2005-2025: 20 ANS D'INFORMATION SUR LE CENTRE ET LE CENTRISME

mercredi 29 octobre 2025

La Quotidienne centriste du 29 octobre 2025. Le Hamas ne veut pas la paix, Netanyahu, non plus


Quel que soit le responsable de la nouvelle entorse au cessez-le-feu dans le conflit de Gaza, une chose est sûre: ni le Hamas, ni Netanyahu et son gouvernement ne veulent la paix.

Et pour le même motif: selon eux, il n’y a pas de place pour deux peuples  sur la terre de Palestine.

Les deux belligérants de cette guerre déclenchée sciemment par le Hamas sont des extrémistes qui ont toujours milité contre la solution à deux Etats par idéologie.

Mais aussi parce que l’organisation terroriste et l’extrémiste populiste ont le même objectif conjoncturel, garder le pouvoir dans une situation où le Hamas est affaibli et où Netanyahu est toujours sous le coup de poursuites pour corruption qui, sans son immunité de premier ministre, le conduirait certainement à la case prison.

Dès lors, la fameuse paix de Trump n’est pas la recherche des deux adversaires qui continuent à rêver de l’élimination qui du peuple palestinien, qui du peuple israélien.

Peut-être que Netanyahu aura la peau du Hamas grâce à son ami de la Maison blanche mais, à moins de provoquer un génocide ou un déplacement de masse dont on espère que la communauté internationale ne le laissera pas faire, il n’aura pas celle du peuple palestinien.

Car, in fine, c’est bien par un accord entre ces deux peuples que la vraie paix existera et non sur le dos de l’un ou l’autre.

Et la voie semble encore longue et l’objectif lointain.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Propos centristes. France – Budget 2026 / Sécurité sociale / Immigration / Refuser le choix entre le RN et LFI / Outre-mer: coût de la vie / «Maritimiser» les esprits


Voici une sélection, ce 29 octobre 2025, des propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de la nomination du gouvernement puis de la démission du premier ministre.

► Sébastien Lecornu (Premier ministre)
[Nota: Nous faisons figurer Sébastien Lecornu dans cette liste alors qu’il n’est pas centriste mais appartient à l’aile droite de Renaissance, parti centriste/central et qu’il s’est toujours défini comme un homme de droite; c’est à ce titre que ses propos sont retranscrits ici et du fait qu’il a composé un gouvernement d’axe central.]0

► Gouvernement
Ministres centristes/centraux
Laurent Nunez (ministre de l’Intérieur)
> [Intervention à l’Assemblée] Il y a vingt ans, Zyed et Bouna sont décédés. C’est un drame que nous n’oublions pas. La justice a été saisie, la justice est passée, la justice a été rendue.
Cependant, il y a quelque chose que je n’oublierai pas et que beaucoup de nos concitoyens n’oublieront pas : les propos tenus publiquement par certains députés LFI, hier, sur X, qui laissent à penser que l’institution policière tuerait, qu’elle serait une institution colonialiste qui tue les « racisés », bref que les violences policières seraient systémiques. Croyez-moi, nombre de nos concitoyens n’oublieront pas tout cela.
Je veux pour ma part soutenir les policiers pour leur travail quotidien, partout sur le territoire national, pour défendre nos concitoyens. Ils le font dans un cadre strict, réglementé, proportionné. Les inspections générales et la justice sont saisies ! Ce fut le cas dans chacune des affaires que vous évoquez : la justice a été saisie et a jugé de la proportionnalité de l’action de la police.
Sans action répressive, sans action policière, il n’y a ni liberté ni ordre public. Chacun doit l’apprendre sur le territoire national. En tant que chef des policiers, je me fais leur porte-parole. Ils font un travail remarquable au péril de leur vie. Ils représentent 4,5 % des fonctionnaires d’État mais 55 % des sanctions disciplinaires qui concernent ces derniers. Je suis fier d’être le chef de cette police-là, une police républicaine qui, partout sur le territoire de la République, assure la protection de nos concitoyens.

> [Intervention à l’Assemblée] 150 000 étrangers en situation irrégulière ont été interpellés en 2024, soit une hausse de 25 %. Nous sommes le pays qui reconduit, de manière forcée dans les pays tiers, le plus massivement d’Europe, bien davantage que l’Allemagne. Nous menons une politique ferme, nous démantelons des filières d’immigration, dans le cadre de la loi immigration de 2024 qu’a fait adopter Gérald Darmanin nous retirons des titres aux étrangers qui commettent des troubles à l’ordre public et des délits. Nous ne sommes pas mous, nous sommes très fermes !
Comme ministre de l’Intérieur, j’ai la même politique : celle de la fermeté et de l’efficacité. Vous ne pouvez pas dire que le président de la République n’a pas beaucoup fait pour le régalien depuis 2017. Pensez à tout ce qui a été accompli en matière de lutte contre le narcotrafic et de lutte contre le terrorisme. Peu de choses avaient été faites avant 2017 et je suis fier d’être un ministre du président de la République !

> [Intervention à l’Assemblée] Ce sont des faits, ignobles. Ce simulacre de réunion du Ku Klux Klan, organisé au sein d’un club de parachutisme de l’Aube, sur l’aérodrome de Brienne-le-Château, est profondément choquant.
Nous avons eu connaissance de ces faits grâce au président de la Fédération française de parachutisme, qui a réagi très rapidement. Il a effectué un signalement au titre de l’article 40 du code de procédure pénale et saisi la justice. Je tiens à saluer sa réactivité et son engagement au sein de sa fédération pour, je le cite, faire le ménage.
Huit personnes sont impliquées et le parquet de l’Aube est saisi. Vous avez raison, parmi ces individus, deux sont militaires de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. Une enquête disciplinaire est ouverte, et nous serons absolument intraitables.
Mon indignation est aussi celle de l’ensemble du gouvernement. Nous ne transigerons pas.
Je tiens à rassurer : au sein de la police, de la gendarmerie et des armées, tout est fait pour détecter ce type de comportement –⁠ des services sont dédiés à cette mission. Il est évident que lorsque deux militaires se livrent à de tels actes il y a un avant mais il ny aura pas daprès puisque des sanctions très fermes seront prises.
Quant à la politique du gouvernement contre le racisme, doù quil vienne, nous sommes également intraitables et ne laisserons rien passer.
Vous pouvez compter sur la détermination du ministre de lIintérieur –⁠ cest ma responsabilité –, sur celle du garde des Sceaux, puisque la justice est saisie, et celle de lensemble du gouvernement.

 

Catherine Vautrin (ministre des Armées et des Anciens combattants)
> J’ai signé la mise en service opérationnel du missile M51.3, troisième version du missile stratégique M51. Fruit d’un travail mené par la Direction générale de l’armement (DGA) avec l’État-major des armées, la Marine nationale, le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et Ariane Group, le M51.3 illustre l’excellence de la haute technologie développée par les acteurs étatiques et industriels français dans le domaine du nucléaire de défense. Cet aboutissement incarne une ambition majeure de la Loi de programmation militaire 2024-2030 : accélérer la modernisation de nos capacités et pérenniser la crédibilité de notre dissuasion, pilier souverain de notre sécurité.

 

Roland Lescure (ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique)
> [Intervention à l’Assemblée] La Poste, comme tous les services publics et toutes les administrations publiques, va participer à l’effort collectif de réduction de nos déficits publics ; il y va de l’intérêt national, et nous en avons tous besoin.
Un peu plus de 100 millions d’économies sont demandées à La Poste, que le gouvernement a ventilé sur ses quatre missions essentielles de service public mais que vous serez libres de redistribuer avec vos collègues parlementaires ; à vous de les convaincre, tant que chaque « plus » est équilibré par un « moins ».
Il me semble, cela étant, que vous avez brossé de l’entreprise un portrait caricatural, à la limite du misérabilisme, qui ne correspond pas à la réalité de ce que vivent les postiers. Pour ma part, je voudrais d’abord féliciter chaleureusement Philippe Wahl, qui a dirigé, pendant douze ans et de manière exceptionnelle, cette entreprise qu’il a transformée en profondeur. La France est aujourd’hui l’un des rares pays dont les services postaux sont assurés par une entreprise publique. C’est grâce aux postiers, mais grâce aussi à une direction exemplaire, qui a su faire évoluer l’entreprise.
Je félicite aussi Mme Marie-Ange Debon, qui a remplacé Philippe Wahl depuis une semaine ; vous l’avez auditionnée et avez validé sa candidature, avant sa nomination par le président de la République. L’une de ses premières missions sera de continuer à adapter La Poste aux enjeux essentiels d’aujourd’hui et de demain.

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> L’action climatique n’est pas un motif de division, mais un levier de paix et de stabilité. En 2015, nous avons prouvé que la diplomatie pouvait porter l’espoir. En 2025, nous devons prouver qu’elle tient ses promesses.

> [Intervention à l’Assemblée] Le 20 mars dernier, nous avons obtenu la libération d’Olivier Grondeau, après 887 jours passés en détention en Iran. Le 8 octobre dernier, c’est avec soulagement que nous avons obtenu la libération de Lennart Monterlos, détenu quant à lui depuis quatre mois en Iran.
Ce sont les résultats du travail des agents du ministère de l’Europe et des affaires étrangères dont je veux saluer ici, une nouvelle fois, le professionnalisme et le dévouement.
Nous sommes et restons cependant très préoccupés par le sort de Cécile Kohler et Jacques Paris, retenus otages en Iran depuis maintenant plus de trois ans –⁠ préoccupés par leur état de santé physique et moral. Nous exigeons leur libération immédiate et inconditionnelle : je lai redit à mon homologue iranien, par téléphone, ce week-end, et cest également ce que le président de la République a dit au président iranien quand il la rencontré à New York le mois dernier.
Dans cette attente, nous nous tenons à leurs côtés et aux côtés de leurs familles. Jai rencontré la famille de Cécile le 30 septembre dernier, quelques jours après son anniversaire, ainsi que la famille de Jacques –⁠ familles avec lesquelles nous restons en contact par lintermédiaire du centre de crise et de soutien du Quai dOrsay.
Le 14 octobre, jour de cette condamnation ne reposant  vous lavez dit – sur aucun fondement, ce sont nos représentants à Téhéran qui ont pu leur rendre visite. Nous restons en lien avec eux et exigeons leur libération immédiate. Dores et déjà, nous nous préparons à ce quun accueil leur soit réservé, le jour de leur libération, après le calvaire qu’ils ont vécu. Ce calvaire, en effet, ne s’arrêtera pas au moment de leur libération : il nous faudra pouvoir les accompagner à leur retour.
Vous voyez comment le gouvernement, sous l’autorité du premier ministre, est mobilisé pour assurer la sécurité de nos compatriotes à l’étranger et comment il se bat pour obtenir la libération de Cécile Kohler et Jacques Paris.

 

Stéphanie Rist (ministre de la Santé, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Intervention à l’Assemblée] La sécurité sociale fête aujourd’hui ses 80 ans. Notre défi, je le dis avec gravité, est de préserver la protection sociale de nos concitoyens.
Le déficit de la sécurité sociale s’élève à 23 milliards et nous voulons le ramener à 17 milliards dans le budget 2026.
En dépit de ce contexte, on ne peut pas parler d’austérité : le budget de la santé continue de progresser, avec 5 milliards de dépenses supplémentaires.
Il reste que c’est un budget sous contrainte, qui nécessite un effort collectif des assurés, comme vous l’avez dit, avec les forfaits de responsabilité, ces franchises payées sur les boîtes de médicaments et les actes de soin.
Un tiers des assurés –⁠ 18 millions de personnes – ne payent pas ces franchises ? Il sagit des plus fragiles : les femmes enceintes, les mineurs, les destinataires de la contribution solidarité autonomie. Savez-vous que ces franchises sont plafonnées et que leur moyenne supplémentaire annuelle sera de seulement 42 euros ?
Cet effort collectif implique également les industriels du secteur pharmaceutique, qui devront s’acquitter d’une contribution supplémentaire de 1,6 milliard. Les organismes complémentaires, eux aussi, seront mis à contribution.
Ces efforts nous permettront de maintenir des budgets pour les hôpitaux, d’abonder le budget de la santé mentale de 65 millions ou encore de revaloriser nos soignants à hauteur de 800 000 euros.
Le budget de la sécurité sociale exige l’engagement de chacun d’entre nous : l’heure est à la gravité. Je vous invite, je nous invite, à faire preuve de responsabilité à ce sujet.

> [Pollution de l'eau en Guyane] Aucune eau présentant un risque pour la santé n'est mise à la consommation. L'eau du robinet est l'un des produits de consommation les plus contrôlés.

> [Arrêt du remboursement des orthophonistes libéraux pour les enfants déjà suivis en centre médico-psychologique] Nous avons demandé à l'assurance maladie de lever cette mesure prise, pour permettre aux enfants d'accéder aux soins

 

Amélie de Montchalin (ministre de l’Action et des Comptes publics)
> [Budget] Non, le scénario n'est pas d'aller aux ordonnances. Le débat a lieu, nous le poursuivons, nous respectons les parlementaires.

> Tous les ministères se serrent la ceinture, tous les ministères font des efforts et réduisent leurs dépenses.

> [Intervention à l’Assemblée] Depuis le début de l’examen du projet de loi de finances, vous le savez, nous sommes au service des parlementaires afin de trouver les compromis utiles qui nous permettront de disposer d’un budget dans les temps.
Je salue d’ores et déjà le travail de plusieurs d’entre vous au sein de différents groupes sur ce sujet effectivement majeur du logement, qui est l’une des premières préoccupations des Français. Le précédent budget avait déjà fait l’objet d’un accord transpartisan en la matière, notamment pour étendre le prêt à taux zéro. Cette mesure a porté ses fruits : nous observons les débuts d’un rebond des mises en chantier et des permis de construire.
Dans le PLF pour 2026, le gouvernement n’a déposé qu’un seul amendement avant le début des débats, lequel vise précisément, d’une part, à soutenir l’immobilier locatif privé, suivant les recommandations du rapport du député Mickaël Cosson et du sénateur Marc-Philippe Daubresse, à accompagner la rénovation de logements, en prolongeant un dispositif imaginé à l’époque par Véronique Louwagie.
Nous pouvons et devons cependant aller plus loin, vous avez raison, notamment pour ce qui concerne le logement social. Le gouvernement, le ministre de la ville et du logement Vincent Jeanbrun et moi-même, sous l’autorité du premier ministre, nous engageons à accompagner le compromis parlementaire sur la RLS, les aides à la pierre. Ainsi, nous ne nous heurterons pas au verrou de Bercy mais trouverons la clé budgétaire permettant de financer des mécanismes efficaces, viables, susceptibles de répondre à ceux de nos concitoyens qui veulent du logement de qualité, près de leur lieu de travail, adapté à leur famille et au service de la transition écologique. Nous pouvons y arriver sur ce sujet comme nous y arrivons sur beaucoup d’autres.

> [Intervention à l’Assemblée] Il y a quelques mois, on a prétendu que la majorité qui a soutenu l’action du président de la République et de ses différents gouvernements depuis 2017 avait « trop baissé les impôts ». Je ne sais donc pas qui vous visez.
Dans quelques jours, peut-être même dans quelques heures, nous débattrons de la fiscalité du patrimoine. Ce débat durera davantage que les deux minutes de ma réponse.
Ce débat se fera entre parlementaires et non entre économistes ni par plateaux télé interposés. Il se fera ici car, depuis 1789, c’est vous, mesdames et messieurs les députés, qui assurez le consentement à l’impôt et décidez quels sont les impôts et comment ils fonctionnent. Dans ce débat, le gouvernement, sous l’autorité du premier ministre, défendra plusieurs convictions.
D’abord, nous n’avons pas peur d’un débat sur la lutte contre l’optimisation fiscale. Nous n’avons pas peur de regarder comment proportionner la contribution de chacun au redressement des comptes publics. Nous n’avons pas peur de regarder comment éviter le contournement de l’impôt et la fraude –⁠ raison pour laquelle un projet de loi de lutte contre les fraudes a été déposé en même temps que le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
Dans ce débat, nous ne parlerons pas seulement de fiscalité, mais aussi dentreprise, demploi et dinvestissement. Nous parlerons de ce qui crée de la richesse, de ce qui crée notre avenir et nous discuterons ainsi de ce qui pourra réduire le déficit.
Il est vrai que nous parlerons aussi d’un dernier élément : depuis 1789, la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen préserve l’égalité devant l’impôt et évite que celui-ci soit confiscatoire. Le Conseil constitutionnel y veille ; nous devons y veiller avec lui.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Les Français ne peuvent pas être condamnés à choisir entre le RN et LFI. C'est notre combat, notre responsabilité.

> La liberté d'expression, ce n'est pas la fausse information, la rumeur, le complotisme. Protéger nos enfants, nos adolescents, instaurer une majorité numérique à 15 ans, ce sont des combats nécessaires.

> Oui je présenterai une loi-cadre sur la lutte contre les violences sexuelles et intrafamiliales. Ce ne sera pas la loi d'une ministre mais une loi co-écrite avec toutes les forces politiques.

> Jamais nous ne renoncerons à l'attractivité. Depuis 2017, nous avons fait des choix clairs. Des compromis oui. La folie fiscale non.

 

Catherine Chabaud (ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature chargée de la Mer et de la Pêche)
> C’est une grande fierté de voir que dans un contexte d’attention pour les finances publiques, on n’a pas sacrifié la mer. On me connaît plutôt pour mes engagements de préservation, de protection des océans mais je crois surtout à...

un avenir économique avec la mer. Mon ambition aujourd’hui, c’est fédérer cette communauté maritime et je sais que la ministre de la Transition écologique Monique Barbut y sera également attentive.

> Ma priorité est de maritimiser les esprits, des citoyens au chef de l’État, en passant par les institutions. Je souhaite constituer une équipe mer au sein du gouvernement, que la mer ne soit pas portée uniquement par mon ministère.
Nous devons aussi régénérer nos écosystèmes marins, aller vers un tourisme, une pêche et un transport maritime plus durables. L’océan est sous pression des impacts du changement climatique, des déchets… Et surtout ce qui est important, c’est de planifier et d’améliorer la concertation et la coopération entre les usages.

> J’ai beaucoup de respect et d’admiration pour les pêcheurs. Ils sont déjà engagés dans un plan de transition et je pense que cette transition doit se construire collectivement, avec les scientifiques, avec les pêcheurs car selon les espèces, selon les territoires, les problématiques ne sont pas forcément les mêmes. Je suis favorable à ce qu’on travaille sur les engins de pêche mais la transition ne se fera pas du jour au lendemain, il faut travailler à 5 ou 10 ans…

> [Réouverture du golfe de Gascogne en 2027] Je ne peux pas dire quel sera l’avenir. Nous attendrons le rapport de Pelagis pour prendre la meilleure décision. Ce que je veux dire aux pêcheurs c’est que nous allons aussi travailler sur les autres sujets, comme celui de la pollution de la mer, qui est un fléau pour les ressources halieutiques. Les pêcheurs sont loin d’en être les seuls responsables. Si on veut sauver l’océan, il faut réduire drastiquement nos pollutions à terre et en mer.

> Pendant mon mandat européen, j’ai porté cette idée que la décarbonation du transport maritime est une opportunité pour relancer la construction navale européenne. Je parle souvent de la réussite du roulier à voiles Canopée. Sur ce segment de navires de 200 mètres, les obligations, les objectifs de décarbonation que nous avons, sont des opportunités formidables pour relancer la construction navale en France, mais aussi en Europe, car je crois beaucoup à la coopération européenne.

> L’éolien en mer fait partie des axes de notre stratégie énergétique, et la France dispose aujourd’hui d’une véritable filière industrielle et technologique dans ce domaine. C’est un secteur qui mobilise des savoir-faire français et crée de l’emploi.

Mais son développement doit se faire de manière concertée, progressive et intelligente, en tenant compte des spécificités de chaque territoire, des autres usages de la mer et des attentes locales. L’enjeu, c’est d’avancer avec méthode et avec l’ensemble des acteurs, pour que cette filière continue de se structurer dans la durée et contribue à la transition énergétique de façon équilibrée, dans une vision de mix énergétique.

 

Mathieu Lefevre (ministre délégué auprès de la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité et des Négociations internationales sur le climat et la nature chargé de la Transition écologique)
> La science et la vérité ne se défendent plus seules. La désinformation climatique menace la transition écologique et freine l’action mondiale : il faut la combattre au moins aussi résolument que les émissions.

 

Eléonore Caroit (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères chargée de la Francophonie, des Partenariats internationaux et des Français de l’étranger)
> [Cameroun] Nous restons attentifs à la situation. Nous avons, comme vous, observé les différents événements qui se sont déroulés. Nous sommes très attachés aux élections démocratiques, inclusives, à ce que la société civile soit écoutée. Donc nous attendons de voir ce qu'il va se passer, l'évolution de la situation. (…)
Nous ne faisons pas d'ingérence dans la politique nationale des différents États africains, mais en revanche, nous sommes très attentifs à ce que les processus se déroulent de manière ordonnée, démocratique surtout. Donc nous suivrons la situation de très près. Puis moi, en tant que ministre des Français de l'étranger, je serai aussi très attentive à la sécurité de nos compatriotes partout où ils sont. (…)
Au Cameroun, comme ailleurs, comme en Côte d'Ivoire, comme dans d'autres pays de la région, comme je vous le dis, nous restons très attentifs à ce que les processus démocratiques soient respectés et puis surtout à garder des bonnes relations avec les sociétés civiles, avec les peuples et avec l'Afrique en général.

> Cette image de la France chahutée en Afrique de l'Ouest, il faut vraiment la temporiser lorsque l'on voit les relations qu'on entretient, notamment avec les sociétés civiles et avec la jeunesse africaine. Rappelons que c'est en Afrique que l'on parle le plus notre langue aujourd'hui. (…) 60% des locuteurs de français sont en Afrique. C'est une jeunesse qui est mobilisée, qui regarde vers la France. Et en tout cas, nous voulons que ça continue à être le cas. Il y aura le Sommet Afrique-France dans quelques mois. Et moi, je prendrai vraiment toute ma part et toutes mes responsabilités pour renforcer cette relation.

> Il faut vraiment passer d'une logique, notamment sur ces sujets desquels je m'occupe, d'aide à un partenariat où on se traite d'égal à égal, où en fait on a une relation qui est saine et apaisée, dans laquelle on n'a pas peur de regarder le passé, mais on regarde surtout vers l'avenir. Et je pense que ça, ça doit être un agenda vraiment positif que j'entends porter, que ce soit sur le volet francophonie, mais aussi sur le volet partenariats internationaux. Et disons-le, on est quand même dans un contexte où tout ce qui est investissement solidaire est en retrait. Parlons des États-Unis, parlons d'autres pays européens. Nous, nous devons continuer à être présents et continuer à être présents en Afrique notamment.

> Je n'ai aucun problème à parler du passé. Je pense qu'au contraire, il faut regarder très lucidement et très sereinement ce qui est notre histoire commune [avec l’Afrique].

> Le fait que nos relations évoluent, le fait que nous parlions aux sociétés civiles, que nos ONG soient présentes, que nos partenariats se créent et que nous ayons des relations d'égal à égal, que nous parlions avec les Africains autour de la table, notamment des instances multilatérales dans lesquelles nous soutenons leurs projets de réformes pour être plus présents dans la gouvernance. Nous sommes aussi en tête d'une réforme de l'architecture financière mondiale de l'aide au développement. Je pense que c'est de ça qu'il faut parler et regarder vraiment ce que nous allons faire demain parce que l'Afrique va avoir un rôle très important à jouer à l'avenir et que c'est important que nous soyons en partenaires dans cet avenir.

 

David Amiel (ministre délégué auprès de la ministre de l’action et des comptes publics chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’État)
> [Intervention à l’Assemblée] On ne peut pas demander des efforts à nos concitoyens sans commencer par réduire le train de vie de l’État. Dès son arrivée, le premier ministre a pris des mesures exemplaires : il a lancé un moratoire sur les dépenses de communication et réformé les avantages accordés aux anciens premiers ministres.
Dans le projet de loi de finances actuellement débattu à l’Assemblée nationale, l’effort demandé à l’État est sans précédent. C’est –⁠ de très loin – l’État qui assume la plus grande part de la réduction de la dépense publique.
Dans les prochains jours, nous proposerons une revue en profondeur des achats de l’État –⁠ on constate encore trop de gaspillage.
Les nouvelles technologies peuvent également permettre de réaliser des économies significatives.
Cette assemblée a mené des travaux sur l’immobilier de l’État et nous savons que nous sommes très attendus.
Concernant les institutions que vous mentionnez –⁠ Assemblée nationale, Sénat –, elles auront à se prononcer car elles sont, par tradition, souveraines. Cela fera partie des débats. Bien sûr, le gouvernement soutiendra toute initiative permettant de réaliser des économies supplémentaires.
Au-delà de la question budgétaire, c’est l’organisation de l’action publique qui est en jeu. Trop souvent, plus personne ne sait qui est responsable de quoi –⁠ ni les élus locaux, ni les usagers, ni nos concitoyens. C’est pourquoi il faut défendre la clarification des compétences, afin qu’il y ait un responsable politique clairement identifié derrière chaque politique publique.
Pour mener ce chantier à bien, nous nous appuierons sur les contributions des élus locaux, des élus nationaux, des parlementaires –⁠ sur vos travaux, monsieur le député, ainsi que ceux d’Éric Woerth, particulièrement importants au cours de lannée écoulée. Vous pouvez compter sur la détermination du gouvernement. (

 

Autres ministres
Jean-Pierre Farandou (ministre du travail et des solidarités)
> [Intervention à l’Assemblée] Il faut que nous retrouvions tous une vision positive du travail. Pour cela, nous en sommes bien d’accord, le travail doit payer. Il existe un levier puissant pour garantir un salaire décent, même sur les bas salaires : le smic, régulièrement revalorisé en fonction des index. Il a ainsi été revalorisé neuf fois depuis 2021, ce dont 2,7 millions de salariés ont bénéficié.
Le smic ne peut cependant pas tout –⁠ une meilleure rémunération du travail implique que les revenus ny soient pas plafonnés. Je vais engager, à la demande du premier ministre, une conférence sur le travail et les retraites –⁠ la retraite étant selon moi l’épisode qui suit logiquement le travail. Je souhaite que dans cette conférence, avec les organisations syndicales et patronales, nous puissions parler de la promotion interne : cest la meilleure manière daugmenter les salaires grâce aux qualifications et au développement des compétences.
Vous êtes nombreux à être attentifs à ce que le travail paye et que ceux qui travaillent soient mieux rémunérés. Les Français ont des débats animés à ce sujet.
Vous posez la question cruciale de l’écart entre le salaire brut et le salaire net, qui renvoie à la question du financement de la sécurité sociale, assurée à 65 % par le travail –⁠ cest donc le fond du problème.
Nous sommes prêts à ouvrir de débat, pourquoi pas en 2026. Cest un débat structurel, un débat qui ne sera pas simple : toutes les idées seront les bienvenues, dont les vôtres. Vous savez que notre méthode est celle de l’écoute et du dialogue ; nous explorerons toutes les pistes, le moment venu, afin que soient mieux payés les salariés de notre pays.

> [Intervention à l’Assemblée] Pour la première fois, un projet de loi pour lutter contre les fraudes sociales et fiscales va être examiné pendant le temps budgétaire. C’est un engagement fort du premier ministre et de tout le gouvernement.
Lutter contre la fraude fiscale et sociale est un enjeu absolument majeur. En tant que ministre mais aussi en tant que simple citoyen, je suis convaincu que nous devons faire la chasse aux abus, aux malversations et aux fraudeurs, car frauder, c’est voler l’argent des Français.
Il ne s’agit pas de cibler les plus fragiles mais bien de protéger ceux qui respectent les règles. Lutter contre la fraude, c’est avant tout défendre notre modèle social et fiscal. Je suis conscient des efforts importants que nous demandons à nos concitoyens, et nous nous devons, en contrepartie, d’aller récupérer l’argent auprès de ceux qui fraudent et abusent de notre système. Il s’agit d’un impératif fiscal et moral, car on parle possiblement de 20 milliards d’euros au total. Le Haut Conseil du financement de la protection sociale évalue, pour sa part, à 13 milliards le quantum de la fraude sociale, soit près de la moitié du déficit de la sécurité sociale. C’est donc considérable.
Concrètement, comment ce projet de loi permettra-t-il de lutter plus efficacement contre la fraude ? Il s’agira de mieux prévenir, de mieux détecter, de mieux contrôler, de mieux sanctionner et de mieux recouvrer.
Son examen commencera au Sénat dès le mois de novembre et se poursuivra dans cette assemblée au mois de décembre. Vous pourrez naturellement amender et compléter ce texte à votre guise, et je suis convaincu qu’il pourra être voté par une large majorité de cette assemblée. En tout cas, il intéressera les parlementaires qui veulent renforcer nos outils contre la fraude fiscale comme ceux qui veulent renforcer nos outils contre la fraude sociale –⁠ les deux vont de pair.

> [Intervention à l’Assemblée] Je pense que la politique d’apprentissage est un vrai succès dans ce pays.
Nous sommes passés de 400 000 à plus de 1 million d’apprentis. Nous avons ouvert une véritable nouvelle voie de formation : 10 % des diplômés sont maintenant issus de l’apprentissage. Je tiens à remercier tous les parlementaires qui ont permis à notre pays de s’engager dans ce succès.
Le contexte économique est difficile et, en tant que ministre du travail et des solidarités, je me dois évidemment de m’assurer que l’argent des Français est utilisé à bon escient. La politique d’apprentissage doit répondre à cet engagement et nous devons veiller à ce que chaque euro fléché dans cette politique permette d’améliorer l’insertion des jeunes dans le monde professionnel.
Je suis sensible, comme vous, à l’enjeu du financement de notre système de protection sociale et d’équité des actifs. Tout travail mérite cotisation : c’est là, en quelque sorte, le principe général. Dans ce cadre, l’exonération des cotisations salariales en faveur des apprentis représente un coût important de 1,6 milliard d’euros.
Les apprentis disposent des mêmes droits contributifs que les salariés sans y contribuer à proportion de leur rémunération : il est donc à tout le moins légitime que nous puissions débattre d’une cotisation à hauteur des droits sociaux dont ils bénéficient –⁠ même si jentends également vos arguments sur ce point.
Je tiens également à vous rappeler que les salariés à temps partiel, lorsqu’ils sont étudiants, ne disposent pas de cette exonération : l’apprentissage constitue ainsi une vraie exception méritant qu’on en débatte, de manière constructive. Je serai d’ailleurs ravi de vous recevoir dans mon ministère afin de chercher comment renforcer davantage encore l’apprentissage dans notre pays.

 

Serge Papin (ministre des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l’Artisanat, du Tourisme et du Pouvoir d’achat)
> [Discours sur l'action des pouvoirs publics et des associations face aux défaillances d'entreprises] Qui mieux qu'un ministre du gouvernement Lecornu II peut parler du rebond ? Je vous le demande
C'est mon premier discours ici à Bercy, et c'est pour parler du rebond et des entreprises en difficulté. Ça peut paraître étonnant et pourtant je ne crois pas. Le message est simple, nous devons raviver l'esprit d'entreprendre, coûte que coûte. Il y aura des revers, des accidents de parcours, nous le savons. Mais ce n'est pas une fin en soi.
Aussi, je suis très heureux d'être avec vous aujourd'hui pour lancer cette 4ème édition des Assises du Rebond.

Je tiens d'abord à remercier très chaleureusement le Portail du Rebond pour l'organisation de cet événement, en partenariat avec le ministère de l'Économie.

Votre engagement constant pour accompagner celles et ceux qui ont connu des difficultés est exemplaire.
Vous contribuez à faire vivre une idée essentielle : en France, on a le droit d'échouer, mais surtout, on a le devoir et les moyens de rebondir.
Ces assises nous rappellent qu'aucun parcours entrepreneurial n'est linéaire, et que derrière tous les méandres de l'entrepreneuriat se cachent souvent un apprentissage et une expérience précieuse.
Ces assises permettent également de souligner le rôle central de l'accompagnement associatif, ce maillon indispensable entre la détresse d'un entrepreneur et le retour à la confiance.
C'est aussi l'occasion aujourd'hui de nourrir une réflexion essentielle sur le droit au rebond – un droit qui ne doit pas rester symbolique, mais devenir une réalité tangible pour tous les entrepreneurs de notre pays.
J'ai dirigé pendant plusieurs années une coopérative de commerçants. Tous les jours, nous avons dû gérer des difficultés et des rebonds. Et dans ces moments-là, c'est l'entraide et la solidarité qui font la différence, je vous le dis.
Dans la période que nous traversons, marquée par une hausse du nombre de défaillances d'entreprises, vous le savez, le gouvernement est pleinement mobilisé.
Mais je le répète sans cesse, derrière ces chiffres de 66 000 défaillances en 2024, il y a des femmes et des hommes, des vies, des familles et des territoires.
Et nous savons que chaque entreprise qui vacille, c'est une partie du tissu économique local qui s'affaiblit.

C'est pourquoi nous avons la conviction qu'un accompagnement humain, bienveillant et de qualité est aujourd'hui plus essentiel que jamais.
Un accompagnement qui écoute, qui oriente, qui aide à se reconstruire et à se réinventer.

Le ministère de l'Économie s'engage concrètement dans cette démarche : il soutient le Portail du Rebond, qui joue un rôle de coordination majeur entre les associations d'aide aux entrepreneurs en difficulté ou en post-difficulté.
Ce portail, accessible à tous, oriente chaque visiteur vers l'association la plus pertinente selon sa situation : qu'il s'agisse d'un soutien psychologique, juridique, administratif, ou encore d'un accompagnement à la relance de projet.
Mais le Portail du Rebond, c'est plus qu'un outil. C'est un état d'esprit, un regard nouveau non pas sur l'échec mais sur l'esprit d'entreprendre.
C'est dans cet esprit que nous devons maintenir et renforcer l'implication et la vigilance des pouvoirs publics envers les entrepreneurs et les entreprises. Il nous incombe de garantir à ceux qui osent entreprendre un filet de sécurité, une main tendue pour repartir.
Et cela passe par la valorisation des dispositifs existants, par leur meilleure promotion auprès des entrepreneurs et des chefs d'entreprise.
Pour conclure, je tiens à saluer et remercier chaleureusement l'ensemble des associations partenaires du Portail du Rebond, ainsi que toutes celles et ceux qui, chaque jour, tendent la main à un entrepreneur en détresse.
Vous portez haut les valeurs de solidarité et d'espérance.

 

Annie Genevard (ministre de l'Agriculture, de l’Agro-alimentaire et de la Souveraineté alimentaire)
> [Intervention à l’Assemblée] Avec le premier ministre, nous avons reçu Christophe Hansen, commissaire européen à l’agriculture et au développement rural. Une grande partie de notre entretien a porté sur la nouvelle PAC proposée par la Commission.
En France comme dans tous les États membres, nous avons besoin d’une PAC robuste, dotée d’un budget suffisant, notamment pour affronter les défis qui se présentent devant nous en matière de souveraineté alimentaire, de renouvellement des générations, mais aussi pour garantir les revenus des agriculteurs –⁠ car la PAC, vous lavez souligné, ce sont aussi des revenus, dont dépend la pérennité de lagriculture française et européenne.
La proposition de la commission inquiète parce quelle bouleverse larchitecture actuelle de la PAC, qui ne serait plus un fonds unique indépendant dédié, mais plusieurs fonds alloués, dont une partie serait sanctuarisée et lautre renationalisée  soit un abandon partiel du caractère commun de la politique agricole commune, qui a pourtant fait la preuve de son utilité et de son efficacité.
La principale préoccupation porte sur le budget, qui atteindrait 50,9 milliards d’euros dans la partie de la PAC sanctuarisée, contre 65 milliards dans la version actuelle. Il devrait toutefois être possible de puiser dans l’autre partie afin de compléter le montant et ainsi retrouver le niveau actuel. Cela suppose cependant une grande vigilance et une grande détermination. Hier, à Luxembourg, lors du conseil Agripêche, avec tous les ministres de l’agriculture et de la pêche de l’Union, nous avons signifié au commissaire européen que nous devions obtenir des garanties pour nos agriculteurs.
Nous n’avons jamais eu autant besoin de la PAC pour relever les défis qui se présentent devant nous. Je m’y emploierai, de concert avec le premier ministre, avec une grande détermination.

> [Conseil européen de l’Agriculture] La France abordera aujourd'hui trois sujets prioritaires et sujets de préoccupation.
Tout d'abord, la situation des marchés. Trois filières nous préoccupent particulièrement. D'abord la filière viticole, qui est confrontée à des problèmes conjoncturels. C'est évidemment les droits de douane et les difficultés liées à l'exportation. C'est aussi, pour la France, les incendies violents qui ont secoué certaines régions viticoles. En matière de marché céréalier, nous sommes également préoccupés par l'effet ciseaux, qui compromet l'équilibre économique des exploitations pour la troisième année consécutive. Le coût de production est très sensiblement supérieur au prix de vente. Évidemment, cela fragilise ce secteur d'excellence. Et puis les filières animales, qui, comme vous le savez, sont touchées par l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse bovine, à l'égard de laquelle nous avons conduit une politique très offensive d'éradication et qui porte ses fruits, comme le montrent les résultats dans les abattoirs.
Le deuxième sujet de cette réunion est évidemment la PAC, avec deux sujets principaux de préoccupation. Tout d'abord, le budget qui, de notre point de vue, est très insuffisant et compromet le succès de cette politique qui fait la fierté de l'Union européenne depuis sa création, avec une baisse pour la France de 18% du budget agricole à euro courant et de 30 % à euro constant. L'autre sujet de préoccupation, c'est la décommunautarisation de la politique agricole, qui, très franchement, n'est pas une évolution de la PAC, mais une révolution de la PAC. Parce que ce qui a fait la force de la politique agricole européenne, c'est précisément son caractère commun pour affronter les enjeux d'avenir, et ils sont nombreux.
Et la troisième priorité que nous évoquons, c'est évidemment le renouvellement des générations. C'est, je crois, un enjeu qui se présente à de très nombreux États membres, pour ne pas dire tous. C'est toute une génération qui va, dans les prochaines années, partir à la retraite. Et des enjeux de sécurité alimentaire, de souveraineté alimentaire, sont évidemment intimement liés à la question du renouvellement des générations. C'est la raison pour laquelle nous l'avons placée en haut de nos priorités, tout comme le commissaire Hansen d'ailleurs.

> La conditionnalité des aides de la PAC est une orientation très forte qui a été donnée ces dernières années et sur laquelle nous n'envisageons pas de revenir. Tout ce qui peut figurer dans la PAC, c'est-à-dire ce qui est sauvegardé, « ring-fenced », me paraît souhaitable. Plus on mettra les politiques dans la partie commune de la politique agricole, et en particulier les politiques environnementales, qui peuvent être corrigées, qui peuvent être simplifiées, mais aujourd'hui on ne reviendra pas en arrière. Je crois que cette conditionnalité environnementale est nécessaire. Il faut qu'elle soit bien comprise. C'est pour cela qu'il faut des politiques incitatives plutôt que coercitives. Je pense que la dimension communautaire de la politique agricole a toute son importance.

> [Intervention à l’Assemblée] Il faut le répéter, la dermatose nodulaire contagieuse bovine est redoutable, et il est essentiel de lutter contre cette maladie avec détermination et sérieux. Vous avez évoqué l’absence d’animaux à la foire : c’est exact. J’ai interdit les rassemblements festifs d’animaux sur les foires et les salons car ce sont des lieux potentiels de contamination. C’est une mesure de bon sens.
Vous avez ensuite parlé de l’abattage : il est traumatisant pour les éleveurs, car le lien qui les unit à leur cheptel est profond, presque familial. Vous le savez, et je le sais aussi, venant moi-même d’une région d’élevage.
Qu’en est-il de la vaccination ? C’est un sujet très sensible, et je vous remercie sincèrement de l’avoir soulevé. La doctrine actuelle consiste à vacciner dans les zones où des foyers sont identifiés, afin d’empêcher la propagation –⁠ cest le rôle traditionnel de la vaccination préventive.
Pourrions-nous vacciner l’intégralité du cheptel bovin français ? En avons-nous la capacité ? Vous avez raison : il nous faudrait davantage de laboratoires français –⁠ nous en avons dexcellents – capables de produire des doses en très grande quantité.
Pour linstant, nous sommes au combat, sur le front. La priorité est de concentrer nos efforts sur les zones réglementées, là où les foyers infectieux sont actifs.
Ensuite, nous nous poserons la question  légitime – de la vaccination de lensemble du cheptel. Cela suppose deux conditions : disposer des ressources vaccinales nécessaires ; être en mesure d’en assumer les conséquences. En effet, paradoxalement, une zone totalement vaccinée perd son statut de zone indemne, et donc sa capacité à exporter ; ce n’est pas sans conséquences économiques.

 

Edouard Geffray (ministre de l’Education nationale)
> [Intervention à l’Assemblée] Les langues vivantes régionales font partie de notre patrimoine. Aucun d’entre nous ne saurait se résoudre à leur éventuel affaiblissement, qui a été pointé du doigt dans le rapport que vous avez mentionné. L’objectif est bien de former de nouvelles générations de locuteurs complets dans ces langues vivantes régionales.
Je soutiens non seulement le recrutement des professeurs –⁠ en particulier ceux qui interviendront cette année –, mais aussi laugmentation de loffre linguistique à l’école, qui a déjà connu des progrès significatifs ces dernières années. Nous avons ouvert 17 % de postes en plus au Capes de langue vivante régionale en lespace de dix ans.
Cela représente une hausse de 35 % s’agissant du breton. En France, le nombre d’élèves qui étudient une langue vivante régionale a augmenté de 4,5 % en dix ans. Est-ce suffisant ? Probablement pas. C’est pourquoi je m’engage devant vous à poursuivre nos efforts dans ce sens, notamment dans le cadre de la réforme du recrutement des enseignants qui interviendra cette année.
Nous recruterons désormais à partir de la licence. Aussi, il faudra évidemment intégrer les langues vivantes régionales dans les LPE qui forment les futurs enseignants, comme on l’a fait pour les parcours préparatoires au professorat des écoles en Bretagne. Dès cette année, il faudra ouvrir des postes au concours en licence pour que, dans deux ans, ces futurs enseignants puissent prendre le relais de leurs aînés.

 

Naïma Moutchou (ministre des Outre-mer)
> [Projet de loi de lutte contre la vie chère dans les outre-mer / Intervention au Sénat}. La vie chère dans les outre-mer n'est pas un phénomène conjoncturel, une donnée à laquelle il faudrait se résoudre, mais un fléau structurel, qui ronge le pouvoir d'achat des ultramarins depuis des décennies. Aucun territoire n'est épargné. L'écart des prix avec l'Hexagone oscille autour de 15 % et dépasse souvent 40 % sur les produits alimentaires. Ces chiffres révèlent une fracture d'égalité entre les citoyens d'un même pays, une injustice à laquelle je ne m'habituerai pas. Vous pouvez compter sur la mobilisation du Gouvernement. Le Premier ministre, qui a qualifié ce sujet « d'urgence des urgences » lors de sa déclaration de politique générale, m'a chargée de mener ce combat prioritaire.
Nos compatriotes attendent une chose : que les prix baissent. Ce texte vise à avancer sur le chemin de l'égalité. La cherté de la vie est aussi une question de cohésion nationale. De tels écarts de prix se traduisent en écarts de destin et nourrissent un sentiment d'abandon : quand la République n'y répond pas, elle s'affaiblit.
En cause, des facteurs économiques naturels - coût de l'éloignement, taille réduite des marchés - mais aussi des héritages de l'histoire : abus de position dominante, dépendance trop forte aux importations.
Ce projet de loi n'est pas né dans un bureau ministériel ; profondément transpartisan, il résulte d'une concertation approfondie avec les parlementaires ultramarins. Beaucoup d'articles sont inspirés de propositions de loi de différents bords, parfois opposés, notamment celle de la députée Béatrice Bellay, celle de Victorin Lurel - dont l'engagement en faveur de l'égalité réelle a durablement marqué ce ministère - ou encore celle de Micheline Jacques. Nous avons également puisé dans les conclusions de la mission d'information de la délégation sénatoriale aux outre-mer. Je salue le travail efficace mené avec Audrey Bélim autour de sa proposition de loi sur l'encadrement des loyers et l'habitat outre-mer. C'est la bonne manière de légiférer dans le contexte politique actuel, où la recherche du compromis est une exigence démocratique.
Ce texte se compose de quatre titres. Le titre Ier, « Agir pour le pouvoir d'achat », comprenait à l'origine cinq articles, mais l'article 1er, qui permettait aux entreprises de commerce de détail de retirer le prix du transport du seuil de revente à perte (SRP), a été supprimé en commission, par crainte de renforcer les positions dominantes des gros distributeurs et de fragiliser le commerce de proximité. Selon nous, ce risque était à relativiser. Cependant, je respecte votre choix et ne présenterai pas d'amendement de rétablissement.
L'article 2 renforce le bouclier qualité prix (BQP) en lui fixant pour objectif de réduire le différentiel de prix vis-à-vis de l'Hexagone et en l'élargissant aux services - prestations de téléphonie ou entretien automobile. Il s'assure également de la qualité des produits concernés. Il introduit des mécanismes de responsabilité, dont un name and shame et des sanctions pour les entreprises qui ne respecteraient pas leurs engagements. C'est une véritable refondation de cet outil.

À l'article 3, la commission a musclé le pouvoir d'alerte des observatoires des prix, des marges et des revenus (OPMR) et élargi la demande d'analyse aux présidents d'exécutifs. Nous y souscrivons.
À l'article 4, vous avez prévu l'élargissement à d'autres territoires de l'expérimentation d'un e-hub en Martinique et favorisé les petites entreprises locales ainsi que celles qui respectent les critères sociaux et environnementaux. Nous croyons en cette expérimentation.
La commission a supprimé l'article 5 - une habilitation à légiférer par ordonnance. Le Gouvernement proposera d'inscrire en dur dans le texte un dispositif visant à réduire les frais d'approche sur les produits de grande consommation importés en s'appuyant sur un système de péréquation avec les produits à plus forte valeur ajoutée. Cet article est déterminant pour achever la mise en œuvre du protocole d'objectifs et de moyens de lutte contre la vie chère martiniquais d'octobre 2024. Ce mécanisme de péréquation volontaire pourra être mis en place par l'ensemble des acteurs de la chaîne de commercialisation : détaillants, producteurs, grossistes ou importateurs, entreprises de fret et transitaires. Il sera élargi à tous les outre-mer. Un organisme percevra les contributions et opérera les restitutions destinées à réduire les prix des produits de grande consommation. Ce mécanisme fera donc appel à des contributions volontaires et privées, dont celle de la CMA-CGM. L'État apportera son expertise, mais une participation financière serait contraire au droit des aides d'État. Je veux, comme vous, un dispositif qui fonctionne et vous inviterai donc à adopter cet amendement. Le protocole martiniquais, fondé sur l'engagement et la responsabilité des acteurs, a d'ores et déjà fait baisser les prix de 10 à 15 %.
Le titre II vise à renforcer la transparence, qui est la condition de la confiance. Sans données fiables, sans contrôle effectif, pas de régulation possible. Ces articles renforcent les obligations des grandes enseignes, sans fragiliser les petits commerces. Il s'agit de lever l'opacité sur la formation des prix, d'identifier les abus de position dominante et de restaurer la confiance du consommateur. Vous avez ajouté trois nouveaux articles, que le Gouvernement soutient. Je proposerai néanmoins une réécriture de l'article 6 quater, qui présente en l'état des difficultés au regard du secret des affaires et du secret fiscal.
Le titre III renforce la concurrence. Il dote l'Autorité de la concurrence de deux membres supplémentaires, experts sur les économies ultramarines, et d'un service d'instruction dédié.
Le titre IV, « Soutenir le tissu économique ultramarin », montre que notre ambition dépasse la seule régulation. Il faut rompre avec la dépendance aux importations, favoriser la production locale et l'autonomie alimentaire, améliorer la compétitivité. L'article 13 protège les produits substituables aux importations ; les articles 14 et 15 favorisent l'accès des PME ultramarines à la commande publique. Ce travail de renaissance est d'ores et déjà engagé : une circulaire adressée aux préfets le 10 juillet dernier leur demande de bâtir de véritables stratégies de transformation économique autour des filières locales - agriculture, pêche, énergie, numérique. C'est la condition pour bâtir une économie de production diversifiée et renforcer l'intégration régionale.
Car il faut aussi mieux inscrire les outre-mer dans leur environnement régional. D'où la décision prise lors du comité interministériel des outre-mer (Ciom) du 10 juillet dernier de demander au secrétariat général des affaires européennes (SGAE) une proposition d'adaptation des textes européens aux réalités ultramarines, à soumettre à la Commission.
Ce projet de loi, déjà ambitieux, a été amélioré par le travail remarquable de votre commission ; nul doute qu'il le sera encore en séance publique. Il envoie un signal fort : celui d'un État qui agit contre une injustice presque intériorisée. La vie chère est une épreuve de vérité pour la République. Soyons à la hauteur !

 

Vincent Jeanbrun (ministre de la Ville et du Logement)
> [Intervention à l’Assemblée] Avec mon collègue Philippe Baptiste, nous partageons cette fierté française d’accueillir les étudiants du monde entier mais nous assumons de vouloir les accueillir dignement, en accompagnant les boursiers qui ont de faibles ressources, mais pas nécessairement le riche étudiant texan, que nous sommes également fiers d’accueillir sans qu’il ait nécessairement besoin, vous en conviendrez, des APL.
C’est pourquoi, tout en continuant d’accompagner les plus démunis d’où qu’ils viennent, nous avons décidé de recentrer nos aides sur le public européen et boursier.
Philippe Baptiste réfléchit actuellement à une refonte du système des APL et des bourses étudiantes, dont nous aurons l’occasion de débattre ensemble.
J’en termine en rappelant le principe de réciprocité : la plupart des pays du monde se fondent sur des critères sociaux et économiques pour délivrer des aides aux étudiants qu’ils accueillent. C’est toute notre logique : accueillir largement les étudiants du monde entier, mais en tenant naturellement compte de critères sociaux.

 

Laurent Panifous (ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des relations avec le Parlement)
> [Nouvelle-Calédonie / Intervention à l’Assemblée] un nouveau cycle de discussions va s’ouvrir. Si un consensus devait se dégager pour faire évoluer le calendrier, alors que le calendrier évoluera.
Cette proposition de loi organique n’est pas seulement un texte technique, c’est un acte de responsabilité. Il n’est pas un texte d’ajustement, mais constitue une étape pour donner du temps, du sens et une direction claire au dialogue engagé en Nouvelle-Calédonie.
Nous sortons d’une période de grande tension que chacun ici garde en mémoire, autant que les circonstances qui l’ont fait advenir.
Les violences de mai 2024 ont profondément marqué et meurtri les Calédoniens. Elles ont montré combien la paix restait fragile, combien un nouvel accord global devenait nécessaire et combien nos actes résonnent à des milliers de kilomètres de l’hémicycle.
Pour sortir de ce marasme, après des mois d’intenses et exigeantes négociations entre l’État et les forces politiques calédoniennes, un accord global a été signé : l’accord de Bougival du 12 juillet 2025. Cet accord planifiait et justifiait le report des élections provinciales, pour donner le temps de mettre en œuvre les évolutions constitutionnelles et organiques qu’il prévoyait : la création d’un État de Nouvelle-Calédonie, d’une double nationalité –
 française et calédonienne –, les mécanismes de transferts de compétences régaliennes ou encore le dégel partiel du corps électoral.
Je le dis sans d
étour : cette raison justifie encore le report, car même si le FLNKS a choisi, a posteriori, de retirer les signatures de ses représentants, nous ne pouvons pas faire comme si l’accord n’était pas soutenu par toutes les autres formations politiques locales : aussi bien les non-indépendantistes que les indépendantistes de l’Union nationale pour l’indépendance (UNI) et du Parti de libération kanak (Palika).
Une raison supplémentaire vient maintenant justifier ce report : le retrait du FLNKS démontre que l’accord de Bougival mérite d’être éclairé, précisé et, si l’ensemble de ses signataires s’accorde pour le faire, complété.
Dans un tel contexte, maintenir les élections provinciales serait une erreur. Il faut du temps. Du temps pour se parler, du temps pour reconstruire la confiance.
La proposition de loi organique ne vise pas à reporter les élections pour les retarder, mais pour apaiser. Il ne s’agit pas de suspendre la démocratie, mais de la rendre possible. Il ne s’agit pas non plus de renoncer au consensus, mais au contraire de lui donner une chance supplémentaire d’émerger.
Le Congrès de la Nouvelle-Calédonie a approuvé ce choix à une large majorité. Le Conseil d’État a confirmé sa conformité à la Constitution. Nous avançons donc sur des bases solides, celle du terrain et celle du droit.
Notre légitimité est à la fois démocratique et juridique. L’accord signé à Bougival le 12 juillet dernier a rouvert la voie du dialogue. Il a permis de réunir autour d’une même table des acteurs qui ne se parlaient plus depuis des années : Les Loyalistes, Calédonie ensemble, L’Éveil océanien, l’UNI-Palika et le FLNKS. Cette proposition de loi organique est née de la volonté de se reparler. Elle donne aux territoires le temps d’enraciner cet accord dans le droit et dans les faits, sans le figer et sans l’imposer. Sans passage en force, mais sans renoncement.
L’accord de Bougival ne règle pas tout, mais il fixe un cap, celui d’un équilibre entre aspiration à l’émancipation et attachement à la France. C’est aussi celui d’une organisation institutionnelle adaptée à la singularité calédonienne, respectueuse des identités, des histoires et des appartenances.
Le dialogue doit se poursuivre et rester ouvert à toutes les sensibilités, y compris celles qui ne sont pas encore pleinement reconnues par l’accord de Bougival. Le FLNKS en fait naturellement partie.
La ministre des Outre-mer l’a déjà dit, mais elle tient à le redire ici : elle ne veut pas faire sans le FLNKS, mais elle demande au FLNKS de ne pas faire sans les autres. C’est la même main qui est tendue, pour construire ensemble, à partir de ce qui nous rassemble. Tel est l’état d’esprit du gouvernement et de la ministre, qui se déplacera dès ce week-end en Nouvelle-Calédonie.
Nous savons que cet état d’esprit est partagé par le Parlement. Le changement du titre de la proposition de loi décidé par les membres de la commission mixte paritaire en témoigne : il s’agit de mieux insister sur l’indispensable recherche d’un accord consensuel, ce qui est bien l’intention du gouvernement.
Nous saluons l’apport déterminant du Parlement sur ce texte depuis plusieurs semaines. De son dépôt au Sénat, par six présidents de groupe sur huit, au compromis intervenu en CMP hier, des parlementaires, pourtant venus de sensibilités différentes, ont démontré qu’ils pouvaient se rassembler pour atteindre un même objectif : la paix civile en Nouvelle-Calédonie. Les échanges ont montré une large convergence entre l’Assemblée nationale et le Sénat sur la nécessité du report, sur la volonté d’accompagner la mise en œuvre de l’accord de Bougival et sur la recherche d’un consensus politique local.
Croyez bien que le gouvernement a entendu les messages de la représentation nationale. Nous avons déjà parlé de la nécessité de poursuivre le dialogue, de ne rien imposer et de ne rien précipiter.
Il faut aussi dire un mot de la situation sur le terrain, car aucun accord politique ne pourra tenir sans perspectives économiques et sociales crédibles. Le premier ministre l’a dit : il n’y aura pas de paix durable sans développement. C’est pourquoi la ministre des Outre-mer prépare, avec les élus et les acteurs économiques, un plan d’investissement et de redressement, dont elle a vous a présenté les contours la semaine dernière.
L’acte que nous allons accomplir aujourd’hui s’inscrit dans une longue tradition.
L’accord de Bougival s’inscrit dans la continuité des accords de Matignon-Oudinot et de Nouméa, qui avaient posé les bases d’un dialogue historique. À chaque étape, la République a tenu parole et a donné au territoire les moyens de choisir son avenir.
Le texte que nous examinons aujourd’hui poursuit cet engagement. Il prolonge une méthode, celle de la fidélité aux engagements et du respect du dialogue.
Cette fidélité est essentielle. Elle seule permet de reconstruire la confiance, de réconcilier les mémoires et de tracer un avenir partagé.
Pour finir, la ministre des Outre-mer tenait à s’adresser directement aux Calédoniennes et aux Calédoniens, à celles et ceux des tribus, des quartiers, des îles Loyauté, de la Brousse et de la Grande-Terre : à ceux qui doutent, à ceux qui espèrent, à ceux qui veulent simplement vivre en paix.
Ce report n’est pas un recul, c’est une étape. Il ne retire rien à la démocratie. Il ouvre un chemin politique. Le temps qui s’ouvre doit être mis à profit pour dialoguer, reconstruire et bâtir ensemble un avenir apaisé.
L’État sera présent, mais il n’agira pas seul. Tout ce qui sera fait le sera avec les institutions locales, avec les partenaires économiques, avec les coutumiers, avec la société civile, avec les Calédoniens. L’État –
 gouvernement, ministre, présidents des chambres, parlementaires – tiendra parole, une fois encore, sur la Nouvelle-Calédonie. Les élus de la majorité et de l’opposition, à l’Assemblée comme au Sénat, ont montré qu’ils savaient s’unir lorsque l’intérêt du pays et du territoire l’exigeaient.
Vous pouvez collectivement nous faire confiance. Le texte dont nous débattons ne prétend pas tout résoudre. Il est loin d’être une fin en soi. Il ne ferme aucune porte : au contraire, il en ouvre plusieurs. Il offre un cadre pour construire une solution partagée. Il trace une méthode, celle de l’humilité, du dialogue et du respect. En l’adoptant, vous ferez plus que reporter un scrutin. Vous confirmerez un engagement collectif, celui de poursuivre ensemble la construction d’un avenir fédérateur pour la Nouvelle-Calédonie, un avenir qui doit être le temps de l’identité dans un véritable destin commun.

 

Maud Bregeon (porte-parole du Gouvernement)
> Notre position est constante : le Gouvernement est opposé à une taxe « Zucman » et à tout impôt qui s’attaquerait à l’appareil productif. Travailler à un meilleur partage de l’effort fiscal : oui, mais sans affaiblir ce qui crée de l’emploi, de la croissance et de l’innovation.

> Il y'a aujourd'hui une majorité absolue de députés à l'Assemblée nationale qui privilégient le débat au désordre.

> Examen du budget: "Les Français peuvent être fiers de leur représentation nationale.

> Budget: "Personne n'est en position de lancer des ultimatums.

> Que des forces politiques constructives échangent entre elles et avec le Gouvernement pour trouver des compromis, c’est normal et c’est sain ! Le débat sera long, exigeant, mais il avance. Prétendre l’inverse et spéculer sur l’échec, c’est la rhétorique de LFI et du RN.

 

Sébastien Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique chargé de l’Industrie)
> Je crois profondément en l'industrie. Cette industrie qui transforme la matière, qui crée des emplois, qui forme les jeunes et surtout, celle qui fait battre le cœur de nos territoires.
Mon rôle, aujourd'hui, c'est de porter cette conviction à l'échelle du pays. Et de faire travailler ensemble tous les niveaux.
L'Europe de la stratégie et de la protection. 
La France de l'action et de la décision.
Et les territoires de l'engagement et de la mobilisation.
Ici, sur la plateforme chimique de Chalampé, nous sommes au cœur d'un secteur essentiel. Une industrie indispensable à toute notre économie. Et malgré les difficultés, elle fait face.
Elle fait face à une demande mondiale en baisse. Elle fait face à une concurrence déloyale, avec des produits venus de Chine à des prix cassés et à un coût de l'énergie encore trop élevé malgré les efforts engagés.
Je le sais.... Vous le vivez, chaque jour, sur vos lignes de production et dans vos carnets de commande.
Mon discours ne sera pas celui de l'aveuglement face aux difficultés mais bien celui d'un engagement résolu pour nous battre à chaque instant aux côtés de nos industriels, de nos salariés et de nos élus.
C'est tout le sens du combat que nous menons à Bruxelles.
Car protéger nos capacités industrielles, ce n'est pas se refermer. C'est simplement faire preuve de lucidité. C'est affirmer que nous voulons continuer à produire, à innover et à investir ici, en Europe.
La France, vous le savez, plaide auprès de la Commission européenne pour une Europe qui sorte de la naïveté. Une Europe qui protège ses industries. Qui défend ses emplois. Qui assume une véritable préférence européenne, d'abord pour les filières les plus exposées, comme la chimie, mais aussi pour l'ensemble de son tissu industriel.
C'est dans cet esprit que, dès le mois de mars, mon prédécesseur Marc Ferracci a pris l'initiative de rassembler sept États membres autour d'une même idée : un plan d'urgence européen pour la chimie. Et nous avons été entendus : ce plan est désormais sur la table. Il reprend plusieurs de nos propositions, dont un soutien ciblé au coût de l'énergie, un mécanisme de modernisation des sites industriels, et un renforcement de la défense commerciale européenne.
Le sens de notre mobilisation auprès de la Commission européenne est simple : faire en sorte que chaque politique européenne consolide notre base industrielle. Parce que si l'Europe renonce à produire, elle renonce à sa puissance.

Cette ambition, elle se concrétise ici, à Chalampé.
Le rachat par BASF des parts de Domo dans Alsachimie, en juillet dernier, est une très bonne nouvelle. Ce n'est pas qu'une opération financière. C'est un choix d'avenir. C'est la preuve de l'engagement de BASF pour sécuriser le site, préserver son ancrage européen et garantir son avenir industriel.
Parce qu'ici, à Chalampé, se trouve le dernier producteur européen d'adiponitrile.
Une molécule essentielle à nos pièces automobiles, à nos composants industriels, à nos textiles techniques. En un mot : une part d'autonomie industrielle que nous devons conserver.
Et les mesures que nous défendons à Bruxelles commencent à porter leurs fruits.
Plusieurs produits sont déjà soumis à des droits de douane, je pense notamment à la vanilline, pour laquelle l'instauration de droits de douane de 130% à permis la réouverture de l'unité de production de Saint-Fons.
Une enquête a été ouverte par la commission sur les pratiques de dumping commerciales par la Chine sur l'acide adipique, fabriqué ici-même. Elle devrait aboutir d'ici la fin du mois.
Nous soutenons pleinement l'instauration de droits de douane protecteurs face aux pratiques de concurrence déloyale et sur des mesures ciblées.
Et nous irons plus loin s'il le faut, pour défendre toute la chaîne de valeur. Parce que c'est comme ça que l'on protège concrètement nos usines, nos emplois, nos compétences et nos territoires.
Savoir enfin nous défendre à l'échelle européenne en refusant d'accueillir les surcapacités asiatiques ne veut pas dire pour autant refuser le changement.
Notre mission n'est pas de cultiver l'immobilisme mais bien de rendre notre industrie plus innovante, plus sobre, et plus compétitive.
Et pour cela, le Gouvernement agit. Nous baissons les impôts de production. Nous avons d'ailleurs inscrit, dans le projet de loi de finances, une réduction de 1,3 milliard d'euros de la CVAE.
Nous soutenons l'innovation de rupture avec France 2030, pour que nos usines restent à la pointe. Et, grâce à l'action d'EDF, nous donnons de la visibilité aux industriels sur le prix de l'énergie.
À Chalampé, cette transformation est déjà en marche. Alsachimie, avec le projet KARA, montre la voie en réduisant drastiquement ses émissions annuelles. Et d'autres initiatives locales, dans l'hydrogène vert ou les réseaux de chaleur, vont dans la même direction.
Je veux également saluer et souligner la qualité du projet d'extension du réseau de chaleur de Mulhouse Alsace Agglomération, Cher Fabian Jordan. Il permettra d'utiliser la chaleur de récupération de sites voisins, dont celui de Butachimie.
Je sais, Monsieur le Président de l'ADEME, qu'après un premier soutien absolument nécessaire pour sécuriser le projet dans sa première phase technique, une seconde

Mais tout cela, Mesdames et Messieurs, n'aurait aucun sens sans les territoires eux mêmes.
Je veux finir sur ce sujet, parce qu'il est au cœur de mon engagement d'élu local et aujourd'hui de ministre.
L'industrie, ce n'est pas seulement de l'économie. C'est de la fierté, des savoir-faire transmis, des familles qui vivent de leur métier. C'est la dynamique d'un territoire, sa stabilité et son avenir.
Ici, à Chalampé, ce sont 1 300 emplois directs et près de 3 000 emplois indirects. Derrière ces chiffres, il y a un écosystème vivant : des entreprises, des commerces, des écoles, des familles, des compétences enracinées.
Et Chalampé n'est pas un cas isolé. C'est un maillon fort dans un ensemble territorial remarquable : le Sud Alsace. Un Territoire d'industrie, qui a fait le choix d'investir dans la décarbonation, l'innovation et la formation. Avec le programme Blue Industries Sud Alsace comme avec le Campus Industrie 4.0, on voit ici que l'industrie du futur sera ancrée dans la vie quotidienne des habitants.
Cette dynamique n'a rien d'un hasard, elle repose sur la mobilisation de tous : les élus, que j'aurais l'occasion de rencontrer dans quelques minutes, les entreprises, les acteurs de terrain.
C'est grâce à eux que le Sud Alsace avance vite et fort. 10 nouveaux sites industriels ont ouvert ou se sont développés sur le territoire en 2024. Les résultats sont là. C'est une réussite collective, et une fierté partagée.
J'irai même un pas plus loin.
À un moment où l'on parle de dignité au travail, l'industrie apporte des réponses concrètes.
Elle valorise les compétences. Elle offre des parcours évolutifs et des salaires attractifs. Elle donne du sens et de la stabilité. Elle permet à chacun de vivre et de travailler là où il a choisi de vivre, de transmettre un savoir-faire, une fierté, une continuité.
Voilà pourquoi ce combat pour les territoires est le fil rouge de mon action.
La réindustrialisation n'a de sens que si elle recrée de la valeur, de la fierté et des perspectives locales.
L'industrie dans nos territoires, c'est la fabrique du quotidien et du futur. C'est là que se joue notre cohésion nationale.
Notre responsabilité, aujourd'hui, c'est de relier les échelles : l'Europe qui donne le cadre, la France qui organise, les territoires qui incarnent. C'est dans cette articulation que se construit une industrie qui fait nation. Une industrie qui fait la France de demain.
Sans doute la période que nous vivons est-elle plus difficile pour notre industrie et je n'en ignore rien.
Mais je crois que c'est justement ici, en Alsace, dans cette terre à l'histoire si particulière que nous devons lancer l'offensive et nous mobiliser.
Nous mobiliser pour une Europe qui protège,
Nous mobiliser pour une France qui accompagne ses industriels et leur fait confiance,
Nous mobiliser pour faire de nos Territoires d'industrie les partenaires et les faiseurs indispensables de notre réussite.
Voilà ma feuille de route et celle que je conduirai sous l'autorité du Président de la République, du Premier Ministre et du Ministre de l'Economie et des Finances.
Face aux péripéties de la vie politique, sachons penser en industriels. Voyons loin, soyons ancrés dans nos territoires et ayons à cœur de porter les valeurs du travail, de l'engagement et de la solidarité.
Vive notre Industrie, 
Vive la République
Et Vive la France !

 

Nicolas Forissier (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et de l'Attractivité)
> Je pense que tout le monde, à gauche comme à droite, en tout cas dans le grand rassemblement, si je puis dire, des partis qui souhaitent être au gouvernement et qui se disent de Gouvernement, je pense qu'il faut qu'à un moment, les choses soient posées. Elles sont dites, il y a des batailles parlementaires. Ça n'a jamais été comme ça dans la Cinquième République. C'est le Parlement qui fait le budget. Le Gouvernement a déposé une proposition. Cette proposition, le Premier ministre l'a dit depuis le début, elle va évoluer, il l'a dit très clairement. Ce ne sera pas le budget Lecornu au final ; c'est vous qui devez prendre vos responsabilités. (…)
Tout le monde est dans un dialogue. Le gouvernement a pris ses responsabilités en proposant une version de base. Cette version de base va évoluer parce qu'il y a un débat parlementaire qui, pour la première fois, n'est pas sous le coup d'un éventuel 49.3. Mais ça veut dire aussi qu'à un moment, tout le monde doit prendre sa responsabilité, caler les choses, les poser, donner un budget. Personne ne sera content de ce budget mais l'important, c'est de stabiliser la situation.

> Je continue à penser qu'on ne pourra pas, dans ce pays, faire différemment de tous les autres pays de l'Union européenne. Quand vous prenez le tableau des âges de départ à la retraite et des durées de travail, de cotisation, nous sommes ceux qui travaillons le moins et le moins longtemps. Je schématise un peu, il y a des nuances, il y a les régimes de retraite qui ne sont pas les mêmes, etc. La comparaison n'est pas toujours simple, mais c'est quand même, grosso modo, ce qui se passe. Donc ça veut dire qu'il faut dire la vérité à nos concitoyens et concitoyennes. En même temps, ça ne doit pas nous empêcher d'avoir un débat qui porte sur la justice de ce système, les évolutions nécessaires. On a d'ailleurs parlé de la pénibilité, où on doit encore avancer, de la carrière dite hachée des femmes. Je n'aime pas cette expression, mais c'est une réalité. Il y a un certain nombre de choses qui doivent évoluer. Et ça, ça ne peut se faire que dans un débat apaisé, où on pose les choses. Peut-être que communément, ensemble, le pays décidera que ce n'est plus tellement le problème de l'âge légal de départ qui est important, mais plus la durée de cotisation. Il faudra trouver un système juste. Et pour ça, il faut poser les choses, il faut calmer, il faut stabiliser.

 

► Assemblée nationale 
Yaël Braun-Pivet (présidente) 
> En politique comme dans la vie, quand on blesse il faut le reconnaître. Quand un malentendu s’installe, il faut prendre le temps de l’éclaircir.
Non, je ne veux pas taxer davantage les héritages du travail.
Oui, je veux plus de justice face aux super-héritages qui creusent les inégalités. Le 25 novembre, je vous propose d’en débattre à l’Assemblée nationale lors d’une Assemblée des Idées.

> L’Assemblée nationale a adopté la proposition de loi organique visant à reporter le renouvellement du Congrès et des assemblées de province de la Nouvelle-Calédonie. Je me réjouis de cette décision, qui donne une chance au dialogue, à l’apaisement et fait le pari de la confiance.

> Depuis que je préside l’Assemblée, je demande au gouvernement un calendrier prévisionnel des travaux nous donnant de la visibilité sur plusieurs mois. Il vient de nous être fourni ce matin en conférence des Présidents et c'est heureux. Prévisibilité, anticipation, association des parlementaires sont les clés d’un débat riche et constructif au service des Français.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
> Marine Le Pen revient à peine une heure sur les bancs de l'Assemblée pour le budget que le RN décide de voter une taxe de 20 milliards d'euros, écrite par ATTAC, pour massacrer les entreprises françaises avec la France Insoumise ! Le vernis a craqué !

 

Pierre Cazeneuve (député)
> Vous avez voté un amendement porté par l'association Attac, pour imposer les multinationales françaises à plusieurs milliards d'euros . Mme Le Pen, vous n'étiez pas là pendant 2 jours. (...) Et voilà que vous revenez à une alliance avec LFI !

> Je salue l'adoption de la baisse des impôts de production à travers la CVAE qui va bénéficier à 300.000 entreprises, notamment dans l'industrie. C'est une mesure de soutien forte aux PME et aux ETI partout sur notre territoire et un pas important vers plus de compétitivité.

 

Prisca Thevenot (députée)
> Aucune leçon à recevoir de la gauche qui vote main dans la main avec le RN 20 milliards d’euros de taxes. Mélenchon, Le Pen : même folie fiscale. Ils veulent sanctionner ceux qui entreprennent et créent des emplois ? Pas nous !

 

Marie Lebec (députée)
> Débattre du budget, ce n’est pas multiplier les impôts. Face à une extrême gauche et une extrême droite qui tombent dans la facilité de la surenchère fiscale, nous devons garder le cap de la responsabilité. Ne fragilisons pas notre compétitivité, nos entreprises, nos emplois !

 

Daniel Labaronne (député)
> Le RN : « des grands amateurs » - Philippe Aghion, Prix Nobel d’économie. Leur contre-budget ? Économies inventées, anticonstitutionnel, chiffres fantaisistes
La crédibilité économique n’est pas un détail. C’est ce qui distingue les démagogues des responsables.

 

Brigitte Klinkert (députée)
> [Intervention à l’Assemblée] Le 25 septembre, Cécile Kohler a eu 41 ans. Elle aurait pu, elle aurait dû, fêter son anniversaire, entourée de ses proches et de sa famille. Mais elle était et elle est toujours, comme depuis plus de trois ans, avec son compagnon Jacques Paris, détenue par le régime iranien.
Depuis mai 2022, ces deux Français sont retenus arbitrairement, sans preuve ni procès équitable –
 de véritables otages d’État. Ils font lobjet de traitements inhumains et dégradants. Une véritable torture. Ils sont à bout, comme leurs familles.
Le 14 octobre, la prétendue justice iranienne, aux ordres d’un régime criminel, les a condamnés à vingt et dix-sept ans de prison pour, je cite, « espionnage au profit de la France et du régime sioniste » –
 des accusations absurdes et sans aucun fondement. Cest un nouveau choc pour eux, pour leurs familles, pour leurs proches et pour tous les Français attachés à la liberté et à la dignité humaine.
Je veux saluer la mobilisation citoyenne en Alsace et dans tout le pays. Je veux également saluer la mobilisation des élus et des parlementaires, ainsi que le geste fort de la présidente de l’Assemblée nationale qui a affiché leurs portraits, en signe de soutien, devant le palais Bourbon. Je tiens aussi à saluer les initiatives de collègues comme Éric Bothorel, Louise Morel, Olivier Becht et bien d’autres. Nous resterons unis et mobilisés, aux côtés de la diplomatie française, jusqu’à leur libération et jusqu’à leur retour à la maison.

 

Paul Midy (député)
> Nous pouvons devenir la première économie du monde et l’économie la plus verte au monde En 2017, la France émettait 450 millions de tonnes de CO2. En 2024, elle en émettait 380 millions, soit une baisse de 20%. En 2017, notre PIB était de 2 272 milliards d’euros. En 2024, il était de 2 917 milliards d’euros.
Donc, oui un chemin existe pour faire baisser les émissions de CO2, tout en générant de la croissance ! Avec Renaissance, on croit à une écologie du progrès, pas à une écologie de la décroissance : nous arriverons à faire le zéro carbone en 2050 et à avoir une France et un continent européen plus prospères.

 

Charles Rodwell (député)
> Nous voulons mettre fin à l’accord France-Algérie de 1968, à une condition: prévoyons un cadre juridique alternatif strict.
L’accord de 1968 est obsolète et dévoyé. Abrogeons-le.
Un citoyen algérien doit être considéré comme un citoyen étranger de droit commun. Ni plus, ni moins de droits. Modifions le CESEDA et le code de la sécurité sociale en ce sens.
Un citoyen binational franco-algérien doit enfin être considéré comme un citoyen français comme un autre. Cessons de les instrumentaliser par ces accords obsolètes.
C’est la conclusion centrale du rapport que j’ai publié le 15 octobre dernier, sur laquelle j’alerte tous mes collègues.

> Demain, le RN prend le risque de provoquer un déferlement migratoire sur la France.
Dans sa résolution pour mettre fin à l’accord France-Algérie de 1968, un gros problème : le RN ne prévoit aucun cadre alternatif. Résultat : il nous fait prendre le risque de revenir à la situation d’avant 1968, à savoir… la libre-circulation entre la France et l’Algérie. Or la libre circulation, c’est le déferlement migratoire sur la France.

 

Laure Miller (députée)
> Lors de la présentation de mon rapport budgétaire sur l'immigration en Commission des Lois, j'ai pu constater (de nouveau...) l'étonnante méconnaissance des élus RN de ce sujet. A moins que ça ne soit que de la mauvaise foi ?

 

Denis Masséglia (député)
> De l'art d'être cohérent : quand la gauche dit craindre pour notre souveraineté numérique...tout en évoquant H24 de taxer l'outil productif.

 

Véronique Riotton (députée)
> Le RN qui parle de ruralité en plateau TV, puis arrive en commission développement durable pour voter des amendements qui affaiblissent les territoires ruraux.

 

● MoDem 
Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> Face au mur des dépenses, la réponse ne peut pas être un mur de fiscalité.

> À force de rajouter des oukases, le PS oublie que tout est déjà sur la table. Lassitude de constater qu'ils essaient de rendre toutes formes de compromis impossibles.
Boris Vallaud : trop d'ultimatums, pas assez d'équilibres respectant nos différences.
Compromis déjà faits : pas de 49.3, suspension de la réforme des retraites, contribution des très hauts revenus, imposition des grandes entreprises à +1Md€ de chiffre d'affaires...
Les députés Démocrates sont prêts à continuer ce travail pour renforcer le pouvoir d'achat des Français et limiter les optimisations fiscales. Nous sommes un groupe parlementaire prêt à avancer sur la justice fiscale, avec des résultats concrets. Mais pour cela il faut un budget.

> Quand on veut être sérieux, il faut trouver une équation et une stabilisation budgétaire.

> La plus grande inquiétude aujourd’hui, c’est l’instabilité. Les entreprises ne peuvent pas investir, elles n’ont aucune perspective. 

> Faire réémerger des lignes rouges en faisant semblant de chercher un compromis, à la fin on n'y arrive pas. 

> Les élus du Parti socialiste avaient demandé la suspension des retraites, ça y est. Ils avaient demandé pas de 49.3, ça y est. Ils avaient demandé la contribution des plus hauts revenus, ça y est. Essayons de trouver un équilibre et arrêtons tous les matins de rajouter des choses.

> On ne pourra pas s'abstraire de la question de réduire les dépenses dans ce pays. Ça ne peut pas être à chaque fois qu'on est face au mur de la dépense, dire on met le mur de la fiscalité.

> Quand on est à la recherche du compromis, il faut prendre ce qu'on a acquis, le dire, le montrer, et chacun doit faire sa part du chemin.

> On n'est pas encore rodés à l’exercice du dialogue, du compromis, de la façon de porter son identité sans se dévoyer et d'accepter celle des autres. Cela nécessite d’être mûr collectivement, mûr démocratiquement pour essayer de dialoguer. 

 

► Autres 
● Personnalités centristes
Clément Beaune (haut-commissaire au Plan)
> Oui, face au décrochage démographique, nous devrons travailler plus longtemps ! On ne pourra pas refuser à la fois le débat sur l’âge de la retraite et celui sur l’immigration de travail. Tous les pays européens ouvrent ces débats.

 

● Propos collectifs
> [Tribune: Pour l’alternance avec Pierre-Yves Bournazel – par 41 membres du comité politique du parti Renaissance]

Nous, élus et cadres de Renaissance à Paris apportons notre soutien à Pierre-Yves Bournazel pour les élections municipales de mars prochain.
Ce choix, c’est d’abord celui de la cohérence.
Nous connaissons bien Pierre-Yves Bournazel. Nous avons toujours combattu à ses côtés pour Paris, défendu des idées et des projets communs en toutes circonstances.
Nous partageons ensemble une même vision de Paris. Alors que 3000 militants de Renaissance ont construit un projet pour Paris, nous voulons faire passer les idées avant tout. Les propositions de Pierre-Yves Bournazel sont à la fois concrètes et particulièrement proches des nôtres en affirmant une ambition écologique claire, en voulant remettre la sécurité partout dans la ville, en assurant la propreté de chaque rue, en veillant au rayonnement de Paris, à la tranquillité des Parisiens. En un mot : en remettant Paris en ordre de marche.
Notre choix, c’est aussi le choix de l’apaisement.
Depuis maintenant plus de douze ans, la vie politique à Paris est émaillée de tensions et de fracas. Les insultes fusent plus souvent que les projets. Chaque conseil de Paris se change en foire d’empoigne, et la vie des Parisiennes et des Parisiens en est affectée : car ce vacarme politique fait écho au vacarme dans leurs vies quotidiennes. Travaux incessants, bruit constant, projets menés sans concertation… La brutalité a envahi le quotidien des Parisiens, qui ne demandent qu’une chose : que cela cesse.
Cette brutalité ne peut mener qu’à la défaite : Paris a besoin d’apaisement. Pierre-Yves Bournazel l’incarne parfaitement. C’est un homme de dialogue, qui par notre soutien, montre qu’il est capable de rassembler des Parisiennes et des Parisiens de tous parcours et de tous les arrondissements.
Notre choix, c’est celui de l’unité, de la dynamique et du rassemblement.
Pierre-Yves Bournazel est un candidat capable de rassembler au-delà de son étiquette et de son seul parti. Sa campagne porte une dynamique positive et nous sommes fiers de pouvoir la rejoindre et l’amplifier.
Notre choix, enfin, c’est celui du respect.
Le rassemblement ne se décrète pas, il se construit par l’écoute, les propositions sincères et le respect de tous. C’est d’ailleurs pour cela que nous prenons l’engagement de mener une campagne respectueuse, sans anathème ni attaque personnelle.
Pierre-Yves Bournazel nous a proposé le chemin d’une campagne positive, autour de valeurs et d’un projet. Une campagne pour rassembler les Parisiens, jamais pour les opposer les uns aux autres. Nous nous reconnaissons pleinement dans cette démarche, à l’image de ce que nous voulons pour les 6 prochaines années à Paris.
Alors qu’aucun favori ne se dégage et que le jeu semble plus ouvert que jamais à la mairie de Paris, Pierre-Yves Bournazel est capable de rassembler, d’apaiser et de l’emporter pour porter l’alternance dont Paris a besoin.
[Prinipaux signataires: David Amiel, Clément Beaune, Astrid Panosyan-Bouvet, Olivia Grégoire, Emmanuelle Hoffman]

 

 


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