vendredi 8 décembre 2017

Actualités du Centre. Lagarde propose «des états généraux de reconstruction du Centre et de la Droite»

Jean-Christophe Lagarde
A supposer que l’UDI existe encore dans les prochains mois, son actuel président – qui ne le sera peut-être plus dans quelques semaines – affirme que si Laurent Wauquiez est élu à la présidence de LR, alors «il n’y aura plus d’alliances» entre les deux partis.
Et Jean-Christophe Lagarde d’ajouter que «Les positions qu'il prend depuis des années, et plus encore depuis deux-trois ans, s'éloignent tellement de nos convictions que je ne vois pas quel centriste pourrait accepter cette main tendue».
Un Wauquiez qui «ne peut pas tenir en même temps un discours destiné à séduire l'extrême droite et vouloir attirer les centristes. Ce n'est pas compatible, et même pas crédible. Nous ne pouvons pas travailler avec quelqu'un capable de dire tout et son contraire juste pour être élu».
Et pourtant…
C’est bien un accord que Lagarde a conclu en 2015 avec Wauquiez qui «incarne l’ultradroite» pour lui permettre d’être président de la région Auvergne-Rhône-Alpes…
Cependant, il est d’accord pour travailler avec des «personnalités» de LR comme Xavier Bertrand, Valérie Pécresse ou Christian Estrosi, «qui partagent nos valeurs», ce qui relèvera d’une certaine acrobatie politique si ceux-ci restent membre du parti de droite mais Lagarde estime qu’ils ne le seront plus.
Et pour faire quoi?
«Je pense qu'avec les personnalités que je viens de citer, comme avec les nouveaux mouvements qui se réclament de cette droite humaniste, nous pouvons reconstruire quelque chose de solide qui ne soit pas dans l'anti-Macron primaire. L'UDI est en tout cas prête à travailler avec eux. Je propose même qu'à partir de début 2018 nous organisions ensemble des états généraux de reconstruction du Centre et de la Droite.»


Actualités du Centre. Bayrou: En Marche et le MoDem sont «le noyau central»

François Bayrou
Sur la chaîne LCP, François Bayrou s’est voulu, une nouvelle fois, le défenseur du Centre qui selon lui, «n’a pas besoin qu’on lui laisse de l’espace» car «Il n’a qu’à assumer son espace. Il n’a qu’à occuper, affirmer, définir cet espace-là».
Et, pour le président du Mouvement démocrate, «L’élection d’Emmanuel Macron au printemps, qu’est-ce que c’est d’autre que l’affirmation du bloc central ou de l’axe central que j’ai défini et défendu depuis des années dans la politique française?»
Une élection qui permet «enfin» au Centre d’«occuper son espace, et son espace est beaucoup plus large encore que les étiquettes ne le laissent croire. C’est au fond ce qu’Alain Juppé a dit il n’y a pas très longtemps, ce que d’autres peuvent dire venant de la rive gauche. (…) Nous avons un espace en commun. Cet espace, c’est celui de l’avenir d’un pays qui se rassemble et qui regarde les problèmes qui sont devant lui sans crainte».
Quant à l’émergence de divers pôles au centre de l’échiquier politique, Bayrou rappelle sa position de toujours, celle d’un parti unique que, bien sûr, il dirigerait!
«L’avenir du centre est dans son unité. Cet espace central que je définissais, qui aujourd’hui comporte deux formations politiques fondatrices, En Marche et le MoDem, même si les itinéraires ne sont pas les mêmes, les choix d’organisation ne sont pas les mêmes, et l’histoire n’est pas la même. C’est deux sensibilités sont pour moi le noyau central et est-ce que ce noyau central peut s’élargir? Oui, bien sûr, à condition que les choses soient claires, c’est-à-dire que ce soit de vraies adhésions».
Et de préciser, «je joue un rôle politique qui est pour moi tout à fait responsable et important à la tête de ce courant politique central.»
Quant aux prochaines priorités du Mouvement démocrate qui réunit son congrès courant décembre et dont il est le seul candidat à la présidence, il estime qu’«il y a deux questions centrales pour moi, c’est quel est le projet social qu’on propose aux Français dans les années qui viennent? Il n’est pas écrit, il n’est pas défini, il mérite qu’on le travaille, mais ça doit être une préoccupation de chaque instant de la majorité, et en tout cas cette sensibilité que dans la majorité nous représentons devra la prendre en charge, premièrement. Et deuxième question, même si ce sont des questions pas très faciles à aborder, nous avons besoin d’une organisation politique de la majorité qui à la fois respecte ces attentes nouvelles et qui solidifie l’action telle qu’elle doit être menée et conduite.»
Enfin, il s’est félicité avec la radicalisation de LR de la disparition de cette idée qu’un parti unique pouvait être la réunion de la Droite et du Centre:
«Vous vous souviendrez qu’il y a un débat politique depuis très très longtemps que j’ai moi-même porté depuis le début des années 2000, ce débat politique c’est: est-ce que le Centre et la Droite c’est la même chose? Ou est-ce qu’il faut un centre et une droite? Est-ce qu’il faut un centre assumé et une droite assumée? Ou est-ce qu’il faut le parti unique de la Droite et du Centre avec des traits d’union entre chacun de ces mots? Vous vous souvenez qu’en 2002 à Toulouse j’étais allé dire ce que j’en pensais, avec une formule qui est restée qui était: ‘vous dites qu’on pense tous la même chose, si on pense tous la même chose, c’est qu’on ne pense plus rien’. Je suis un partisan acharné du pluralisme et du travail en commun de sensibilités différentes, du pluralisme et de la coopération, du pluralisme et de l’entente. J’étais absolument certain depuis le début que cette affaire de l’amalgame artificiel fait pour arranger des sensibilités politiques ou des intérêts électoraux prétendant que la Droite et le Centre c’était la même chose, j’étais absolument certain que ça ne tiendrait pas.»


Actualités du Centre. Hénart et Pinel: «Plus rien ne nous sépare» et «Nous avons des valeurs communes»

Laurent Hénart  Sylvia Pinel
«Plus rien ne nous sépare», affirme Laurent Hénart, le président du Parti radical valoisien dans une courte vidéo tournée en compagnie de Sylvia Pinel, la président du Parti radical de gauche afin de présenter à leurs militants la réunification des radicaux qui sera actée ce week-end lors d’un congrès extraordinaire.
«Nous avons des valeurs communes», lui répond Sylvia Pinel rappelant que le futur Parti radical ne part pas «d’une feuille blanche» mais est bien le «plus vieux parti de France» qui se retrouve uni quarante-cinq après la séparation due à l’adhésion d’une partie de ses membres du Programme commun du PS et du PC signée en 1972.
Si la réunification du Parti radical est possible c’est aussi grâce à l’onde de choc provoquée par l’élection d’Emmanuel Macron à l’Elysée et la construction de cet espace central où les radicaux espèrent trouver une place prééminente à terme.
Laurent Hénart, dans une interview au Parisien, déclare ainsi, «Les radicaux ont décidé de rassembler leur famille, issue du PRG et du Parti radical, pour être complètement indépendants et organiser un espace central distinct dans le paysage politique».
Dans le même temps, ceux-ci veulent s’éloigner le plus possible de LR qui sera dirigé bientôt par Laurent Wauquiez:
«La position ambiguë de Laurent Wauquiez sur le FN pendant l'entre-deux-tours de la présidentielle, quand il n'a pas appelé clairement à voter pour Macron face à Le Pen, est pour moi quelque chose d'insurmontable. Du reste, concernant l'Europe, les radicaux sont clairement fédéralistes, nous organiserons d'ailleurs notre premier événement national le 9 mai prochain avec une grande convention sur l'Europe. Or, quand j'entends Laurent Wauquiez s'exprimer, il me semble être dans une logique qui est tout autre».
Ce n’est pas pour autant que Laurent Hénart se voit rejoindre la majorité présidentielle:
«Il y a certes des points d'accord avec le président de la République, comme l'Europe, les mesures pour moderniser l'économie et l'emploi, ou encore le réalisme en matière de sécurité face au terrorisme. Mais nous avons aussi nos différences. J'en cible notamment trois : le manque de justice sociale, la gouvernance qui ne doit pas s'appuyer que sur l'Etat, et la laïcité qui est absente du discours et des réflexes d'En Marche !»