dimanche 7 août 2022

Propos centristes. France – Sécheresse inédite / Mauvais chiffres du commerce extérieur / Le système de santé en crise / Soutien de Mélenchon au régime communiste chinois / Le scandaleux rapport d’Amnesty international sur l’Ukraine…

Voici une sélection, ce 7 août 2022, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> La situation de sécheresse que connaît la France métropolitaine est inédite. Usages quotidiens pour les habitants, pour l’agriculture, pour les activités de loisirs, pour la production d’énergie… la situation nous impose de trouver avec l’ensemble des acteurs le meilleur équilibre entre besoins en eau et partage de la ressource.

> Nous sommes au cœur de la crise liée à la sécheresse mais il n'y a pas à avoir d'anxiété. Au fond, il faut que chacun se discipline. Il faut juste que chacun fasse attention dans ses habitudes. L'eau est une denrée rare et il faut l'économiser et la limiter aux besoins qui sont les nôtres.

> [100 communes sans eau potable] La solidarité s'organise pour faire en sorte que des camions puissent leur permettre d'accéder à l'eau potable.

> [Sécheresse] L'urgence absolue est d'assurer aux éleveurs la capacité à pouvoir continuer leur activité.

> [Agriculture] On est dans des dérèglements climatiques, des dérèglements géopolitiques et des dérèglements économiques qui font peser de lourdes menaces. Tout l'enjeu pour nous est de palier à ces dérèglements, par des systèmes d'aide et aussi par l'adaptation de nos systèmes.

 

Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires)
> Nous faisons face à une situation de sécheresse historique. À l’initiative d’Elisabeth Borne, une cellule de crise est activée. 62 départements ont pris des arrêtés de crise pour restreindre l’usage de l’eau aux seuls usages essentiels.

 

Jean-Christophe Combe (ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées)
> [Grand âge] Les difficultés liées aux pénuries de personnels que rencontrent actuellement les établissements et services sont bien réelles et je suis pleinement mobilisé pour y répondre en urgence.
Cette semaine, j’ai tenu à réunir les fédérations du grand âge pour faire le point sur la situation et sur les attentes du secteur ainsi que l’ensemble des ARS pleinement mobilisées. Dès la rentrée, je proposerai des réponses structurelles pour le grand-âge et l’autonomie.

 

Olivier Becht (ministre délégué chargé du commerce extérieur, de l’attractivité et des Français de l’étranger)
> Résultats semestriels du commerce extérieur avec confirmation attendue au vu du contexte international dégradé : la France paie la facture énergétique, avec un déficit commercial qui se dégrade à -71 Md€.
Le contexte de crise nous oblige à nous mobiliser davantage pour soutenir nos PME et ETI à l’export, avec la
Team France export qui a prouvé sa pertinence et sa résilience: 27 000 entreprises accompagnées et près de 13.000 chèques relance export distribués.
Ma priorité au gouvernement : renforcer l’internationalisation de notre économie, contribuer à la réindustrialisation et au succès de France 2030, conserver la première place en matière d’attractivité pour les investissements étrangers (en 2022, 6,7 Md€ investis, 4.000 emplois créés).

 

Carole Grandjean (ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels)
> Si vous hésitez encore à recruter un alternant à la rentrée, cette mesure de la loi de finance rectificative saura vous convaincre. L’aide exceptionnelle pour l’embauche des jeunes alternants est prolongée jusqu’au 31/12. Pour un alternant de moins de18 ans, c’est 5000€ d’aides et 8000€ pour les plus de18 ans.

 

Agnès Firmin Le Bodo (ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé)
> 87 % du territoire est considéré comme un désert médical. Si mon ministère a été créé, c'est bien parce que le Président Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont bien conscience qu'il y a urgence à agir et urgence à apporter des réponses. Ma méthode:
rencontre les associations d'
élus, les professionnels de santé, et tous les ordres qui, pour la première fois, travaillent ensemble pour essayer proposer des solutions. Créer une boîte à outils pour que chaque territoire puisse utiliser les leviers qui lui correspondent.

> L’hôpital est malade, depuis un certain temps. Le système a tenu et continue de tenir grâce à l'engagement et au dévouement des professionnels de santé : nous leur devons beaucoup. Nous lancerons dès septembre la Conférence des parties prenantes.

> [Crise des urgences] Les services d’accès aux soins permettent notamment une meilleure régulation : il faut apporter des solutions, inciter et réapprendre à nos concitoyens à appelle le 15 avant de se rendre aux urgences.

> L’intérim s’est trop développé ces dernières années, c’était un moyen de pallier un manque de professionnels. Cela représente un surcoût d’1 milliard pour le système de l’hôpital… Au-delà de la régulation de l’intérim, l'enjeu est de redonner du sens aux métiers.

 

Geneviève Darrieussecq (ministre déléguée chargée des Personnes handicapées)
> Des mesures concrètes ont été votées pour le pouvoir d'achat des Français. Pour les personnes handicapées ayant l'AAH, nous agissons immédiatement : revalorisation de +4% dès juillet, aide exceptionnelle pour la rentrée +100 € et +50 € par enfant à charge. Vous protéger, toujours.

 

Hervé Berville (secrétaire d’Etat chargé de la Mer)
> C’était l'engagement du gouvernement et nous l'avons tenu : donner de la visibilité à la filière pêche et lui permettre de faire face à la hausse du carburant. Il nous faut désormais bâtir un modèle de pêche pérenne. Je porterai cette priorité avec ambition et détermination.

 

Marlène Schiappa (secrétaire d’Etat chargée de l’Economie sociale et solidaire et de la Vie associative)
> Est-ce qu’un jour on arrêtera de considérer que toute femme visible « mérite » d’être harcelée, que c’est le « prix à payer » pour avoir le droit à la parole ? Ce qui se passe autour de Léna Situations n’est pas anecdotique. C’est un message politique envoyé à toute une génération de jeunes filles pour les réduire au silence. En acceptant ce harcèlement comme comme une fatalité, le message c’est: « Ne soyez pas visible. Ne réussissez pas. Sinon, voilà ce qui va vous arriver… » Et c’est grave.

> 10 nouveaux centres LGBT+ en France, un ambassadeur thématique pour défendre les droits partout dans le monde, un fonds de 3 millions d’Euros: des engagements forts et inédits, pris par Elisabeth Borne! Le monde associatif, précurseur dans ces luttes, y prendra part !

 

Laurence Boone (secrétaire d’Etat chargée de l'Europe)
> Face à la multiplication des incendies, l’Union européenne agit !
- Mécanisme
européen de crise civile organisant la solidarité entre États, avec flotte et équipements
- Une flotte d'avions et d'hélicoptères dédiée aux incendies et positionnée en France, Grèce, Croatie, Italie, Espagne, Suède.
- Achat d'avions par la Commission européenne.

 

Bérangère Couillard (secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie)
> Rencontre des habitants de la Drôme. La biodiversité sur l’ensemble du département est en danger à cause de cette sécheresse historique depuis 1959. Comme ici à Livron, où la Drôme est à sec sur presque 3km.
À la réserve naturelle nationale des Ramières, nous avons pu échanger avec l'OFB, l'Agence de l'eau et tous les élus sur les actions de sensibilisation, de protection et de restauration des milieux et des espèces, avec un seul objectif : garder une nature riche et vivante.
Sobriété, répartition des usages de l'eau, gouvernance territoriale, solutions pour le recyclage et la protection des zones humides... Échanges passionnants lors d'une table ronde avec les acteurs locaux. Je suivrai de près tous les travaux engagés dans les prochains mois.

 

Dominique Faure (secrétaire d’Etat chargée de la Ruralité)
> [Sécheresse] Chaque solution sera locale. Nous avons un gouvernement qui est très attaché pour différencier les territoires. Nous allons travailler. Cela veut dire poser un diagnostic et faire une feuille de route.

 

Partis politiques

● LaREM (futur Renaissance)
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Aurore Bergé (présidente du groupe à l’Assemblée nationale)
> Ils nous disaient «ça n'apportera rien aux Français». Ça n'est pas l'avis de Maryline, Bastien et Jackie : pour eux, c'est du concret et leur pouvoir d'achat qui est protégé ! Fière que nous ayons construit des compromis pour voter pour les Français !

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> [Taïwan] 1/ Non la position de Mélenchon n’est pas la « position de la France » qui est nettement plus complexe. Soutien à la présence de Taïwan dans des organisations internationales, et participation française à des opérations de liberté de navigation dans le Détroit de Taïwan.
2/ Mélenchon va bien au delà des positions françaises dans son soutien à Pékin sur d’autres sujets. Notre assemblée a reconnu en janvier le caractère génocidaire des persecution des Ouïgours, LFI n’a pas voté la résolution.
Par ailleurs citer le Général de Gaulle a tort et à travers n’a pas de sens. 1/ Taïwan avait un régime autoritaire tres different. 2/ C’est la Chine qui remet en question le statut quo avec un nationaliste agressif et une politique de pression accrue sur Taïwan sous Xi Jinping.

 

Pieyre-Alexandre Anglade (député)
> En politique étrangère LFI et le RN même combat. Ils sont contre l’Europe mais soutiennent en cœur les régimes autoritaires de ce monde. Pour les uns Pékin, pour les autres Moscou. À la fin, ils ne sont jamais aux côtés des démocraties.

> Il est une constante chez Mélenchon et LFI: ils sont toujours du côté des régimes autoritaires, jamais des démocraties. Dans la même semaine ils se sont opposés à l’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN, et ont abandonné Taïwan en rase campagne.

 

Sylvain Maillard (député)

> La France reste en pole position de l’attractivité en Europe en 2021, en étant le 1er pays européen d’accueil des projets d’investissements étrangers pour la 3ème année consécutive. On continue !

> Avec le vote définitif du projet de loi de finances rectificative, nous achevons de voter des mesures qui protègent le pouvoir d’achat des Français. Des mesures concrètes et consensuelles qui permettent de revaloriser le travail et aident les ménages à vivre mieux.

 

● MoDem
Bruno Millienne (député)
> En un mois, notre majorité présidentielle a su travailler avec les élus responsables de droite et de gauche dans votre intérêt. Les tentatives de blocage des extrêmes plus inquiets de leur nombre d'abonnés que du portefeuille des Français ont été vaines, les résultats sont là !

 

Mohamed Laqhila (député)
> [Discours à l'Assemblée nationale lors de la discussion sur le projet de loi de finances rectificative]
Rassurez-vous, mes chers collègues qui avaient par inadvertance voté contre le projet de loi pouvoir d’achat mercredi, vous avez ce jour une session de rattrapage ! Parce qu’en quelque sorte, ce projet de loi de finances rectificative est la seconde jambe du paquet « Pouvoir d’achat » porté par le Président de la République, le Gouvernement et la majorité.
Je voudrais un instant revenir sur les principales mesures de ce programme mis en place pour protéger nos concitoyens du retour de l’inflation :
- Revalorisation de 4% des pensions de retraite, des minima sociaux et des aides aux plus fragiles,
- Revalorisation de 3,5% du point d’indice des trois fonctions publiques,
- Gel de l’indice de revalorisation des loyers,
- Prolongation de la remise sur le carburant,
- Suppression de la contribution à l’audiovisuel public,
- Relance et facilitation des négociations salariales,
- Prolongation et élargissement de la prime Macron...
Autant de mesures qui rendront du pouvoir d’achat à nos concitoyens. Ces mesures, ciblées, ajustées au plus près des besoins, sont indispensables. Le groupe Démocrate les soutient avec vigueur.
Les discussions que nous avons eu au cours des dernières semaines nous ont permis, collectivement d’enrichir ces textes. Je voudrais saluer notre travail commun avec les sénateurs, qui nous ont permis d’avoir deux Commissions mixtes paritaires conclusives.
Je pense bien sûr à la déconjugalisation de l’Allocution Adultes Handicapés dans la loi « Pouvoir d’achat » mais aussi à tant d'autres dispositifs que nous sommes appelés à voter aujourd’hui. 
En premier lieu, je voudrais citer les mesures en faveur des travailleurs. Vous savez tous l’attachement du Groupe démocrate à une meilleure rémunération du travailleur. Nous saluons ainsi la défiscalisation des heures supplémentaires jusqu’à 7 500 euros, la possibilité de monétiser les RTT jusqu’en 2025 – nous donnant le temps d’évaluer cette mesure – ou encore l’ouverture de la prime exceptionnelle de rentrée non pas seulement aux seuls bénéficiaires des minimas sociaux mais aussi à ceux qui travaillent et touchent la prime d’activité.
Nous sommes aussi fiers d’avoir réussi à vous convaincre, chers collègues et en particulier nos collègues du groupe Renaissance, de l’utilité d’ouvrir la prime transport à l’ensemble des salariés, à en doubler le plafond de la part carburant et à en permettre le cumul avec le remboursement d’un abonnement de transport en commun, ce qui doit encourager à la multimodalité, un vrai chemin d’avenir. 
Nous avons voté beaucoup d’autres mesures – et je ne peux toutes les citer. Je choisirai cependant de m’arrêter un instant sur les mesures de compensation aux collectivités.

Je voudrais saluer le travail qui a été mené en la matière à l’Assemblée, à l’initiative notamment de nos collègues Christine Pirès-Beaune, Charles de Courson, Véronique Louwagie et du Rapporteur général, Jean-René Cazeneuve, qui nous a permis d’atteindre un consensus intergroupe qui nous semblait juste et bon. Nos collègues sénateurs ont décidé d’aller plus loin encore – en augmentant le critère d’épargne brute sur recettes réelles de fonctionnement de 10 à 22% - triplant quasiment le coût du dispositif que nous avions adopté.
Nous ne savons pas si une telle augmentation se justifie, les collectivités voyant leurs recettes augmenter en 2022 comme en 2023 en raison de la croissance et de l’inflation. Prenons garde, chers collègues, à ce que nos compromis ne finissent par nous faire oublier tout objectif de réduction du déficit ou de notre dette publique.
Tâchons, dans nos discussions, de rester raisonnable – et cet avertissement vaut aussi pour la majorité et, en premier lieu, parce que charité bien ordonnée commence par soi-même, pour le Groupe démocrate.
Cette loi de finances rectificative est une loi d’urgence – et c’est comme ça que nous l’avons abordé.
Cela ne doit cependant pas nous conduire à oublier les enjeux du futur et permettez-moi de profiter de ma présence à la tribune pour dresser quelques priorités de mon groupe en matière de finances publiques pour les prochaines années.
Nous réaffirmons notre appel à rationaliser la dépense publique sur le temps long en poursuivant les réformes structurelles qui seules garantiront le pouvoir d’achat des ménages. Nous devrons ainsi très vite ramener la dette publique en-dessous de 100% du PIB, son niveau d’avant 2020.
Nous devons aussi réfléchir plus largement à des réformes fiscales structurelles pour mieux accompagner l’innovation et la prise de risque, sans toutefois oublier la notion de justice. Il est de notre responsabilité de continuer dans notre volonté de transformer l’économie, tout en tirant les leçons de ce qui n’a pas fonctionné au cours des dernières décennies.
Nous devrons accélérer la transition écologique et énergétique, rénover les logements qui sont les premiers consommateurs d’espace et d’énergie en encourageant les investisseurs vertueux et en aidant les particuliers à mieux s’équiper, en augmentant ma prime rénov’ et en facilitant le changement de chaudières.
Nous sommes un parti de Gouvernement et c’est avec cet esprit responsable, avec cet esprit et constructif que nous voterons donc pour ce texte.

 

Nicolas Turquois (député)
> [Discours à l'Assemblée nationale, lors de la discussion du projet de loi pour le pouvoir d'achat]
Depuis 2017, le Président de la République a dessiné des objectifs de transformation majeurs pour la France, notamment en matière d'économie, d'emplois, en matière de finances publiques, ou en matière d'écologie et de protection de l'environnement. Avec lui, nous pensons au Groupe Démocrate que c'est dans la durée que nous pouvons agir de façon substantielle sur ces sujets là.
Il nous faut planifier, construire des stratégies de moyen et de long terme, pour relever les défis auxquels la France et les Français sont confrontés. 
Mais regarder le chemin au loin ne sert à rien si on trébuche sur le caillou qui est à nos pieds. C'est à l'image de la situation que nous traversons, sauf que ce n'est pas un caillou mais un énorme bloc de granite qui a surgi du fait de la reprise post-pandémie et de la guerre en Ukraine. 
Nous voulons du pouvoir d'achat supplémentaire pour les Français. Par le plein emploi, la montée en compétences, la réindustrialisation : c'est du moyen terme.

À court terme, ils doivent faire face à une inflation forte qui ronge leur pouvoir d'achat et complique drastiquement leur quotidien. Nous devions y répondre, nous l'avons fait en agissant pour tous :
- Pour ceux qui travaillent avec l'augmentation du SMIC, les modalités de restructuration dans les branches professionnelles, les heures sups, le doublement - ou le triplement - de la prime pouvoir d'achat, ou encore l'évolution du point d'indice dans le projet de loi de finances rectificative.
- Pour ceux qui ont travaillé, avec la revalorisation des retraites de 4% rétroactivement au 1er juillet.
- Pour ceux qui sont les plus fragiles et les plus modestes, avec la réévaluation des APL, du RSA, de l'allocution adultes handicapés et sa déconjugualisation, mais aussi les prestations familiales.
- Pour les consommateurs, en facilitant les résiliations de contrats et en contenant l'augmentation des loyers.
Nous voulions aussi décarboner massivement et rapidement le fonctionnement de la société française en agissant sur l'isolation de nos logements, l'arrêt des motorisations thermiques et le développement du mix énergétique à base de nucléaire et d'énergies renouvelables : c'est du moyen terme.
À court terme, nous actons des mesures d'urgence pour que tout simplement, les Français puissent se chauffer l'hiver prochain et que notre économie, en partenariat avec nos voisins européens, puisse fonctionner. À celles et ceux qui poussent des cris d'orfraies parce que nous réautorisons certains vols à fonctionner ou parce que nous permettons la mise en place d'un méthanier flottant, nous agissons en responsabilité car il n'y aura aucune transformation écologique profonde possible si le pays est bloqué. 
Nous voulons aussi rétablir l'équilibre des finances publiques et désendetter la France : c'est du moyen terme. 
À court terme, c'est 20 milliards qui sont actés dans ce projet de loi pour limiter les effets de la crise et notamment celle de l'inflation, car nous ne réformerons pas la France si nos compatriotes sont submergés par les difficultés du quotidien.
Finalement, et pour paraphraser un chanteur populaire notamment auprès des plus jeunes, vouloir réformer c'est simple et le faire avec les Français devrait être basique. Déclamer des bonnes idées c'est simple, construire des majorités de projet pour les faire adopter devrait être basique. 
Cela était le cas avec les différents groupes d'opposition républicains, comme avec la majorité sénatoriale. Nous le saluons et nous nous en félicitions. 
Le Groupe Démocrate se réjouit de ce texte, tant par son contenu que par la forme du débat qui a eu lieu. Nous sommes convaincus que cela peut être une méthode pour la suite. Garder le cap des réformes tout en tenant compte des difficultés du moment et travailler au-delà de la majorité en confiance et en partenariat avec le Sénat : simple et basique.

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Stéphane Séjourné (président du groupe Renew Europe au Parlement européen)
> Alliance de circonstance et de circonscriptions, la Nupes se fracasse sur l'essentiel : le droit d'un peuple à disposer de lui-même et nos valeurs démocratiques qui, elles, ne seront jamais négociables – même pour quelques sièges.

 

Nathalie Loiseau
> Le rapport d’Amnesty International sur l’Ukraine continue à faire des vagues. Reprocher à l’armée ukrainienne de se défendre là où elle est attaquée, y compris en zone urbaine, c’est pointer du doigt l’agressé en oubliant l’agresseur.

> Le bureau ukrainien d’Amnesty International tenu à l’écart du rapport de l’ONG sur l’Ukraine. On marche sur la tête.

> Le leadership de XI Jinping …Qui croit-il punir en revoyant à la baisse les objectifs climatiques de la Chine, si ce n’est la planète entière et ses propres compatriotes ?

 

Valérie Hayer
À certains égards, la pensée d'Orbán ne diffère pas de funestes idéaux datant d'un autre siècle. Elle est raciste, abjecte et inhumaine. N'oublions pas non plus qu'il est le grand allié de Marine Le Pen, qui encense depuis des années sa dérive autocratique et ultraconservatrice.

 

● Personnalités centristes
François de Rugy (ex-président de l’Assemblée nationale LaREM)
> [Tribune: « Vices et vertus du nouveau Parlement »]
Au vu du résultat des élections législatives de juin dernier, on pouvait craindre que la nouvelle Assemblée nationale ne plonge dans une instabilité digne de la IVe République. Après un mois et demi de fonctionnement, certains dénoncent le chaos, tandis que d’autres célèbrent l’Assemblée comme le principal lieu de pouvoir où tout se déciderait. Une Assemblée sans majorité absolue, cela perturbe d’abord beaucoup les habitudes de la vie politique française. La majorité absolue, c’était une forme de confort : pour le gouvernement qui faisait passer assez facilement ses mesures comme pour les oppositions qui pouvaient s’opposer sans jamais assumer devant les Français les décisions difficiles. La culture politique française, qui favorise l’affrontement plutôt que le compromis, y trouvait son compte. Une première leçon s’impose : les institutions de la Ve République tiennent. Comme si c’était la Constitution qui s’adaptait à cette situation inédite plus encore que les responsables politiques eux-mêmes ! L’élection de la nouvelle présidente de l’Assemblée nationale a été acquise dès le deuxième tour de scrutin. La mise en place du bureau de l’Assemblée comme des présidences de commission se sont également déroulées normalement, sans crise ni blocage.
La gauche a bien tenté de dénoncer une prétendue collusion des trois groupes de la majorité relative avec le Rassemblement national : la vérité est que l’élection de deux vice-présidents RN n’est que l’application de la proportionnelle au bureau de l’Assemblée, garantie depuis toujours par son règlement. Le RN a bien tenté lui aussi de dénoncer l’élection d’un député LFI à la tête de la commission des finances ; mais c’était là aussi la logique des choses à partir du moment où toute la gauche se retrouvait unie sur la candidature d’un député LFI. Au-delà des polémiques d’un jour sur les réseaux sociaux, il y a donc une réalité : l’Assemblée s’est installée et elle fonctionne. Le dépôt d’une première motion de censure a d’abord été l’occasion de se souvenir que le général de Gaulle avait veillé à ce que la Constitution n’oblige pas un gouvernement à demander la confiance au Parlement, justement pour éviter l’instabilité de la IVe République où des gouvernements étaient renversés quelques jours après avoir été constitués.
L’exercice déclenché par la Nupes a surtout permis de constater qu’il n’y avait pas de majorité alternative à la majorité relative qui soutient le président de la République. Sauf à ce que les quatre groupes de gauche décident de constituer un gouvernement avec le Rassemblement national et Les Républicains – et que ceux-ci acceptent ! L’avenir dira si, à d’autres moments dans ce mandat, les oppositions mêlent leurs voix antagoniques dans le seul but de renverser le gouvernement. Pour éviter cela, une réforme utile serait d’introduire dans la Constitution ce que l’on appelle en Allemagne la motion de censure constructive : ceux qui la déposent doivent dire quel est leur candidat au poste de Premier ministre. Une majorité alternative devrait se construire sur une base positive, et non dans une simple et paresseuse position de rejet.
Reste la question de l’adoption des textes de loi et des budgets, cœur de l’activité parlementaire. L’aspect parfois chaotique des premiers débats à l’Assemblée ne constitue malheureusement pas un phénomène nouveau : la multiplication des amendements, y compris les plus farfelus, n’a cessé d’augmenter au fil des législatures. Et l’obsession des réseaux sociaux conduit certains députés à chercher à provoquer des coups d’éclat, pour connaître leur « quart d’heure de célébrité ». L’augmentation du poids des groupes populistes dans la nouvelle Assemblée ne fait qu’amplifier ces dérives. Mais au-delà du spectacle parfois désolant du « jeu parlementaire », la question de fond qui est posée est celle de la capacité de certains groupes d’opposition à passer des compromis avec le gouvernement et la majorité présidentielle. C’est ainsi que fonctionnent (plus ou moins bien) nos voisins européens où les Assemblées sont élues à la proportionnelle. Et là, on en revient aux limites de notre culture politique, qui privilégie l’affrontement des blocs.
C’est peut-être dans notre Constitution, encore une fois, qu’on trouvera la solution : si les compromis ne sont pas trouvés à l’Assemblée, ils pourraient bien venir des procédures que nos institutions ont instaurées entre l’Assemblée et le Sénat. Et plus précisément des commissions mixtes paritaires composées de sept députés et sept sénateurs et qui ont justement pour mission de regarder si un compromis est possible et en quels termes, entre la majorité de l’Assemblée et celle du Sénat. Cette disposition prévue à l’article 45 de la Constitution contribuera peut-être à « reparlementariser » le travail législatif puisque cette instance se réunit hors la présence du gouvernement. Une des réformes que j’avais souhaitées quand j’étais président de l’Assemblée était justement d’ouvrir la possibilité de réunir sur chaque texte de loi cette « commission du compromis », après une lecture dans chaque chambre.

Dans un premier temps, le Sénat sortira probablement gagnant de la nouvelle configuration politique. Mais si les députés considèrent que c’est un rôle trop important donné aux sénateurs, il ne tiendra qu’à eux de tisser des compromis directement entre groupes de la majorité et de l’opposition à l’Assemblée nationale ! Le vrai test pour la nouvelle Assemblée viendra sur des textes de loi plus difficiles que ceux traitant du pouvoir d’achat, sur l’énergie ou les retraites par exemple. C’est alors qu’il faudra, au-delà des ressources de notre Constitution, compter sur l’esprit de responsabilité, tant des députés de la majorité que de ceux des oppositions qui n’auront pas cédé aux tentations populistes.