mercredi 4 mai 2022

Législatives 2022. Sondage Harris – Majorité sortante en hausse, «Nouvelle union populaire écologique et sociale» en baisse

Selon la vague 46 du sondage concernant les élections de 2022 et plus particulièrement les élections législatives des 12 et 19 juin prochains réalisé par l’Institut Harris-Interactive pour Challenges, LaREM et ses alliés obtiendraient la majorité absolue avec une fourchette de 328 à 378 sièges selon les projections réalisées.

De même, si des alliances devaient regrouper plusieurs partis en trois grandes coalitions, Emmanuel Macron obtiendrait également une majorité absolue avec entre 326 et 376 sièges.

A noter qu’au moment où le PS rejoint LFI dans une alliance que celle-ci perdrait des députés potentiels alors que les candidats socialistes s’ils se présentaient uniquement sous leur étendard obtiendrait 7% des voix, soit une augmentation de deux points par rapport à la semaine précédente.

 

► Hypothèse sans coalitions:
- LaREM et ses alliés (MoDem, Agir, Parti radical, Territoires de Progrès, Horizons): entre 328 et 378 sièges ↗
- RN: entre 75 et 95 sièges ↘
- LR et UDI: entre 35 et 65 sièges =
- LFI : entre 25 et 45 sièges =
- PS et Radicaux de gauche: entre 20 et 40 sièges ↘
- PC: entre 5 et 10 sièges =
- EELV: entre 1 et 5 sièges =

> Cette projection est obtenue à partir des intentions de vote suivantes:
- Un candidat LO/NPA: 2% (+1)
- Un candidat PC: 2% (-1)
- Un candidat LFI: 19% (=)
- Un candidat PS: 7% (+2)
- Un candidat EELV: 7% (-1)
- Un candidat Ensemble citoyens (LaREM, MoDem, Agir…): 24% (=)
- Un candidat LR et UDI: 8% (=)
- Un candidat Debout la France: 1% (=)
- Un candidat RN: 23% (=)
- Un candidat Reconquête: 6% (-1)
- Un candidat divers: 1% (=)

 

► Hypothèse avec trois grandes coalitions:
- LaREM / MoDem / Agir / Horizons / LR / UDI / Parti radical / Territoire de Progrès: entre 326 et 376 sièges ↗
- RN / Reconquête / DLF: entre 110 et 140 sièges ↘
- LFI / PS / EELV / PC: entre 70 et 90 sièges ↘

> Cette projection est obtenue à partir des intentions de vote suivantes:
- Un candidat LO/NPA: 2% (=)
- Un candidat LFI / PS / EELV /PC: 33% (=)
- Un candidat LaREM / MoDem / Agir / Horizons / LR / UDI / Parti radical / Territoire de Progrès: 33% (=)
- Un candidat RN / Reconquête / DLF: 30% (-1)
- Un candidat divers: 2% (+1)

 

(Sondage réalisé par internet entre le 29 avril et le 2 mai 2022 auprès d’un échantillon de 2366 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Méthode des quotas / Marge d’erreur entre 1,4 et 2,9 points selon l’institut)

 

 

Une Semaine en Centrisme. Bayrou omniprésent dans les médias pour dérouler son propre programme pour le prochain quinquennat

François Bayrou

Très discret, voire trop discret, pendant l’entre-deux tours de la présidentielle, François Bayrou est omniprésent dans les médias depuis la victoire d’Emmanuel Macron et dans ce nouvel entre-deux qui va conduire aux législatives.

Et le président du MoDem de dérouler un programme pour les cinq ans à venir avec les priorités et les mesures à prendre.

Sans oublier de modeler la future coalition qui va aller aux législatives pour tenter de donner une majorité à Emmanuel Macron à l’Assemblée nationale.

Il est fort possible qu’une partie des propos de Bayrou corresponde à l’agenda qui sera celui d’un futur gouvernement de l’axe central composé des partis qui ont soutenus le président de la république et ceux qui veulent être à ses côtés lors de son second quinquennat.

Mais rien n’est moins sûr, non plus.

Quoiqu’il en soit, voici les principales orientations qu’il préconise.

En matière de pouvoir d’achat, le leader du Mouvement démocrate se déclare pour une augmentation des salaires et des petites retraites.

Concernant la réforme des retraites, il souhaite la tenue d’un référendum.

Pour ce qui est de la défense de l’environnement et de la lutte contre lé réchauffement climatique, il développe son propre programme autour de trois pôles: une production d’énergie abondante et compatible avec une réduction des gaz à effet de serre; le combat pour la biodiversité; la mise en place d’une économie circulaire avec une exigence de frugalité et de refus du gaspillage.

Il veut évidemment que la réindustrialisation du pays se poursuive.

Il plaide pour un plan qui proposerait une vision pour les trente années à venir alors même que son travail à la tête de l’organisme chargé de le façonner a semblé peu efficace auprès du gouvernement de Jean Castex.

Il se positionne contre un parti unique et un seul groupe à l’Assemblée nationale qui représenteraient la coalition macroniste, voulant de la diversité en la matière.

Et puis il y a ce qu’il appelle le «but principal du prochaine gouvernement», «réconcilier le pays» et qui lui fait répéter souvent les mots «union» et «unité» mais auxquels il ajoute «diversité» en refusant l’«uniformité».

Parce qu’«on a besoin d'avoir  la capacité de souder un pays, de ressouder un pays».

On note ainsi beaucoup de gravité et même d’angoisse sur la présentation qu’il fait de l’état de la société française et de l’avenir proche.

Il parle de « la dimension des défis que nous avons devant nous» qui sont «impressionnants» et «pourraient même être paralysants tellement ils sont importants» ajoutant qu’on n’a «jamais connu une succession et une addition de crises comme celle-là».

Il dit aussi qu’«on ne va pas vivre des temps faciles» et estime que la France «explose trop aujourd'hui» et que «l’on est devant une espèce de tremblement de terre qui dure depuis plusieurs décennies, et ce tremblement de terre fait que ceux qui forment la base de la société, ceux qui sont au travail, ceux qui sont à la retraite, ceux qui cherchent du travail, ceux qui sont en formation, se sentent coupés du sommet du pays».

Et de poursuivre:
«Que se passe-t-il? La base des Français, la base de la pyramide que constitue le peuple français se sent coupée de ce que l'on appelle le sommet. C'est un prétendu sommet, car ce n'est pas très haut comme sommet, mais l'immense majorité des Français, des millions et des millions de femmes et d'hommes ont le sentiment qu'on ne les reconnaît pas. (…) Dans la société où nous sommes, ce qui manque le plus, c'est la reconnaissance. Presque chacun d'entre nous a le sentiment qu'il n'est pas reconnu dans son identité ou qu'on ne lui donne pas l'importance ou la reconnaissance qu'il devrait avoir.»

Face à cette situation, il pense qu’Emmanuel Macron – ou en tout cas ce qu’il voudrait qu’il soit – est l’homme de la situation:
«L’inquiétude si profonde de la société française exige une sensibilité, une vision, un enthousiasme, une capacité d’entraînement politique. Et l’articulation entre politique et technique en sera ainsi heureusement rétablie. Plus que jamais dans la Ve, on a besoin d’un nouvel équilibre pour rapprocher le pouvoir du peuple. Le pouvoir doit être incarné, dans une figure entraînante et bienveillante. Le président est l’inspirateur et il doit être aussi, d’une certaine manière, le recours du peuple, à la fois prescripteur et médiateur. Dans notre histoire nationale, le mythe de Saint-Louis, d’Henri IV, s’est construit ainsi, et d’une certaine manière Mitterrand avait très bien compris cela.»

Enfin, il plaide pour un Centre fort:
«On a besoin d'un Centre puissant en France, mais que ce Centre soit un Centre, c'est-à-dire que ceux qui participent à ce mouvement soient soudés autour de convictions philosophiques, politiques, d'une pratique politique, d'une manière d'être en politique qui vous identifie, car, si c'est ce que les Américains appellent un melting-pot, un pot où l'on mélange tout, ce n'est pas attractif et cela vous expose à des détestations de la société.
(…) Nous avons déjà connu cela, car j'ai été successivement, quand j’étais très jeune, le Secrétaire général et plus tard le Président de l'UDF. Cela ressemblait à cela. C'était un système dans lequel nous étions ensemble, tout en ayant des identités qui soient parfaitement caractérisées.»

Et de préciser encore:
J'ai toujours plaidé que c'était une absurdité de découper les réponses entre droite et gauche. Que l'on avait besoin au contraire d'une aspiration qui fédère, qui rassemble. C'est pourquoi j'ai toujours été un militant, un défenseur de l'idée d'un centre puissant parce que c'est là que l'on se retrouve et se réconcilie. Il y a des gens qui ont fait des carrières d'un côté et de l'autre et qui s'aperçoivent le moment venu que, dans les moments graves, ils sont ensemble.»

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC

Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC

La quotidienne centriste du 3 mai 2022. L’invasion de l’Ukraine par Poutine: première guerre de l’ère fake news et élucubrationisme

Depuis toujours La propagande va de pair avec la guerre.

Et l’invasion de l’Ukraine par la soldatesque poutinienne ne déroge évidemment pas à la règle.

Elle fait rage des deux côtés, celui de l’agresseur, la Russie, et celui de l’agressée, l’Ukraine.

Cependant, le Kremlin – comme il le fait depuis des années – utilise tous les outils des fake news et de l’élucubrationisme (complotisme) en s’inspirant de toutes les ficelles mises au point par le propagandiste en chef du Troisième reich, Joseph Goebbels.

Tout a commencé bien avant le début de la guerre décidée par Poutine où le dictateur et ses complices ont développé toute la narration de la «dénazification» de l’Ukraine et de la guerre patriotique.

De même, que celle qui affirme que l’Ukraine n’est pas un pays mais a toujours appartenu à la Russie.

Tous les jours, la communication du pouvoir russe, à la fois envers sa population et le monde entier est une outrance basée sur du vent et des accusations scélérates qui vont jusqu’à accuser Israël de défendre «le régime néonazi de Kiev» tout en affirmant qu’Hitler avait du «sang juif»!

Les civils sont tous des nazis que l’on peut éliminer comme dans les crimes de guerre perpétrés à Boutcha, entre autres, et les massacres dans les villes écrasées par les bombardements.

Poutine va même jusqu’à affirmer à Emmanuel Macron qu’il a eu au téléphone aujourd’hui que les atrocités qu’il commet sans relâche pourraient s’arrêter si les Occidentaux cessaient d’armer l’Ukraine…

La télévision russe est constamment dans l’outrance agissant comme un vulgaire troll d’un réseau social pour déverser des flots de haine et de menaces.

Sans oublier les fausses négociations et trêves humanitaires que Moscou égraine tout en faisant l’exact contraire.

Ce qui est malgré tout assez réconfortant est que cette propagande est éventée et ne convainc personne au-delà des idiots utiles et sans doute même pas!

D’autant que Poutine n’a pas réussi à contrôler le web et à rééditer les campagnes de désinformation qu’il avait commises lors des élections dans des pays comme les Etats-Unis, le France, le Royaume-Uni ou l’Allemagne.

Il doit même faire face à une armée de hackers qui contrent ses mensonges et attaquent, entre autres, les sites des médias russes.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour]