mardi 5 mai 2020

Actualités du Centre. Revenu universel: des centristes signent une tribune pour son établissement

Dans une tribune publiée par le magazine l’Obs et intitulée  «Plaidoyer pour un ‘socle citoyen’», un certains nombre d’élus de la majorité présidentielle dont des centristes, ainsi qu’un certain nombre de personnalités demandent l’établissement d’un revenu universel
Selon eux, «La crise du coronavirus l’a démontré: un revenu de liberté, mécanisme de solidarité universelle et de résilience, est devenu indispensable dans une société exposée aux risques».
Ce texte (à lire ci-dessous et qui fait l’objet d’une pétition sur change.org) est signé par  Jean-Félix Acquaviva, député LT de Haute-Corse,  Saïd Ahamada, député LaREM des Bouches-du-Rhône,  Frédéric Aimard, journaliste, ancien directeur de «France catholique», Delphine Bagarry, députée NI des Alpes-de-Haute-Provence, Erwan Balanant, député MoDem du Finistère, Jean-Noël Barrot, député MoDem des Yvelines, Marc de Basquiat, économiste, président de l’Association pour l’Instauration d’un Revenu d’Existence (Aire), Olivier Becht, député Agir du Haut-Rhin, Richard Bielle, président du directoire CFAO, Yves Bonavero, entrepreneur, philanthrope et romancier, Daniel Borrillo, juriste, université Paris-X Nanterre, Cersa, Bernard Bourigeaud, fondateur d’Atos, Pierre-Yves Bournazel, député Agir de Paris, Christian Bouvard, entrepreneur, vice-président Aire, Anne Brugnera, députée LaREM du Rhône, Alain Caillé, sociologue, mouvement Convivialiste, revue du Mauss, Alain Cazabonne, sénateur MoDem de Gironde, Denis Consigny, ingénieur, président Aicu, Michèle Crouzet, députée LaREM de l’Yonne, Patrick David, économiste, militant associatif, Élisabeth Doineau, sénatrice UDI de Mayenne, Jacqueline Dubois, député LaREM de Dordogne, Frédérique Dumas, députée LT des Hauts-de-Seine, Pascal Durand, député européen Renew, Sarah El Haïry, députée MoDem de Loire-Atlantique, Chantal Euzéby, économiste, université Grenoble-II, OIT, Jean-Marc Ferry, philosophe, université de Nantes, Edouard Fillias, président de JIN, Agnès Firmin le Bodo, députée Agir de Seine-Maritime, Isabelle Florennes, députée MoDem des Hauts-de-Seine, Albane Gaillot, députée NI du Val-de-Marne, Claude Gamel, économiste, université d’Aix-Marseille, Jean Garrigues, historien, président du Comité d’histoire parlementaire et politique, Frédéric Guimbal, président du groupe Frégate, François Hurel, président de l’Union des Auto-Entrepreneurs, Caroline Janvier, députée LaREM du Loiret, François Jolivet, député LaREM de l’Indre, Sandrine Josso, députée LT de Loire-Atlantique, Hubert Julien-Laferrière, député LaREM du Rhône, Yannick Kerlogot, député LaREM des Côtes-d’Armor, Mohamed Khenissi, fondateur Hermeneo, Gaspard Koenig, philosophe, fondateur du think tank GenerationLibre, Sonia Krimi, députée LaREM de la Manche, Flavien Kulawik, cofondateur et président de KLB Group, François-Michel Lambert, député LT des Bouches-du-Rhône, Jean-Charles Larsonneur, député LaREM du Finistère, Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi et Mangopay, Frédéric de Maneville, directeur de société, Nouvelle-Calédonie, Didier le Mesnestrel, fondateur La Financière de l’Echiquier, président Yomoni, Vincent Ledoux, député Agir du Nord, François Legendre, économiste, université Paris-Est Créteil, Erudite, Patricia Lemoine, députée Agir de Seine-et-Marne, Guillaume Liegey, président d’eXplain, Victor Lugger, fondateur de Big Mamma, Lise Magnier, députée Agir de la Marne, Jacques Maleterre, auteur-réalisateur, Télémaque Masson, doctorant en science politique, allié ATD Quart Monde, Pierre Minodier, président du Centre des jeunes Dirigeants, Jean-Paul Mulot, journaliste, ancien directeur délégué de la rédaction du «Figaro», François-Xavier Oliveau, entrepreneur, essayiste, vice-président Aire, Bertrand Pancher, Député LT de la Meuse, Bénédicte Petelle, députée LaREM des Hauts-de-Seine, Valérie Petit, députée apparentée LaREM du Nord, David Poryngier, cofondateur du Mouvement des Libéraux de Gauche, Laure de la Raudière, députée Agir de l’Eure-et-Loir, Philippe Recouppé, ingénieur, fondateur de Forum Atena, Léon Régent, ingénieur, vice-président Aire, Thomas Rudigoz, député LaREM du Rhône, Jacques Savatier, député LaREM de la Vienne, Denise Saint Pé, sénatrice MoDem des Pyrénées-Atlantiques, Nathalie Sarles, députée LaREM de la Loire, Maxime Sbaihi, directeur général de GenerationLibre, Christian Stoffaes, professeur d’universités, président d’honneur du CEPII, Sira Sylla, députée LaREM de Seine-Maritime, Aurélien Taché, député LaREM du Val-d’Oise, Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, Jennifer de Temmerman, députée NI du Nord, Sabine Thillaye, députée NI de l’Indre-et-Loire, Frédérique Tuffnell, députée NI de Charente-Maritime, Laurence Vanceunebrock, députée LaREM de l’Allier, Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur MoDem du Pas-de-Calais, Marie-Pierre Vedrenne, députée européenne Renew, Arnaud Ventura, fondateur de Baobab Group, Fabrice Vigoureux, député LaREM du Calvados

► Voici le texte de la tribune:
Un soutien financier immédiat et proportionné, c’est ce qu’un socle citoyen, c’est-à-dire un mécanisme de revenu universel (ou de base) intégré à l’impôt sur le revenu, aurait permis d’assurer à chaque Français, automatiquement, dès le premier mois du confinement. Nous aurions ainsi disposé immédiatement de ce que nous tentons depuis plusieurs semaines d’inventer, à travers quantité de mesures d’aides d’urgence et d’ajustements de nos systèmes de soutien aux ménages et aux entreprises.
Aujourd’hui, nous n’avons jamais été aussi convaincus de la nécessité d’un socle citoyen, véritable revenu de liberté et mécanisme de solidarité universelle.
Il est donc temps de sauter le pas! Car techniquement, un tel socle citoyen est désormais simple à mettre en œuvre, grâce à une réforme majeure, celle du prélèvement à la source, dont nous commençons seulement à mesurer l’intérêt pour rénover notre protection sociale. L’administration fiscale pourrait calculer chaque mois la différence entre un crédit d’impôt individuel et un prélèvement uniforme pour tous afin de garantir un socle de revenu.
Ceux dont le revenu du mois dépasse un certain seuil, par personne, se verraient prélever la différence entre le montant du crédit d’impôt et le montant de l’impôt dû; ceux dont les revenus sont inférieurs, exceptionnellement ou non, la recevraient immédiatement par un virement du fisc sur leur compte en banque.
Ce mécanisme remplacerait une partie des prestations sociales et de l’impôt sur le revenu. Universel et permanent, appuyé sur une réforme fiscale, il est de loin préférable à toutes les allocations sous conditions de ressources, car il garantit l’adaptation parfaite et immédiate à la situation économique des individus et des familles, surtout dans une période d’incertitude économique majeure. Un véritable dispositif de résilience dans une société du risque.
L’idée du socle citoyen, qu’on l’appelle revenu de base, universel ou d’existence, transcende les clivages partisans, mais suscite toujours incompréhensions et controverses: depuis Thomas Paine en 1796, l’idée de créer ce nouveau droit a été continûment étudiée, débattue, expérimentée. Il a été revendiqué aussi bien par les socialistes, au nom d’une solidarité bien pensée, que par les libéraux, soucieux de donner un fondement matériel aux libertés individuelles. Il a repris de la vigueur ces dernières années à la faveur de l’émergence du travail indépendant.
Aujourd’hui, la crise expose la faiblesse de nos sociétés et de nos économies, révélant l’un des défis majeurs du jour et du «monde d’après»: la mise en place d’un filet de sécurité universel, un socle sur lequel s’appuyer dans une société de l’incertitude. Avec la crise du Covid19, des arguments qui pouvaient sembler théoriques prennent soudain une tournure concrète pour ceux qui se retrouvent sans rien: l’automaticité, quand beaucoup sont exposés à une chute brutale de leurs revenus; l’universalité, puisqu’une majorité d’entre nous se trouve dans l’impossibilité de travailler mais que seuls les salariés bénéficient du chômage partiel; la réalité de nos besoins de base, que nous mesurons mieux par l’expérience de nos confinements respectifs.
Loin de généraliser l’aumône, le socle citoyen préserve la dignité des plus démunis, en leur épargnant toute procédure inquisitrice, en les traitant comme des citoyens dotés des mêmes droits et non comme des cas à part.
Loin d’encourager l’assistanat, il favorise la prise de risque en offrant l’assurance de ne jamais sombrer dans la grande pauvreté.
Loin de récompenser l’oisiveté, il élimine les «trappes à pauvreté», en assurant que le travail paye toujours.
Loin de consacrer le règne de l’individualisme, il invite chacun à exprimer au mieux ses compétences et aspirations, la valeur humaine dont dépend notre vivre ensemble. Loin de faire table rase de l’Etat-providence, il complète les dispositifs universels (santé, accueil des enfants…), assurantiels (retraite, chômage…) ou spécifiques (logement, handicap…) par un filet de sécurité moderne et réactif.
Il participe enfin d’une révolution conceptuelle, en continuant à découpler le revenu du travail salarié, pour une approche plus large et moderne de l’activité.
Nous ne sommes pas les seuls à faire le plaidoyer d’un tel socle: à l’instar de l’Espagne, des Etats-Unis, du Japon ou de l’Allemagne, chaque pays distribue des revenus sans contrepartie pour éviter que des millions d’individus ne sombrent dans la pauvreté et que des entreprises ne disparaissent. L’Assemblée de Corse vient de voter, tous partis confondus, pour expérimenter au plus tôt un dispositif apparenté au socle citoyen.
Le socle citoyen est une réforme d’union nationale, il n’est ni de gauche ni de droite, il est du côté de ceux qui croient en l’homme, de ceux qui auront le courage de faire l’une des réformes fiscales et sociales les plus ambitieuses et justes que notre pays ait connues, de ceux dont nous nous souviendrons parce qu’ils auront construit le monde d’après, un monde meilleur.
Acteurs politiques, économiques, universitaires, associatifs, et simples citoyens, nous appelons aujourd’hui le Premier ministre, et conjointement le ministre de l’Action et des Comptes publics, le ministre des Solidarités et de la Santé, et la secrétaire d’Etat aux Affaires européennes, à lancer le chantier d’un socle citoyen en y associant les citoyens et les parlementaires, lors du projet de loi de finances 2021. Ce projet ferait de la France un pilote en Europe, en allant au-delà de l’aménagement d’aides sociales comme c’est le cas dans tous nos pays depuis des décennies, en créant un véritable revenu universel lié à l’impôt universel, dans le respect de son esprit premier d’universalité et de liberté.


Propos centristes. France – Spécial guerre contre le coronavirus: santé, bien public mondial; fermeture des écoles, catastrophe pour les plus vulnérables; pas de relâchement dans le déconfinement; réouverture des écoles: dangers et responsabilité des maires; aides pour les jeunes précaires; coordination européenne; stopcovid; plan pour les entreprises; culture en danger…

Voici une sélection, ce 5 mai 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France à propos de l’épidémie de coronavirus et de ses conséquences.

● Emmanuel Macron (Président de la République)
- Face au COVID19, le chacun pour soi serait une erreur majeure. Le jour où un vaccin sera mis au point il devra être accessible à tous.
- La santé est un bien public mondial : la communauté internationale unit ses forces pour vaincre le COVID19. Ensemble, accélérons le développement des diagnostics, des traitements et du vaccin et œuvrons à les rendre accessibles à tous.
- Le COVID19 accroît les inégalités. Les pays les plus pauvres sont les plus exposés aux risques économiques, sociaux, sécuritaires liés à la pandémie. Le G20 s’est engagé à aider l’Afrique et nous devons obtenir des résultats rapidement.
- Nos chercheurs, nos scientifiques, doivent avoir tout le soutien de l’Europe et de tous nos partenaires internationaux.
- La règle est simple: nous ne mettrons jamais un enseignant en situation de danger.
- À tous nos enseignants : depuis chez vous ou mobilisés dans les écoles pour accueillir des enfants de soignants, vous avez mené un travail formidable ces dernières semaines. Merci à vous pour votre engagement.
- Le 11 mai, la rentrée se fera de manière progressive, concertée et dans des classes plus réduites que d’habitude. Mon objectif : que tous les enfants qui ont besoin de revenir à l’école puissent trouver une école ouverte avec un temps aménagé.

● Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Edouard Philippe (Premier ministre)
- Prendre les bonnes décisions qui engagent tout le pays, sans fuir le débat, en mettant le Parlement au cœur des enjeux. C'est notre objectif depuis le début de cette crise.
- Le déconfinement aura lieu pas à pas, avec des marches que nous espérons franchir toutes les trois semaines : nous pourrons peut-être parfois rester plus longtemps que prévu sur la même marche, ou redescendre une marche si nécessaire.
- La fermeture des écoles est une catastrophe pour les plus vulnérables des enfants et des adolescents. Chaque retour à l’école sera une bonne nouvelle. Les effectifs ne devront pas dépasser 15 élèves par classe, formés des jeunes des familles qui en ont le plus besoin.
- En cas de relâchement, le nombre de nouveaux malades pourrait être bien supérieur aux prévisions, ce qui compromettrait la réussite de toute la stratégie de déconfinement.
- Grande distribution : Il n’y a jamais eu de stocks cachés. Il y a eu des commandes massives, et il faut un certain temps avant qu’elles se concrétisent en millions de masques disponibles pour l’ensemble de nos concitoyens.
- Tel savant nous dit, catégorique, qu’il ne peut y avoir de deuxième vague, que l’été verra le virus disparaître. Tel autre, aussi savant et respecté, nous dit l’inverse. Aucun pays au monde, aucun scientifique ne saurait aujourd’hui prédire l’été, l’automne, qui nous attendent.
- Le Gouvernement a mis en place des mesures d’urgence spécifiques pour les acteurs culturels. Le président de la République annoncera de nouvelles décisions mercredi.
- J’entends les réticences de certains maires, de certains chefs d’entreprise, qui craignent que leur responsabilité soit engagée. Les inquiétudes sont là, il nous faut y répondre. Préciser la loi, rappeler la jurisprudence, qui oblige le juge à tenir compte des moyens disponibles et de l’état des connaissances au moment où l’on a agi, ou pas agi? Oui. Atténuer la responsabilité? Je suis nettement plus réservé.
- J’annonce aujourd’hui une aide pour les jeunes précaires ou modestes de moins de 25 ans. Restaurants universitaires fermés, emplois perdus... Certains jeunes se sont retrouvés dans une situation dramatique. Nous avons donc décidé de verser une aide de 200€ à 800000 d’entre eux.

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
Nous avons recommandé à nos compatriotes qui résident à l'étranger de rester dans le pays où ils ont élu domicile (...) Nous avons proposé un plan de suivi médical, d'aides sociales directes et un soutien à l'AEFE.

Nicole Belloubet (ministre de la justice)
- Il me semble difficile que les élus locaux puissent voir leur responsabilité engagée.
- Les maires doivent pouvoir prendre dans leurs communes les décisions qui sont nécessaires au déconfinement sans crainte de voir leur responsabilité pénale engagée.
- [Réouverture des écoles] Les règles du code pénal, prévues pour retenir la responsabilité en cas d'infraction involontaire des élus, sont très restrictives.
- Il est désormais jugé de manière constante que l'employeur qui a pris les mesures de prévention obligatoire peut s'exonérer de sa responsabilité civile.

Florence Parly (ministre des Armées)
- Visite ce matin de la PME francilienne BforCure qui travaille sur un nouveau projet de dépistage du Covid-19 « NoMoreCov ». Un test innovant, léger et surtout rapide : il permettra un dépistage en 30 minutes.
- 1,8 millions d’euros : c’est ce qu’investit le ministère des Armées pour un procédé de test qui pourrait être utile à nos forces déployées sur le terrain, mais aussi à des acteurs du monde civil. Un exemple d’innovation dite «duale».

Bruno Le Maire (ministre de l’Economie et des Finances)
- Notre objectif: réussir le déconfinement avec notamment la réouverture de tous les commerces le 11mai et un retour du plus grand nombre de Français au travail dans des conditions sanitaires maximales.
- La mise en place du chômage partiel par le gouvernement a été un amortisseur considérable pour toutes les entreprises. Le salon va pouvoir redémarrer sans avoir licencié, sans avoir perdu ses compétences et ses savoir-faire.
- Les personnes qui touchent une petite retraite et qui travaillent en même temps à leur compte pour compléter leurs revenus sont maintenant éligibles au Fonds de solidarité. Ils pourront demander une aide dans quelques jours.

Elisabeth Borne (ministre de la Transition écologique et solidaire)
L’appel de dirigeants d’entreprises à faire de la relance économique un accélérateur de la transition écologique est un engagement positif. Il faudra l’honorer pour construire un monde résilient et désirable pour les générations présentes et futures.

Jean-Michel Blanquer (ministre de l’Education)
- [Reprise de l'école] Ce n'est pas honnête de jouer avec les émotions sur un tel sujet. Nous avons besoin d'un peuple uni autour de son école. Des personnes cherchent à faire peur, quand on aime l'école de la République on ne fait pas ça.
- Ce que nous avons à faire dans l’intérêt du pays et des enfants est inédit. D’autres pays le font avec les mêmes défis à relever. Les communes se préparent pour la semaine prochaine. Nous n’avons pas choisi la facilité. Nous avons choisi le bien public. Nous réussirons ensemble.
- Le protocole sanitaire est très strict, je le reconnais. S'il ne l'avait pas été on nous l'aurait reproché. Maintenant certains le trouvent trop strict mais nous assumons.

Didier Guillaume (ministre de l’Agriculture)
A partir de lundi, tous les commerces doivent ouvrir, avec les mesures de précaution. Je suis favorable à ce que les restaurants rouvrent le plus vite possible. Un point sera fait fin mai.

Franck Riester (ministre de Culture)
- La crise que nous traversons est tout particulièrement terrible pour le secteur culturel. Ce qui se joue, c'est la capacité de notre pays à rester un pays de culture. Après les mesures d'urgence, nous travaillons à une nouvelle série de mesures fortes.
- Je ne peux pas laisser dire que le gouvernement a oublié le monde de la culture. Nous avons veillé à ce que les mesures qui bénéficient à toute l'économie bénéficient également au secteur culturel et avons pris des mesures spécifiques d'ampleur. Nous sommes au travail.
- [Tribune: Sans un soutien prolongé des pouvoirs publics, la culture ne survivra pas]
C'est au moment où, comme aujourd'hui, tout semble remis en cause, que nous devons collectivement nous rappeler ce à quoi nous tenons vraiment. Ce à quoi nous croyons. Ce pour quoi nous voulons nous battre. 
La France ne serait pas la France sans ce lien unique qu'elle a noué, depuis des siècles, avec l'art et les artistes. Elle ne serait pas la France sans ses milliers de cinémas et de théâtres, ses innombrables festivals, ses musées, ses librairies et médiathèques, ses disquaires, ses cathédrales et ses châteaux, ses rentrées littéraires, sa fête de la musique, ses journées du patrimoine. La culture, dans notre pays, n'est pas seulement une activité privée, ou un divertissement d'esthète. Elle est notre manière de faire nation. Elle est notre raison d'être ensemble et notre façon de parler au monde. Elle est un art de vivre, tout simplement. 
Or c'est cela, cette part essentielle de nous-mêmes, qui peut aujourd'hui disparaître. A la différence de la plupart des autres activités, en effet, dans le domaine de la culture, les pertes sont irréversibles. On peut reconstituer, même si c'est difficile, un appareil productif. Mais on ne remplace pas une compagnie de théâtre, de danse ou de cirque, ou encore une maison d'édition : en cessant d'exister, elle emporte avec elle, pour toujours, la singularité d'un regard, la beauté de ce qui ne verra jamais le jour. Lorsqu'il est perdu, on ne ressuscite pas davantage le savoir-faire d'un artisan d'art, d'un maître verrier, ou d'un tailleur de pierre : car il est le fruit d'une histoire séculaire que nous ne pourrons pas réinventer. La culture est du côté de ce qui n'est pas reproductible : c'est ce qui en fait la valeur et la fragilité. Ma mission de ministre est d'être au service de tous ceux qui rendent un tel miracle possible. 
Face à une crise qui menace ce que nous avons de plus précieux, seul l'Etat - en dialogue étroit avec les collectivités territoriales - peut agir avec suffisamment de force et de vision d'ensemble. Cette conviction m'a animé dès les premiers jours. 
Il a d'abord fallu répondre à l'urgence : sauvegarder les emplois, maintenir les structures à flot. Avec les équipes du ministère de la Culture, je me suis immédiatement mobilisé pour concevoir les dispositifs les plus adaptés à la très grande diversité des situations - en portant une attention particulière aux acteurs les plus fragiles : artistes et techniciens du spectacle et de l'audiovisuel, artistes-auteurs, lieux et compagnies du spectacle vivant, gestionnaires de monuments historiques, artisans d'art, architectes indépendants, journalistes pigistes, librairies, salles de cinéma... Je l'ai fait en concertation quotidienne avec les professionnels, et en liaison permanente avec mes collègues du gouvernement. Le fonds de solidarité a pu pleinement bénéficier au monde de la culture, de même que le dispositif d'activité partielle, qui a été élargi aux artistes et techniciens du spectacle, dont les règles d'accès à leur régime spécifique d'assurance-chômage ont, en outre, été modifiées pour tenir compte de la crise. S'y ajoutent des mesures spécifiques, ainsi que des reports et annulations de charges. Grâce à l'engagement de chacun, nous avons réussi à limiter les conséquences à court terme de la situation, même si des problèmes demeurent, que nous nous employons à résoudre. Nous continuons à travailler avec les professionnels et les collectivités sur les conditions et le calendrier des reprises d'activité. 
Mais ne nous y trompons pas : le plus difficile est devant nous. La plus grave erreur serait de considérer qu'à la fin de la période de confinement, les choses pourront reprendre comme avant. La vérité est qu'il faudra du temps avant que la fréquentation de nos salles de spectacles et de cinéma, de nos musées et monuments, de nos festivals, retrouve le niveau d'avant la crise. L'Etat devra être présent pendant cette période où la culture sera contrainte d'adapter son activité : sans un soutien prolongé des pouvoirs publics, elle ne survivra pas.  
Pour autant, il n'est pas question de revenir au "monde d'avant". La crise a mis en lumière des aspirations nouvelles : à une société à la fois plus solidaire et plus autonome, plus proche et respectueuse de la nature, plus soucieuse aussi de l'histoire et du temps long. Je veux donner corps à ces espérances : en investissant davantage dans notre patrimoine ; en repensant le modèle de développement de nos grands opérateurs culturels, qui doit prendre davantage en compte le lien social et inter générationnel ; en nous appuyant sur les artistes, du spectacle vivant en particulier, pour nous aider à lire le monde d'aujourd'hui et inventer celui de demain; en relevant, par ailleurs, le gigantesque défi de souveraineté, notamment en matière culturelle, posé par les grands acteurs du numérique. Je travaille depuis plusieurs semaines à une série de propositions très structurantes sur l'ensemble de ces sujets. Ce mercredi, le président de la République prendra des décisions importantes. Dans les jours qui suivront, je préciserai l'ensemble des mesures que nous mettrons en œuvre  au service de cette vision.  

Gérald Darmanin (ministre de l'Action et des Comptes publics)
- À la demande du Président de la République, nous allons annuler les charges sociales des petites entreprises de moins de 10 salariés qui ont dû fermer sur décision administrative durant le confinement.
- Le mois dernier, 1,2 million de petites entreprises ont demandé une aide du fonds de solidarité allant jusqu’à 1500 euros. En 5 jours ce mois ci, 660 000 petites entreprises en ont déjà fait la demande au titre du mois d’avril.

Muriel Pénicaud (ministre du Travail)
Nous accompagnons toutes les entreprises pour que l’activité reprenne dans des conditions garantissant la santé et la sécurité des salariés. Nous avons déjà établi 48 guides par métiers et un protocole de déconfinement pour les aider à mettre en place les règles universelles.

Julien Denormandie (ministre de la Ville et du Logement)
- Pour venir en aide aux familles modestes dans les quartiers, nous avons enclenché un plan d'urgence de 50 Mio€ pour aider les associations d'aide alimentaire et distribuer des chèques services. Une aide exceptionnelle sera versée aux familles bénéficiaires des APL, RSA ou ASS.
- Oui, il y a des difficultés. (...) De plus en plus de familles ont demandé des aides alimentaires. Nous avons enclenché un plan d'urgence de 50 millions €.

Frédérique Vidal (ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’innovation)
- Avec l'aide annoncée hier pour les étudiants précaires et les nombreuses initiatives des établissements depuis le début de la crise nous permettront de ne laisser aucun étudiant sans accompagnement.
- L’aide aux étudiants précaires concernera les étudiants qui ont perdu leur emploi à cause du Covid19 et ceux qui devaient faire des stages obligatoires gratifiés. Une attention particulière sera aussi portée aux étudiants ultramarins restés en métropole.
- Parallèlement à l'aide aux étudiants précaires, les établissements ont déjà mis en place des aides informatiques ou alimentaires pour les étudiants.

Annick Girardin (ministre des Outre-mer)
En choisissant de rester dans l'hexagone durant la crise plutôt que de rentrer dans leur territoire, les étudiants d'outre-mer ont contribué à la lutte contre le virus. Il est temps de les aider en retour.

Roxana Maracineanu (ministre des Sports)
- Je travaille à mobiliser le mouvement sportif pour contribuer à la démarche mise en œuvre pour une reprise progressive de l’école, dans le respect des règles sanitaires et en toute sécurité.
- Aucun acteur du sport n’est abandonné. Comme le monde associatif, le sport pro sera aidé en France. Et ce n’est pas le cas partout.

Amélie de Montchalin (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes)
- La coordination européenne de nos déconfinements est capitale pour nos concitoyens et travailleurs frontaliers.
- L’Allemagne, unie avec la France, l’Espagne et l’Italie pour une relance européenne forte, immédiate et solidaire. Loin des divisions.

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé du numérique)
- [StopCovid] La solution proposée par Apple et Google ne nous convient pas en termes de protection de la vie privée et de maîtrise du système de santé. C'est pourquoi la France, comme le Royaume-Uni et d'autres pays, a choisi de développer sa propre application, qui fonctionnera très bien sur tous les téléphones. Nous entrerons dès la semaine prochaine en phase de test. Cela nous permettrait d'avoir un débat et un vote au Parlement dans la semaine du 25 mai, pour un déploiement à partir du 2 juin.
- StopCovid est un projet utile et complémentaire du travail des brigades sanitaires. Si vous avez été en contact avec un cas positif, vous serez prévenu immédiatement et suivi plus vite. C’est un outil sanitaire important.

Jean-Baptiste Lemoyne (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)
J’ai réuni ce matin tous les acteurs du Comité de filière tourisme pour : faire le point sur la mise en œuvre des mesures de soutien au secteur. Déjà 4,5Mds€ de PGE validés; préparer le Comité Interministériel du Tourisme que présidera Edouard Philippe le 14 mai.

Gabriel Attal (secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education)
Pour beaucoup de jeunes en difficulté, le confinement est synonyme de précarité accrue. Pour les aider à passer ce moment difficile, nous leur verserons une aide supplémentaire de 200€. La mobilisation du gouvernement face à l’impact social de la crise sanitaire se poursuit.

Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances)
- Nous avons réservé et acheté 5 millions de masques réutilisables soit l'équivalent de 105 millions de masques à usage unique pour les personnes précaires. Ils seront livrés chaque semaine aux préfets et distribués aux maires.
- Nous accompagnons la filière aéronautique dans 3 directions: mise en place des mesures d’urgence, accompagner la reprise du travail dans des conditions sanitaires irréprochables, préparer la suite acec un plan de relance et de soutien. (…)Ce plan de soutien doit être à la mesure des enjeux auxquels nous faisons face, il est trop tôt pour en dessiner parfaitement les contours.
- Les entreprises sorties de leurs difficultés peuvent s'en prévaloir auprès de leur banque et demander un prêt garanti par l'Etat. Nous allons prolonger et renforcer le plan pour les entreprises qui ne peuvent pas rouvrir au mois de mai.

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

LaREM prend acte du rejet du plan de déconfinement par le Sénat et regrette la démarche irresponsable qui a conduit une majorité de sénateurs à ne pas voter en sa faveur, plaçant les logiques politiciennes avant l’intérêt supérieur du pays.

Richard Ferrand (président de l’Assemblée nationale)
A quelques jours du début programmé du déconfinement, la question des transports et de leur organisation est un sujet majeur. Deux impératifs: éviter la diffusion du virus, assurer la sécurité sanitaire.

Stanislas Guerini (délégué général)
[Aide pour les jeunes précaires ou modestes de moins de 25 ans] La République En Marche salue cette nouvelle annonce forte du Premier ministre. Nous serons particulièrement attentifs à ce que l'attention portée aux plus précaires tout au long de la crise se poursuive. Aucun de nos concitoyens ne doit être laissé sur le bord de la route.

Gilles Le Gendre (président du groupe à l’Assemblée nationale)
- Les mesures déconfinement au Sénat et à l’Assemblée Nationale permettent d'organiser la protection des Français tout en amorçant le retour à la vie normale. Opération complexe qui accompagnera le recul de l'épidémie et repose sur la responsabilité de chacun.
- Le déconfinement du 11 mai n'aura lieu que si l'épidémie décroît.

Aurore Bergé (porte-parole)
Il y a urgence pour la culture. Les acteurs culturels sont éligibles au plan de 8 milliards d'euros mis en place pour les secteurs particulièrement touchés comme l'hôtellerie et la restauration. Il faut soutenir et protéger la création.

Roland Lescure (député)
180 000 de nos concitoyens ont été rapatriés depuis le début de la crise. A titre de comparaison, les États-Unis ont rapatrié 80 000 de leurs ressortissants dans le même temps. Je remercie l'ensemble des personnels consulaires et du Quai d'Orsay.

Céline Calvez (députée)
Dès le 13 avril, Emmanuel Macron a souhaité le retour progressif et concerté à l’école. Depuis, les enseignants et les maires ont travaillé ensemble pour atteindre cet objectif. Les solutions sont variées d’une ville à l’autre, c’est cette adaptation aux conditions qui est clé!

●MoDem
Bruno Millienne (député)
La plateforme de commande de La Poste dédiée aux TPE-PME est ouverte. Commandez les masques de protection nécessaires pour sécuriser la reprise de votre activité et la santé de votre personnel au sein de votre entreprise de moins de 50 salariés.

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

A mesure que le confinement de la population exigé par l’épidémie de Covid-19 se prolonge, l’urgence de reprendre le cours normal de l’existence se fait sentir de manière plus impérieuse : pour les salariés dont l’emploi est menacé par l’effondrement de l’activité, pour nos concitoyens qui vivent dans des logements précaires, et bientôt pour tous nos soignants et fonctionnaires qui sont en première ligne mais dont le revenu dépend de la création d’activité en France. 
Dès que la situation sanitaire le permet, la vie normale et l’activité économique doivent reprendre. A ce titre, depuis le pic épidémique, l’UDI s’est clairement positionnée pour une “territorialisation du déconfinement” : puisque le virus ne pratique pas le culte jacobin de l’uniformité de la norme sur tout le territoire, le déconfinement doit épouser les variétés géographiques et sanitaires de notre pays. C’est un principe girondin de bon sens : imposer une fermeture prolongée et centralisée de tous les lieux accueillant du public n’est pas souhaitable.
“Quand vous êtes dans des secteurs ruraux peu touchés, on peut réouvrir le bistrot, la petite entreprise et un certain nombre d’activités. On est pas obligés de tout faire depuis Paris de manière soviétique à partir du Gosplan. Nous n’en sommes plus là, il faut s’adapter au terrain et il faudra en tirer la leçon après la crise en allant vers plus de décentralisation” justifie Hervé Marseille, président du groupe Union Centriste au Sénat et Secrétaire général Adjoint de l’UDI. 
Aussi, l’UDI regrette que la carte des départements rouges, verts et orange n’aille pas au bout d’une vraie logique de territorialisation du déconfinement. “Il n’y aura que de légères adaptations locales au sein d’un cadre trop général et identique” regrette Jean-Christophe Lagarde, président de l’UDI et président des députés UDI, Agir et Indépendants à l’Assemblée Nationale. 
En effet, il n’y aura quasiment AUCUNE différence dans l’organisation de la vie quotidienne entre les départements où forte circulation épidémique et les autres : sur trente-cinq restrictions de libertés, seulement deux seront décentralisées et trente-trois feront l’objet d’une application uniforme. Pour les musées, les plages, les lacs, les salles de sport, les mariages, les lieux de culte, les cérémonies funéraires, les rassemblements de plus de 10 personnes, les commerces, les centres commerciaux, les bars, les cafés, les restaurants, les écoles ou les sports collectifs et tant d’autres cas, la norme sera nationale, sans tenir compte de la circulation du virus sur les territoires. 
“Nous aurions pu espérer une territorialisation du déconfinement pour les bars et les restaurants notamment” explique Jean-Christophe Lagarde. “On doit ouvrir les restaurants dès que c’est possible, d’autant qu’un restaurant qui ouvre permet de redémarrer l’activité dans l’ensemble du tissu économique : il fait marcher le boulanger d’à côté, il achète un certain nombre de produits dans les commerces voisins” poursuit-il.