jeudi 11 février 2021

Propos centristes. France – Violences sexuelles contre les enfants; loi climat et résilience; transition agro-écologique; «réinitialiser le logiciel républicain»; résistance de l’économie française; lutte contre la covid19 et vaccination…

Voici une sélection, ce 11 février 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

Nouveau point d'étape avec le Docteur Adhanom Tedros de l'OMS sur l'avancée de l’initiative Act-A impulsée par la France, pour une distribution équitable des diagnostics, des traitements, des vaccins, et le renforcement des systèmes de santé. Partout dans le monde, le virus progresse et mute. Je souhaite encourager les partenariats industriels pour accélérer la production des solutions à la pandémie dans - et pour - les pays les plus pauvres. Grâce au mécanisme COVAX de l'initiative Act-A, les campagnes de vaccination démarreront prochainement, particulièrement en Afrique. La France poursuivra son appui aux systèmes de santé, indispensables à cet effort.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

- [Loi climat et résilience] Pour certains, ce texte va trop loin ou trop vite. D'autres le trouveront à l'inverse pas assez ambitieux... Je vous invite à juger des actes et non des postures. Voici, concrètement, ce que la Loi climat et résilience va changer pour nous et quand. Le logement est le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre. On ne pourra plus louer de passoires thermiques dès 2028 : les locataires pourront exiger des travaux, d'ici cette date, les loyers de ces logements ne pourront être augmentés. La restauration collective sert 3 milliards de repas par an en France : à horizon 2025, 50% devront être issus de produits durables et de qualité, dont 20% de bio. Manger mieux, c'est aussi mieux rémunérer les agriculteurs les plus respectueux de l'environnement.

- J'aime l'écologie du concret! L'artificialisation des sols, tout le monde est contre. Mais il fallait s'en donner les moyens et les outils : la Loi climat et résilience va diviser par deux sa progression. 300 millions seront investis par France relance pour redonner vie aux friches industrielles.

- Ne pas simplement agir sur les chiffres mais orienter chaque jeune vers un métier d'avenir. C'est l'ambition d'1jeune1solution. Et ça marche !

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

- La Loi climat et résilience est un texte riche et concret, à l’origine de changements majeurs pour notre société et créatrice de solutions pratiques pour les Français. Une loi qui fera entrer l’écologie dans nos vies.

- La Loi climat et résilience, c'est la fin du grand n'importe quoi. Construire un centre commercial au milieu des champs, aller en avion de Paris à Bordeaux, mettre en location des passoires thermiques : tout ça, la loi va y mettre fin. C'est une question de bon sens.

- 30 milliards. Quand on me dit qu'on ne met pas les moyens suffisants pour la transition écologique, c'est ce chiffre que je rappelle : plus d'un tiers du plan France relance est intégralement dédié à la décarbonation du pays.

- Message à mes amis écologistes : arrêtons de décourager les gens. Oui, il reste du chemin à parcourir mais, oui, nos efforts paient. Quand les Français changent leur chaudière à fioul, quand ils se mettent au vélo, ce sont des baisses concrètes de nos émissions de CO2.

- J'attends très rapidement des engagements ambitieux des annonceurs et des médias pour réduire la place des produits polluants dans la publicité. Dans le cas contraire, je me réserve la possibilité d'introduire de nouvelles mesures dans la loi climat et résilience.

- Moins de voitures polluantes en ville, moins de béton sur la nature, plus de logements rénovés : on voit bien ce que la loi climat et résilience va changer.

- Avec la loi climat et résilience, nous allons mettre en place une "étiquette climat" ou Carbone Score qui indiquera l'impact de la fabrication et du transport des produits sur l'environnement. Une mesure concrète pour donner les moyens à chacun de consommer différemment.

- Nous mettons un coup d’arrêt à la bétonnisation des sols naturels et agricoles.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- Tous les républicains avancés ont conscience que les défis posés à notre démocratie par l’islamisme fondamentaliste ne sont ni sporadiques, ni spontanés, mais sous-tendus par un projet politique qu’il faut analyser et combattre.

- On observe aujourd’hui que des choses qui étaient partagées par tous il y a encore trente ans - comme le fait de ne pas invoquer une appartenance religieuse pour déroger aux lois de la République - ne sont plus des évidences. Certains ont même essayé de ringardiser une vision non différentialiste de la République. Derrière cela, il y a un enjeu de société et de civilisation. Il faut donc réinitialiser le logiciel républicain, notamment pour les jeunes générations.

- Beaucoup de gens ont eu peur des effets directs et indirects de la loi sur les signes religieux. Cette loi a créé un rempart qui fonctionne encore jusqu’à aujourd’hui et les ministres de cette époque ont eu un rôle positif à cet égard. Mais ce faisant, certains ont pensé que tout était résolu. Depuis 2017, nous menons une vraie stratégie d’ensemble sur la laïcité à l’école.

- Depuis l’assassinat de Samuel Paty, une nouvelle étape de prise de conscience s’est produite. Cette lucidité est une bonne nouvelle. Depuis quatre ans, j’ai répété que l’institution n’était pas dans la logique du «pas de vague». La plupart des acteurs en ont maintenant pleinement conscience. On ne doit plus avoir peur. Je n’ignore pas les phénomènes d’intimidation qui existent dans notre société, au-delà de la sphère scolaire. C’est ce qu’on peut appeler «l’industrialisation de la fatwa», qui a tué Samuel Paty. Avec Khomeyni et Rushdie, au départ, c’était l’élite théologique contre l’élite littéraire. Aujourd’hui, c’est n’importe qui face à n’importe qui, avec les réseaux sociaux qui amplifient toute fatwa. Cela doit être combattu. Il faut contrecarrer leur jeu qui consiste aussi à créer une situation de tension entre la société française et les musulmans qui peuvent se sentir désignés à la vindicte alors que la majorité sont républicains. Le problème pour les musulmans comme pour le reste de la société, c’est que les antirépublicains sont minoritaires, mais actifs et ultra-organisés.

- Le rôle des parents est essentiel pour le bon fonctionnement de l’école et donc le respect de la laïcité. Mais certains parents en sont loin. L’atmosphère de consumérisme et la contestation des professeurs sapent le fonctionnement de la République. Nous devons être très attentifs à tout signe inquiétant, y compris les violences verbales et assurer la protection de nos personnels. Nous avons actuellement un parent d’élève sous les verrous parce qu’il a proféré des menaces de mort.

- La citoyenneté, c’est aussi dans le cyberespace! Et cela s’apprend aussi à l’école.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

- Nous voulons rassurer toutes les entreprises qui perçoivent les mesures de soutien. Après la crise, Nous retirons les aides progressivement et sans brutalité pour continuer à vous soutenir jusqu’au bout.

- L’économie française résiste, et ce malgré la crise. Elle montre une capacité de résistance exceptionnelle. Elle tourne aujourd'hui à 96% de son niveau d'activité d'avant crise. C’est la preuve que l’État protège les entreprises, les salariés et notre économie.

- Tant que je serai ministre des Finances, il n'y aura pas d'augmentation d'impôts. L'autre solution c'est de la croissance, de la maîtrise des finances publiques et que nous travaillons tous davantage.

- [Plan de relance] Mon obsession, c'est que ces 100 milliards d'euros soient décaissés le plus rapidement possible.

- [Veolia-Suez] Je ne suis pas là pour prendre parti (...) c'est aux deux entreprises de trouver le terrain d'entente pour que cette opération aboutisse dans les meilleures conditions (...) elle doit se faire de manière amicale.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

- L’article 18 du projet de loi confortant le respect des principes de la République a été adopté. Il crée un nouveau délit de mise en danger de la vie d'autrui par la diffusion, dans un but malveillant, d'informations relatives à la vie privée comme ce fut le cas pour Samuel Paty.

- Partout dans le monde, des réseaux de trafics de stupéfiants d’ampleur tombent grâce aux cyber-gendarmes français qui ont pu infiltrer une messagerie cryptée utilisée par de nombreux narcotrafiquants. Plus de 1000 arrestations en découlent !

- L’Etat agit pour protéger Mila. Cinq personnes ont été placées en garde à vue ce matin dans l'enquête sur les menaces de mort proférées à son encontre. Au total, 13 individus ont été interpellés dans cette affaire depuis février 2020.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

- On a contenu l'impact de la crise sur l'emploi notamment grâce au dispositif d'activité partielle et au plan de relance.

- D'août à décembre, on a eu 1,2 million de jeunes recrutés en CDI ou en CDD de plus de 3 mois, grâce en particulier aux primes qu'on a mises en place.

- Les bonnes nouvelles méritent d’être répétées : en 2020, record historique et inespéré pour l’apprentissage: 500 000 apprentis, 140 000 de plus !

- Grâce à la mobilisation des entreprises et des services de l’État, le plan 1jeune1solution est en train de porter ses fruits. En 2021, nous proposerons plus de 2 millions de solutions aux jeunes, qu’il s’agisse de parcours d’insertion, d’apprentissage ou de formation.

- L'activité partielle de longue durée a pris un essor important puisqu'elle couvre désormais 515.000 salariés.

- La règle est claire : le télétravail ne doit pas représenter un coût pour le salarié. Les frais générés doivent être pris en charge par l'employeur selon des modalités discutées au sein de chaque entreprise, avec les représentants des salariés.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

- Un acte de pénétration sexuelle accompli par un adulte sur un mineur de moins de 15 ans sera un viol

- [Violences sexuelles contre les enfants] Grâce au travail des parlementaires et à la mobilisation des associations et des Français, dans les 3 mois, la loi évoluera : Avant 15 ans, il ne sera plus question pour l'auteur d'invoquer un consentement.

- [Violences sexuelles contre les enfants] Il faudra être attentif aux situations particulières (...). Il y aura des exceptions. Le jeune homme de 17 ans et demi qui a une relation avec une jeune fille de 14 ans et demi ne peut pas devenir un criminel quand il a 18 ans. On va prévoir un écart d'âge entre l'auteur et la victime. (…) Il faudra bien sûr que l'on puisse démontrer que l'auteur connaissait l'âge de la victime.

- On met en place des mécanismes de procédure pénale pour que les haineux en ligne qui ne sont pas journalistes puissent être sanctionnés très rapidement.

 

Roselyne Bachelot (ministre de la Culture)

[Réouverture des musées] Je me place dans une perspective de quelques jours. J'attends de voir les chiffres qui se stabilisent, la décrue.

 

Olivier Véran (ministre des Solidarités et de la Santé)

- Je n’ai jamais fait de prédiction sur l’évolution de l’epidemie. Mais ce dont je suis convaincu, c’est que nous la vaincrons. Il nous faut encore du temps et du courage, mais nous y arriverons. Pour nos jeunes, nos aînés, pour chacune et chacun d’entre nous.

- Le virus circule beaucoup. Le couvre-feu renforcé a stabilisé la situation épidémique dans le pays. Nous traquons et freinons la diffusion des variants. Nous protégeons les plus fragiles grâce aux vaccins. Et nous restons extrêmement vigilants.

- Je souhaite que tous les soignants, mais aussi les pompiers et les aides à domicile soient protégés le plus vite possible contre le virus. C’est ce que nous permet depuis ce week-end le vaccin AstraZeneca.

- Le vaccin AstraZeneca reste efficace contre 99% des souches de la COVID19 circulant en France. En revanche, nous surveillons la progression du variant dit Sud-Africain, notamment à Mayotte, pour proposer aux soignants du territoire la meilleure protection.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)

- J'ai toujours défendu le fait que les établissements d'enseignement supérieur n'étaient pas des lieux où on se contaminait.

- [Agressions sexuelles dans l’enseignement supérieur] La situation demande la vigilance de tous. Nous devons resserrer les liens entre les victimes et les établissements afin de faciliter leur accompagnement vers la justice.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

- Arrêtons d’opposer agriculture et environnement! C’est injuste et aberrant, les agriculteurs chérissent la terre. Ils travaillent 55h/semaine pour nourrir le peuple français. On ne fera pas de transition agroécologique sans eux.

- La transition agro-écologique doit créer de la valeur environnementale mais aussi économique. Un grand merci à nos agriculteurs et à ceux qui jamais n'opposeront agriculture et environnement.

- Arrêtons de faire croire que la transition n’est pas en cours ou que l’agriculture s’y opposerait ! C’est dégradant et c’est faux. Les données de vente des produits phytosanitaires sont disponibles en open data. Résultat : -36% de vente de produits phytosanitaires, bioocontrôle x2, substances prioritaires en très forte baisse (-77% entre 2018 & 2019). Si on veut aller encore plus vite dans la transition, il faut créer de la valeur et avoir le courage de dire qu’un produit doit être payé à son juste prix. Sinon la conséquence, à terme, c’est plus d’importations avec des normes inférieures aux nôtres. Ayons cette approche globale ! La transition agro-écologique est un chemin de progrès, pas une incantation ni une mise en accusation. Le chemin : transparence et exactitude sur la situation, objectifs ambitieux et publics, reconnaissance et soutien pour ceux qui la font : les agriculteurs.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)

- [Loi climat et résilience] La première réussite, ce sont ces citoyens qui ont su se saisir de la question climatique et accumuler une expertise solide pour répondre à une question posée: comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40 % d’ici à 2030. Ils ont mené un travail très sérieux qui permet à tout le monde de prendre conscience que nous devons redoubler d’efforts. Nous sommes à mi-chemin. Reste une étape décisive, c’est le passage de témoin entre leurs propositions et l’aboutissement du texte au Parlement.

- «Gilets jaunes» ou pas, nous sommes tous préoccupés par le réchauffement climatique. Le texte s’attaquant à ce défi, chacun pourra s’y reconnaître, et plus encore si l’objectif fixé est atteignable. Par exemple, sur l’obligation de rénovation thermique des bâtiments, nous ne voulons pas contraindre sans offrir des solutions à chaque Français. Nous sommes vigilants sur l’accompagnement. C’est la raison pour laquelle sur certaines propositions, nous sommes d’accord avec le cap fixé par la Convention citoyenne mais nous en proposons une application adaptée.

- [Convention citoyenne] Seuls les 150 citoyens sont légitimes à s’exprimer au nom de la Convention: que chacun s’astreigne à respecter cette règle. Au-delà des 150 membres de la Convention climat, il y a aussi 66 millions de citoyens. Il faut toujours penser aux difficultés que les transitions peuvent provoquer chez les gens. On ne peut pas avoir lancé cet exercice à la suite de la crise des «gilets jaunes» en 2018-2019 et retomber dans ce travers. Je rappelle que depuis le lancement de la Convention climat, une crise est venue sévèrement ébranler des pans entiers de notre économie comme les secteurs automobile et aérien, qui sont des forces de l’industrie française. Dans ces entreprises, il y a aussi des citoyens. Le dire, ce n’est pas faire le jeu des lobbyistes, c’est penser à chacun. Une société tient aussi par son tissu industriel et économique. Il n’est pas question que l’on rajoute de la crise à la crise mais nous tenons le cap de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. (…) C’est un exercice de respect mutuel entre les citoyens, les parlementaires et le gouvernement. Il faut être respectueux du travail qui a été fait par les citoyens, car il est sérieux. Et puis il faut être respectueux des prérogatives du Parlement. Il est là pour débattre, éclairer de sa propre lumière, expertiser et prendre ensuite souverainement certaines décisions. Discuter, amender et voter la loi: c’est le rôle des parlementaires. Je n’ai jamais entendu les citoyens dire le contraire.

- Il peut parfois m’arriver de ne pas être tout à fait d’accord avec François Bayrou [qui est contre les conventions citoyennes]. Les citoyens ont toujours dit aux parlementaires qu’ils remettaient leurs propositions entre leurs mains. Je comprends que l’on puisse être interrogatif à l’endroit des processus de participation citoyenne mais l’intérêt est de poser des nouveaux sujets sur la table. Les parlementaires restent libres d’être en désaccord. Avec le gouvernement comme avec les citoyens.

- [Participation citoyenne] On a du mal dans nos sociétés à poser des débats sans qu’ils ne se transforment en pugilats caricaturaux, et les réseaux sociaux n’aident pas. Il y a besoin «d’embarquer» les citoyens dans la décision publique locale ou nationale. La participation citoyenne est un outil d’appui et d’aide à la décision publique, pas une substitution à la démocratie représentative. Je suis assez frappé de voir que ceux qui la critiquent au niveau national la pratiquent souvent au niveau local.

- Avec la convention citoyenne pour le climat, le président de la République a choisi de prendre un risque immense et inédit. Il faudra faire une évaluation de cette première convention. Que l’on regarde les difficultés, les réussites, regarder comme se font écho participatif et représentatif. Ça n’empêche pas de lancer d’autres types de processus de participation citoyenne. Même si, je le répète, il ne s’agit pas de gouverner systématiquement par conventions. Ce n’est pas une convention citoyenne qui déterminera notre politique lors de la présidence française de l’Union européenne. Mais oui nous souhaitons associer les citoyens pour faire émerger une conscience collective et des propositions sur le sujet.

- L’esprit de réforme reste présent, même si le Covid19 a occupé beaucoup de temps parlementaire. Quatre PLFR [projet de loi de finance rectificative], des états d’urgence sanitaires, des débats sur le confinement, sur le déconfinement puis sur la vaccination. C’est bien légitime, mais ça a occupé beaucoup de bande passante. Les Français voient bien que nous gérons d’abord la crise sanitaire avant de décider des orientations de fin de quinquennat. Mais même dans cette période, nous poursuivons les réformes.

- [Proportionnelle pour les prochaines législatives] François Bayrou a engagé une initiative que je trouve utile. Elle s’inscrit dans le cadre d’une volonté de transformation de nos institutions portée lors de la campagne de 2017. Cela permet de favoriser et de construire un esprit de responsabilité collective. Je note que de nombreux responsables politiques ont envoyé des signaux positifs à l’endroit de cette démarche.

- [Covid19] Ce n’est pas parce que nous ne débattons pas à ciel ouvert que l’on fait des cachotteries. Il faut des discussions qui permettent à chacun d’évoquer librement tous les sujets sans être confronté à la vindicte populaire. Si on ne peut plus rien se dire à huis clos alors c’est la dictature de l’image qui prime sur la nécessité de prendre une décision politique de façon éclairée. Pour autant, il ne me semble pas que la crise ne se soit pas déroulée de façon transparente, y compris dans les critiques. Une fois les décisions prises, elles sont expliquées aux Français, soumises au Parlement et contrôlées par lui.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

Non, pas de consentement avant 15 ans. Avec les parlementaires, nous allons renforcer la protection des mineurs victimes de violences sexuelles.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

Les jeunes filles sont les premières victimes des mariages forcés, 200.000 en France. En cas de doute sur le consentement, l’officier d’état civil aura obligation de saisir le procureur. Le pouvoir des témoins et ONG, en première ligne, est renforcé.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)

Renforcer notre politique d’éducation prioritaire en luttant plus efficacement contre les inégalités sociales et territoriales : c’est le but des contrats locaux d’accompagnement. 3,2 millions d’euros seront dédiés à cette expérimentation à partir de septembre 2021.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)

Le SNU [Service national universel] ce n’est ni l’école, ni l’armée, ni une colo. Ce sont des encadrants issus de l’éducation nationale, des corps en uniforme et de l’éducation populaire. C’est un temps nouveau, de rencontres, de toutes les jeunesses françaises.

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

[Haine en ligne] L'anonymat n'empire rien. Les gens insultent, menacent, en étant sous leur nom comme en étant anonymes et, par ailleurs, dès lors qu'on veut les retrouver on les retrouve.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

- Après trois semaines de consultations des associations, le gouvernement s'engage sur une protection renforcée des mineurs victimes de violences sexuelles Nous sommes déterminés à agir vite pour mettre en œuvre les évolutions attendues par notre société.

- Jusqu'à présent, lorsqu'un enfant disait avoir été victime de viol, la première chose que l'on interrogeait c'était son comportement, sa parole. Est-ce que tu es sûr que n'étais pas consentant? C'était la stratégie des agresseurs de dire 'mais non il n'y a pas eu de surprise, de contrainte, il était consentant'. Cette situation n'est plus admissible, n'est plus tolérable.

 

Assemblée nationale

Richard Ferrand (président)

Adoption définitive du projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire jusqu'en juin. Le virus persiste. Dans la crise que nous traversons, la vigilance et la réactivité sont primordiales pour l'Exécutif. L'Assemblée demeure attentive au contrôle de son action.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

- La loi climat et résilience que nous portons change la donne et va nous permettre de respecter nos engagements climatiques en cohérence avec toutes nos autres actions (loi anti-gaspi, loi mobilités, etc.).

- Nous agissons déjà depuis 2017 avec des solutions écologiques concrètes : développement des véhicules électriques, fin des centrales à charbon etc. Cette loi climat s’inscrit dans cette lignée d’une écologie du quotidien pour accélérer la transition vers une société durable.

- Les élections régionales et départementales seront essentielles pour porter la relance économique du pays, notamment pour les jeunes et la formation professionnelle par exemple. La majorité présidentielle sera présente partout pour défendre nos projets.

- Le capital jeune serait un dispositif complémentaire aux aides, essentielles, qui existent déjà. Les jeunes peuvent se saisir de ce capital de 10 000 euros, uniquement s’ils le souhaitent. C’est une mesure d’émancipation.

- Il faut répondre à l’urgence par des aides exceptionnelles de solidarité mais aussi des mesures pour accompagner les jeunes. L’extension de la garantie jeune est l’une des réponses.

- Une activité économique moins au ralenti que dans certains de nos pays voisins, des tests gratuits pour tous… Oui la situation difficile, mais il faut le dire aujourd’hui, nous avons de la chance d’être français.

- Quand la parole se libère, la société doit écouter. Les accusations qui émergent via #sciencesporcs doivent être entendues et prises au sérieux. Signaler ces crimes doit permettre de leur donner une suite judiciaire.

 

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

- Comme les députés LaREM l'avaient demandé, le gouvernement annonce des mesures fortes pour mieux protéger les mineurs des violences sexuelles.

- A Perpignan, Louis Aliot veut nous faire croire que le Rassemblement National défend la culture en ouvrant des musées au mépris des règles sanitaires. Mais derrière l'opération de com’, personne n’est dupe du populisme du RN. La culture saura se protéger du virus extrémiste.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)

- La République, partout, pour tous. La protéger. En transmettre les principes.

- Il est de notre responsabilité de lutter avec force contre les mutilations sexuelles. Nous devons renforcer la formation de nos enseignants et la sensibilisation de nos enfants.

 

Laetitia Avia (porte parole)

- Il y a 2 responsables de la propagation de contenus haineux en ligne : leurs auteurs et les plateformes. L’article 19 bis du projet de loi sur les principes républicains imposera aux plateformes des obligations de diligence et de transparence pour mieux lutter contre ces contenus.

- Fini l'impunité des plateformes numériques ! L'Assemblée Nationale a voté des mesures contraignantes pour lutter contre la haine sur internet.

- [Haine en ligne] Il faut s'attaquer aux auteurs mais aussi au système.

- Nous avons travaillé en collaboration avec la Commission européenne pour élaborer l'article 19 qui régule les plateformes numériques. Avec cet article la France apporte aussi sa pierre à l'édifice dans la lutte contre la haine en ligne en Europe.

- Avec l’article 18 [du projet de loi sur les principes républicains], mettre en danger quelqu’un en divulguant ses informations personnelles sera désormais un délit. (…) L’article 18 est né avec l’affaire Samuel Paty, mais il vient aussi répondre à Mila, à Hugo, à cette enseignante dans le Tarn, et à tous ceux dont les informations personnelles sont divulguées sur les réseaux sociaux dans le but de leur nuire.

- L’identité de genre est reconnue dans notre droit et elle est une source de discrimination pour de trop nombreuses personnes. Honte aux députés LR qui veulent le nier, et qui infligent une double violence aux personnes transgenres discriminées.

 

● MoDem

Jean-Noël Barrot (secrétaire général)

Il y a un moyen de garantir que les prochaines élections pourront se tenir quel que soit le contexte sanitaire : le vote par correspondance. Ça existe déjà, ça marche, c'est sûr, et c'est simple.

 

Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)

- La loi sur les principes républicains n’est pas une loi contre les religions, mais contre les fanatismes On n’est pas là pour embêter les familles qui font l’IEF dans le respect des règles, mais pour empêcher que par intégrisme certains tentent de soustraire les enfants à la connaissance.

- Il faut créer 1 ou 2 emplois sans charge dans les entreprises pour les jeunes qui signent des CDI.

- Il faut donner des chances supplémentaires à la nouvelle génération. Quand on fait une loi sur le régalien il faut également ne pas oublier la partie sociale.

- Il faut mener le combat de la proportionnelle. Bayrou a enfin remis cette question au centre du jeu. Tout se décide dans les 10 jours qui viennent.

- Nous avons déposé une proposition de lois sur la proportionnelle par précaution afin qu’elle puisse être débattue si nous en décidons. Chaque groupe ou chaque député pourra la rejoindre, la modifier ou déposer la sienne. Cette avancée n’est pas celle d’un seul courant mais de toute notre démocratie.

- Le Plan de relance: franchement, c'est trop lent ! Il manque une enveloppe territorialisée, pour que les préfets puissent travailler avec les maires.

- [Covid19] Il ne faut rien lâcher, compter sur l'intelligence collective. Si ça ne marche pas on reconfinera.

- [Vaccins covid19] Nous avons gagné une posture d'humilité de la part des politiques dans cette crise. Ursula von der Leyen a reconnu que les commandes de vaccins étaient trop longues mais imaginez si chaque pays européen avait été en concurrence !

 

● UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

Jean-Christophe Lagarde (président)

- Il n'y a pas eu grand chose de fait dans ce quinquennat en matière d'environnement et là on est un peu dans la cosmétique de fin de mandat. Nous proposons des mesures concrètes et ambitieuses pour l'avenir, basées sur une écologie scientifique et positive.

- À vouloir tout faire, l’Etat fait tout mal. Nous avons un besoin de décentralisation formidable. On doit recentrer l’Etat sur ses missions et laisser beaucoup plus libres les élus locaux.

- La spécificité de l’UDI? C’est 3 axes: l’Europe, les térritoires, l’écologie.

 

Pascal Brindeau (député)

L’UDI plaide pour une initiative européenne auprès des GAFA pour mieux concilier liberté d’expression et lutte contre la haine en ligne . L’anonymat ne peut être un alibi.

 

● Mouvement radical

Laurent Hénart (président)

- [Covid19] Ce qui doit accompagner la vaccination c'est le passeport sanitaire.

- [Covid19]L'arrivée des vaccins à conserver au frigidaire sera la prochaine étape, permettant de sortir des centres de vaccination avec une vaccination par les médecins de famille.

- [Covid19] Si on veut garder des services ouverts, il faut avoir des dépistages massifs.

- Le rôle de l'élu, c'est aussi de faire preuve de réalisme, mesurer l'état réel du pays et prendre les décisions adéquates.

 

► Autres

● Organisations centristes
Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

- L’Europe a toujours progressé dans les crises. Celle-ci ne fera pas exception.

- La stratégie vaccinale de l’Union européenne à d’abord consisté à commander massivement des vaccins. Elle doit maintenant s’employer à massivement les produire. Au-delà d’une politique commerciale commune, il est temps de développer une politique industrielle.

- Les établissements d’enseignement supérieur doivent être des lieux d’épanouissement, de construction de soi, en aucun cas des lieux de violence, quelle qu’elle soit. #sciencesporcs est un signal qu’il faut entendre et auquel il faut répondre.

 

 

Vues du Centre. La lente mais sûre dérive populiste du centriste Lagarde

Par Thomas Pape

Dans cette rubrique, nous publions les points de vue de personnalités centristes qui ne reflètent pas nécessairement ceux du CREC. Ces points de vue ont pour but d’ouvrir le débat et de faire progresser la pensée centriste.          
Thomas Pape est un centriste de longue date autrefois adhérent de l’UDF. Ses propos sont les siens et non ceux du CREC.

Jean-Christophe Lagarde

Ceux qui ont lu depuis quelques mois les tweets de Jean-Christophe Lagarde ont du être plus que surpris qu’en plus d’un français approximatif, ils soient truffés de grossièretés, d’attaques personnelles et, plus perturbant, d’un fond populiste, le tout étant devenu les armes politiques favorites du président de l’UDI, surtout quand il s’agit de parler du président de la république et du gouvernement.

Cette manière de communiquer se retrouve également dans toutes ses interventions dans les médias

Bien sûr, comme la plupart des observateurs et notamment ceux de ce site, tous avaient pu noter la dérive droitière d’un homme dont on sentait surtout qu’il estimait ne pas être reconnu à ce qu’il considère être sa juste valeur qu’il pense grande.

Ses attaques contre la presse qui ne le traitait pas correctement lui mais aussi son parti ont été légions.

Sa prétention désormais de se présenter à la prochaine présidentielle alors que lors de la seule élection où le parti qu’il dirige a concouru seul, il n’a pas dépassé les 2,5% des suffrages, participe de cet amour de soi narcissique, d’une infatuation assez déplacée au vu de ses accomplissements.

Déjà, sous Nicolas Sarkozy, alors que son rival de toujours, Hervé Morin, devenait ministre de la Défense, il n’avait eu droit à aucun strapontin et en avait voué un ressentiment à l’égard de la majorité d’alors.

Puis, bombardé porte-parole du candidat Sarkozy en 2012, il avait alors été plus sarkozyste que celui-ci…

Ce qui est gênant pour tout centriste c’est de voir que les valeurs et les principes de Jean-Christophe Lagarde sont à géométrie variable sauf, peut-être, sa défense de la démocratie, ce qui n’est pas rien, il faut en convenir.

Si l’on peut expliquer assez facilement ses changements de cap incessants ainsi que sa nouvelle posture «proche du peuple» d’un homme qui n’a pas réussi à faire la carrière dont il rêve et qui voit les années passer, qui a également échoué à imposer l’UDI qu’il préside depuis plus de six ans, comme une formation qui compte au-delà des quelques voix qu’elle peut apporter à un grand parti lors des élections, on ne peut comprendre et accepter que, comme son ennemi mortel Morin, il dévoie le Centre et le Centrisme, les faisant apparaître pour les caricatures que leurs opposants ne cessent de diffuser: un lieu d’opportunistes sans grandes convictions autres que de chercher des postes et de monnayer leur soutien au plus offrant.

On l’a vu dans ces allers-retours incessants depuis l’élection d’Emmanuel Macron où les tentatives de rapprochement ont succédé aux attaques les plus agressives avec, désormais, une opposition frontale qui frise souvent la mauvaise foi, voire le ridicule, d’autant, qu’il le veuille ou non, le président de la république, son gouvernement et sa majorité font partie de l’axe central ou sont centristes et que la politique suivie obéit le plus souvent aux canons du Centrisme.

Ce n’est pas la première fois que l’on voit une dérive chez des centristes.

Parfois elles ont été tellement fortes qu’elles ont conduit ceux-ci sur les terres que le Centre a toujours combattues.

Il sera donc intéressant de voir à l’avenir si Lagarde s’est fixé une limite et où elle se trouvera.

Une première réponse pourrait venir s’il est candidat à la présidentielle.

 

Thomas Pape