour les semaines qui viennent : la scolarisation des enfants de soignants ; l’enseignement à distance. Un pays uni autour d’un combat vital.
- Pour la santé de tous : soyons solidaires et responsables. Restez chez vous, appliquez les gestes barrières et faites attention à vos proches. La protection des plus fragiles dépend de nous tous.
- Les acteurs de l’audiovisuel et les médias se mobilisent aux côtés de l’éducation nationale pour mettre à disposition gratuitement des ressources pour les enseignants, les parents et les élèves.

Olivier Véran (ministre de la Solidarité et de la Santé)
- Pour protéger les Français, nous prenons les mesures de confinement qui s’imposent. N’entrez pas en contact avec plus de 5 personnes par jour. Chaque contact évité peut être une vie sauvée. Par la mobilisation de chacun, ensemble, nous ferons face au COVID19.
- Les pharmacies sont et resteront ouvertes tout au long de la crise sanitaire.
- Il n'y a pas de pénurie de paracétamol. L'ANSM rappelle les règles de bon usage. Inutile et dangereux pour la santé de faire des stocks chez soi!
- Empêcher la circulation du virus en France nécessite le respect du confinement par chacun, pendant une période minimale de 15 jours. En transparence, nous informerons les Français s’il devait être reconduit, ou levé.
- Lorsque l’épidémie s’accélère, notre réponse doit être exemplaire et permettre l’émergence de nouvelles solidarités. Se confiner, ce n’est pas s’abandonner les uns des autres, c’est se protéger collectivement.
- On pourra mettre fin au confinement. Mais sans confinement, on ne pourra mettre fin à l’épidémie.
- Le virus est invisible, circule rapidement, menaçant ainsi la vie de nos concitoyens les plus fragiles. Nous sommes tous acteurs: restez chez vous!

Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture)
Il n'y a pas de pénurie dans les magasins, on peut trouver tous les produits agricoles et agroalimentaires, juste des délais ponctuels de mise en rayon.

Franck Riester (ministre de Culture)
L’épidémie qui touche actuellement notre pays a des conséquences sur les entreprises du secteur culturel. Le gouvernement met tout en œuvre pour leur venir en aide.

Gérald Darmanin (ministre des Comptes publics)
Si j'ai toujours défendu le sérieux budgétaire en temps de paix, c'est pour que la France n'ait pas à lésiner sur les moyens en temps de guerre. L’urgence est de soigner les Français, protéger nos entreprises et nos salariés.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
- Protégeons-nous les uns les autres, respectons les consignes, les gestes barrières. Pour ceux qui le peuvent, le télétravail est systématique. Pour ceux qui ne peuvent pas télétravailler, l’organisation du travail doit être adaptée.
- Réunion téléphonique importante ce matin avec les organisations syndicales: nous avons fait le point sur tous les sujets liés à l’organisation du travail, la sécurité des travailleurs et le chômage partiel, les mesures prises et celles à renforcer.
- Pour tous ceux et celles qui travaillent à domicile, et dont l'activité est impactée par le coronavirus, nous mettons en place un système similaire au chômage partiel.
- Face au coronavirus, j'ai annoncé ce matin le report au 1er septembre des nouvelles règles de l'assurance chômage prévues le 1er avril. Notre priorité est l'urgence sanitaire, économique et sociale.
- Mon message à tous les chefs d’entreprise. Si votre activité est impactée coronavirus: ne licenciez pas, demandez le chômage partiel. Si votre activité continue, privilégiez le télétravail et modifiez l’organisation du travail. Ensemble, protégeons la santé et l’emploi!

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- Nous sommes en guerre sanitaire. L’esprit français de résistance, ce n’est pas de braver les consignes, c’est de les respecter scrupuleusement, pour se protéger soi-même et ceux qu’on aime.
- Dans le contexte du COVID19, le Gouvernement a choisi de décaler l’entrée en vigueur de la réforme des APL en temps réel prévue pour le 1er avril. Le personnel de la cnaf et la msa est pleinement mobilisé pour assurer la continuité du service public.

Roxana Maracineanu (ministre des Sports)
Pour nous et nos proches, respectons les consignes de restriction de sorties. Et n’oubliez pas de faire chaque jour un peu d’activité pour votre santé physique et morale.

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat à la Protection de l’enfance)
Réunion  avec les représentants des structures collectives de protection de l’enfance. Une remontée unanime : la mobilisation exceptionnelle des professionnels. Merci à chacun d'entre eux pour leur engagement auprès des enfants protégés dans cette situation sensible. (…) La qualité de l'accompagnement et la sécurité des enfants seront maintenues. Toutes les mesures nécessaires seront mises en œuvre. Nous surmonterons cette épreuve ensemble.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
Le Président Emmanuel Macron a annoncé que dès demain midi, les frontières à l'entrée de l'Union européenne et de l'espace Schengen seront fermées pour protéger l’Europe et ses voisins du virus. Cette mesure ne concerne pas le Royaume-Uni.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- La vente en ligne reste autorisée pendant le confinement. Nous allons mettre en place des consignes de sécurité similaires à celles édictées hier pour la livraison des repas.
- Nous ne constatons pas de surcharge des réseaux liée à l’augmentation du télétravail et des usages. Ils sont, à ce stade, correctement dimensionnés. Le gouvernement suit la situation avec l'Arcep, garante de la neutralité du net, et les opérateurs.

Gabriel Attal (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
De nombreuses associations employeuses me demandent si les aides et appuis exceptionnels de l’État mis en place pour les entreprises leur sont ouverts. La réponse est évidemment oui.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- Au-delà de la santé, priorité des priorités, le mot d’ordre c’est la solidarité entre donneurs d’ordre et sous-traitants de la filière. Je salue à ce titre les initiatives d’entreprises comme Lisi et Faurecia qui doivent servir d’exemple à tous les acteurs.
- Un point de situation par téléphone avec les représentants de la filière automobile. Objectif : assurer la continuité économique du secteur et pouvoir redémarrer l’économie dans les meilleures conditions possibles en sortie de crise.

Christelle Dubos (secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Solidarité et de la Santé)
Les assistantes maternelles peuvent elles continuer à exercer ? Les assistantes maternelles travaillant seules ou dans des MAM accueillant moins de 10 enfants peuvent continuer d'exercer. Sur la base des avis médicaux, il n’y a pas de danger à continuer d’exercer.

Jean-Baptiste Djebbari (secrétaire d’Etat aux Transports)
- Le gouvernement prend d’ores et déjà des mesures exceptionnelles pour aider les salariés et les entreprises, dont ceux du secteur des transports. Il y aura un après coronavirus et nous devons nous mettre en capacité de relancer très rapidement notre appareil productif!
- A compter d’aujourd’hui, les ressortissants des pays hors UE et espace Schengen ne sont plus autorisés à quitter leur pays pour venir en France. Nous déconseillons par ailleurs aux Français de prendre l’avion pour quitter l’espace Schengen/UE. Je précise que le Royaume-Uni n’est pas concerné par ces restrictions à ce stade.
- Dans les transports, nous prenons des mesures fortes : obligation de désinfection de tous les transports avec contrôle / sanction possible pour les opérateurs, procédures sanitaires renforcées Nous protégeons ainsi les usagers et les salariés du secteur.
- Pour les transports mais aussi l'industrie, nous savons que nous avons affaire à 2 mois, peut-être 3, qui vont être très difficiles [...] Et nous voulons pouvoir redémarrer très vite.
- Les vols des jours prochains vont essentiellement être des vols de rapatriement. Il y aura une offre aérienne pour que chacun puisse rentrer chez soi. Nous allons réduire la fréquence et la cadence des trains, notamment longue distance, pour éviter, par ces phénomènes d'exode, que le virus circule davantage.
- Les stations-service seront opérationnelles, il n'y aura pas de pénurie de carburant.

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat à l’Egalité hommes-femmes et à la Lutte contre les discriminations)
Pour répondre à la question qui m’a été posée (légitimement) des centaines de fois: Oui, les parents séparés peuvent aller chercher, déposer ou ramener leurs enfants chez l’autre parent.

Sibeth Ndiaye (porte-parole)
Dans cette période, le Conseil des ministres continue de se réunir mais en configuration exceptionnelle : 1 mètre entre chacun, et visio-conférence. Le compte-rendu est également modifié, avec un seul représentant de la presse présidentielle, pour les questions.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
- Face à une crise sanitaire exceptionnelle, les représentants de la Nation doivent continuer à exercer leurs prérogatives essentielles à la démocratie. Reprise des travaux ce jeudi en format restreint, dans le respect des règles sanitaires et de la représentation des sensibilités.
- Sécuriser les entreprises pour protéger les emplois. Des mesures exceptionnelles sont déployées à partir d’aujourd’hui pour accompagner et soutenir les entreprises affectées par les conséquences du coronavirus. TPE, PME, ETI… comment se faire aider par la Bpi (Banque publique d'investissement).

Stanislas Guerini (délégué général)
- Par nos actions quotidiennes, notre prudence, notre responsabilité et notre civisme, nous pourrons vaincre le Covid19. Nous allons le faire tous ensemble, comme une Nation.
- Les mesures annoncées n’ont qu’un seul objectif : nous protéger. Nos soignant(e)s se battent pour sauver des vies. Aidons-les. Restons chez nous !
- Depuis le début de l'épidémie du Covid19, le Gouvernement suit une logique : la transparence et l'appui de la science pour l'ensemble des décisions prises.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
«Hissons-nous, individuellement et collectivement, à la hauteur du moment!» Les députés LaREM seront au rendez-vous que nous fixe Emmanuel Macron. Dès cette semaine, nous voterons les mesures d’urgence indispensables pour protéger les Français et notre économie.

Aurore Bergé (porte-parole)
- Notre pays vit un moment inédit. A nous d'agir. Pour nous protéger nous mêmes. Pour protéger les autres.
- "Écoutons les soignants qui nous disent : si vous voulez nous aider, restez chez vous et limitez les contacts". Le président de la République annonce la limitation stricte des déplacements et l'arrêt des regroupements pendant 15 jours.
- Ce matin dans les Yvelines, certains supermarchés n'ont pas pu ouvrir plus de 10 minutes. Des vigiles ont été frappés. Ces mouvements de panique et de violence sont insupportables. Il n'y a pas de risque de pénurie. L'approvisionnement a lieu. Les seuls risques, ce sont nos comportements. Comment ceux qui nous permettent de faire nos courses continueront s'ils craignent de se faire agresser ? C'est notre responsabilité qui doit absolument l'emporter.

●MoDem
Sarah El Hairy (porte-parole)
Des jours et des semaines compliqués sont devant nous Nous sommes en paix mais nous allons devoir adopter des mesures de guerre. Notre Nation doit être forte, le soleil réapparaîtra, les terrasses réouvriront. Mais l'heure de la mobilisation est venue et unis nous ferons face.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)
L'Humanisme exige responsabilité vis-à-vis des autres et respect vis-à-vis de nos soignants qui sont au front. L'Humanisme exige de respecter les mesures de confinement qui entrent en vigueur et de rester chez soi pour casser la chaîne de transmission.

●Mouvement radical
La priorité est de mettre tous les moyens pour lutter contre la propagation du virus, en prenant l’ensemble des mesures nécessaires, quelle que soit leur impopularité, pour protéger nos concitoyens et notamment les plus fragiles d’entre eux.


Municipales 2020. Résultats plutôt bons pour les centristes du MoDem et de l’UDI, mauvais pour ceux de LaREM dans une parodie de scrutin

Faut-il se réjouir, comme le fait l’UDI de ses bons résultats lors du premier tour des municipales du dimanche 15 mars ou se désoler de cette parodie de scrutin qui a engendré une abstention de 55,44%?
Sans doute les deux mais avec une prédominance pour la désolation parce que une très grande partie de ceux qui ne sont pas allés voter, désiraient le faire mais ont pesé le pour et le contre face aux risques qu’ils couraient en se rendant dans les bureaux de vote pour eux mais, surtout, pour leurs proches.
Dès lors, lorsque le gouvernement, pressé par les partis qui ont obtenu de bons résultats, décide de valider l’ensemble de ceux-ci, c’est manifestement un déni de démocratie… comme l’aurait été l’annulation pure et simple du premier tour!
Il n’y avait donc pas de bonnes solutions mais une moins mauvaise qui était évidemment de tout annuler.
Pourquoi?
Tout simplement parce que ceux dont les votes étaient invalidés pouvaient, sans problème, revoter lors de la réorganisation d’un premier tout alors que ceux qui ne l’ont pas fait, avec la validation de ce dernier, ne pourront jamais exprimer leur choix.
On se trouve donc, encore une fois, dans une décision éminemment politicienne et non prise pour le bien de la démocratie tout comme cela a été le cas quand Emmanuel Macron et son gouvernement ont décidé d’organiser le premier tour d’une manière totalement irresponsable et en cédant à la pression partisane venue surtout de la Droite et de LR.
Peut-être y aura-t-il des recours devant les tribunaux contre cette décision inique et il faut le souhaiter.
Toujours est-il que les résultats des 44,66% des électeurs inscrits, indique une prime aux sortants qui est assez commune pour les élections municipales et qui a joué encore plus avec les temps incertains d’une épidémie et de la manière dont était organisé de façon pratique le scrutin.
Dans ce cadre, l’UDI (seul parti centriste à avoir publié un communiqué sur ses résultats), qui avait nombre de sortants suite à des accords passés en 2014 avec LR (alors UMP), a publié les chiffres suivants:
L’UDI a présenté 189 candidats tête de liste : 67% des maires UDI sortants réélus au premier tour, 23% sont en ballotage très favorable, 31% des nouveaux candidats UDI ont gagné ou sont en passe de conquérir leur commune.
Reste que les résultats ne signifient souvent pas grand-chose.
Deux exemples centristes pour l’illustrer:
Dans son fief de Drancy, le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, par l’entremise de sa femme (député, il ne peut plus être maire), Aude, remporte facilement l’élection avec 65,09% des suffrages exprimés mais seulement 19,63% des inscrits!
Quant au président du MoDem, François Bayrou, il arrive nettement en tête du premier tour à Pau, ville dont il est le maire sortant, avec 45,83% des suffrages exprimés mais seulement 15,76% des inscrits…
Dans le cas de Drancy, la maire UDI va donc administrer la ville en ayant reçu moins de 20% des voix de ses administrés…
A noter que de son côté, le Premier ministre, Edouard Philippe, qui conduisait une liste de la majorité présidentielle avec les centristes, dont bien sûr LaREM, a obtenu 43,59% des voix ce qui correspond à 17% des inscrits.
LaREM qui a connu des résultats décevants qui étaient prévus notamment parce qu’au-delà d’une prime aux sortants et le parti présidentiel n’en avait aucun qui avait concouru sous sa bannière en 2014 puisqu’il n’existait pas encore, toute élection intermédiaire à la présidentielle est généralement perdue par la majorité en place.
Déception, par exemple, à Paris où Agnès Buzyn n’a pas réussi à redresser la barre d’une campagne désastreuse menée par Benjamin Griveaux avant qu’il ne renonce suite à la divulgation de vidéos à caractère sexuel et où elle ses listes se placent globalement en troisième position.