dimanche 13 novembre 2016

Actualités du Centre. La joute entre Bayrou et Sarkozy se durcit

Nicolas Sarkozy & François Bayrou
S’imposant un silence plutôt long pour lui, François Bayrou est remonté au créneau pour se défendre contre de nouvelles attaques de Nicolas Sarkozy ce qui a permis à ce dernier d’en rajouter une couche, toujours dans sa stratégie de diaboliser le président du Mouvement démocrate afin que celui-ci soit un repoussoir qui agisse contre Alain Juppé lors de la primaire LR.
Ainsi, après le long texte publié sur Facebook le 29 octobre où Bayrou réglait ses comptes avec Sarkozy, ce dernier expliquait, lors d’une interview à Public Sénat, le 8 novembre: «avec qui gouverne-t-on? C’est un problème de transparence! Les Français doivent le savoir. Moi je veux gouverner avec les centristes. Je ne gouverne pas avec des girouettes, mais avec des hommes de conviction»
Il ajoutait, pour être bien clair: «je ne gouvernerai pas avec Bayrou. (…) Il n’a fait que se présenter contre les candidats de la droite. S’il se présente, c’est une très bonne chose. Il n’y a pas un électeur de droite qui est séduit par Bayrou. Il servira alors à retirer des électeurs déçus à François Hollande. Il sera alors à Hollande ce que Madame Taubira fut à Lionel Jospin en 2002».
François Bayrou réagissait à ces propos le 10 novembre sur BFMTV.
«Si Nicolas Sarkozy et ceux qui le suivent attaquent avec cette assiduité, c’est pour une raison profonde, c’est parce qu’ils ont peur de quelque chose. (…) Ils ne sont pas rassurés parce qu’ils savent que mon principal combat est l’honnêteté dans la vie politique. Je ne laisserai jamais passer un certain nombre de leurs pratiques et de leurs habitudes. (…) Il y avait un meeting à Neuilly dans lequel Nicolas Sarkozy a multiplié pendant 20 minutes les avanies contre moi. Qui étaient au premier rang du meeting? Monsieur et Madame Balkany. Applaudissant frénétiquement! Entourés des honneurs et des sourires généraux! Je me suis battu et je me battrai contre ces pratiques! Je vais prendre un deuxième exemple: Madame Lagarde, directrice générale du FMI, va être traduite le 12 décembre devant la Cour de justice de la République à propos de l’affaire dite ‘Tapie’, que l’on appelle ainsi en partie à tort parce qu’il en a été le bénéficiaire mais ce n’est pas le coupable. Est-ce que quelqu’un a posé la question de savoir sous les ordres de qui ou sous l’injonction de qui Madame Lagarde a participé à cette affaire que la justice qualifie ‘d’escroquerie en bande organisée’? (…) Ils savent que si j’ai la moindre influence, la moindre possibilité de me faire entendre dans la nouvelle époque qui va s’ouvrir à partir des élections présidentielles, je n’accepterai pas que ces pratiques qui sont honteuses se perpétuent. Voilà pourquoi il y a cet affrontement de fond. Je suis le défenseur de valeurs civiques élémentaires. J’ai été responsable de l’éducation civique des jeunes Français! La première chose que l’on doit avoir en tête lorsque l’on pense à la vie publique, à la démocratie, aux valeurs civiques, c’est qu’il faut que les gouvernants soient honnêtes, qu’ils ne trempent pas dans des trafics. Ce que je dis là, je l’ai écrit dans un livre qui s’appelle Abus de pouvoir qui n’a jamais fait l’objet de la moindre plainte. Tout était établi ! Voilà pourquoi il y a entre le système Sarkozy- Balkany et moi, une incompatibilité de valeurs!»
Et à la question «voteriez-vous Nicolas Sarkozy?», il répondait évasivement, «en tout cas, je ne voterais jamais pour Marine Le Pen et je prendrais mes responsabilités comme je les ai toujours prises».
Une réponse qui permettait à Nicolas Sarkozy, le 12 novembre d’affirmer que celle-ci «en dit long sur son engagement moral».
Et de poursuivre, «si j'avais fait ça, moi, quel scandale aurait-on dit. Je vous dis une chose: s'il était face à Marine Le Pen, je voterais pour lui. Décidément... on n'a pas la même moralité, lui et moi».
Sans oublier de répéter: «Je n'ai aucun problème personnel avec lui, j'ai un problème politique. Il a voté avec la Gauche, son projet n'a rien à voir avec le nôtre. Donc, que les choses soient claires, si je suis élu président de la République, je ne me mettrai pas otage de François Bayrou».
A noter qu’Alain Juppé a parlé aujourd’hui sur France 3 de cette passe d’armes entre les deux hommes en déclarant:
«Apparemment, il y a une exécration réciproque entre François Bayrou et Nicolas Sarkozy. Moi, je les aime bien tous les deux et je n’ai pas envie de me lancer dans une espèce de diatribe entre les deux. Je défends mon projet. C’est leur problème. Je ne veux pas m’engager dans cette bagarre. Ils ont des comptes à régler depuis 2012, on le sait bien.»



L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Extrémistes de tous bords, même combat

Nous commémorons aujourd’hui les 130 morts des attentats de Paris du 13 novembre 2015 où de lâches assassins s’en sont pris à des enfants, des femmes et des hommes innocents et sans défense dans la rue, aux terrasses des café, aux abords du Stade de France dans lequel ils n’avaient pu heureusement pénétré et dans le Bataclan où malheureusement ils étaient entrés.
Téléguidés par des fanatiques illuminés, ces tueurs avaient pour tâche de porter un nouveau coup à cette démocratie républicaine honnie par tous les extrémistes de la terre.
Et, au moment où un populiste démagogue, qui a surfé sur ces attentats et d’autres pour faire passer son message d’intolérance, de racisme et liberticide par le mensonge, l’invective, la menace et les insultes, Donald Trump pour ne pas le citer, vient de se faire élire à la présidence de la première puissance mondiale, il me faut réaffirmer en tant que démocrate, républicain et centriste que tous les extrémismes, de l’extérieur, de l’intérieur et en tous genres sont les ennemis de la liberté, de l’égalité et de la fraternité et poursuivent tous le même combat, abattre la démocratie républicaine que le Centre et de la Centrisme défendent malgré ses imperfections et pour tous ses bienfaits.
Nous savons bien que les islamistes de Daesh et d’Al Qaida et tous les idéologues wahhabites et salafistes qui les poussent au crime veulent créer les conditions d’une nouvelle guerre de religion mais aussi se débarrasser de ce système honni de la démocratie républicaine.
Ils espèrent, en tuant des innocents, susciter une réaction extrémiste dans les pays occidentaux et ailleurs, où s’installeraient des régimes autocratiques voire dictatoriaux, ce qui serait leur première victoire, celle de la preuve que derrière un soi-disant régime de tolérance et de respect, se cache une idéologie encore pire que la leur.
Et s’il ne faut évidemment pas comparer Trump à al Baghdadi, l’élection du promoteur newyorkais rend un fier service au leader de Daesh et n’est que le premier stade, pour ce dernier, de la décomposition annoncée de la démocratie républicaine.
C’est pourquoi, en ce 13 novembre comme il faudra le faire lors du prochain 14 juillet puis du 11 septembre, la défense de la démocratie républicaine encore plus qu’avant doit être fêtée en même temps que doivent être commémorer tous ces morts tombés également en son nom.
Et, nous Français, faisons en sorte que la prochaine élection présidentielle avec l’arrivée à l’Elysée d’une «femme qui pense comme Trump», comme l’a affirmé à la télévision un fan de celui-ci, qui l’a félicité chaudement pour son élection, ne soit pas une nouvelle victoire de Daesh.
Et pour ceux qui trouveraient ces rapprochements excessifs, je les renvoie aux livres d’Histoire…