mercredi 9 décembre 2015

Actualités du Centre. Venezuela – Les centristes vont-ils gouverner le pays après les législatives?

Après les élections législatives du 6 décembre, deux choses sont sûres au Venezuela.
D’abord, le pouvoir chaviste a subi une cuisante défaite que même ses tripatouillages et ses mesures antidémocratiques n’ont pu empêché vu l’état de délabrement du pays englué dans une crise économique profonde et une violence quotidienne qui, par exemple, n’a même pas permis à l’opposition de manifester sa joie après sa victoire dans les rues de Caracas, tellement les rues de la capitale sont dangereuses à la nuit tombée…
Ensuite, c’est une coalition hétéroclite de très nombreux partis, allant de la droite radicale à l’extrême-gauche qui a gagné, la MUD (Mesa de la unidad democratica ou Table de l’unité démocratique), créée formellement en 2009 mais existant depuis 2006 et dont le but principal était de chasser Hugo Chavez du pouvoir démocratiquement, puis à la mort du leader autocratique, son successeur, Nicolas Maduro.
La MUD a réussi à remporter 110 sièges au parlement monocaméral contre 55 aux chavistes du PSUV.
Mais de nombreuses interrogations demeurent.
La première est de savoir si les chavistes vont accepter leur défaite, eux qui croyaient dur comme fer qu’ils allaient remporter les élections malgré les mauvais sondages, surtout, qui ne voulaient pas rendre leur pouvoir de quelque manière que ce soit.
Il semble que l’armée est mis tout son poids pour qu’ils acceptent le verdict des urnes, en tout cas, pour l’instant et alors qu’une propagande intense des médias gouvernementaux continue à déverser haine et insultes sur la MUD.
La deuxième est de savoir qui va prendre la tête de ce rassemblement anti-chavez.
De nombreuses personnalités peuvent y prétendre dont deux centristes, Henrique Capriles Radonski, l’actuel gouverneur de la province de Miranda, et Julio Borges, tous deux leaders de Primero justicia.
Henrique Capriles Radonski est bien placé pour devenir le chef de la nouvelle majorité, lui qui fut président de la chambre des députés mais, surtout, deux fois candidats à l’élection présidentielle, face à Hugo Chavez, puis de Nicolas Maduro et qui réalisé de très bons scores, notamment face à dernier qu’il aurait sans doute battu lors du scrutin de 2013 sans les fraudes massives perpétrées par le pouvoir chaviste.
La troisième est de savoir quelle politique sera menée.
Les analystes politiques sont bien incapables de répondre clairement d’autant que la constitution du pays accorde un large pouvoir au président mais qu’avec la majorité que pourrait posséder la MUD (il lui manque deux sièges encore à attribuer pour avoir la «super-majorité»), celle-ci serait alors en mesure de bloquer la plupart des décisions que pourraient prendre Maduro.
Sans doute que sa première priorité sera de rétablir une vraie démocratie et d’empêcher toute velléité de coup d’Etat de la part du PSUV.



L’Humeur du Centriste. De l’eau putride dans le gaz hilarant du couple Sarkozy-Lagarde?

Le duo Sarkozy-Lagarde est-il en train de devenir comme ces fameux couples hollywoodiens, un réservoir d’amour et de haine sans fin pour lequel on se passionne, non pas pour le contenu de leurs relations mais parce que les hauts et les bas de celles-ci contentent nos travers de voyeurs invétérés et satisfont notre propension à nous moquer des querelles des autres?...
Parfois comiques, souvent pathétiques, leurs échanges entre «partenaires» politiques rappellent, toutes proportions gardées, les glorieuses années du Programme commun de la Gauche où les insultes de George Marchais envers François Mitterrand n’avaient d’égal que le mépris du premier secrétaire du Parti socialiste pour la personne du secrétaire général du Pari communiste.
Mais, direz-vous, quoi de plus normal que des animaux politiques aux dents si longues s’écharpent quand ils décident de partager le même marigot qui plus est quand celui est rempli de l’eau putride au goût d’extrême-droite qui a tendance à les exciter et les rendre un peu mabouls.
Peut-être.
Reste que chacun joue sa partition et que manifestement il ne s’agit pas de la même chanson.
Ou alors il s’agit d’un nouveau genre musical où la cacophonie a remplacé la mélodie, épreuve parfois douloureuses pour nos malheureuses oreilles.
Rappelons que le couple des deux présidents LR et UDI s’est uni en grande partie pour se présenter aux élections unis face à la Gauche mais surtout face à la menace de l’extrême-droite, notamment à sa capacité de pouvoir devancer les candidats de Droite à toutes les élections, donc peut-être, à la présidentielle, et donc de les éliminer.
Dernier épisode en date, les régionales avec les résultats très décevants du premier tour pour l’alliance Droite et Centre scellée avec faste il y a seulement quelques mois sous le haut patronage de ce fameux slogan sarkozyste du «gagnant-gagnant».
Ainsi, dimanche 6 décembre au soir, au moment où Jean-Christophe Lagarde parlait de retrait de listes arrivées en troisième position pour faire barrage au Front national, Nicolas Sarkozy rappelait son antienne du «ni, ni» qu’il reprend désormais comme une sorte de litanie, tout en affichant un grand mépris pour la position du centriste.
Mais ce n’est pas tout.
Voilà maintenant que Lagarde s’emporte en déclarant que si les amis de Sarkozy estiment que le mauvais résultat des régionales est dû aux centristes (ce qui n’est pas tout à fait faux), alors, la prochaine fois, l’UDI ira seule au combat en rappelant que sans sa formation, la Droite aurait été, non seulement, derrière le FN mais aussi derrière le PS (ce qui n’est pas tout à fait faux non plus).
Une façon aussi de rappeler au candidat à la candidature Sarkozy que ce pourrait bien être la situation au soir du premier tour de la présidentielle en 2017, s’ils continuent, lui et ses amis, à traiter les centristes de quantité négligeable…
Car certains, à droite, après avoir contesté le bien-fondé de l’accord LR-UDI (+ MoDem), en estimant que la part faite aux centristes sur les listes était beaucoup trop belle, affirment désormais que le score très décevant du 6 décembre est uniquement de la faute des centristes.
Mais, rétorque Lagarde, si le FN est si haut, c’est bien parce que la Droite a été incapable d’endiguer sa progression depuis huit ans, c’est-à-dire depuis 2007 et… l’élection de M. Sarkozy à l’Elysée...
Pour LR, c’est plutôt l’insignifiance centriste qui est en cause, ne représentant rien en terme électoral et étant un épouvantail pour les électeurs de droite.
Ambiance.
Prochain épisode de la sitcom Sarkozy-Lagarde, le 13 décembre au soir du deuxième tour des régionales si les résultats sont mauvais puis le 20 mars si le congrès de l’UDI choisit une candidature indépendante du parti à la présidentielle.
Des soirées agitées en perspective qui feront monter l’audimat.
Au moins, un peu.

Centristement votre.

Le Centriste