samedi 6 novembre 2021

La quotidienne centriste du 6 novembre 2021. Pourquoi est-on surpris par la popularité de Trump, Bolsonaro, Orban ou Zemmour?

Qu’on le veuille ou non, qu’on le déplore ou non, qu’on en soit atterré ou non, Eric Zemmour est un phénomène médiatique qui fait la Une des médias.

Avant lui, et pour ne parler que des populistes extrémistes récents,  ce fut de même pour Trump, Bolsonaro et Orban.

Bien sûr, la notoriété médiatique est un formidable épaulement à l’ambition politique de ces personnages qui jouent sur la peur, l’angoisse et la frustration d’une partie de la population.

Reste qu’ils ont également un certain soutien populaire voire un soutien populaire certain.

Et cela étonne parce que l’on espère que l’humain est, non seulement, capable d’apprendre du passé mais que son intelligence nourri de culture le détourne de ce genre de bonimenteurs arrivistes et aventuriers.

Or ce n’est pas le cas.

D’une part, parce qu’une frange majoritaire de la population est ignare en matière historique et ne peut donc faire un parallèle entre des événements passés et le présent.

Pire, son ignorance se nourrit souvent de tout un tas de clichés et de raccourcis simplistes quand ce n’est pas de fake news.

Quant à la capacité intellectuelle, elle n’est malheureusement pas au rendez-vous, non pas parce que l’on a affaire à des imbéciles congénitaux – même s’il y en quelques uns dans le lot – mais à des gens qui n’ont pas reçu une formation adéquate et qui sont mal informés.

Et cela remet en cause notre espérance en un progrès linéaire en la matière, celle d’un citoyen éclairé, instruit et averti, celui qui est le fondement même d’une véritable démocratie.

Oui, avec l’éclosion à période répétées de ce genre de camelots d’idées aussi dangereuses qu’infâmes, nous sommes pris au dépourvu par notre envie de croire que nous n’aurons plus à remplir les poubelles de l’Histoire.

Alors nous n’aurons peut-être pas la malchance catastrophique de voir un Zemmour ou une Le Pen devenir Président(e) de la république.

Mais à ceux qui croient que c’est impossible qu’un tel cataclysme survienne, Trump, Bolsonaro et Orban nous disent le contraire.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]

 

Propos centristes. France – La covid19 fait un retour notable / Ségur de la Santé / Environnement et énergie / Tourisme, le trésor de la France / La 3e révolution agricole / L’indispensable plan / Respect de l’Etat de droit européen…

Voici une sélection, ce 6 novembre 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

► Emmanuel Macron (Président de la République)
- La France fait partie de ceux qui vont aider l'Afrique du Sud à réduire sa dépendance au charbon. En étant solidaires ensemble, partout où les solutions pour réduire les émissions existent, on peut répondre au défi d'une transition juste, équitable et ambitieuse. Des actes !

- [Discours au Sommet Destination France]
(…) La France a toujours été et demeure une terre de tourisme. (…) Et la France a énormément d'atouts à cet égard ; matériels et immatériels, des infrastructures de transport unique avec des opérateurs intégrés. Elle a des résultats historiques. C'est la première destination mondiale quasiment chaque année depuis plus de 30 ans. 90 millions de touristes étrangers sont venus en parcourir les chemins en 2019, ce qui était un record absolu. Et au-delà de cela, nous avons un patrimoine culturel, naturel qui est une chance pour le pays. Je ne vais pas ici en vanter les mérites, mais chacun les connaît et je pense que c'est ce qui est au cœur du tourisme français. (…) Les patrimoines qui jalonnent l'intégralité de notre pays. Le patrimoine naturel qui est aussi le nôtre, et qui est lui aussi exceptionnel, qu'il s'agisse encore de notre territoire hexagonal ou de nos Outre-mer avec des véritables joyaux. La deuxième zone économique exclusive maritime du monde, ce qui est véritablement un trésor. 6 montagnes, 18 000 kilomètres de littoral, une variété de paysages pour beaucoup classés. Et donc, véritablement des trésors qui sont tout à la fois urbains et de villages.
Et puis derrière ça, c'est un art de vivre à la française et donc des nourritures immatérielles, mais aussi des nourritures très terrestres. 600 restaurants étoilés, 12 100 fromages, 3 200 vins, nos baguettes, nos croissants, nos pains au chocolat. (…) Et également une transformation profonde sur ce sujet, une prise de conscience par tous nos territoires, nos acteurs d'un tourisme de plus en plus durable qui doit proposer aussi des solutions différentes, des mobilités plus douces, une expérience justement différente de nos territoires.  Et une expérience de vie, si je puis dire, profonde, et du sens retrouvé à travers le tourisme sur nos territoires. Et puis au-delà de ça, quand je parle d'art de vivre, je ne saurais oublier aussi tous les métiers d'art, tous les artisans qui contribuent à l'attractivité de la France et au tourisme, à nos agriculteurs qui ont organisé un agrotourisme, justement, qui est absolument inédit. Et comme nos voisins italiens ou d'autres ont su le faire, mais avec nos spécificités, développent aussi une offre très différente. Dire les synergies qu'il y a entre les métiers du tourisme et les métiers du luxe et de l'artisanat, qu’ils sont aussi des métiers d'attractivité, d'expériences, de sens et évidemment, nous dire combien notre culture, je parlais du patrimoine, mais nos activités culturelles, nos festivals, qu'il s'agisse des rencontres d'Arles, le Festival de Cannes en passant par les Vieilles Charrues ou tant d'autres, sont des éléments de cette attractivité.
A dessein, je couvre tout cela pour dire que ces trésors français constituent notre force. Et je crois qu'un des défis d'ailleurs, qui est le nôtre collectivement et tous les acteurs ont un rôle essentiel à jouer pour développer les synergies entre toutes ces activités. Et je veux en mentionner une dernière dans le moment que nous vivons, c’est évidemment le sport. Parce que nous aurons des grands rendez-vous en France. J'y reviendrai avec le rugby comme les Jeux olympiques et qui sont des leviers extraordinaires pour développer le tourisme, développer l'attractivité et permettre d'accueillir le monde entier. Et au-delà des évènements sportifs, de les accueillir encore plus durablement en leur proposant des expériences un peu inédites et en leur proposant justement de découvrir la France aussi différemment. Et donc, le défi qui est le nôtre, c'est de réussir à ce que chacun de ces métiers apporte et que tout cela apporte à l'économie française. A ce que notre attractivité continue de se développer et à ce qu’en multipliant les synergies qu’il y a entre tous ces secteurs qui, bien souvent, étaient séparés, qui s'étaient historiquement trop peu parlé, on arrive véritablement à transformer la destination France. Je pose ainsi le cadre.
La France a tous ces atouts. Elle a cette place de première destination mondiale et nous avons de quoi avoir des résultats formidables. Maintenant, le moment où nous nous réunissons aujourd'hui, où vous avez à tenir justement ces rencontres et où se tient ce sommet international, est un moment évidemment particulier parce que nous venons de traverser, nous sommes encore en train de traverser, une crise inédite sur le plan international ; qui vous a tous touché, qui a touché tous nos compatriotes qu’est cette pandémie. Les chiffres de l'OMS le montrent. Nous n'en sommes pas sortis même si le vaccin nous permet de l'appréhender différemment. Mais je le dis devant des professionnels, quels que soient vos secteurs qui ont été les plus durement touchés à travers le monde. Parce que si le virus avait un ennemi, ce sont bien les métiers de la convivialité, puisque ce virus a en quelque sorte bloqué les contacts humains. Et lorsqu'il nous a fallu réagir dans l'urgence, le premier message a été de dire aux gens : « restez chez vous, ne vous déplacez pas, n'allez plus voir vos proches, ne voyagez plus ». Et donc, on a demandé pour la première fois dans notre histoire contemporaine et depuis très longtemps, aux gens de faire l'inverse de tout ce qu'ils souhaitaient faire, ce qu'on les avait habitués à faire depuis des décennies et ce qui est au cœur de vos activités. Et donc évidemment, le tourisme a été le secteur très clairement le plus impacté, avec tous les métiers qui sont évidemment adjacents à celui-ci. Et ça a été un drame à l'international pour tous vos métiers.
Avec la pandémie, votre secteur a été profondément percuté. Il représentait 10 % du PIB mondial et 10 % des emplois. Et il a toujours été un incroyable vecteur de création d'emplois, de qualification, d'intégration aussi et de promotion, avec une capacité à prendre des gens peu qualifiés, à les former et à leur proposer des parcours de carrière, ce qui est aussi une spécificité de tous les métiers que j'évoquais là, des métiers de bouche, des métiers de services, des métiers d'infrastructures. Et donc en l'espace de quelques jours, tout ça s'est arrêté. L'an passé, la France n'a ainsi pu accueillir que 40 millions de touristes étrangers. Pendant plus d'un an, les entreprises n'ont pas pu ouvrir leurs portes. On a des restaurateurs qui, pendant des mois, n'ont pas pu évidemment accueillir un client. On a des établissements qui ont été complètement fermés. On a des événements sportifs internationaux et des grands événements qui ont été totalement annulés. Et donc, vous avez tous vécu ça, si je puis dire, dans votre chair et vous avez tenu.
(…) Vous avez tenu et nous avons tenu tous ensemble. Et donc, en France, et je veux le dire ici, et je sais que vous en êtes tous conscients parce que vous en avez été des co-acteurs pour les Français qui sont là. Mais je veux le dire pour nos amis à l'international qui sont ici. Le choix que nous avons fait dès le premier jour a été d'accompagner l'ensemble des professionnels. Et nous l'avons fait de manière assumée parce nous avons eu conscience que c'était défendre des entreprises et des vies et que nous n'avons pas voulu que le capital industriel, humain, que le sens, le savoir-faire qu'il y avait derrière tous ces métiers puissent être détruits par la crise.
Et donc l'Etat s'est immédiatement mobilisé pour préserver les emplois, les trésoreries et éviter les faillites et les pertes. Début septembre, le soutien de l'Etat s'élevait à plus de 38 milliards d'euros, avec des aides qui ont soutenu tous les professionnels du secteur. C'est inédit dans notre histoire, évidemment. Tous les maillons de la chaîne et la France s'est dotée, je crois pouvoir le dire vraiment si je fais la somme de tout le secteur, du système le plus protecteur d'Europe et qui a été aussi le premier pays au monde à soutenir le secteur touristique à un tel niveau pendant la pandémie. Du chômage partiel aux prêts garantis, en passant par les mécanismes soit du Fonds de solidarité pour les plus petits acteurs, soit les dotations sectorielles, nous nous sommes tous et toutes mobilisés pour faire face à l'urgence.
(…) Et donc, nous avons accompagné au pic de la crise quand presque rien n'était possible. Ensuite, on a accompagné par un plan d'investissement exceptionnel de 3 milliards d'euros la relance donc en mai dernier, avec pour ambition d'accompagner 9 000 acteurs touchés par la crise pour qu'ils puissent redémarrer. Et nous l'avons fait avec le secteur, là aussi, de manière très intime, très étroite et avec toutes les composantes qui sont ici présentes.
Aujourd'hui, enfin, c'est l'heure de la reprise qui a sonné dans un contexte qui est encore très fragile, mais où je crois pouvoir dire que nous avons construit une vraie capacité à résister et à bâtir ce qui, je pense, est essentiel pour tous vos secteurs. Qu'il s’agisse des métiers du transport qui a tant souffert, métiers justement, de la restauration, de l'hôtellerie et de l'accueil, c'est au fond bâtir de la visibilité parce que quelle que soit la dynamique de l'épidémie, c'est ça dont on a besoin, dont vous avez besoin.
La France a été parmi les premiers pays au monde à développer ce fameux pass sanitaire et donc, en quelque sorte, une organisation qui permet de partager la contrainte, mais de rouvrir dans des conditions plus sereines les établissements et progressivement, de sortir de ces fameuses jauges. Et pour moi, c'est vraiment un instrument de résilience absolument essentiel, et qu'il s'agisse des hôtels, des musées, des restaurants, des stades, des salles de spectacles, on a pu ainsi progressivement rouvrir, lever progressivement les jauges et tenir. Et on peut, du coup, malgré la reprise de l'épidémie, se dire aujourd'hui que nous continuerons à tenir. On ajustera les contrôles, on renforcera peut-être à tel ou tel moment, mais on sortira de cette logique binaire en quelque sorte de l'ouverture complète ou de la fermeture. Beaucoup reste encore clairement à faire, mais nous ne sommes plus dans la situation passée parce que nous avons appris, parce que nous avons le vaccin, parce que nous nous sommes dotés du pass sanitaire. Beaucoup de nos voisins européens ont adopté ensuite la même organisation, beaucoup de nos partenaires internationaux aussi l'ont fait. Mais je crois que nous sommes dans une situation solide avec 50 millions de personnes aujourd'hui ayant reçu un schéma vaccinal complet, nous avons 86 % de la population éligible de plus de 12 ans qui est aujourd'hui vaccinée. Et nous sommes en train de relancer les efforts pour la fameuse troisième dose pour les plus de 65 ans. C'est ce qui nous permet et ce qui est essentiel pour vos métiers, de continuer, comme je l'ai dit dès le début, à vivre avec le virus, mais en restant ouvert à tous égards, c'est-à-dire en ayant des structures d'accueil culturelles, sportives, touristiques, de convivialités ouvertes et en restant ouverts avec le reste du monde. Ce qui est évidemment essentiel, parce que ce que nous voulons tous éviter, c'est qu'en cas de reprise épidémique plus forte, on soit en situation de replier, justement, cette ouverture et de refermer.
Cette embellie devrait être accélérée par le travail de fond qui a été justement entrepris et par tout ce qui a été fait par les uns et les autres durant ces derniers mois, et je veux vous en remercier, pour aplanir le chemin du voyage, pour simplifier l'obtention des visas, pour réduire le temps d'attente aux frontières en renforçant la sécurité. Parce que cette crise a permis d’apprendre et d'optimiser, justement, notre organisation collective. Durant cette crise et grâce au plan que nous avons depuis le mois de mai dernier, nous avons aussi amélioré notre politique, justement, d'attractivité pour permettre de mieux faire connaître la France, d'investir dans les moyens, de mieux la promouvoir à l'international. Nous avons aussi mieux développé nos systèmes de formation, initiale et continue, développé les compétences pendant la crise. Ça, ce sont tous les acquis de la crise et de ce premier plan de reprise.
Et puis, nous avons œuvré pour, là aussi, avoir des outils permettant de développer et d'anticiper les évolutions et les transformations du secteur sous toutes ses formes. Enfin, nous avons aussi encore amélioré nos mécanismes et notre bataille pour l'attractivité avec des résultats qui étaient là avant-crise, quels que soient d'ailleurs les secteurs que vous représentez et qu'on a, si je puis dire, encore améliorés en sortie de crise pour garder nos investisseurs internationaux en France mais pour continuer à développer l'attractivité de nos acteurs, de tous vos secteurs durant la crise et en sortie de crise. Donc, il y a, si je puis dire, les forces historiques de la France, il y a cette crise qui vous a percuté, mais dans laquelle nous avons tenu avec un investissement inédit et dont nous sommes en train de sortir avec une organisation sanitaire, je crois, très forte et très résiliente et avec un plan d'abord de résistance, puis de relance au mois de mai, qui nous met en bonne situation.
La question, c'est maintenant où va-t-on ? Et c'est là-dessus que je vais finir mon propos. Alors quand je regarde les choses et je le dis avec beaucoup de lucidité. D'abord, pendant la crise, on a été bousculé. Tout le monde a été confronté aux mêmes défis, mais parce que beaucoup sont restés chez eux, ont eu un tourisme plus local. La destination France a été challengée pendant la crise. En termes de recettes touristiques, nous ne sommes plus les premiers. Donc il faut très vite qu'on se remette en ordre de marche pour redevenir la première destination. La deuxième, pour moi, le deuxième objectif qu'on doit se donner, c'est de redévelopper notre rang de destination France numéro une en étant beaucoup plus résilient et en pensant le modèle d'avenir, c'est-à-dire, qu’on ne refera pas ce qu'on faisait avant crise. Et c'est ce qui rejoint pour moi le cœur de mon propos et ce que je vous disais en introduction. C'est-à-dire qu'en développant la synergie entre l’ensemble de nos atouts, on doit réussir à développer un modèle touristique qui est porteur de beaucoup plus de sens, qui est intégré sur nos territoires, qui est beaucoup plus fin, qui développe justement des parcours, qui développent des expériences beaucoup plus profondes et qui valorisent la transformation qui est la nôtre pour être une grande nation de culture, de sport et d'exemplarité en matière climatique et de transformation de ces paysages et de son agriculture. Et ce sera un levier de création d'emplois absolument, à mes yeux, unique qui est aussi porteur de sens et qui accompagne une transition dont on a besoin sur le plan environnemental. Et puis, le troisième objectif qu'on doit se donner, c'est d'améliorer la qualité de notre tourisme. Parce que si nous avons été depuis tant d'années numéro un en nombre de visiteurs, nous ne sommes pas les meilleurs en nombre de panier moyen dépensé en France.
Et après avoir parlé du sens, je redeviens très terre à terre, mais il faut avoir les deux. C'est qu'on avait beaucoup de touristes, beaucoup de gens mais ce n’est pas en France qu’ils dépensaient le plus. Et la clé, on le sait bien, c'est de permettre de pousser nos compatriotes qui font du tourisme en France, mais aussi les touristes du monde entier, de rester un peu plus longtemps, d'aller dans des endroits où il y a de la qualité et d'avoir des bonnes justifications par justement cette expérience pour qu’ils dépensent un peu plus quand ils sont chez nous. Je crois que c’est ça les trois objectifs qu'il faut avoir en sortie de crise pour notre tourisme. Et donc pour ça, il y a tout un travail qui a été fait, qui est en train de se poursuivre, je sais que vous vous réunirez cet après-midi, mais il me semble qu'on a plusieurs axes qui sont aujourd'hui à travailler et à accélérer. D'abord, comme je le disais, on doit passer d'une réflexion strictement quantitative à une réflexion qualitative, et donc je souhaite que nous puissions faire émerger entre les acteurs traditionnels, les nouveaux acteurs en faisant lien entre le physique et le numérique, justement, la capacité à agréger et à faire vivre de nouvelles expériences plus authentiques, c'est-à-dire que ce qu'il nous faut travailler et je pense qu'on a un atout immense, c'est ce qu'on appelle cette « French Touch ». La BPI s'est beaucoup investie sur le sujet et plusieurs parlementaires ici présents aussi, mais c'est de réussir à développer une offre touristique de qualité qui passe par la mise en synergie de tous ces métiers. Et au fond, je crois pouvoir le dire, le fait qu'aujourd'hui, les touristes du monde entier, ils viennent chercher non pas une prestation à un endroit donné, mais une expérience. Et plus cette expérience est intégrée, plus elle est présentée dans son unicité, plus elle est couturée, en quelque sorte du transport jusqu'à l'exceptionnel, aux paysages, aux villages insolites, à une expérience de culture, à un évènement sportif, plus on rentre dans l'exceptionnel et on arrive le valoriser. Et donc, cette « French Touch », c'est cet art de vivre à la française, mais c'est la mise en synergie de véritablement de tout ce qui fait l'excellence à la française. Et donc, c'est à la fois un travail que nous, Français, avons à faire pour qu'il y ait beaucoup plus d'interactions entre tous les secteurs et tous les métiers, et je pense qu'on a appris pendant la crise, on s'est amélioré, mais c'est aussi un travail qu’il y a à faire à travers, justement aussi une capacité à bâtir ensuite, la prestation intégrée. Le deuxième grand axe pour moi, sur lequel vos travaux doivent nous permettre d'avancer, c'est l'adaptation des infrastructures. Je le disais, on a de très bonnes infrastructures de transport, mais on a encore beaucoup de travail à faire et je sais combien les acteurs ici présents y sont engagés, qu'il s'agisse du transport ferroviaire ou transport justement aérien ou maritime, sur la modernisation de nos infrastructures, l'adaptation de notre flotte, la revalorisation de celle-ci pour les moyens/longs courriers. Et moi, j'ai cette volonté vraiment, de refaire de la France un vrai hub régional et international, ce qui est un vrai défi par rapport à nos évolutions sur le plan du climat. Mais je pense qu'il faut totalement qu'on assume d'être une nation exemplaire sur le plan climatique, mais en même temps d'être une grande nation de transport. Ça suppose simplement de repositionner le transport aérien là où il y a également de la valeur des flux et de se mettre au cœur de ces flux, et je sais que c'est ce que font nos grands acteurs, ici présents, et je les remercie dans un moment de défi essentiel. C'est de les aider à innover pour développer des offres, parce que les touristes du monde entier le veulent, qui sont de plus en plus écologiques, et donc d'innover aussi dans notre offre de transport. C'est ensuite de développer, justement la multimodalité et l'intermodalité, pour permettre de passer très vite d'un transport à l'autre, et de limiter les émissions. C'est permettre de développer une ferroviaire pour les personnes comme pour le fret, de manière intelligente, et de libérer ainsi d'autres axes. C'est de développer le fluvial et le maritime, qui est aussi un axe de transport en même temps que de commerce absolument, essentiel. Et donc la modernisation de nos infrastructures est une stratégie touristique pour les décennies à venir. Et elle est au cœur d'ailleurs, de ce que nous avons mis sur France 2030. Au niveau plus local, je dirais, et ça, c'est de la couture très fine sur nos territoires, nous voulons aussi développer les voies vertes et les voies bleues, je l’ai évoqué pour le fluvial, avec les voies, les voies bleues, mais les voies vertes aussi, nos pistes cyclables. Et ça, c'est un axe qui existait avant crise avec le fameux « plan vélo ». Et c'est ce que nous faisons avec les collectivités territoriales. Mais en sortie de crise, nous allons mettre véritablement, une accélération très forte pour pouvoir développer cette offre de terrain qui, en passant par le fluvial, le vélo, etc., correspond aussi aux nouvelles attentes de nos compatriotes mais aussi des touristes du monde entier et a la capacité de proposer là aussi, des infrastructures et des pratiques adaptées aux goûts de ces derniers. Troisième élément sur lequel je voulais insister, c'est la montée en gamme de l'hôtellerie et de la restauration, l'accompagnement des professionnels. Et là, on a un immense défi sur nos territoires. On a un défi de sortie de crise dans les régions qui sont encore touchées par l'insuffisante reprise du tourisme international, je parle dans une ville où beaucoup d'acteurs exceptionnels qui ont modernisé leurs infrastructures souffrent énormément, parce qu'ils n'ont pas retrouvé leurs touristes chinois ou américains. Et donc, là, on a un énorme défi pour les aider à maintenir le niveau de prestation et les encourager à maintenir le niveau de prestation et d'accueil, puisque c'est du tourisme de très haute qualité qui va avec notre attractivité. Mais nous avons, sur le territoire français, et que ce soit en Hexagone comme en Outre-mer, un énorme défi de modernisation et de transformation de nos infrastructures, et ça, vraiment, nous devons l'ensemble de la profession, les pouvoirs publics et le secteur privé y travaillaient massivement.
On a aujourd'hui des villes qui sont extraordinaires, qui ont un potentiel immense, je pense à la ville de Lourdes, par exemple, qui va reprendre, qui est la deuxième ville hôtelière de France. On était ensemble avec le ministre, qui est devenu un Lourdais d'adoption, dont le parc s'est énormément dégradé, a beaucoup vieilli. Et donc, qui se concentre sur des portefeuilles moyens qui ne sont plus au goût du jour. Or, on peut là aussi, attirer beaucoup plus de gens sur des expériences différentes, développer ces synergies, c'est de l'investissement massif que parfois les familles ne peuvent pas faire. On a des trésors en Outre-mer, des trésors dans nos Caraïbes, en Polynésie ou ailleurs et quand on se compare avec certains voisins, nous ne sommes pas au rendez-vous de l'infrastructure. Et donc, là, on a un énorme travail à faire pour accompagner nos acteurs locaux, à avoir un investissement qui leur permette de redevenir compétitif, dans leur région et de réintégrer un tourisme de grande qualité. Et donc sur ce sujet, je veux vraiment qu'on arrive à mobiliser une réponse la plus adaptée possible, je compte vraiment sur la Caisse des Dépôts et Consignations, qui doit être un des acteurs accompagnant cette transformation. Mais je pense aussi que c'est une initiative publique et privée absolument essentielle. Et si on arrive à en bâtir le cadre, on doit pouvoir attirer beaucoup d'investisseurs privés qui vont aller sur ce secteur et nous permettre de la montée en gamme de nos infrastructures d'accueil qui est absolument essentielle. Je sais aussi que tous nos restaurateurs travaillent beaucoup sur ce sujet (…) et donc ça fait partie des axes, là aussi pour la montée en gamme des structures, mais également les synergies avec d'autres domaines : culture, sport, bien être et qui est une vraie transformation, justement, de notre offre. La clé avec les infrastructures, ce sont les personnes, quand je parle de ce troisième axe, et on le sait, vous y travaillez beaucoup: Nous sommes confrontés dans tous vos métiers à des besoins de main-d'œuvre qui sont non pourvus. C'est un des secteurs où on connaît cela de la manière la plus cruelle. Durant la crise, beaucoup de jeunes ou moins jeunes ont quitté les métiers de la restauration, du tourisme, du service pour aller vers d'autres métiers parce que les vôtres étaient fermés. Mais ils ne reviennent pas forcément. Et donc là, il y a un travail à faire qui passe par un ensemble assez complexe qui est de la rémunération, mais pas seulement, qui est du cycle horaire, qui est de la qualité de vie, la capacité à concilier le travail et la vie personnelle. Et donc, on a à réinventer un modèle, pour pouvoir continuer à attirer les jeunes, mais surtout à les garder. Moi, je crois beaucoup à ce qui est la force dans tous vos métiers, qui est le compagnonnage, l'apprentissage, parce que c'est une richesse de ces métiers là pour attirer les jeunes et les former, et donner du sens. Mais on voit bien qu'on est face à un défi où les nouvelles générations ont d'autres aspirations — on ne peut pas faire comme si ça n'existait pas — et ce n'est pas vrai qu'en France, quand je regarde les chiffres à l'international, vos collègues anglo-saxons qui sont là, le vivent aussi, que ce soit outre-Manche ou outre-Atlantique. Et donc, il faut vraiment qu'on arrive à penser ce plan, pour avoir une autre offre, une adaptation des cycles horaires, une plus grande conciliation, justement, de tout cela, mais aussi des plans de formation pour mieux aider à former l'apprentissage de la langue étrangère, aider des langues étrangères, aider aussi à évoluer dans la carrière et permettre du coup attractivité et maintien dans la carrière. Quatrième axe, me semble-t-il important, c'est d'accélérer la transition touristique, je l’ai évoqué à plusieurs reprises, mais nous donner les moyens de devenir la première destination de tourisme durable en 2030 sur le plan social et environnemental. Le secteur représente 11 % de nos émissions de gaz à effet de serre et donc, vis-à-vis de nos engagements internationaux de la planète, on doit complètement repenser les choses. Je l’évoquais quand je parlais des infrastructures et du transport, mais c'est plus largement un élément à intégrer. Et moi, ma philosophie, c'est qu'on ne doit pas en faire un élément de contrainte, mais d'opportunité, parce que les consommateurs sont des citoyens. Et vos consommateurs, vos clients sont des citoyens et ils vont de plus en plus réajuster, réintégrer la cohérence de leur agenda. Et donc, je pense que c'est un levier formidable de compétitivité et d'attractivité que d'être exemplaire en la matière. Et si on sait inventer un modèle de tourisme sur tous les territoires avec justement du circuit-court, de la nourriture de qualité qui émet peu si on sait inventer des modes de déplacement. Si on sait inventer justement cette offre intégrée qui en même temps porte ce sens, on a un levier formidable pour avoir justement de l'attractivité et justifier aussi notre montée en gamme. Je crois que ça répond à l’inspiration des clients et ça répond aussi à ce qui peut faire notre force et ça correspond en plus à une immense force française. C'est qu'il y a très peu de territoires. Encore une fois, qu'il s'agisse de territoire hexagonal ou de nos Outre-mer, qui soit si finement couturé que le nôtre, par autant de terroirs, de climats, de différences de sols, et donc, d'une richesse culinaire, de patrimoine, de paysages si exceptionnels. Et donc, c’est ce qui permet de développer une offre, je crois pouvoir le dire, absolument unique en tenant compte de cet aspect. Enfin, c'est vraiment le cinquième axe sur lequel je voulais insister : nous ferons de l'innovation et du numérique des leviers de transformation et de croissance du futur. Ces dernières années, le numérique a souvent été opposé au réel. Il y a pu avoir des tensions dans votre secteur — il y en a toujours — entre les acteurs justement totalement numériques et les acteurs physiques. Moi, je veux saluer d'abord la convergence qu'il y a entre ces métiers et la transformation que les acteurs historiques sont en train de faire de leurs propres pratiques en développant leurs propres plateformes, leurs capacités justement à digitaliser et à numériser leurs activités. Je veux aussi qu'on construise les voies de convergence pour essayer de tirer le meilleur pour les métiers du tourisme et de nos territoires de toutes les innovations et de la capacité justement à attirer des flux. Cette crise nous a permis de commencer à accélérer la numérisation des entreprises et des activités pour les acteurs les plus petits. Une des faiblesses de la France était l'insuffisante numérisation des TPE et des PME. On a mis en place, dans le cadre de France Relance, des plans massifs pour aller en ce sens qui ont été sursouscrits. Et c'est vrai aussi dans les métiers du tourisme. Et donc, je pense qu'on doit encore continuer à avancer à cet égard. Mais je veux vraiment saluer les différentes solutions qui ont été déployées pour soutenir l'innovation dans le tourisme à ce titre : le Tourism Lab, le Welcome City Lab, la plateforme Data Tourisme, le challenge Tourisme innove, la billetterie interconnectée, l'accompagnement à la transformation numérique des acteurs du tourisme, le soutien à la création d'une communauté French Tech Tourisme par Bpifrance. Alentour, la plateforme qui a permis avec la Banque des territoires et Amadeus de développer là aussi une offre numérique qui permet de recoller sur les territoires. Je pourrais en citer beaucoup d'autres. Il y a une digitalisation du secteur qui est massive et qui est absolument essentielle.
Et donc, ces transformations sont structurantes pour que dans un an, dans 5 ans, dans 10 ans, la France reste la destination par excellence pour les escapades en amoureux ou familiales, pour des séjours plus longs aussi, pour qu'on ait en quelque sorte un modèle totalement intégré qui donne sa place à tous les métiers qui sont les vôtres, des métiers du transport individuel, au transport collectif, à la gastronomie, à l'artisanat ou à l'événementiel. Et donc, c'est pour moi vraiment notre ambition, du culturel au paysagé, aux sportifs, au patrimonial, d'attirer l'excellence et, par ces 5 axes, si je puis dire, de permettre d'avancer. Alors je sais que la suite de votre journée permettra d'avoir des discussions autour de tables rondes dans un lieu magique qui est l'hôtel de la Marine. (…) Le sport aussi est là puisque nous avons convaincu la FIFA d'y mettre ses bureaux à l'international. Le foot sera aussi présent dans ce lieu. Et pour réussir tout cela, nous avons besoin évidemment de vos réflexions. Mais nous avons besoin de vous, de votre engagement. La France a ses atouts, ses faiblesses. Elle est prête à relever les défis. Nous l'avons fait en crise, en relance et nous le ferons dans la sortie de crise. A la mi-novembre, le Premier ministre présentera notre plan d'investissement et plan d'avenir. C'est le fruit de notre travail collectif et il permettra pour la stratégie française avec tous les acteurs qui vont, véritablement portée et pensée, de rentrer dans le détail que je ne viens que d'esquisser ce vers quoi nous voulons aller. Mais d'ores et déjà, moi, j'attends vraiment de vous en termes d'engagement. Avant la crise, la France enregistrait en moyenne 15 milliards d'euros d'investissements dans l'industrie touristique chaque année. Aujourd'hui, nous devons viser 20 milliards d'euros d'investissements annuels. Et donc, on a besoin de continuer à porter des projets et des innovations, à simplifier le cadre et à rester très attractif, comme on le fait et comme le font nos ambassadeurs et nos combattants dans tous les secteurs, et à convaincre nos partenaires internationaux de venir continuer à investir en France : dans les acteurs du tourisme, dans les structures, dans les nouvelles solutions. Et donc, pour ça, j'ai vraiment besoin de votre implication à toutes et tous, de vos investissements, de votre confiance, de votre mobilisation, de votre pouvoir d’entraînement.
Dans le cadre de l'organisation de ce sommet, certains d'entre vous nous ont d'ores déjà fait savoir qu'ils répondaient présents à cet appel et je veux les en remercier. C'est le cas d'Accor, qui investit pour la centrale de réservation hôtelière officielle de l'événement Rugby World Cup 2023 et des Jeux olympiques de 2024. Bel exemple de synergie d’ailleurs entre tourisme et sport. Deux évènements majeurs dans les prochaines années pour le rayonnement de la destination France à l'international. Mais merci pour ça. C'est un engagement massif. C'est un investissement, mais je pense que c'est la preuve très tangible de ce que nous voulons faire. Je sais que les métiers du luxe sont là aussi et sont des métiers qui continuent à former, à embaucher sur nos territoires et à attirer de l'investissement international et à promouvoir. Il faut continuer de le faire, mais dans tous nos métiers que j'ai évoqués depuis tout à l'heure, il faut vraiment continuer à porter ces innovations, je dirais, très fort et encore plus vite. Je parle aussi d'Expedia de TripAdvisor, qui promouvront la destination de France sur leur plateforme, facteur d'attractivité des touristes internationaux, de beaucoup d'autres initiatives. Je vous en remercie, mais j'ai envie de dire : ce n'est pas assez. Nous devons déployer dans ce contexte, vraiment, j'y crois, une ambition redoublée. C'est ce que j'ai voulu ici présenter dans ces mêmes lieux avec France 2030. Je crois véritablement que c'est aujourd'hui que nous devons avoir encore plus d'ambition et d'énergie pour sortir de la crise. Elle n'est pas finie, mais il faut déjà penser à 5-10 ans. Je crois dur comme fer dans notre capacité collective à remettre le tourisme mondial sur les rails et à lui donner des impulsions qui le méritent. Et à ce que la destination France redevienne cette destination phare. Et donc, je souhaite vraiment que vos journées soient les plus productives possible, que ce sommet permette de sortir des projets extrêmement concrets et des synergies entre secteurs, mais aussi des investissements nouveaux. Et je souhaite vraiment qu'on puisse parachever des secteurs et des initiatives nouvelles pour le plan que le Premier ministre aura annoncé à la mi-novembre et qui a été préparé par les ministres ici présents. En tout cas, je veux que vous soyez sûrs de mon engagement, de l'engagement du Gouvernement, car les secteurs que vous représentez, les métiers, les savoir-faire, ces trésors humains et surtout les femmes et les hommes qu'il y a derrière vous sont une chance pour la France. C'est notre fierté, mais c'est aussi une chance pour l'ensemble de l'économie du pays, parce que ce sont des femmes et des hommes qui nous rendent plus forts, qui permettent d'attirer le monde entier, de mieux faire connaître nos pays et de continuer à l'embellir, à le rendre plus beau, continuer à préserver son sens historique et lui en donner aussi un nouveau et un nouveau souffle. (…)

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)
- [Covid19] Grâce à l'efficacité de notre campagne vaccinale et de la mobilisation de toute la nation, de toutes les collectivités au succès aussi des mesures que nous avons dû prendre : le passe sanitaire ; l’épidémie a pu être contenue et je veux une nouvelle fois rappeler que les soldats de la première ligne ont été évidemment nos professionnels de santé, nos personnels soignants qui ont été de bout en bout, admirables. Cette crise reste toutefois fortement présente aujourd'hui encore, puisque nous nous trouvons en France, plus encore dans certains pays européens, notamment l'Europe de l'Est, face incontestablement à une reprise épidémique. 
En France, le taux d'incidence national est repassé au-dessus du seuil d’alerte. On est à 61 pour 100 000 habitants. On a un peu perdu l’habitude de citer ces chiffres. Bon, c'est-à-dire +10 % en une semaine. Ce n’est pas une explosion mais enfin, ceci doit nécessiter notre vigilance la plus grande et plus de 80 départements, près de 80 départements connaissent une reprise légère mais réelle qui nous rappelle donc qu’on n’est pas sortie de l’épidémie, ni en France ni ailleurs. La conséquence, je le dis ici, c’est que la situation dans les hôpitaux qui accueillent évidemment les patients les plus gravement touchés, cette situation a cessé de s’améliorer. Nous comptons aujourd’hui 6 800 patients hospitalisés pour cause de Covid sur la France entière, dont 1 100 en réanimation et nous observons là encore une hausse des admissions depuis ces derniers jours. (…)
Donc, l'heure n'est pas venue de baisser la garde. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a soumis au Parlement un projet de loi portant diverses dispositions de vigilance sanitaire, je pense que le terme est bien choisi. Il nous donne les armes pour continuer à combattre cette épidémie dans les prochains mois. Il autorise à agir, il ne met pas forcément en œuvre ces outils. Il autorise les pouvoirs publics à y recourir toujours en fonction des mêmes principes, car nous avons collectivement appris le pragmatisme, la proportionnalité des mesures et la transparence. Ai-je besoin de vous le rappeler?

- [Covid19] La première arme reste la vaccination. 88,5% de la population dite éligible a reçu une première dose de vaccin. Et plus de 50 millions de nos concitoyens ont un schéma vaccinal complet. Ça quand même, j'insiste. (…) Formidable mobilisation collective de la science d'abord et puis de toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour vacciner. Mais enfin, je rappelle, ces chiffres sont excellents, y compris en les comparant aux pays voisins ou comparables.  Mais je me permets de rappeler quand même que 88,5 c'est très bien mais ce qui manque, ça fait quand même 6 800 000 de nos concitoyens. Et vous comprenez pourquoi j'insiste sur eux 1 300 000 de plus de 65 ans qui n'ont pas reçu de doses. Alors, il y en a pour lesquelles une partie d'entre eux, des raisons médicales le justifient, mais évidemment pas tous. Donc, voilà, quitte à paraître entêté. 
Mais je redis à tous nos concitoyens, non seulement il faut vous faire vacciner si vous ne l'avez pas été, mais, mais alors que nous observons que cette reprise épidémique dont je parlais à l'instant concerne tout le monde, mais un peu plus marquée chez les personnes âgées ; il faut aussi que ces dernières qui ont eu n'hésitent pas à recourir à troisième dose dès lors que, suivant les prescriptions des autorités sanitaires, 6 mois s'est écoulé depuis l'injection de la précédente. Les autorités sanitaires nous ont dit que cette troisième dose était ouverte à celles et ceux de nos concitoyens âgés de plus de 65 ans, à celles et ceux présentant, comme on dit, des comorbidités, des pathologies les rendant particulièrement vulnérables à la Covid, aux personnels soignants, évidemment, ça fait 22 millions. Beaucoup, 22 millions. Ceux d'entre eux qui ont déjà eu les 6 mois et qui sont, eux, immédiatement bénéficiaires potentiels de cette troisième dose, sont 7 millions 700 000, sur les 22, 7 millions 700 000. Et là encore, j'observe que nous n'en avons vacciné que 3 millions 100 000. 
Donc, une nouvelle fois, j'appelle à la mobilisation générale autour de la vaccination. Nous ne manquons absolument pas de doses. Il y a des centres de vaccination. Aujourd'hui, nous pouvons diffuser la vaccination auprès des professionnels de santé libéraux. Je pense aux médecins, bien sûr, c'était déjà le cas. Je pense en particulier aux pharmacies, il y en a évidemment partout. Mais je vous invite à prendre au plus vite rendez-vous pour recevoir cette dose. Je rappelle au passage que les personnes concernées peuvent aussi coupler ce rappel avec la vaccination contre la grippe. L'évolution de la pandémie nous a obligés aussi à activer dans les 39 départements où les chiffres sont les plus défavorables, des mesures territorialisées, en particulier, relatives au port du masque dans les écoles. Et je vous le dis évidemment, nous continuerons autant que nécessaire à prendre ces mesures. Et si nous voulons avoir à éviter de le faire, il faut se vacciner, comme je l'ai indiqué. Il faut aussi, je le rappelle, respecter parce qu'il y eu, il faut le dire, un petit relâchement - on peut comprendre compte tenu de l'amélioration de la situation - les gestes barrières élémentaires que vous connaissez toutes et tous depuis des mois. 
Se protéger, protéger les autres et aussi, pour protéger nos soignants. Parce qu'on le voit bien, quand l'épidémie a flambée dans des vagues antérieures, c'est évidemment l'hôpital qui a été confronté, dont les professionnels ont tout donné, qui sont aujourd'hui toujours là, toujours admirables, mais qui sont fatigués, fatigués par 4 vagues épidémiques successives qui ont évidemment mis en exergue leur magnifique savoir-faire, qui ont fait travailler ensemble tous les services, qui ont amené une coopération inégalée entre ce qu’on appelle la Ville et l'hôpital. 

- Comment pouvez-vous, monsieur le Premier ministre, Monsieur le ministre des Solidarités et de la Santé, fermer des lits à l'hôpital alors même qu’il y a une pandémie, alors même que, et c'est tout votre problème, des maladies dont la prise en charge a été décalée à cause de cette pandémie reviennent maintenant sur le devant de la scène. Alors là, je tiens à bien expliquer et rappeler à tout le monde les lits fermés viennent du fait que nous ne trouvons pas de personnel pour les pourvoir et en aucun cas de moyenne budgétaire que nous vous mégoterions. Les postes sont ouverts, les crédits sont là, ce sont les personnels qui manquent. Donc, il faut à tout prix tout mettre en œuvre, valoriser les décisions prises, les faire entrer en application pour ramener le maximum de nos concitoyens soit en formation, c'est le cas, soit auprès des malades en ville ou à l'hôpital. Encore une fois, j'ai conscience que ces mesures ne prendront leurs effets que progressivement malgré notre détermination à les mettre en œuvre le plus vite possible. 

- Respecter nos soignants passait par une revalorisation de leurs salaires et de leurs carrières : c'était l'objet de la première phase du Ségur de la Santé. Avec le Ségur de l'investissement, nous leur donnons les moyens de leur action.

- Que ce soit clair, nous débloquons les moyens financiers et juridiques nécessaires à la période actuelle. C'est aussi une façon de tirer les conséquences structurelles de la crise. Cette crise sanitaire, elle a mis en évidence nos faiblesses. Donc on a formé insuffisamment de professionnelles pendant des décennies. On a insuffisamment rendu attractif ces professions et ces métiers. C’est l’objet de ce premier volet du Ségur de la Santé. Il y en a un deuxième qui dont on a parlé peut-être un peu moins, qui a été annoncé à la fin du mois de juin dernier par le président de la République, c’est tout le volet innovation et recherche en santé. Parce là encore, on a trop baissé la garde et on l’a vu dans l’incapacité qui est la nôtre d’avoir un vaccin français dans cette formidable réponse qui a été faite face à la crise. L’innovation en santé a perdu du terrain depuis 30 ans. Et donc, nous avons mis en place un programme qui se prolongera dans le plan d'investissement 2030 pour réinvestir la recherche, l’innovation en santé, la production en France, déjà, grâce au plan de relance de beaucoup de produits de santé, de médicaments que nous avions là encore laissé partir trop loin et qui ont mis en évidence la dépendance, la perte de souveraineté que cela entraînerait pour notre pays. Et puis, il y a un troisième volet c'est le volet des investissements et des équipements.

- La santé, c'est la première des politiques sociales. Tout le monde dans ce pays, et nous pourrions également citer les mesures qui avaient été prises avant la crise sanitaire, sur les restes à charge pour un certain nombre de soins et de prestations, tout le monde a droit à la santé dans ce pays. Or, nous le savons, l'égalité d'accès aux soins, pour toutes les raisons que j'ai indiquées, se trouve compromis. Nous devions réagir. L'objectif, le rôle d'un Gouvernement n'est pas de se lamenter sur le passé, il est utile pour se comprendre et savoir ce qui s'est passé, il est utile pour ne pas renouveler les mêmes erreurs que collectivement, nous avons pu commettre. Mais je vous le répète, nos concitoyens attendent de nous, face à la crise sanitaire qui, je le répète, n'est pas terminée, ils attendent de nous que nous la prenions en charge le mieux possible : soigner, prévenir, vacciner. 

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)
- Pour faire face au dérèglement climatique et garantir l’accès de tous à une énergie decarbonée, notre pays mène une révolution de son système énergétique. Signature du contrat stratégique de filière Nouveaux Systèmes Énergétiques pour réussir cette transition.

- « 19,5% de hausse des tarifs réglementés du gaz en novembre ». Voilà ce que la crise de l’énergie aurait pu entraîner ce mois-ci pour les Français, selon les calculs de la CRE énergie [autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l'électricité et du gaz en France]. Voilà ce que le bouclier tarifaire annoncé par Jean Castex a empêché.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)
- Le carré régalien dans chaque rectorat au service d’un bon climat scolaire. Prévention, signalements, réaction pour: respect des valeurs de la République, prévention des violences, lutte contre la radicalisation, lutte contre le harcèlement

- Améliorer le cadre de travail de nos personnels et stimuler l’emploi tout en agissant pour la planète, le plan France relance est au service de notre avenir.

 

Florence Parly (ministre des Armées)
Camp militaire de Mourmelon, Marne - Nous lançons un contrat de performance énergétique afin de réduire de 92% les émissions de gaz à effet de serre. 86 millions d'euros, dont un tiers financé par le Plan de Relance, pour que ce camp soit un exemple de ce que nous savons faire.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)
- Nos entreprises continuent d'embaucher massivement : + 96 000 emplois créés entre juin et septembre. Nous sommes désormais à 185 000 emplois de plus par rapport à l'avant crise. On continue !

- Pour faciliter encore l'accès de tous à la formation, le site MonCompteFormation fait peau neuve. Un accès plus simple pour connaître vos droits et être accompagné dans vos projets pro par le conseil en évolution professionnelle.

- Le budget 2022 du ministère du Travail a été adopté par les députés. 16,6Mds€ pour accompagner les personnes éloignées de l'emploi, former encore plus d'actifs et investir pour la jeunesse. Avec un fil rouge: permettre à chacun de s’émanciper et d'être autonome grâce au travail.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)
Véhicules, montres, bijoux, lingots, vins… la vente aux enchères exceptionnelle des biens saisis par la Justice vient de rapporter 2.980.000€ à l’État qui pourront désormais être reversés à des associations. La bonne méthode c’est de frapper les délinquants au porte-monnaie.

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)
Le budget 2022 du ministère de la Culture et de la Communication vient d’être largement adopté par les députés. En hausse de 7,5% sur un an, il passe pour la première fois de son histoire le cap des 4Mds€ et donne corps à l’engagement d’Emmanuel Macron de redonner à la Culture toute la place qui lui revient !

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)
[Covid19] Le Parlement, en responsabilité, a adopté définitivement le projet de loi vigilance sanitaire. Quoi que l’épidémie nous réserve, la France aura les moyens de réagir et de protéger nos concitoyens.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)
Deux stratégies d'accélération pour une agriculture saine et durable soutenues à hauteur de 877M€. Le Gouvernement s'engage pour accompagner la 3ème révolution agricole, où la recherche jouera pleinement son rôle.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)
- La troisième révolution agricole est en cours et doit être soutenue. Avec 880M€ d’investissements en recherche, développement et accès aux nouvelles technologies pour l’agriculture et l’alimentation.
Cettte
révolution agricole, c’est celle du vivant et de la connaissance. Elle repose sur : le numérique, l’agro-robotique, la génétique variétale, le biocontrôle.

- Aujourd'hui, on voit qu'on est face à une troisième révolution agricole et j'emploie à dessein ce terme de troisième révolution agricole. C'est une révolution qui est tournée vers les outils du numérique, vers la robotique. (…) Cette dynamique, il faut l'accompagner. Et l'accompagnement, c'est de l'investissement. Il faut investir beaucoup d'argent dans la recherche, le développement et l'accès à ces nouvelles technologies. (…) On va débloquer 800 millions d'euros, une première enveloppe pour financer cette innovation.
Vous aurez d'abord tous les instituts techniques de recherche comme l'INRAE que nous visitons ce matin et qui est un incroyable atout dans notre pays. C'est aussi des instituts techniques privés. C'est ensuite l'ensemble des entreprises qui développent des technologies, des outils, du numérique. Je vous donne un exemple. Aujourd'hui, on peut faire des stations météorologiques directement dans les champs qui permettent de prédire la météo qui permet donc d'adapter, par exemple, les systèmes d'irrigation. Il y a aussi les PME qui construisent des robots qui peuvent travailler dans les champs pour faire, par exemple, du désherbage. Et on a des pépites sur nos territoires. (…) Ce sont aussi des laboratoires ou des entreprises qui font la sélection variétale. Ce sont nos agriculteurs ensuite pour leur permettre d'accéder à toutes ces technologies. C'est une première tranche de 800 millions d'euros que nous allons annoncer ce matin. Mais en tout, l'État va investir 2,8 milliards d'euros. Je dis bien 2,8 milliards d'euros pour massivement donner accès à ces nouvelles technologies.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)
- Ce Budget 2022 [de mon ministère] traduit notre volonté politique depuis 2017 : celle d'améliorer le pouvoir d'achat des agents publics par des mesures fortes et ciblées. Celle de revaloriser des professions délaissées par les précédents gouvernements. Celle d'investir dans la santé des agents.

- Nous avons tenu notre engagement : moins de fonctionnaires à Paris, plus sur le terrain. Notre vision n'a jamais été et ne sera jamais la surenchère des suppressions, la hache, le rabot. La politique comptable de la droite, qu'elle veut reprendre, n'a fait qu'affaiblir l’État.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)
- Partout sur le terrain, j’observe cet esprit de conquête de nos 136 000 entreprises exportatrices vers l’international. Le résultat concret, c’est +2,3% d’exportations ce trimestre, une dynamique positive et des opportunités dans des secteurs clés.

- Avec 2 milliards d’euros d’exportation d’électricité, le nucléaire est une chance pour la France à l’export et pour la décarbornation de notre économie.

- Pour que nos pêcheurs puissent retrouver la mer, les Britanniques doivent respecter leurs engagements pris dans les deux négociations : le retrait du Royaume-Uni de l’UE ; l’accord de commerce et de coopération entre le Royaume-uni et l’Union européenne.

- Il y a eu une duplicité majeure du gouvernement australien. Les discussions portent sur les règlements. Il faut que le changement de cap puisse entraîner des dédommagements et il y a à retisser le lien de la confiance.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)
0€ : c’est ce que les gouvernements avant nous avaient investi en faveur du vélo. 800 millions d’euros : c’est ce que le nôtre aura investi pour le vélo à la fin de ce quinquennat.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)
- La France première en Europe pour les investissements étrangers dans des projets industriels et plus de projets que l'Allemagne, l'Angleterre et l'Espagne réunis en 2020. +84% de nouveaux projets industriels au 1er semestre 2021 par rapport à 2020. +28% en 2020 par rapport à 2019.
Personne n'a dit que c'était facile. C’est un combat long et difficile, qui demande détermination politique, cohérence et engagement des industriels. Nous sommes au rendez-vous depuis 4 ans et nous continuerons de l'être.

- Nous annonçons 877M€ de soutien public pour le lancement des stratégies d'accélération pour une agriculture indépendante, innovante et durable. Avec France 2030, nous positionnons notre pays en leader de l'alimentation durable.

- Avec la signature du nouveau contrat stratégique de la filière «Nouveaux Systèmes Énergétiques», nous définissons une feuille de route ambitieuse pour développer les industries de la transition énergétique, et pour créer leurs emplois qualifiés partout en France.

- L'industrie c'est 20% des émissions de gaz à effet de serre, mais c'est 100% des solutions pour décarboner notre production. Pour mettre fin à 30 ans de capitulation industrielle, notre défi est de dépasser tous les mythes autour de l'industrie.

 

Alain Griset (ministre chargé des Petites et moyennes entreprises)
- Index de l'égalité professionnelle, féminisation des entreprises, promotion de l'entreprenariat féminin... Si beaucoup a été fait en faveur de l'égalité salariale, le travail reste néanmoins immense. On continue !

- La France est la première destination touristique mondiale et, grâce à l'action d'Emmanuel Macron, nous entendons bien le rester.

- Le 1er décembre, nous lancerons les Assises du Commerce ! Elles ne pourront être un succès que si vous, acteurs, consommateurs, citoyens, vous mobilisez ! Nous comptons sur vous.

 

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’étranger et de la Francophonie)
- L’heure est à la reconquête du tourisme! Investir est clé. Notre objectif : atteindre 20 milliards d’€ d’investissements par an pour relancer la destination France.

- Le Premier ministre a donné de la visibilité pour la saison d’hiver. Le protocole sanitaire permettra de skier en toute sécurité. Pas de passe sanitaire dans les remontées mécaniques, sauf si le taux d’incidence national atteignait 200.

- [Plan de reconquête tourisme] Objectifs : demeurer leader, devenir la 1ère destination tourisme durable et développer les expériences pour générer plus de recettes pour nos territoires et prestataires.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)
- Nous avons demandé le retrait de cette campagne [du Conseil de l’Europe] et que la lumière soit faite. On ne peut pas confondre la liberté religieuse et une campagne de promotion pour le hijab, ce n’est pas acceptable.

- [Covid19] Il n’y aura pas de problème de disponibilité des doses. L’Union européenne produit 300 millions de doses de vaccin par mois. S’il faut étendre les rappels, nous sommes capables de le faire.

- [Brexit] Une grande démocratie qui ne respecte pas les accords signés, c’est un problème pour nous, mais c’est d’abord un problème pour eux. Respectons les accords : c’est dans l’intérêt de tous.

- Les pêcheurs français sont responsables, ils savent qu’on les défend et qu’on les accompagne financièrement - on a mis 100 millions € sur la table pour les aider. On sera aussi ferme que nécessaire et aussi ouvert que possible.

- Cette Europe chaude, humaine, Jacques Delors nous en a montré le chemin : à nous d’en être dignes. Je voyais chez Delors ce que la génération de mes parents avait trouvé chez Mendès France : une figure morale, la confrontation exigeante au réel, le refus de l’esbroufe mais l’amour de la transformation efficace de la vie des gens.

- Je ne crois pas que les candidats LR veuillent casser l’Europe, mais à faire la course après l’extrême droite, ils prennent ce risque. Ils perdent leur ADN politique.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)
Depuis 2017, la mobilisation est totale jusqu’au sommet de l’État pour prévenir et lutter contre le harcèlement et le cyber-harcèlement. Le droit à une scolarité sans harcèlement a été posé dans la loi. Nous poursuivons sans relâche le combat pour nos enfants.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)
- Mon combat est celui d’une France universaliste, qui te regarde comme un citoyen quels que soient tes origines et ton parcours. Il ne faut jamais laisser personne te définir pour te dire si tu as le droit d’être Français ou pas.

- Nous avons souhaité aller encore plus loin avec ce contrat engagement jeune en allant chercher les 400 000 jeunes qui sont le plus éloignés du marché du travail. Ils ont besoin d’un accompagnement massif, intensif, et c’est tout l’esprit du CEJ [contrat engagement jeune]!

- Un seul message : ouvrez les portes aux jeunes. Vous verrez qu’ils révolutionneront vos manières de penser le monde. Le mentorat est un pilier du projet de société que nous portons. Une société de la confiance, de l’entraide et de l’engagement.

- [Droit de vote à 16 ans] Un totem qui sort à chaque élection. Je ne suis pas opposée, je ne suis pas favorable. La priorité des priorités c’est la lutte contre l’abstention. Aux dernières régionales, 9 jeunes sur 10 ne se sont pas déplacés.

- La Marseillaise est un bien commun, c’est ce que l’on chante dans les stades quand on est heureux, ce que l’on entonne quand on a mal parce qu’il y a une douleur dans le pays. Elle nous unit quelles que soient nos classes sociales.

 

Olivia Grégoire (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale, solidaire et responsable)
Quand le détournement des intérêts particuliers vient servir l’intérêt général Depuis mercredi, un décret permet d’affecter les biens confisqués à des criminels, à des associations, à des fondations ou à des organismes d’intérêt général.

 

► Haut-commissariat au Plan
François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)
[A quoi sert un haut-commissaire au Plan] C'est à mon sens une des missions les plus importantes. Pendant deux ou trois décennies, on a fait de la politique en regardant non pas les années qui venaient, les décennies qui venaient, mais l'immédiat accident, le scandale de la veille, ce qui entraîne l'émotion. Donc, on s'aperçoit après que, si l'on ne regarde pas le long terme, alors on se trouve en situation absolument critique. Ceci justifie absolument la mission qui est confiée à la petite équipe qui est chargée de dégager les enjeux de l'avenir et de les faire entrer dans le débat national.
Je prends un exemple. Le Plan a sorti une étude extrêmement précise pour savoir pourquoi la France était dans cette situation inacceptable, catastrophique, d'avoir des déficits du commerce extérieur par dizaines et dizaines de milliards. 70 milliards alors que les Allemands sont en excédent de 250 milliards.
Nous avons été un très grand pays industriel et, peu à peu, on a considéré qu'au fond l'intérêt général du pays, de la nation, était moins important ou devait moins diriger les choses que l'intérêt de chaque entreprise. On a cru que la somme des intérêts particuliers faisait l'intérêt général. Il se trouve que ce n'est pas vrai, car la France, peu à peu, s'est trouvée dépouillée de ses capacités productives.
C'est vrai en agroalimentaire, on vend des pommes, on importe du jus de pommes, des choses de cet ordre. C'est vrai pour les pommes de terre, on s'est amusé à calculer le prix du déficit commercial sur la ratatouille, il y a cinq légumes, il y du poivron, etc. et on s'aperçoit que l'on a 800 M€ de déficit sur les légumes qui font la ratatouille.

- Pour être honnête, si l’on veut que les entreprises françaises soient compétitives comme on dit, c'est-à-dire qu'elles puissent proposer des produits à des prix abordables tout en gardant la conception du produit, la recherche quand il y a de la recherche, le design quand il y en a, les points de commercialisation critiques, il faut qu'elles puissent le faire à des prix abordables. Lorsque les Allemands produisent des voitures et que ces voitures sont achetées partout parce qu'elles sont réputées de très haute qualité, la moitié des pièces au moins est produite dans les pays de l'Est européen parce que les conditions. (…) Ce qui est crucial pour moi, c'est que vous conserviez le produit, car, quand vous gardez le produit, la définition du produit, vous gardez à la fois son présent, la production, et vous gardez son avenir. Vous êtes aux commandes, vous pouvez améliorer constamment.

- Est-ce qu’on a raison de braquer les projecteurs que chacune des situations qui provoquent la crise dans laquelle nous sommes au détriment de la France ? Oui. On a raison, pourquoi ? Parce que l’on doit avoir comme loi, en tout cas je proposerai que l'on ait comme loi, d’être présent sur tous les secteurs dont nous ne sommes pas exclus, par exemple par manque de matière première.
Il y a un très grand secteur énergétique, les hydrocarbures, le pétrole et le gaz, on n'en a plus chez nous, on en avait, à Lacq en Béarn, mais aujourd'hui il n'y en a plus. Donc, oui, dans tous les secteurs où nous avons la capacité scientifique, technologique, la capacité industrielle, on doit être présent et on doit se fixer comme objectif d'être présent c'est la responsabilité de l'État de produire.

- [Une collectivité publique n'a pas le droit de privilégier une entreprise française] Non, je crois que nous avons toutes les possibilités en réfléchissant au marché, aux composantes du marché et, pour moi, l'emploi est une composante du marché. (…) Vous faites en sorte qu'en effet on prenne en compte les nuisances qui viennent du transport, de la carbonation…[Mais on ne peut favoriser une entreprise française directement] parce qu'il y a des lois pour une concurrence équitable, juste.
Qu'est-ce qui est en jeu dans cette affaire-là ? Il n'y a pas seulement les emplois français, il y a la totalité du modèle social français. Nous avons un modèle social qui est unique au monde, nulle part dans le monde vous ne trouverez éducation gratuite, santé gratuite, assurance chômage garantie, retraite garantie par répartition. Nous sommes la seule société au monde qui a choisi cette solidarité du tous pour un. Quel que soit l'accident que vous avez, même si vous êtes pauvre, si vous êtes atteint par une maladie gravissime où il faut des molécules rares et des traitements uniques, vous êtes, en France, garanti de l'avoir.
On ne vous demandera pas votre carte bleue quand vous rentrez à l'hôpital, vous êtes soigné parce que vous appartenez à cette communauté nationale et ce modèle social incroyable, unique, ce modèle social et éducatif unique, il est entièrement assis sur notre capacité à le financer. Et nous ne le financerons que si nous avons un appareil productif qui est à la hauteur.
Vous voyez comment ces deux enjeux-là, économique et social, sont des enjeux cruciaux pour l'avenir et dont notre ligne directrice, en tout cas c'est celle que nous proposons, nous, c'est celle de la reconquête. Tous ces secteurs que nous avons laissés tomber, alors il est juste et naturel que nous ayons une stratégie pour les reconquérir. Vous vous souvenez que j'avais fait une campagne présidentielle sur ce thème avec deux verbes qui étaient produire et instruire. À l'époque ce n'était peut-être pas encore mûr, mais peut-être la nécessité va-t-elle l'imposer aujourd'hui.

- Stratégie nationale. C'est pourquoi il faut quelque chose, on peut le nommer Plan, j'aime cette histoire qui vient du Général de Gaulle et de Jean Monnet après-guerre, c'est-à-dire la collectivité nationale, la communauté nationale qui dit : « Nous allons ensemble réunir les conditions et faire naître la volonté publique et privée » parce qu'on ne le fera pas si c'est seulement le public, car on n'aura pas les moyens.
Vous vous rendez compte de la situation ? On a des entreprises françaises qui sont parmi les premières du monde, on fabrique des satellites, on fabrique des lanceurs. On fabrique des avions parmi les meilleurs de la planète.

- On a été envahi par une idéologie souterraine qui était une idéologie qui faisait que l'on voyait d'un mauvais œil l'intervention de l'État. On s'est trompé sur toute la ligne sur ces sujets à mon avis puisqu'on a vendu, abandonné une partie de nos secteurs de production. Mais arrêtons de penser que nous sommes incapables de relever les défis. Je crois que nous pouvons les relever tous. Quand on a une technologie et une science du niveau qui est celui de la technologie et de la science française, quand on sait fabriquer des satellites, des fusées, des avions.

- On doit n'avoir peur de personne à condition que tout le monde commence à comprendre que l'on est embarqué sur le même bateau, que l’État a le devoir d'être visionnaire, s'il peut, stratège s'il doit et fédérateur, rassembler autour de la table par exemple les très grands services de recherche, les très grands secteurs industriels qui, eux, savent faire et qui peuvent aider à la naissance d'entreprises plus jeunes, des start-up comme vous dites, qui prendront le relais sur ces secteurs-là et les protéger et les aider. Quand vous êtes une très grande emprise, vous avez un secteur de distribution dans le monde entier, vous avez une organisation commerciale de distribution dans le monde entier et c'est là qu'il faut aller apporter le soutien des grands aux plus petits.

- Qu'il n'y ait aucune ambiguïté, il y a en France un Président de la République. Je pense que, de tous ceux que j'ai vus, fréquentés, observés depuis deux ou trois décennies, il est celui qui a le plus de capacités à affronter le monde incroyable dans lequel nous sommes. Il n'a pas peur, cela compte, il a des idées, cela compte. Il a cette capacité à faire naître une énergie, y compris dans l'ensemble européen. Vous avez vu sa rencontre avec Angela Merkel, c'est au fond ce qu'elle a dit et il a, comment dirais-je, le sens des choses essentielles et de la différence entre les choses essentielles et les choses secondaires. S'il décide de se représenter ou quand il aura décidé de représenter, je le soutiendrai.

- Dans une élection, tout le monde peut gagner, mais le sujet posé par la candidature éventuelle d’Éric Zemmour et par ses déclarations, plus tonitruantes les unes que les autres, c'est un sujet qui n'est pas seulement politique ou électoral, c'est un sujet pour l'identité de la France. On lit des choses absolument bouleversantes. Je n'aurais jamais imaginé qu'il dérive vers des thèmes de cet ordre-là. Quand Éric Zemmour dit, parlant des petites-filles juives assassinées par Mohamed Merah à Toulouse qu'il a prises par les cheveux, et qu’il a tuées d'une balle dans la tête, quand il insinue qu'elles ne sont pas vraiment françaises parce qu'elles ont été enterrées en Israël, et il les met dans la même phrase que Merah qui, lui a été enterré dans son pays d'origine au Maghreb. Est-ce qu’on peut imaginer pire comme déclaration ?
Vous avez des filles, j'ai des filles, on sait ce que c'est l'enfance, et l'enfance massacrée, l'enfance profanée par des actes de cet ordre. Oui, je ressens cela, je le dis, comme vous voyez, avec l'émotion d'un père de famille. Comment peut-on dire des choses comme cela ? Comment peut-on être politique, citoyen, civique, se prétendre historien quand on dit des choses comme cela ?
Mais, cela a des échos très loin dans l'histoire parce que, cela, ce type de déclaration qui dit deux choses au fond : vous ne pouvez pas vous arracher à votre origine, c'est comme cela, vous êtes condamné à vie à être dans votre origine, dans votre naissance, dans votre religion, vous ne pouvez pas élargir votre regard.
Et, ensuite, la France, cela devrait être tous pareil, tous à la même toise. Et on connaît très très bien cela, c'est la Saint-Barthélemy, quand on n'a pas voulu qu'il y ait des protestants avec les mêmes droits que les catholiques. C'est la révocation de l'Édit de Nantes et chaque fois, parce qu'il sait très bien Éric Zemmour ce que je dis là, chaque fois il a justifié le pire.
Or de ce pire-là, un pays ne peut pas se relever, aucun pays dans le monde n'a pu se relever de cette espèce de glissement perpétuel vers les choses les plus abominables.

- C’est un sujet qui me hante depuis longtemps. La France a été un grand pays industriel, un grand pays de recherche et de technologies. Il n’y a aucune raison objective que nous soyons « largués » sur nombre de secteurs de production. Sans doute, quand il s’agit de matières premières, comme les hydrocarbures, est-il compréhensible que nous soyons déficitaires de plusieurs dizaines de milliards, mais dans un grand nombre de domaines, de biens de consommation, nous avons presque disparu, sans raison de fond.
Il n’y a pas eu de stratégie nationale pour défendre notre place pied à pied. Au fil du temps s’est introduite partout dans les esprits – y compris à gauche – l’idée que la stratégie industrielle à l’échelle d’un pays n’avait plus lieu d’être. Il suffisait de laisser chaque entreprise agir pour son compte, et ces intérêts particuliers mis bout à bout allaient conduire à une répartition optimale des investissements. Cette idéologie souterraine a irrigué peu à peu l’ensemble des esprits. À l’instar des Anglo-Saxons, dès l’instant que vous considérez le commerce comme équivalent à la production, vous en arrivez très vite au concept destructeur de l’« entreprise sans usine ».

- Nous avons une structure commerciale digne d’un pays « sous-développé ». Quand nous étions au collège, on nous apprenait qu’un pays sous-développé était un pays qui exportait ses matières premières et rachetait des produits transformés. Nous en sommes là aujourd’hui pour de nombreux secteurs. Un exemple caricatural : nous faisons partie des plus gros producteurs de pommes de terre fraîches en Europe, le premier exportateur mondial en volume, et pourtant nous sommes déficitaires en chips ! Autre exemple avec le bois. Nous avons une des plus grandes forêts d’Europe et nous exportons logiquement du bois. Mais, ensuite, nous rachetons des meubles pour la maison. Cette désertion industrielle constitue une erreur fondamentale. Perdre la production revient à perdre le produit, puis la recherche, puis la technologie, puis l’indépendance. Quand vous êtes capable de fabriquer des satellites, des fusées pour les lancer, de produire les meilleurs avions de la planète, des automobiles de haut niveau, pourquoi êtes-vous incapable de fabriquer des machines à laver et des réfrigérateurs ? Cet abandon ne vient plus aujourd’hui du coût de la main-d’œuvre supposée trop chère en France mais d’un état d’esprit. Ce souci de reconquête industrielle, le président de la République l’a porté ces temps-ci, enfin !, dans le débat public.
Les responsabilités remontent à loin, à l’époque triomphante des idées de Reagan et de Thatcher. L’État a renoncé au rôle qu’il pouvait jouer dans ce champ si important. Sa première fonction, souvent évoquée, est celle de l’État stratège. Notre démarche, au Plan, même si elle est un peu donquichottesque, consiste à conduire ce combat, champ de bataille par champ de bataille, produit par produit, filière par filière. La seconde fonction, que l’État ne sait pas exercer et qui est totalement oubliée, est celle de l’État que j’appellerais fédérateur. Les pouvoirs publics doivent jouer les médiateurs, pousser les différents acteurs à s’asseoir autour de la table d’abord pour répondre à cette question : comment faire pour rattraper notre retard dans le processus productif ? Et les solutions ne peuvent être apportées qu’en collaboration entre le secteur public et les entreprises privées.

- Attention à la politique du bouc émissaire. Les patrons se trouvent en fait soumis à une force difficilement surmontable : l’intérêt des actionnaires dont ils dépendent. C’est une contrainte interne, mais l’État doit intervenir pour équilibrer cela par une force externe, une exigence nationale et dire à tous : « Si vous perdez tel chaînon de la production industrielle qui pourrait être votre succès, alors, au bout du compte, vous allez vous retrouver désarmé. »
Ce n’est jamais trop tard. L’une de mes campagnes électorales avait pour slogan : « Produire et instruire ». J’ai pensé très tôt que la somme des intérêts particuliers ne faisait pas l’intérêt général. La France est allée plus loin que les autres dans l’indifférence à l’intérêt général de la société à laquelle nous appartenons. Pourtant, les cadres et chefs d’entreprise sont pour l’essentiel formés par le système éducatif français, leurs enfants aussi, soignés par le système de santé français. Ils ne sont donc pas étrangers à la santé du pays. Mais il n’y a pas eu la puissance d’un État capable de fixer des objectifs et de convaincre l’ensemble des acteurs. Si la puissance publique s’y décidait, tout le monde en tiendrait compte. Simplement, c’était chacun chez soi. Et pour soi. Et ce qui est frappant, c’est que cela s’est beaucoup produit sous la gauche aussi.

- L’objectif n’est pas de devenir excédentaire sur tous les produits. Il y a des segments cruciaux pour notre indépendance et notre souveraineté : l’électronique, les autoroutes des données ou la sécurité numérique. Les Américains y parviennent grâce une coopération forcenée entre la puissance publique, qui intervient financièrement, notamment par l’intermédiaire du ministère de la Défense, et les grands acteurs privés. Encore une fois, leur réussite vient davantage de l’échange que de la réglementation ou de la contrainte. Dans ma circonscription, à côté de Pau, on fabrique la majorité des moteurs des hélicoptères du marché privé dans le monde. Des ateliers, il sort surtout des turbines. Or je suis certain que la technologie des turbines pourrait servir à d’autres industries pour peu que la confiance et la solidarité s’installent entre les acteurs. Les responsables de ces grandes entreprises ne rechigneraient pas si on les transformait en partenaires de cet effort national. Il faut instituer le dialogue et porter devant l’opinion publique cette conviction que nous sommes embarqués sur le même bateau. Les Allemands y parviennent, or ils paient leur main-d’œuvre au moins autant que nous et ils ont la même monnaie que la nôtre.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

- Déploiement de 10 000 forces de l'ordre supplémentaires ; augmentation des budgets de la Justice et de l'Intérieur ; nouveaux outils de lutte contre le terrorisme : depuis 2017, nous mettons tout en œuvre pour protéger les Français.

- En responsabilité, nous avons adopté un texte essentiel pour prendre toutes les mesures nécessaires en cas de rebond épidémique ! Avec la loi Vigilance sanitaire nous n’avons qu’une seule boussole : la protection de tous les Français.

Certains, dans l'opposition, voudraient supprimer toute mesure de freinage face à la Covid19, par calcul politique. Mais loin des postures, nous nous dotons avec la loi Vigilance sanitaire des moyens pour répondre aux risques, toujours présents, de rebond épidémique !


● MoDem
Christophe Jerretie (député)
- [Mesures prises par le gouvernement concernant le pouvoir d’achat, chèque énergie et indemnité inflation] Le sujet n’est pas de savoir si elle est à la hauteur mais de bien mesurer son objectif et son utilité. En cela, elle est utile car elle contribue à aider des familles. L’objectif sera atteint car il va aider à payer les factures.  Sur le fond, je suis surtout favorable à des mesures économiques d’envergure, structurelles et pour toute la population. 

- Le pouvoir d’achat a augmenté pour plusieurs raisons cumulées : les baisses d’impôt pour les ménages (fin de la taxe d’habitation pour 80% des Français et pour l’ensemble d’ici 2023, baisse de l’impôt sur le revenu pour certaines tranches), les baisses des cotisations sociales pérenne, un faible taux d’emprunt, la hausse de certains minima sociaux, la hausse de la prime d’activité pour les bas salaires
Il est à la fois lié aux nombreuses mesures prise au cours du quinquennat et au contexte économique favorable. Pendant la crise, les mesures économiques du « quoi qu’il en coûte » ont permis de maintenir et sauvegarder le pouvoir d’achat (salaires toujours versés malgré la chute de la consommation). 

- Durant le quinquennat, des allègements d’impôts ont été décidés à hauteur de 50 milliards d’euros. Nous devons garder une part de recettes car il y a beaucoup de services à financer.  Ensuite, la hausse des salaires, oui bien sûr : tout le monde veut gagner plus mais cela passera forcément par plusieurs mesures telles que l’intéressement salariale à la réussite économique des entreprises, la distribution de la valeur ajoutée dans les branches, la baisse ou, tout du moins, la stabilisation des cotisations sur les salaires. Enfin, certains ajustements dans les dépenses de la sécurité sociale seront nécessaires.

 

Jean-Pierre Cubertafon (député)
- [Rapport en faveur de la ruralité] Pourtant placés au cœur du quinquennat d’Emmanuel Macron, comme le symbolise la création d’un Secrétariat d’État chargé de la ruralité, les centaines d’acteurs des territoires ruraux que j’ai rencontrés tout au long de ma mission m’ont signifié qu’il fallait aller plus loin et qu’une véritable rénovation de l’action publique en ruralité, tant dans sa philosophie que dans ses outils, était attendue. Mon rapport se veut par conséquent être l’expression d’une volonté, celle d’apporter une réponse aux besoins exprimés par ceux qui font la ruralité au quotidien.
Plurielle, la ruralité ne doit pas être réduite aux clichés et aux stéréotypes trop souvent véhiculés dans la sphère publique. Au contraire, c’est une ruralité audacieuse et conquérante que j’ai rencontré durant six mois. Il nous faut lui donner les moyens d’affirmer son modèle et de protéger ses singularités.
Toute la spécificité de ce rapport relève du rôle cardinal joué par le principe de différenciation dans nos propositions. Désormais, l’action publique doit être souple, agile et adaptée afin de prendre en compte la riche variété de nos territoires. Concrètement, nos propositions visent à s’adapter aux territoires par différents canaux : la mise en place de politiques publiques spécifiques réservées aux collectivités rurales peu denses démographiquement, l’assouplissement des modalités de délégation de compétences entre collectivités pour moduler l’action publique en fonction des réalités des territoires ou encore l’approfondissement du droit de dérogation du préfet.
Nous ne souhaitons pas réinventer l’action publique, ça serait un chantier aussi titanesque que dénué de sens. Nous cherchons à la rendre plus efficiente et modulable. C’est toute la philosophie de mon rapport.

- La mise en œuvre de contrats de médecine foraine part d’un constat simple : aujourd’hui les médecins, généralistes comme spécialistes, s’installent et travaillent essentiellement dans les pôles urbains. Face au maillage médical imparfait dont souffrent les territoires ruraux, je propose donc que des contrats soient conclus entre les intercommunalités rurales et les médecins travaillant dans ces pôles urbains afin qu’une fois par semaine au moins un médecin soit disponible pour une patientèle habitant sur le territoire de l’intercommunalité. Mobile, ce médecin revisitera le modèle du médecin de campagne durant une journée avec une série de consultations pour les habitants de ce territoire. Permettant de ne pas toucher au totem constitué par la liberté d’installation des médecins, ces contrats garantiront une offre de soins de qualité et de proximité pour les habitants de nos plus petits bourgs. Il est évident cependant que cette solution doit être mise en place en complément de dispositifs variés facilitant l’installation permanente de professionnels de santé sur le territoire. C’est en alliant les dispositifs et en tirant le meilleur de chacun d’eux que nous améliorerons la qualité de l’offre de santé de proximité.

- L’expérimentation est un outil juridique salvateur pour nos territoires. Poisson-pilote de la différenciation, je la conçois comme un instrument déterminant pour rénover notre conception de l’action publique. Malheureusement, les pouvoirs publics locaux ont encore malheureusement peu recours aux expérimentations, en témoignent les conclusions du rapport Cazeneuve-Viala de 2018. Je propose donc de renforcer le rôle de la direction générale des collectivités locales (DGCL) pour en faire une véritable agence des expérimentations qui rassemblera les bonnes pratiques et fera un bilan annuel des expérimentations afin de les répliquer dans les territoires ruraux qui en exprimeraient le besoin. Nous devons faire place nette aux expérimentations dans notre boîte à outils en matière de politiques publiques, c’est aussi cela vouloir proposer une autre action publique à destination de nos territoires ruraux.

- Examiné au Sénat il y a peu, le projet de loi 3DS sera un temps- politique fort pour la représentation nationale et pour le groupe démocrate. Ce rapport vise donc à fournir des pistes pour amender le texte et enrichir les outils de l’action publique dans nos territoires. J’espère que mes collègues et les membres du Gouvernement s’appuieront dessus et se saisiront de mes propositions afin de passer des mots, voire des maux, aux actes. Pour ma part, je serai particulièrement vigilant et proactif afin de faire bouger les lignes en proposant des amendements du texte. À mon avis, c’est un texte primordial pour l’avenir de notre République et de nos territoires ruraux.

 

► Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
- Ma priorité sera de démontrer que l’UE continue à être une chance. Nous avons réussi sur les vaccins, sur le plan de relance à 750 milliards d’euros. Le premier combat est notre indépendance stratégique par rapport au monde. Sur le plan politique, je souhaite faire de Renew Europe le groupe le plus pro-européen, la première force politique à terme, au Parlement européen.

- [Marine Le Pen et Éric Zemmour ont rencontré Viktor Orban] Par ces déplacements, ils montrent qu’ils prônent un modèle proche des démocraties illibérales. Qui organisent toujours des élections mais remettent en cause l’indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, le pluralisme des médias et l’indépendance des journalistes, qui s’attaquent aux femmes et aux LGBT. Notre modèle n’est pas celui de l’autoritarisme et de l’illibéralisme.

- Viktor Orban vend l’ensemble des infrastructures stratégiques de son pays à la Chine. Il achète des vaccins chinois qui ne sont pas efficaces. Sa réelle préoccupation n’est pas la souveraineté hongroise, mais son opposition primaire au modèle européen des Lumières. Le souverainisme d’Orban, comme de Le Pen et Zemmour, est un cache-sexe pour se tourner vers un modèle illibéral autoritaire. J’étais ce jeudi en Pologne, car il faut dissocier les gouvernements des citoyens de ces pays. J’ai rencontré les forces d’opposition qui ont besoin d’aide. C’est mon rôle, comme leader d’une famille politique européenne, de les accompagner.

- Sûrement faudra-t-il réduire les fonds européens et couper les subventions européennes aux pays qui ne respectent pas les fondamentaux de notre État de droit. J’y suis favorable. Malgré nos alertes récurrentes depuis plusieurs mois, il n’y a toujours pas de changement. Ursula von der Leyen devrait engager assez rapidement une action contre ces pays. C’est ce que j’ai obtenu au Parlement européen, qui a engagé un recours pour inaction contre la Commission européenne.

- Nous devons parler tous les jours de la France et des Français. Éric Zemmour, lui, parle beaucoup de la France, mais pas beaucoup des Français. Pire, il met du sel sur leurs cicatrices. Il n’accepte pas la complexité de notre histoire. Or, on peut dénoncer la colonisation mais aussi comprendre le drame des pieds-noirs. Ces deux souffrances ont leur place dans l’histoire de France. Il ne le comprend pas, ce qui le rend incapable de présider le pays.

- On ne se réinvente pas pour une élection ou pour faire de la communication. On se réinvente en démontrant qu’on est capables de modifier nos politiques publiques face à des situations extraordinaires. C’est ce que nous avons réussi à faire face à la crise du Covid19 avec le «quoi qu’il en coûte», face au mouvement des «gilets jaunes» en apportant des réponses sociales, ou encore face à la transition écologique, avec nos choix en matière d’énergie. Pendant cette campagne, nous défendrons une vision et nous répondrons aux nouveaux défis. Trois enjeux doivent nous préoccuper au premier chef au niveau européen. Nous devons parachever la transformation de nos modèles économiques vers le numérique et la neutralité carbone, répondre à l’enjeu migratoire et développer notre autonomie stratégique.

- Nos concurrents s’adressent à un camp plutôt qu’à l’ensemble des Français. C’est inquiétant. On assiste à une juxtaposition de propositions sans vision et sans portée, sur un fondement corporatiste, parfois communautaire. La défense de l’écologie ne regarde pas que les écologistes, les violences faites aux femmes ne concernent pas que les femmes et la relance économique n’intéresse pas que les patrons, mais aussi les salariés. Nous portons pour les Français un large projet de société.

- [«Camp de la raison»] Je ne suis pas à l’aise avec cette expression. Certes, nous faisons des choix basés sur une analyse du réel et non sur la base d’une idéologie, contrairement à nos adversaires. Mais pendant cinq ans, beaucoup de nos choix n’ont pas été vus comme «raisonnables» sur le moment. De la candidature de 2017 au «quoi qu’il en coûte», en passant par le passe sanitaire qui nous a évité des nouveaux confinements. Ce qui me conduit à dire que nous sommes le camp de l’audace autant que celui de la raison.

- Nous ne devons pas faire campagne par rapport à nos concurrents mais par rapport à notre projet. Ne nous trompons pas d’ordre: nous devons d’abord conduire une campagne de premier tour, autour de notre bilan, du rassemblement de notre camp et du projet que nous portons, pour nous élargir ensuite.

- L’ADN de la majorité a toujours été le dépassement politique pour le rassemblement. Quand des responsables politiques nous rejoignent, je ne crains jamais le déséquilibre. Même si les ralliements sont un moyen et jamais une fin. J’insiste toutefois: les acteurs d’une présidentielle sont les candidats. Pas leurs entourages. C’est important de le rappeler. Il ne faut pas tomber dans les guerres de chefs.

- Il est important d’avoir le soutien des élus locaux. Ils sont en prise directe, et de façon continue, avec les électeurs. Pour autant, je suis convaincu qu’une dynamique ne se construit pas par des ralliements successifs mais par l’opinion publique. Ce sont les Français qu’il faut convaincre en priorité. Les élus seront d’autant plus convaincus que les Français le seront.

- Je suis frappé de voir combien les Verts français sont devenus la caricature des Verts européens. Ils nous expliquent qu’en matière de transport, il ne faut ni LGV, ni voiture, ni train, en matière énergétique, ni nucléaire, ni éoliennes pour remplacer le charbon et le gaz. Si l’on suit leur logique, on reste chez soi et on s’éclaire à la bougie. Il nous faut plutôt encourager de nouveaux investissements environnementaux et travailler à la recherche et au développement, sur l’avion du futur à hydrogène par exemple. La majorité est la mieux placée pour défendre le combat écologiste. Les Verts, même avec Yannick Jadot, n’ont pas de programme cohérent à présenter aux Français.