samedi 4 janvier 2020

Vues du Centre. Trump: et maintenant la guerre?!

Par Aris de Hesselin

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

Donald Trump
Le populiste démagogue à la tête des Etats-Unis a tout fait dans la bêtise, l’incompétence et souvent l’ignominie guidé uniquement par ses propres intérêts et son cerveau constamment embrouillé de fake news et de théories du complot.
Jusqu’à présent, il en avait évité une: la guerre.
D’ailleurs, il se targuait d’être différents de ses prédécesseurs – une obsession récurrente notamment vis-à-vis de Barack Obama dont il continue de détruire toute l’œuvre législative, en témoigne sa dernière décision en matière de protection de l’environnement – dans ce domaine et ne s’était-il d’ailleurs par auto-congratulé – autre obsession – de n’avoir tué aucun «innocent» après la destruction d’un drone américain par l’armée iranienne l’année dernière.
Las!
Les sondages étant en berne, la procédure de destitution toujours en cours, son œuvre politique proche de zéro (sauf sa volonté de détruire de l’intérieur l’Etat américain, volonté qu’il partage avec l’extrême-droite) et l’élection présidentielle approchant, ses décisions de frapper les Iraniens présents en Irak et de tuer un de leurs chefs, le général Qassem Soleimani, visent à reprendre la main auprès d’une partie de ses partisans un peu déboussolés ces derniers temps mais qui applaudissent à tous les coups de main «virils» et de se présenter comme un véritable «commander in chief», ce qu’il n’est pas et n’a jamais été, préférant manger des pizzas et des hamburgers dans le bureau ovale plutôt que de se rendre sur les théâtres d’opération où son déployés tant de soldats de son pays pour les soutenir.
Du coup, pour la dernière année de son (premier et espérons-le dernier!) mandat, il sera peut-être le président de la guerre, celle qu’il avait promis d’éviter avec, autre promesse, de rapatrier toutes les troupes, d’Irak à l’Afghanistan en passant par le Kurdistan et les déserts africains où agissent les terroriste islamiques.
Heureusement, il n’est pas sûr que la guerre entre les Etats-Unis et l’Iran se produisent tant les deux pays auraient à perdre dans un conflit.
Mais Trump a fait en sorte que la guerre soit possible.
Et lorsque l’on sait son incompétence à gérer les dossiers de manière raisonnée et posée, lorsque l’on sait qu’il est entouré de va-t-en guerre, lorsque l’on sait que le Moyen Orient est tout sauf une région où l’on analyse les événements avec la rationalité requise pour préserver la paix, lorsque l’on sait que derrière les frappes américaines se trouve également les princes d’Arabie Saoudite, ennemie jurée des mollahs de Téhéran, tous les uns autant que les autres d’abominables criminels, etc., on a de quoi être inquiet.
Trump, lui, s’en va fanfaronner après son «exploit» et affirme sans rire que l’élimination de Soleimani – aussi criminel que ses maîtres les mollahs – «ne va pas déclencher la guerre mais va l’éviter», on reste, comme d’habitude avec ses déclarations sidéré par le fait qu’un tel bonhomme soit le président des Etats-Unis…

Aris de Hesselin