mardi 3 octobre 2023

La Chronique de Jean-Louis Pommery. Bayrou entre fidélité et opposition à Macron pour préserver son avenir politique

François Bayrou
«Tout contre Macron» pourrait être la formule politique de François Bayrou à l’orée de ce qui devrait être le dernier acte de son parcours avec, en ligne de mire, la présidentielle de 2027.

Et si le président du MoDem et accessoirement le commissaire au Plan est seulement crédité de 8% des intentions de vote dans le dernier sondage, loin derrière les Edouard Philippe, Gabriel Attal ou Gérald Darmanin, il persiste à croire qu’il peut être le prochain hôte de l’Elysée et accomplir la prophétie que lui avait faite… François Mitterrand (qui, soit-dit en passant, la faisait à peu près à tous les responsables politiques qu’il rencontrait et s’en amusait beaucoup auprès de ses proches…).

Pour apparaître comme un homme nouveau mais portant l’héritage du Centre tout en ayant récupéré le renouveau macroniste et en le dépassant dans une sorte de populisme social-démocrate mais avec une vision terrienne, paysanne, des défis que doit relever l’Humanité, Bayrou doit, à la fois être aux côtés et en confrontation avec Emmanuel Macron, revendiquer être son successeur tout autant que son précurseur, louer ses réalisations mais critiquer ses manquements, être un fidèle et un opposant...

Il lui faut être celui qui ne trahit pas (encore) en soutenant l’action de l’actuel président de la république tout en étant celui qui affirme son indépendance en délivrant sa propre vision du monde qui peut être en opposition à celui-ci.

Un exercice d’équilibriste qu’il a à nouveau répété lors de l’université de rentrée de son parti qui s’est tenu ce dernier week-end à Guidel dans le Morbihan mais qui ne semble pas avoir donné jusqu’à présent des résultats très probants tant le centriste n’est pas porté par une quelconque dynamique.

Il lui reste trois ans et demi pour faire de sa probable quatrième candidature à la présidentielle, une évidence qui ne l’est pas pour l’instant.

Bien entendu, si l’on regarde du côté du Mouvement démocrate, il n’a aucun concurrent mais il a lui-même fait en sorte qu’il en soit ainsi.

Mais être seulement le candidat du parti qu’il a créé en 2007 ne lui permettra pas de remporter le graal qu’il convoite depuis si longtemps.

Et on voit mal les cadres de Renaissance, d’Horizons ou du Pari radical se ranger derrière sa bannière.

Il lui reste à susciter un mouvement populaire autour de sa personne d’où cette schizophrénie constante d’être tout contre Macron et… tout contre Macron!

Jean-Louis Pommery

 

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