lundi 29 juin 2020

Actualités du Centre. Pologne – Présidentielle: le candidat centriste au second tour avec des chances de l’emporter

Rafał Trzaskowski

Avec 30,34% des voix au premier tour de  la présidentielle polonaise qui s'est déroulée le 28 juin, le candidat de la Plateforme civique (coalition centriste), Rafał Trzaskowski, actuel maire de Varsovie, s’est qualifié pour le deuxième tour qui l’opposera au sortant de droite radicale et nationaliste, Andrzej Duda, soutenu par le parti au pouvoir, Droite et justice (droite radicale populiste) qui a obtenu 43,67% des voix.
Et il a des chances d’être élu puisqu’il devrait bénéficier du report de voix du candidat arrivé en troisième position, l’indépendant Szymon Holownia (qui a obtenu 13,85% des voix) ainsi que celles du candidat du parti paysan PSL, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz (qui a obtenu 2,37% des voix), et celles du candidat de la gauche, Robert Biedron (qui a obtenu 2,31 % des voix)

En revanche, le candidat d’extrême droite Krzysztof Bosak (qui a obtenu 6,75% des voix) n’a pas l’intention de donner de consignes de vote.

Les sondages prévoient une lutte très serrée entre les deux hommes pour un poste de président qui donne de réels pouvoirs à son détenteur même si le régime politique de la Pologne est avant tout parlementaire.

Cependant, en cas de victoire du centriste, il pourrait y avoir un rééquilibrage de la ligne politique suivie récemment par la Pologne, notamment ses fortes entraves à la démocratie et à l’état de droit, son musèlement des médias et de la magistrature ainsi que son anti-européanisme qui préoccupe fortement Bruxelles, le tout ayant amené la Commission à engager des procédures de sanctions vis-à-vis du pouvoir en place à Varsovie.


Vues du Centre. Désastre démocratique des municipales: à Paris Hidalgo élue par 17% des électeurs!


Par Aris de Hesselin

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.
Aris de Hesselin est un avocat international, centriste et un européen, défenseur d’une mondialisation humaniste.

Oui, ces élections municipales sont un désastre de la démocratie représentative avec une abstention de plus de 60% qui réduit la légitimité démocratique (pas celle électorale, bien évidemment) des listes qui les ont remportées à peau de chagrin.
Un seul exemple emblématique, celle de la capitale de la France, Paris, donne toute la  mesure de cette catastrophe.
Ainsi, la socialiste Anne Hidalgo été réélue maire par 17% des électeurs, oui, 17 électeurs sur 100 pour simplifier!
La participation a été de 36,1% (donc une abstention de 63,29%), c'est-à-dire que seulement 488.906 personnes se sont déplacées dans les bureaux de vote sur les 1.332.171 appelés aux urnes.
Et sur ces 488.906 votants, seuls 226.561 ont glissé un bulletin Hidalgo dans l’urne.
Il y a bien sûr de nombreux responsables à cette déroute démocratique que nous avons déjà listés comme la crise épidémique, les manœuvres politiciennes, l’absence de responsabilité en organisant un premier tour en pleine montée du coronavirus puis un second tour, trois mois après.
Mais il n’est pas question de dédouaner les Français qui portent une responsabilité écrasante dans leur refus de se déplacer dans un bureau de vote alors qu’on les voit parader dans les rues, se réunissant dans des foules sans distanciation sociale et sans masque, ne respectant pratiquement plu aucune mesure de précaution sanitaire.
Non, en ce 28 juin, ce n’est pas la peur du virus qui les a empêchés de se déplacer (alors que c’était vrai le 15 mars) mais une déplorable absence de civisme.
Dans bien des pays du monde, on ne peut voter librement et démocratiquement.
Une des premières, si ce n’est la première, demandes des peuples opprimés, c’est le droite de vote.
Ici, en France, on semble penser qu’il ne sert à rien.
Quand je parle de catastrophe, de désastre et de déroute, ces mots ne sont nullement emphatiques et même malheureusement en-dessous de la réalité.
Ce dimanche 28 juin a été une journée noire pour les démocrates et, donc, les centristes.

Aris de Hesselin