lundi 28 avril 2014

Actualités du Centre. Européennes – Sondage: l’Alternative un peu mieux à 11%

Le sondage Opinionway pour LCI et Le Figaro semble montrer un certain décollage des listes de l’Alternative (UDI+MoDem) pour les européennes du 25 mai.
Ainsi, celles-ci sont créditées de 11% soit un mieux par rapport à des sondages récents où elles stagnaient à 9%.
Pour autant, elles sont en baisse par rapport à la précédente vague de ce sondage Opinionway où elles recueillaient 12% des intentions de vote.
D’où une difficulté d’interprétation.
Et elles se trouvent toujours loin derrière les principales listes celles du PS (18%), celles du Front national (20%) et celles de l’UMP (22%).
Les listes centristes précèdent celles du Front de gauche et celles d’Europe écologie – les Verts qui font le même score à 7%.

(Sondage Opinionway réalisé du 23 au 25 avril 2014 auprès d’un échantillon de 1830 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Actualités du Centre. François Bayrou refuse de confirmer qu’il ne sera pas candidat à la présidentielle de 2017

Alors qu’il avait semblé affirmer, il y a à peine un mois, sur Europe 1 qu’il ne serait pas candidat à la prochaine élection présidentielle de 2017 (voir l’info du 19 mars 2014), François Bayrou a refusé de répondre à une question posée dans ce sens sur la chaîne BFMTV.
En revanche, il a déclaré qu’il n’avait pas renoncé à faire de la politique nationale malgré son élection comme maire de Pau.
Nombre de politiques et d’observateurs avaient mis en doute les dires du président du Mouvement démocrate de ne plus se présenter à la présidentielle.

De plus, la retraite plus ou moins définitive de la vie politique de Jean-Louis Borloo a remis François Bayrou en selle pour devenir le leader des centristes malgré une très forte opposition à sa personne d’une partie de l’UDI, le partenaire du MoDem dans l’Alternative.

dimanche 27 avril 2014

Refondation du Centre. L’avenir en suspens de l’Alternative en cas de mauvais résultat aux européennes

On peut penser que si les élections européennes sont un succès pour les listes de l’Alternative (UDI+MoDem), cette dernière deviendra incontournable pour les partis centristes et ce, même si de nombreux points resteront à éclaircir et à régler pour qu’elle avance vers programme commun en vue de la présidentielle et des législatives.
En revanche, on peut se demander quel pourra être son avenir en cas de mauvais résultat.
Une question qui n’est pas seulement académique puisque les sondages montrent que seulement 9% des électeurs déclarent qu’ils vont voter pour les listes centristes.
Si c’est le cas, l’Alternative aura failli dans sa première mission de donner un coup de fouet aux partis centristes lors d’une élection qu’ils considèrent eux-mêmes comme très favorable à leur camp.
Il se pourrait qu’il y ait un réflexe de survie qui aboutisse à un approfondissement de cette refondation, les partis centristes comprenant que leur espace politique est vraiment sinistré et qu’il faut un effort d’union d’une toute autre ampleur pour retrouver la crédibilité auprès des Français.
Malheureusement, le cas de figure le plus probable devrait être une remise en question de l’existence de l’Alternative  -- comme certains dirigeants centristes l’ont déjà évoqué – même si celle-ci n’aboutit pas forcément à une séparation des deux partenaires.
Car depuis la création de cette «organisation coopérative», l’UDI et le Mouvement démocrate ont montré à maintes reprises qu’ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde, loin s’en faut.
Un échec aux européennes aurait donc comme conséquence de mettre sur la table les oppositions entre les démarches des deux partis, tant au niveau de la stratégie politique que celui du contenu même des projets politiques, sans parler de celui des chocs des ambitions personnelles.
Déjà, les craquelures se sont manifestées avec des dirigeants en conflit et des avenirs fragilisés tant à l’UDI (départ de Borloo) que du Mouvement démocrate (qui se transforme petit à petit en coquille vide).
De plus les militants des deux bords ne se font guère confiance et ne lorgnent pas du même côté (UDI plutôt vers le droite, MoDem plutôt vers la gauche).
Ce qui est d’ailleurs confirmé par les positionnements des sympathisants qui semblent peu compatibles comme l’a montré un dernier sondage où 58% de ceux du Mouvement démocrate estiment que le Centre doit s’inscrire dans une coopération avec le gouvernement de Manuel Valls tandis que 73% de ceux de l’UDI estiment que le Centre doit clairement s’inscrire dans l’opposition.
On ne peut pas faire plus opposé…
Reste que les choses pourraient tourner autrement.
Deux autres possibilités existent ainsi du fait que l’UDI doit se choisir dans les mois qui viennent un successeur à Jean-Louis Borloo.
A cette occasion les risquent d’implosion de ce qui demeure une confédération où les partis qui la constituent ont gardé tous leurs attributs de légitimité, sont importants du fait de personnalités qui ne s’apprécient guère et n’ont pas l’intention de se faire des cadeaux, ni même de travailler ensemble.
Du coup, l’Alternative pourrait imploser de même ou être, à l’opposé, un réceptacle pour tous les partis centristes à nouveau indépendants les uns des autres.
Quoi qu’il arrive, son avenir est en suspens.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

samedi 26 avril 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Quand l’espoir européen est devenu le problème français

Or donc l’Europe ne fait plus rêver.
Elle est même un repoussoir pour de plus en plus de gens.
Selon un dernier sondage, 65% des Français pourraient bouder les urnes le 25 mai prochain et un des partis par les plus antieuropéens du vieux continent, le Front national, est en tête avec 24% des voix, soit un électeur sur quatre…
Voilà qui interpelle – et c’est un euphémisme – un centriste qui a toujours lutté pour l’union des peuples européens dans une grande fédération démocratique parce qu’il sait que c’est le seul avenir de l’Europe et le seul avenir de la France.
Comment est-on passé de l’espoir d’une Europe unie au rejet de l’Union européenne?
Tous les poncifs (et réalités) ont été dites ces dernières décennies: une Europe bouc émissaire fustigée constamment par des politiciens nationaux afin de masquer tous leurs manquements et leurs fausses promesses; une Europe bureaucratique où il est difficile sinon impossible d’y adhérer affectivement et d’y trouver un quelconque idéal transcendant; une Europe où l’idée démocratique est difficile à apprécier au niveau de l’Union européenne tant les règles sont opaques et alambiquées; une Europe incapable d’éviter les crises économiques et sociales; une Europe incapable de montrer sa cohésion et son unité tant à l’intérieur de l’espace commun, entre ses membres de plus en plus tentés de jouer leur propre partition, que dans ses rapports avec le monde extérieur; une Europe incapable de relever le défi de la mondialisation autrement qu’en ouvrant ses frontières pendant que les autres fermaient les leurs, incapable de demander la réciprocité et de se défendre intelligemment; la remontée à la surface des nationalismes et des replis sur soi, sans parler des nauséabondes idéologies de l’intolérance et de l’exclusion, si caractéristique du XX° siècle que l’effroyable tragédie de deux guerres mondiales était parvenue à modérer de 1945 à 1990 aboutissant à ce rêve européen qui se délite de plus en plus.
Et l’on pourrait continuer cet inventaire cruel.
Pas étonnant de l’on soit passé d’une espérance européenne où l’on allait bâtir un avenir radieux, de paix et de prospérité, de fraternité et de partage, pour soi et sa descendance à une Europe perçue comme une hydre tentaculaire, dévorant ses enfants sans pourtant être capable de proposer un rêve, pire, même pas une démarche commune vers un meilleur futur.
Mais tout cela n’est pas venu tout seul.
Tout cela n’est pas venu de l’idée européenne mais de la manière dont on a voulu construire l’Europe.
Celle-ci était bien une aventure où l’objectif était d’unir les hommes et les femmes du Vieux continent dans la paix et la fraternité en bâtissant une maison commune.
Mais la méthode n’a pas été la bonne.
En tout cas, la première phase où ce sont les intérêts économiques qui étaient à la base de la fondation de l’Europe unie aurait du être rapidement dépassée pour s’orienter vers une deuxième phase, la plus essentielle, la construction d’une Europe politique, sociale et sociétale.
Mais la frilosité coupable des politiques et la procrastination décevante des pionniers de l’Europe – qui ne voulaient pas heurter les nationalismes seulement endormis – n’ont pas permis de faire ce saut indispensable qui aurait à jamais scellé l’union des peuples européens et non celle des Etats-nation qui gardaient assez de souveraineté pour bloquer la construction européenne et plus assez pour avoir réellement les moyens d’en assumer les conséquences.
Ne pas avoir donné l’Europe à ses citoyens a été l’erreur monumentale.
Puisque l’Europe se faisait sans eux, pourquoi s’investir?
Puisque l’Europe n’avait pas besoin d’eux pourquoi auraient-ils eu besoin d’elle?
Puisque la compréhension de l’Europe était réservée aux technocrates pourquoi s’intéresser à elle?
D’autant que les forces antieuropéennes n’ont jamais flanché, elles, dans leurs critiques caricaturales, leurs attaques mensongères et leurs volontés de destruction de l’édifice européen.
Leurs agissements et leurs dires ont été crédibles auprès de populations qui ne comprenaient rien aux mécanismes et aux buts de l’Europe et dont les partisans étaient incapables d’expliquer clairement son fonctionnement.
L’idée d’une Europe unie est-elle donc morte?
Pas forcément mais la construction d’un nouvel idéal européen ne sera pas aisée d’autant que le fonctionnement de l’Union européenne est dorénavant peu en phase avec la modernité démocratique où les citoyens se méfient de plus en plus des bureaucraties hégémoniques et opaques.
Pour autant, une réalité incontournable, elle n’a pas changé: l’Europe demeure indispensable.
Tous les jours qui passent démontrent que sans l’Europe les vieilles nations du continent ne s’en sortiront pas chacune de leur côté malgré ce que prônent certains irresponsables et les déclarations intempestives de certains politiques.
Pire, elles deviendront, à terme, des pays secondaires et s’appauvriront.
Elles seront même incapables de pouvoir maîtriser leur présent et leur avenir. Un sacré retour en arrière.
Pour que l’Europe-problème redevienne l’Europe-espoir, la tâche est ardue mais elle n’est pas désespérée.
Elle nécessite courage et responsabilité de la part des politiques.
Elle nécessite ouverture et dynamisme de la part de la société civile.
Le Centre et le Centrisme ont, dans ce cadre, un rôle fondamental à jouer car les centristes sont – à quelques exceptions près – des partisans inconditionnels de la construction européenne.
C’est pourquoi il faut qu’ils se saisissent non pas de l’idéal européen qui demeure un phare mais de la nouvelle construction de l’Europe en dépassant les vieilles idées et les vieilles recettes qui ne peuvent plus s’appliquer dans un monde qui a profondément changé depuis le 23 juillet 1952,, date de la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), et même depuis le 25 mars 1957, date de la signature du Traité de Rome instituant la Communauté économique européenne (CEE).

Et à tous ceux, le plus souvent des souverainistes, qui ricanent devant ce nouveau challenge demandons-leur ce qu’aurait fait Vladimir Poutine en Ukraine (et en Syrie) aujourd’hui, en Géorgie hier et en Moldavie peut-être demain s’il avait eu, face à lui, une Union européenne fédérale.

vendredi 25 avril 2014

Actualités du Centre. Européennes – Sondage: l’Alternative à 9% fait un surplace inquiétant

Le sondage CSA pour BFMTV et Nice-Matin confirme, une fois de plus, la tendance actuelle: les listes de l’Alternative (UDI+MoDem) séduisent peu les Français.
Ainsi, celles-ci sont créditées d’à peine 9% soit un tout petit peu mieux de ce que le Mouvement démocrate avait réalisé en 2009 (8,45%) et elles se trouvent loin derrière les principales listes celles du PS (20%), celles de l’UMP (22%) et celles du Front national (24%).
Les listes centristes précèdent de peu celles du Front de gauche (7,5%) et celles d’Europe écologie – les Verts (7%).
Ce surplace est d’autant plus inquiétant que l’Alternative se veut être l’option la plus européenne alors que le Front national se veut l’option la plus anti-européenne.
On rappelle que l’ambition des partis centristes pour ces européennes (être au moins à 10%) ne sera peut-être même pas atteinte alors qu’elle est déjà très modeste.
Ce qui est également préoccupant, c’est que seuls 52% de ceux qui disent vouloir voter pour les listes centristes sont sûrs de leur choix, le deuxième plus mauvais résultat après les listes écologiques (47%).

(Sondage CSA réalisé du 22 au 24 avril 2014 auprès d’un échantillon de 1048 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

lundi 21 avril 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Les Français veulent une politique centriste

Comment se fait-il que Manuel Valls puisse avoir des sondages aussi positifs, même au début de sa nouvelle fonction, alors même que François Hollande ainsi que son prédécesseur à Matignon, Jean-Marc Ayrault, et le Parti socialiste sont eux en manque sérieux de popularité et de crédibilité?
Une des raisons principales est que Manuel Valls est perçu comme un homme modéré, positionné au centre, partisan d’une politique équilibrée, responsable, réformiste et volontariste.
En somme un centriste.
Vrai ou faux, l’avenir nous le dira assez rapidement mais son engagement constant à la frange social-libérale du Parti socialiste plaide en faveur d’une réelle proximité avec le centre-gauche comme on le constate avec la volonté forte des sympathisants du Mouvement démocrate (73%) de collaborer avec lui.
Plus important pour la politique et le futur du pays mais aussi pour les centristes, cela montre une nouvelle fois que les Français sont en demande d’une vraie politique centriste et que le juste équilibre est bien le moyen le plus sûr d’y parvenir.
Pour eux, il doit y avoir obligatoirement des réformes profondes sur le fonctionnement de l’Etat et des services publics pour une meilleure efficacité de la machine qui gouverne et administre la France mais il faut aussi que l’ensemble de la collectivité soit prête à faire des sacrifices, par exemple pour que les entreprises retrouvent de la compétitivité, si dans le même temps, la solidarité de la société soit assurée, notamment pour les plus pauvres.
Les Français ont compris, même s’ils ne l’avouent pas facilement comme le montre certains sondages aux résultats paradoxaux, que leur pays est engagé dans un monde où l’on ne se fait pas de cadeaux et que les peuples qui tireront in fine le mieux leur épingle du jeu seront ceux qui seront capables de faire face aux défis parfois gigantesques que le XXI° siècle nous impose.
Ce qu’ils veulent, ce sont des gouvernants qui soient assez responsable pour le leur dire mais aussi pour agir concrètement tout en expliquant où ils veulent conduire le pays et pour quels résultats escomptés, non qui louvoient en promettant tout et n’importe quoi afin de faire passer la pilule, voire en leur cachant la réalité pour ne pas s’attirer leurs ressentiments avec des discours démagogiques et populistes.
Bien entendu, une vraie politique centriste en ces temps de crise doit s’attendre à être combattue par tout ce qui reste de conservatisme, de corporatismes et de privilèges dans le pays, qu’ils soient de droite ou de gauche.
Mais c’est aussi cela le courage politique.
Au-delà des chiffres et des mesures concrètes, c’est bien de la confiance et de la détermination qu’a besoin un gouvernement de sensibilité centriste aujourd’hui pour entreprendre l’indispensable assainissement et l’incontournable mise à niveau de la France dans tous les domaines, de l’économie au social en passant par le sociétal.
La confiance, les Français semblent prêts à l’accorder à ceux qui proposent une vision d’avenir.
Tout l’enjeu des partis centristes sera d’en développer une crédible avec le courage nécessaire pour l’appliquer.

Alors, ils seront enfin capables de mériter cette confiance.

samedi 19 avril 2014

Actualités du Centre. Sondage – UDI-MoDem, la grande fracture entre les sympathisants

Voilà un sondage qui va faire du bruit dans les partis centristes et qui montre un véritable clivage entre les sympathisants de l’UDI et ceux du Mouvement démocrate au niveau du positionnement politique.
Ainsi, selon une enquête de BVA pour iTélé, 58% des sympathisants du Mouvement démocrate estiment que le Centre doit s’inscrire dans une coopération avec le gouvernement de Manuel Valls tandis que 73% des sympathisants de l’UDI estiment que le Centre doit clairement s’inscrire dans l’opposition.
A noter que pour l’ensemble des Français le résultat est serré puisque 47% estiment que le Centre doit clairement s’inscrire dans l’opposition alors que 46% estiment que le Centre doit s’inscrire dans une coopération avec le gouvernement.
Pour 80% des sympathisants du Mouvement démocrate, François Bayrou doit être le candidat du Centre à la présidentielle de 2017 alors qu’ils ne sont que 29% des sympathisants de l’UDI à le vouloir, eux qui préfèreraient voir d’abord Rama Yade (33% et seulement 6% pour les sympathisants du MoDem).
Pour cette question, la liste des personnalités était fermée et les sondeurs n’ont bizarrement pas inclus Jean-Christophe Lagarde, Laurent Hénart ou encore Jean-Christophe Fromantin.
Toujours est-il que seulement 20% des sympathisants de l’UDI veulent comme candidat Hervé Morin et 0% (!) des sympathisants du Mouvement démocrate.
Pour l’ensemble des Français les résultats sont: François Bayrou à 40%, Rama Yade à 18% et Hervé Morin à 13%.
Quant à savoir où se trouve François Bayrou, 72% des sympathisants du MoDem contre seulement 43% des sympathisants UDI estiment qu’il est «exactement au centre»
Pour l’ensemble des Français, le pourcentage est de 44% et selon les sympathisants de gauche, il est plus à droite qu’à gauche (38% d’entre eux le pensent contre 18% qui pensent le contraire) et selon les sympathisants de droite, il est plus à gauche (35% d’entre eux le pensent contre 23% qui pensent le contraire).

(Sondage BVA réalisé les 17 et 18 avril 2014 auprès d’un échantillon de 983 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

vendredi 18 avril 2014

Une Semaine en Centrisme. Assurance santé: le pari réussi de Barack Obama

Barack Obama a déçu, c’est une évidence.
Il a déçu nombre d’Américains (mais aussi de gens dans le monde entier) qui croyaient qu’il possédait une baguette magique ou, tout au moins, un don quasi-surnaturel pour changer leur vie.
Il a déçu les médias qui s’étaient enflammés au-delà de toute raison en de 2007 à 2009 et qui, redescendus sur terre, ont fait ce qu’ils font d’habitude après avoir été pris en flagrant délit d’admiration puérile, de la critique sans mesure, acerbe et dure, afin de se refaire une virginité.
Il a déçu ceux qui ont interprété son message assez vague «Yes, we can» («oui, nous le pouvons») par son adhésion à leurs thèses qu’elles soient de droite ou de gauche, lui qui est demeuré et demeure, malgré les attaques, les remises en cause, les procès d’intention, un centriste.
La preuve en est tous ses adversaires, à gauche et à droite, virulents depuis 2007 et qui n’ont jamais laissé tomber une opposition primaire voire primate (avec des relents de racisme nauséabonds), eux qui ont été véritablement terrifiés qu’un homme avec une telle aura dans l’opinion puisse réussir et les remise aux rangs de vieilleries d’une époque révolue.
Mais, comme il a été dit ici à de nombreuses reprises, Barack Obama n’était pas le sauveur ultime et n’avait pas promis le paradis sur terre, que ce soit dans ses discours, ses promesses ou dans ses actes.
De même, il a toujours voulu remettre son pays sur les bons rails mais n’a pas parlé de faire des miracles.
Et il a toujours expliqué qu’il recherchait la meilleure solution, la plus équilibrée, la plus consensuelle et la plus efficace dans une démarche pragmatique.
Si l’on se place dans ce cadre, alors il est clair qu’il a obtenu de nombreuses réussites (de l’endiguement de la Grande récession au retour de la croissance en passant par le départ des troupes d’Irak, le sauvetage des constructeurs automobiles et une baisse du chômage), dont celle, emblématique, de la mise en place d’un système d’assurance santé, cette réforme baptisée «Obamacare» qui a polarisé contre lui tout ce qui compte de populismes, au sens européen du terme.
Rappelons que la décision de mettre en place aux Etats-Unis une véritable assurance santé vient de deux constatations unanimes de tous les experts de tous bords politiques: un nombre important de personnes incapables de prendre une couverture santé (trop chère, trop d’exclusions, etc.) mais aussi des dépenses de santé en augmentation quasi-exponentielle qu’il faut maitriser, d’autant que le rapport coût-efficacité est un des pires des pays avancés.
C’est le sens de l’architecture de l’«Obamacare», une réforme profondément centriste qui allie la responsabilité à la solidarité, tout en laissant une grande liberté de choix aux assurés.
D’ailleurs, elle reprend en grande partie les mesures préconisées par le Parti républicain avant que celui-ci ne vire à droite toute et fasse de l’obstruction systématique au Congrès (dont d’ailleurs Mitt Romney, le candidat républicain de 2012, s’était inspiré pour sa loi sur l’assurance santé quand il était gouverneur du Massachussetts) et a été qualifiée par la gauche du Parti démocrate comme trop timide (plus timide que la loi imaginée par Bill Clinton dans les années 1990 et défendue par sa femme, Hillary, eux aussi centristes…).
Mais, dans un monde où la propagande s’est largement substituée à l’information (internet, les chaînes d’informations en continu, etc.), il est de plus en plus difficile de faire des analyses honnêtes et sérieuses sans vouloir faire un «coup» ou un «buzz».
L’«Affordable care act», le vrai nom de la loi sur la santé, a en tout cas réussi le pari que lui avait assigné le président américain puisque plus de 8 millions de contrats (dont 35% par des personnes de moins de 35 ans) ont été passés avant la date limite du 31 mars (ce qui fait évidemment beaucoup plus de personnes couvertes, conjoints et enfants dans les familles), notamment par des personnes qui n’avaient jamais été assurées auparavant.
Il est d’ailleurs assez inquiétant pour le débat démocratique de voir que cette annonce faite le 17 avril n’a été que peu reprise dans les médias alors que les gros problèmes qu’a connus, lors de son lancement, le site national où l’on pouvait s’assurer, ont fait les gros titres pendant des semaines.
Il est vrai que les trains qui arrivent à l’heure ne sont pas de l’information.
Sauf quand on avait annoncé auparavant de manière irresponsable qu’ils avaient déraillé…
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC


mercredi 16 avril 2014

L’Humeur du Centriste. Les chefaillons centristes ont à nouveau déterré la hache de guerre

Il n’a pas fallu attendre longtemps après la retraite de Jean-Louis Borloo pour maladie (et sans doute un certain ras-le-bol!) pour que les chefaillons centristes se bagarre à nouveau entre eux.
Et ce n’est pas (encore…) entre l’UDI et le Mouvement démocrate que la hache de guerre a été déterrée mais à l’intérieur même de la confédération créée par Borloo avec l’élection de Philippe Vigier à la tête du groupe UDI de l’Assemblée nationale face à François Sauvadet.
Petit rappel historique nécessaire afin comprendre que la lutte ne fait que commencer.
Après l’échec des centristes en 2012, une partie du Nouveau centre emmenée par Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet et Maurice Leroy a rejoint Jean-Louis Borloo.
Pendant ce temps, Hervé Morin, leur ennemi intime, fait de la résistance en affirmant que le Nouveau centre dont il est président demeurera indépendant.
Mais, devant la pression «amicale» de ce qui lui reste de troupes, notamment des élus avec Philippe Vigier en conciliateur, il est contraint et forcé de rejoindre l’UDI où trônent déjà aux responsabilités Lagarde et Sauvadet, désormais lieutenants d’un Borloo qui le déteste autant qu’il le déteste.
Ambiance…
A parti de ce moment, toute la stratégie d’Hervé Morin – qui multiplie les leurres en affirmant sa loyauté à la nouvelle formation et à son chef – va être de déstabiliser l’UDI, à la fois, de l’intérieur en faisant des déclarations iconoclastes et en revendiquant d’être la première formation de la confédération pour contrer systématiquement Jean-Louis Borloo qui ont échangé avant leur «réconciliation» de nombreux noms d’oiseaux, mais aussi de l’extérieur en étant le principal supporter de la réintégration de François Bayrou (qu’il a pourtant quitté avec pertes et fracas en 2007) dans le jeu centriste afin qu’il soit une épine dans le pied du même Borloo.
Ambiance…
Cette stratégie a des résultats mitigés (même si on peut penser qu’elle est une des raisons de la lassitude de Borloo), puisqu’Hervé Morin continue à avoir du mal à exister politiquement même s’il réussit à squatter les plateaux de télévision dès qu’il le peut (mais, au soir des municipales, il n’y avait pas assez de journalistes pour venir écouter sa conférence de presse…)
Reste que le retrait de Jean-Louis Borloo est bien évidemment une excellente nouvelle pour lui, sa revanche et ses ambitions.
Voilà un de ses ennemis de l’espace centriste qui s’en va et qui, en plus, laisse un vide puisqu’il n’y a aucun successeur légitime qui puisse s’imposer naturellement.
Ce qui oblige à une élection pour choisir le prochain président de l’UDI.
Et Morin sera bien sûr candidat. et se voit à la tête du parti ce qui pourrait lui permettre de pouvoir se présenter à la présidentielle de 2017, son rêve, lui qui n’a pu le faire en 2012… faute de parrainages d’élus.
Dans cette optique, il vient de gagner la première manche face à celui qui pourrait être son adversaire au poste de président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde.
En effet, c’est un de ses proches, Philipe Vigier, qui a été élu à la présidence du groupe UDI de l’Assemblée nationale en battant un proche de Lagarde, François Sauvadet, le favori et qui avait reçu des promesses de Borloo de récupérer le poste.
Pour autant, la tâche s’annonce, sinon impossible, voire extrêmement ardue pour le président du Nouveau centre.
D’une part, il est très loin de faire l’unanimité à l’UDI (mais le Nouveau centre doit encore être le principale parti de la confédération en nombre de militants, ce qui lui assure de nombreuses voix).
D’autre part, il est impossible qu’il soit un rassembleur dans le sens où l’on voit mal Lagarde, Sauvadet et Leroy et quelques autres lui faire allégeance, de même que la majorité du Parti radical avec Laurent Hénart.
Sauf que ses adversaires sont dans le même cas que lui.
Dès lors, si aucune personnalité indiscutable n’émerge d’ici là, il pourrait arriver en tête de la course.
Mais cette victoire pourrait être à la Pyrrhus et faire imploser l’UDI, éparpillant l’espace centriste de micro-partis se faisant à nouveau une guéguerre fratricide et mortifère.
Sans doute qu’une coalition anti-Morin pourrait le priver de la présidence de l’UDI avec, néanmoins, un risque d’implosion plus ou moins similaire.
Ambiance…
Déjà les ennemis du Centre se lèchent les babines et ont réservé leurs places au premier rang, tout près du ring.

Centristement votre

Le Centriste


samedi 12 avril 2014

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Le Centre et l’«inconnue Valls»

Le président par intérim de l’UDI, Yves Jégo, interrogé par Le Monde, estime que «si Manuel Valls a le courage d’engager clairement et rapidement les réformes nécessaires, nous devons avoir le courage de les soutenir».
De même, il déclare que les membres de son parti s’étaient «interrogés» sur un vote de confiance au nouveau gouvernement et que «nous avons décidé de voter contre car, trop longtemps, le Centre a été qualifié de girouette», ajoutant immédiatement «Nous sommes le centre-droit, nous sommes dans l’opposition, il ne doit pas y avoir d’ambiguïté».
Vite dit puisque ses propos en contiennent et parce que trois députés UDI et un député Mouvement démocrate se sont abstenus lors du vote de confiance à l’Assemblée nationale, souhaitant sans doute donner une chance à Manuel Valls alors que, pendant le même temps, Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin, les deux ennemis intimes de l’UDI et sans doute prochains candidats à la présidence du parti, ruaient dans les brancards du nouveau premier ministre et de son équipe avec une rare violence.
Tout cela traduit chez les centristes un certain trouble que représente l’«inconnue Valls» dans la nouvelle équation politique du pays.
Voilà un social-libéral très proche des positions des libéraux-sociaux que sont les centristes et qui se propose, globalement, de faire une bonne partie de leur politique.
Bien sûr, Manuel Valls sera jugé à ses actes et à sa capacité à s’émanciper de la chape de plomb que fait peser sur le Parti socialiste les idéologues qui sont encore en nombre dans ses rangs, sans oublier les pressions inamicales qui viendront de la gauche radicale et de l’extrême-gauche, sans oublier des syndicats politisés (comme la CGT) et corporatistes (comme FO).
Néanmoins, on voit nettement plus de cohérence entre le programme de Valls et les mesures défendues par l’UDI qu’entre ces dernières et les positionnements de la droite dure de l’UMP.
De même, personne ne peut penser une seule seconde que François Bayrou – étrangement discret sur son opinion à l’égard du nouveau gouvernement –, s’il était de bonne foi de son soutien à François Hollande en avril 2012 jusqu’à la constitution de l’Alternative en novembre 2013, ne soit pas proche d’un Manuel Valls à Matignon et d’un Jean-Pierre Jouyet (nouveau secrétaire général de la présidence de la république) à l’Elysée, deux disciples de deux hommes qu’admire le président du Mouvement démocrate, Michel Rocard et Jacques Delors.
Le ralliement de la galaxie centriste, pour autant, était politiquement impossible en ce mois d’avril 2014.
D’une part parce que l’UDI et l’Alternative (regroupant l’UDI et le Mouvement démocrate) se sont bâtis sur une alliance exclusive à droite et que celle-ci a permis aux formations centristes de se refaire une santé aux élections municipales.
D’autre part parce que les velléités de certains de soutenir Valls auraient certainement conduit au jour d’aujourd’hui l’espace centriste à une dislocation, d’autant plus avec le retrait de la vie politique concomitant de Jean-Louis Borloo.
Mais si le gouvernement commence à obtenir des résultats, si la confiance des Français envers le premier ministre continue (55% ont été convaincus pas son discours de politique générale et 62% se disent satisfaits de lui), alors l’«inconnue Valls» pourrait devenir un véritable casse-tête pour les centristes et leur cohésion.
Nous n’en sommes pas encore là.

Mais nous ne sommes déjà plus politiquement parlant où nous en étions avant les municipales.

jeudi 10 avril 2014

Actualités du Centre. Européennes – Sondage: l’Alternative seulement créditée de 9%

Le sondage TNS-Sofres pour RTL et le Nouvel Observateur confirme la tendance actuelle: les listes de l’Alternative (UDI+MoDem) ne décollent pas auprès des Français.
Ainsi, celles-ci sont créditées d’à peine 9% soit un tout petit peu mieux de ce que le Mouvement démocrate avait réalisé en 2009 (8,45%) et elles se trouvent loin derrière les principales listes celles du PS (19%), celles du Front national (24%) et celles de l’UMP (25%).
Pire, elles se trouvent désormais à égalité avec celles d’Europe écologie – les Verts, juste devant celles du Front de gauche (7%).
Du coup, même l’ambition très limitée des partis centristes pour ces européennes (être au moins à 10%) ne sera peut-être pas atteinte.
Et le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo pourrait amener certains électeurs de la droite modérée à voter UMP plutôt qu’Alternative.

(Sondage réalisé du 4 au 6 2014 auprès d’un échantillon de 1501 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

mercredi 9 avril 2014

Refondation du Centre. L’instant critique de l’après-Borloo

Il y a quelque chose de particulièrement indécent – pardon, de «politique»  – à voir ceux qui le combattaient durement hier, dresser aujourd’hui des couronnes de lauriers à Jean-Louis Borloo pour mieux l’enterrer en vue de demain.
Que n’a-t-on entendu dans les coulisses de l’UDI, ses «amis» le railler sur ses addictions voire sur ses incapacités congénitales à se décider et à diriger ainsi qu’à aller au combat.
Sans parler des noms d’oiseaux et des synonymes de traître qui se baladaient un peu partout sur les lèvres des responsables de feue l’UDF puis du Mouvement démocrate, lui qui avait rejoint Jacques Chirac en 2002 puis Nicolas Sarkozy en 2007 en laissant tomber François Bayrou.
Mais, comme le pointe les médias avec leur énième enterrement programmé du Centre, son retrait de la vie politique a créé un vide et un instant critique pour l’avenir, non seulement de l’UDI et de l’Alternative, mais pour celui de la refondation actuelle des partis centristes.
Car, disons-le, même si Jean-Louis Borloo n’était pas un centriste (tout comme Valéry Giscard d’Estaing, par exemple), il avait réussi à réunir l’espace centriste et fait en sorte que les rivaux d’hier soient obligés de cohabiter ensemble.
Or, lui parti, les vieilles inimitiés et querelles vont pouvoir reprendre, peut-être de plus belle, sachant que les leçons en politique ne sont que très peu apprises…
Bien sûr, un président par intérim vient d’être nommé, Yves Jégo, en attendant le congrès extraordinaire chargé d’élire le nouveau chef de l’UDI.
Bien sûr, également, les zones d’ombre du rapprochement UDI-Mouvement démocrate seront oblitérées jusqu’aux résultats des élections européennes.
Bien sûr, les leaders centristes ont des propos mesurés les uns sur les autres.
Pour autant, personne ne peut penser une seule seconde qu’Yves Jégo possède ne serait-ce que le début d’une stature et d’un entregent pour être le prochain président de l’UDI.
Le problème est qu’il n’y a aucune personnalité qui fasse consensus pour prendre les rênes de la confédération de centre-droit.
Hervé Morin en tant que président du Nouveau centre, principale composante de l’UDI, n’est pas celui-là, lui qui a fait fuir une grande partie de ses anciens amis (les premiers à rejoindre Borloo), qui a fait un flop retentissant aux présidentielles (incapable de réunir 500 signatures pour se présenter et ne dépassant pas 1% des intentions de vote dans les sondages) et qui a été obligé d’adhérer au nouveau parti de Borloo contraint et forcé par ses derniers lieutenants qui menaçaient tous de le quitter en cas de refus de sa part.
Et nombre d’anciens du Nouveau centre qui ne l’aiment pas – et c’est un euphémisme – seront là pour s’assurer qu’il ne mette pas la main sur l’UDI, comme François Sauvadet, Maurice Leroy ou encore Jean-Christophe Lagarde.
Ce dernier, qui a créé juste avant de rejoindre l’UDI, un nouveau parti, la FED (Force européenne démocrate) sera sans doute candidat comme son ennemi intime Morin (leur brouille date de l’époque où Morin devait lui céder sa place de président du Nouveau centre, deux ans après son élection, ce qu’il refusa in fine de faire alors qu’il lui avait donné sa parole afin de se faire élire à ce poste avec l’appui de Lagarde).
Mais Jean-Christophe Lagarde est un éternel espoir de la politique et ses interventions publiques sont souvent décevantes comme celle qu’il a faite pour s’opposer sur tout ce que venait de dire Manuel Valls lors de son discours de politique générale avec des arguments d’une grande faiblesse, apparaissant plus jusqu’au-boutiste que les dirigeants de l’UMP…
Son manque d’épaisseur sera sans doute un handicap mais les bons résultats dans sa ville de Drancy et ses réélections faciles dans un département de Seine-Saint-Denis penchant toujours fortement à gauche, montrent une réelle capacité politique.
A côté des deux centristes, on devrait retrouver le radical Laurent Hénart, second de Borloo et nouveau maire de Nancy mais qui est encore peu médiatisé et demeure un second-couteau qui aura du mal à donner le dynamisme dont a besoin l’UDI pour franchir un nouveau cap et se positionner comme la future troisième force politique du pays.
De même, des personnalités comme François Sauvadet (qui devrait récupérer la présidence du groupe UDI à l’Assemblée nationale, de quoi sans doute le contenter), Rama Yade ou Chantal Jouanno, pourraient être tentées de poser leur candidature sans grandes chances de succès, tant elles manquent de soutien à l’intérieur de la formation de centre-droit.
Si l’on élargi la recherche, quelques noms apparaissent pour cette élection comme celui de l’ancien journaliste Jean-Marie Cavada (peut-être un peu trop âgé), du maire d’Issy-les-Moulineaux André Santini (trop de casseroles notamment judiciaires), de l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, Valérie Létard (un peu trop transparente), du maire de Neuilly-sur-Seine Jean-Christophe Fromantin (un peu trop individualiste et trop critique sur l’Alternative, opposant intransigeant à François Bayrou),du député de la Marne Charles de Courson (trop focalisé sur son dada les dépenses publiques et sans réelle stature nationale), du nouveau maire de Laval et président du groupe UDI au Sénat, François Zocchetto (lui aussi quasiment inconnu au niveau national).
Certains pourront y rajouter l’ancien socialiste et ministre de Nicolas Sarkozy Jean-Marie Bockel (sans aucune troupe pour le soutenir) ou Jean Arthuis, président de l’Alliance centriste (mais trop velléitaire), qui font plutôt «has been» que prétendants sérieux.
Si l’on reprend tous les noms que l’on vient de citer, on s’aperçoit que l’UDI a vraiment un problème de leadership qui pourrait être un handicap énorme pour son avenir.
D’autant qu’il y a un leader centriste qui possède la stature nationale, la reconnaissance médiatique et l’expérience de chef, c’est bien évidemment François Bayrou!
Bien sûr, le président du MoDem et nouveau maire de Pau ne se présentera pas à la présidence de l’UDI mais il pourrait être le grand bénéficiaire des moments difficiles qui se préparent dans cette formation.
Pour autant, il sera aussi confronté au manque total de cohésion et à l’absence de projet et de programme cohérents de l’Alternative, cette organisation coopérative qui regroupe l’UDI et le Mouvement démocrate.
Si le score de celle-ci est élevé lors des européennes, elle montrera son utilisé mais pas encore sa légitimité qui devra être construire après ces élections.
On peut penser que la retraite de Jean-Louis Borloo va amener François Bayrou à être très consensuel et à faire nombre de compromis pour s’attirer les bonnes grâces des leaders de l’UDI afin d’asseoir un futur leadership sur l’espace centriste en vue des présidentielles de 2017 pour lesquelles il a assuré qu’il ne serait pas candidat (ce genre de promesse n’engageant que ceux qui la croit) ou pour négocier un «ticket» avec Alain Juppé (son soutien au maire de Bordeaux contre le poste de premier ministre).
Un scénario fort possible d’autant plus crédible s’il a en face de lui un président de l’UDI faible et inconsistant.
Reste que François Bayrou est à la tête d’un parti exsangue, tiraillé entre plusieurs tendances, avec peu de militants, peu de moyens financiers et peu d’élus (un peu plus néanmoins depuis les municipales), ce qui ne le place pas en position de force lors de négociations avec l’UDI, c’est le moins que l’on puisse dire.
Dès lors l’implosion de l’espace centriste est une hypothèse vraisemblable.
La politique ayant, comme la nature, horreur du vide, cela ne signifie évidemment pas la disparition des centristes et d’un ou plusieurs partis centriste mais la refondation centriste en prendrait un bon coup sur la tête.
Quoi qu’il en soit, au risque de décevoir tous les fossoyeurs du Centre, et ils sont très nombreux, l’implosion et le morcellement, voire même la disparition fortement hypothétique d’une force politique centriste, ne signerait pas la disparition du Centrisme en tant que pensée politique et du Centre en tant que lieu politique.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

mardi 8 avril 2014

L’Humeur du Centriste. Borloo: hommages et arrière-pensées politiciennes

Le retrait de la vie politique de Jean-Louis Borloo a donné lieu à une flopée impressionnante d’hommages.
On a entendu que des compliments de la Droite à la Gauche et, bien entendu, dans l’espace central, chez les centristes et chez les radicaux.
Voilà au moins qui réconfortera Jean-Louis Borloo mais qui le fera peut-être (sûrement!) rire jaune.
Derrière beaucoup d’entre eux, se cachent en effet des arrière-pensées politiciennes, surtout à l’UDI et au centre de l’échiquier politique.
Il faut se rappeler que la constitution de l’UDI puis de l’Alternative était vraiment et reste très loin d’être un long fleuve tranquille.
Que ce soit de l’intérieur avec des querelles incessantes de chefaillons en mal de pouvoir ou de l’extérieur avec une pression loin d’être amicale de l’UMP pour faire du suivisme électoral, la président de l’UDI était constamment ballotée et sur le grill.
D’autant que Jean-Louis Borloo, qui avait demandé un pouvoir central plus fort, dans ce qui n’est toujours qu’une confédération, avait menacé de laisser tomber s’il n’obtenait pas gain de cause, ce qu’il n’a pas obtenu, lui qui pestait contre tous les SMS qu’ils recevaient chaque jour sur des petites querelles mesquines entre membres dirigeants de l’UDI.
Quant à l’Alternative, beaucoup au sein même de l’UDI pensait qu’il s’était fait grugé par François Bayrou qui, à l’agonie politique, avait grâce à cette «organisation coopérative», retrouvé mordant et ambition en se l’appropriant quasiment, lui permettant au soir de sa victoire à Pau, par exemple, de faire un discours de politique nationale alors qu’il venait de jurer quelques jours plus tôt que la présidence de la république ne l’intéressait plus.
Et si Pierre Méhaignerie avait raison, lui qui a expliqué que dans la décision de Jean-Louis Borloo de prendre une retraite politique, il y avait aussi beaucoup de lassitude face aux querelles et coups bas venus d’abord de la galaxie centriste.
D’autant que l’on sait que Jean-Louis Borloo n’aime pas la politique politicienne et tout ce qui va avec d’où ses multiples refus de s’engager dans des aventures comme les présidentielles où la bataille des idées est souvent supplantée par une bataille de chiffonniers.
On verra bien si, dans les mois qui viennent, Jean-Louis Borloo se sent assez en forme pour revenir à l’UDI.
Mais on peut aussi se demander si cette même UDI existera toujours!
Dit comme cela, voilà une éventualité qui semble hautement impossible tant les centristes auraient à perdre en s’opposant les uns aux autres et en se divisant à nouveau.
Pour autant, quand on connait les inimitiés, pire, les haines tenaces entre les dirigeants de l’UDI, on serait tenté d’être beaucoup plus nuancés.
En tout cas, on sera vite fixé puisque des élections internes vont devoir avoir lieu, notamment pour la présidence de la formation de centre-droit, ce qui va certainement libérer la parole des uns et des autres…
De même, une clarification sera nécessaire après les européennes pour savoir ce qu’est en réalité l’Alternative.
Les partis centristes sont à nouveau à un tournant eux qui s’imaginaient déjà sur une longue ligne droite, fonçant vers un avenir radieux!

Centristement votre.

Le Centriste


dimanche 6 avril 2014

Une Semaine en Centrisme. Le retrait de Borloo donne-t-il les clés du Centre à Bayrou

Il avait été très malade mais il espérait pouvoir retrouver sa santé et son poste de président de l’UDI.
Jean-Louis Borloo vient d’y renoncer et a annoncé, dans la foulée, son retrait de la vie politique pour un laps de temps indéterminé, lui qui a aujourd’hui 63 ans et se sent trop faible pour assumer quelque fonction.
Ce retrait est bien évidemment une bombe dans le jardin centriste.
Voilà un homme qui avait réussi à unifier toutes les familles centristes sans en être réellement un au sein, d’abord de l’UDI, dont il était le président, puis de l’Alternative, cette «organisation coopérative» qu’il avait réalisée avec François Bayrou qui, il y a quelques semaines, a déclaré qu’il ne serait pas candidat à la prochaine présidentielle, ouvrant une voie royale à Jean-Louis Borloo même si beaucoup doutaient de sa capacité à se présenter à cette élection, lui qui y avait renoncé en 2012.
Dès lors, trois questions essentielles se posent.
La première est de savoir ce que va devenir l’UDI qui est, rappelons-le, une confédération de partis où les inimitiés sont fortes et les ambitions à peine voilées.
La deuxième est de savoir ce que va devenir l’Alternative qui était, avant même d’être une alliance entre deux formations, l’UDI et le Mouvement démocrate, un rapprochement entre deux hommes Jean-Louis Borloo et François Bayrou.
La troisième est dans ce nouveau paysage centriste quelle va être la place de François Bayrou, nouveau maire de Pau et qui s’est autoproclamé à la retraite de ses ambitions présidentielles.
Bien évidemment, des éléments manquent pour avoir des réponses claires et définitives mais l’on peut essayer de donner quelques éclairages.
- Le devenir de l’UDI
Jean-Louis Borloo n’est pas un centriste et ne l’a jamais été, lui qui se définit plutôt comme un républicain social. Pour autant, il avait réussi à réunir les familles du Centre et au centre de l’échiquier politique, une sorte de prouesse pour laquelle il avait été bien aidé, il faut le dire, par le délabrement de l’espace centriste au sortir des élections présidentielles de 2012 sur lequel il avait tenté et réussi une OPA à laquelle, seul, le Mouvement démocrate avait résisté.
Reste que l’UDI qui n’est toujours pas une vraie formation mais une confédération de partis, s’est révélée capable d’exister dans la durée puisque la constitution du groupe UDI à l’Assemblé nationale va fêter bientôt ses deux ans d’existence et qu’elle a pu réunir au sein d’une même structure des personnalités qui se détestent comme Hervé Morin, d’un côté, et Jean-Louis Borloo et Jean-Christophe Lagarde, de l’autre.
Et le premier choc électoral, les municipales, lui ont permis, grâce à son alliance avec l’UMP et la déliquescence du PS, d’obtenir de jolis succès dans de nombreuses villes moyennes.
Bien sûr, les européennes de mai seront beaucoup plus importantes pour l’avenir politique de la confédération car elles permettront de voir ce que pèsent réellement l’UDI et le Mouvement démocrate qui vont à la bataille unis lors d’un scrutin à la proportionnelle.
Derrière Jean-Louis Borloo, il y a des hommes comme Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Laurent Hénart, Yves Jégo, François Sauvadet ou Jean-Christophe Fromantin.
Aucun n’a sans doute la légitimité nécessaire pour succéder à Borloo et les ressentiments entre ces hommes sont importants comme nous l’avons dit entre Morin et Lagarde, depuis l’époque où ils étaient ensemble au Nouveau centre.
Dans un premier temps on devrait donc voir une direction collégiale sous la houlette d’Yves Jégo qui assurait l’intérim jusque là mais des élections vont devoir se faire pour désigner le nouveau président du parti.
Jean-Louis Borloo, dans une lettre adressée aux militants de son parti, parle d’un congrès avant la fin de l’année mais cela semble un délai un peu long alors même qu’Yves Jégo a été critiqué pour son leadership que certains estiment illégitime à l’UDI.
Au jour d’aujourd’hui, bien malin celui qui pourrait faire un pronostic sur qui sera élu et si le retrait de Borloo ne risque pas de faire imploser le parti même si les centristes y réfléchiront à deux fois au vu de leur «renaissance» lors des municipales.
Pour autant, un mauvais résultat aux européennes pourraient avoir des conséquences lourdes pour la cohésion de l’UDI.
- Le devenir de l’Alternative:
L’ensemble des centristes à l’intérieur de l’UDI sont des gens qui ont quitté, à des périodes différentes, François Bayrou sauf exceptions comme Jean-Christophe Fromantin ou Rama Yade, par exemple.
Aucun ne souhaite vraiment que celui-ci redevienne leur chef.
Et beaucoup doivent s’interroger dès maintenant sur les visées de François Bayrou, lui qui est sorti, contre toute attente, gagnant de cette alliance avec Jean-Louis Borloo.
On l’a vu, par ailleurs, au soir de son élection à la mairie de Pau, enjoué et requinqué, délivrant un message de politique nationale, lui qui venait de promettre de ne plus s’occuper que de sa ville chérie…
Bien entendu, l’Alternative ne va pas s’effondrer demain, ce qui serait catastrophique pour l’UDI et le MoDem. Elle sera donc présente aux européennes mais il faudra voir ce qui se passera ensuite.
En cas de très bon score, François Bayrou aura sans doute une opportunité pour tenter de redevenir le leader naturel du Centre.
En cas de score décevant ou mauvais, les barons de l’UDI pourraient en profiter pour demander une clarification du positionnement de François Bayrou et aller au clash pour se débarrasser de lui et mettre un terme à l’Alternative.
- Le devenir de François Bayrou
François Bayrou peut-il (re)devenir le recours du Centre et s’imposer aux autres centristes? Voilà une question que l’on ne pensait (presque) plus se poser!
Le retrait de Borloo peut permettre une renaissance de Bayrou qui, tel le phœnix, pourrait reprendre son envol et s’imposer face à ses anciens lieutenants tout en faisant s’éloigner quelques figures de l’UDI comme Jean-Christophe Fromantin, Rama Yade ou encore François Sauvadet qui ne supporteront pas d’être sous sa coupe.
Il est probable que François Bayrou se pose actuellement la question de son retour et de sa posture de recours.
Il ne doit sans doute pas mésestimé dans son analyse les difficultés car l’hostilité à sa personne est très forte à l’UDI et il a cassé en deux son parti afin de devenir maire de Pau, ce qui le fragilise beaucoup.
D’autant que de nombreuses inconnues sont devant lui.
Il sera intéressant de voir, par exemple, comment va réagir Hervé Morin, lui qui a tout fait pour remettre François Bayrou dans le jeu centriste afin de contrer son ennemi Jean-Louis Borloo.
Borloo parti, Morin se retrouve avec Bayrou sur les bras, ce qui pourrait se révéler encore plus encombrant pour ses ambitions contrariées!
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery

Directeur des études du CREC

jeudi 3 avril 2014

Actualités du Centre. Européennes: les centristes ne décollent pas dans les sondages

Tout content de leurs résultats aux municipales, les centristes de l’Alternative (UDI + Mouvement démocrate) ont du prendre connaissance avec déception du dernier sondage sur les européennes.
Ainsi, selon Opinionway pour Le Figaro, les listes de l’Alternative n’obtiendraient que 12% des intentions de vote et ne se placeraient qu’en quatrième position loin derrière celles de l’UMP (22%), du Front national (20%) et du Parti socialiste (18%) (viennent derrière les listes du Front de gauche avec 9% et celles d’Europe écologie-les Verts avec 7%).
Ce qui, par ailleurs, remet en perspective les déclarations des leaders centristes au sortir du deuxième tour des municipales, prétendant qu’ils étaient désormais la troisième force politique française.
En outre, les listes centristes font du surplace puisque la précédente vague du sondage Opinonway en février dernier donnait l’Alternative à 12% et un sondage IFOP de janvier lui donnait 11%.
Il reste néanmoins du temps aux partis centristes pour tenter de convaincre les Français, les élections ayant lieu le 25 mai prochain.
L’Alternative lancera sa campagne le 7 avril prochain devant la presse et a invité tous ses militants et sympathisants à être présents.
Elle espère un score à deux chiffres et une douzaine d’élus en se positionnant comme la seule liste europhile face à l’europhobie ambiante qui permettra peut-être au Front national d’arriver en tête, cauchemar de tous les démocrates.

(Sondage réalisé le 31 mars 2014 auprès d’un échantillon de 1107 personnes représentatif de la population française âgée de plus de 18 ans / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

mercredi 2 avril 2014

L’Humeur du Centriste. Socialistes centro-compatibles, Bayrou gagne son pari… trop tard!

Manuel Valls, Ségolène Royal, Michel Sapin, François Rebsamen, Bernard Cazeneuve, Stéphane Le Foll, Jean-Yves Le Drian autant de noms de personnalités du PS qui sont centro-compatibles.
Tout d’abord, Manuel Valls, le nouveau premier ministre nommé par François Hollande.
Il est, sans aucun doute, un socialiste depuis son engagement en politique et il défend une vision qui n’est pas exactement celle du Centre.
Pour autant il est bien un socialiste libéral, plus proche du centre-gauche que de l’extrême-gauche et dont le programme, lors de primaires socialistes de 2011 n’aurait pas fait rougir celui d’un centriste, tout comme son action au ministère de l’Intérieur.
C’est un vrai centro-compatible.
Que dire de la numéro trois du gouvernement, le revenante Ségolène Royal, qui, lors de sa campagne présidentielle de 2007 avait offert entre les deux tours, contre son soutien, Matignon à François Bayrou si elle était élue à l’Elysée face à Nicolas Sarkozy.
Sans parler, entre autres, de Michel Sapin (venu de la galaxie rocardienne comme Valls) ou de François Rebsamen (allié avec le Mouvement démocrate à Dijon).
D’autant que l’hostilité haineuse du Front de gauche à l’encontre de Manuel Valls avec l’annonce par le démagogue Jean-Luc Mélenchon d’un vote de défiance au Parlement avant même d’avoir entendu son discours de politique générale (bonjour la démocratie) ainsi que la décision de ne pas faire partie du prochain gouvernement des sectaires écologistes, Cécile Duflot et Pascal Canfin avant même de savoir son orientation (re-bonjour la démocratie), renforce bien la centro-compatibilité de ce nouveau gouvernement, celle qu’a recherché désespérément François Bayrou depuis 2012 et qui aurait interpelé de même nombre de centristes au Mouvement démocrate et à l’UDI.
Mais, entretemps, l’Alternative a vu le jour, l’union UMP-UDI-MoDem aux municipales a donné de bons résultats aux candidats des partis centristes et une victoire au sénatoriales de cette même alliance se dessine pour la rentrée, sans oublier les européennes qui devraient encore être un nouvel échec pour le PS, séquelle du gouvernement Ayrault.
Du coup, Manuel Valls vient sans doute un peu tard pour bousculer les alliances ou peut-être même un peu trop tôt.
Bien sûr, François Hollande a été obligé de faire quelque chose après les résultats catastrophiques des municipales.
Mais il faut le lui reconnaître, au lieu de faire un virage à gauche toute qui ne correspondait absolument pas à sa vision politique et à ce qu’il pense qui est bon pour la France, ni même à son programme électoral, a conforté la frange social-démocrate et de centre-gauche de sa majorité.
Toujours est-il que le timing des deux François (Hollande et Bayrou) n’a pas été synchronisé, c’est le moins que l’on puisse dire.
Nul doute que le nouveau maire de Pau en rajoutera une couche d’opposant, lui qui a besoin de démontrer sa loyauté à l’alliance avec la Droite.
Nul doute que le gouvernement donnera quelques gages à la gauche de la gauche (le maintien de Taubira à la Justice ou la promotion d’Hamon à l’Education nationale en étant deux indices, même s’il fallait mieux les avoir à l’intérieur qu’à l’extérieur pour les contrôler).
Maintenant, si Valls obtient des résultats économiques et parvient à mettre en branle la réforme de l’Etat absolument nécessaire, les lignes pourraient bouger alors même que l’UMP devra peut-être, dans le même temps se droitiser pour éviter de se faire déborder par le Front national.

Centristement votre.


Le Centriste