dimanche 25 septembre 2022

Actualités du Centre. Bayrou affirme qu’«on ne gouverne pas contre le peuple» et souhaite «l’harmonie par la reconnaissance»

François Bayrou

Accent centriste ou accent populiste?

Les deux sont présents dans le discours de clôture de François Bayrou aux universités d’été du MoDem.

Pour le président du Mouvement démocrate, «on ne gouverne pas contre le peuple».

Devant l’impression des Français de ne pas être écouté, il ajoute qu’il faut bâtir «une société qui vise l’harmonie par la reconnaissance» et construire «un nouveau monde qui soit caractérisé et singularisé par des vertus morales et civiques».

Se voulant le défenseur de la démocratie, il pense qu’elle est la meilleure façon de «réduire les divisions».

François Bayrou donne ici l’impression de vouloir être le défenseur du peuple contre les élites gouvernementales dans le droit fil de ses dernières prises de position notamment contre une réforme des retraites qui serait votée trop vite selon lui.

En agissant ainsi, il jette le trouble dans la majorité présidentielle et donne du grain à moudre à l’opposition qui ne s’est pas faire prier pour utiliser ses propos contre Emmanuel Macron et ses soutiens.

Mais ses accents parfois populistes recèlent le danger de légitimer des mouvements d’humeur et de foule qui, eux, n’ont tien avoir avec l’Etat de droit et la démocratie.

Concernant justement cette dernière, il estime – sans doute pour avoir une meilleure écoute de ses propositions auprès du président de la république, du gouvernement et de ses partenaires de la majorité présidentielle –que «la démocratie ce n'est pas faire triompher ses opinions sur celles des autres» mais «c'est faire reconnaitre la légitimité de son opinion tout en acceptant la légitimité des opinions des autres».

De même, il plaide pour sa nouvelle fonction, secrétaire général du Conseil national de la refondation qui est pour lui le lieu qui permet de faire précéder «toutes les grandes réformes par un travail de concertation, de consultation, de croisement des expériences, et après de rentrer dans les réformes» car, poursuit-il «là nous sommes dans la démocratie au sens propre».

En outre, il assigne à la France la «mission» historique «de reconstruction de l’ordre mondial».

 

► Discours de François Bayrou
Nous avons de grands philosophes dans nos rangs, mais il y a une chose qui nous caractérise, c'est que nous sommes et nous devons être des bâtisseurs.
Nous voulons construire le nouveau monde et nous voulons construire un nouveau monde qui soit, j'en parlerai, caractérisé et tout à fait singularisé par des vertus morales et civiques, que j'essaierai d'aborder rapidement dans ce discours.
Mais je voudrais dire, avant d'entrer dans cet état du monde, que nous ne nous battons pas que pour nous.
Je voudrais, à cette tribune, évoquer les Ukrainiennes et les Ukrainiens, on a vu avec Oxana que c'était formidable, la mobilisation d'un peuple, avec les maris qui disent à leur femme : «Part avec les enfants, moi je reste pour me battre», d’un peuple qui réussit à renverser l'armée que l'on considérait comme l'armée de terre la plus puissante au monde.
Alors, je ne dis pas que c'est définitif, je ne dis pas que les combats sont gagnés, je ne dis pas que la guerre est finie, mais quel exemple absolument incroyable pour faire mentir les Cassandre mondiales et les Cassandre françaises, les gens qui se présentent comme visionnaires et qui ont dit des énormités dans cette affaire, en expliquant qu'il était stupide de croire que la petite Ukraine - d'abord, ils ne connaissent pas la géographie ceux qui disent cela - allait tenir tête à l'immense armée russe.
Les Ukrainiens et les Ukrainiennes d'abord, les Iraniennes, les femmes d'Iran, je trouve extraordinaire et extraordinairement revivifiant, roboratif et émouvant, que, car une jeune femme a été tuée de manière obscène, pour des raisons de voile, comme vous le savez, tant et tant d'Iraniennes se lèvent et que, comme un drapeau, elles arborent le voile enlevé, elles montrent, parfois en le brûlant, à quel point elles sont de la même race et du même mouvement que cette jeune femme iranienne assassinée.
Alors, si nous pouvions nous souvenir des femmes iraniennes dans leur combat et ne pas les abandonner, je trouverais que c'est bien.
Je voudrais, au passage, dire un mot : Elles, elles ne sont pas dans la révolte, elles sont dans l'oppression. Les femmes afghanes, les petites-filles afghanes à qui on interdit d'aller à l'école, les adolescentes afghanes à qui on interdit d'aller à l'université et les femmes afghanes à qui on interdit de sortir, elles sont, pour nous, toutes celles-là, une raison d'engagement et une raison de combattre et il faut leur dire.
Après avoir parlé de nos frères ukrainiens, je voudrais parler de nos frères italiens qui votent aujourd'hui et dans une circonstance politique dont chacun d'entre nous sait qu'elle est délicate, inquiétante et je veux saluer le mouvement qui s'est constitué autour du Parti démocrate européen dont j'ai la chance d'être le créateur. Le président et Sandro Gozi, le secrétaire général, était là hier, il a joué un rôle dans l'édification de cette force-là, elle est remarquable et, si elle continue, elle sera considérable un jour.
Alors, je salue nos amis italiens de Italia Viva.
J'en viens à l'état du monde que l'on a abordé plusieurs fois, mais qui, pour moi, est absolument central.
D'abord, parce que nous prenons le monde comme il est, nous essayons, avec lucidité, de voir où il en est, c'est-à-dire de prendre la mesure de la spectaculaire dégradation de l'ordre mondial.
Je dis dégradation. L'ordre précédent était imparfait, je ne dis pas que c'était un ordre idéal, mais au moins il était lisible, c'est-à-dire que tous ceux dont le métier est de décider à partir d'anticipations, de savoir ce qui va se passer, tous ceux-là avaient au moins des raisons de prendre des décisions stables, alors ce n'est pas très commode et pratique aujourd'hui et je dis que nous prenons le monde tel qu'il est en ayant pour but de le changer à notre mesure, à la mesure de nos forces.
Alors, il y avait trois moteurs dans le monde d'hier et ils sont aujourd'hui, chacun des trois, en difficulté, peut-être pas tous en panne, mais pas loin.
Il y avait la Chine, qui traverse ou qui est entrée dans une période de profonde remise en question intérieure pour deux raisons qui se sont conjuguées l'une et l'autre. La première, c'est la démographie et, selon les démographes qui ne peuvent pas se tromper, car tous les gens qui vont mourir sont nés, on sait à peu près à quel âge ils vont mourir - sauf nous évidemment -, on sait à peu près à quel âge les choses basculent, jusqu'à quel âge on peut travailler. C'est donc une science exacte, la démographie, à la différence de beaucoup d'autres sciences sociales.
Les démographes disent que la Chine va perdre 500 millions d'habitants dans les 30 ans qui viennent. 500 millions d'habitants, c'est la population totale de l'Europe, de la grande Europe, pas seulement de l'Union européenne.
Et imaginez ce que cela représente. Moi, je suis de ceux qui pensent qu'un peuple est vivant quand sa démographie est vivante, quand il y a vitalité et nous avons tort de ne pas y penser pour nous-mêmes.
Le Haut-commissariat au Plan a édité une étude sur la démographie, il y a quelques mois, qui essaie d'exprimer cette inquiétude-là, pas seulement pour les autres, mais pour nous et les déséquilibres démographiques, ce n'est pas seulement le nombre d'un côté et la rareté de l'autre, c'est qu'il y a des crises économiques et des violences guerrières qui se cachent derrière ces déséquilibres.
La loi des vases communicants n'est pas vraie qu'en physique, elle est vraie aussi en géopolitique.
Alors imaginez ce que c'est, un peuple qui a la certitude de perdre plus du tiers de sa population par l'âge dans les 30 ans qui viennent. Histoire terrible. On ne se rend pas assez compte que le choix politique que la Chine a fait de l'enfant unique, cela a une signification que l'on ne mesure pas du tout, car, pour nous, les familles avec un enfant unique, c'est classique, il y en a plein et ce sont des amis, il n'y a pas de problème, mais l'enfant unique généralisé, cela veut dire qu'il n'y a plus ni oncle, ni tante, ni frère, ni sœur, ni cousins, nulle part dans la société chinoise.
On n'est plus relié que verticalement et un homme ou une femme, un jeune homme ou une jeune femme a deux parents. Point.
Eh bien, c'est un changement anthropologique dont il faut essayer de prendre la pleine mesure.
Et vous avez vu que les autorités chinoises, conscientes de cette nécessité démographique ont, l'an dernier ou il y a 2 ans, libéralisé le deuxième enfant et l'année dernière le troisième enfant, tant que l'on veut, mais ils n'ont pas fait plus d'enfants pour autant.
Il n'y a pas eu d'effet, car l'imprégnation du modèle de l'enfant unique sur les consciences, sur la manière d'être change considérablement ce que les êtres humains vivent et font ensemble.
Donc cela, c'est la première raison pour que la Chine soit en situation d'interrogation.
Il y a une deuxième raison, c'est la politique 0 Covid. La Chine a choisi, pour des raisons que les historiens interrogeront un jour, qu'au lieu de faire ce que nous avons fait, c'est-à-dire vaccination d'abord et vivre avec les épidémies résiduelles ensuite, en ayant ce que - j'ai un fils vétérinaire et spécialisé en virologie - l'on appelle en virologie l'immunité de troupeau, c'est comme cela que cela s'appelle, y compris pour les êtres humains et c'est souvent justifié… 
Avec l'immunité de troupeau, nous arrivons à vivre avec le virus jusqu'à maintenant et peut-être aurons-nous des mutations plus dangereuses, mais nous ferons face, notamment car nous avons beaucoup progressé en vaccin.
Et donc, ils ont choisi une autre politique qui est l'idée, peut-être le fantasme de l'exclusion du virus, zéro Covid19.
Il y a des dizaines de millions de personnes et des centaines et des milliers de centres de production qui ont été totalement arrêtés et toutes les familles interdites de sortir de chez elles pendant des semaines et des mois.
Et tant de gens enfermés qui ne peuvent plus sortir, même pour chercher du secours, parfois, dans des tours, cela donne des images d'une terrifiante violence, violence sans violence et parfois violence avec violence, car il faut punir naturellement tous ceux qui ne respectent pas ces consignes.
Et des centaines de milliers d'Occidentaux sont partis de Chine, tous ceux qui faisaient le lien, le pont entre la Chine et l'Occident sont partis. Alors, est-ce que c'était volontaire, est-ce que cela ne l'était pas ? Les historiens répondront à cette question, mais cela fait que la Chine, qui était sur une croissance moyenne de 7-8 % par an, va se retrouver cette année proche de 0. Au dernier trimestre, la croissance chinoise était à 0,2 %. 
Alors, imaginez ce que c'est une société qui a les problèmes que je décris et qui surfait sur sa croissance pour y répondre et qui se retrouve tout d'un coup en situation périlleuse.
Les États-Unis, je ne vais pas m'étendre longuement, la puissance américaine existe, mais les ruptures à l'intérieur de la société américaine, le retour de tout le refoulé, le retour y compris des références à la guerre de Sécession et vous savez, quel était le sujet de la guerre de Sécession, c'était l'esclavage, c'était la situation des Afro-américains comme l'on dit et cela revient avec une violence et c'est toute l'histoire du wokisme, qui menace l'université américaine et un peu, si nous ne faisons pas attention, l'université française.
Cette idée-là, je vais y revenir et Marc l'a effleurée aussi, selon laquelle nous aurions les grands pays avec la grande histoire qui est la nôtre, des ennemis dans notre propre histoire et qu'il faut relire l'histoire en clouant au pilori, en mettant en accusation ceux qu'on avait l'habitude de considérer comme des Pères fondateurs, avec toutes les erreurs que le temps fait pour ceux qui sont aux responsabilités, et donc cette fragilité de la société américaine, l'ultra-présence de la violence ou la présence de l'ultra-violence constamment et avec des forces politiques dont M. Trump est le porte-parole ou le porte-casquette, je ne sais pas comment il faut dire, et donc Trump est le porte-drapeau de cette remise en cause par les Américains de l'Amérique.
Or, quand vous vous trouvez dans un pays ou une société où les forces de destruction viennent de sources internes au pays et que vous n'avez pas les mécanismes immunitaires pour y répondre, alors c'est un pays qui est en danger et en risque, et je pense avec beaucoup d'affection au peuple américain, car une partie de ma famille est américaine, la famille de ma femme pour être exact, et donc tout cela est impressionnant.
L'Europe, qui était, qui devrait être un facteur de stabilité, de dynamisme, l'Europe se trouve aux prises avec la guerre en Ukraine, avec les conséquences du choix désastreux que les hommes politiques allemands ont fait de se mettre entièrement dans la dépendance de Poutine et du gaz russe.
Il faudra, un jour, interroger les raisons qui ont fait que nombre de politiques allemands ont favorisé, poussé dans le sens de cette politique de dépendance au gaz russe et, quand on regarde l'évolution professionnelle de ceux qui ont exercé ces responsabilités, on a quelques inquiétudes, mais, lorsque l'Allemagne est malade, c'est l'Europe qui est malade et on a donc les trois facteurs, les trois moteurs en situation périlleuse et c'est un très grand danger pour nous.
Dans ce monde-là, c'est la France qui doit assumer une mission, c'est la mission de reconstruction de l'ordre mondial, avec l'ordre le plus équilibré que nous puissions trouver et nous avons des responsabilités. 
Le discours du Président de la République à l'ONU a été, pour la France, un moment de reconnaissance, un moment d'influence, un moment où on a été fier, moi j'ai été fier d'écouter ce discours, car, tout d'un coup, tout ce qui était des questions brumeuses dans l'ordre international, dans la situation de chacun des pays, dans les relations avec chacun des pays, tout cela est devenu parfaitement lisible et parfaitement juste à entendre.
Donc, la France joue un rôle et ce que le Président de la République a dit de la manière la plus explicite, c'était que nous avions des responsabilités les uns chez les autres, que les pays n'étaient pas enfermés dans leurs univers de frontières nationales, qu'ils ne pouvaient pas faire ce qu'ils voulaient, qu'il y avait, entre les pays, selon une charte de valeurs parfaitement claires, des choses inacceptables et que nous n'accepterions pas, que nous n'acceptons pas. Pour moi, c'est très, très important dans l'histoire.
Il y a eu quelque chose qui s'est passé à la Société des Nations, en 1934 si je ne me trompe pas, un Juif a porté plainte devant la Société des Nations, il a réussi à passer les filtres successifs, en dénonçant les exactions, les humiliations, les attentats dont ses coreligionnaires étaient victimes dans le monde nazi.
On est très tôt dans l'histoire et celui qui représente le gouvernement national-socialiste, c'est Goebbels à la Société des Nations et Goebbels monte à la tribune et il ne nie pas du tout les accusations. Il dit cette phrase que nous avons tous en mémoire : «Charbonnier est maître chez soi».
Je cite à peu près exactement la phrase de Goebbels. Il dit : «Charbonnier est maître chez soi. Nous ferons ce que nous voulons de nos communistes, de nos socialistes et de nos Juifs». Personne ne répond… Et René Cassin, qui assistait à cette séance, le très grand juriste René Cassin, celui qui va faire les institutions et la charte des droits de 45 et 46, dit : «C'est à ce moment-là que j'ai compris que l'humanité courait à sa perte», car, à la Société des Nations, personne n'a contredit Goebbels.
Ce que j'aime dans la période, notamment venant des dirigeants français, c'est qu'au lieu d'accepter l'inacceptable, ils sont montés à la tribune pour dire que nous ne l'accepterions jamais, depuis le premier jour, Jean-Yves Le Drian nous l'a rappelé hier, jusqu'au discours de l'ONU et cela mérite que nous soyons fiers.
Alors, je crois que la France serait mieux armée que les autres, pourrait être mieux armée que les autres, car elle est un pays magnifiquement équipé, avec un contrat social dont nous savons tous à quel point il est rare dans le monde, depuis l'école maternelle jusqu'au Collège de France, depuis le dispensaire du coin de la rue jusqu'aux plus grands hôpitaux, quelle que soit la situation sociale de ceux qui sont atteints par la maladie, un pays doté d'une capacité d'indépendance, d'abord de souveraineté alimentaire et cela compte, de souveraineté énergétique grâce à la réorientation qui a été faite - et nous y avons joué un petit rôle - sur la production d'électricité nucléaire, dont j'espère que, d'ici quatre mois, les plus grands embêtements seront effacés.
Nous sommes formidablement outillés pour faire face, mais la division constante, perpétuelle, voulue, alimentée, excitée est malheureusement une menace sur notre destin.
Alors, je voudrais m'arrêter une seconde à cette idée. Ces forces de division et de détestation, les femmes contre les hommes, la couleur de peau contre une autre couleur de peau, la classe sociale contre d'autres classes sociales, la danse du scalp autour des supposés riches, la mise en accusation publique sur des affaires privées par des responsables politiques qui vont à la télévision pour pointer du doigt et clouer au pilori, sans avoir, me semble-t-il, de preuves indiscutables, en disant même qu'il n'y a rien de pénalement répréhensible.
La dénonciation publique, les salariés contre les patrons, les salariés contre les entreprises, tout cela ce sont ces forces de division, cela a un nom, c'est la guerre de tous contre tous.
Et notre mission, contre la société d'affrontement, c'est de construire une autre société, un autre projet d'avenir que j'appelle la société d'harmonie, une société, une cité harmonieuse, pas une cité où il n'y a plus aucune difficulté, mais une cité dans laquelle on affirme sans trembler qu'il y a beaucoup de femmes qui ne se sentent pas prises dans la guerre des femmes contre les hommes. Ils ne sont pas tous formidables, on en sait quelque chose, mais il n'y a pas de guerre, il y a un destin à construire ensemble.
Il y a beaucoup de gens qui ne sont pas pris dans la guerre des salariés contre les patrons, car ils savent que, s'il n'y a pas d'entreprises, il n'y aura pas de salariés et on ne pourra pas avancer.

Je vous rappelle qu'il y a beaucoup de gens qui demandent que l'on requalifie leur contrat de travail, quand ils sont indépendants, en contrats de salariés et puis il y a beaucoup de gens, nous, en somme, permettez-moi de dire en votre nom que j'en suis, qui considèrent que le pluralisme des religions ne doit pas entraîner de guerre de religions.
Et notre affirmation ici, c'est que, contrairement à ces feux de broussaille que l'on allume constamment et dont on sait les dégâts qu'ils peuvent faire, on l'a vu assez souvent, ces temps-ci, contre tout cela, nous, nous pensons que nous pouvons vivre ensemble, que nous pouvons et que nous devons vivre ensemble et tel est notre projet, telle est notre résistance, telle est notre volonté de ne pas nous laisser entraîner dans cet affrontement de divisions qui dérivent en haine.
Nous voulons construire ensemble le monde meilleur que nous attendons. 
Ne me prenez pas pour un idéaliste déjanté. Je sais que la division est dans la nature humaine, c'est même dans l'étymologie.
Vous savez que le mot «diable» vient du grec «diabolos», ce qui veut dire le diviseur et il n'est pas un militant d'association de pêche à la ligne ou de joueurs de bridge, je ne parle même pas des associations sportives et encore moins des associations culturelles, il n'y a pas un engagé qui ne sache que, tout le temps, la division est présente et c'est Jules César qui disait cela : «Dans les villages gaulois, il y a toujours au moins trois parties : un pour, un contre et celui qui est contre les deux autres».
C'est vrai, la dernière partie de la phrase c'est moi qui l'ai inventée ! Mais qu'il y ait toujours au moins trois parties - tres partes -, cela, c'est de Jules César, c'est dans la Guerre des Gaules. Vous pouvez le vérifier.
Je sais très bien la nature humaine, mais, nous, nous pensons, c'est là que nous entrons dans notre philosophie politique, dans ce qui nous fait avancer et vivre ensemble, nous, nous pensons qu'il y a des stratégies pour réduire les divisions et rendre le monde plus vivable.
Et le moyen de réduire les divisions et de rendre le monde plus vivable, cela s'appelle démocratie. La démocratie, c'est ce qui transforme les haines et les détestations en pluralisme.
On s'affronte, on n'est pas du même avis, on est différents les uns des autres, mais, après, on peut vivre ensemble et, donc, cette manière de ne pas nier les divisions et l'esprit diviseur, mais de les sublimer, de les métaboliser, c'est évidemment très important et il y a des techniques.
Il y en a plusieurs, il se trouve que cela tombe bien, il y a une première technique qui est de penser l'avenir dans des plans.
Je me suis battu pendant des décennies, vous en êtes témoins pour essayer de faire revivre cette idée de plan en France.
Le plan, c'est la capacité de faire le constat de la situation dans laquelle on se trouve, de désigner l'avenir que l'on compte atteindre et de marquer des étapes pour y parvenir.
C'est ce qu'a fait Jean Monnet après la guerre. Vous savez que le Général de Gaulle à propos du plan disait : «L'ardente obligation du plan». Ardente obligation du plan…
Alors, vous avez été témoin, j'ai été fortement moqué pendant un grand nombre d'années et pas mal de décennies, car je défendais cette idée et puis, le Président de la République a bien voulu dire qu'après tout, on vérifiait avec la covid19 que c'est parce que l'on n'avait pas eu des plans sur un très grand nombre d'équipements, de dispositifs médicaux que l'on était dans la situation où l'on était. Alors, il m'a dit : «Essayez de le recréer» et on l'a fait.
Et, tout d'un coup, je vous passe les lazzis. C'était le retour au Gosplan stalinien, léniniste, je ne sais pas quoi. On a lu tout cela, sous des plumes autorisées et, 2 ans après, on ne parle plus que du plan dans tous les domaines de l'action publique. On veut planifier écologiquement, on veut planifier médicalement, on veut planifier…
J'ai un petit goût de victoire quand je vois cela !, mais j'ai l'habitude !
Edgar Faure, l'homme d'État de la IVème République et des débuts de la Vème, a écrit ses mémoires et le titre de ses mémoires est : Avoir toujours raison est un grand tort. Il y a des parentés comme cela !
Cela, c'est donc la première option qui permet en effet que le concert des opinions puisse se référer à quelque chose que l'on partage pour l'avenir. Ce n'est pas immédiatement dans l'actualité que se situe l'essentiel de l'action publique, c'est dans le long terme.
Il m'est souvent arrivé de dire, les Chinois – j'observe beaucoup, comment ne pas observer 1,400 milliard de personnes et un régime comme il n'y en a jamais eu – raisonnent à 30 ans. C'est leur horizon de temps. Nous, si nous raisonnons à 30 jours, c'est qu'il y a vraiment des gens qui ont de la vision…
Je ne plaisante pas, je dis cela avec tristesse, car la vérité est que ce sont les sondages qui conduisent l'action publique. Je dis souvent ce ne sont pas les gouvernants qui gouvernent, c'est l'opinion qui gouverne, au travers de ce que les gouvernants ressentent de ses attentes.
C'est pourquoi vous avez, chacun, chacune d'entre vous, toi et toi, vous avez des responsabilités majeures dans le destin du pays pas seulement car vous votez, mais car vous transformez la vision de ceux qui vous entourent.
C'est un militantisme de tous les jours, de conviction à faire partager. Cela, c'est la première idée.
Il y a une deuxième idée que le Président de la République a eue et je n'y étais pour rien, c'était cette idée de concertation en continu sur les fondamentaux du pays, qu'il a appelée Conseil national de la refondation, pour faire écho au Conseil national de la résistance, bien entendu.
C'est une idée très fructueuse. Au début, je n'étais pas enthousiaste, car on parlait de tirage au sort et, le tirage au sort, ce n'est pas quelque chose dans quoi je me reconnais. Je l'avoue humblement. Il y a des débats entre Erwan Balanant et nous sur ce sujet, mais lorsque le Président de la République a précisé qu'il s'agissait de faire représenter toutes les forces sociales, les entreprises, les syndicats, les mouvements des élus, les grandes associations d'élus, les associations de jeunesse, les associations écologistes et de les inviter à poser ensemble les problèmes de notre avenir, alors, là, c'est devenu beaucoup plus intéressant et comme, de surcroît, il m'a proposé, peut-être imprudemment, de prendre une responsabilité d'organisation dans ce grand mouvement, alors, là, je trouve que c'est intéressant.
Faire précéder toutes les grandes réformes par un travail de concertation, de consultation, de croisement des convictions et des expériences et après – cela peut aller vite j'en dirai un mot –, seulement entrer dans la partie décisionnelle et législative des réformes, alors il me semble que, là, nous sommes dans la démocratie au sens propre du terme, pas dans la démocratie qui suppose que les uns vont trancher contre les autres par un passage en force. Je pense donc qu'il est légitime et important que nous défendions cette vision.
Alors, naturellement, je le fais sur les retraites. Je vais vous dires trois choses sur les retraites.
Je considère que la réforme est indispensable pour trouver un équilibre pour les régimes de retraite dans le futur et dans le long terme. Je considère que c'est indispensable et vital.
Je suis persuadé qu'un très grand nombre de Français sont persuadés de cette nécessité, car ils voient bien ce qu'il en est des problèmes démographiques et qu'il y a beaucoup plus de gens à la retraite qu'autrefois par rapport aux gens qui travaillent et qui fournissent le versement des pensions tous les mois. Je suis persuadé de cela.
Mais personne ne leur donne des éléments précis sur cette affaire. Le nombre d'amis qui me disent : «Mais, François, est-ce que c'est bien utile, car il y a des rapports du corps qui disent que ce n'est pas vrai, que n'est pas nécessaire, que les régimes sont équilibrés, que ce n'est pas une nécessité, que ce n'est pas fait pour cela?»
Je suis absolument certain que nous pouvons établir des éléments indiscutables, les donner à connaître aux Français et aux forces sociales qui organisent les Français pour que chacun se forme sa conviction sur ce sujet et cela ne prend pas des années. On me dit que cela fait des années que l'on discute. On discute peut-être, mais les Français n'en savent rien.
Autour de vous, aucun de ces éléments n'est connu : Combien cela coûte ? Combien cela peut durer avant que l'on ne mette en cause le paiement des pensions ? Or, ce sont des éléments que l'on doit aux citoyens, ce n'est même pas que l'on doit leur faire plaisir, c'est que c'est un devoir lorsque l'on est gouvernant de partager les raisons de l'action avec ceux qui vous ont donné la mission de les gouverner.
Alors, j'entends des critiques qui disent que cela va traîner, que l'on ne fera plus rien. Je me permets de signaler qu'en refusant cette méthode, on a bloqué les réformes pendant des décennies.
J'étais au gouvernement au moment du plan Juppé et quelques-uns d'entre vous étaient à la fondation de Force démocrate pendant les grandes grèves de cet hiver-là, à Lyon. On avait traversé la France en stop, si j'ose dire, tous en voiture, car que tous les transports en commun étaient bloqués au mois de décembre 1995. C'est donc évident pour moi.
Par ailleurs, prenez les réformes successives jusqu'à la dernière sous le gouvernement d'Édouard Philippe. Tout s'est bloqué. J'avais dit, au moment des gilets jaunes, pardon de me citer que je sentais venir les gilets jaunes et j'ai fait une interview un peu dans le genre de ces jours-ci pour dire : Attention sur la taxe carbone, il faut trouver un moyen d'adaptation, car les plus pauvres ne supportent plus la montée en flèche du prix du carburant et cherchons une adaptation qui permette de faire varier la taxe carbone en fonction du prix du brut. C'était une idée qui avait déjà été évoquée… Bon…
J'avais dit, on ne gouverne pas contre le peuple. Je suis absolument persuadé de cela. Les gouvernants portent des réformes, elles sont souvent bien inspirées, mais, s'ils n'ont pas le soutien du peuple qui les a élus, ces réformes sont bloquées et ne passent pas, car la société est tellement éruptive, tellement capable de s'enflammer et même capable de violence - on l'a vu à des moments dont nous avons tous la mémoire -, la société est tellement éruptive qu'il faut se donner pour objectif de la convaincre avant de l'entraîner.
Nos concitoyens sont tous sur les réseaux sociaux. Ils suivent tous les télés en continu. Ils ont besoin d'éléments de choix et le travail que nous avons à faire dans le Conseil de la refondation ou tout autre organisme qui traitera de cette question des retraites, nous pouvons le faire très vite.
Je considère que 4 mois suffisent. 4 mois, cela nous porte au début de l'année 2023. Le Président de la République a dit : «Je veux que cette réforme soit en place à l'été 2023». Nous sommes dans l'agenda et, s'il faut, une fois que le débat a eu lieu, que l'on a partagé les raisons avec les citoyens, que l'on a montré quelle était l'inspiration du pouvoir, car ce n'est pas une réforme pour les gouvernants, ce n'est pas une réforme pour les partis politiques de la majorité, ce n'est pas une réforme pour un avantage idéologique, c'est une réforme pour les Français, pour continuer à payer les pensions, même quand la société française avancera en âge. 
Et ce n'est pas seulement une réforme budgétaire, c'est une réforme de société. La retraite, j'en ai parlé avec plusieurs d'entre vous ces jours-ci. La retraite, pour une femme, pour un homme, c'est un moment très important d'entrer dans une nouvelle manière de vivre et il arrive qu'à l'âge de la retraite on soit usé. Je pense beaucoup aux jeunes ou moins jeunes femmes qui travaillent au CCAS dans ma ville et qui doivent lever des personnes âgées qui parfois pèsent 90 kilos, et parfois plus. Alors, bien sûr, elles ont ce que l'on appelle des affections musculo-squelettiques, mal au dos, elles n'en peuvent plus.  Je pense toujours à cela.
Dans les rues de Paris, il y a assez souvent des ouvriers qui réparent les trottoirs avec du goudron liquide, brûlant. Ils ont une taloche et ils talochent le goudron liquide dans une température qui doit avoisiner les 60 degrés, avec les vapeurs de goudron. Moi, je ne vais pas leur demander de rester jusqu'à 65 ans dans ces activités-là. Alors cela veut dire deux choses : Un, l'âge de la retraite est fonction de la vie de chacun et j'aimerais qu'il soit fonction de son choix. La retraite choisie et vous savez que je me suis battu beaucoup pour la retraite par points, c'était l'idée que chacun choisisse son départ à la retraite et on peut tout à fait imaginer, en aidant à ce choix, d'inciter à l'allongement du travail, mais l'incitation, cela respecte la liberté de chacun.
Par exemple, j'ai souvent proposé l'idée que l'on puisse continuer à travailler en touchant une partie de sa retraite. Vous avez un revenu, vous pouvez continuer le travail et il y a beaucoup de gens qui sont en pleine forme au moment de prendre leur retraite. Nous avons à imaginer, à inventer des approches nouvelles. Très souvent, on dit : «Mais on a discuté de cela pendant des années».
Avons-nous exploré toutes les pistes ? Je ne le crois pas et c'est pourquoi je dis : prenons un temps court dans lequel on fera deux choses ensemble. Premièrement, on partagera des éléments factuels, indiscutables. On se mettra d'accord, si l’on peut se mettre d'accord, j'aperçois déjà deux ou trois sujets sur lesquels il y aura des interprétations différentes, mais, si les chiffres sont les chiffres, on peut arriver à les établir. On se mettra d'accord et on regardera de bonne foi si on peut imaginer des sorties plus positives, plus respectueuses de ce que nous avons voulu faire.
Après tout, vous avez, les parlementaires, discuté pendant des mois et des mois sur la loi précédente sur les retraites. On n'est pas aux pièces. Prendre trois ou quatre mois pour réfléchir ensemble, mettre sur la table des faits, des options et des propositions, moi, je pense que ce serait bon, pas seulement pour la paix civile, cela compte, mais pour la réforme elle-même, car, derrière tout cela, il n'y a pas que la question des retraites, il y a la question de la méthode de réforme que l'on veut suivre pour le pays.
Moi, je crois que l'on n'a pas trouvé la clé et qu'avec cette idée qui est, je le rappelle, celle du Président de la République, on va partager les éléments essentiels qui nourrissent la décision et je pense ainsi que l'on fait un pas décisif vers une méthode de réforme qui sera plus respectueuse, plus moderne et plus efficace, car on arrivera à la réforme, alors qu'autrement, on bloquera.
Cette idée d'une méthode de réformisme démocratique, je la crois fructueuse.
Je pense que cette manière de reconnaître dans toute sa légitimité les idées de chacun, la démarche de chacun, derrière tout cela, il y a quelque chose d'extrêmement précieux qui, pour moi, est une redéfinition de la démocratie, telle que nous l'avons vécue.
J'ai mis très longtemps à comprendre que je croyais ce que je vais vous dire. Je ne savais pas ce que je croyais, j'avais l'impression que je croyais la même chose que les autres et j'ai fini par penser que ce n'était pas vrai.
Je pense que la démocratie, ce n'est pas ce que tout le monde croit, car tout le monde croit que la démocratie, c'est faire triompher ses opinions sur les opinions des autres.
Et, moi, je crois - tout à l'heure, Marc l'a évoqué - que la vraie démocratie, ce n'est pas cela. La vraie démocratie, c'est faire reconnaître la légitimité de son opinion tout en acceptant la légitimité des opinions des autres.
Et c'est ce que j'appelle la symphonie démocratique, chaque instrument joue son rôle dans la mélodie que nous allons émettre ensemble.
Je pense que c'est très précieux, si l'on y réfléchit, et je pense que cela s'adapte à tous les domaines que l'on a évoqués ici comme des domaines en crise. Je pense que cela s'adapte à l'école. Je suis persuadé depuis de nombreuses années qu'il y a une richesse incroyable dans les femmes et les hommes qui sont des enseignants.
Chacun d'entre eux, devant sa classe, trouve des méthodes, invente, fait progresser les élèves et, certains jours, est content et d'autres pas et ceux qui font progresser leurs élèves, il y en a plein, sauf que personne ne les repère.
Et la méthode de fonctionnement classique du ministère de l'Éducation, c'est : on donne des instructions au sommet et on les fait appliquer à la base. On ne regarde pas ce qui se passe dans les classes, on impose une démarche qui est venue du sommet.
Or, moi, je crois le contraire. Je crois à la liberté pédagogique et je crois à la capacité de repérer les réussites pour qu'elles fassent tâche d'huile, pour qu'elles se répandent.
Je crois à cela dans le domaine de la santé et j'étais très content d'entendre François Braun, le ministre de la Santé, car il a dit une chose que je considère comme essentielle depuis longtemps, qui faisait partie des programmes que nous avons défendus devant les Français, il a dit : «Bien sûr, on ne peut pas multiplier les médecins, mais on peut augmenter le temps médical».
Le nombre d'heures que les médecins sont obligés de passer pour remplir de la paperasse et qui leur fait, d'une certaine manière, désespérer de leur métier, on peut remédier à cela. J'étais très content que le ministre de la Santé le dise. C'est partir du terrain, en reconnaître la légitimité pour imposer des réformes pour l'ensemble du pays.
Ainsi, cette vision nouvelle, que je crois nécessaire, d'une démocratie qui est une démocratie fondée sur la reconnaissance réciproque, je suis frappé de cela tous les jours dans mes fonctions locales de maire, d'animateur local et national.
Le problème le plus important de la société dans laquelle nous vivons, c'est la reconnaissance. Tout le monde se sent privé de reconnaissance, dans son métier, dans son corps d'État, dans sa manière de participer au débat public et, au fond, les gilets jaunes ne disaient pas autres choses, avec les excès qui vont avec.
Et notamment pour chacun des citoyens et des citoyens professionnels qui se trouve en butte aux décisions des gouvernants qui concernent son état, tous ont le sentiment que personne ne les écoute jamais.
Je vais vous dire, et, en plus, je crois que c'est vrai, que la faculté d'écoute s'est émoussée, que, d'une certaine manière, la multiplication des réseaux d'information a fait que l'on n'écoute plus les gens qui sont enracinés sur le terrain et bâtir une société de la reconnaissance, plus exactement bâtir une société qui vise à devenir harmonieuse par la reconnaissance, c'est un projet qui est à la dimension du siècle, c'est un projet qui est à la dimension de notre famille et je vous propose que l'on essaie de le faire construire ou de le construire ensemble.

 

 

Propos centristes. France – La grande crise des démocraties / Violences contre les femmes / Réforme des retraites / Dette publique / Guerre de Poutine contre l’Ukraine / Union de la majorité / Biodiversité…

Voici une sélection, ce 25 septembre 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Je pense que nous avons la grande crise des démocraties, de ce que j'appellerais les démocraties libérales. Soyons clairs là-dessus. Pourquoi? Avant tout, parce que le fait d'être des sociétés ouvertes et d'être des démocraties ouvertes et très coopératives met la pression sur nos peuples. Cela pourrait les déstabiliser. Et c'est pourquoi nous devons toujours articuler le respect de la volonté des gens, les références à la classe moyenne et tous les progrès réalisés par nos démocraties qui accueillant des cultures différentes, sont ouvertes et coopératives. C'est une question d'équilibre. Il est clair que depuis quelques années, nous avons une pression croissante sur nos sociétés et nous en sommes au point où, dans nos différents pays, il y a ce que j'appellerais une crise des classes moyennes.

> Je m'inquiète pour nous tous. Je déteste faire la leçon aux gens et dire: «je m’inquiète pour vous». Mais je crois que ce qui est en jeu, c’est ce que nous avons construit au 18e siècle.

> Les médias sociaux jouent un rôle très important pour ce qui est en jeu dans notre démocratie pour le meilleur et pour le pire. Les plateformes sociales sont un moteur de fausses nouvelles et d’un nouveau relativisme, tueur pour toutes les démocraties, car cela rompt complètement la relation à la vérité, à la science et à la base de notre propre démocratie.  

> [La décision de Poutine d’une mobilisation partielle] est une erreur et une occasion manquée de se diriger vers la paix. Il y a quelques mois, Vladimir Poutine a fait passer un message : «J'ai été agressé par l'OTAN, ils ont déclenché la situation et j'ai juste réagi.» Maintenant, il est clair pour tout le monde que le leader qui a décidé d'entrer en guerre, le leader qui a décidé l’escalade est Poutine. Et je n'ai aucune explication rationnelle [à son invasion de l’Ukraine].

> [Déclaration des chefs d’État et de gouvernement du G7]

Nous, chefs d’État et de gouvernement du Groupe des Sept (G7), condamnons fermement les simulacres de référendums que la Russie tente d’utiliser afin de créer un faux prétexte pour changer le statut du territoire souverain de l’Ukraine qui subit une agression continue par la Russie. Ces mesures transgressent ostensiblement la Charte des Nations unies ainsi que le droit international et s’opposent diamétralement à l’État de droit au sein des nations.

Ces simulacres de référendums, initiés par la Russie et ses intermédiaires, n’ont aucun effet juridique ni aucune légitimité, ce qui est manifeste au regard de l’intimidation flagrante des populations locales et des méthodes expéditives employées par la Russie pour les organiser, lesquelles ne respectent en aucun cas les normes démocratiques en la matière. Ces référendums, organisés dans des régions placées de force sous le contrôle temporaire de la Russie, ne représentent d’aucune sorte une expression légitime des volontés de la population ukrainienne, qui a résisté constamment aux efforts déployés par la Russie pour modifier par la force le tracé des frontières. Nous ne reconnaîtrons jamais ces référendums qui semblent constituer une étape supplémentaire vers une annexion de territoires par la Russie, et nous ne reconnaîtrons jamais une annexion prétendument légitimée par référendum.

En outre, nous déplorons l’escalade délibérée de la Russie, notamment la mobilisation partielle de réservistes et son discours irresponsable en matière nucléaire.

Nous appelons tous les pays à condamner sans équivoque ces simulacres de référendums et à les considérer comme une tentative de la Russie de dissimuler ses violations du droit international. Nous nous tenons prêts à imposer de nouvelles sanctions économiques à la Russie et à des individus et des entités soutenant politiquement ou économiquement, en Russie et en dehors, les tentatives illégales de la Russie de modifier le statut du territoire ukrainien.

Nous sommes fermement déterminés à fournir le soutien dont l’Ukraine a besoin pour faire respecter sa souveraineté et son intégrité territoriale, pour se défendre et pour décider seule de son avenir. Nous continuerons de fournir un soutien financier, humanitaire, militaire, diplomatique et juridique à l’Ukraine, et nous poursuivrons les efforts de reconstruction, notamment sur la base de la Conférence internationale d’experts sur le redressement, la reconstruction et la modernisation de l’Ukraine qui se tiendra le 25 octobre prochain à Berlin.

Nous nous tiendrons résolument aux côtés de l’Ukraine aussi longtemps qu’il le faudra.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Elisabeth Borne (Première ministre)
> La majorité doit parler d'une seule voix même si les différences en son sein sont légitimes. Nous formons une majorité unie. Et nous ne réussirons que si nos trois groupes parlementaires font bloc. (…) Notre majorité est forte parce qu’elle est riche de trois groupes, de trois sensibilités. Nous devons toutes les entendre, les écouter. Nous devons agir en confiance, tout se dire entre nous, utiliser les nombreux espaces de dialogue que nous avons construits avant de pouvoir parler d’une seule voix, en étant solidaires de nos décisions collectives.
Cela ne veut pas dire que nous serions d’accord tous sur tout, que nos différences ne seraient pas légitimes. Ce n’est pas du tout ma conviction. Ma conviction, c'est que dans la période que nous traversons, nous devons être exigeants envers nous-mêmes sur notre méthode de dialogue pour ne pas prêter le flanc aux attaques de tous ceux qui veulent faire de nos différences de culture ou d’approche, des obstacles insurmontables à notre action collective
On ne dialogue pas avec des idées arrêtées et des projets ficelés. Nous devons entendre les arguments des uns et des autres. Accepter les débats sereins, les débats d’idées. Et le cas échéant, modifier, amender.

> La France insoumise veut semer le chaos partout, au Parlement comme dans la rue. Mais en ce moment, c'est d'abord le chaos chez eux.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique)
> Les métiers de l’industrie doivent se féminiser. Il faut faire tomber tous les stéréotypes. Et ce combat nous devons le mener dès le plus jeune âge.

> Nous devons mener une vraie bataille culturelle pour valoriser les métiers industriels dans notre pays.

> L'apprentissage est une voie d'excellence pour l'avenir de nos jeunes. Grâce aux réformes mises en place par Emmanuel Macron, nous sommes passés de 300 000 apprentis en 2017 à près de 900 000 en 2022 !

 

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Nos efforts payent : les expulsions d’étrangers en situation irrégulière augmentent de 20% depuis le début de l’année. J’ai demandé aux préfets de poursuivre cette politique, en priorité pour les délinquants étrangers : 3200 d’entre eux ont été expulsés.

> L’État investit massivement pour développer de nouveaux moyens technologiques pour nos services de sécurité et de secours : réseau radio du futur (RFF), dispositif d’alerte des populations FR-Alert, logiciel d’alerte commun nexSIS…

> L’État est à leurs côtés. Nous avons revalorisé l’indemnité des sapeurs-pompiers volontaires de 3,5%, augmenté très significativement leurs pensions. Par ailleurs, nous avons ouvert à l’ensemble des sapeurs-pompiers la possibilité d’effectuer 12 gestes de soins d’urgence.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> La Russie se trouve dans une triple impasse :
-sur le terrain où elle recule
-vis-à-vis de la communauté internationale où elle est de plus en plus isolée
-vis-à-vis de sa propre population qui ne comprend pas une guerre inutile, illégale et injuste qu'elle n'a pas choisi.

> Cette semaine a démontré la centralité du système des Nations unies, son caractère indispensable, et la vitalité du multilatéralisme que certains contestent. C'est bien ici que le monde entier se réunit et s'exprime, et pas ailleurs.

> Nous avons toutes & tous été choqués par la mort de Mahsa Amini. Je voudrais réitérer la condamnation la plus ferme par la France des violences commises contre les manifestantes et manifestants. (...) Je veux rappeler notre attachement aux droits des femmes.

> Partenaires de l'Indopacifique: la France, l'Inde, l'Australie relancent leur coopération trilatérale dans l'océan indien et le Pacifique. Nos priorités : sécurité maritime, développement, enjeux globaux.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Dans cette région qui a payé le prix de la guerre, le Forum Normandie pour la paix autour du thème « À bas les murs » résonne dans le contexte international.
Seul le droit international permet d’éviter les murs d’escalade. C’est l’héritage de 1945.
Pour faire tomber les murs, la question de nos alliances est centrale. Aussi bien dans l’Union européenne qu’au sein de l’OTAN, la France joue un rôle-clé pour que tienne notre système de valeurs partagées entre démocraties.
Enfin, il faut s’interroger sur les murs qui existent chez nous : abstention, individualisme, fracture sociale… Lutter contre ces murs contribuera à la résilience de notre société face aux menaces hybrides.
Les contributions à la paix ne peuvent reposer uniquement sur les militaires ou les diplomates, mais sur le corps social tout entier.
Nous devons développer le droit de chacun à contribuer à la défense nationale. Notamment à travers les réserves.

> L’accès au spatial est un élément-clé de notre autonomie stratégique. Le soutien de l’Union européenne au secteur permet de consolider notre savoir-faire et notre capacité à innover.

>  S’il y a bien un grand retour d’expérience que l’Ukraine nous donne, une leçon même que le peuple ukrainien nous donne, c’est évidemment qu’il n’y a pas de moyenne ou de haute intensité, sans la résilience d’un corps social tout entier.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> Premier comité des parties prenantes France travail avec les partenaires sociaux, associations d'élus, acteurs de l'insertion et de l'inclusion. Un objectif : mieux nous coordonner pour accompagner les demandeurs d'emploi, les bénéficiaires de minimas sociaux, mais aussi les chefs d'entreprises qui recrutent. Un but : le plein emploi !

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> Un constat partagé, une perspective tracée: la souveraineté alimentaire et la lutte contre le changement climatique sont indissociables : demain, nous ne pourrons pas produire en quantité et qualité suffisante sans adapter nos systèmes de production.
Pour réussir la transition écologique et préserver les sols, les ressources naturelles et reconquérir la biodiversité, il faut accompagner tous nos agriculteurs à travers la planification et le soutien à l’innovation et à la recherche.
Accepter la complexité des sujets, rechercher les points d’équilibres, c’est la clé pour que les transitions se fassent les uns avec les autres, et non les uns contre les autres.

> Nous ne devons pas délier le sujet de la souveraineté alimentaire et du changement climatique. Rien ne serait pire que d'abandonner l'un pour l'autre. Si la seule façon de dialoguer serait par procès qu'on se fait, ce serait une erreur.

> On a besoin d’expliquer les risques pour la biodiversité, le dérèglement climatique. Le consommateur doit comprendre que changer de modèle, ce ne sera pas à bas coût.

> On ne fait pas évoluer les systèmes contre les gens. La biodiversité doit devenir un élément de fierté en préservant les animaux, tout le monde doit se saisir du sujet. Notre société a perdu les liens avec les processus naturels.

> Il y a une question éthique dans la biodiversité : nous ne pouvons pas laisser une situation aussi dégradée aux générations futures !

> L'essentiel de nos paysages en France et de notre environnement est lié à ce qu'a fait l'Homme. Il faut avoir conscience de notre propre responsabilité et réfléchir à nos actions négatives et positives.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> La sobriété sur le long terme est indispensable pour une transition réussie.

> Les mobilités, le logement, l’aménagement du territoire : la transition écologique du quotidien est au coeur des compétences des métropoles.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> Solidarité et profond respect pour ces femmes Iraniennes, ces héroïnes qui se battent pour leurs droits les plus fondamentaux. Nous devons être à leurs côtés !

> Développer massivement les énergies renouvelables est prioritaire. Le déploiement accéléré et encadré des gaz renouvelables en fait partie et sera clé pour atteindre nos objectifs climatiques et de souveraineté énergétique.

 

François Braun (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Notre système de santé est en grandes difficultés, ce diagnostic est partagé par tout le monde. C'est notamment le cas dans les services d'urgences, mais ce n'est qu'un symptôme, il faudra traiter l'ensemble.

> Utilisons le sport avec les JO de 2024 pour ramener la prévention sur le côté plus ludique. Quatre cancers sur dix sont liés à nos mauvaises habitudes de vie.

> Le CNR [Conseil national de la refondation] santé va s'articuler sur des formes territoriales selon l'échelle que les élus souhaiteront. Dans ces débats, il y aura des élus, des professionnels de santé et des citoyens, pour poser les problèmes et les solutions.

> Prétendre qu'on va avoir 10.000 médecins et 150.000 infirmières de plus dès demain, c'est mentir aux Français. Travaillons avec les troupes sur le terrain, donnons leur la capacité de se recentrer sur le soin.

> La sécurité sociale est un système remarquable qui protège les plus faibles d'entre nous. Comparez ce qui se passe dans d'autres pays.

> Je veux impulser à partir du terrain : voir ce qui fonctionne et importer les bonnes pratiques. L'été s'est passé sans difficultés supplémentaires, grâce à la mobilisation de l'ensemble des professionnels.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> La déconjugualisation de l'AAH est une avancée, un progrès majeur de dignité pour les personnes en situation de handicap. Notre système de protection sociale est précieux : il faut le protéger, le conserver.

> Nous devons répondre à deux urgences : protéger les Français les plus vulnérables et les accompagner dans les grandes transitions que nous connaissons.

> Nous avons mis le bien vieillir dans le CNR [Conseil national de la refondation], au cœur des préoccupations. Le sujet du vieillissement relève avant tout du regard que porte notre société sur le vieillissement, ainsi que sur la place de nos aînés.

> Si on veut un pacte social fort, on doit changer le regard des gens sur les vulnérabilités, et travailler avec ces personnes sur les sujets qui les concernent.

> Le Ministère des Solidarités est celui de toutes les vulnérabilités. Notre système social doit s'adapter aux réalités d'aujourd'hui comme les familles monoparentales, le vieillissement de la population, ou l'extrême-pauvreté.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> Nous dépensons plus pour nos retraites que nous ne cotisons. Là où nos opposants proposent de creuser la dette, augmenter les impôts ou baisser les pensions des retraités, nous préférons travailler un peu plus, et rejoindre la moyenne européenne.

 

Gabriel Attal (ministre délégué chargé des Comptes publics)
> Avec le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, nous présenterons lundi un budget de protection. Protection du pouvoir d’achat des Français avec le bouclier tarifaire, qui bloquera la hausse des factures de gaz et d’électricité à 15 % au lieu de 120 %, et baissera l’impôt sur le revenu de 6,2 milliards d’euros, soit un gain de plus de 200 euros pour quelqu’un payé 2 000 euros net par mois. Budget de protection, aussi, pour nos comptes publics, puisque nous tenons les 5 % de déficit en 2023, indispensable étape au redressement de nos comptes.

> Dans les prochaines semaines, nous franchirons le seuil de 3.000 milliards d’euros de dette. Cette année, la charge de la dette nous coûte 18 milliards de plus que prévu. C’est deux fois le budget de la Justice. En 2023, la dette nous coûtera 51,7 milliards d’euros. Tout cela nous rappelle une réalité : si nous voulons garder une capacité à investir pour les services publics et la protection des Français, nous devons être responsables.

> Sur le quinquennat, nous prévoyons de réduire le poids de la dépense publique de 57,6 % à 53,8 % du PIB, un niveau d’ambition inédit depuis vingt ans. L’an prochain, la dépense de l’État et de ses opérateurs baissera de 2,6 % en volume par rapport à 2022. Nous réduirons notamment de 8 milliards d’euros les dispositifs du plan de relance, et le budget de la Sécurité sociale prévoit des économies fortes dans plusieurs secteurs : la biologie médicale, l’imagerie et l’intérim médical. Un autre levier important est le renforcement de la lutte contre la fraude et les abus. Par ailleurs, le cœur de notre stratégie reste l’activité économique : nos réformes pour l’emploi, à travers la formation, l'assurance chômage et les retraites, renforcent nos marges de manœuvre.

> Oui, nous ferons la réforme des retraites. Notre régime est déficitaire. Nous nous sommes engagés à monter la retraite minimale à 1 100 euros, à aider nos aînés à adapter leur logement, mais aussi à investir dans l’Éducation en revalorisant de 10 % les salaires des enseignants, à recruter 3 000 policiers et gendarmes l’an prochain… Tout cela, il faut le financer. Or, nous ne voulons pas augmenter les impôts, ni faire exploser la dette que les générations futures devront payer tôt ou tard. Les nouveaux droits, l’amélioration de nos services publics, cela passe par l’activité. « Travailler plus pour vivre mieux », en somme. Je préfère dire la vérité aux Français, même si elle peut parfois être difficile à entendre. (…)
Quelle que soit la solution retenue [pour voter la réforme], une chose est sûre : les partenaires sociaux et le Parlement seront au cœur des débats. On gagne toujours à dialoguer. Mais pour cela, il faut être plusieurs. Or je constate que beaucoup, à gauche et parmi les syndicats, rejettent les constats et le principe même d’un allongement de la durée de travail, à rebours de ce qui se fait partout autour de nous. Se donner du temps est utile, si chacun joue franc jeu. Je note par ailleurs que plusieurs candidats à l’élection présidentielle, notamment celle des Républicains, se sont engagés là-dessus. Si chacun restait cohérent avec ses convictions et ses engagements, une majorité existerait sur le sujet au Parlement.

> Le recul de l’âge de départ à la retraite rapporterait 8 milliards d’euros à l’horizon 2027. Mais c’est sans compter le relèvement du minimum vieillesse, la prise en compte de la pénibilité au travail, etc. qui sont des dépenses supplémentaires. C’est donc un gain brut.

> La suppression des régimes spéciaux faisait partie du programme du Président. Elle reste donc d’actualité.

> Aucun pays n’investit autant que la France pour protéger. C’était le cas durant la crise covid19. Ça l’est aujourd’hui face à la flambée des prix. Sans les mesures que nous avons prises, nous aurions un taux d’inflation supérieur de trois points. Évidemment, des difficultés et des inquiétudes demeurent pour beaucoup de Français. Mais je crois que chacun mesure l’effort inédit qui est fait. Et il a un coût.

> Selon l’Insee, la fraude à la TVA nous coûte 23 milliards d’euros par an. Dans le cadre des dialogues de Bercy, les parlementaires nous ont appelés à agir : nous allons donc donner la capacité aux services de l’État de retirer le numéro de TVA d’une entreprise en cas de forts soupçons de fraude. Nous allons aussi avancer vers la facturation électronique entre entreprises, une révolution qui a permis à l’Italie, par exemple, de récupérer 2 milliards d’euros dès les premières années.

> [Fraude sociale] Les députés, notamment côté LR et majorité, ont là aussi dit leur souhait d’aller plus loin. Nous allons renforcer les pouvoirs des cyber-enquêteurs des caisses de la Sécurité sociale. Ils pourront, par exemple, repérer un professionnel qui ne déclare qu’une activité salariée mais propose ses services en indépendant sur Leboncoin sans les déclarer… Les fraudeurs n’écoperont plus seulement d’une amende, mais devront aussi régler leurs frais de dossier, car les Français en ont marre de payer pour eux. Enfin, on a constaté une explosion des arrêts maladie donnés, en téléconsultation, par un professionnel qui n’est pas le médecin traitant. Ce sont près de 100 millions d’euros l’an dernier. Ces arrêts délivrés en visio par un médecin qui n’est pas le médecin traitant ne seront plus remboursés par la Sécurité sociale, afin d’éviter que certains enchaînent les consultations en ligne jusqu’à trouver celui qui voudra bien leur délivrer un arrêt maladie.

> Le sujet de la rénovation énergétique est revenu très fortement [lors des «dialogues de Bercy» avec les décideurs politiques, économiques et sociaux]. Nous allons donc augmenter plus fortement encore que prévu le budget de MaPrimeRénov', qui atteindra 2,5 milliards d’euros. Et nous travaillons, avec les parlementaires de tout bord, à un décret pour un nouveau barème qui incite davantage aux rénovations globales des passoires thermiques plutôt qu’aux travaux ponctuels. Car nous n’avons pas atteint notre objectif de 80 000 rénovations fin 2021 : on était à 2 500.

> [Allègement de la la fiscalité sur les droits de succession] C’était un engagement de campagne du président de la République. On ne l’a pas inscrit dans le budget 2023 pour des raisons budgétaires. Ce choix n’est pas un renoncement. L’allégement des droits de succession se fera sur le quinquennat. Nous sommes prêts à écouter les propositions des différents groupes parlementaires afin de démarrer une réflexion dès 2023. Mais encore faut-il qu’elles s’accompagnent d’économies. À ce stade, les propositions des oppositions sont peu nombreuses en la matière. Notre responsabilité avec Bruno Le Maire, et sous l’autorité de la Première ministre, c’est d’éviter une dérive de nos finances publiques.

> [Finances des collectivités territoriales] Nous avons mis en place pour cette année un filet de sécurité de 430 millions d’euros. Et nous donnons des garanties pour l’avenir : la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises sera compensée par des recettes dynamiques de TVA, c’était leur demande forte. J’ai aussi été alerté sur la réforme de l’actualisation des valeurs locatives, qui devait entrer en vigueur l’an prochain. En l’état, elle augmenterait les impôts des commerces de centre-ville et favoriserait les hypermarchés, à rebours de nos objectifs. Nous allons donc suspendre son application. Les parlementaires ont aussi porté le sujet de la défense de nos forêts. Une aide exceptionnelle de 1 million d’euros sera mise en place pour lutter contre les scolytes [des insectes responsables de la mort de milliers d’arbres], ainsi qu’un dispositif fiscal pour inciter communes et propriétaires privés à replanter. On présentera aussi un amendement pour suspendre les réductions d’emplois à l’Office national des forêts.

> Je suis lucide : pour des raisons de principe, de symbole politique, les oppositions n’envisagent pas de voter le budget. Mais les symboles politiques n’ont jamais rempli le frigo des Français, ni fait baisser les prix à la pompe, ni recruté des policiers supplémentaires… Ça laisse peu de suspense sur l’issue, puisque nous avons une majorité relative. Les oppositions elles-mêmes nous ont dit que le 49.3 était probable. En tout état de cause, la France ne peut se passer d’avoir un budget.

> On a une majorité relative, mais une responsabilité absolue : que les Français soient protégés et que notre pays ne soit pas empêché. Dans les moments difficiles que va connaître la France, nous avons besoin de responsabilité collective. Puisque les « dialogues de Bercy » ont fonctionné, je lance « l’appel de Bercy » ! J’appelle les entreprises à se saisir des nouveaux outils pour augmenter la rémunération des Français, et du chèque carburant à partir de janvier. J’appelle les collectivités territoriales à ne pas fissurer le bouclier pouvoir d’achat en faisant exploser les taux de la fiscalité locale, alors même que nous maintenons leurs dotations et apportons des aides exceptionnelles pour les plus fragiles. J’appelle les organisations syndicales à se mettre autour de la table pour garantir la pérennité de notre modèle social et notre capacité à financer nos retraites. J’appelle les oppositions à chercher les compromis plutôt que les clivages.

> [Egalité femmes-hommes, grande cause nationale] Le budget du ministère aura doublé sur les deux quinquennats d’Emmanuel Macron. C’est un investissement massif à un moment où l’on découvre que, pour certaines formations politiques, le féminisme a surtout été un produit d’appel électoral.

> Aucun parti n’a le monopole du vice, aucun n’a le monopole de la vertu. Ces enjeux traversent la société tout entière. Mais on voit bien que les engagements pour les droits des femmes à La France insoumise passent au second plan derrière le culte du chef. Il y a eu, encore en fin de semaine, des propos terriblement choquants. La violence n’est pas une gradation, c’est une spirale. Elle commence par des mots, elle finit par des coups. Le moindre geste envers une femme doit être dénoncé sans aucune ambiguïté ni complaisance. Aucune gifle ne peut être relativisée.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> La France que nous voulons céder à nos enfants, c'est une France qui est libre. Nous avons une triple dette : économique, technologique, et environnementale.

> Face à cette année d'incertitudes, il y a deux camps : le camp du renoncement, de ceux qui s'enferment ; ou le camp de l'audace, de ceux qui innovent pour construire un avenir pour nos enfants.

 

Clément Beaune (ministre délégué chargé des Transports)
> A la veille d’un vote essentiel en Italie [ce 25 septembre], n’oublions jamais ici d’où vient la flamme reprise par le FN : c’est la flamme qui sort du tombeau de Mussolini, le symbole choisi après-guerre par les néo-fascistes italiens. Elle est toujours l’emblème du Rassemblement national.

> Ce qui permet la transition écologique, l'usage des transports publics, c'est avant tout la qualité de l'offre. Dans un moment où il faut faire des choix budgétaires, il faut mettre d'abord les moyens sur l'amélioration de l'offre et du réseau.

> Le covoiturage est un usage écologique et économique. Si pendant tous vos trajets de plus de 30 km vous covoiturez, vous pouvez économiser jusqu'à 2000 € par an.

> Je le dis avec conviction : tous les modes de transport peuvent et doivent participer à la décarbonation.

> Les transports du quotidien sont la responsabilité des Régions. Pour des difficultés spécifiques, comme en Île-de-France, j'ai proposé à la Région que nous nous rencontrions pour avancer sur des sujets urgents comme le recrutement des conducteurs.

 

Olivier Klein (ministre délégué chargé de la Ville et du Logement)
> Aux bailleurs sociaux, aux copropriétés : prenez le temps pour renégocier vos contrats d’énergie. Le Gouvernement se bat pour faire baisser les prix et offrir des conditions plus favorables. Le Président Emmanuel Macron l’a dit, pas d’emballement, ne signez pas aujourd’hui !

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> De l'importance de faire en sorte que les enfants d'aujourd'hui ne deviennent pas les agresseurs de demain.

 

Geneviève Darrieussecq (ministre déléguée chargée des Personnes handicapées)
> Nous devons continuer de travailler sur l’inclusion en capitalisant sur tout ce que ces Jeux ont permis de faire avancer, de réaliser. Nous y travaillons d’arrache-pied.

> Grâce à la visibilité donnée par les médias aux Jeux Paralympiques, nous allons pouvoir sensibiliser au handicap, ses différents types, ses origines et surtout changer le regard des gens.

> Nous avons un enjeu à l’échelle de notre pays, c’est de rendre notre communication accessible. Nous devons aller plus loin pour que les personnes en situation de handicap aient accès à la même information citoyenne.

> Nous devons changer les regards pour que le handicap ne soit pas considéré comme incapacitant, mais que les personnes en situation de handicap soient vues pour leurs capacités.

> L'accessibilité universelle, c'est permettre de se déplacer dans tous les lieux sans contrainte. Il y a aussi un point essentiel, c'est l'accessibilité dans le numérique pour que chacun puisse accéder à l'information.

 

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie associative)
> [Violences faites aux femmes] Il y a eu un recul absolument terrible ces derniers jours. Les deux grandes absentes du débat public ont été la justice et les femmes victimes de violences conjugales. Remettons au centre la défense de ces femmes.

> Mon soutien aux courageuses femmes Iraniennes qui défendent leurs libertés. Leur courage force l'admiration.

 

Sonia Backès (secrétaire d’Etat chargée de la Citoyenneté)
> La laïcité est l'un des piliers de la République : c'est à travers elle que se construit notre vivre-ensemble. Nombre de nos concitoyens s'investissent pour la défendre et la promouvoir. Le prix de la laïcité récompense cet engagement !

 

Chrysoula Zacharopoulou (secrétaire d’Etat chargée du Développement, de la Francophonie et des Partenariats internationaux)
> Réunis au Conseil Économique et Social des Nations Unies pour évoquer la situation inquiétante à Haïti, j'ai souligné la solidarité humanitaire de la France, et appelé au dialogue politique pour sortir de la crise.

 

Sarah El Haïry (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et du Service national universel)
> Nous n’avons pas fait évoluer notre manière de pratiquer la démocratie alors que le monde a changé. Résultat ? La démocratie ne va pas bien et le vote n’attire plus.

> Nous sommes des enfants gâtés de la démocratie, nous ne nous sommes pas battus pour l'avoir. Nous risquons actuellement l'atrophie de notre démocratie. Pour rester des enfants gâtés, il faut défendre la démocratie.

> Les citoyens ne tournent pas le dos à la vie politique, mais ils ne croient plus au vote. Or la cohésion de la société passe par l'acceptation de la démocratie.

> Est-ce que notre démocratie va bien ? La réponse est non, et ce constat est partagé par tous. Le monde a changé avec beaucoup de bouleversements des pratiques. Nous n'avons pas fait évoluer les pratiques de la démocratie.

> [Tribune: Jeuneses: quand tout est politique sauf le vote?]
Alors que les enfants ont retrouvé le chemin de l’école et que les parlementaires de la nation s’apprêtent à retrouver les bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat, femmes et hommes politiques de tous bords enchaînent leurs universités d’été. Journées parlementaires, discours fondateurs, célébrations populaires et citoyennes à l’image de la fête de l’Huma’… C’est la rentrée politique et les jeunes sont au rendez-vous !
Dans un contexte d’année électorale, certes, et pour la première fois depuis cinq ans, on observe une progression des adhésions des jeunes à un parti politique. Ce n’est pas tout ! La participation bénévole des jeunes a également atteint son plus haut niveau depuis 2016. Aujourd’hui, plus d’un jeune sur deux donne de son temps pour autrui. Quelle chance pour notre pays. Mais plus que leur nombre, ce qui est le plus criant, c’est l’impact de leurs idées.
L’accès à l’information, les réseaux sociaux et les leaders d’opinion ainsi que les nouvelles manières de s’engager sur internet ont fait naître avec eux une agora digitale, sorte d’antichambre de la démocratie, dans laquelle les jeunes sont, non seulement majoritaires, mais prescripteurs !
Il reste une équation encore non résolue : les jeunes sont politisés, ils ont une vision pour le monde de demain, ils défendent des valeurs et pourtant cela ne se voit pas dans les urnes. Aurions-nous 89 députés RN si ces jeunes engagés avaient gagné les urnes ? Les visages de notre Assemblée seraient sans doute différents.
C’est un fait, les jeunesses de France s’engagent pour les causes qui lui sont chères et délaissent le vote. J’y vois le signe d’une crise de la démocratie représentative. Mais il n’y a pas de fatalité, seulement une raison supplémentaire d’agir maintenant et rapidement. Une nécessité au sens premier du terme. Cette nécessité d’action, je l’ai vue dans les yeux des jeunes venus débattre à la fête de l’Humanité, je l’ai vue dans les yeux des jeunes volontaires du Service national universel. Cette nécessité nous oblige, nous responsables politiques. Parce qu’une chose est sûre : rien ne nous détournera du vote.
C’est pourquoi je relancerai très prochainement le cycle de consultation sur l’abstention. L’urgence est là et nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre les prochaines élections pour nous en saisir. J’invite tous les représentants d’organisation de jeunesse, qu’elles soient associatives, politiques, syndicales ou professionnelles à s’asseoir autour de ma table. Quelle que soit leur couleur politique, je me ferai un devoir de les écouter et de construire avec eux.
Nous le savons, la démocratie, aussi belle soit-elle est fragile. Pour résister à ses opposants, à ceux qui voudraient la déstabiliser, à ceux qui souhaiteraient imposer la radicalité nous devons la faire vivre en s’engageant pour elle. Si le vote est la liberté de chacun de prendre part aux décisions qui le concerne, il doit devenir le plaidoyer d’une jeunesse qui souhaite que l’on construise avec elle.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Lancement de la Coalition de la Haute Ambition pour la Nature et les Peuples 2.0 ! 30% des terres et des mers protégées en 2030 : c'est l'un de nos objectifs forts pour la COP15 sur la biodiversité. La HAC Nature et Peuples est la plus importante coalition pour la biodiversité avec ses 104 pays membres. La France et ses co-présidents du Costa Rica et du Royaume-Uni sont fiers de la faire évoluer en un outil plus opérationnel pour la mise en œuvre de l'objectif des 30%. La HAC 2.0 va aider les États à s'engager pour cet objectif grâce à du renforcement de capacité, la connexion entre porteurs de projets et donateurs et l'assistance technique vers ceux qui en ont besoin Les États répondent présents avec les fondations philanthropiques.

 

Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
> La démocratie, c'est quand les cartes sont sur la table et pas sous la table !

> Notre fierté quand je vous vois, c'est que nous n'avons jamais négligé de défendre nos idées !

> Nous sommes pour une réforme des retraites qui permette d'équilibrer les régimes. Il est possible de l'organiser pour juillet 2023. Il faut donner le choix aux Français, ce n'est pas un choix budgétaire mais de projet de société.

>Les retraites, est une réforme de société. Ca ne peut pas se régler par un artifice parlementaire, une réforme à l'improviste, subreptice. Je ne crois pas que ça puisse se faire par un amendement.

> Nous avons des problèmes à résoudre : sur la transmission des savoirs, le rapport au travail, le degré d'engagement des citoyens. Notre pays a toutes les raisons de figurer au premier rang mais reste bloqué faute de réformes.

> La France est un pays formidablement équipé pour répondre aux crises. Notre pays a une avance sur l'énergie grâce au nucléaire. Notre contrat social est le plus généreux du monde.

> Nous avons un devoir de liberté. C'est un gage d'authenticité pour les Français, notamment lorsqu'il y a des nuances entre nous. Les majorités précédentes ont été affaiblies par l'insincérité de leurs attitudes et leurs actions.

> Nous avons toujours considéré que le mot d'ordre au sein de la majorité, c'était l'alliance. L'alliance nécessite estime réciproque, solidarité et liberté d'expression.

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Stéphane Séjourné (Secrétaire général)
> [Elections italiennes] La droite au pouvoir risque de faire dérailler la voie des réformes engagée dans l'Union européenne, c'est pourquoi elle a le soutien du Kremlin.

> Ce qui se joue en ce moment même de l'autre côté des Alpes est bien plus qu'une élection italienne. C'est aussi une élection européenne.

> Par deux fois, notre coalition a fait barrage à l'arrivée des extrêmes au pouvoir en France. Il faut que nous en ayons conscience et que nous soyons fiers de ça.

> Le rassemblement Ensemble n'est pas un mot vain. Je le dis d'autant plus que les adversaires de nos rassemblements seront vraisemblablement encore les extrêmes comme on le voit en Europe.

 

Sacha Houlié (député)
> Sous ma présidence, la Délégation parlementaire au renseignement consacrera son rapport aux ingérences étrangères (Russie, Chine, Turquie, Iran) en France.

> Ceux qui minimisent les violences conjugales les légitiment. Ils en sont donc les complices.

> À toutes les Iraniennes qui se battent courageusement pour leurs libertés, nous sommes à vos côtés !

 

● MoDem
Patrick Mignola (porte-parole)
> Être capable de dire que les peuples ont le droit à leurs identités et que dans le moment incertain qu’on vit, on puisse réfléchir à ces sujets de façon sereine, c’est primordial.

> J'ai beaucoup d'optimisme malgré une situation inquiétante. Il va y avoir du boulot, nous sommes percutés par beaucoup d'évolutions de notre société. Ce dérèglement des institutions vient d'un délitement de la confiance.

> L'évolution de la droite aussi doit interroger. Qui aurait imaginé il y a quelques années que Bruno Retailleau soit présenté comme l'alternative modérée d'Eric Ciotti ?

 

Isabelle Florennes (porte-parole)
> Les collectivités locales font un excellent travail sur le civisme avec les conseils municipaux de jeunes. Ca marche très bien pour permettre aux jeunes de toute condition de s'impliquer dans la vie locale.

 

Jean-Paul Matteï (président du groupe à l’Assemblée nationale)
> Il faut que l’on accompagne les entreprises innovantes. En tant que législateur nous devons créer les enveloppes adaptées !

> Nous devons renforcer les créations d'entreprises européennes, pour réussir à accompagner les innovations et les grands projets européens et internationaux !

> Nous avons besoin d'un Parlement fort qui s'affirme, pour un équilibre des pouvoirs dans notre pays. La nouvelle configuration du Parlement va permettre au Parlement de s'exprimer mais tout le monde devra sortir des postures.

 

Bruno Millienne (député)
> Les partis meurent parce qu'ils arrêtent de débattre. Au
MoDem, nous n'avons jamais cessé de faire du débat contradictoire depuis la création du parti, pour chercher de solutions pragmatiques et réalistes pour les citoyens.

 

Elodie Jacquier-Laforge (députée)
> Les droits et les devoirs sont les facettes d'une même pièce. Le vote est un droit à défendre, et c'est un devoir d'initier et d'acculturer les prochaines générations.

> Notre Assemblée nationale est désormais totalement recomposée avec une majorité relative et un éclatement des groupes politiques. C'est finalement assez représentatif de la France d'aujourd'hui.

> Ce qui compte ce n'est pas que de dire nos valeurs, c'est de les vivre en actes. De façon solide et déterminée, nous défendrons notre façon de faire de la Politique avec un grand P.

 

Perrine Goulet (député)
> Je vais parler d’autres sans voix : les enfants. Même en France, il y a encore de nombreux droits pour les enfants qui ne sont pas respectés. Ce sont des inégalités de destin qui commencent dès le plus jeune âge.

> On a besoin de redonner du sens à nos travailleurs sociaux, d'en faire un vivier fort de nos territoires. Ce sont des métiers auxquels redonner des sens, et dans lequels il faut réinvestir des fonds.

 

Frédéric Petit (député)
> La frontière, ce n’est pas un mur, ce n’est pas un trait. C’est ce qui définit la responsabilité en tant que citoyen.

> La guerre a rassemblé les Ukrainiens autour de leur nation, mais aussi autour de leurs institutions démocratiques. La Rada [Parlement Ukrainien] travaille plus que jamais.

 

Erwan Balanant (député)
> Si nous n'avons plus de viande produite localement, produite en France, il faudra en importer parce que les gens continueront à manger de la viande. Attention aux discours jusqu'au-boutistes.

 

Jean-Luc Lagleize (député)
> J'ai porté une mission sur l'aéronautique et sa décarbonation. C'est une industrie de pointe qui pèse lourd en terme d'emplois et dans la balance commerciale : la France est l'un des rares pays à savoir produire un avion de A à Z.

 

● Parti radical
> [Communiqué : Retraites : Réformer sans révulser]
La nécessaire réforme de notre système de retraites ne doit pas occulter certains impératifs, gages de son acceptation par le plus grand nombre :
-  La concertation, notamment avec les partenaires sociaux, qui témoignera de la capacité d’accéder enfin à une certaine forme de maturité,
- L’indispensable prise en compte de la pénibilité et des carrières hachées notamment pour les femmes,
- Éviter la tentation d’un « replâtrage » et enfin faire une réforme pérenne et juste : paramétrique ou systémique, il faudra choisir,
- La pédagogie : nous ne pouvons pas ajouter aux difficultés actuelles un embrasement comme on en a connu il y a peu.
Par ailleurs, comment faire une loi sur la retraite sans faire celle sur la dépendance ?
Comment faire une loi sur la retraite sans voir que le vrai problème est surtout celui du déficit constant et irréductible de l’Assurance Maladie et de la dette publique qu’elles génèrent et pour lequel personne ne formule de proposition.
L’enjeu est grand, l’époque l’impose, l’espace de dialogue reste à créer.
Pour Laurent Hénart, Président du Parti adical : « Au-delà de la question des retraites, il faut mener une refonte de notre système de protection sociale dans sa globalité à la hauteur de ce 21ème siècle qui s’annonce plein de bouleversements ».
Comme chaque fois, les Radicaux seront des acteurs pragmatiques mais des avocats du solidarisme, partie intégrante de leur génome, pour défendre les acquis qu’ils ont contribués à bâtir.
« Il faut donc réformer sans révulser ! » conclut Madjid Si Hocine, Secrétaire national en charge des retraites et de la dépendance.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> Des déclarations anti ukrainiennes, Jean-Luc Mélenchon en a plein ses archives, depuis des années. Aujourd’hui il explose quand il est confronté à …lui-même et aux conséquences de ses choix absurdes. C’est contre le miroir qu’on lui tend qu’il perd ses nerfs et se fâche.

> Il va falloir que la Serbie décide une fois pour toutes si elle veut accéder à l’Union européenne. En signant un « plan de consultations » sur la politique étrangère avec la Russie, elle donne un contresignai supplémentaire, après beaucoup d’autres.


Marie-Pierre Vedrenne
> C’est notre rôle en tant que parlementaires européens de concrétiser, donner chair à l’autonomie stratégique pour que l’Union européenne décide quand, comment et avec qui elle veut échanger.

 

Laurence Farreng
> Les sanctions contre la Russie ont été importantes pour soutenir l'
Ukraine même si elles peuvent avoir des conséquences déstabilisantes notamment sur le prix de l'énergie.

 

Sandro Gozzi
> On est dans une période où en Europe des formes d’extrême-droite pensent qu’elles peuvent tout faire et remettre en cause des droits acquis, remettre en cause les droits des femmes, des minorités, des LGBT.

> La démocratie est en crise dans toute l'Europe. Elle est en crise parce que la démocratie suppose du temps de débat, alors que nous avons besoin de décisions plus rapides dans un monde instantané.