Voici une sélection,
ce 29 octobre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur
les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de
la démission du premier ministre.
► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer
Sébastien Lecornu dans cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais
appartient à l’aile droite de Renaissance, parti centriste/central et qu’il
s’est toujours défini comme un homme de droite; c’est à ce titre que ses propos
sont retranscrits ici et du fait qu’il a composé un gouvernement d’axe
central.]0
► Gouvernement
● Ministres
centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)
> [Intervention à l’Assemblée] Il
y a vingt ans, Zyed et Bouna sont décédés. C’est un drame que nous n’oublions
pas. La justice a été saisie, la justice est passée, la justice a été rendue.
Cependant, il y a quelque chose que je n’oublierai pas et que beaucoup de nos
concitoyens n’oublieront pas : les propos tenus publiquement par certains
députés LFI, hier, sur X, qui laissent à penser que l’institution policière
tuerait, qu’elle serait une institution colonialiste qui tue les
« racisés », bref que les violences policières seraient systémiques.
Croyez-moi, nombre de nos concitoyens n’oublieront pas tout cela.
Je veux pour ma part soutenir les policiers pour leur travail quotidien,
partout sur le territoire national, pour défendre nos concitoyens. Ils
le font dans un cadre strict, réglementé, proportionné. Les inspections
générales et la justice sont saisies ! Ce fut le cas dans chacune des
affaires que vous évoquez : la justice a été saisie et a jugé de la
proportionnalité de l’action de la police.
Sans action répressive, sans action policière, il n’y a ni liberté ni ordre
public. Chacun doit l’apprendre sur le territoire national. En tant que chef
des policiers, je me fais leur porte-parole. Ils font un travail remarquable au
péril de leur vie. Ils représentent 4,5 % des fonctionnaires d’État mais
55 % des sanctions disciplinaires qui concernent ces derniers. Je suis
fier d’être le chef de cette police-là, une police républicaine qui, partout
sur le territoire de la République, assure la protection de nos concitoyens.
> [Intervention à
l’Assemblée] 150 000 étrangers en situation irrégulière ont
été interpellés en 2024, soit une hausse de 25 %. Nous sommes le pays qui
reconduit, de manière forcée dans les pays tiers, le plus massivement d’Europe,
bien davantage que l’Allemagne. Nous menons une politique ferme, nous
démantelons des filières d’immigration, dans le cadre de la loi immigration de
2024 qu’a fait adopter Gérald Darmanin nous retirons des titres aux étrangers
qui commettent des troubles à l’ordre public et des délits. Nous ne sommes pas
mous, nous sommes très fermes !
Comme ministre de l’Intérieur, j’ai la même politique : celle de la
fermeté et de l’efficacité. Vous ne pouvez pas dire que le président de la
République n’a pas beaucoup fait pour le régalien depuis 2017. Pensez à tout ce
qui a été accompli en matière de lutte contre le narcotrafic et de lutte contre
le terrorisme. Peu de choses avaient été faites avant 2017 et je suis fier
d’être un ministre du président de la République !
> [Intervention à
l’Assemblée] Ce sont des faits, ignobles. Ce simulacre de réunion du Ku
Klux Klan, organisé au sein d’un club de parachutisme de l’Aube, sur
l’aérodrome de Brienne-le-Château, est profondément choquant.
Nous avons eu connaissance de ces faits grâce au président de la Fédération
française de parachutisme, qui a réagi très rapidement. Il a effectué un
signalement au titre de l’article 40 du code de procédure pénale et saisi
la justice. Je tiens à saluer sa réactivité et son engagement au sein de sa
fédération pour, je le cite, faire le ménage.
Huit personnes sont impliquées et le parquet de l’Aube est saisi. Vous avez
raison, parmi ces individus, deux sont militaires de la brigade des
sapeurs-pompiers de Paris. Une enquête disciplinaire est ouverte, et nous
serons absolument intraitables.
Mon indignation est aussi celle de l’ensemble du gouvernement. Nous ne
transigerons pas.
Je tiens à rassurer : au sein de la police, de la gendarmerie et des
armées, tout est fait pour détecter ce type de comportement – des services sont dédiés à cette
mission. Il est évident que
lorsque deux militaires se livrent à
de tels actes il y a un avant mais il n’y
aura pas d’après puisque des sanctions très fermes seront prises.
Quant à la politique du
gouvernement contre le racisme, d’où qu’il vienne, nous sommes également intraitables et ne laisserons
rien passer.
Vous pouvez compter sur la détermination du ministre de lIintérieur – c’est ma responsabilité –,
sur celle du garde des Sceaux, puisque la justice est saisie, et celle de l’ensemble du gouvernement.
Catherine Vautrin (ministre
des Armées et des Anciens combattants)
> J’ai signé la mise en service opérationnel du missile M51.3, troisième
version du missile stratégique M51. Fruit d’un travail mené par la Direction
générale de l’armement (DGA) avec l’État-major des armées, la Marine nationale,
le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et
Ariane Group, le M51.3 illustre l’excellence de la haute technologie développée
par les acteurs étatiques et industriels français dans le domaine du nucléaire
de défense. Cet aboutissement incarne une ambition majeure de la Loi de
programmation militaire 2024-2030 : accélérer la modernisation de nos capacités
et pérenniser la crédibilité de notre dissuasion, pilier souverain de notre
sécurité.
Roland Lescure (ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et
numérique)
> [Intervention à l’Assemblée] La Poste,
comme tous les services publics et toutes les administrations publiques, va
participer à l’effort collectif de réduction de nos déficits publics ; il
y va de l’intérêt national, et nous en avons tous besoin.
Un peu plus de 100 millions d’économies sont demandées à La Poste,
que le gouvernement a ventilé sur ses quatre missions essentielles de service
public mais que vous serez libres de redistribuer avec vos collègues
parlementaires ; à vous de les convaincre, tant que chaque
« plus » est équilibré par un « moins ».
Il me semble, cela étant, que vous avez brossé de l’entreprise un portrait
caricatural, à la limite du misérabilisme, qui ne correspond pas à la réalité
de ce que vivent les postiers. Pour ma part, je voudrais d’abord
féliciter chaleureusement Philippe Wahl, qui a dirigé, pendant douze ans et de
manière exceptionnelle, cette entreprise qu’il a transformée en profondeur. La
France est aujourd’hui l’un des rares pays dont les services postaux sont
assurés par une entreprise publique. C’est grâce aux postiers, mais grâce aussi
à une direction exemplaire, qui a su faire évoluer l’entreprise.
Je félicite aussi Mme Marie-Ange Debon, qui a remplacé Philippe Wahl
depuis une semaine ; vous l’avez auditionnée et avez validé sa
candidature, avant sa nomination par le président de la République. L’une de
ses premières missions sera de continuer à adapter La Poste aux enjeux
essentiels d’aujourd’hui et de demain.
Jean-Noël Barrot (ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères)
> L’action climatique n’est pas un
motif de division, mais un levier de paix et de stabilité. En 2015, nous avons
prouvé que la diplomatie pouvait porter l’espoir. En 2025, nous devons prouver
qu’elle tient ses promesses.
> [Intervention à
l’Assemblée] Le 20 mars dernier, nous avons obtenu la libération
d’Olivier Grondeau, après 887 jours passés en détention en Iran. Le
8 octobre dernier, c’est avec soulagement que nous avons obtenu la
libération de Lennart Monterlos, détenu quant à lui depuis quatre mois en Iran.
Ce sont les résultats du travail des agents du ministère de l’Europe et des
affaires étrangères dont je veux saluer ici, une nouvelle fois, le
professionnalisme et le dévouement.
Nous sommes et restons cependant très préoccupés par le sort de Cécile Kohler
et Jacques Paris, retenus otages en Iran depuis maintenant plus de trois ans – préoccupés par leur
état de santé physique et moral. Nous exigeons
leur libération immédiate et inconditionnelle : je l’ai redit à mon
homologue iranien, par téléphone, ce week-end, et c’est également ce que le président
de la République a dit au président iranien quand il l’a rencontré à New York le
mois dernier.
Dans cette attente, nous nous tenons à
leurs côtés et aux côtés de leurs
familles. J’ai rencontré la famille de Cécile le
30 septembre dernier, quelques jours après son anniversaire, ainsi que la
famille de Jacques – familles avec lesquelles nous restons en contact par l’intermédiaire du centre de crise et de soutien du Quai d’Orsay.
Le 14 octobre, jour de
cette condamnation ne reposant – vous l’avez dit –
sur aucun fondement, ce sont nos représentants
à Téhéran qui ont pu
leur rendre visite. Nous restons en lien avec eux et exigeons leur libération immédiate. D’ores et
déjà, nous nous préparons
à ce qu’un accueil leur soit réservé, le jour de leur libération, après
le calvaire qu’ils ont vécu. Ce calvaire, en effet, ne s’arrêtera pas au moment
de leur libération : il nous faudra pouvoir les accompagner à leur retour.
Vous voyez comment le gouvernement, sous l’autorité du premier ministre, est
mobilisé pour assurer la sécurité de nos compatriotes à l’étranger et comment
il se bat pour obtenir la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris.
Stéphanie Rist (ministre
de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Intervention à l’Assemblée] La
sécurité sociale fête aujourd’hui ses 80 ans. Notre défi, je le dis avec
gravité, est de préserver la protection sociale de nos concitoyens.
Le déficit de la sécurité sociale s’élève à 23 milliards et nous voulons
le ramener à 17 milliards dans le budget 2026.
En dépit de ce contexte, on ne peut pas parler d’austérité : le budget de
la santé continue de progresser, avec 5 milliards de dépenses
supplémentaires.
Il reste que c’est un budget sous contrainte, qui nécessite un effort collectif
des assurés, comme vous l’avez dit, avec les forfaits de responsabilité, ces
franchises payées sur les boîtes de médicaments et les actes de soin.
Un tiers des assurés – 18 millions
de personnes – ne payent
pas ces franchises ? Il s’agit des plus fragiles : les femmes enceintes, les
mineurs, les destinataires de la contribution solidarité autonomie. Savez-vous que ces franchises sont plafonnées et que leur moyenne supplémentaire
annuelle sera de seulement 42 euros ?
Cet effort collectif implique également les industriels du secteur
pharmaceutique, qui devront s’acquitter d’une contribution supplémentaire de
1,6 milliard. Les organismes complémentaires, eux aussi, seront mis à
contribution.
Ces efforts nous permettront de maintenir des budgets pour les hôpitaux,
d’abonder le budget de la santé mentale de 65 millions ou encore de
revaloriser nos soignants à hauteur de 800 000 euros.
Le budget de la sécurité sociale exige l’engagement de chacun d’entre
nous : l’heure est à la gravité. Je vous invite, je nous invite, à faire
preuve de responsabilité à ce sujet.
> [Pollution de l'eau en Guyane] Aucune eau présentant un
risque pour la santé n'est mise à la consommation. L'eau du robinet est l'un
des produits de consommation les plus contrôlés.
> [Arrêt du remboursement des orthophonistes libéraux
pour les enfants déjà suivis en centre médico-psychologique] Nous avons demandé
à l'assurance maladie de lever cette mesure prise, pour permettre aux enfants
d'accéder aux soins
Amélie de Montchalin (ministre
de l’Action et des Comptes publics)
> [Budget] Non, le scénario n'est
pas d'aller aux ordonnances. Le débat a lieu, nous le poursuivons, nous
respectons les parlementaires.
> Tous les
ministères se serrent la ceinture, tous les ministères font des efforts et
réduisent leurs dépenses.
> [Intervention à
l’Assemblée] Depuis le début de l’examen du projet de loi de finances,
vous le savez, nous sommes au service des parlementaires afin de trouver les
compromis utiles qui nous permettront de disposer d’un budget dans les temps.
Je salue d’ores et déjà le travail de plusieurs d’entre vous au sein de
différents groupes sur ce sujet effectivement majeur du logement, qui est l’une
des premières préoccupations des Français. Le précédent budget avait déjà fait
l’objet d’un accord transpartisan en la matière, notamment pour étendre le prêt
à taux zéro. Cette mesure a porté ses fruits : nous observons les débuts
d’un rebond des mises en chantier et des permis de construire.
Dans le PLF pour 2026, le gouvernement n’a déposé qu’un seul amendement avant
le début des débats, lequel vise précisément, d’une part, à soutenir
l’immobilier locatif privé, suivant les recommandations du rapport du député
Mickaël Cosson et du sénateur Marc-Philippe Daubresse, à accompagner la
rénovation de logements, en prolongeant un dispositif imaginé à l’époque par
Véronique Louwagie.
Nous pouvons et devons cependant aller plus loin, vous avez raison, notamment
pour ce qui concerne le logement social. Le gouvernement, le ministre de la
ville et du logement Vincent Jeanbrun et moi-même, sous l’autorité du premier
ministre, nous engageons à accompagner le compromis parlementaire sur la RLS,
les aides à la pierre. Ainsi, nous ne nous heurterons pas au verrou de Bercy
mais trouverons la clé budgétaire permettant de financer des mécanismes
efficaces, viables, susceptibles de répondre à ceux de nos concitoyens qui
veulent du logement de qualité, près de leur lieu de travail, adapté à leur
famille et au service de la transition écologique. Nous pouvons y arriver sur
ce sujet comme nous y arrivons sur beaucoup d’autres.
> [Intervention à
l’Assemblée] Il y a quelques mois, on a prétendu que la majorité qui a
soutenu l’action du président de la République et de ses différents
gouvernements depuis 2017 avait « trop baissé les impôts ». Je ne
sais donc pas qui vous visez.
Dans quelques jours, peut-être même dans quelques heures, nous débattrons de la
fiscalité du patrimoine. Ce débat durera davantage que les deux minutes de ma
réponse.
Ce débat se fera entre parlementaires et non entre économistes ni par
plateaux télé interposés. Il se fera ici car, depuis 1789, c’est vous, mesdames
et messieurs les députés, qui assurez le consentement à l’impôt et décidez
quels sont les impôts et comment ils fonctionnent. Dans ce débat, le
gouvernement, sous l’autorité du premier ministre, défendra plusieurs
convictions.
D’abord, nous n’avons pas peur d’un débat sur la lutte contre l’optimisation
fiscale. Nous n’avons pas peur de regarder comment proportionner la
contribution de chacun au redressement des comptes publics. Nous n’avons pas
peur de regarder comment éviter le contournement de l’impôt et la fraude – raison pour laquelle un projet
de loi de lutte contre les fraudes a été déposé en même temps que le projet de loi de
finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Dans ce débat, nous ne
parlerons pas seulement de fiscalité,
mais aussi d’entreprise, d’emploi et d’investissement. Nous parlerons de ce qui crée de la richesse, de ce qui crée notre avenir et nous discuterons
ainsi de ce qui pourra réduire le déficit.
Il est vrai que nous parlerons aussi d’un dernier élément : depuis 1789,
la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen préserve l’égalité devant
l’impôt et évite que celui-ci soit confiscatoire. Le Conseil constitutionnel y
veille ; nous devons y veiller avec lui.
Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier
ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte
contre les discriminations)
> Les Français ne peuvent pas
être condamnés à choisir entre le RN et LFI. C'est notre combat, notre
responsabilité.
> La liberté
d'expression, ce n'est pas la fausse information, la rumeur, le complotisme.
Protéger nos enfants, nos adolescents, instaurer une majorité numérique à 15
ans, ce sont des combats nécessaires.
> Oui je
présenterai une loi-cadre sur la lutte contre les violences sexuelles et
intrafamiliales. Ce ne sera pas la loi d'une ministre mais une loi co-écrite
avec toutes les forces politiques.
> Jamais nous ne
renoncerons à l'attractivité. Depuis 2017, nous avons fait des choix clairs.
Des compromis oui. La folie fiscale non.
Catherine Chabaud (ministre délégué auprès de la ministre
de la Transition écologique, de
la Biodiversité et des Négociations internationales sur le
climat et la nature chargée de la Mer et de la Pêche)
> C’est une grande fierté de voir que dans un contexte d’attention pour
les finances publiques, on n’a pas sacrifié la mer. On me connaît plutôt pour
mes engagements de préservation, de protection des océans mais je crois surtout
à...
un avenir économique avec la mer. Mon ambition
aujourd’hui, c’est fédérer cette communauté maritime et je sais que la ministre
de la Transition écologique Monique Barbut y sera également attentive.
> Ma priorité est de maritimiser les esprits, des
citoyens au chef de l’État, en passant par les institutions. Je souhaite
constituer une équipe mer au sein du gouvernement, que la mer ne soit pas
portée uniquement par mon ministère.
Nous devons aussi régénérer nos écosystèmes marins, aller vers un tourisme, une
pêche et un transport maritime plus durables. L’océan est sous pression des
impacts du changement climatique, des déchets… Et surtout ce qui est important,
c’est de planifier et d’améliorer la concertation et la coopération entre les
usages.
> J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour les
pêcheurs. Ils sont déjà engagés dans un plan de transition et je pense que
cette transition doit se construire collectivement, avec les scientifiques,
avec les pêcheurs car selon les espèces, selon les territoires, les
problématiques ne sont pas forcément les mêmes. Je suis favorable à ce qu’on
travaille sur les engins de pêche mais la transition ne se fera pas du jour au
lendemain, il faut travailler à 5 ou 10 ans…
> [Réouverture du golfe de Gascogne en 2027] Je ne
peux pas dire quel sera l’avenir. Nous attendrons le rapport de Pelagis pour
prendre la meilleure décision. Ce que je veux dire aux pêcheurs c’est que nous
allons aussi travailler sur les autres sujets, comme celui de la pollution de
la mer, qui est un fléau pour les ressources halieutiques. Les pêcheurs sont
loin d’en être les seuls responsables. Si on veut sauver l’océan, il faut
réduire drastiquement nos pollutions à terre et en mer.
> Pendant mon mandat européen, j’ai porté cette idée que
la décarbonation du transport maritime est une opportunité pour relancer la
construction navale européenne. Je parle souvent de la réussite du roulier
à voiles Canopée. Sur ce segment de navires de 200 mètres, les
obligations, les objectifs de décarbonation que nous avons, sont des
opportunités formidables pour relancer la construction navale en France, mais
aussi en Europe, car je crois beaucoup à la coopération européenne.
> L’éolien en mer fait partie des axes de notre stratégie
énergétique, et la France dispose aujourd’hui d’une véritable filière
industrielle et technologique dans ce domaine. C’est un secteur qui mobilise
des savoir-faire français et crée de l’emploi.
Mais son développement doit se faire de manière concertée,
progressive et intelligente, en tenant compte des spécificités de chaque
territoire, des autres usages de la mer et des attentes locales. L’enjeu, c’est
d’avancer avec méthode et avec l’ensemble des acteurs, pour que cette filière
continue de se structurer dans la durée et contribue à la transition
énergétique de façon équilibrée, dans une vision de mix énergétique.
Mathieu Lefevre (ministre délégué auprès de la ministre de la Transition
écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le
climat et la nature chargé de la Transition écologique)
> La science et la vérité ne se défendent plus seules. La désinformation
climatique menace la transition écologique et freine l’action mondiale : il
faut la combattre au moins aussi résolument que les émissions.
Eléonore Caroit (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des affaires étrangères chargée de la Francophonie, des Partenariats
internationaux et des Français de l’étranger)
> [Cameroun] Nous restons attentifs à la situation. Nous avons, comme
vous, observé les différents événements qui se sont déroulés. Nous sommes très
attachés aux élections démocratiques, inclusives, à ce que la société civile
soit écoutée. Donc nous attendons de voir ce qu'il va se passer, l'évolution de
la situation. (…)
Nous ne faisons pas d'ingérence dans la politique nationale des différents
États africains, mais en revanche, nous sommes très attentifs à ce que les
processus se déroulent de manière ordonnée, démocratique surtout. Donc nous
suivrons la situation de très près. Puis moi, en tant que ministre des Français
de l'étranger, je serai aussi très attentive à la sécurité de nos compatriotes
partout où ils sont. (…)
Au Cameroun, comme ailleurs, comme en Côte d'Ivoire, comme dans d'autres pays
de la région, comme je vous le dis, nous restons très attentifs à ce que les
processus démocratiques soient respectés et puis surtout à garder des bonnes
relations avec les sociétés civiles, avec les peuples et avec l'Afrique en
général.
> Cette image de la France chahutée en Afrique de
l'Ouest, il faut vraiment la temporiser lorsque l'on voit les relations qu'on
entretient, notamment avec les sociétés civiles et avec la jeunesse africaine.
Rappelons que c'est en Afrique que l'on parle le plus notre langue aujourd'hui.
(…) 60% des locuteurs de français sont en Afrique. C'est une jeunesse qui est
mobilisée, qui regarde vers la France. Et en tout cas, nous voulons que ça
continue à être le cas. Il y aura le Sommet Afrique-France dans quelques mois.
Et moi, je prendrai vraiment toute ma part et toutes mes responsabilités pour
renforcer cette relation.
> Il faut vraiment passer d'une logique, notamment sur
ces sujets desquels je m'occupe, d'aide à un partenariat où on se traite d'égal
à égal, où en fait on a une relation qui est saine et apaisée, dans laquelle on
n'a pas peur de regarder le passé, mais on regarde surtout vers l'avenir. Et je
pense que ça, ça doit être un agenda vraiment positif que j'entends porter, que
ce soit sur le volet francophonie, mais aussi sur le volet partenariats
internationaux. Et disons-le, on est quand même dans un contexte où tout ce qui
est investissement solidaire est en retrait. Parlons des États-Unis, parlons
d'autres pays européens. Nous, nous devons continuer à être présents et
continuer à être présents en Afrique notamment.
> Je n'ai aucun problème à parler du passé. Je pense
qu'au contraire, il faut regarder très lucidement et très sereinement ce qui
est notre histoire commune [avec l’Afrique].
> Le fait que nos relations évoluent, le fait que nous
parlions aux sociétés civiles, que nos ONG soient présentes, que nos
partenariats se créent et que nous ayons des relations d'égal à égal, que nous
parlions avec les Africains autour de la table, notamment des instances
multilatérales dans lesquelles nous soutenons leurs projets de réformes pour
être plus présents dans la gouvernance. Nous sommes aussi en tête d'une réforme
de l'architecture financière mondiale de l'aide au développement. Je pense que c'est
de ça qu'il faut parler et regarder vraiment ce que nous allons faire demain
parce que l'Afrique va avoir un rôle très important à jouer à l'avenir et que
c'est important que nous soyons en partenaires dans cet avenir.
David Amiel (ministre délégué auprès de la ministre
de l’action et des comptes publics chargé de la Fonction publique et de la Réforme
de l’État)
> [Intervention à l’Assemblée] On
ne peut pas demander des efforts à nos concitoyens sans commencer par réduire
le train de vie de l’État. Dès son arrivée, le premier ministre a pris des
mesures exemplaires : il a lancé un moratoire sur les dépenses de
communication et réformé les avantages accordés aux anciens premiers ministres.
Dans le projet de loi de finances actuellement débattu à l’Assemblée nationale,
l’effort demandé à l’État est sans précédent. C’est – de très loin – l’État qui assume la plus grande part
de la réduction de la dépense
publique.
Dans les prochains jours, nous proposerons une revue en profondeur des achats
de l’État – on
constate encore trop de gaspillage.
Les nouvelles technologies peuvent également permettre de réaliser des
économies significatives.
Cette assemblée a mené des travaux sur l’immobilier de l’État et nous savons
que nous sommes très attendus.
Concernant les institutions que vous mentionnez – Assemblée
nationale, Sénat –, elles auront à se prononcer car elles sont, par
tradition, souveraines. Cela fera partie des débats. Bien sûr, le gouvernement soutiendra toute
initiative permettant de réaliser des économies supplémentaires.
Au-delà de la question budgétaire, c’est l’organisation de l’action publique
qui est en jeu. Trop souvent, plus personne ne sait qui est responsable de quoi
– ni
les élus locaux, ni les
usagers, ni nos concitoyens. C’est pourquoi il faut défendre la
clarification des compétences, afin qu’il y ait un responsable politique
clairement identifié derrière chaque politique publique.
Pour mener ce chantier à bien, nous nous appuierons sur les contributions des
élus locaux, des élus nationaux, des parlementaires – sur vos travaux, monsieur le député, ainsi que ceux d’Éric
Woerth, particulièrement
importants au cours de l’année écoulée. Vous
pouvez compter sur la détermination
du gouvernement. (
● Autres
ministres
Jean-Pierre Farandou (ministre du
travail et des solidarités)
> [Intervention à l’Assemblée] Il
faut que nous retrouvions tous une vision positive du travail. Pour cela, nous
en sommes bien d’accord, le travail doit payer. Il existe un levier puissant
pour garantir un salaire décent, même sur les bas salaires : le smic,
régulièrement revalorisé en fonction des index. Il a ainsi été revalorisé neuf
fois depuis 2021, ce dont 2,7 millions de salariés ont bénéficié.
Le smic ne peut cependant pas tout – une meilleure rémunération du travail implique que les
revenus n’y soient pas
plafonnés. Je vais engager, à la demande du premier ministre, une conférence
sur le travail et les retraites – la retraite étant
selon moi l’épisode qui suit
logiquement le travail. Je souhaite que dans cette conférence, avec les organisations syndicales et patronales, nous
puissions parler de la promotion interne :
c’est la meilleure manière d’augmenter les salaires grâce
aux qualifications et au développement
des compétences.
Vous êtes nombreux à être attentifs à
ce que le travail paye et que ceux qui travaillent soient mieux rémunérés. Les
Français ont des débats animés à ce sujet.
Vous posez la question cruciale de l’écart entre le salaire brut et le salaire
net, qui renvoie à la question du financement de la sécurité sociale, assurée à
65 % par le travail – c’est donc
le fond du problème.
Nous sommes prêts à ouvrir de débat, pourquoi pas en 2026. C’est un débat
structurel, un débat qui ne
sera pas simple : toutes
les idées seront les
bienvenues, dont les vôtres.
Vous savez que notre méthode
est celle de l’écoute et du
dialogue ; nous
explorerons toutes les pistes, le moment venu, afin que soient mieux payés les
salariés de notre pays.
> [Intervention à
l’Assemblée] Pour la première fois, un projet de loi pour lutter contre
les fraudes sociales et fiscales va être examiné pendant le temps budgétaire.
C’est un engagement fort du premier ministre et de tout le gouvernement.
Lutter contre la fraude fiscale et sociale est un enjeu absolument majeur. En
tant que ministre mais aussi en tant que simple citoyen, je suis convaincu que
nous devons faire la chasse aux abus, aux malversations et aux fraudeurs, car
frauder, c’est voler l’argent des Français.
Il ne s’agit pas de cibler les plus fragiles mais bien de protéger ceux qui
respectent les règles. Lutter contre la fraude, c’est avant tout défendre notre
modèle social et fiscal. Je suis conscient des efforts importants que nous
demandons à nos concitoyens, et nous nous devons, en contrepartie, d’aller
récupérer l’argent auprès de ceux qui fraudent et abusent de notre système. Il
s’agit d’un impératif fiscal et moral, car on parle possiblement de
20 milliards d’euros au total. Le Haut Conseil du financement de la
protection sociale évalue, pour sa part, à 13 milliards le quantum de la
fraude sociale, soit près de la moitié du déficit de la sécurité sociale. C’est
donc considérable.
Concrètement, comment ce projet de loi permettra-t-il de lutter plus
efficacement contre la fraude ? Il s’agira de mieux prévenir, de mieux
détecter, de mieux contrôler, de mieux sanctionner et de mieux recouvrer.
Son examen commencera au Sénat dès le mois de novembre et se poursuivra dans
cette assemblée au mois de décembre. Vous pourrez naturellement amender et
compléter ce texte à votre guise, et je suis convaincu qu’il pourra être voté
par une large majorité de cette assemblée. En tout cas, il intéressera
les parlementaires qui veulent renforcer nos outils contre la fraude fiscale
comme ceux qui veulent renforcer nos outils contre la fraude sociale – les deux vont de pair.
> [Intervention à
l’Assemblée] Je pense que la politique d’apprentissage est un vrai
succès dans ce pays.
Nous sommes passés de 400 000 à plus de 1 million d’apprentis. Nous
avons ouvert une véritable nouvelle voie de formation : 10 % des
diplômés sont maintenant issus de l’apprentissage. Je tiens à remercier tous
les parlementaires qui ont permis à notre pays de s’engager dans ce succès.
Le contexte économique est difficile et, en tant que ministre du travail et des
solidarités, je me dois évidemment de m’assurer que l’argent des Français est
utilisé à bon escient. La politique d’apprentissage doit répondre à cet
engagement et nous devons veiller à ce que chaque euro fléché dans cette politique
permette d’améliorer l’insertion des jeunes dans le monde professionnel.
Je suis sensible, comme vous, à l’enjeu du financement de notre système de
protection sociale et d’équité des actifs. Tout travail mérite
cotisation : c’est là, en quelque sorte, le principe général. Dans ce
cadre, l’exonération des cotisations salariales en faveur des apprentis
représente un coût important de 1,6 milliard d’euros.
Les apprentis disposent des mêmes droits contributifs que les salariés sans y
contribuer à proportion de leur rémunération : il est donc à tout le moins
légitime que nous puissions débattre d’une cotisation à hauteur des droits
sociaux dont ils bénéficient – même si j’entends également vos arguments sur ce point.
Je tiens également à vous rappeler que les salariés à temps partiel, lorsqu’ils
sont étudiants, ne disposent pas de cette exonération : l’apprentissage
constitue ainsi une vraie exception méritant qu’on en débatte, de manière
constructive. Je serai d’ailleurs ravi de vous recevoir dans mon ministère afin
de chercher comment renforcer davantage encore l’apprentissage dans notre pays.
Serge Papin (ministre
des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et
du Pouvoir d’achat)
> [Discours sur l'action des pouvoirs publics et des associations face
aux défaillances d'entreprises] Qui mieux qu'un ministre du gouvernement
Lecornu II peut parler du rebond ? Je vous le demande
C'est mon premier discours ici à Bercy, et c'est pour parler du rebond et des
entreprises en difficulté. Ça peut paraître étonnant et pourtant je ne crois
pas. Le message est simple, nous devons raviver l'esprit d'entreprendre, coûte
que coûte. Il y aura des revers, des accidents de parcours, nous le savons.
Mais ce n'est pas une fin en soi.
Aussi, je suis très heureux d'être avec vous aujourd'hui pour lancer cette 4ème
édition des Assises du Rebond.
Je tiens d'abord à remercier très chaleureusement le Portail
du Rebond pour l'organisation de cet événement, en partenariat avec le ministère
de l'Économie.
Votre engagement constant pour accompagner celles et ceux
qui ont connu des difficultés est exemplaire.
Vous contribuez à faire vivre une idée essentielle : en France, on a le droit
d'échouer, mais surtout, on a le devoir et les moyens de rebondir.
Ces assises nous rappellent qu'aucun parcours entrepreneurial n'est linéaire,
et que derrière tous les méandres de l'entrepreneuriat se cachent souvent un
apprentissage et une expérience précieuse.
Ces assises permettent également de souligner le rôle central de l'accompagnement
associatif, ce maillon indispensable entre la détresse d'un entrepreneur et le
retour à la confiance.
C'est aussi l'occasion aujourd'hui de nourrir une réflexion essentielle sur le
droit au rebond – un droit qui ne doit pas rester symbolique, mais devenir une
réalité tangible pour tous les entrepreneurs de notre pays.
J'ai dirigé pendant plusieurs années une coopérative de commerçants. Tous les
jours, nous avons dû gérer des difficultés et des rebonds. Et dans ces
moments-là, c'est l'entraide et la solidarité qui font la différence, je vous
le dis.
Dans la période que nous traversons, marquée par une hausse du nombre de
défaillances d'entreprises, vous le savez, le gouvernement est pleinement
mobilisé.
Mais je le répète sans cesse, derrière ces chiffres de 66 000 défaillances en
2024, il y a des femmes et des hommes, des vies, des familles et des
territoires.
Et nous savons que chaque entreprise qui vacille, c'est une partie du tissu
économique local qui s'affaiblit.
C'est pourquoi nous avons la conviction qu'un accompagnement
humain, bienveillant et de qualité est aujourd'hui plus essentiel que jamais.
Un accompagnement qui écoute, qui oriente, qui aide à se reconstruire et à se
réinventer.
Le ministère de l'Économie s'engage concrètement dans cette
démarche : il soutient le Portail du Rebond, qui joue un rôle de coordination
majeur entre les associations d'aide aux entrepreneurs en difficulté ou en
post-difficulté.
Ce portail, accessible à tous, oriente chaque visiteur vers l'association la
plus pertinente selon sa situation : qu'il s'agisse d'un soutien psychologique,
juridique, administratif, ou encore d'un accompagnement à la relance de projet.
Mais le Portail du Rebond, c'est plus qu'un outil. C'est un état d'esprit, un
regard nouveau non pas sur l'échec mais sur l'esprit d'entreprendre.
C'est dans cet esprit que nous devons maintenir et renforcer l'implication et
la vigilance des pouvoirs publics envers les entrepreneurs et les entreprises.
Il nous incombe de garantir à ceux qui osent entreprendre un filet de sécurité,
une main tendue pour repartir.
Et cela passe par la valorisation des dispositifs existants, par leur meilleure
promotion auprès des entrepreneurs et des chefs d'entreprise.
Pour conclure, je tiens à saluer et remercier chaleureusement l'ensemble des
associations partenaires du Portail du Rebond, ainsi que toutes celles et ceux
qui, chaque jour, tendent la main à un entrepreneur en détresse.
Vous portez haut les valeurs de solidarité et d'espérance.
Annie Genevard (ministre
de l'Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire)
> [Intervention à l’Assemblée] Avec
le premier ministre, nous avons reçu Christophe Hansen, commissaire européen à
l’agriculture et au développement rural. Une grande partie de notre entretien a
porté sur la nouvelle PAC proposée par la Commission.
En France comme dans tous les États membres, nous avons besoin d’une PAC
robuste, dotée d’un budget suffisant, notamment pour affronter les défis qui se
présentent devant nous en matière de souveraineté alimentaire, de
renouvellement des générations, mais aussi pour garantir les revenus des
agriculteurs – car
la PAC, vous l’avez souligné, ce sont aussi des revenus, dont dépend la pérennité de l’agriculture française et européenne.
La proposition de la commission inquiète
parce qu’elle bouleverse l’architecture actuelle de la PAC, qui
ne serait plus un fonds unique indépendant
dédié, mais plusieurs fonds alloués, dont une partie serait sanctuarisée et l’autre
renationalisée – soit un abandon partiel du caractère commun de la politique agricole commune, qui a pourtant fait
la preuve de son utilité et de son efficacité.
La principale préoccupation porte sur le budget, qui atteindrait
50,9 milliards d’euros dans la partie de la PAC sanctuarisée, contre 65
milliards dans la version actuelle. Il devrait toutefois être possible de
puiser dans l’autre partie afin de compléter le montant et ainsi retrouver le
niveau actuel. Cela suppose cependant une grande vigilance et une grande
détermination. Hier, à Luxembourg, lors du conseil Agripêche, avec tous les
ministres de l’agriculture et de la pêche de l’Union, nous avons signifié au
commissaire européen que nous devions obtenir des garanties pour nos
agriculteurs.
Nous n’avons jamais eu autant besoin de la PAC pour relever les défis qui se
présentent devant nous. Je m’y emploierai, de concert avec le premier ministre,
avec une grande détermination.
> [Conseil européen
de l’Agriculture] La France abordera aujourd'hui trois sujets prioritaires et
sujets de préoccupation.
Tout d'abord, la situation des marchés. Trois filières nous préoccupent
particulièrement. D'abord la filière viticole, qui est confrontée à des
problèmes conjoncturels. C'est évidemment les droits de douane et les
difficultés liées à l'exportation. C'est aussi, pour la France, les incendies
violents qui ont secoué certaines régions viticoles. En matière de marché
céréalier, nous sommes également préoccupés par l'effet ciseaux, qui compromet
l'équilibre économique des exploitations pour la troisième année consécutive.
Le coût de production est très sensiblement supérieur au prix de vente.
Évidemment, cela fragilise ce secteur d'excellence. Et puis les filières
animales, qui, comme vous le savez, sont touchées par l'épidémie de dermatose
nodulaire contagieuse bovine, à l'égard de laquelle nous avons conduit une
politique très offensive d'éradication et qui porte ses fruits, comme le montrent
les résultats dans les abattoirs.
Le deuxième sujet de cette réunion est évidemment la PAC, avec deux sujets
principaux de préoccupation. Tout d'abord, le budget qui, de notre point de
vue, est très insuffisant et compromet le succès de cette politique qui fait la
fierté de l'Union européenne depuis sa création, avec une baisse pour la France
de 18% du budget agricole à euro courant et de 30 % à euro constant. L'autre
sujet de préoccupation, c'est la décommunautarisation de la politique agricole,
qui, très franchement, n'est pas une évolution de la PAC, mais une révolution
de la PAC. Parce que ce qui a fait la force de la politique agricole
européenne, c'est précisément son caractère commun pour affronter les enjeux
d'avenir, et ils sont nombreux.
Et la troisième priorité que nous évoquons, c'est évidemment le renouvellement
des générations. C'est, je crois, un enjeu qui se présente à de très nombreux
États membres, pour ne pas dire tous. C'est toute une génération qui va, dans
les prochaines années, partir à la retraite. Et des enjeux de sécurité
alimentaire, de souveraineté alimentaire, sont évidemment intimement liés à la
question du renouvellement des générations. C'est la raison pour laquelle nous
l'avons placée en haut de nos priorités, tout comme le commissaire Hansen
d'ailleurs.
> La
conditionnalité des aides de la PAC est une orientation très forte qui a été
donnée ces dernières années et sur laquelle nous n'envisageons pas de revenir.
Tout ce qui peut figurer dans la PAC, c'est-à-dire ce qui est sauvegardé, «
ring-fenced », me paraît souhaitable. Plus on mettra les politiques dans la
partie commune de la politique agricole, et en particulier les politiques
environnementales, qui peuvent être corrigées, qui peuvent être simplifiées,
mais aujourd'hui on ne reviendra pas en arrière. Je crois que cette
conditionnalité environnementale est nécessaire. Il faut qu'elle soit bien
comprise. C'est pour cela qu'il faut des politiques incitatives plutôt que
coercitives. Je pense que la dimension communautaire de la politique agricole a
toute son importance.
> [Intervention à
l’Assemblée] Il faut le répéter, la dermatose nodulaire contagieuse
bovine est redoutable, et il est essentiel de lutter contre cette maladie avec
détermination et sérieux. Vous avez évoqué l’absence d’animaux à la
foire : c’est exact. J’ai interdit les rassemblements festifs d’animaux
sur les foires et les salons car ce sont des lieux potentiels de contamination.
C’est une mesure de bon sens.
Vous avez ensuite parlé de l’abattage : il est traumatisant pour les
éleveurs, car le lien qui les unit à leur cheptel est profond, presque
familial. Vous le savez, et je le sais aussi, venant moi-même d’une région
d’élevage.
Qu’en est-il de la vaccination ? C’est un sujet très sensible, et je vous
remercie sincèrement de l’avoir soulevé. La doctrine actuelle consiste à
vacciner dans les zones où des foyers sont identifiés, afin d’empêcher la
propagation – c’est le rôle traditionnel de la vaccination préventive.
Pourrions-nous vacciner l’intégralité du cheptel bovin français ? En
avons-nous la capacité ? Vous avez raison : il nous faudrait
davantage de laboratoires français – nous en avons d’excellents – capables de produire des
doses en très grande quantité.
Pour l’instant, nous sommes au
combat, sur le front. La priorité
est de concentrer nos efforts sur les zones réglementées, là où les foyers infectieux sont actifs.
Ensuite, nous nous poserons la question – légitime – de
la vaccination de l’ensemble du
cheptel. Cela suppose deux conditions : disposer des ressources vaccinales
nécessaires ; être en mesure d’en assumer les conséquences. En effet,
paradoxalement, une zone totalement vaccinée perd son statut de zone indemne,
et donc sa capacité à exporter ; ce n’est pas sans conséquences
économiques.
Edouard Geffray (ministre
de l’Education nationale)
> [Intervention à l’Assemblée] Les
langues vivantes régionales font partie de notre patrimoine. Aucun d’entre nous
ne saurait se résoudre à leur éventuel affaiblissement, qui a été pointé du
doigt dans le rapport que vous avez mentionné. L’objectif est bien de former de
nouvelles générations de locuteurs complets dans ces langues vivantes
régionales.
Je soutiens non seulement le recrutement des professeurs – en particulier ceux qui
interviendront cette année –, mais aussi l’augmentation de l’offre linguistique à l’école, qui a déjà connu des progrès significatifs ces dernières années. Nous avons ouvert 17 %
de postes en plus au Capes de langue vivante régionale en l’espace
de dix ans.
Cela représente une hausse de 35 % s’agissant du breton. En France, le
nombre d’élèves qui étudient une langue vivante régionale a augmenté de
4,5 % en dix ans. Est-ce suffisant ? Probablement pas. C’est pourquoi
je m’engage devant vous à poursuivre nos efforts dans ce sens, notamment dans
le cadre de la réforme du recrutement des enseignants qui interviendra cette
année.
Nous recruterons désormais à partir de la licence. Aussi, il faudra évidemment
intégrer les langues vivantes régionales dans les LPE qui forment les futurs
enseignants, comme on l’a fait pour les parcours préparatoires au professorat
des écoles en Bretagne. Dès cette année, il faudra ouvrir des postes au
concours en licence pour que, dans deux ans, ces futurs enseignants puissent prendre
le relais de leurs aînés.
Naïma Moutchou (ministre
des Outre-mer)
> [Projet de loi de lutte contre
la vie chère dans les outre-mer / Intervention au Sénat}. La vie chère
dans les outre-mer n'est pas un phénomène conjoncturel, une donnée à laquelle
il faudrait se résoudre, mais un fléau structurel, qui ronge le pouvoir d'achat
des ultramarins depuis des décennies. Aucun territoire n'est épargné. L'écart
des prix avec l'Hexagone oscille autour de 15 % et dépasse souvent
40 % sur les produits alimentaires. Ces chiffres révèlent une fracture
d'égalité entre les citoyens d'un même pays, une injustice à laquelle je ne
m'habituerai pas. Vous pouvez compter sur la mobilisation du Gouvernement. Le
Premier ministre, qui a qualifié ce sujet « d'urgence des urgences »
lors de sa déclaration de politique générale, m'a chargée de mener ce combat
prioritaire.
Nos compatriotes attendent une chose : que les prix baissent. Ce
texte vise à avancer sur le chemin de l'égalité. La cherté de la vie est aussi
une question de cohésion nationale. De tels écarts de prix se traduisent en
écarts de destin et nourrissent un sentiment d'abandon : quand la
République n'y répond pas, elle s'affaiblit.
En cause, des facteurs économiques naturels - coût de
l'éloignement, taille réduite des marchés - mais aussi des héritages de
l'histoire : abus de position dominante, dépendance trop forte aux
importations.
Ce projet de loi n'est pas né dans un bureau ministériel ;
profondément transpartisan, il résulte d'une concertation approfondie avec les
parlementaires ultramarins. Beaucoup d'articles sont inspirés de propositions
de loi de différents bords, parfois opposés, notamment celle de la députée
Béatrice Bellay, celle de Victorin Lurel - dont l'engagement en faveur de
l'égalité réelle a durablement marqué ce ministère - ou encore celle de
Micheline Jacques. Nous avons également puisé dans les conclusions de la
mission d'information de la délégation sénatoriale aux outre-mer. Je salue le
travail efficace mené avec Audrey Bélim autour de sa proposition de loi sur l'encadrement
des loyers et l'habitat outre-mer. C'est la bonne manière de légiférer dans le
contexte politique actuel, où la recherche du compromis est une exigence
démocratique.
Ce texte se compose de quatre titres. Le titre Ier,
« Agir pour le pouvoir d'achat », comprenait à l'origine cinq
articles, mais l'article 1er, qui permettait aux
entreprises de commerce de détail de retirer le prix du transport du seuil de
revente à perte (SRP), a été supprimé en commission, par crainte de renforcer
les positions dominantes des gros distributeurs et de fragiliser le commerce de
proximité. Selon nous, ce risque était à relativiser. Cependant, je respecte
votre choix et ne présenterai pas d'amendement de rétablissement.
L'article 2 renforce le bouclier qualité prix (BQP) en lui fixant
pour objectif de réduire le différentiel de prix vis-à-vis de l'Hexagone et en
l'élargissant aux services - prestations de téléphonie ou entretien
automobile. Il s'assure également de la qualité des produits concernés. Il
introduit des mécanismes de responsabilité, dont un name and shame et des
sanctions pour les entreprises qui ne respecteraient pas leurs engagements.
C'est une véritable refondation de cet outil.
À l'article 3, la commission a musclé le pouvoir
d'alerte des observatoires des prix, des marges et des revenus (OPMR) et élargi
la demande d'analyse aux présidents d'exécutifs. Nous y souscrivons.
À l'article 4, vous avez prévu l'élargissement à d'autres territoires de
l'expérimentation d'un e-hub en Martinique et favorisé les petites entreprises
locales ainsi que celles qui respectent les critères sociaux et
environnementaux. Nous croyons en cette expérimentation.
La commission a supprimé l'article 5 - une habilitation à légiférer
par ordonnance. Le Gouvernement proposera d'inscrire en dur dans le texte un
dispositif visant à réduire les frais d'approche sur les produits de grande
consommation importés en s'appuyant sur un système de péréquation avec les
produits à plus forte valeur ajoutée. Cet article est déterminant pour achever
la mise en œuvre du protocole d'objectifs et de moyens de lutte contre la vie
chère martiniquais d'octobre 2024. Ce mécanisme de péréquation volontaire
pourra être mis en place par l'ensemble des acteurs de la chaîne de
commercialisation : détaillants, producteurs, grossistes ou importateurs,
entreprises de fret et transitaires. Il sera élargi à tous les outre-mer. Un
organisme percevra les contributions et opérera les restitutions destinées à
réduire les prix des produits de grande consommation. Ce mécanisme fera donc
appel à des contributions volontaires et privées, dont celle de la CMA-CGM.
L'État apportera son expertise, mais une participation financière serait
contraire au droit des aides d'État. Je veux, comme vous, un dispositif qui
fonctionne et vous inviterai donc à adopter cet amendement. Le protocole
martiniquais, fondé sur l'engagement et la responsabilité des acteurs, a d'ores
et déjà fait baisser les prix de 10 à 15 %.
Le titre II vise à renforcer la transparence, qui est la condition de la
confiance. Sans données fiables, sans contrôle effectif, pas de régulation
possible. Ces articles renforcent les obligations des grandes enseignes, sans
fragiliser les petits commerces. Il s'agit de lever l'opacité sur la formation
des prix, d'identifier les abus de position dominante et de restaurer la
confiance du consommateur. Vous avez ajouté trois nouveaux articles, que le
Gouvernement soutient. Je proposerai néanmoins une réécriture de
l'article 6 quater, qui présente en l'état des difficultés au
regard du secret des affaires et du secret fiscal.
Le titre III renforce la concurrence. Il dote l'Autorité de la concurrence
de deux membres supplémentaires, experts sur les économies ultramarines, et
d'un service d'instruction dédié.
Le titre IV, « Soutenir le tissu économique ultramarin », montre que
notre ambition dépasse la seule régulation. Il faut rompre avec la dépendance
aux importations, favoriser la production locale et l'autonomie alimentaire,
améliorer la compétitivité. L'article 13 protège les produits
substituables aux importations ; les articles 14 et 15 favorisent
l'accès des PME ultramarines à la commande publique. Ce travail de renaissance
est d'ores et déjà engagé : une circulaire adressée aux préfets le
10 juillet dernier leur demande de bâtir de véritables stratégies de
transformation économique autour des filières locales - agriculture,
pêche, énergie, numérique. C'est la condition pour bâtir une économie de
production diversifiée et renforcer l'intégration régionale.
Car il faut aussi mieux inscrire les outre-mer dans leur environnement
régional. D'où la décision prise lors du comité interministériel des outre-mer
(Ciom) du 10 juillet dernier de demander au secrétariat général des
affaires européennes (SGAE) une proposition d'adaptation des textes européens
aux réalités ultramarines, à soumettre à la Commission.
Ce projet de loi, déjà ambitieux, a été amélioré par le travail remarquable de
votre commission ; nul doute qu'il le sera encore en séance publique. Il
envoie un signal fort : celui d'un État qui agit contre une injustice
presque intériorisée. La vie chère est une épreuve de vérité pour la
République. Soyons à la hauteur !
Vincent Jeanbrun (ministre
de la Ville et du Logement)
> [Intervention à l’Assemblée] Avec
mon collègue Philippe Baptiste, nous partageons cette fierté française
d’accueillir les étudiants du monde entier mais nous assumons de vouloir les
accueillir dignement, en accompagnant les boursiers qui ont de faibles
ressources, mais pas nécessairement le riche étudiant texan, que nous sommes
également fiers d’accueillir sans qu’il ait nécessairement besoin, vous en
conviendrez, des APL.
C’est pourquoi, tout en continuant d’accompagner les plus démunis d’où qu’ils
viennent, nous avons décidé de recentrer nos aides sur le public européen et
boursier.
Philippe Baptiste réfléchit actuellement à une refonte du système des APL
et des bourses étudiantes, dont nous aurons l’occasion de débattre ensemble.
J’en termine en rappelant le principe de réciprocité : la plupart des pays
du monde se fondent sur des critères sociaux et économiques pour délivrer des
aides aux étudiants qu’ils accueillent. C’est toute notre logique : accueillir
largement les étudiants du monde entier, mais en tenant naturellement compte de
critères sociaux.
Laurent Panifous (ministre délégué auprès du Premier
ministre chargé des relations avec le Parlement)
> [Nouvelle-Calédonie / Intervention
à l’Assemblée] un nouveau cycle
de discussions va s’ouvrir. Si un consensus devait se dégager pour faire
évoluer le calendrier, alors que le calendrier évoluera.
Cette proposition de loi organique n’est pas seulement un texte technique,
c’est un acte de responsabilité. Il n’est pas un texte d’ajustement, mais
constitue une étape pour donner du temps, du sens et une direction claire au
dialogue engagé en Nouvelle-Calédonie.
Nous sortons d’une période de grande tension que chacun ici garde en mémoire,
autant que les circonstances qui l’ont fait advenir.
Les violences de mai 2024 ont profondément marqué et meurtri les Calédoniens.
Elles ont montré combien la paix restait fragile, combien un nouvel accord
global devenait nécessaire et combien nos actes résonnent à des milliers de
kilomètres de l’hémicycle.
Pour sortir de ce marasme, après des mois d’intenses et exigeantes négociations
entre l’État et les forces politiques calédoniennes, un accord global a été
signé : l’accord de Bougival du 12 juillet 2025. Cet accord
planifiait et justifiait le report des élections provinciales, pour donner le
temps de mettre en œuvre les évolutions constitutionnelles et organiques qu’il
prévoyait : la création d’un État de Nouvelle-Calédonie, d’une double
nationalité – française et calédonienne –, les mécanismes de transferts de compétences régaliennes ou encore le dégel partiel du corps électoral.
Je le dis sans détour : cette raison justifie encore le report, car
même si le FLNKS a choisi, a posteriori,
de retirer les signatures de ses représentants, nous ne pouvons pas faire comme
si l’accord n’était pas soutenu par toutes les autres formations politiques
locales : aussi bien les non-indépendantistes que les indépendantistes de
l’Union nationale pour l’indépendance (UNI) et du Parti de libération kanak
(Palika).
Une raison supplémentaire vient maintenant justifier ce report : le
retrait du FLNKS démontre que l’accord de Bougival mérite d’être éclairé,
précisé et, si l’ensemble de ses signataires s’accorde pour le faire, complété.
Dans un tel contexte, maintenir les élections provinciales serait une erreur.
Il faut du temps. Du temps pour se parler, du temps pour reconstruire la
confiance.
La proposition de loi organique ne vise pas à reporter les élections pour les
retarder, mais pour apaiser. Il ne s’agit pas de suspendre la démocratie, mais
de la rendre possible. Il ne s’agit pas non plus de renoncer au consensus, mais
au contraire de lui donner une chance supplémentaire d’émerger.
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a approuvé ce choix à une large majorité.
Le Conseil d’État a confirmé sa conformité à la Constitution. Nous avançons
donc sur des bases solides, celle du terrain et celle du droit.
Notre légitimité est à la fois démocratique et juridique. L’accord signé à
Bougival le 12 juillet dernier a rouvert la voie du dialogue. Il a permis
de réunir autour d’une même table des acteurs qui ne se parlaient plus depuis
des années : Les Loyalistes, Calédonie ensemble, L’Éveil océanien,
l’UNI-Palika et le FLNKS. Cette proposition de loi organique est née de la
volonté de se reparler. Elle donne aux territoires le temps d’enraciner cet
accord dans le droit et dans les faits, sans le figer et sans l’imposer. Sans
passage en force, mais sans renoncement.
L’accord de Bougival ne règle pas tout, mais il fixe un cap, celui d’un
équilibre entre aspiration à l’émancipation et attachement à la France. C’est
aussi celui d’une organisation institutionnelle adaptée à la singularité
calédonienne, respectueuse des identités, des histoires et des appartenances.
Le dialogue doit se poursuivre et rester ouvert à toutes les sensibilités, y
compris celles qui ne sont pas encore pleinement reconnues par l’accord de
Bougival. Le FLNKS en fait naturellement partie.
La ministre des Outre-mer l’a déjà dit, mais elle tient à le redire ici :
elle ne veut pas faire sans le FLNKS, mais elle demande au FLNKS de ne pas
faire sans les autres. C’est la même main qui est tendue, pour construire
ensemble, à partir de ce qui nous rassemble. Tel est l’état d’esprit du
gouvernement et de la ministre, qui se déplacera dès ce week-end en
Nouvelle-Calédonie.
Nous savons que cet état d’esprit est partagé par le Parlement. Le changement
du titre de la proposition de loi décidé par les membres de la commission mixte
paritaire en témoigne : il s’agit de mieux insister sur l’indispensable
recherche d’un accord consensuel, ce qui est bien l’intention du gouvernement.
Nous saluons l’apport déterminant du Parlement sur ce texte depuis plusieurs
semaines. De son dépôt au Sénat, par six présidents de groupe sur huit, au
compromis intervenu en CMP hier, des parlementaires, pourtant venus de
sensibilités différentes, ont démontré qu’ils pouvaient se rassembler pour
atteindre un même objectif : la paix civile en Nouvelle-Calédonie. Les
échanges ont montré une large convergence entre l’Assemblée nationale et le
Sénat sur la nécessité du report, sur la volonté d’accompagner la mise en œuvre
de l’accord de Bougival et sur la recherche d’un consensus politique local.
Croyez bien que le gouvernement a entendu les messages de la représentation
nationale. Nous avons déjà parlé de la nécessité de poursuivre le dialogue, de
ne rien imposer et de ne rien précipiter.
Il faut aussi dire un mot de la situation sur le terrain, car aucun accord
politique ne pourra tenir sans perspectives économiques et sociales crédibles.
Le premier ministre l’a dit : il n’y aura pas de paix durable sans
développement. C’est pourquoi la ministre des Outre-mer prépare, avec les élus
et les acteurs économiques, un plan d’investissement et de redressement, dont
elle a vous a présenté les contours la semaine dernière.
L’acte que nous allons accomplir aujourd’hui s’inscrit dans une longue
tradition.
L’accord de Bougival s’inscrit dans la continuité des accords de
Matignon-Oudinot et de Nouméa, qui avaient posé les bases d’un dialogue
historique. À chaque étape, la République a tenu parole et a donné au
territoire les moyens de choisir son avenir.
Le texte que nous examinons aujourd’hui poursuit cet engagement. Il prolonge
une méthode, celle de la fidélité aux engagements et du respect du dialogue.
Cette fidélité est essentielle. Elle seule permet de reconstruire la confiance,
de réconcilier les mémoires et de tracer un avenir partagé.
Pour finir, la ministre des Outre-mer tenait à s’adresser directement aux
Calédoniennes et aux Calédoniens, à celles et ceux des tribus, des quartiers,
des îles Loyauté, de la Brousse et de la Grande-Terre : à ceux qui
doutent, à ceux qui espèrent, à ceux qui veulent simplement vivre en paix.
Ce report n’est pas un recul, c’est une étape. Il ne retire rien à la
démocratie. Il ouvre un chemin politique. Le temps qui s’ouvre doit être mis à
profit pour dialoguer, reconstruire et bâtir ensemble un avenir apaisé.
L’État sera présent, mais il n’agira pas seul. Tout ce qui sera fait le sera
avec les institutions locales, avec les partenaires économiques, avec les
coutumiers, avec la société civile, avec les Calédoniens. L’État – gouvernement,
ministre, présidents des chambres,
parlementaires – tiendra parole,
une fois encore, sur la Nouvelle-Calédonie. Les élus de la majorité et de
l’opposition, à l’Assemblée comme au Sénat, ont montré qu’ils savaient s’unir
lorsque l’intérêt du pays et du territoire l’exigeaient.
Vous pouvez collectivement nous faire confiance. Le texte dont nous débattons
ne prétend pas tout résoudre. Il est loin d’être une fin en soi. Il ne ferme
aucune porte : au contraire, il en ouvre plusieurs. Il offre un cadre pour
construire une solution partagée. Il trace une méthode, celle de l’humilité, du
dialogue et du respect. En l’adoptant, vous ferez plus que reporter un scrutin.
Vous confirmerez un engagement collectif, celui de poursuivre ensemble la
construction d’un avenir fédérateur pour la Nouvelle-Calédonie, un avenir qui
doit être le temps de l’identité dans un véritable destin commun.
Maud Bregeon (porte-parole
du Gouvernement)
> Notre position est constante : le Gouvernement est opposé à une taxe
« Zucman » et à tout impôt qui s’attaquerait à l’appareil productif.
Travailler à un meilleur partage de l’effort fiscal : oui, mais sans affaiblir
ce qui crée de l’emploi, de la croissance et de l’innovation.
> Il y'a aujourd'hui une majorité absolue de députés à
l'Assemblée nationale qui privilégient le débat au désordre.
> Examen du budget: "Les Français peuvent être fiers
de leur représentation nationale.
> Budget: "Personne n'est en position de lancer des
ultimatums.
> Que des forces politiques constructives échangent entre
elles et avec le Gouvernement pour trouver des compromis, c’est normal et c’est
sain ! Le débat sera long, exigeant, mais il avance. Prétendre l’inverse et
spéculer sur l’échec, c’est la rhétorique de LFI et du RN.
Sébastien Martin (ministre délégué auprès du ministre
de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et
numérique chargé de l’Industrie)
> Je crois profondément en
l'industrie. Cette industrie qui transforme la matière, qui crée des emplois,
qui forme les jeunes et surtout, celle qui fait battre le cœur de nos
territoires.
Mon rôle, aujourd'hui, c'est de porter cette conviction à l'échelle du pays. Et
de faire travailler ensemble tous les niveaux.
L'Europe de la stratégie et de la protection.
La France de l'action et de la décision.
Et les territoires de l'engagement et de la mobilisation.
Ici, sur la plateforme chimique de Chalampé, nous sommes au cœur d'un secteur
essentiel. Une industrie indispensable à toute notre économie. Et malgré les
difficultés, elle fait face.
Elle fait face à une demande mondiale en baisse. Elle fait face à une
concurrence déloyale, avec des produits venus de Chine à des prix cassés et à
un coût de l'énergie encore trop élevé malgré les efforts engagés.
Je le sais.... Vous le vivez, chaque jour, sur vos lignes de production et dans
vos carnets de commande.
Mon discours ne sera pas celui de l'aveuglement face aux difficultés mais bien
celui d'un engagement résolu pour nous battre à chaque instant aux côtés de nos
industriels, de nos salariés et de nos élus.
C'est tout le sens du combat que nous menons à Bruxelles.
Car protéger nos capacités industrielles, ce n'est pas se refermer. C'est
simplement faire preuve de lucidité. C'est affirmer que nous voulons continuer
à produire, à innover et à investir ici, en Europe.
La France, vous le savez, plaide auprès de la Commission européenne pour une
Europe qui sorte de la naïveté. Une Europe qui protège ses industries. Qui
défend ses emplois. Qui assume une véritable préférence européenne, d'abord
pour les filières les plus exposées, comme la chimie, mais aussi pour
l'ensemble de son tissu industriel.
C'est dans cet esprit que, dès le mois de mars, mon prédécesseur Marc Ferracci
a pris l'initiative de rassembler sept États membres autour d'une même idée :
un plan d'urgence européen pour la chimie. Et nous avons été entendus : ce plan
est désormais sur la table. Il reprend plusieurs de nos propositions, dont un
soutien ciblé au coût de l'énergie, un mécanisme de modernisation des sites
industriels, et un renforcement de la défense commerciale européenne.
Le sens de notre mobilisation auprès de la Commission européenne est simple :
faire en sorte que chaque politique européenne consolide notre base
industrielle. Parce que si l'Europe renonce à produire, elle renonce à sa
puissance.
Cette ambition, elle
se concrétise ici, à Chalampé.
Le rachat par BASF des parts de Domo dans Alsachimie, en juillet dernier, est
une très bonne nouvelle. Ce n'est pas qu'une opération financière. C'est un
choix d'avenir. C'est la preuve de l'engagement de BASF pour sécuriser le site,
préserver son ancrage européen et garantir son avenir industriel.
Parce qu'ici, à Chalampé, se trouve le dernier producteur européen
d'adiponitrile.
Une molécule essentielle à nos pièces automobiles, à nos composants industriels,
à nos textiles techniques. En un mot : une part d'autonomie industrielle que
nous devons conserver.
Et les mesures que nous défendons à Bruxelles commencent à porter leurs fruits.
Plusieurs produits sont déjà soumis à des droits de douane, je pense notamment
à la vanilline, pour laquelle l'instauration de droits de douane de 130% à
permis la réouverture de l'unité de production de Saint-Fons.
Une enquête a été ouverte par la commission sur les pratiques de dumping
commerciales par la Chine sur l'acide adipique, fabriqué ici-même. Elle devrait
aboutir d'ici la fin du mois.
Nous soutenons pleinement l'instauration de droits de douane protecteurs face
aux pratiques de concurrence déloyale et sur des mesures ciblées.
Et nous irons plus loin s'il le faut, pour défendre toute la chaîne de valeur.
Parce que c'est comme ça que l'on protège concrètement nos usines, nos emplois,
nos compétences et nos territoires.
Savoir enfin nous défendre à l'échelle européenne en refusant d'accueillir les
surcapacités asiatiques ne veut pas dire pour autant refuser le changement.
Notre mission n'est pas de cultiver l'immobilisme mais bien de rendre notre
industrie plus innovante, plus sobre, et plus compétitive.
Et pour cela, le Gouvernement agit. Nous baissons les impôts de production.
Nous avons d'ailleurs inscrit, dans le projet de loi de finances, une réduction
de 1,3 milliard d'euros de la CVAE.
Nous soutenons l'innovation de rupture avec France 2030, pour que nos usines
restent à la pointe. Et, grâce à l'action d'EDF, nous donnons de la visibilité
aux industriels sur le prix de l'énergie.
À Chalampé, cette transformation est déjà en marche. Alsachimie, avec le projet
KARA, montre la voie en réduisant drastiquement ses émissions annuelles. Et
d'autres initiatives locales, dans l'hydrogène vert ou les réseaux de chaleur,
vont dans la même direction.
Je veux également saluer et souligner la qualité du projet d'extension du
réseau de chaleur de Mulhouse Alsace Agglomération, Cher Fabian Jordan. Il
permettra d'utiliser la chaleur de récupération de sites voisins, dont celui de
Butachimie.
Je sais, Monsieur le Président de l'ADEME, qu'après un premier soutien
absolument nécessaire pour sécuriser le projet dans sa première phase
technique, une seconde
Mais tout cela,
Mesdames et Messieurs, n'aurait aucun sens sans les territoires eux mêmes.
Je veux finir sur ce sujet, parce qu'il est au cœur de mon engagement d'élu
local et aujourd'hui de ministre.
L'industrie, ce n'est pas seulement de l'économie. C'est de la fierté, des
savoir-faire transmis, des familles qui vivent de leur métier. C'est la
dynamique d'un territoire, sa stabilité et son avenir.
Ici, à Chalampé, ce sont 1 300 emplois directs et près de 3 000 emplois
indirects. Derrière ces chiffres, il y a un écosystème vivant : des
entreprises, des commerces, des écoles, des familles, des compétences
enracinées.
Et Chalampé n'est pas un cas isolé. C'est un maillon fort dans un ensemble
territorial remarquable : le Sud Alsace. Un Territoire d'industrie, qui a fait
le choix d'investir dans la décarbonation, l'innovation et la formation. Avec
le programme Blue Industries Sud Alsace comme avec le Campus Industrie 4.0, on
voit ici que l'industrie du futur sera ancrée dans la vie quotidienne des
habitants.
Cette dynamique n'a rien d'un hasard, elle repose sur la mobilisation de tous :
les élus, que j'aurais l'occasion de rencontrer dans quelques minutes, les
entreprises, les acteurs de terrain.
C'est grâce à eux que le Sud Alsace avance vite et fort. 10 nouveaux sites
industriels ont ouvert ou se sont développés sur le territoire en 2024. Les
résultats sont là. C'est une réussite collective, et une fierté partagée.
J'irai même un pas plus loin.
À un moment où l'on parle de dignité au travail, l'industrie apporte des
réponses concrètes.
Elle valorise les compétences. Elle offre des parcours évolutifs et des
salaires attractifs. Elle donne du sens et de la stabilité. Elle permet à
chacun de vivre et de travailler là où il a choisi de vivre, de transmettre un
savoir-faire, une fierté, une continuité.
Voilà pourquoi ce combat pour les territoires est le fil rouge de mon action.
La réindustrialisation n'a de sens que si elle recrée de la valeur, de la
fierté et des perspectives locales.
L'industrie dans nos territoires, c'est la fabrique du quotidien et du futur.
C'est là que se joue notre cohésion nationale.
Notre responsabilité, aujourd'hui, c'est de relier les échelles : l'Europe qui
donne le cadre, la France qui organise, les territoires qui incarnent. C'est
dans cette articulation que se construit une industrie qui fait nation. Une
industrie qui fait la France de demain.
Sans doute la période que nous vivons est-elle plus difficile pour notre
industrie et je n'en ignore rien.
Mais je crois que c'est justement ici, en Alsace, dans cette terre à l'histoire
si particulière que nous devons lancer l'offensive et nous mobiliser.
Nous mobiliser pour une Europe qui protège,
Nous mobiliser pour une France qui accompagne ses industriels et leur fait
confiance,
Nous mobiliser pour faire de nos Territoires d'industrie les partenaires et les
faiseurs indispensables de notre réussite.
Voilà ma feuille de route et celle que je conduirai sous l'autorité du
Président de la République, du Premier Ministre et du Ministre de l'Economie et
des Finances.
Face aux péripéties de la vie politique, sachons penser en industriels. Voyons
loin, soyons ancrés dans nos territoires et ayons à cœur de porter les valeurs
du travail, de l'engagement et de la solidarité.
Vive notre Industrie,
Vive la République
Et Vive la France !
Nicolas Forissier (ministre délégué auprès du ministre
de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité)
> Je pense que tout le monde, à
gauche comme à droite, en tout cas dans le grand rassemblement, si je puis
dire, des partis qui souhaitent être au gouvernement et qui se disent de
Gouvernement, je pense qu'il faut qu'à un moment, les choses soient posées.
Elles sont dites, il y a des batailles parlementaires. Ça n'a jamais été comme
ça dans la Cinquième République. C'est le Parlement qui fait le budget. Le
Gouvernement a déposé une proposition. Cette proposition, le Premier ministre
l'a dit depuis le début, elle va évoluer, il l'a dit très clairement. Ce ne
sera pas le budget Lecornu au final ; c'est vous qui devez prendre vos
responsabilités. (…)
Tout le monde est dans un dialogue. Le gouvernement a pris ses responsabilités
en proposant une version de base. Cette version de base va évoluer parce qu'il
y a un débat parlementaire qui, pour la première fois, n'est pas sous le coup
d'un éventuel 49.3. Mais ça veut dire aussi qu'à un moment, tout le monde doit
prendre sa responsabilité, caler les choses, les poser, donner un budget.
Personne ne sera content de ce budget mais l'important, c'est de stabiliser la
situation.
> Je continue à
penser qu'on ne pourra pas, dans ce pays, faire différemment de tous les autres
pays de l'Union européenne. Quand vous prenez le tableau des âges de départ à
la retraite et des durées de travail, de cotisation, nous sommes ceux qui
travaillons le moins et le moins longtemps. Je schématise un peu, il y a des
nuances, il y a les régimes de retraite qui ne sont pas les mêmes, etc. La
comparaison n'est pas toujours simple, mais c'est quand même, grosso modo, ce
qui se passe. Donc ça veut dire qu'il faut dire la vérité à nos concitoyens et
concitoyennes. En même temps, ça ne doit pas nous empêcher d'avoir un débat qui
porte sur la justice de ce système, les évolutions nécessaires. On a d'ailleurs
parlé de la pénibilité, où on doit encore avancer, de la carrière dite hachée
des femmes. Je n'aime pas cette expression, mais c'est une réalité. Il y a un
certain nombre de choses qui doivent évoluer. Et ça, ça ne peut se faire que
dans un débat apaisé, où on pose les choses. Peut-être que communément, ensemble,
le pays décidera que ce n'est plus tellement le problème de l'âge légal de
départ qui est important, mais plus la durée de cotisation. Il faudra trouver
un système juste. Et pour ça, il faut poser les choses, il faut calmer, il faut
stabiliser.
► Assemblée
nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> En politique comme dans la vie, quand on blesse il faut le
reconnaître. Quand un malentendu s’installe, il faut prendre le temps de
l’éclaircir.
Non, je ne veux pas taxer davantage les héritages du travail.
Oui, je veux plus de justice face aux super-héritages qui creusent les
inégalités. Le 25 novembre, je vous propose d’en débattre à l’Assemblée
nationale lors d’une Assemblée des Idées.
> L’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi
organique visant à reporter le renouvellement du Congrès et des assemblées de
province de la Nouvelle-Calédonie. Je me réjouis de cette décision, qui donne
une chance au dialogue, à l’apaisement et fait le pari de la confiance.
> Depuis que je préside l’Assemblée, je demande au
gouvernement un calendrier prévisionnel des travaux nous donnant de la
visibilité sur plusieurs mois. Il vient de nous être fourni ce matin en
conférence des Présidents et c'est heureux. Prévisibilité, anticipation,
association des parlementaires sont les clés d’un débat riche et constructif au
service des Français.
► Partis
politiques
● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes
et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
> Marine Le Pen revient à peine une
heure sur les bancs de l'Assemblée pour le budget que le RN décide de voter une
taxe de 20 milliards d'euros, écrite par ATTAC, pour massacrer les entreprises
françaises avec la France Insoumise ! Le vernis a craqué !
Pierre Cazeneuve (député)
> Vous avez voté un amendement porté par l'association Attac, pour
imposer les multinationales françaises à plusieurs milliards d'euros . Mme Le
Pen, vous n'étiez pas là pendant 2 jours. (...) Et voilà que vous revenez à une
alliance avec LFI !
> Je salue l'adoption de la baisse des impôts de
production à travers la CVAE qui va bénéficier à 300.000 entreprises, notamment
dans l'industrie. C'est une mesure de soutien forte aux PME et aux ETI partout
sur notre territoire et un pas important vers plus de compétitivité.
Prisca Thevenot (députée)
> Aucune leçon à recevoir de la gauche qui vote main dans la main avec
le RN 20 milliards d’euros de taxes. Mélenchon, Le Pen : même folie fiscale.
Ils veulent sanctionner ceux qui entreprennent et créent des emplois ? Pas nous
!
Marie Lebec (députée)
> Débattre du budget, ce n’est pas multiplier les impôts. Face à une
extrême gauche et une extrême droite qui tombent dans la facilité de la
surenchère fiscale, nous devons garder le cap de la responsabilité. Ne
fragilisons pas notre compétitivité, nos entreprises, nos emplois !
Daniel Labaronne
(député)
> Le RN : « des grands amateurs
» - Philippe Aghion, Prix Nobel d’économie. Leur contre-budget ? Économies
inventées, anticonstitutionnel, chiffres fantaisistes
La crédibilité économique n’est pas un détail. C’est ce qui distingue les
démagogues des responsables.
Brigitte Klinkert
(députée)
> [Intervention à l’Assemblée] Le 25 septembre, Cécile Kohler a eu
41 ans. Elle aurait pu, elle aurait dû, fêter son anniversaire, entourée
de ses proches et de sa famille. Mais elle était et elle est toujours, comme
depuis plus de trois ans, avec son compagnon Jacques Paris, détenue par le
régime iranien.
Depuis mai 2022, ces deux Français sont retenus arbitrairement, sans
preuve ni procès équitable – de véritables otages d’État.
Ils font l’objet de traitements
inhumains et dégradants. Une véritable torture. Ils sont à bout, comme leurs
familles.
Le 14 octobre, la prétendue justice iranienne, aux ordres d’un régime
criminel, les a condamnés à vingt et dix-sept ans de prison pour, je cite,
« espionnage au profit de la France et du régime sioniste » – des
accusations absurdes et sans aucun fondement. C’est un nouveau choc pour eux, pour leurs familles, pour leurs proches et
pour tous les Français attachés à la liberté et à la dignité humaine.
Je veux saluer la mobilisation citoyenne en Alsace et dans tout le pays. Je
veux également saluer la mobilisation des élus et des parlementaires, ainsi que
le geste fort de la présidente de l’Assemblée nationale qui a affiché leurs
portraits, en signe de soutien, devant le palais Bourbon. Je tiens aussi
à saluer les initiatives de collègues comme Éric Bothorel, Louise Morel,
Olivier Becht et bien d’autres. Nous resterons unis et mobilisés, aux côtés de
la diplomatie française, jusqu’à leur libération et jusqu’à leur retour à la
maison.
Paul Midy (député)
> Nous pouvons devenir la
première économie du monde et l’économie la plus verte au monde En 2017, la
France émettait 450 millions de tonnes de CO2. En 2024, elle en émettait 380
millions, soit une baisse de 20%. En 2017, notre PIB était de 2 272 milliards
d’euros. En 2024, il était de 2 917 milliards d’euros.
Donc, oui un chemin existe pour faire baisser les émissions de CO2, tout en
générant de la croissance ! Avec Renaissance, on croit à une écologie du
progrès, pas à une écologie de la décroissance : nous arriverons à faire le
zéro carbone en 2050 et à avoir une France et un continent européen plus
prospères.
Charles Rodwell
(député)
> Nous voulons mettre fin à
l’accord France-Algérie de 1968, à une condition: prévoyons un cadre juridique
alternatif strict.
L’accord de 1968 est obsolète et dévoyé. Abrogeons-le.
Un citoyen algérien doit être considéré comme un citoyen étranger de droit
commun. Ni plus, ni moins de droits. Modifions le CESEDA et le code de la
sécurité sociale en ce sens.
Un citoyen binational franco-algérien doit enfin être considéré comme un
citoyen français comme un autre. Cessons de les instrumentaliser par ces
accords obsolètes.
C’est la conclusion centrale du rapport que j’ai publié le 15 octobre dernier,
sur laquelle j’alerte tous mes collègues.
> Demain, le RN
prend le risque de provoquer un déferlement migratoire sur la France.
Dans sa résolution pour mettre fin à l’accord France-Algérie de 1968, un gros
problème : le RN ne prévoit aucun cadre alternatif. Résultat : il nous fait
prendre le risque de revenir à la situation d’avant 1968, à savoir… la libre-circulation
entre la France et l’Algérie. Or la libre circulation, c’est le déferlement
migratoire sur la France.
Laure Miller
(députée)
> Lors de la présentation de mon
rapport budgétaire sur l'immigration en Commission des Lois, j'ai pu constater
(de nouveau...) l'étonnante méconnaissance des élus RN de ce sujet. A moins que
ça ne soit que de la mauvaise foi ?
Denis Masséglia
(député)
> De l'art d'être cohérent :
quand la gauche dit craindre pour notre souveraineté numérique...tout en
évoquant H24 de taxer l'outil productif.
Véronique Riotton
(députée)
> Le RN qui parle de ruralité en
plateau TV, puis arrive en commission développement durable pour voter des
amendements qui affaiblissent les territoires ruraux.
● MoDem
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Face au mur des dépenses, la réponse ne peut pas être un mur de
fiscalité.
> À force de rajouter des oukases, le PS oublie que tout
est déjà sur la table. Lassitude de constater qu'ils essaient de rendre toutes
formes de compromis impossibles.
Boris Vallaud : trop d'ultimatums, pas assez d'équilibres respectant nos
différences.
Compromis déjà faits : pas de 49.3, suspension de la réforme des retraites,
contribution des très hauts revenus, imposition des grandes entreprises à +1Md€
de chiffre d'affaires...
Les députés Démocrates sont prêts à continuer ce travail pour renforcer le pouvoir
d'achat des Français et limiter les optimisations fiscales. Nous sommes un
groupe parlementaire prêt à avancer sur la justice fiscale, avec des résultats
concrets. Mais pour cela il faut un budget.
> Quand on veut être sérieux, il faut trouver une
équation et une stabilisation budgétaire.
> La plus grande inquiétude aujourd’hui, c’est
l’instabilité. Les entreprises ne peuvent pas investir, elles n’ont aucune
perspective.
> Faire réémerger des lignes rouges en faisant semblant
de chercher un compromis, à la fin on n'y arrive pas.
> Les élus du Parti socialiste avaient demandé la
suspension des retraites, ça y est. Ils avaient demandé pas de 49.3, ça y est.
Ils avaient demandé la contribution des plus hauts revenus, ça y est. Essayons
de trouver un équilibre et arrêtons tous les matins de rajouter des choses.
> On ne pourra pas s'abstraire de la question de réduire
les dépenses dans ce pays. Ça ne peut pas être à chaque fois qu'on est face au
mur de la dépense, dire on met le mur de la fiscalité.
> Quand on est à la recherche du compromis, il faut
prendre ce qu'on a acquis, le dire, le montrer, et chacun doit faire sa part du
chemin.
> On n'est pas encore rodés à l’exercice du dialogue, du
compromis, de la façon de porter son identité sans se dévoyer et d'accepter
celle des autres. Cela nécessite d’être mûr collectivement, mûr
démocratiquement pour essayer de dialoguer.
► Autres
● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au
Plan)
> Oui, face au décrochage démographique, nous devrons travailler plus
longtemps ! On ne pourra pas refuser à la fois le débat sur l’âge de la
retraite et celui sur l’immigration de travail. Tous les pays européens ouvrent
ces débats.
● Propos collectifs
> [Tribune: Pour l’alternance avec Pierre-Yves Bournazel – par 41
membres du comité politique du parti Renaissance]
Nous, élus et cadres de Renaissance à Paris apportons notre
soutien à Pierre-Yves Bournazel pour les élections municipales de mars
prochain.
Ce choix, c’est d’abord celui de la cohérence.
Nous connaissons bien Pierre-Yves Bournazel. Nous avons toujours combattu à ses
côtés pour Paris, défendu des idées et des projets communs en toutes
circonstances.
Nous partageons ensemble une même vision de Paris. Alors que 3000 militants de
Renaissance ont construit un projet pour Paris, nous voulons faire passer les
idées avant tout. Les propositions de Pierre-Yves Bournazel sont à la fois
concrètes et particulièrement proches des nôtres en affirmant une ambition
écologique claire, en voulant remettre la sécurité partout dans la ville, en
assurant la propreté de chaque rue, en veillant au rayonnement de Paris, à la
tranquillité des Parisiens. En un mot : en remettant Paris en ordre de
marche.
Notre choix, c’est aussi le choix de l’apaisement.
Depuis maintenant plus de douze ans, la vie politique à Paris est émaillée de
tensions et de fracas. Les insultes fusent plus souvent que les projets. Chaque
conseil de Paris se change en foire d’empoigne, et la vie des Parisiennes et
des Parisiens en est affectée : car ce vacarme politique fait écho au
vacarme dans leurs vies quotidiennes. Travaux incessants, bruit constant,
projets menés sans concertation… La brutalité a envahi le quotidien des
Parisiens, qui ne demandent qu’une chose : que cela cesse.
Cette brutalité ne peut mener qu’à la défaite : Paris a besoin
d’apaisement. Pierre-Yves Bournazel l’incarne parfaitement. C’est un homme de
dialogue, qui par notre soutien, montre qu’il est capable de rassembler des
Parisiennes et des Parisiens de tous parcours et de tous les arrondissements.
Notre choix, c’est celui de l’unité, de la dynamique et du rassemblement.
Pierre-Yves Bournazel est un candidat capable de rassembler au-delà de son
étiquette et de son seul parti. Sa campagne porte une dynamique positive et
nous sommes fiers de pouvoir la rejoindre et l’amplifier.
Notre choix, enfin, c’est celui du respect.
Le rassemblement ne se décrète pas, il se construit par l’écoute, les
propositions sincères et le respect de tous. C’est d’ailleurs pour cela que
nous prenons l’engagement de mener une campagne respectueuse, sans anathème ni
attaque personnelle.
Pierre-Yves Bournazel nous a proposé le chemin d’une campagne positive, autour
de valeurs et d’un projet. Une campagne pour rassembler les Parisiens, jamais
pour les opposer les uns aux autres. Nous nous reconnaissons pleinement dans
cette démarche, à l’image de ce que nous voulons pour les 6 prochaines années à
Paris.
Alors qu’aucun favori ne se dégage et que le jeu semble plus ouvert que jamais
à la mairie de Paris, Pierre-Yves Bournazel est capable de rassembler,
d’apaiser et de l’emporter pour porter l’alternance dont Paris a besoin.
[Prinipaux signataires: David Amiel, Clément Beaune, Astrid
Panosyan-Bouvet, Olivia Grégoire, Emmanuelle Hoffman]