mardi 3 octobre 2023

Une Semaine en Centrisme. Elections sénatoriales: les centristes auraient, à la fois, gagné et perdu!

Il parait que le Centre est sorti renforcé des dernières élections sénatoriales et, dans le même temps, il parait que la majorité présidentielle a subi un échec à ces mêmes élections en rappelant que celle-ci est essentiellement… centriste!

Comment dès lors les commentateurs peuvent à la fois dire que le Centre a gagné et a perdu?!

Comment pouvoir affirmer que la majorité sénatoriale est une alliance entre la Droite et le Centre alors que cette majorité est en opposition à la majorité présidentielle qui est essentiellement centriste?!

Tout simplement parce que la plupart des centristes du Sénat sont tout sauf… centristes.

Explications pour ceux qui n’y comprennent rien de cet enfumage qui dure depuis l’élection d’Emmanuel Macron et même avant.

Au Sénat, les centristes sont regroupés dans plusieurs groupes: le groupe UC (Union centriste, 56 membres), le groupe RDPI (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants, 18 membres) ou le groupe RDSE (Rassemblement démocratique et social européen, 16 membres).

Qu’est-ce que cette UC qui réunit le plus de sénateurs?

Théoriquement un groupe qui est sensé réunir des centristes (d’où son nom) venant de plusieurs formations politiques qui se réclament du Centrisme et plus particulièrement des élus de l’UDI et du MoDem.

L’UDI est dans l’opposition alors que le MoDem est dans la majorité.

Premier anachronisme.

Mais se dire du Centre ne veut pas dire que l’on en est…

Car, l’UDI, parti créé en 2012 par Jean-Louis Borloo pour incarner une alliance des libéraux de droite et des centristes est devenue, au fil du temps et de la présidence de Jean-Christophe Lagarde puis d’Hervé Marseille, une formation avant tout opportuniste, qui ne se dit plus centriste mais une formation qui se revendique faussement «de droite et du centre», comme le faisait autrefois l’UMP et que LR continue parfois à affirmer, ce qui lui permet de ratisser large et surtout de brouiller les pistes.

Pour montrer son opportunisme, il suffit de voir comment son slogan évolue au fil de ses intérêts électoraux.

Ainsi, l’UDI se présentait au début comme le parti des «démocrates et indépendants» puis jusqu’à récemment encore comme le parti «du centre et de la droite de progrès» puis, désormais, comme «de centre-droit» et cela en un peu plus de dix ans d’existence…

Au départ, il s’agissait de concurrencer à la fois LR et le MoDem pour être dominant à droite et au centre.

Ensuite, il s’agissait de se raccrocher au train LR pour continuer à avoir des élus (l’UDI a besoin d’alliances électorales pour avoir des députés et des sénateurs).

Désormais, entre deux élections générales, il s’agit, comme d’habitude, de jouer sur tous les tableaux, opposition et majorité pour aller là où le vent de la victoire peut souffler…

Mais si cette formation pouvait être située au centre-droit jusque dans les années 2016-2017, ce n’est plus le cas aujourd’hui.

Le positionnement politique de l’UDI est clairement à droite et plus au centre, ni même au centre-droit comme son slogan l’affirme.

Cette évolution, avant tout politicienne, a été voulue par son ancien président Jean-Christophe Lagarde – opposant déterminé à Macron parce qu’il ne l’a pas nommé ministre – et par son actuel, Hervé Marseille, un fidèle de Lagarde.

Le plus perturbant n’est pourtant pas cet opportunisme de l’UDI mais le fait que depuis 2007 et le scission de l’UDF puis surtout, depuis 2017 et l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la république, c’est que le MoDem demeure associé à l’UDI dans un même groupe qui est donc, à la fois, un groupe de la majorité et de l’opposition!

Et il ne s’agit même pas d’être une sorte de «passerelle» entre deux visions du Centre mais juste d’un regroupement qui permet de faire nombre et d’avoir quelques avantages au Sénat.

François Bayrou a toujours refusé que le MoDem quitte l’UC même quand un groupe centriste en soutien à Emmanuel Macron a été créé, le RDPI, ce qui est incompréhensible d’autant qu’une haine tenace existait entre lui et le président d’alors de l’UDI, Lagarde.

Depuis qu’Hervé Marseille a succédé à ce dernier, les relations sont moins tendues mais le positionnement politique, lui, n’a pas changé.

Marseille s’est moult fois réjouit que l’UC fasse partie de la majorité sénatoriale avec LR alors même que ce groupe a des membres du MoDem qui font partie de la majorité présidentielle mais que, bizarrement, on les entend peu contredire ces propos.

Quoiqu’il en soit, in fine, on ne peut pas dire que les centristes se sont renforcés lors des dernières élections sénatoriales.

En revanche, ce que l’on peut souhaiter, c’est, enfin, une clarification nécessaire et salutaire car il y a une chose que l’on ne peut pas être: dans la majorité et dans l’opposition à la fois.

Même l’opportunisme politicien du plus bas étage ne peut y parvenir.

Nicolas Levé et Alexandre Vatimbella

 

 

La Chronique de Jean-Louis Pommery. Bayrou entre fidélité et opposition à Macron pour préserver son avenir politique

François Bayrou
«Tout contre Macron» pourrait être la formule politique de François Bayrou à l’orée de ce qui devrait être le dernier acte de son parcours avec, en ligne de mire, la présidentielle de 2027.

Et si le président du MoDem et accessoirement le commissaire au Plan est seulement crédité de 8% des intentions de vote dans le dernier sondage, loin derrière les Edouard Philippe, Gabriel Attal ou Gérald Darmanin, il persiste à croire qu’il peut être le prochain hôte de l’Elysée et accomplir la prophétie que lui avait faite… François Mitterrand (qui, soit-dit en passant, la faisait à peu près à tous les responsables politiques qu’il rencontrait et s’en amusait beaucoup auprès de ses proches…).

Pour apparaître comme un homme nouveau mais portant l’héritage du Centre tout en ayant récupéré le renouveau macroniste et en le dépassant dans une sorte de populisme social-démocrate mais avec une vision terrienne, paysanne, des défis que doit relever l’Humanité, Bayrou doit, à la fois être aux côtés et en confrontation avec Emmanuel Macron, revendiquer être son successeur tout autant que son précurseur, louer ses réalisations mais critiquer ses manquements, être un fidèle et un opposant...

Il lui faut être celui qui ne trahit pas (encore) en soutenant l’action de l’actuel président de la république tout en étant celui qui affirme son indépendance en délivrant sa propre vision du monde qui peut être en opposition à celui-ci.

Un exercice d’équilibriste qu’il a à nouveau répété lors de l’université de rentrée de son parti qui s’est tenu ce dernier week-end à Guidel dans le Morbihan mais qui ne semble pas avoir donné jusqu’à présent des résultats très probants tant le centriste n’est pas porté par une quelconque dynamique.

Il lui reste trois ans et demi pour faire de sa probable quatrième candidature à la présidentielle, une évidence qui ne l’est pas pour l’instant.

Bien entendu, si l’on regarde du côté du Mouvement démocrate, il n’a aucun concurrent mais il a lui-même fait en sorte qu’il en soit ainsi.

Mais être seulement le candidat du parti qu’il a créé en 2007 ne lui permettra pas de remporter le graal qu’il convoite depuis si longtemps.

Et on voit mal les cadres de Renaissance, d’Horizons ou du Pari radical se ranger derrière sa bannière.

Il lui reste à susciter un mouvement populaire autour de sa personne d’où cette schizophrénie constante d’être tout contre Macron et… tout contre Macron!

Jean-Louis Pommery

 

Propos centristes. France – Lutte contre les violences aux plus fragiles / Crise de l’information, danger pour la démocratie / Sécurité / Lutte contre l’inflation / Aide aux territoires ruraux / Diminuer le gaspillage alimentaire / Précarité en Europe / Soutien aux Arméniens…

Voici une sélection, ce 3 octobre 2023, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)
> Pour renforcer la sécurité de chaque Français, nous allons doubler la présence sur le terrain de nos policiers et de nos gendarmes. Pour la gendarmerie, ce sont 3 500 postes supplémentaires et 238 nouvelles brigades, partout en France.

> Je suis aux côtés de la ruralité. (…) Il y a un besoin du pays tout entier, de nos territoires plus particulièrement, un besoin de sécurité et d'ordre. (…)
Il y a de l'insécurité parce qu'il n'y a plus assez de présence des forces de l’ordre. (…)
Ça fait partie des 15 milliards que l'on a réinvestis sur le ministère de l'Intérieur sur la loi d'orientation et programmation.

> [Sécurité dans des quartiers en proie à des violences liées au trafic de stupéfiants] On a réinvesti profondément. Et pourquoi ça bouge ? Parce qu'on vient déranger les trafics.

> [Déserts médicaux] Nous, on va aux côtés des médecins pour les aider à rester, pour leur permettre de cumuler la retraite et la rémunération sans charges, pour attirer des médecins plus jeunes dans les zones rurales, en leur donnant des conditions plus avantageuses, en leur donnant pour ça des assistants médicaux, des aides administratives payés par l'Assurance Maladie.

> Il y a trois ans, la tempête Alex semait le chaos dans les vallées de la Roya, de la Vésubie, de la Tinée. Nous n'oublions ni les victimes, ni le choc des habitants. Encore moins l'élan de solidarité de femmes et d'hommes qui se sont mobilisés pour sauver des vies et aider. Trois ans sont passés. Les maisons étaient éventrées, les ponts effacés du paysage, le territoire était dévasté. Tout était à refaire.
Nous nous sommes donné les moyens pour reconstruire les ponts, réparer les routes, les réseaux d’eau et d’assainissement. 615 millions d’euros ont été engagés pour une reconstruction résiliente et durable. Un travail spécifique a été engagé pour optimiser les opérations de protection de la traversée de Fontan, avec des innovations pour mieux reconstruire face aux phénomènes de crue torrentielle. Les travaux se poursuivent, comme à Saint-Martin Vésubie pour reloger les personnes sinistrées.
Au-delà de la reconstruction, une concertation citoyenne lancée en 2022 a permis d’associer les habitants et les maires des vallées pour réfléchir collectivement à l’avenir de leur territoire. Pour l’économie, le tourisme, l’agriculture, la mobilité ou encore l’aménagement, nous allons soutenir les projets retenus, avec une approche durable et innovante. Il nous reste encore à faire pour redonner toute leur vie et leur beauté aux villages touchés, mais on avance.
C’est une fierté de lire les mots du maire de Breil-sur-Roya qui annonce que son village compte plus d'habitants aujourd'hui qu'à la veille du désastre. Dès les premières heures, la Nation était là, aux côtés des victimes et des personnes sinistrées. Elle reste mobilisée.

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Gérald Darmanin (ministre de l’Intérieur et des Outre-mer)
> Le Président de la République a annoncé hier la liste des 239 nouvelles brigades de gendarmerie. Il s’agit d’un effort inédit pour la sécurité de nos concitoyens. Jamais autant de nouvelles brigades n’ont été créées.

> Plus il y a de bleus sur le terrain, moins il y a d’insécurité. Depuis le début de l’année 2023, les vols avec violences baissent de 11%, les vols violents sans arme de 12%, les violences aux personnes dans les transports en commun de 15%.

> [Loi immigration avec le dépôt d’une motion de censure] Il y a un an, on m’a dit la même chose sur le texte sur la sécurité intérieure. Il a été le texte le mieux voté. (…) Mon bureau est ouvert, nous ferons adopter ce texte.

> [Immigration] Nous aurons sans doute le même nombre de demandes d’asile que l’année dernière. Notre défi est européen. Nous apportons notre soutien à l’Italie.

 

Catherine Colonna (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Ensemble, à Kiev, nous, Européens et Ukrainiens, avons avancé sur les mesures concrètes pour soutenir l'Ukraine dans la durée:
- garanties de sécurité ;
- poursuite du soutien civil et militaire ;
- préparation de l'hiver ;
- appui au plan de paix ukrainien.

> Le président Zelensky au Conseil européen des ministres des affaires étrangères, réuni exceptionnellement à Kiev. Une marque de notre soutien à l'Ukraine contre l'agression russe. Un signe de l'avenir européen de l'Ukraine.

> Il y a 82 ans, les 29 et 30 septembre 1941, plus de 33.000 juifs furent assassinés à BabiYar en Ukraine. J'ai rendu hommage à leur mémoire et à celle de toutes les victimes de la barbarie nazie en ce lieu.

 

Éric Dupond-Moretti (garde des Sceaux, ministre de la Justice)
> Renforcer l’amiable fait partie de mon plan d’action pour remettre les Français au cœur de leur justice et pour diviser les délais par deux d’ici 2027.

 

Olivier Dussopt (ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion)
> La conférence sociale sur les bas salaires, sur les carrières et les branches sous le salaire minimum est confirmée pour le 16 octobre.

> [Inflation] On peut toujours considérer soit qu’on peut faire plus, soit qu’on ne fait pas assez. Ce que je dis, c’est qu’aucun pays européen ne fait autant. (…)
Pour avoir été ministre du Budget pendant presque trois ans, je sais combien, lorsqu’on intervient sur le prix du carburant et sur ces questions-là, c’est extrêmement couteux en matière de finance publique, soit par perte de recettes, soit par coût net. (…)
Il faut qu’on soit à la fois protecteur, c’est ce que nous sommes les plus en Europe, mais aussi raisonnable parce que, comme je le disais en tant que ministre du Budget: «l’argent, ce n’est pas magique et ça ne pousse pas sur les arbres».

> [Retraites] C’est une réforme qui a été construite avec l’ensemble des régimes pour un retour à l’équilibre global.

> Sur le total des excédents de 2026 de l’Agirc-Arcco, il y a environ 1 milliard, 1,2 milliard qui n’existerait pas sans la réforme. Et nous considérons que cet excédent, il est normal qu’il soit mis à contribution.

> [Métiers en tension] Priorité à ceux qui vivent sur notre territoire.

 

Sylvie Retailleau (ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche)
> Les noms de Katalin Kariko et Drew Weissman vous sont peut-être inconnus. Leurs travaux sur l'ARN messager ont pourtant révolutionné la lutte contre la Covid-19. Félicitations à ces deux chercheurs de grand talent qui se voient aujourd'hui honorés du Prix Nobel de médecine !

 

Marc Fesneau (ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire)
> En décembre dernier j’annonçais le lancement de la campagne de vaccination contre l’Influenza aviaire avec un objectif de démarrage en octobre. L’engagement est aujourd’hui tenu !
Je suis fier d’annoncer dans les Landes et le Gers que la France sera le premier pays de l’Union européenne à vacciner contre l’influenza aviaire.
Nous sommes également le premier pays au monde à vacciner selon un protocole garantissant une traçabilité rigoureuse et un suivi rapproché des animaux vaccinés.
- Depuis le 1er octobre 2023, les opérations de vaccination conduites sous la supervision des vétérinaires sanitaires ont ainsi pu débuter dans les exploitations agricoles, en lien avec les éleveurs et les acteurs des filières professionnelles.
- Cette campagne vaccinale, dont le montant avoisine les 100 millions d’euros, sera prise en charge à 85% par l’Etat.
- Je tiens à remercier tous les acteurs qui ont rendu possible ce succès inédit dans un temps aussi court.
- C'est le fruit d’un énorme travail conduit par et sous l’égide des services du Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, la préparation de la campagne de vaccination s’est faite en étroite concertation avec les filières professionnelles, tant du côté de l’élevage que des vétérinaires.
Tous les moyens humains et financiers possibles ont été mis en œuvre pour protéger nos filières avicoles françaises, essentielles pour notre souveraineté alimentaire et l’alimentation des Français.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre de la Transition énergétique)
> La planification écologique ne sera un succès que si nous montrons aux Français et aux entreprises que chacun a quelque chose à y gagner. Conjuguer ambition climatique, création d'emplois et souci de l'accès de tous à ces solutions de transition.

> Au nom de la ruralité, Laurent Wauquiez veut supprimer des terres agricoles et défricher des forêts pour installer des entrepôts et autres bâtiments qui artificialisent les sols. C’est une attaque contre notre agriculture, notre souveraineté alimentaire et nos espaces naturels!

> Pionnier du Made in France, le groupe Intuis fait figure d’exemple au moment où le secteur se développe pour produire 1M de pompes à chaleur d’ici 2027. Bravo aux équipes pour leur mobilisation dans ce combat économique et industriel, au service de la transition énergétique.
Pour atteindre cet objectif et accompagner les Français dans leurs projets de rénovation, dès 2024 :

- Nous mettrons en place un crédit d’impôt industrie verte qui incitera les entreprises à investir en France.
- Les aides de #MaPrimeRenov seront encore renforcées.

 

 

Aurélien Rousseau (ministre de la Santé et de la Prévention)
> Il n'y a pas de motif à une panique générale, on n’est pas envahi par des punaises de lits.

> Le budget de la Sécu et de l'assurance maladie va augmenter de 8 milliards. On a dans le paysage toute une série de mesures [pour faire des économies] et on en discutera au Parlement. (…) La hausse des franchises sur les médicaments est une des pistes qui est sur la table. Ces franchises, si elles sont faites, seront sur les médicaments et les consultations, avec un plafond de 50 euros sur les deux.

> [Covid19] La reprise épidémique est réelle. J’encourage les personnes fragiles, les personnes en contact avec elles, les femmes enceintes à faire le rappel vaccinal. On a un vaccin qui est plus efficace que celui de l’an dernier, il n’y a pas d’effets secondaires.

> [Campagne de vaccination contre les papillomavirus] Ça protège de quoi? Du cancer du col de l'utérus, de l'anus, du vagin, de la vulve. Peut-être que certains trouvent que c'est choquant de dire ces mots mais les enfants de cinquième les ont tous entendus, qu'ils soient dans le public ou le privé. On injecte un vaccin, on n'injecte pas le démon. Que les parents et les enfants, en conscience, ne veuillent pas faire la vaccination, je comprends, mais que des établissements disent «on n'organise pas», là, on a un problème majeur.

> [Traitement préventif contre la bronchiolite] L'an dernier, les cas les plus graves concernaient les tous petits donc priorité aux maternités, qui auront du Beyfortus tout au long de la saison. 50.000 doses ont été mises en pharmacie.

 

Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles)
> Le refus des violences à l'encontre des Français vulnérables est un bouleversement social sans précédent. On ne parle pas d'un léger mouvement du à un scandale mais bien d'une lame de fond. Il doit en être de même pour lutter contre les maltraitances envers les adultes.

> Ensemble, il nous faut passer des «gestes qui sauvent» aux «gestes qui incluent». Ce qui n'est pas inclusif pour une personne n'est inclusif pour personne. C'est toute la philosophie de la Fondation Anne de Gaulle et du premier village 100% inclusif d'Ile-de-France.

 

Stanislas Guerini (ministre de la Transformation et de la Fonction publiques)
> Les brigades mobiles de la gendarmerie, renforcées aujourd’hui par le Président Emmanuel Macron, pourront s’appuyer sur les espaces France services, partout en France, et y organiser des permanences. Les services publics se renforcent pour tous.

> Pas un agent public ne doit être seul face aux violences. Notre plan de protection des agents continue de se déployer dans tous nos services publics. À l’hôpital, les soignants sont en première ligne.

> À l’hôpital public aussi, nous agissons pour attirer et garder les talents. Lever les verrous, faire confiance aux agents, mieux rémunérer, valoriser ceux qui en font plus, protéger face aux violences.

 

Olivier Véran (ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement)
> La clé de voûte de la démocratie est la confiance.

 

Franck Riester (ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement)
> Les oppositions sont incapables de se rassembler pour proposer un budget alternatif. Une nouvelle fois, les LR ont fait preuve de responsabilité en ne s'associant pas à la dernière motion de censure.

> [49.3 à venir] Vraisemblablement. Les lois financières, les oppositions ne les votent pas parce que c'est un marqueur d'appartenance à l'opposition. Il faut qu'on puisse utiliser les outils qui sont donnés par la Constitution.

 

Bérangère Couillard (ministre déléguée chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les Discriminations)
> Nous mettons en place des cours d'empathie dans les écoles pour lutter contre le harcèlement scolaire et renforçons les cours à la vie affective et sexuelle pour les collégiens et lycéens afin de promouvoir des relations affectives saines et rappeler l'impératif de consentement.

> Les femmes en situation de handicap ont infiniment plus de risques de connaître des violences sexuelles. Nous devons mieux les protéger, mieux prévenir ces violences, et les accompagner dans leur intimité.

> Pour éradiquer le papillomavirus, le gouvernement lance une campagne de vaccination dans les collèges dès aujourd’hui à destination des filles et garçons. Les HPV: responsables de 6000 cas de cancer/an dont 3000 du col de l'utérus.

> Il n’y a pas de doublures ni d’effets spéciaux dans la pornographie. Les violences et les actes sauvages ne sont pas simulés. Les femmes se retrouvent contraintes de tourner des scènes humiliantes et dégradantes. Le Gouvernement a décidé d’agir !

> Les violences montent en puissance dans la pornographie. Pour mettre fin à l’impunité, je lance un groupe de travail interministériel : retrait des vidéos comprenant tortures et actes de barbarie, retrait des contenus des victimes qui le demandent, respect du droit du travail.

 

Jean-Noël Barrot (ministre délégué chargé de la Transition numérique et des Télécommunications)
> Maîtriser en France l'intelligence artificielle est une nécessité absolue : nous avons tous les atouts et mettons tout en œuvre pour y parvenir. L'écosystème français est prêt, nos talents sont prêts. Nous serons au rendez-vous !

> Lancement de l'édition 2023 du Cybermoi/s, grande campagne de sensibilisation à la cybersécurité. Face aux cyberarnaques qui visent nos concitoyens, nos entreprises et nos collectivités, adoptons les bons réflexes d'hygiène numérique.

 

Olivia Grégoire (ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme)
> Les PME doivent pouvoir négocier leurs tarifs avec les distributeurs avant les plus gros acteurs. Je travaille depuis plusieurs jours avec les représentants des PME pour trouver une solution qui leur convient.

> Nous souhaitons avancer la date des négociations commerciales pour accélérer les baisses de prix sur de nombreux produits. Alors que l’inflation reflue, les baisses de prix dans les rayons doivent être plus rapides et plus visibles pour les consommateurs.

> 5 millions de salariés utilisent des titres restaurants. Aujourd’hui, le constat c’est qu’un quart des commerces n’acceptent plus les titres papiers car cela devient de plus en plus compliqué et coûteux. Avant 2026, je souhaite qu’on passe à leur dématérialisation totale.

> Chaque année, ce sont 30kg de denrées alimentaires par Français qui partent à la poubelle. Soit une perte de 110€ en moyenne. Consommateurs, associations, entreprises : face au gaspillage alimentaire, on peut tous être acteurs et beaucoup le démontrent au quotidien.

> L’ère du produire, consommer, jeter et recommencer touche à ses limites. Dans un monde qui atteint lui aussi ses limites et dont les mutations sont plus rapides, il est essentiel de repenser notre modèle de consommation : ce sera la mission du groupe Consommation Durable du CNC.

> Une baisse de la TVA jugée inefficace. On ne le répétera jamais assez : seule proposition de Marine Le Pen pour lutter contre l’inflation, la baisse de la TVA, ça ne remplit pas le porte-monnaie des Français et cela coûte une fortune à l’Etat.

 

Dominique Faure (ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité)
> On le dit, on le fait ! 238 nouvelles brigades de gendarmerie dans nos campagnes dont 29 en Occitanie et 4 en Haute-Garonne ! Plus de sécurité pour tous les habitants avec plus de proximité des forces de sécurité intérieure.
Depuis 2017, ce sont au total plus de 10 000 renforts de policiers et de gendarmes qui ont été recrutés afin de doubler la présence de nos forces de l'ordre sur la voie publique.
Je tiens enfin à saluer le travail qui a été effectué ces derniers mois par les préfets lors des étapes de concertations afin de choisir les localisations de ces nouvelles brigades.

> [Sanctions contre les violences aux élus] Nous soutiendrons la proposition de loi parlementaire déposée par les sénateurs Buffet, Gatel et Darnaud, examinée dès le 5 octobre en commission et le 10 octobre en séance. Nous pensons que cette option est la meilleure pour un sujet aussi transpartisan que les violences aux élus. Les principales mesures qui s’y trouvent nous conviennent très bien. (…)
Cette loi renforce les sanctions contre les auteurs de violences contre les élus. Les sanctions maximales vont passer de cinq à sept ans de prison et de 75 000 à 100 000 euros d’amende, les mêmes que pour ceux qui s’en prennent à des policiers ou à des gendarmes. Ce texte rendra aussi la protection fonctionnelle automatique pour les maires, et mon objectif c’est qu’elle le devienne pour les conseillers municipaux et les adjoints. Concrètement, qu’est-ce que ça veut dire ? L’élu voit l’ensemble de ses frais de procédures remboursés lorsqu’il est attaqué ou qu’il porte une affaire liée à sa fonction en justice. Les communes ont l’obligation de s’assurer pour supporter le coût de cette protection fonctionnelle, et nous allons compenser financièrement cette obligation d’assurance pour toutes les communes de moins de 10 000 habitants. (…)
Le Sénat devrait voter ce texte puis j’espère qu’il sera repris au cours d’une « semaine transpartisane » à l’Assemblée, si possible début décembre. Le gouvernement soutient la proposition de loi du Sénat et souhaite qu’elle puisse être enrichie par les travaux en cours sur le sujet à l’Assemblée nationale, notamment conduits par Violette Spillebout et Sébastien Jumel, pour obtenir une convergence et une adoption rapide. Avec une application au cours du premier semestre 2024. (…)
La plupart des autres mesures sont mises en œuvre depuis plusieurs mois sans modifier la loi. La sécurisation des locaux municipaux, le réseau de policiers et gendarmes référents violences aux élus, le recours à la vidéosurveillance, et nous allons prochainement mettre en place recours à un bouton d’appels et le guichet d’appui psychologique aux victimes et à leur famille.
(…) C’est un dispositif que le maire a sur lui, souvent dans la poche, et s’il n’a pas son téléphone pour appeler le 17 qui demeure la priorité quand il se sent menacé, il appuie sur ce bouton, cinq numéros sont préenregistrés, sa compagne ou son compagnon, des proches, etc., pour signaler qu’il est en danger. Ça le géolocalise et appelle. Ça complète le 17 et le dispositif « alarme élus », qui a permis à l’État, aux forces de sécurité intérieure, d’enregistrer les numéros des élus volontaires pour que lorsqu’ils composent le 17, ils soient reconnaissables et classés « à risque ». 2 500 élus se sont inscrits depuis l’installation du centre de lutte contre les atteintes aux élus, le 17 mai. 8 150 en bénéficient en tout. 3 400 référents violences aux élus ont aussi été mis en place. On avance…

> Pour mémoire, en 2022, on avait 2265 agressions d’élus recensées, et fin septembre 2023, 1914. Rapportées à l’année complète, ça pourrait montrer une augmentation. Mais il y a eu une incitation très forte à porter plainte, donc forcément plus de procédures, pour des faits équivalents qui n’étaient pas forcément signalés auparavant. 40 % de ces 1914 faits sont des outrages ou des insultes ; 27 % des menaces. Chiffres qui incluent les cybermenaces. Les violences physiques ne représentent que 9 % des faits et heureusement. 63 % des violences sont l’acte d’un administré, 5 % des litiges entre élus. Les faits les plus médiatiques ne sont pas forcément les plus courants et heureusement ! À titre d’exemple, moins de 5 % de faits sont issus de gens de voyage. Je pense au maire de L’Houmeau, le dernier à qui j’ai rendu visite, qui avait été tabassé après une installation illicite sur sa commune. Jusqu’à lui fracturer une côte. Il m’a dit « J’ai cru mourir ». Je suis allé le voir, c’est un monsieur costaud, courageux, mais ils étaient plusieurs… Il a été découragé et a pensé abandonner mais ça n’a duré qu’une heure.

> [Démission d’élus] Après celle du maire de Saint-Brévin, j’ai creusé pour comprendre et je craignais que dans les raisons des démissions, les violences soient une part importante. La réponse est non. Les maires ne démissionnent pas beaucoup plus que les années précédentes, et quand ils le font, c’est une incompatibilité avec leur vie professionnelle et ou familiale. Trop de complexité… Et comme beaucoup estiment que l’indemnité n’est pas à la hauteur ou que cette activité politique ne leur permet pas de poursuivre une carrière à côté, ils arrêtent. Mais là, les maires ne reculent pas devant les agressions. Ils reconnaissent les relations de proximité avec les policiers, les gendarmes et procureurs. La réponse pénale s’améliore. (…)
Le nombre de mis en cause remis en liberté baisse de 6 %, ce qui montre que la justice est plus sévère. On observe aussi une hausse de 4 % de personnes déférées devant la justice ; de 10 % des convocations judiciaires. C’est un bon signal. La justice est plus dure avec ces agresseurs et le sera encore plus demain. Les chiffres du centre montrent aussi que les violences aux élus et les dommages aux biens ont augmenté fortement après le recours au 49-3 pour la réforme des retraites et pendant les émeutes. Ça permet d’analyser et de comprendre les origines de cette violence. Mais je sens que le choc civique que j’avais appelé de mes vœux prend, je vois la révolte modérée des citoyens responsables qui refusent cette violence et défendent leurs maires.

> Je ne la sens pas une crise de vocation, plutôt de l’envie. Mais oui, le premier objectif, c’est de protéger les élus locaux, le deuxième est d’améliorer les conditions d’exercice des mandats, de donner envie aux citoyens de s’engager, de représenter la République sur le territoire. Il n’y aura pas de pénurie de candidatures. J’en suis convaincue.

> On a un travail sur le statut de l’élu, mené avec l’Association des maires de France, sur les indemnités, la protection sociale, les formations, ces sujets seront repris le 30 octobre à Paris lors de la Convention nationale de la démocratie locale que nous organisons. Ce jour-là, 400 élus vont travailler pendant une journée sur les conditions d’exercice du mandat et le statut d’élu. Avec pour ambition d’arriver au Congrès des maires, fin novembre, avec un statut d’élu ficelé. Et en ligne de mire un texte de loi portant ces mesures courant 2024.

 

Charlotte Caubel (secrétaire d’Etat chargée de l’Enfance)
> Chaque jour, des violences sont commises sur les personnes les plus vulnérables. Au sein du gouvernement, nous avons le courage de regarder cette réalité en face et d’y répondre !

> « Les chatouilles » sur France 2, « Les yeux grands fermés » sur TF1… Bravo et merci à toutes les équipes de France télévisions et TF1 de mettre en lumière le combat contre l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Le pouvoir des images !

 

Assemblée nationale
Yaël Braun-Pivet (présidente)
> Les QAG [Questions au gouvernement] n’intéressent plus alors qu’elles permettent d’assurer la mission de contrôle du Gouvernement par les députés. Je souhaite redonner envie aux Français de suivre ce temps démocratique majeur.

> Depuis mon élection à la Présidence de l’Assemblée, j'ouvre le plus possible l’institution aux Français. Je souhaite maintenant moderniser son fonctionnement, pour qu'elle réponde aux attentes de notre époque.

> Plus de 50% des bénéficiaires du RSA le sont depuis 5 ans. Ce n’est pas un cadeau que de laisser des gens éloignés de l’emploi, avec une indemnité qui leur permet difficilement de vivre. Il faut les accompagner et les aider à trouver la place qui est la leur dans notre société.

> Nous assistons à un nettoyage ethnique au Haut Karabakh: je le condamne fermement. Nous devons agir pour les réfugiés et protéger l’Arménie, elle-même menacée. Réfléchir aussi à toutes les options, y compris les sanctions, pour que l’Azerbaïdjan respecte le droit. La France et l'UE poursuivent leurs efforts pour ramener la stabilité et la paix dans la région.

> Je ne tolèrerai pas le bazar dans l’hémicycle. Ce chahut choque nos concitoyens et dégrade l’image de l’institution. Je serai encore plus intransigeante et ne laisserai rien passer !

 

Partis politiques

● Renaissance
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]
Antoine Armand (député)
> Plutôt que de taper sur l’école privée, nous devons continuer d’améliorer l’école publique: nous l’avons fait avec le dédoublement des classes, avec les écoles rurales, nous devons continuer cet effort.

 

Céline Calvez (députée)
> La rentrée 2023 est placée sous le signe de la lutte contre le harcèlement scolaire. La mobilisation est interministérielle pour que « la peur change de camp ». Le 9 novembre aura lieu la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école.

> Pour prévenir et détecter le harcèlement scolaire, les élèves, dès le CE2, rempliront chaque année un questionnaire d’auto-évaluation. Victimes, auteurs, mais aussi nombreux témoins, nous devons libérer la parole.

> À la reconquête du mois de juin ! Parmi les annonces de Gabriel Attal: 2 semaines de stage pour les élèves de classe de Seconde. Découvrir une entreprise, une administration ou encore une association et cultiver ainsi son orientation.

 

Benjamin Haddad (porte-parole du groupe à l’Assemblée nationale)
> Arménie: c’est un échec pour l’Europe. La France a été souvent bien seule pour faire entendre la voix de l’Arménie.

> La Russie a trahi l’Arménie en détournant le regard du nettoyage ethnique en cours, en soutenant de fait le régime autoritaire de l’Azerbaïdjan. Elle veut faire échouer le chemin démocratique et européen choisi par Pachinyan et la population arménienne.

> 238 nouvelles brigades de gendarmerie sur le territoire: un effort inédit pour assurer la sécurité des Français. Brigades fixes ou mobiles sur l'ensemble territoire pour mieux protéger, et accompagner les victimes dans la prise de plainte.

 

Maud Bregeon (députée)
> À long terme, la réponse au pouvoir d’achat passe par l’investissement dans la transition énergétique. Alors que prix de l’énergie (carburant, gaz…) ne reviendront probablement pas au niveau d’il y a 20 ans, c’est en sortant des fossiles qu’on protègera durablement les français.

> Notre équation est évidemment complexe : soutenir le pouvoir d’achat, désendetter le pays, investir dans la transition écologique. Le tout sans baguette magique. Les yakafokons des élus qui mentent aux gens face à l’inflation ne font que les éloigner davantage des politiques.

> J'aime assez peu la bagnole. Mais je viens d'un endroit où on a besoin de voitures pour se déplacer.

 

● Parti radical
> [Communiqué: Octobre Rose 2023 – Cancer du sein : « En France, le dépistage ne décolle pas» s’inquiète le Parti Radical]
Les investissements dans la recherche ont permis des avancées fondamentales dans la compréhension de cette maladie et ouvrent des perspectives thérapeutiques extrêmement encourageantes.
Pourtant, en France, le dépistage ne décolle pas. Dans un sondage daté de 2021, 81% des femmes avouaient faire passer la santé de leurs proches avant la leur. Et puis de nombreux freins existent : les délais de rendez-vous qui découragent, les déserts médicaux qui obligent à se déplacer toujours plus loin, la peur du diagnostic, parfois aussi la religion.
«Pour lever ces freins, il est essentiel d’intensifier les campagnes de prévention en rappelant l’importance d’une prise en charge précoce, source de meilleurs taux de guérisons et de traitements moins lourds » souligne Laurent Hénart, président du Parti radical.
Au-delà de l’information, le dépistage en lui-même du cancer du sein reste à améliorer et il convient d’engager une réflexion sur un dépistage ciblé :
- Selon les facteurs de risques : L’âge (près de 80% des cancers du sein se développent après 50 ans), les antécédents personnels de maladie (par exemple cancer du sein, de l’ovaire et/ou de l’endomètre), les antécédents familiaux de cancers (sein, ovaire, …), les prédispositions génétiques au cancer du sein, certains traitements hormonaux de la ménopause, la consommation de tabac ou d’alcool, le surpoids ou la faible activité physique …
- Selon les conditions sociales : Actions à mener vers les populations en dehors des circuits de soins.
« Les inégalités face au cancer restent encore trop importantes » déclare Hervé Caël, médecin, secrétaire national chargé de la Santé. « Notre politique de santé publique doit se fixer comme objectif un égal accès à l’information, à la prévention, au dépistage, au diagnostic, aux traitements et aux soins ».
Pour cela, le Parti Radical propose de :
- Faire confiance aux acteurs locaux,
- Favoriser les expérimentations locales dans les campagnes d’informations et de dépistages
- Développer les médiateurs en santé, coordonnés par les collectivités locales, au plus près des territoires, pour améliorer l’efficience des « plans santé ».

 

Autres

● Organisations centristes
♦ Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)
Nathalie Loiseau
> |Tribune «Sauvons l’Arménie des menaces qui planent sur elle »
Le Haut-Karabakh vit une tragédie. Son peuple, qui n’a plus d’autre choix que celui de l’exode, est arménien. Il a survécu au premier génocide du XXe siècle pour subir le premier nettoyage ethnique du XXIe siècle. Ce nettoyage ethnique, le monde entier l’a laissé commettre.
On ne reviendra pas sur l’écrasante responsabilité de l’Azerbaïdjan, qui a encerclé, affamé et finalement attaqué un territoire qui lui appartient en droit mais dont il martyrise le peuple. On n’y reviendra pas sauf, en toute logique, pour juger l’Azerbaïdjan responsable de tout ce qu’il a commis et qu’il commet encore. Blocus, assauts militaires contre des civils, assassinats, pillages, arrestations arbitraires, Bakou devra rendre des comptes. Ilham Aliev n’a tenu aucune des promesses qu’il avait faites, mais il est resté fidèle à son discours de haine, lui qui avait promis qu’il « chasserait les Arméniens comme des chiens ». On a grand tort de ne pas écouter les dictateurs.
Ce fut la faiblesse de la médiation européenne de prendre moins au sérieux les menaces de l’Azerbaïdjan que ses engagements, qui n’étaient pourtant assortis d’aucune garantie. Le réveil est amer, mais il doit servir à ne plus reproduire les mêmes erreurs. À Grenade jeudi prochain, Charles Michel, Olaf Scholz et Emmanuel Macron tenteront de réunir le président d’Azerbaïdjan et le premier ministre d’Arménie pour essayer d’avancer vers la paix, et ils devront impérativement obtenir des garanties sérieuses de la part de Bakou.
Ils ont raison d’essayer. Il faut en particulier reconnaître à la France de ne pas ménager ses efforts pour alerter le reste de l’Europe et défendre le respect du droit et de la dignité des peuples. Elle a souvent été bien seule à le faire, et l’on reste sans voix face à l’indifférence de nombre de nos voisins, sans parler du cynisme de la Hongrie. Son premier ministre, Viktor Orban, se prétend en effet le défenseur acharné de la chrétienté. Pourtant, que les chrétiens du Haut-Karabakh craignent pour leur vie, leur identité et leur culture le laisse de glace. Ses liens avec la Turquie, l’Azerbaïdjan et la Russie passent d’abord.
La Russie, il faut en parler, car rien de ce que subit le peuple arménien n’aurait été possible si Moscou n’avait pas laissé faire. Quand le corridor de Latchine a été fermé, les soldats russes pourtant chargés du maintien de la paix et de la protection des populations ne sont pas intervenus. Quand Bakou a lancé son offensive, longuement préparée, ils ont regardé ailleurs. On a tort de sous-estimer la solidarité entre les dictateurs.
Cette solidarité des tyrans menace aujourd’hui l’Arménie elle-même. Ankara et Bakou rêvent d’une continuité territoriale du « monde turc » et de rogner pour cela sur la souveraineté de l’Arménie sur le sud de son territoire. Que le président Erdogan et le président Aliev se soient retrouvés dans l’enclave du Nakhitchevan au lendemain de l’offensive azerbaïdjanaise est de mauvais augure. L’Europe a eu raison d’envoyer une mission d’observation à la frontière. Elle devrait la renforcer et ne plus hésiter à rendre public ce qu’elle constate.
De son côté, c’est une guerre hybride intense que Vladimir Poutine a lancée contre le gouvernement arménien de Nikol Pachinian. Désinformation, manifestations téléguidées, menaces, tout est bon pour essayer de déstabiliser un dirigeant démocrate, épris de paix, en lutte contre la corruption des oligarques prorusses et qui, ultime offense, répète que l’Arménie a été abandonnée par la Russie et que ses valeurs le portent à faire confiance à l’Europe.
Nous n’avons pas le droit de décevoir cette confiance. Quand un peuple qui a déjà connu un génocide est menacé, on l’épaule. Quand une démocratie est attaquée, on lui vient en aide, sauf à donner au monde le signal de notre faiblesse et de notre manque de fiabilité. Vladimir Poutine rêve de donner une leçon à son « étranger propre » en soumettant Erevan, de gré ou de force et en y plaçant un obligé.
Il n’y a pas de fatalité à la victoire d’un autocrate, l’Ukraine nous le montre tous les jours. Mais sans nous, l’Arménie démocratique et souveraine est en danger. Elle ne demande pas que l’on parte en guerre pour elle, seulement que nous l’aidions à rester en paix en lui apportant le soutien et les garanties dont elle a besoin. L’Europe en a les moyens si elle se décide enfin à écouter la France, mais aussi le Parlement européen, qui alerte sans relâche depuis de longs mois.
Le monde a cru, par paresse, que le Haut-Karabakh resterait un conflit gelé. Aujourd’hui, c’est une terre brûlée. Si nous n’avons pas pu ou pas su empêcher ce désastre, soyons au moins capables de sauver l’Arménie des menaces qui planent sur elle. Il nous faut seulement apprendre de nos erreurs, agir vite et avec détermination, en un mot mériter la confiance qui nous est accordée. Il n’est pas encore trop tard pour sauver l’honneur, mais le temps presse.

> Ce qui rassemble les partis d’extrême-droite, c’est qu’ils servent une nation, mais ce n’est jamais la leur: la tête de liste de l’AfD allemande aurait ainsi des liens étroits avec Pékin.

> En Slovaquie, tout près d’ici, un populiste, obsédé par l’immigration et pro-russe, est aux portes du pouvoir. Réveillons-nous.

> [Législatives en Slovaquie remportées par un pro-russe] Ça m'inquiète. J'ai envie de dire, partout en Europe, réveillez-vous ! Il y a un risque pour ce pays, pour d'autres pays. L'Ukraine gagnera si l'Europe et les États-Unis restent mobilisés.

> [Pacte migratoire] Du côté du Parlement européen, c'est pour tout de suite. On attend les pays européens. Les Européens ne peuvent pas comprendre qu'ils ne peuvent pas décider qui arrive sur leur sol.

 

Bernard Guetta
> [Opinion: «C’est à gouverner que l’opposition russe doit se préparer»]
Connaissez-vous un poutiniste, un seul ? Non, bien sûr. Il y a des gens auxquels il ressemble, comme Xi Jinping. Il en est d’autres qui s’inspirent de lui, comme Viktor Orban. D’autres encore, comme Lula, se félicitent d’échapper grâce à lui à un tête-à-tête avec la puissance américaine. Cela fait nombre d’alliés et de semblables mais pas foule et c’est la grande différence avec l’URSS.
Aux temps soviétiques, le communisme réunissait des centaines de millions de croyants à travers le monde qui tous avaient vénéré Staline jusqu’au XX° congrès. Le « petit père des peuples » avait ainsi pu rester aux commandes sa vie durant sans que rien ne puisse le menacer alors que Vladimir Poutine n’est qu’un simple mortel. Tant qu’il parait fort, tout va bien pour lui mais sitôt que ça ne sera plus le cas, ses jours seront comptés et, de l’Ukraine au Caucase, son affaiblissement est déjà patent.
La nouvelle diaspora russe ne mourra donc pas en terre étrangère. Contrairement à celle des années 20, elle est une opposition en exil, la vraie Russie comme la France libre était la vraie France, et parce qu’elle est destinée à peser sur le destin de la Fédération et sans doute même à la gouverner, sa tâche historique est d’y développer une culture politique pluraliste et d’y jeter le bases d’une transition pacifique vers la démocratie.
Cette opposition qui se cherche et resserre ses rangs d’une réunion à l’autre, ne peut autrement dit pas se contenter de débattre de la nécessité d’un Nuremberg du communisme et des mérites et inconvénients d’une lustration. Bien des gens devront rendre compte de leur crimes. L’Histoire du soviétisme, du eltsinisme, du poutinisme et de l’absolutisme tsariste est à écrire mais, pour l’heure, il faut éviter que le post-poutinisme ne se résume à une révolution de palais. Pour l’heure, il faut que les démocrates assurent le triomphe de la démocratie en proposant à la Russie un programme qui puisse rallier des pans entiers des villes et des campagnes à une opposition de masse qui ne se cantonnerait plus au secret des âmes et des cuisines.
Que propose l’opposition en exil pour rebâtir l’enseignement public ? Comment réorganiserait-elle le système de santé ? Comment la Russie pourrait-elle se préparer au réchauffement de ses terres orientales et en tirer profit ? Faudrait-il la doter d’un système présidentiel à la française  ou d’un système parlementaire à la britannique ? Devrait-elle s’arrimer à l’Union européenne ou même envisager de s’y intégrer un jour ?
C’est à ces questions, et à tant d’autres, qu’il faut donner des réponses qui sont à chercher dans des débats ouverts à la presse et notamment aux media russes en exil. Il faut donner à voir à la Russie une opposition qui réfléchisse, pense en dehors des sentiers battus et se soucie – c’est essentiel – de justice sociale. Quelle fiscalité instaurer pour financer les services publics ? Faut-il, par exemple, revenir sur les privatisations des années 90 ou en tout cas sur leur si discutable processus ? Un impôt forfaitaire pourrait-il corriger la spoliation des richesses nationales sur laquelle se sont constituées tant de si gigantesques fortunes ? Et comment rendre la Justice alors que la magistrature russe est ce qu’on sait ?
Pendant l’Occupation, la Résistance française avait négocié entre ses multiples courants un programme qui a nourri, jusqu’aujourd’hui, les politiques de la France. Les journaux et sites russes réfugiés à l’étranger devraient initier de telles discussions car c’est dans ces débats de l’exil que se forgera la Russie de demain, pluraliste, pacifique et démocratique. Et puis encore une chose que je dis également et martèle dans toutes les réunions auxquelles l’opposition russe invite le député européen que je suis. L’opposition en exil, la vraie Russie, doit d’urgence se donner trois porte-parole qui l’incarnent, des personnes déjà connues dans le monde et dont le prestige intellectuel et l’intégrité morale les imposent en interlocuteurs des grandes capitales.    

 

Pascal Canfin
> S’agissant de M. Wopke Hoekstra [candidat au poste de commissaire européen chargé du climat], les députés Renew en commission ENVI vont évaluer sa candidature sur trois aspects.
Le premier, et le plus important, est l’objectif climat pour 2040 que la Commission va mettre sur la table en début d’année prochaine, probablement en janvier ou février.
Nous avons déjà une référence : l’avis du Conseil Scientifique Consultatif sur le climat  qui s’est exprimé en juillet dernier pour une réduction de 90-95% des émissions de gaz à effet de serre en 2040.
À l’inverse, les compagnies pétrolières disent que l’UE ne doit pas faire plus de 80 % de baisse d’émissions d’ici 2040. Nous pouvons donc considérer que c’est un plancher.
Que dira M. Hoekstra sur ce sujet ? Entre 80 % et 95 %, nous pourrons mesurer son niveau d’ambition. C’est lui qui pilotera ce processus, nous serons donc très attentifs à ses réponses.
Le deuxième sujet concerne les dossiers en cours qui doivent être conclus avant la fin du mandat : standards d’émissions de CO2 pour les bus et les camions, e-Fuels, etc.
Le troisième sujet, enfin, concerne son histoire personnelle. Par le passé, M. Hoekstra a travaillé pour Shell. Il a également été ministre des Finances des Pas-Bas entre 2017 et 2022, ce qui peut s’avérer utile pour le financement de la transition, mais impose de donner des clarifications sur ses positions passées plus que conservatrices sur l’endettement commun.

> [Carbone] La réduction de 100 % a été fixée pour 2050 « au plus tard » dans le Green Deal européen, comme dans l’Accord de Paris. Pour 2020, nous avions un objectif de -20 % d’émissions [par rapport à 1990, NDLR], qui a d’ailleurs été dépassé. Pour 2030, l’objectif est de -55 %, ce qui constitue une réduction de 35 points entre 2020 et 2030. Si nous faisons le même effort entre 2030 et 2040, nous arrivons à -90 %. Selon l’Agence Internationale de l’Énergie (IEA), le net-zéro en Europe devrait survenir en 2045. Maintenant, la Commission devra intégrer dans son étude d’impact la dimension socio-économique de cette transition. À ce moment, nous pouvons envisager des scénarios légèrement différents.

> Le choix de Mme von der Leyen est donc de chercher le soutien du PPE au Parlement européen en nommant un commissaire au climat issu de leurs rangs. C’est un raisonnement que je peux comprendre. En revanche, pourquoi devrais-je, moi, centriste, voter pour un commissaire au climat issu du PPE, alors qu’une partie des membres du PPE essaye de saborder le Green Deal ? Il y aurait un paradoxe à donner les clés du camion au PPE alors qu’il tire dessus !
Par principe, personne au sein de Renew n’est hostile à un commissaire issu du PPE. Néanmoins, M. Hoekstra devra nous donner des raisons de voter pour lui lundi. En outre, je rappelle que la ligne hostile au Green Deal n’est portée que par l’aile conservatrice du PPE, représentée par son chef de groupe, Manfred Weber. Par conséquent, l’une des façons pour M. Hoekstra de convaincre les députés Renew ou socialistes sera de démontrer qu’il est capable de s’engager clairement sur l’objectif pour 2040.

> Comment les Verts vont-ils voter si M. Hoekstra s’engage sur une cible 2040 significative ? Est-ce qu’ils seront contre par principe parce qu’il a travaillé deux ans chez Shell ? Ce sera leur responsabilité politique. Arithmétiquement, M. Hoekstra a besoin du soutien de quatre groupes politiques au Parlement. Si Renew n’est pas convaincu, je vois mal comment les Verts ou les socialistes pourront l’être.

 

Marie-Pierre Vedrenne
> La précarité croissante en Europe, alimentée par la guerre en Ukraine, la crise énergétique et la flambée des prix alimentaires, appelle à l'action. Des gens sautent des repas, des familles sont mal logés et les plus vulnérables sont au bord de la pauvreté. Dans une Europe en quête d’unité, l'accès à la nourriture, à un logement décent et d'autres besoins fondamentaux doivent être des droits non négociables. L’action des gouvernements nationaux doit être complétée par un soutien de l'UE visant à rendre plus flexibles tous les instruments disponibles afin d’aider les plus démunis en temps de crise. Renew Europe exhorte les États membres à utiliser davantage le Fonds social européen + pour cette cause. L'augmentation de la demande d'aide alimentaire appelle une réponse européenne forte et coordonnée.

 

● Tribune trans-partis
> [Tribune de Violette Spillebout, députée Renaissance, Jérémie Patrier-Leitus, député Horizons, Laurent Esquenet-Goxes, député MoDem: «Face à la guerre de l’information qui menace nos démocraties : des réponses urgentes]
À la veille du lancement des États Généraux de l’Information, nous, députés de la majorité présidentielle, membres de la commission des Affaires Culturelles et éducation, voulons agir.
Car, nous sommes conscients que la France, comme de nombreuses sociétés occidentales, est frappée par une crise de l’information sans précédent, qui fait peser un risque majeur sur notre démocratie.
Quatre ruptures majeures expliquent cette crise profonde (1).
- Une rupture technologique : la montée en puissance du numérique a remis en cause la place des médias traditionnels et a bouleversé la vitesse de circulation de l’information. Elle est devenue une frénésie, une source d’addiction à l’ère des réseaux sociaux et créée, selon une étude récente, une fatigue informationnelle chez 1 Français sur 2 (2).
- Une rupture des usages : les Français ne consomment plus les médias traditionnels de la même manière. 68 % des Français s’informent aujourd’hui sur les réseaux sociaux et, pour les 18-24 ans, ils représentent même la principale source d’information (3).
- Une rupture des modèles économiques : la disparition de certains médias et la concentration de plus en plus grande suscitent de vives inquiétudes, ce qui a conduit nos collègues sénateurs à mener une commission d’enquête en 2022.
Dans cette nouvelle économie, les données sont un actif stratégique pour ces plateformes numériques qui suivent une seule logique, celle du profit. « Ils choisissent de mettre hors-jeu le citoyen bien informé pour lui préférer un consommateur bien aiguillé » (4).
Fondée non sur l’éthique du journaliste mais sur la captation de l’attention, la nouvelle économie de l’information, celle des acteurs du numérique, a appris à exploiter nos biais cognitifs et nos données intimes.
Une rupture de l’information à proprement parler : désormais chaque Français, grâce aux plateformes numériques, peut créer, produire, relayer de l’information, de l’opinion, des contenus auprès d’une audience toujours plus large. Il peut donc être également un acteur, souvent anonyme, de la désinformation et de l’infox. Nous sommes entrés dans l’ère de l’hyperinformation, l’ère d’un torrent d’informations horizontales, non structurées, non éditorialisées, non hiérarchisées où les algorithmes, l’intelligence artificielle et les Big Data trient et organisent pour nous, de manière insidieuse, l’information.
Cette crise de l’information se manifeste dans une défiance généralisée envers les médias traditionnels. Les chiffres sont glaçants : une enquête menée auprès de plus de 33 000 personnes dans 28 pays a montré que les médias sont désormais l’institution en laquelle la confiance est la moindre. Ainsi, 54 % des Français pensent que « la plupart du temps il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets d’actualité ».
En parallèle, 35 % des Français, mais près de 70 % des 18-24 ans, croient aux théories complotistes, conspirationnistes et aux fakes news, alors que seul un jeune sur trois considère que « la science apporte à l’homme plus de bien que de mal ».
Cette crise de l’information fait le lit du relativisme, de l’irrationnel, du complotisme, de la manipulation, des extrémismes et parfois même de l’indifférence et de l’apathie, autant de poisons mortels pour nos démocraties.
En réalité, nous faisons face aujourd’hui à une véritable guerre de l’information. De nouveaux soldats y portent des coups sévères à la vérité : robots cliqueurs, algorithmes opaques, automates de traitement, deep-fakes, contenus produits par des intelligences artificielles, mensonges universellement relayés… Distinguer le vrai du faux n’est plus naturellement à la portée de tous et requiert désormais des compétences très spécifiques.
Si la régulation des réseaux sociaux et des nouvelles technologies est essentielle pour assurer une meilleure information, il est urgent de donner à nos médias d’information les moyens de se défendre.
Concurrencés par les réseaux sociaux, ils souffrent également d’attaques calculées, à des fins économiques, politiques voire d’ingérence étrangère. Alors qu’une concentration et un virage éditorial d’une partie de la presse sont à l’œuvre, l’indépendance éditoriale, la liberté d’informer, le pluralisme et la mise en place de modèles économiques du numérique qui ne soient plus prédateurs, sont devenus, plus que jamais, des combats indispensables et urgents à relever.
Dans ce contexte, le lancement par le président de la République des États généraux de l’information est salutaire. Les travaux qui vont s’ouvrir doivent apporter des réponses fortes et urgentes.
Des pistes ont déjà été formulées ici ou là et il ne faut en écarter aucune tant la crise de l’information est complexe, profonde et protéiforme.
1. La généralisation de l’Éducation aux Médias et à l’Information : un rapport parlementaire de mars 2023 conclut ainsi à 10 recommandations à mettre en œuvre pour y parvenir.
2. Une diffusion massive de l’éthique et de la déontologie journalistiques en est une autre : y avoir été formé permet à chacun de mieux identifier les contenus qui ne les respectent pas.
3. Un encadrement des algorithmes, de l’intelligence artificielle et des Big Data.
4. La refondation des modèles économiques de l’information, laminés par le modèle des plateformes qui offre des contenus gratuits en échange des données des usagers, soit un transfert de valeur des contenus informationnels aux données personnelles.
5. La préservation de l’indépendance et du pluralisme des médias avec des droits étendus pour les rédactions.
La lettre de cadrage du président de la République reprend un certain nombre de ces pistes et dresse une feuille de route particulièrement ambitieuse pour les États Généraux.
L’ambition et les attentes sont si fortes, les enjeux et les défis si larges et si pluriels que toutes les parties prenantes, les experts, les citoyens, les responsables politiques doivent y prendre leur part, amener leur contribution, et participer aux débats.
Si les médias et les journalistes doivent avoir une place essentielle, les influenceurs, les blogueurs, les nouveaux éditeurs de contenus ont légitimement leur mot à dire. Tout comme les plateformes, et notamment leurs développeurs logiciels qui élaborent les algorithmes mais également leurs dirigeants qu’il faut contraindre à plus de transparence.
Les enseignants, qui ont la charge de l’éducation aux médias et à l’information, et produisent tous les jours des contenus pour leurs élèves, doivent également prendre part aux débats. La diffusion de l’information aux jeunes générations passe par eux.
Les parents doivent également participer.
Les nombreux chercheurs français, européens et internationaux qui interrogent ces questions depuis de nombreuses années et ont acquis une expertise scientifique fine de ces problématiques auront un rôle majeur pour éclairer les débats et contribuer à l’élaboration de mesures concrètes et efficaces.
Comme l’a souligné le président de la République, les États généraux de l’information seront réussis s’ils ne restent pas dans la pure incantation : ils doivent déboucher sur des actions effectives. Ils se doivent de réussir et d’inventer un modèle français de l’information à même de garantir pleinement ce droit fondamental à une information indépendante, libre et fiable.
Et comment aboutir à des avancées concrètes, à un ou des projet(s) de loi ambitieux et voté(s) largement de façon transpartisane, si les députés qui portent ces questions ne sont pas autour de la table ?
Parlementaires de tous les bords politiques, nous y prendront toute notre part, convaincus qu’il s’agit d’un défi démocratique et civilisationnel majeur. Sinon, les conclusions des travaux pourraient rester lettre morte.
(1) Ces quatre ruptures ont été décrites par Vincent Giret, directeur de l’information de Radio France dans la tribune « La crise de l’information, enjeu existentiel de nos démocraties », Les Échos, 22/11/2018. (2) Bruno Patino, S’informer, À quoi bon ?, Éditions La Martinière, 2023. (3) Baromètre 2023 de la confiance des français dans les médias, Kantar Public, janvier 2023. (4) Nathalie Sonnac, « Le nouveau monde des médias. Une urgence démocratique », éditions Odile Jacob, 2023.