jeudi 13 juillet 2017

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Liu Xiaobo, la Liberté a perdu un de ses siens

Liu Xiaobo est mort.
Le seul prix Nobel de la paix chinois, incarcéré dans les prisons infâmes de la dictature communiste de Pékin pour le seul motif qu’il réclamait la liberté pour ses compatriotes et la démocratie pour son pays, s’est éteint ce 13 juillet à la grande joie et au grand soulagement du Xi Jinping, son geôlier en chef, celui qui a refusé de le laisser aller en Suède pour recevoir sa distinction puis de le libérer alors qu’il était mourant et enfin de le laisser quitter l’Empire du milieu qu’il puisse mourir dans un pays libre, ce que le défenseur infatigable des droits de l’homme avait demandé comme dernière requête et ultime espoir.
Cela nous rappelle, qu’à côté des terroristes islamiques de Daesh, de l’autoritarisme du va-t-en-guerre Poutine, il y a aussi ce Xi Jinping, personnage peu recommandable, celui qui mène son pays à la baguette depuis son accession au pouvoir et qui n’a rien à envier aux pires dictateurs de la planète.
Cela nous rappelle aussi que les Chinois ne sont pas ce peuple méprisé par certains qui prétendent qu’il ne comprend rien à la démocratie et qu’il n’en veut pas.
Bien au contraire, ils sont nombreux, de Liu Xiaobo aux manifestants de Hong-Kong, à tenter de lutter contre ce régime indigne et à réclamer cette liberté, celle-là même que nous vivons tous les jours et dont nous ne sommes plus capables, souvent, d’apprécier les bienfaits.
Au même moment, à Paris, dans l’indignité qui est son apanage, Donald Trump – pour ne pas répondre à un journaliste américain – donnait la parole à un sbire de monsieur Xi à la conférence de presse commune qu’il tenait avec Emmanuel Macron et lui répondait en expliquant que le maître communiste de la Chine était son ami et un grand dirigeant…
Encore un «grand moment» du président de la plus grande démocratie du monde!
A noter que le président de la France, pays des droits de l’homme, en est allé aussi de son compliment au dictateur.
Et ils n’ont pas eu un mot pour Liu Xiaobo.
C’est bien triste.
Heureusement, un peu partout dans le monde libre, des voix se sont élevées pour lui rendre hommage.
Mais n’oublions tous ceux qui sont encore vivants et qui luttent tous les jours pour que la Chine respecte ce grand mot que l’on fête ce 14 juillet, la Liberté avec un grand L.