mardi 20 octobre 2015

Une Semaine en Centrisme. L’UDE concurrente ou partenaire de l’UDI?


L’UDI (Union des démocrates indépendants) s’est fondée en 2012 pour réunir les centristes à la fibre écologique.
L’UDE (Union des démocrates et des écologistes) vient, quant à elle, de tenir son congrès fondateur le 17 octobre dernier, afin de réunir les écologistes à la fibre centriste.
Il devrait donc y avoir une entente plus que possible entre les deux entités.
Et pourtant.
L’UDI a été fondée par des personnes de centre-droit et de droite modérée et dont la fibre écologique n’est présente que chez une partie d’entre eux, les fidèles de Jean-Louis Borloo et quelques autres.
L’UDI est une confédération de partis (Parti radical, Nouveau centre, FED, Alliance centriste, etc.) dont l’ambition est de rassembler tous ceux qui se trouvent au centre-droit et à la droite modérée.
L’UDE a été fondée par des écologistes et dont la fibre centriste est plutôt à gauche et même à gauche du Parti radical de gauche plutôt qu’au centre-droit et même au centre tout court.
L’UDE est une fédération de partis (Ecologistes!, Front démocrate, etc.) dont l’ambition est de rassembler tous ceux qui se trouvent au centre-gauche et à la gauche modérée et qui ont une fibre écologique mais pas seulement (le choix de l’appellation du parti où un «et» existe entre les mots démocrates et écologistes montre son ambition en la matière).
Dès lors, au-delà de la proximité de leur nom voulue par les créateurs de l’UDE, Jean-Vincent Placé, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias, il semble qu’il existe, si ce n’est un fossé entre les deux formations, en tout cas, des différences plus que minimes.
Et si l’allié «naturel» de l’UDI est LR, celui de l’UDE est le PS.
Néanmoins, les passerelles existent.
Ainsi de la volonté d’être rassembleur de la part des deux partis, de prôner des politiques concrètes qui marchent et qui sont consensuelles.
Cela  pourrait créer des ponts et aboutir, si ce n’est à une union quelconque électorale ou gouvernementale, à des objectifs communs et donc des alliances de circonstance sur telle ou telle question, sur telle ou telle mesure à mettre en place.
En outre, l’UDI et l’UDE partagent un fort européanisme militant qui les rapproche.
Mais le lien le plus évident entre l’UDI et l’UDE est le grand absent de cette recomposition au centre de l’échiquier politique, Jean-Louis Borloo qui a pris sa retraite de la politique pour se consacrer au développement de l’Afrique.
Du coup, sa prise de distance (définitive?) fait que, pour l’instant, l’UDI et l’UDE ne sont ni partenaires, ni concurrentes, elles rassemblent des courants différents.
Pour autant, les proximités existent et il suffirait que les deux entités se déportent un peut plus vers de centre du Centre pour qu’alors elles deviennent, soit concurrentes, soit partenaires.
Dans ce dernier cas de figure, ce serait en quelque sorte l’aboutissement du projet manqué… du Mouvement démocrate!
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC



Actualités du Centre. Canada – Législatives: le Parti libéral, centriste, vainqueur

Justin Trudeau
Le Parti libéral du Canada (PLC) qui se revendique comme centriste a remporté les élections législatives canadiennes contre toute attente, obtenant même la majorité absolue à la Chambre des communes avec plus de 180 députés sur 338.
Formation dominante du pays pendant la majeure partie du XX° siècle, il s’était lentement enfoncé dans la crise et avait touché le fond en 2011 en terminant troisième des législatives derrière le Parti conservateur du Canada (PCC, droite) et le Nouveau parti démocrate (NPD, gauche social-démocrate).
Le retour au pouvoir doit beaucoup à la personnalité de leur chef et futur premier ministre, Justin Trudeau, dont le père, figure charismatique du monde politique jusqu’à sa mort en 2000, Pierre-Elliott Trudeau, dirigea lui-même le Canada entre 1968 et 1979 puis entre 1980 et 1984.
Justin Trudeau qui est devenu leader des libéraux en 2013 est, selon la presse canadienne, le grand artisan de cette renaissance alors même que les sondages plaçaient le parti en troisième position il y a quelques mois et qu’aucun d’entre eux n’avaient prévu cette victoire aussi nette.
Avec 39,4% des votes, les libéraux devancent les conservateurs qui obtiennent 31,9% des suffrages et les sociaux-démocrates, 19,7%.
En terme de nombre de députés, cela donne 184 pour le PLC, 99 pour le PCC et 44 pour le NPD.
A noter que le parti souverainiste, le Bloc québécois (à ne pas confondre avec le Parti québécois, indépendantiste qui n’œuvre que dans la province su Québec), a obtenu 4,7% des suffrages.