mardi 6 octobre 2020

Actualités du Centre. Union européenne – Dacian Ciolos: «Demander de respecter les valeurs européennes, ce n’est pas faire preuve d’ingérence»


L’Union européenne pourra désormais réduire ou suspendre les versements de fonds dans les cas où un de ses membres viole les principes d’État de droit, une mesure qui vise des pays comme la Hongrie ou la Pologne.

Président du groupe centriste Renew (dont fait partie Renaissance composée de membres de laREM, du MoDem, d’Agir et du Mouvement radical), l’ancien commissaire européen à l’Agriculture, Dacian Ciolos a signé une tribune avec les présidents de trois autres groupes (gauche, droite et écologie) au Parlement européen en ce sens (lire ci-dessous)

Dans une récente interview au quotidien Ouest France, il avait affirmé qu’il était tout à fait normal de conditionner le versement des crédits de l’UE au respect des valeurs européennes:
«Il s’agit de l’argent du contribuable européen. Il faut veiller à ce qu’il ne tombe pas dans la poche des autocrates, de personnes corrompues ou d’institutions qui devraient fonctionner de façon transparente et démocratique. Demander de respecter les valeurs européennes, ce n’est pas faire preuve d’ingérence. Les mêmes règles doivent s’appliquer à tous. »

 

► Tribune de Dacian Ciolos, président du groupe Renew Europe ; Iratxe Garcia Perez, présidente du groupe Socialistes et democrates (S&D) ; Ska Keller et Philippe Lamberts, coprésidents du groupe des Verts/Alliance libre européenne ; Manfred Weber, président du groupe Parti populaire européen (PPE).

Budget européen: une véritable conditionnalité liée au respect de l’Etat de droit est indispensable

Nous, présidents des quatre plus grands groupes politiques du Parlement européen, nous unissons pour envoyer le message suivant au Conseil européen, au Conseil de l’Union européenne (UE) et à la Commission européenne : nos valeurs ne sont pas à vendre.
Ces dernières semaines, les négociateurs du Conseil européen se sont montrés totalement réticents au changement du moindre iota du compromis sur le budget de l’UE et sur le plan de relance « Next Generation EU », conclu cet été par les dirigeants européens. Cela n’est pas conforme aux engagements pris quant à l’introduction d’un mécanisme de conditionnalité au respect de l’Etat de droit.
Nous sommes unanimes pour saluer le plan de relance. Nos économies ont un besoin urgent de fonds pour sauver des emplois et créer des opportunités pour l’avenir. Le soutien du Parlement européen ne fait aucun doute. Nous l’avons d’ailleurs montré en votant le plan de relance dès le 16 septembre. Maintenant, c’est au tour des vingt-sept gouvernements et de leurs Parlements nationaux d’en faire autant. Les défis économiques auxquels nos citoyens doivent faire face deviennent de plus en plus importants. Il est inacceptable que ceux qui entendent saper l’Etat de droit soient prêts à prendre en otage le fonds de relance et, ce faisant, à servir leurs propres intérêts plutôt que ceux de leurs citoyens.
Notre système judiciaire est en crise ; l’ensemble de notre édifice juridique européen vacille lorsque l’un de nos gouvernements muselle ses juges et crée un climat de peur et de contrôle à tous les échelons de son système judiciaire national.
Nos libertés civiles, la liberté des médias et le pluralisme sont soumis à d’immenses pressions. Les attaques contre la liberté de la presse, la société civile, les agressions verbales et physiques contre les journalistes – voire les assassinats – et la prise de contrôle de groupes de médias par une oligarchie liée au pouvoir semblent devenir la norme dans certains Etats membres. La liberté de la presse n’est pas un luxe. C’est une condition préalable à l’existence de démocraties libres et fonctionnelles. Notre marché intérieur est menacé. Dans certains Etats membres, nous voyons une poignée de gens prendre le contrôle des fonds comme des marchés publics, et la corruption devenir la norme.
Nous sommes fondamentalement convaincus qu’une véritable conditionnalité liée au respect de l’Etat de droit dans le budget européen est indispensable pour s’attaquer à ces problèmes.
Le temps presse. Le Conseil a adopté sa position, ce qui permet aux négociations de commencer, enfin ! Mais certaines garanties fondamentales font malheureusement défaut. Le processus de conditionnalité doit être clair. Premièrement, la décision en matière d’éventuelles sanctions doit être déléguée à la Commission et ne doit pouvoir être annulée que par un vote à la majorité qualifiée au Conseil. Deuxièmement, le champ d’application de cette conditionnalité doit inclure au minimum la violation des principes de l’Etat de droit et de l’indépendance de la justice. De plus, la Commission doit fonder ses conclusions sur le nouveau rapport annuel sur l’Etat de droit en s’appuyant également sur un panel d’experts indépendants. Troisièmement, il ne doit pas y avoir d’échappatoire : l’idée d’offrir aux Etats membres la possibilité de reporter la mise à l’agenda de ces questions aux futures réunions du Conseil européen leur permettrait en réalité de reporter les décisions sine die. Cela ne sert que les intérêts de ceux qui ne souhaitent pas que des décisions soient prises.
Plus important encore, nous devons protéger les citoyens contre le comportement de certains gouvernements. Cela passe par un système permettant à ces derniers de continuer à recevoir directement des fonds. Pas un seul citoyen européen ne devrait être puni parce que son gouvernement ne respecte pas et ne défend pas les principes fondateurs de notre Union. De plus, nos trois institutions devraient être impliquées dans ce processus de décision, ce qui signifie un rôle important pour le Parlement européen, aux côtés de la Commission et du Conseil. Le Parlement européen est prêt à assumer pleinement ses responsabilités, c’est ce que nos citoyens nous demandent.
Nous invitons le Conseil à faire de même et à adopter une attitude constructive sur la question de l’Etat de droit. Nous devons faire tout notre possible pour protéger notre grande démocratie européenne, notre économie, nos valeurs et, surtout, nos citoyens. Pour ce faire, nous resterons fidèles à notre mission, qui est de veiller à ce que les valeurs européennes ne soient pas à vendre.

 

 

Présidentielle USA 2020. Sondage quotidien USC Dornsife / J-28: Biden toujours en hausse à 10,55 points d’écart


Voici les résultats au 6 octobre du sondage quotidien réalisé par USC Dornsife (le centre d’études politiques Dornsife de l’université de Californie du Sud) qui donnent le candidat démocrate et centriste, Joe Biden, toujours en tête de l’élection présidentielle américaine à 28 jours du scrutin (3 novembre).

Son avance est de 10,55 points sur le président républicain sortant, Donald Trump, auprès des personnes qui disent qu’elles iront certainement voter («likely voters»).

Un sondage de CNN dévoilé aujourd’hui donne 16 points d’avance à Biden (57% contre 41%).

A noter que si l’état de santé de Trump (qui a décidé de sortir de l’hôpital hier mais est toujours malade) le permet, le deuxième débat opposant Biden à Trump aura lieu le 15 octobre à Miami en Floride et sera modéré par Steve Cully de la chaîne publique C-Span; le troisième se tiendra le 22 octobre à Nashville dans le Tennessee) et sera modéré par Kristen Melker de NBC.

Quant au débat entre les deux candidats à la vice présidence, la démocrate Kamala Harris et le républicain et actuel vice président, Mike pence se déroulera le 7 octobre.

 

► Moyenne de la semaine de Joe Biden (démocrate): 52,80%

► Moyenne de la semaine de Donald Trump (républicain): 42,25%

► Joe Biden en tête avec10,55 points d’avance (+0,30 point par rapport au 5 octobre en incluant le correctif réalisé par USC Dornsife aujourd’hui)

(Le sondage quotidien USC Dornsife est constitué d’un panel d’environ 6 000 électeurs éligibles disséminés dans tout les Etats-Unis. Ensemble, ils constituent un échantillon représentatif de la population américaine. Chaque jour, environ 430 d'entre eux sont invités à répondre à quatre questions en ligne dans le sondage quotidien. Chaque jour juste après minuit, les chercheurs mettent à jour les résultats, qui sont basés sur une semaine de réponses)

 

► Moyenne des agrégateurs de sondages:

- Agrégateur FiveThirtyEight: Joe Biden +8,8 points (+0,8 point par rapport au 5 octobre)

- Agrégateur RealClearPolitics: Joe Biden +8,3 points (+0,2 point par rapport au 5 octobre)

(La différence des résultats entre le sondage quotidien USC Dornsife et les agrégateurs de sondages RealClearPolitics et FiveThirtyEight tient à ce que ces derniers prennent en compte l’ensemble des sondages qui ne sont pas constitués uniquement de panels de «likely voters» mais aussi, simplement d’adultes ou de personnes habilitées à voter. La prise en compte des électeurs qui se disent certains d‘aller voter donne une meilleure qualité aux résultats)

 

 

Propos centristes. France – Covid19; justice; reprise de l’économie; Grenelle de l’éducation; séparatisme; laïcité; antigaspillage; égalité femmes-hommes; néonicotinoïdes; Haut Karabagh; …


Voici une sélection, ce 6 octobre 2020, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.

Emmanuel Macron (Président de la République)

La fraternité est au cœur de notre Nation ! Merci à toutes celles et à tous ceux qui aident les plus fragiles au quotidien. Vous faites la France unie.

Il est souvent difficile pour les aidants de concilier vie personnelle et professionnelle, de souffler, de trouver un moment de répit, de penser à soi. Chacun a un rôle à jouer pour les soutenir, pour les soulager, pour alléger leur quotidien. La solidarité est à portée de tous. Aidons les aidants!

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

[France relance] Plus d'emplois, moins d'émissions de gaz à effet de serre, des transports plus rapides et plus propres: partout en France, la relance sera verte et améliorera le quotidien de chacun.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

La France est mobilisée pour un cessez-le-feu au Haut Karabagh et pour la reprise des négociations. Nous sommes convenus de l’urgence avec mon collègue russe, dans le cadre de nos efforts de co-présidents du groupe de Minsk.

 

Barbara Pompili (ministre de la Transition écologique)

75% de l'empreinte écologique du numérique est liée à la fabrication des équipements. Il existe des solutions pour réduire cet impact.

L'empreinte carbone d'un téléphone reconditionné est 10 fois plus faible que celle d'un smartphone neuf. Avec la loi antigaspillage et 21 millions d'euros dédiés dans le plan France relance, réparer, réemployer et réutiliser doivent devenir des réflexes.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

Faire vivre la pratique sportive pour tous, pour une France fière de ses sportifs. Et prête pour Paris 2024 Nous avons présenté nos priorités: plus de sport à l'école, vivre ensemble grâce au sport, faire rayonner la France au plus haut niveau.

Merci aux Professeurs! C’est la Journée mondiale des enseignants Exprimons notre gratitude! L’éducation est au cœur de la société. La société doit reconnaître et respecter les professeurs. C’est le sens aussi du Grenelle de l’éducation qui s’ouvre dans quelques jours.

 

Bruno Le Maire (ministre de l'Economie, des Finances et de la Relance)

La reprise est là, l'économie a bien redémarré en juillet, en août. Nous sommes dans la bonne direction et nous tiendrons notre engagement.

[Publicité pour les SUV] Je pense qu'il faut informer le consommateur, et j'ai proposé que l'on indique très clairement le niveau de pollution de certains véhicules.

[Rachat de Suez par Veolia] L'Etat a été cohérent de bout en bout. Les entreprises défendent l'intérêt privé, nous défendons l'intérêt général. Je ne relâcherai jamais la pression.

 

Florence Parly (ministre des Armées)

Depuis samedi, nos hélicoptères engagés dans les Alpes-Maritimes ont évacué plus de 300 personnes. Engagement et professionnalisme au service des Français.

 

Gérald Darmanin (ministre de l'Intérieur)

[Séparatisme] Nous vivons un tournant républicain depuis le discours du président comparable aux grands moments de l'histoire de France où l'Etat a imposé son autorité aux religions (...).

[Laïcité] Nous allons renforcer les dispositions de la loi de 1905 pour condamner la politique électorale dans les lieux de culte ;

Tout aux croyants qui respectent la République, rien aux croyants radicaux qui pensent que la loi de leur dieu est supérieure à la loi des hommes.

[Mesures sanitaires] Les policiers font 4000 verbalisations par semaine pour non-port du masque, 12 000 contrôles hebdomadaires pour les établissements qui reçoivent du public.

Ce qui se passe dans les Alpes-Maritimes est catastrophique, je me rendrai sur place demain avec le Président de la République. L’Etat sera au rendez-vous de la solidarité nationale.

Une église a été prise pour cible dans le cadre de violences urbaines commises à Rillieux-la-Pape. Total soutien aux catholiques et aux sapeurs pompiers pris à partie alors qu’ils éteignaient l’incendie. Ces violences sont intolérables.

 

Elisabeth Borne (ministre du Travail, de l'Emploi et de l'Insertion)

Malgré la crise, on ne doit pas perdre de vue cet enjeu de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.

Il y a encore un plafond de verre pour les femmes en entreprise. Pour y remédier j'engagerai une concertation avec les partenaires sociaux pour compléter l'index de l'égalité professionnelle d'un indicateur: la part des femmes dans les cadres dirigeants.

Plan 1jeune1solution, reconversion des salariés, métiers en tension… J'ai réuni les partenaires sociaux pour échanger sur les réponses à apporter aux défis qui sont les nôtres. C'est ensemble que nous trouverons des solutions.

En zone d’alerte renforcée et maximale, les employeurs et salariés doivent, autant que possible, recourir au télétravail. C'est un effort collectif demandé aux entreprises mais un effort nécessaire pour réduire la circulation du virus.

Paris et sa petite couronne passent en zone d’alerte maximale. Dans ces zones, j’invite les employeurs et les salariés à recourir autant que possible au télétravail pour ralentir la circulation du virus.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

Il y a plein de choses qui vous assaillent quand vous devenez ministre de la Justice. Servir la France, la République, ça ne peut pas laisser indifférent - et je l’exprime de façon très euphémique. Sur un aspect plus pratique, il faut apprendre à beaucoup travailler… Cela implique moins de liberté de ton, c’est évident ; mais une autre liberté, celle de faire.

Mes relations avec le président et mes collègues ministres sont excellentes et empreintes de confiance. C’est la condition de la réussite collective et un grand nombre de chantiers, comme celui de la protection de l’enfance ou celui de la lutte contre les violences conjugales, mobilisent plusieurs ministères. Les échanges peuvent parfois être un peu plus rugueux lorsqu’il s’agit d’aller chercher son budget mais chacun est dans son rôle. Comme je l’ai dit, je n’en suis pas un spécialiste mais je sais compter. J’ai une expérience charnelle du fonctionnement de la justice. C’est une force pour comprendre les préoccupations des justiciables.

[lutte contre le séparatisme] Deux choses préoccupent particulièrement le ministère de la Justice sur ces questions. D’abord la question des mariages forcés, évidemment. Car quand on contraint une femme à épouser un homme, on est loin de la République et de ses valeurs. La deuxième, c’est en matière d’héritage, quand une loi étrangère a vocation à s’appliquer et permet à des parents de déshériter leurs filles. C’est totalement contraire à nos valeurs et nous souhaitons, lorsque les biens se trouvent en France, qu’aucun enfant ne soit lésé et privé de sa part de succession. (…) C’est une loi majeure voulue par le président de la République. Nous nous employons évidemment à ce que les grands objectifs et principes constitutionnels soient bien respectés, en particulier la proportionnalité des mesures.

[Polémiques au sein de la magistrature] De telles situations, tous les gardes des Sceaux en ont connu. Cela a été le cas en son temps de Robert Badinter ou encore d’Élisabeth Guigou. Marylise Lebranchu, Dominique Perben ont affronté des oppositions, et Christiane Taubira n’a pas échappé à la règle. Que me reproche-t-on, finalement, si ce n’est d’avoir agi comme tout ministre de la Justice doit le faire lorsqu’il est informé de potentiels manquements déontologiques de trois magistrats? Lorsque François Molins  est interrogé sur la question de savoir ce qu’il aurait fait à ma place, il reste d’ailleurs silencieux, rappelant très justement que ce sont là les prérogatives du ministre de la Justice. Je l’ai dit: ma porte a toujours été ouverte. Je reçois ce mardi les procureurs généraux pour leur présenter ma circulaire de politique pénale. Je vais également recevoir Chantal Arens, la première présidente de la Cour de cassation, et François Molins. Les syndicats sont toujours les bienvenus. Je souhaite les recevoir dans les jours qui viennent pour discuter de sujets bien précis, comme l’enquête préliminaire, les audiences filmées ou encore la surpopulation carcérale. Je suis un ministre qui discute et qui défend ses convictions et aussi son institution. Tout l’été, j’ai défendu les magistrats quand ils ont été accusés de laxisme.

Il y a la séparation des pouvoirs et je ne peux pas intervenir dans la détermination d’une peine. En revanche, je peux en appeler à l’amélioration des délais d’exécution des peines et donner les moyens d’y arriver. C’est une attente forte des Français et je veux y répondre très vite. Nous allons donc embaucher, d’ici la fin de l’année et par anticipation sur le budget 2021, 764 juristes assistants et renforts de greffe. Ce sera de nature à accélérer le rendu des jugements puisque, avec un juriste assistant, deux jugements au lieu d’un peuvent être rendus dans le même délai. Nous voulons notamment agir sur les délais de convocation par l’officier de police judiciaire et de convocation par procès-verbal à l’initiative des procureurs. Certaines juridictions travaillent aujourd’hui avec des délais de dix-huit mois. Nous essayons d’obtenir leur réduction de près d’une année. Dans un deuxième temps, nous travaillerons sur la rapidité des alternatives aux poursuites, que je souhaite développer. Car elles concernent les délits les moins graves mais qui pourrissent la vie des Français au quotidien.

Nous avons, avec le ministre de l’Intérieur, lancé l’amende forfaitaire qui concerne le consommateur ou le petit dealer. Elle permet de simplifier et de fluidifier les procédures. Mais aussi d’appréhender la petite délinquance incidente. Et c’est une bonne chose. Mais les chefs de réseau ne sont pas affectés par l’amende forfaitaire. Pour éradiquer le trafic qui pourrit la vie des gens au quotidien, et pour être efficace, il faut que la justice tape au portefeuille. Car même la prison, qui est intégrée dans leur prise de risques, n’est plus dissuasive. D’ici quelques mois, nous allons développer des antennes régionales de l’Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués, l’Agrasc. Je ne méconnais pas non plus la dimension internationale de ce fléau. J’ai notamment rencontré l’ambassadeur du Maroc à cet effet afin de faciliter la saisie des biens.

Le cannabis «festif» de 1968 n’est pas celui d’aujourd’hui, dont le taux de THC est dix fois supérieur. Le cannabis déscolarise, rend dépendant psychologiquement, et a des effets délétères sur la santé mentale et physique. J’ai donc toujours été opposé à sa dépénalisation. Je pense que cela ne fera que déplacer la délinquance vers d’autres drogues comme la cocaïne et l’héroïne.

Ce qui est le plus efficace, avec un gamin de 16 ans qui fait du rodéo urbain, c’est que l’on saisisse le scooter qu’il utilise. J’en suis convaincu. Nous avons l’outil juridique adapté et j’envisage des partenariats avec les mairies pour disposer d’un gardiennage moins coûteux. Et j’entends aussi, lorsque c’est possible, faire procéder à la réaffectation de ces biens à ceux qui en ont besoin. Je vais écrire en ce sens aux élus pour mieux lutter ensemble contre ces nuisances du quotidien. C’est cela, la justice de proximité: des solutions claires et nettes.

Le Conseil constitutionnel a censuré une loi sur le suivi des sortants terroristes] Les libérations sans surveillance d’anciens terroristes ne sont pas une option acceptable. Nous ne voulons pas que les Français puissent penser que les personnes condamnées pour des faits de terrorisme ne sont pas suivies et qu’il puisse y avoir des «trous dans la raquette». Nous travaillons aussi avec le ministre de l’Intérieur pour améliorer la surveillance de ces individus après leur peine, tout en garantissant le respect des libertés individuelles. Le Conseil constitutionnel nous a demandé de trouver un meilleur équilibre. C’est un de mes chantiers prioritaires.

Il ne s’agit pas de communiquer sur des dossiers en particulier mais d’expliquer ce que la justice fait en organisant des points réguliers avec la presse quotidienne régionale et en s’adaptant aux nouveaux outils de communication. Je souhaite que la justice s’ouvre et se fasse davantage connaître, loin des caricatures que ses adversaires en font. Mieux connue, elle n’en sera que plus respectée.

 

Frédérique Vidal (ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation)

[Fracture numérique] Nous avons aidé les universités à accompagner les étudiants dans l’achat de PC et de clés 4G. Les jeunes non équipés ont pu être accompagnés. Au total plus de 18M€ d’aides ont été accordées aux étudiants pendant le confinement.

Une attention toute particulière est donnée aux néobacheliers, pour leur permettre d’avoir un contact avec les équipes pédagogiques. Ils sont prioritaires pour le présentiel, comme les jeunes en difficultés ou en situation de handicap.

[Soirées étudiantes] Il faut trouver un équilibre entre garder du lien social et respecter les gestes barrières. Les organisations étudiantes font un travail formidable sur le terrain pour faire passer les bons messages.

Un point de situation quotidien sera réalisé entre les chefs d’établissements et le recteur de région académique afin de suivre au plus près l’évolution de la situation sanitaire.

Je remercie l’ensemble des chefs d’établissement ainsi que tous les personnels pour leur mobilisation exceptionnelle. Il est indispensable que tous les moyens soient mis en œuvre pour garantir la continuité pédagogique essentielle à la réussite des étudiants.

 

Julien Denormandie (ministre de l'Agriculture et de l'alimentation)

Je veux que le sucre soit produit en France, que notre agriculture soit souveraine. Cette dérogation sur la betterave sucrière est une étape nécessaire, le temps de trouver des solutions alternatives pour faire la transition écologique.

Yannick Jadot, quand l’incantation rejoint l’incompétence... En tant que député européen depuis 11 ans, vous devriez savoir qu’indemniser à 100% les betteraviers n’est pas possible. Donc si vous étiez betteravier, que feriez-vous? Se mettre à la place des autres est souvent de bon conseil.

 

Elisabeth Moreno (ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes, de la diversité et de l'égalité des chances)

L'égalité est au cœur des valeurs. Avec Clément Beaune, nous portons ensemble l'égalité entre les femmes et les hommes, la défense des droits fondamentaux ainsi que la lutte contre les discriminations et les LGBTphobies partout en Europe.

 

Franck Riester (ministre chargé du commerce extérieur et de l'attractivité)

On doit oser l’international et on doit le faire maintenant : l’export est indispensable à la relance.

[Brexit] Un accord oui, mais pas à n’importe quel prix : pas de dumping, accès aux zones de pêche, respect des engagements. (…) Nous préparons nos entreprises à toute éventualité.

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

L'envie de sortir sans son masque, je la comprends et je la partage (...) mais les mesures prises par le gouvernement ont pour but d'éviter un reconfinement.

[Référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie] Il faut écouter le résultat de ce vote (...) C'est bien d'écouter, de donner la parole, la démocratie n'est jamais une mauvaise idée.

L'idée est d'élargir les principes de la loi de 1905 (...) La neutralité existait pour les fonctionnaires, nous l'étendons à ceux qui ont une délégation de service public.

Vous trouvez normal que des femmes soient déshéritées et se retrouvent sans rien parce qu’elles sont des femmes ?! Création d’une réserve héréditaire. Qu’est-ce que ça change? Concrètement, lorsque la loi étrangère applicable à la succession ne connaît aucun mécanisme réservataire, un prélèvement compensatoire sur les biens situés en France sera appliqué pour récupérer la part due à l’héritière. Ça n’existe pas jusque là!

Nous interdirons dans la loi et pénaliserons les tests & certificats de virginité, ils portent atteinte à la dignité des jeunes filles! 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende.

Nous ne voulons pas donner un euro d'argent public à des ennemis de la République. Toute association recevant une subvention doit s’engager. Contrat d’engagement pour les valeurs de la République et les exigences minimales de la vie en société.

Nous devons mettre fin à la polygamie de fait.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

Comme je m’y étais engagé en septembre, nous travaillons ensemble à renforcer le rôle de capitale européenne de Strasbourg, notamment en préparant un nouveau contrat triennal et l’Etat et les collectivités.

 

Nathalie Elimas (secrétaire d’Etat chargée de l’Education prioritaire)

C'est la 11ème Journée nationale des aidants: toute notre reconnaissance à ceux qui œuvrent au quotidien auprès de leur proche malade ou en situation de dépendance. N'oublions pas les jeunes aidants, qui ont besoin de notre soutien

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)

La Réserve civique se mobilise. Vous pouvez et vous souhaitez vous engager ? L'APHP propose des missions d'aide au suivi téléphonique des patients porteurs avérés ou potentiels de la Covid19. Bravo à toutes celles et ceux qui se sont déjà engagés!

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

Conjuguer transition écologique et numérique. L'engagement de la French Tech est essentielle pour construire un monde écoresponsable.

 

Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Christophe Castaner (président du groupe à l’Assemblée nationale)

L’examen du budget 2021 commence cette semaine. C'est un budget exceptionnel et historique qui porte les 100 milliards de France relance, un engagement fort et puissant pour répondre à la crise économique. C’est la poursuite du projet de transformation profonde du pays.

Rénovation énergétique, décarbonation de notre économie, budget vert qui est une première mondiale...c'est un budget historique du point de vue écologique. Nous sommes fiers d'investir 30 Mds € pour une France plus verte et plus respectueuse du climat.

 

Bénédicte Peyrol (députée)

- [Pour la première fois, Bercy présente un «budget vert] Son origine remonte au premier One Planet Summit d’Emmanuel Macron en 2017. Depuis cet engagement, nous avons avancé pas à pas. Pour la première fois l’année dernière, le budget contenait un «jaune» (une annexe, NDLR) détaillant toutes les dépenses et recettes favorables à la transition écologique. Cette année, nous allons plus loin, avec un vrai budget vert qui pointe les lignes favorables à l’environnement, mais aussi les dépenses «brunes», plus nuisibles. Le principe derrière cet exercice est simple: alors que nous demandons aux Français et aux entreprises d’être exemplaires, l’État a aussi un devoir de cohérence. Le budget vert n’est pas un objet de communication.

Il faut que nous débattions, entre parlementaires, de la méthodologie. Six objectifs environnementaux ont été définis: lutte contre le changement climatique, adaptation à ce changement et prévention, gestion de la ressource en eau, économie circulaire, déchets, lutte contre la pollution et biodiversité. Nous devons réfléchir à établir une éventuelle hiérarchie entre eux. Aujourd’hui, c’est l’accord de Paris qui nous guide et nous conduit à traiter en priorité les sujets liés au climat. Ce travail de hiérarchie est essentiel pour appréhender des dépenses aussi complexes que celles liées au nucléaire, qui ont un impact positif pour le climat mais sont dangereuses sur le volet déchets. Il est également urgent de confronter notre politique environnementale avec les autres politiques, notamment sociales. Comment noter le chèque énergie, qui est une dépense sociale mais peut avoir un impact environnemental défavorable, vu qu’il n’est pas conditionné à l’origine de l’énergie subventionnée?

Le budget vert produit déjà des résultats. Par exemple, le plan de relance ne comporte quasiment aucune dépense brune, car ceux qui l’ont conçu avaient bien en tête que les mesures seraient analysées selon cette grille. Concrètement, il existe de multiples dépenses brunes. Les plus importantes proviennent des niches fiscales, par exemple sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICP). Le sujet, et toutes les difficultés qu’il pose aux entreprises concernées, est bien identifié, car nous en avons débattu lors des précédents budgets.

Je compte aller voir le haut-commissaire au Plan. Sur ces sujets difficiles, nous avons besoin de long terme. François Bayrou pourrait planifier d’un point de vue opérationnel le verdissement des dépenses brunes. Côté parlementaire, je vais me battre pour rediscuter d’une loi de programmation des finances publiques dans laquelle nous pourrions programmer budgétairement ce verdissement et peut-être ancrer des plafonnements de dépenses fiscales défavorables à l’environnement.

 

François de Rugy (député)

[Tribune sur la perspective d'un rachat de Suez par Veolia]
Les Français l'ignorent souvent mais deux entreprises championnes mondiales de la transformation écologique sont nées en France et se sont développées à partir de la France, notamment sur les métiers du traitement de l'eau et des déchets. Veolia et Suez sont moins connues que Peugeot et Renault. Ce sont pourtant des entreprises plus que centenaires qui ont conquis les places de numéro un et numéro deux dans le monde sur ces métiers grâce au savoir-faire de leurs ingénieurs, techniciens et de dizaines de milliers de salariés.
Dans la torpeur de l'été, une annonce est un peu passée inaperçue : le groupe Engie (français lui aussi) a annoncé son intention de vendre sa part au capital de Suez environnement. Les éventuelles synergies entre Engie, groupe énergétique héritier de
Gaz De France, et les activités environnementales de Suez n'ont jamais vraiment existé.

Si la décision d'envie de vendre sa participation dans le groupe Suez environnement ne fait aucun doute, le choix de la vendre à Veolia n'est pas encore prise et appartient au conseil d'administration d'Engie.
Les responsables politiques n'ont pas à se substituer aux actionnaires et à leurs représentants pour décider du meilleur choix pour l'avenir économique de Suez environnement.
En tant qu'élu de la Nation, il est en revanche légitime de se préoccuper des perspectives de développement de ces entreprises, Veolia et Suez, fleurons français de la transformation écologique. Ayant été longtemps élu à la ville de Nantes et de par mon expérience de ministre de l'écologie, je sais à quel point ces deux entreprises jouent un rôle fondamental pour relever les défis écologiques tels que la gestion de l'eau potable et de l'assainissement, de la collecte et du traitement des déchets notamment. Ma conviction est que le rapprochement entre Veolia et Suez serait une bonne chose : une bonne chose pour relever les défis écologiques d'aujourd'hui et de demain, une bonne chose pour ces deux entreprises et leurs salariés et une bonne chose pour la France.
Des questions légitimes, notamment sur l'emploi et la concurrence, ont été soulevées. Veolia y a apporté ses réponses, proposé ses solutions, formulé ses engagements pour garantir le maintien de l'emploi et les droits des salariés, qui sont au-dessus des conventions collectives dans les deux entreprises.
Relever les défis écologiques est un impératif mesuré par les scientifiques. Limiter les causes comme les effets du réchauffement climatique - notamment une meilleure gestion de la ressource en eau, traiter les déchets pour recycler au maximum les matières premières qu'ils contiennent, développer des solutions innovantes pour faire face à l'urbanisation croissante dans le monde, favoriser l'économie circulaire sur chaque territoire sont autant de défis sur lesquels il faut développer des solutions aujourd'hui encore expérimentales. Pour limiter notre empreinte écologique et améliorer la qualité de notre environnement, il faut aussi inventer des solutions nouvelles. Tout cela demande des efforts de recherche et d'innovation, débouchant sur des process industriels nouveaux. Veolia et Suez ont des savoir-faire et des laboratoires de recherche. En unissant leurs forces, ils pourront prendre une longueur d'avance au niveau mondial et amortir les coûts de recherche-développement sur des volumes d'activité plus importants.
C'est pour cela que l'effet de taille est important. À elles deux, Veolia et Suez disposent aujourd'hui de la gamme la plus complète de solutions. Réunies, elles seront plus compétitives et pourront les déployer plus vite et plus massivement.
C'est l'intérêt de la France que ces deux acteurs ne se dispersent pas en cherchant chacune de leurs côtés les solutions technologiques de demain.  Elles ont tout à gagner à concentrer leurs moyens, leurs capacités d'innovation, leurs capacités d'investissement.
D'autres acteurs, chinois et américains, sont en train d'émerger. Dotés de moyens financiers très importants, ces acteurs sont en train de s'emparer de ces métiers - j'ai eu l'occasion de le constater. Rapprocher Veolia et Suez, c'est prendre un temps d'avance maintenant et évidemment le meilleur moyen d'affirmer notre vision de la transition écologique : c'est pour la France un bon moyen de tenir notre rang dans la compétition mondiale qui se profile sur ces défis écologiques.

 

●MoDem

Patrick Mignola (président du groupe à l’Assemblée nationale)

Je remercie les Calédoniens d’avoir de nouveau choisi hier de continuer à partager un destin commun. Ce choix nous honore et nous engage. Cela prouve que la France est plus forte lorsqu’elle sait faire confiance à ses territoires.

 

Elodie Jacquier-Laforge (députée)

Sur les néonicotinoïdes Les agriculteurs peuvent être acteurs d’une production durable et responsable et réussir leur transition, il faut leur faire confiance.

 

Bruno Millienne (député)

Ici, on ne réintroduit pas les néonicotinoïdes: on laisse la possibilité de déroger à leur interdiction en cas de risque avéré, manière très encadrée et uniquement pour les cultures betteravières. Nous risquons d’entraîner la disparition de la filière betterave-sucre qui représente pas moins 46 000 emplois, dont 25 000 agriculteurs et 21 sucreries. Les betteraviers se sont rabattus sur une autre catégorie d’insecticides, les pyréthrinoïdes, lesquels sont appliqués par pulvérisation et détruisent tous les insectes présents au moment du passage.

 

●UDI
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ne sont pas retranscrits]

 

Hervé Marseille (sénateur)

Même si l'écart se réduit, les Calédoniens restent majoritairement attachés au maintien dans la République. Rien ne risque d'avancer si on se contente d'attendre le 3è référendum Il est vital d'engager le dialogue. Où est l’Etat? Il doit prendre l'initiative.

 

Autres
(Personnalités ou organisations centristes)

Jean-Pierre Raffarin (ancien premier ministre)

On va vivre avec la covid19 durablement. Non seulement sur le plan pandémique, mais aussi sur les conséquences de cette pandémie (...) Ce quinquennat sera hélas, celui de la covid19.

L'élection présidentielle se jouera sur un dossier : la gestion de la covid19.

Dans cette crise, tout le monde a un peu le tournis, même les médecins, même la science (...) La science aujourd'hui ne nous donne pas de clarté.

Je pense que c'est nous qui faisons l'erreur, ce n'est pas le gouvernement. On a vécu cet été en oubliant la covid19, d'où la brutalité de son retour (...) Un gouvernement ne peut pas tout faire.

Aujourd'hui, on souffre d'un manque de décentralisation, nous payons notre bureaucratie, notre organisation centralisée (...) Il faut des libertés et en face des responsabilités.

Les PME du Tourisme et de l’Evénementiel ont besoin d’un soutien durable pour que des catastrophes ne s’enchaînent pas . Quand on pense au rythme de travail et à la vaillance. par exemple des traiteurs, un risque d’effondrement moral s’ajoute aux difficultés financières.