lundi 15 mai 2017

Actualités du Centre. UDI et main tendue de Macron: Borloo accepte, Lagarde refuse

UDI: Lagarde-Borloo, le divorce est acté
Ce qui reste de l’UDI est en train d’imploser.
Quoiqu’il arrive, la confédération centriste créée en 2012, qui n’a déjà plus d’existence réelle, devrait concrètement disparaître à l’occasion de ces élections législatives.
Déjà très divisée lors de la présidentielle avec sa majorité qui était restée fidèle à l’alliance avec LR malgré la candidature très à droite de François Fillon et une forte minorité qui avait rejoint Emmanuel Macron, dont une de ses composantes en entier, l’Alliance centriste, elle est en train de s’entre-déchirer à nouveau sur le comportement à adopter vis-à-vis du, nouveau président élu et de sa main tendue vers la Droite et le reste du Centre qui ne l’a pas encore rejoint.
Le président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde, déjà largement contestée par une partie de ses troupes par la fronde menée par Hervé Morin, a été incapable de proposer une position acceptable pour l’ensemble de ses membres.
Il a bien essayé de ruser, notamment en se réclamant constamment du fondateur de l’UDI, Jean-Louis Borloo, qui s’était mis en retrait de la vie politique.
Mais, au fur et à mesure qu’il le faisait parler, tout le monde s’est aperçu qu’il s’agissait d’une supercherie.
Non seulement Borloo n’a pas soutenu Fillon au second tour mais il s’est empressé de soutenir Macron pour le second tour en faisant des offres de service pour l’après-élection, ce qui n’a pas empêché Lagarde de continuer à l’instrumentaliser à son profit.
Mais, aujourd’hui, ce n’est plus possible.
Ainsi, après avoir rencontré les équipes de La République en marche après le seond tour de la présidentielle, il vient se signer l’appel à accepter la main tendue par le nouveau président de la république pour gouverner ensemble rédigé par des élus LR et UDI, dont certains sont des proches.
Pendant ce temps, Jean-Christophe Lagarde a continué à s’enfermer dans une opposition totale à Macron comme la partie la plus radicale de LR.
Et il s’amuse également à caricaturer systématiquement le programme d’En marche! par des contre-vérités grossières.
Absent de ce rendez-vous du Centre et du Centrisme avec l’Histoire quel que soit ce qui se passera dans l’avenir, par manque de courage politique, par opportunisme et par un électoralisme qui ridiculise l’UDI, l’avenir politique de Lagarde dans l’espace centriste semble bien compromis.
A l’inverse, Jean-Louis Borloo pourrait faire un retour fracassant au premier plan en ayant compris que la refondation proposée par Emmanuel Macron fondée sur le rassemblement et le renouvellement était une chance pour les humanistes progressistes, qu’ils soient républicains sociaux comme lui ou libéraux sociaux comme François Bayrou.
Pour les membres de l’UDI qui ont déjà rejoint et qui rejoignent et vont rejoindre le nouveau président de la république, une nouvelle opportunité se propose de mettre en œuvre la politique que les centristes réclament depuis des années.
Ainsi, une partie importante des centristes pourra bâtir l’avenir du Centre et du Centrisme alors qu’une autre disparaîtra nécessairement ou sera absorbée par la Droite.


Actualités du Centre. Réactions centristes à la nomination d’Edouard Philippe au poste de premier ministre

Voici les diverses réactions venus des centristes après la nomination par Emmanuel Macron d’Edouard Philippe au poste de premier ministre et dont le gouvernement sera connu demain.
On notera que le fondateur et ancien président de l’UDI, Jean-Louis Borloo, appelle à accepter la main tendue par Emmanuel Macron alors que l’actuel président, Jean-Christophe Lagarde, demeure dans une opposition résolue et accole son parti aux tendances les plus à droite de LR.
On se rappellera que ce même Lagarde prétendait parler au nom de Borloo ces derniers temps, notamment pour justifier son choix de se situer, non plus au centre-droit, mais à droite…

- François Bayrou (MoDem)
«Très heureux de la nomination d'Édouard Philippe à Matignon, en raison de ses qualités humaines et de la recomposition qui est ainsi promise à la France».

- Jean-Louis Borloo, Frédéric Leturque & Laurent Degallaix (UDI)
«La nomination par le président de la république d’Edouard Philippe (…) comme premier ministre représente un acte politique de portée considérable. La Droite et le Centre doivent prendre la mesure de la transformation politique qui s’opère sous nos yeux. Plutôt que les anathèmes, les caricatures, les exclusions, nous demandons solennellement à notre famille politique d’être à la hauteur de la situation de notre pays et de l’attente des Français qui, au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron attendent de nous d’être au rendez-vous de l’intérêt général. Nos familles politiques de la Droite et du Centre doivent répondre à la main tendue par le président de la république.»
(Appel signé également par Gérald Damanin, LR; Thierry Solère, LR; Arnaud Robinet, LR; Chrstiophe Béchu, LR; Franck Riester, LR; Fabienne Keller, LR; Dominique Bussereau, LR; Christian Estrosi, LR; Benoit Apparu, LR; Jean-Luc Moudenc, LR; etc.)

- Marielle de Sarnez (MoDem)
«C'est un signal de large rassemblement, nécessaire pour le pays. C'est aussi un signal de rassemblement et de recomposition politique avec des personnalités avec lesquelles nous sommes en parfaite cohérence. Il a tout notre soutien. La France a besoin d'une majorité centrale la plus large possible.»

- Jean Arthuis (ancien UDI)
«Je forme des vœux de réussite pour Edouard Philippe, notre Premier ministre, rassembler pour agir efficacement, remettre la France en confiance»

- Jean-Christophe Lagarde (UDI)
«Qu’Edouard Philippe ait accepté d’être nommé à Matignon est une curiosité. C’est la première fois qu’un chef de gouvernement accepte de devenir le chef d’une bataille législative avec des centaines de candidats qu’il n’a pas choisis et d’être responsable d’un projet politique qu’il n’a jamais défendu. En effet, le projet d’Emmanuel Macron est bien moins ambitieux, et parfois contradictoire, que celui que nous défendions ensemble autour d’Alain Juppé. Je me réjouis d’ailleurs que ce dernier ait clairement expliqué qu’il soutenait naturellement les candidats UDI et LR pour les prochaines législatives. En effet, c’est à l’issue de ces élections et du choix des français que nous connaîtrons le gouvernement définitif de la France et son orientation politique.
Si cette nomination est un signe du Président de la République de vouloir rééquilibrer son camp à droite après avoir investi une large majorité de candidats venant de la gauche, d’une certaine façon il libère le vote des français qui peuvent voter pour des candidats UDI-LR sans difficulté. C’est d’ailleurs pour eux la seule façon d’être sûr que M. MACRON respectera son engagement de tenir compte des électeurs du centre et de la droite qui ont voté pour lui au second tour et ne l’avaient pas fait au premier. Plus il y aura de Députés UDI-LR à l’Assemblée Nationale, plus le chef de l’Etat sera poussé à les entendre. (…) Notre volonté est de faire de ce quinquennat 5 années utiles pour la France, nos candidats seront les garants de cette volonté constructive.

- Hervé Morin (Les centristes)
«Félicitations à Edouard Philippe pour sa nomination à Matignon, ses talents de boxeur et son jeu de jambes vont certainement lui être utiles...»

- Catherine Morin Dessailly (UDI)
«C'est le choix également d'un Premier ministre jeune qui, compte tenu de ses qualités, saura revivifier l'approche de la politique française, ce dont nous avons terriblement besoin.»


Actualités du Centre. Edouard Philippe: «Je suis un homme de droite»

Bernard Cazeneuve & Edouard Philippe
Lors de la passation de pouvoir à l’hôtel Matignon, Edouard Philippe, le nouveau premier ministre, a prononcé un court discours dans lequel il a affirmé, «Je suis un homme de droite», rappelant ainsi ses engagements politiques, son affiliation à LR et au fait qu’en acceptant le poste que lui a proposé Emmanuel Macron, il n’avait pas changé d’orientation idéologique.
Et il a rendu hommage, dans la foulée, à un de ses mentors politiques, Alain Juppé «auprès duquel j’ai beaucoup appris» a-t-il dit.
Il a également cité l’ancien député-maire du Havre, auquel il a succédé, Antoine Ruffenacht.
Répondant à Bernard Cazeneuve, le premier ministre sortant et normand comme lui, il a dit partagé avec lui les références à Léon Blum et Pierre Mendès-France, cité par celui-ci, mais y ajoutant Charles de Gaulle et George Clémenceau.
Enfin, si Bernard Cazeneuve a cité Alexis de Tocqueville, qui écrivit beaucoup de ses œuvres en Normandie, parlant des Normands comme étant «violemment modérés», il a affirmé que ceux-ci étaient aussi «violemment conquérants».
Rappelons que si Emmanuel Macron a nommé Edouard Philippe à Matignon c’est parce que celui-ci est de droite mais de cette droite progressiste et modérée qui fait partie de cet axe central et avec laquelle il veut faire alliance pour son quinquennat.


Actualités du Centre. Edouard Philippe, premier ministre, l’axe central en marche

Edouard Philippe, premier ministre d'Emmanuel Macron
Fidèle à sa volonté de refondation de la politique autour du rassemblement et du renouvellement, Emmanuel Macron a nommé au poste de Premier ministre, Edouard Philippe, un proche d’Alain Juppé, c’est-à-dire un homme de la droite réformiste et donc de l’axe central.
Édouard Philippe qui est membre de LR est né le 28 novembre 1970 à Rouen et est actuellement député-maire du Havre.
Lors de ses études à Sciences Po Paris, il a été membre du Parti socialiste pendant deux ans, tendance rocardienne, c’est-à-dire un courant appartenant à l’axe central.
Alain Juppé lui a souhaité bonne chance mais il a réaffirmé qu’il soutiendrait lors des législatives les candidats LR et UDI sur une «plateforme électorale qui me convient».
Néanmoins, il a ajouté que si LR n’obtenait pas la majorité à l’Assemblée nationale et si c’était également le cas pour La République en marche, il faudrait que la Droite trouve un terrain d’entente avec le nouveau président de la république pour gouverner car les Français, selon lui, ne comprendraient pas une obstruction frontale à Emmanuel Macron.
De ce point de vue et dans ce cadre, la nomination à Matignon d’Edouard Philippe faciliterait certainement une alliance de nombre de juppéistes avec La République en marche.
On est bien ici dans la possibilité d’une gouvernance de l’axe central puisque du côté de la Gauche, Manuel Valls a déjà affirmé que s’il était député, il ferait partie de la majorité présidentielle.
Et si Emmanuel Macron obtient une majorité à l’Assemblée nationale, on peut également supposer que nombre de proches d’Alain Juppé rejoindront alors celle-ci.