dimanche 6 juillet 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Les centristes doivent refuser d’être instrumentalisés par la Droite

Que ce soit pour être insulté, courtisé, complimenté ou rejeté, le Centre est devenu un jouet dans les mains de la Droite lors de ses batailles de clan et d’ambitions personnelles, vis-à-vis de son positionnement face au Front national et pour ses tentatives de récupération de tout ce qui pourrait lui apporter des voix supplémentaires.
Que les centristes qui ont rejoint l’UMP en soient victimes, on dira qu’ils l’ont bien cherché, eux qui n’ont réussi en douze années de mariage qu’à être l’alibi modéré d’un parti incapable de définir une ligne politique claire depuis sa création, naviguant sans cesse entre le radicalisme mou d’un Chirac assagi et le droitisme dur d’un Nicolas Sarkozy agressif.
Que tous les centristes qui, du Mouvement démocrate à l’UDI ont refusé l’inféodation à cette fumisterie et funeste «maison commune de la Droite et du Centre», soient constamment instrumentalisés, ce n’est pas acceptable.
Ainsi en est-il de Fillon et de Juppé qui font des appels du pied aux centristes pour qu’ils les rejoignent dans leur tentative de mettre la main sur l’UMP.
Mais il en est également de Nicolas Sarkozy qui, n’ayant jamais été proche du Centre, utilise les centristes pour semer la zizanie dans son camp comme vient de le révéler un nouveau livre sur l’ancien président de la république afin de pouvoir reprendre les rennes de cette même UMP.
Quant à la droite dure qui lorgne vers le FN, elle n’en fait jamais assez pour critiquer la mollesse des centristes tout en affirmant être prête à gouverner avec eux, faudra bien avoir une majorité…
Et les scénarios les plus loufoques d’«experts» es-centrisme autoproclamés voient le jour comme celui où l’on envoie François Bayrou rejoindre Alain Juppé et François Fillon tandis que Jean-Louis Borloo rétabli s’empresse de servir la soupe à Nicolas Sarkozy en compagnie de Jean-Christophe Lagarde!
Toujours est-il que l’on verra si les centristes ou certains d’entre eux seront capables de résister aux appels du pied et aux déclarations d’amour mais aussi aux intimidations et aux menaces ainsi qu’aux promesses de strapontins.
Les premières déclarations des candidats à la présidence de l’UDI, tout comme les serments d’indépendance de François Bayrou, sont, à ce titre, très encourageants pour l’avenir du Centre.