mardi 28 octobre 2014

L’Humeur du Centriste. La fièvre de la sédition atteint-elle les centristes?!

François Bayrou veut la dissolution de l’Assemblée nationale pendant que Jean-Christophe Lagarde veut la démission du Président de la république.
Et Hervé Morin avait dit de même il n’y a pas si longtemps.
Qu’est-ce qui peut bien pousser certains leaders centristes à vouloir des élections au plus vite alors que la présidentielle et les législatives se sont déroulées selon les règles démocratiques il y a deux ans et demi et que le temps démocratique et républicain court jusqu’en 2017?
Pensent-ils qu’ils vont faire un score historique sur fond de rejet des socialistes et de François Hollande alors qu’ils sortent à peine la tête hors de l’eau après les catastrophes de 2012?
Où est donc leur projet pour la France et leur programme électoral si demain les Français sont appelés aux urnes?
Et, selon tous les sondages, une présidentielle ou des législatives anticipées souriraient peu aux centristes.
Alors, cette rhétorique n’est-elle que de façade afin de démontrer qu’on est le meilleur opposant au gouvernement et au président de gauche?
Et ne serait-ce pas pour balayer toutes leurs ambiguïtés passées et présentes que ces mêmes leaders rivalisent dans une sorte de surenchère.
Car les appels à la démission et à la dissolution à propos de personnalités et de partis légitimement et légalement arrivés au pouvoir sont généralement plutôt l’apanage des formations extrêmes, séditieuses et antidémocratiques que de celles qui se disent humanistes et consensuelles, défendant une démocratie républicaine représentative.
Un Front national qui réclame à cors et à cris le départ de Hollande et le renvoi des députés socialistes, quoi de plus normal.
D’autant qu’il a le vent en poupe dans les sondages.
Mais les centristes…
N’ont-ils pas mieux à faire (avoir un projet solide et des convictions fortes) et d’être un peu plus patients afin de (re)trouver une crédibilité auprès des Français plutôt que d’appeler à des élections que, en l’état, ils sont sûrs de perdre et où ils serviront une fois encore la soupe à l’UMP, pas plus prête d’ailleurs à gouverner, pire au Front national.
Le temps démocratique a été rogné et atrophié ces derniers années par une impatience irresponsable relayée complaisamment par des médias en quête de taux d’audience, ce qui n’est guère propice à la stabilité et à une société apaisée voulue par les centristes.
Alors, pourquoi prêter sa voix à la meute pour le raccourcir encore plus au risque de le faire disparaître?
Et, demain, une fois au pouvoir, comment réagiraient ces mêmes centristes si on leur déniait leur légitimité et leur légalité à l’occuper?...

Centristement votre.

Le Centriste