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lundi 8 septembre 2025

La Quotidienne centriste du 8 septembre 2025. Chute du gouvernement centriste de François Bayrou


Comme prévu, François Bayrou n’a pas obtenu la confiance de l’Assemblée nationale et il remettra demain sa démission au Président de la république qui décidera alors de nommer un nouveau chef du gouvernement sachant qu’il a exclu pour l’instant une dissolution de cette même Assemblée.

Le résultat du vote de responsabilité a donc vu les deux extrêmes voter de la même manière ainsi que leurs alliés, du PS à l’UDR en passant par Les écologistes et les communistes.

364 députés ont décidé de voter non contre seulement 194 qui ont accordé leur confiance au centriste Bayrou.

Ce vote acte donc le refus des partis d’opposition qu’ils soient républicains ou extrémistes de prendre conscience des défis qui se posent actuellement au pays, n’hésitant pas à provoquer une crise politique pour des raisons essentiellement politiciennes.

Mais il montre également que la stratégie du Premier ministre était plus que risquée.

Pouvait-il faire autrement?

Telle est la question que l’on peut se poser sachant que les oppositions avaient annoncé qu’elles s’opposeraient au projet de Budget du gouvernement donc qu’elles le censureraient lors de son vote à la fin de l’année.

Fallait-il qu’il attende afin de tenter de trouver un très hypothétique compromis?

La réponse ne va pas de soi.

Savoir ce qui va se passer maintenant est difficile sachant qu’Emmanuel Macron a le choix entre choisir un premier ministre politique ou «technique» avec un gouvernement politique ou d’«experts».

Reste qu’il y a une conclusion que l’on peut déjà faire, l’incapacité d’une majorité de députés à prendre leurs responsabilités par rapport à la situation du pays et pour l’intérêt des Français.

 

[Retrouvez quotidiennement ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du jour] 

 

 


Actualités du Centre. François Bayrou dresse un constat alarmiste du pays tout en affirmant qu’un avenir radieux est possible


Lors de son intervention à l’Assemblée nationale pour obtenir le soutien d’une majorité de députés à sa politique notamment budgétaire, le Premier ministre a joué sur deux tableaux.

Il a dressé un tableau pour le moins inquiétant de la situation du pays avec une production atone et une dette pharamineuse mais il a également dessiné un futur qui, selon lui, pourrait remettre la France en route au bénéfice de tous ses habitants.

 

Voici le discours de François Bayrou prononcé à l’Assemblée en vue d’obtenir la confiance
Mesdames et Messieurs les députés. Cette épreuve de vérité comme Chef du gouvernement et avec l'assentiment du président de la République, je l'ai voulu. J'ai voulu ce rendez-vous et certains d'entre vous, les plus nombreux, les plus sensés probablement ont pensé que c'était déraisonnable, que c'était un trop grand risque. Or je pense exactement le contraire. Le plus gros risque était de ne pas en prendre, de laisser continuer les choses sans que rien ne change, de faire de la politique comme d'habitude, de faire durer sans prendre les décisions qui s'imposent jusqu'au moment où l'irréparable est là. Et où l'on arrive au bord de la falaise.
Car ce dont nous traitons aujourd'hui, ce n'est pas une question politique, c'est une question historique. Les questions politiques, ce sont celles qui concernent les partis, les rivalités des uns avec les autres et les questions de pouvoir. Les questions historiques, ce sont celles qui concernent les peuples et les nations. Les questions politiques, ce sont celles qui concernent les adultes qui se disputent tout le temps et les questions historiques se sont celles qui concernent les enfants et le monde que nous leur construisons.
Les questions politiques, ce sont les questions pour la prochaine élection. Mais les questions historiques, ce sont les questions pour la prochaine génération. Des questions pour demain qui se joue aujourd'hui. Tous, nous savons que notre pays, au-delà de l'orientation décisive qui va se trancher aujourd'hui, se trouve devant un immense champ de questions qui vont appeler dans les années qui viennent des changements profonds et je veux en quelques minutes, vous citez les plus graves de ces questions.
Nous sommes devenus, depuis l'an 2001, pays qui produit moins que les autres. Moins que ses voisins. Notre retard de production sur nos voisins les plus proches, qu'ils soient allemands ou belges mesuré par le PIB par habitant et de 15%, notre retard est sur nos voisins néerlandais de plus de 30%, et ce malgré les efforts faits ces dernières années sur la création d'entreprise, sur l'emploi, sur l'investissement par exemple avec France 2030.
Imaginez ce que serait nos revenus familiaux et les ressources de l'État si nous disposions de 15 ou 30% de plus à partager. Nos salaires de 15 à 30% plus importants et les ressources de l'État de 15 à 30% plus abondantes. Si nous avions la production de nos voisins, la France n'aurait aucun problème de déficit, elle n'aurait pas de problème de dette. La production est donc une urgence nationale.
Parallèlement. Et pas sans lien. Nous sommes devant un immense problème d'éducation nationale, notre école, notre collège, notre lycée, nos universités jadis autant d'exemples pour la planète entière, sont aujourd'hui déclassés avec une chute sur la maîtrise des fondamentaux, sur l’écrit, sur la lecture, sur la langue, sur l'arithmétique élémentaire avec des difficultés sur l'orientation trop précoce, en tout cas pour moi, trop angoissante, trop mécanique et n'assurant pas la promesse républicaine.
Égalité des chances, d'où qu'on vienne et s'il le faut, deuxième chance et encore troisième chance, nous sommes devant une immense question de modèle social inventé il y a 80 ans, sous l'inspiration du Conseil national de la résistance et aujourd'hui gravement déficitaire, déstabilisé par le déséquilibre démographique, par le vieillissement des Français et par le déséquilibre du système des retraites.
Nous sommes devant une immense question du logement. Logement des familles, parcours de la location à la propriété pour ceux qui le souhaitent, logement des jeunes, logements des étudiants et même jusqu'au logement d'urgence, le modèle est à réinventer.
Nous sommes le pays du monde qui a le mieux identifié l'enjeu écologique, le développement durable, la production décarbonée. C'est une fierté. Mais en un temps où cet enjeu est battu en brèche partout sur la planète, c'est un défi de mobilisation générale.
Nous sommes devant une immense exigence et une inquiétude liées à la sécurité. A la sécurité de tous les jours, au respect de l'intégrité des biens et des personnes et nous savons que cette inquiétude, c'est d'abord celle des plus fragiles. Et donc sécurité et justice, ce sont les deux faces de notre premier devoir d'État. Nous sommes là devant la question que les migrations posent à notre pays et à nos sociétés, les migrations liées aux différences de développement, à la misère chez les uns avec une démographie expansive, à l'abondance chez les autres, avec une population déclinante.
Sans compter la déstabilisation climatique. Nous avons donc 2deux obligations, contrôler et maîtriser les arrivées et intégrer ceux qui sont et seront là, les intégrer dans par le travail, par la langue, par l'engagement à respecter nos principes de vie.
Et je dois ajouter l'aménagement du territoire dans l'Hexagone. Avec des déséquilibres entre les métropoles et les nouveaux déserts français, transports, équipements, centre de décision, les territoires sont en demande et ont souvent l'impression que nul ne les entend et nos Outre-mer, avec des enjeux de vie quotidienne et de destin dont nous savons qu'ils doivent être totalement réinventés.
Enjeux que le gouvernement a saisi dès son installation. Tout cela est immense et urgent. Magnifique cathédrale à reconstruire pour un peuple qui le mérite, un peuple avec des capacités à nul autre pareil.

Au premier rang du monde pour les sciences fondamentales, pour les mathématiques, pour la physique, pour la chimie, pour la génétique, pour la pharmacie et pour les technologies, pour le cantique, pour l'algorithmique, pour la robotique. Au premier rang dans le monde industriel à l'égard des empires, pour le spatial, pour l'aviation, pour les hélicoptères, pour la construction navale, pour les sous-marins, pour les centrales nucléaires.
Mais tout cela, c'est une économie qui a conquis les sommets et qui doit reconstruire les camps de base. Rééquilibrer son commerce extérieur, à commencer par le développement de l'agriculture, de l'industrie, de l'automobile, tout secteur où nous avons des atouts à l'équipement de la maison dont nous sommes presque absents.
Mais tout cela, toutes ces questions sont aujourd'hui soumises à la question dont tout dépend, à la question vitale, d'urgence vitale ou notre pronostic vital est engagé, dont dépend notre État, notre indépendance, nos services publics, notre modèle social. C'est la question de la maîtrise de nos dépenses, la question du surendettement.
Votre soutien, l'accord minimal sans lequel je ne pourrais pas poursuivre ma mission, je le demande à l'Assemblée nationale sur un seul point, mais décisif, le constat de la situation du pays. La France n'a pas connu de budget en équilibre depuis 51 ans.
Depuis 51 ans, tous les ans, les dépenses s'accroissent, les déficits se répètent et les dettes s'accumulent tous les ans. Nous dépensons plus que nos ressources de l'année et souvent beaucoup plus.
Alors cela se justifie bien sûr lorsqu'il faut passer des crises. La crise des subprimes, crise financière mondiale sous Nicolas Sarkozy et l'incroyable succession de coups du sort depuis 2020, le covid19, la guerre en Ukraine, la crise énergétique, l'inflation et les menaces de tout genre.

Mais nous ne reviendrons jamais en arrière. C'est devenu un réflexe et pire encore, une addiction. Les dépenses ordinaires du pays, les dépenses pour notre vie de tous les jours, pour les services publics, pour les retraites, pour rembourser nos feuilles de Sécu, nous avons pris l'habitude de les financer à crédit. Donc dépassements systématiques de dépenses chaque année.
Pour acquitter chaque euro de dépenses, il a fallu chaque euro de dépassement des dépenses, il a fallu emprunter comme une un ménage ou une entreprise emprunte à la banque.
1€ de déficit, c'est 1€ de dette supplémentaire et l'addition des déficits par milliards tous les ans nous a conduit à une écrasante accumulation. 3415 milliards d'euros de dettes à l'heure précise où nous parlons. Cette accumulation a un prix, c'est la ponction que le service de la dette représente tous les ans ce qu'il faut payer aux créanciers pour les intérêts et la part du capital qu'on doit rembourser, et cela on est obligé de l’acquitter, sinon c'est la banqueroute. Si on ne le faisait pas, on ne trouverait plus à emprunter.
Or, nous ne pouvons pas vivre. Dans un pays comme le nôtre, sans emprunter pour payer les fonctionnaires ou pour les retraites ou pour la Sécu, ni pour remplir nos obligations, d'emprunteur d'ores et déjà, nos obligations de remboursement annuel.
La part à rembourser du capital dépasse et de loin, dépasse ce que notre pays produit en plus chaque année par sa croissance, par ses progrès en plus de l'année précédente.
Il faut avoir les chiffres précis en tête parce que ces chiffres ne sont pas du tout abstraits, ils disent une chose évidente et que nous ne pouvons pas faire semblant d'ignorer. Chaque année. À notre rythme annuel de croissance et d'inflation, chaque année, la France, en plus de l'année précédente, produit pour un montant de 50 milliards d'euros environ. Face à ces 50 milliards en moyenne. En 2020, les annuités qu'il nous fallait verser représentaient environ 30 milliards par an, 50 30 en 2024, c'était 60 milliards, cette année, 67 milliards l'année prochaine, en 2026, 75 milliards. L'année suivante, 85 milliards. Et à la fin de la décennie, dit la Cour des comptes, 107 milliards. 50 milliards créés par le travail. Plus de 100 milliards transférés à nos créanciers. Le double. Autrement dit, tout le travail, l'inventivité du pays pour progresser pendant une année. Tout ce progrès que nous voulons pour les nôtres, pour nos enfants, est entièrement reversé à nos créanciers. Et la majorité de nos créanciers, 60% sont étrangers. Ce sont donc des dépenses obligatoires totalement improductives. Pas un emploi de plus, pas un service amélioré, pas un équipement mis en place.
Notre pays travaille, croit s'enrichir et tous les ans s'appauvrit un peu plus. Mesdames et Messieurs les députés, c'est une silencieuse, souterraine. Invisible et insupportable hémorragie. Si c'est insupportable, on ne doit pas le supporter. C'est le sens de la déclaration du gouvernement devant l'Assemblée nationale.
Comme capitaine du navire, informé de la voie d'eau qui s'élargit sans cesse, le flot qui envahit nos cales. Je dis que notre devoir est d'abord et tout de suite de nous mettre à l'étancher et de nous y mettre tous.
Alors on me dit, mais ce n'est pas urgent, ça peut attendre. Vous êtes trop impatient, vous voulez aller trop vite. Le bateau flotte encore, il ne faut pas troubler les passagers et l'équipage. Là est précisément la confrontation des points de vue. Là est la prise de responsabilité de chacun.
Je dis au contraire que si nous voulons la sauvegarde du navire du navire sur lequel nous sommes et sur lequel sont nos enfants il faut agir sans retard et ce n'est pas hors d'atteinte, cela demande seulement la mobilisation de tous. Et un effort modéré de chacun si l'on s'y prend à temps.
Mais il convient même brièvement d'élargir l'analyse, de dépasser les conséquences que je décris sur la vie des Français et d'envisager, je veux le faire devant vous, ce que seraient les conséquences sur le destin de la France, de nous tous, d’où nous venions. Nous, nous sommes les héritiers de la France. C'est ce destin unique entre le peuple d'une puissance moyenne par le nombre de ses habitants mais à vocation universelle.
Qui nous a fait ce que nous sommes? Et aujourd'hui, le destin de la France, notre nation écrite dans l'Histoire, se trouve menacée par nos quotidiennes impérities. Pour une nation, la question de l'influence est vitale, la capacité à faire rayonner ses valeurs. Nos valeurs françaises et universelles partout menacées. Les droits de l'homme et d'abord le droit des femmes, le droit au respect, à la liberté des femmes, le droit des enfants, le droit à la liberté et au respect de la vie privée, le droit à la libre opinion, à la libre conviction, le droit à la libre religion, à la libre philosophie. Le droit à se former, cet ensemble de droits, comme il n'y en eut jamais de plus complet dans le monde depuis que le monde est monde. Tout cela qui le défend sinon la France ?
Et comment la France peut-elle défendre cet ensemble de valeurs, lui donner sens en elle-même et par l'Union européenne si elle s'avère faible, si elle a perdu sa crédibilité en perdant sa souveraineté.
C'est ainsi que nous ne sommes pas à cet instant, défenseur de nos seuls intérêts, de notre santé, de notre prospérité. Nous sommes les défenseurs menacés d'un bloc de valeurs lui aussi menacé. De notre capacité à l'indépendance et à la souveraineté dépend notre capacité d'influence. Du respect que la France impose aux autres dépend le respect correspondant à ses valeurs.
La soumission à la dette, c'est comme la soumission par la force militaire dominée par les armes ou dominé par nos créanciers. Du fait d'une dette qui nous submerge, dans les deux cas, nous perdons notre liberté. Et dans les deux cas, il ne tient qu’à nous-mêmes de nous émanciper, de retrouver le chemin de la liberté, cela ne demande qu'un effort sur nous-mêmes.
C'est pourquoi la France, sous l'autorité du président de la République et par le vote des parlementaires, a choisi un plan d'équipement de ses armées, de ces hommes et de ces matériels, la loi de programmation militaire. Cette loi, vous le savez, il est nécessaire non seulement de la respecter mais de l'aborder par des investissements complémentaires décidés en raison des dangers de toute nature auxquels notre pays et notre continent sont exposés. Ces investissements complémentaires nécessaires sont inscrits pour 3 milliards supplémentaires dès cette année dans le plan que nous avons présenté aux Français au mois de juillet.
C'est pourquoi, de la même manière, le gouvernement propose un pays au pays, un plan pour aller vers le désendettement, pour que la France échappe en peu d'années à l'inexorable marée de dettes qui la submerge. En quatre années, et c'est un délai raisonnable dans la vie d'un pays, de ses habitants.
Ce n'est pas que nous n'aurons plus de dettes, mais notre dette n'augmentera plus et voilà le plan. Atteindre en en 2029 le seuil de 3% des déficits publics annuels, seuil à partir duquel la dette n'augmente plus. Et si la dette n'augmente plus, alors le travail des Français, leur inventivité, leur créativité, leur confiance retrouvée remettront le pays à flot et nous le croyons plus vite qu'on ne croit.
Tous nos y invite, les technologies d'un monde qui va de révolution, révolution, l'intelligence artificielle, notre créativité intellectuelle, culturelle, artistique, notre recherche. Si nous savons nous libérer de ces chaînes qui nous entravent, alors tous les épanouissements seront ouverts aux Français d'aujourd'hui et aux générations qui viennent.
Tout est prêt. Tout est en germe, ne manque que la détermination de ceux qui veulent en sortir. Cela oblige à des efforts, mais des efforts modérés, je le disais, des efforts qu'un pays doit considérer supportable, dépenser un peu moins que ce qui était attendu ou programmé, freiner les dépenses, les étaler dans le temps, mais affirmer devant nos concitoyens et à la face du monde que si personne ne sera abandonné, ce sont abord et avant tout les plus jeunes d'entre nous dont nous devons nous occuper.
J'ai été frappé des messages que j'ai reçus pour avoir évoqué les plus jeunes et le poids qui pèse sur leur génération, il porte les plus jeunes. Ils portent et vont porter pendant 20 ou 30 ans ou davantage encore, le poids des milliers de milliards de dettes que leurs aînés ont contractés et qu'ils vont, eux, devoir endosser. Elles n'ont pas été contractées pour équiper le pays comme il aurait fallu, pour décider de leur avenir. Ces milliers de milliards de dettes ont été consacrés à éponger les dépenses courantes de la vie de tous les jours qu'un pays normal devrait assumer à chaque génération pour son compte depuis des décennies.
Sur ce point, nous avons rompu le contrat de confiance entre générations. C'est la base du contrat social. J'ai été frappé de vérifier combien les jeunes se sentent une génération sacrifiée. Ils disent, nous n'aurons pas de retraite, la retraite, ça sera jamais pour nous. Et c’est le double enjeu que ces jeunes rencontrent, et souvent le double échec. Dans la recherche du travail et la recherche du logement dans certaines villes et certaines régions, et sans compter le logement étudiant, une génération qui ne se voit pas d'avenir commun.
Cette situation pour nous, elle est insupportable du point de vue démocratique, insupportable du point de vue civique. Autant que du point de vue moral. La prise de conscience, c'est aussi celle-là, que les plus avancés en âge unissent leurs efforts pour alléger la dette que les plus jeunes devront acquitter.
Ne leur dites pas que vous les aimez, que vous veillez sur eux si vous faites semblant d'ignorer la charge écrasante accumulée sur leurs épaules.
Ayant vécu ces derniers mois cet exercice inédit et je crois sans précédent de transparence entre citoyens, j'ai vu la puissance des forces qui veulent qu'on continue à fermer les yeux. Alors certes, il y a un fait nouveau depuis quelques semaines, depuis que nous avons commencé ce travail, la première phrase de cela est devenue, «nous ne nions pas la situation». Mais ils ajoutent aussitôt, «nous sommes en désaccord avec la méthode, avec les décisions prises, avec le rythme du désendettement, avec l'identification des causes, et nous combattrons cela de toutes nos forces, et c'est pourquoi nous voulons faire tomber ce gouvernement qui nous invite à l'effort».
Ne croyez pas que j'ignore l'efficacité du discours, ce sont les immigrés qu'il faut mettre à contribution. Ce sont les étrangers qui sont la cause de tout. C'est auprès de cela que nous gaspillions notre argent. Et qu'il faut taper dans la caisse. Ou bien, variante de la part des mêmes, c'est l'Europe. Nous nous ruinons à respecter nos engagements, 20 milliards là, 10 milliards ici. Et en effet, c'est plus facile. Je suis d'accord, je l'ai dit pour qu'on vérifie mesure par mesure s'il y a des anomalies, des injustices au détriment de nos compatriotes. J'ai pris la décision d'intervenir à ce sujet cette semaine sur l'aide médicale d'État pour faire entrer dans la norme. Le rapport présenté par Claude Evin et Patrick Stefanini qui ont rappelé que c'est le premier gouvernement qui prend en compte le rapport depuis deux ans qu'il a été déposé.
Mais j'ai entendu des voix qui disaient, «tout ça nous soulève le cœur en tout état de cause, l'addition des économies est très loin de représenter un ordre de grandeur à la dimension du problème ou bien autre discours, ce sont les riches qu'il faut faire payer». Et là encore, je ne sous-estime pas l'efficacité du discours. Bernard Arnault est devenu une familière figure emblématique. Lui et ses semblables sont devenus les cibles emblématiques d'une pensée magique. Ils sont comme ces poupées vaudous dans lesquelles on plante des aiguilles. Pour les atteindre, j'imagine au portefeuille.
On m'accordera que je ne suis ni un défenseur attitré, ni un stipendié de ses réussites. Mais je n'oublie pas ce qu'elles font tous les jours. Pour le pays, l'excédent du commerce extérieur dans le secteur du luxe, c'est 40 milliards d'euros par an. Et la valorisation et l'image de la France qui contribue à l'industrie comme au tourisme, représente des dizaines de milliers d'emplois. Alors on nous dit, «il suffit de prendre ce qu'ils ont ou une large part de ce qu'ils ont, ou chaque année 2% de ce qu'ils ont et les problèmes de la France seront réglés».
On oublie 2 choses essentielles. La première est qu'un pays comme le nôtre a besoin d'investisseurs. Le 1% des plus hauts contribuables assument une large part de l'investissement privé dans l'appareil productif en France et on oublie une deuxième conséquence. Dans le monde de frontières ouvertes, nous vivons, ceux qui sont ciblés ont une réplique très simple et très immédiate. Ils ont pléthore de pays où ils peuvent trouver un refuge fiscal en Europe même. Au Luxembourg et la Belgique, les Pays-Bas pour les entreprises. Demandez à nos voisins britanniques. Ils ont décidé de taxer les étrangers qui étaient exonérés de fiscalité. Ceux-là ont déménagé.  La conséquence immédiate a été l'explosion des prix de l'immobilier à Milan.
Mentionnons au passage, et François Hollande le sait bien, que ce type de fiscalité est interdit par le Conseil constitutionnel, qu'il a depuis longtemps déclaré confiscatoire et donc inconstitutionnelle. Et je réaffirme ici qu'il conviendra de trouver un type de contribution qui fasse. Que les très hauts revenus et les très hauts patrimoines soient appelés à participer spécifiquement à l'effort national et qu'un travail en profondeur soit conduit pour éviter que soit mis en place ou que se perpétuent des stratégies d'optimisation fiscale manifestement anti égalitaire et bien que juridiquement correct, moralement discutable.
Et j'ai proposé dès la mi-juillet que les commissions parlementaires soient invitées à participer à ce travail de mise au point de cette fiscalité de solidarité. Les solutions de facilité, celles qu'on vante aux Français à longueur de discours, ne suffiront jamais. Notons au passage qu'entre ceux qui affirment nous allons instituer 20 ou 30 milliards d'impôts nouveaux et ceux qui stipulent «pas 1€ d'impôt supplémentaire», entre ceux qui disent nous allons prendre les ressources dépensées pour les étrangers et ceux qui déclarent qu'ils s'y opposeront jour et nuit, et jusqu'au bout, la conjonction des forces qui annonce qu'elles veulent additionner leur voix pour faire tomber le gouvernement.
C'est un tohubohu qui se prépare pour la France et pardonnez-moi de le rappeler à ce moment, le problème, la menace, le risque pour la France demeurera entier. Parce que Mesdames et Messieurs les députés, vous avez le pouvoir de renverser le gouvernement, mais vous n'avez pas le pouvoir d'effacer le réel. Le réel demeurera inexorable, les dépenses continueront d'augmenter plus encore et le poids de la dette, déjà insupportable, sera de plus en plus lourd. Et de plus en plus cher. Il n'y a donc qu'un seul chemin pour que notre pays s'en sorte aujourd'hui comme dans les années 50, quand le général De Gaulle est un peu plus tôt, Pierre Mendès-France affirmait tous les deux dans le même sens pour l'un, qu'un pays qui n'est pas capable d'équilibrer ses finances publiques est un pays qui s'abandonne.
Je refuse que l'équilibre des finances publiques se fasse par l'accroissement chronique de la dette. C'est la question précisément qui est posée aujourd'hui.
Mesdames et Messieurs les Députés, dans cette démarche inédite qui vise à mettre tous les parlementaires face à leurs responsabilités, propre, personnelle, humaine, tous ceux qui voient bien que quelque chose ne va pas, même s'il est plus commode d'ignorer cette évidence, tant cette démarche il y a une certaine idée de la démocratie et du gouvernement d'un peuple.
J'ai choisi de m'adresser à vous. Comme si le destin n'était pas écrit comme si la réponse de l'Assemblée nationale à l'engagement de responsabilité n'avait pas été annoncé partout, à corps et à cris, sur tous les tons et toutes les antennes de la part du plus grand nombre des groupes de cette Assemblée. Grâce à vous, en prenant au pied de la lettre nos principes énoncés à l'article 27 de la Constitution, le droit de vote des membres du Parlement est personnel. Ce qui veut dire, en principe que les mots d'ordre n'ont pas leur place ici. Ce qui a sa place ici, c'est la conscience personnelle de chacun des députés de la nation.
Tous les partis politiques qui ne font pas partie du gouvernement ont annoncé leur décision de renverser ce gouvernement. Exploit tout relatif, permettez-moi de le signaler, puisque ce gouvernement est sans majorité ni majorité absolue, ni majorité relative. Gouvernement dont la chute irrévocable, je le sais bien, était annoncé depuis la première minute de son existence.
Je veux apporter ici une précision. J'ai une haute idée des mouvements politiques, je me suis engagé quand j'avais à peine plus de 20 ans dans celui auquel j'adhérais encore aujourd'hui. Je ne l'ai jamais quitté, je l'ai défendu quand nous n'étions qu'une poignée à y croire encore. Je l'ai porté envers et contre tous et je suis fier de la génération de responsables qui m'entourent aujourd'hui et je suis certain que sur beaucoup de ces bancs le même sentiment d'intime fidélité et de fierté avec le parti auquel vous adhérez est partagé.
Mais les partis politiques ont aussi un défaut fondamental si précisément vu, y compris à son détriment, par le général De Gaulle. C'est que leur logique, toujours les conduit à la division. C'est une malédiction que nous vérifions à cet instant. Notre pays a le plus urgent besoin de lucidité, il a le plus urgent besoin d'unité et c'est la division qui menace de l'emporter qui menace son image et sa réputation.
Les forces politiques qui annoncent qu'elles vont faire tomber le gouvernement, ce sont les forces politiques les plus opposées entre elles, celles qui se désignent comme ennemies, celles qui sont incompatibles par les idées autant que par les arrière-pensées et qui échangent un tempo à l'autre de l'hémicycle, les injures et les mises en cause, ce qu'elles préparent si leur logique de division l'emporte, j'ai déjà utilisé le terme, c'est le tohu-bohu, le désordre où chacun hurle dans son coin et dont rien de bon ne peut sortir.
Le gouvernement, par ma voix, engage devant vous sa responsabilité, ce qui signifie que, par ma voix à la tribune, il dit, mesdames et messieurs les députés, le problème dont vous nous vous saisissons comme représentant de la nation nous paraît si grave, il implique si profondément chacun de nos concitoyens qu'il requiert votre soutien.
Sans un soutien minimal de la part des Français représenté ici par leurs députés, l'action exigente et courageuse que la situation implique n'a aucune chance de pouvoir s'imposer. Et s'il n'y a pas ce soutien minimal, cette entente minimale entre les grandes sensibilités du pays sur le constat et sur l'impérieuse trajectoire de redressement, alors l'action du gouvernement serait vouée à l'échec et pire encore, elle n'aurait pas de sens.
S'il s'agit toujours de faire semblant de ménager la chèvre pour obtenir le chou, de se rendre aux logiques de marchandage et de division, de dissimuler l'essentiel pour communiquer sur le secondaire, en sachant que si on continue ça, c’est la marche vers l'accident.
Je vous le dis, je ne serai pas l'homme d'une telle politique. Je crois au compromis, mais je crois au compromis quand il respecte l'essentiel, la vérité des hommes et des choses. La hiérarchie des ordres et des urgences. Je crois aux compromis qui ne se construisent pas sur l'ambiguïté. Requérir le soutien du pays lorsqu'il faut agir, c'est pour moi l'article premier du contrat démocratique.
Dans des domaines aussi sensibles, je n'ai jamais cru à l'épreuve de force. Je crois à la conviction partagée et je crois qu'il convient de vérifier cet accord de fond auprès des Français ou de leurs représentants chaque fois que nécessaire.
Ma conviction, c'est qu’au fond, au point où nous en sommes arrivés, il ne reste que deux chemins. Il y a un chemin sur lequel toute la planète, tout le monde bascule, le chemin qui considère que la destinée des peuples c'est d'obéir et que pour que s'installe cette logique autoritaire contre le droit des peuples, les droits de l'homme et du citoyen, tous les coups sont permis. Que la fin justifie les moyens notamment l'utilisation de tous les conflits, de toutes les mésententes, de toutes les calomnies qu'il convient de faire flamber.
Vous voyez sans peine l'Est lointain et même de l'Extrême-Orient lointain. À cette Ouest qu'on croyait proche l'Ouest américain, combien cette conception de la politique au bulldozer la loi du plus fort, le rapport de force brutal paraisse imposer sous les applaudissements des uns et le découragement des autres. Et nous, nous sommes là pour ranimer.
L'autre projet? Le projet même de la démocratie qui considère plus juste, plus intéressant, plus fructueux de respecter le citoyen, même minoritaire, et de le considérer comme partenaire et coresponsable de son propre destin. Cette démarche, cette méthode fait de la vérité partagée avec les Français son arme suprême, cette démarche, cette méthode, elles conduisent à l'unité du pays et elles écartent la malédiction de la division perpétuelle.
Quelqu'un que j'aime beaucoup, le philosophe et militant Marc Sangnier, qui siégea dans votre Assemblée deux fois après la Première Guerre mondiale et après la deuxième, a défini ce projet de la démocratie
La démocratie est l'organisation sociale qui porte à son plus haut la conscience et la responsabilité du citoyen, la conscience, c'est-à-dire la plus juste, la plus lucide compréhension des choses et des événements, et la responsabilité, c'est-à-dire l'engagement. Nous, citoyens, nous ne sommes pas là pour être condamnés, soit à obéir, soit à la révolte. Nous sommes là pour prendre notre part du destin, les yeux ouverts et la vérité comme boussole.
Nous sommes, nous le savons tous, un peuple qui s'interroge non pas seulement sur son avenir, sur l'avenir du monde et de la planète, mais sur le chemin que l'on peut emprunter pour construire cet avenir.
Ce que dit le moment que nous vivons, c'est qu'il y a un chemin et c'est le seul pour la France, celui de la vérité partagée et du courage qu'on choisit ensemble.

 

 


Propos centristes. France – Lutte contre la prostitution des mineurs en augmentation / Des extrêmes d’accord sur rien sauf pour abattre le gouvernement / La France attaquée doit se défendre / Condamnation de l'attentat de Jérusalem / Soutenir l’Ukraine, arrêter la Russie / Produire plus…


Voici une sélection, ce 8 septembre 2025, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France. 

► Emmanuel Macron (Président de la République)
> La France condamne avec la plus grande fermeté l‘attentat qui vient de survenir à Jérusalem Est. J‘adresse mes plus sincères condoléances aux familles des victimes et à tout le peuple israélien. La spirale de la violence doit prendre fin. Seule une solution politique permettra le retour de la paix et de la stabilité pour tous dans la région.

> La Russie a de nouveau fait pleuvoir des centaines de drones et une dizaine de missiles dans la nuit sur l'Ukraine, en frappant de manière indiscriminée, y compris des zones résidentielles et le siège du gouvernement. Pensées pour les victimes, leurs proches, et solidarité avec l'Ukraine et le peuple ukrainien. Avec l'Ukraine et nos partenaires, nous défendons la paix. La Russie, elle, s'enferme toujours un peu plus dans la logique de la guerre et de la terreur. Aux côtés de l'Ukraine, nous continuerons à tout faire pour qu'une paix juste et durable l'emporte.

> Je viens de m’entretenir avec le Premier ministre Narendra Modi. Je lui ai présenté le résultat des travaux que nous avons conduits avec le Président Zelensky et nos partenaires de la Coalition des volontaires ce jeudi à Paris. L’Inde et la France partagent la même volonté d’une paix juste et durable en Ukraine. Forts de notre amitié et de notre partenariat stratégique, nous continuerons d’avancer ensemble pour tracer cette voie vers la paix.

 

► Gouvernement
[Nota: Ce gouvernement est dirigé par un centriste, François Bayrou ; nous avons donc décidé de reprendre les propos de tous les ministres puisqu’ils agissent sous l’autorité d’un Président de la République et d’un Premier ministre centristes/centraux ; néanmoins nous avons fait une distinction avec d’un côté les ministres centristes-centraux et les autres puisqu’il s’agit d’un gouvernement de coalition du fait que le Président de la République et le Premier ministre ne disposent pas d’une majorité à l’Assemblée nationale]

Ministres centristes/centraux
François Bayrou (Premier ministre)
> Des formations politiques qui, non seulement, ne sont d'accord sur rien, mais, bien pire que ça, sont en guerre civile ouverte les unes avec les autres, et se mettent ensemble pour abattre le gouvernement.

> De l'argent public il n'y en aura plus, abondant comme autrefois, gratuit comme autrefois, tout ça est fini parce que l'on est écrasé sous une pyramide de dettes.

> 80 % des jeunes pensent qu'ils n'auront pas de retraite et c'est très profondément inquiétant. Je pense qu'on peut sauver tout ça. Le sens de mon action, c'est qu'on peut s'en sortir.

> [Train de vie de l'Etat] Ayons le cœur net de tout ça. Est-ce que les ministres français sont payés plus qu'ils ne devraient, plus que leurs homologues européens et plus qu'on ne l'est dans le privé.

> Le jour où je suis devenu Premier ministre, j'ai renoncé à toutes les indemnités d'élu local qui étaient les miennes. Donc je n'aurai aucun avantage, peut-être que j'aurai droit à un garde du corps.

> Notre organisation doit changer, notamment pour ce qui touche au repérage précoce des difficultés et, un sujet auquel je fais très attention, la solitude.

> [Jeunes] Vous m'avez demandé : est-ce qu'ils sont condamnés à vivre plus mal, est-ce que c'est une génération sacrifiée, est-ce qu'ils n'y arriveront pas ? Moi je vous dis : on y arrivera, à une condition, c'est la lucidité.

> Je vais vous faire une confidence, je ne suis pas du tout partisan de Parcoursup. Parcoursup, c'est traumatisant.

> [Droit de vote] Moi je pense que 18 ans c'est raisonnable.

> [Caroline Grandjean, directrice d’école qui s’est suicidée suite à un harcèlement homophobe] C’est le pire du pire. On devrait, dans notre société, mettre en place un recours à la solitude.

> [Crise de Gaza] Nous avons défendu Israël. La France est le seul pays au monde à avoir organisé une célébration pour les victimes du 7 octobre. On peut être fidèle à une amitié sans accepter des dérives incroyables.

> Betharram était une terrible injustice. Ça a été un combat dur. Pour ma famille, c’était dégueulasse. C’est la seule chose difficile que j’ai vécue pendant ces 9 mois.

> Ma famille est assez fière de ce que je fais. Ils disent que ce que je fais est juste et courageux.

> La question, c’est de produire plus. Nos deux problèmes sont la dette et la cause de la dette : que nous ne produisons pas assez en France.

> [Jeunesse, génération sacrifiée] Ça m’a beaucoup ému quand j’ai fait cette déclaration sur les jeunes. On est en train, sans leur dire, d’accumuler une charge sur leur dos qu’ils vont devoir traîner pendant 30 ans.

> [Vote de confiance] C’est peut-être une naïveté de ma part, mais je crois toujours que la bonne foi peut l’emporter. Jamais dans l’histoire, à mes yeux, il n’y a eu une situation aussi claire et aussi impressionnante.

> On est en train de vivre une situation qui menace l’avenir même du pays et tout le monde sifflote. Tout le monde se sert des réponses pour gagner des avantages électoraux.

> On fait croire aux Français que cette décision est contre eux, alors que c’est le seul moyen de les protéger. J’ai voulu voir s’il y avait un soutien pour remettre les choses en ordre, sinon ma présence n’a aucun sens.

 

Jean-Noël Barrot (ministre de l’Europe et des Affaires étrangères)
> Ignoble attentat terroriste contre des civils israéliens à Jérusalem. Pensées pour les victimes et pour leurs proches.

> Des forces puissantes sont à l’œuvre pour nous désunir, nous affaiblir et nous paralyser. Mais la France peut rebondir. Elle en a la force et le génie. C’est à nous d’en créer les conditions.
Nous voyons les empires se réveiller, décidés à s’étendre par la force, le chantage et l’intimidation. Bientôt, si rien n’est fait, nos dirigeants seront choisis à Pékin, Moscou ou Washington. Nous voyons la planète portée à ébullition. Bientôt, si rien n’est fait, des Français devront quitter leur logement, leur village, leur cadre de vie.
Nous voyons la violence s’insinuer partout. Bientôt, si rien n’est fait, nous perdrons la possibilité même de vivre ensemble. Nous voyons la dette devenir une maladie chronique. Bientôt, si rien n’est fait, notre pays sera écrasé par le poids de sa dette.
Mais la France peut rebondir. Elle ne peut être la France sans la grandeur. Elle a des talents, un génie, une énergie créatrice qui interdisent la résignation. Refuser un avenir de bureaucratie et de grisaille. Libérer les puissances du rêve et de l’action.
Une Europe qui s’affirme enfin comme une grande puissance démocratique, pas comme un continent-musée, vieillissant et vassalisé. Voilà notre horizon. Justice territoriale, justice sociale, justice générationnelle : voilà les conditions du rebond.
Conscients que face à l’adversité, quels que soient les risques, nous formons ensemble une communauté de destin.

> Au Caire, l'ensemble des pays arabes ont approuvé la déclaration de New York. C'est une étape majeure dans l'isolement international et régional du Hamas.

 

Aurore Bergé (ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations)
> Nous gagnerons le combat face à l'antisémitisme si la société tout entière se dresse. Si chacun comprend que ce n'est pas le combat des Juifs mais bien le combat des Justes. La République ne reculera pas, la République ne cédera pas.

 

Marc Ferracci (ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargé de l’Industrie et de l’Energie)
> La mine, c’est le futur de l’industrie française. Dans un monde où nous devons réduire nos dépendances et construire une autonomie stratégique, il nous faut penser toute la filière industrielle : de l’extraction des matériaux jusqu’à leur transformation, en intégrant l’innovation à chaque étape. C’est ce message que j’ai souhaité porter en descendant dans la mine de sel de Varangéville. Car derrière ce symbole, il y a une véritable stratégie minière, au cœur du travail de mon ministère et de mes équipes. À Varangéville, ce sont les mineurs qui font vivre une tradition industrielle commencée en 1856, et qui n’a cessé d’évoluer. Comme le rappelle Laura, chargée du tourisme dans la mine de sel, les conditions de travail ont profondément changé : de l’extraction à l’eau et à la poudre noire, aux wagonnets en bois, puis à l’électricité en 1907… jusqu’aux engins modernes et mécanisés d’aujourd’hui. Une histoire qui illustre à la fois le progrès technique et la transformation d’une filière essentielle à notre souveraineté.

> Lors de la journée de la filière « IA et cancers » J’ai eu l’honneur d’ouvrir cette rencontre qui rassemble chercheurs, cliniciens, start-ups et industriels autour d’un même objectif : transformer les données de santé en diagnostics, en prévention et en nouvelles chances de guérison. Avec déjà 14 projets lancés (bientôt 19), 8 M€ de financements publics et 9 M€ d’investissements privés via France 2030, la filière démontre que la France peut être à l’avant-garde mondiale en santé numérique et en oncologie. En unissant science et industrie, puissance publique et initiative privée, nous construisons une souveraineté médicale au service des patients et de l’innovation. Merci à toutes celles et ceux qui portent cette ambition collective.

 

Nathalie Delattre (ministre déléguée auprès du ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et Numérique, chargée du Tourisme)
> 12M de personnes en situation de handicap en France Le Cerema d’Ile-de-France et l’ANCVacances lancent le programme « Accessibilité des territoires touristiques ». Une chance pour chaque commune d’intégrer l’accessibilité partout.

 

Patricia Mirallès (ministre déléguée auprès du ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants)
> J'appelle de mes vœux à un sursaut, une prise de conscience des partis politiques dits de gouvernement. On devrait avoir cette intelligence de dépasser nos désaccords dans l'intérêt général de la France.

> Avec cette dernière cérémonie du cycle des 80 ans de la Libération, nous refermons deux années intenses. Deux années pour honorer la mémoire de celles et ceux qui se sont levés pour la liberté. Deux années pour rappeler aux Français, partout sur le territoire et au-delà, l’héritage immense que nous devons à cette génération. Mais l’essentiel demeure devant nous : préserver et transmettre cette mémoire vivante à notre jeunesse, pour qu’elle s’approprie ces pages d’histoire et les fasse vivre comme une boussole pour l’avenir.

> Il y a 244 ans, le 5 septembre 1781, la marine française remportait une victoire décisive dans la baie de Chesapeake. Au large de la Virginie, cette éclatante victoire reste aujourd’hui un symbole de courage et de stratégie militaire.

> Des jeunes prêts à servir la France. Aujourd’hui, j’ai eu l’honneur de présider la cérémonie emblématique de signature des contrats des nouveaux Officiers sous contrat (OSC) de l’armée de terre. En devenant officiers, la République va bientôt leur confier l’un de ses biens les plus précieux : la vie de ses soldats. Elle leur confie aussi l’un de ses symboles les plus sacrés : la défense de son drapeau. Un moment de fierté et d’émotion, partagé avec leurs proches venus nombreux pour partager cet engagement. Félicitations à tous les nouveaux OSC et à leurs familles pour ce pas décisif.

 

Juliette Méadel (ministre déléguée auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation chargée de la Ville)
> Équité fiscale : un impératif démocratique.
Quand les ultra-riches paient deux fois moins d’impôts que ceux qui gagnent dix, vingt ou cent fois moins, c’est tout le système qui est faussé.

> Rien ne serait pire qu’une France qui se résigne.
Nous, responsables politiques, devons être à la hauteur : garantir la stabilité, faire preuve de sérieux budgétaire, porter le progrès social et redonner confiance à notre pays.

> À Val-de-Reuil, aux côtés d’Antoine Saintoyant, à qui j’ai confié une mission sur le commerce, nous avons avancé sur les leviers utiles pour soutenir l’économie de nos quartiers populaires : développer l’entrepreneuriat, favoriser l’emploi, encourager l’innovation.

 

Laurent Saint-Martin (ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger)
> Notre balance commerciale s’est améliorée en juillet et c’est une bonne nouvelle ! La France a des atouts. Nos exportations permettent de soutenir notre croissance et sont en hausses, tirées par des secteurs stratégiques comme l’énergie, l’aéronautique, les cosmétiques et les produits du luxe. Pour autant rien n’est fait, les chiffres du 1er semestre 2025 nous ont rappelé combien nos défis restent importants en matière de compétitivité et de diversification de nos débouchés dans un contexte mondial instable. L’heure n’est pas au défaitisme, mais au combat. Nous restons mobilisés pour soutenir nos filières et les accompagner vers l’international en Europe et dans le monde entier.

 

Autres ministres
Gérald Darmanin (ministre d’Etat, Garde des sceaux, ministre de la Justice)
> Comme je m’y étais engagé, les premiers renforts de personnels de justice sont arrivés à Bastia dans le cadre de la création du pôle anti-criminalité installé en Corse. 17 magistrats vont renforcer la présence de la Justice sur l’île dans les prochains mois pour lutter contre la criminalité organisée.

 

Catherine Vautrin (ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles)
> J’ai signé jeudi le décret interdisant les sachets de nicotine et produits similaires. Publié aujourd’hui au journal officiel, il entrera en vigueur d’ici six mois. Dans la continuité de la lutte contre le tabac, après l’interdiction des puffs et l’extension des espaces sans tabac, cette mesure confirme notre engagement pour prévenir le tabagisme et réduire les risques liés aux addictions.

 

Sébastien Lecornu (ministre des Armées)
> Notre capacité de dissuasion, autonome et souveraine, est la clé de voûte de notre outil de défense. Les investissements prévus en loi de programmation militaire garantissent son entretien au quotidien, et sa modernisation pour s’adapter aux menaces croissantes. Pour sa composante océanique, c’est le cas des missiles stratégiques M51 produits par Ariane group, dont nous venons de lancer la réalisation de sa future version, le M51.4 À bord d’un de nos sous-marins nucléaires lanceurs d’engins, en phase d’entraînement. Pour remercier son équipage, et à travers lui l’ensemble de ceux qui œuvrent avec détermination à la plus stratégique des missions : dissuader, pour protéger les intérêts vitaux de la France. Nous savons ce que nous leur devons.

 

Yannick Neuder (ministre délégué auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargé de la Santé et de l’Accès aux soins)
> Première mise en œuvre concrète de la loi infirmière du 27 juin : les infirmiers anesthésistes sont désormais inscrits parmi les professions autorisées à exercer en pratique avancée. Une reconnaissance de leur expertise et un pas supplémentaire pour valoriser leurs spécialités.

 

Charlotte Parmentier-Lecocq (ministre déléguée auprès de la ministre du Travail, de la Santé, de la Solidarité et des Familles, chargée de l’Autonomie et du Handicap)
> À partir du 1er décembre 2025, toute personne ayant besoin d’un fauteuil roulant : qu’il soit manuel, électrique, sportif, sur mesure ou reconditionné, pourra bénéficier d'un fauteuil à la hauteur de son besoin sans reste à charge.
Avec cette réforme, l’Assurance maladie devient l’interlocuteur unique. Résultat : des démarches simplifiées, un accès plus rapide et surtout des fauteuils mieux adaptés aux besoins réels, définis avec un professionnel de santé.
Au-delà de la simplification, c’est aussi une question d’équité :
- L’intégralité des coûts sera couverte, y compris les options et adjonctions nécessaires.
- Les fauteuils sportifs seront intégralement pris en charge, afin que chacun puisse pratiquer une activité physique sans frein financier.
- La fiabilité et la qualités des équipements seront renforcées.
Depuis février, un comité national pilote cette transformation pour garantir son application partout en France dès la fin 2025.
C'est pourquoi nous avons écrit à l’ensemble des parties prenantes pour le dire clairement : le gouvernement avance et notre calendrier ne prendra aucun retard.

 

► Partis politiques 
● Renaissance 
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent à droite ou à gauche ne sont plus retranscrits]
Jean-René Cazeneuve (député)
> LFI veut une présidentielle anticipée, le RN une nouvelle dissolution. Leur logique ? C'est simple : les Français doivent revoter jusqu'à ce qu'ils gagnent !

 

Olivia Grégoire (députée)
> Il y a ce qu’on dit et ce qu’on fait. Au RN, il y a d’un côté les paroles de soutien à nos entrepreneurs et de l’autre leurs actes :
- Contre la baisse des impôts de production.
- Pour contrôler les marges des entreprises.

 

Prisca Thevenot (députée)
> Inspirons-nous du local ! Dans ma circonscription, les maires travaillent avec des élus de tous bords. Moi-même, je ne partage pas leur étiquette politique, et pourtant nous travaillons ensemble. Ce que nous faisons localement, faisons-le aussi à l’Assemblée nationale.

 

David Amiel (député)
> Négocier, avec cette Assemblée, un budget…
- pour réduire le déficit
- sans folie économique
- sans augmenter les impôts de l’immense majorité
- sans sacrifier des investissements urgents?
C’est possible ! Nous l’avons fait en janvier avec le bloc central, LR et PS.

 

● MoDem 

Marc Fesneau (député, président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale)
> On ne comblera pas la dette avec plus d’impôts. Le contre-budget du PS n’est pas une solution.
1. La France est l'un des pays qui taxe le plus au monde. Ne taxons pas tous azimuts et privilégions la justice fiscale.
2. Dépenser plus que ce qu'on produit, c'est s'appauvrir.

> Aujourd’hui et les jours suivants, nous aurons rendez-vous avec la vérité des chiffres et le destin du pays. Le courage, c’est dire les choses telles qu’elles sont.
Ce n'est pas le destin d'un homme qui se joue, mais notre avenir. Le vrai danger, c'est l’inaction et l'instabilité.

> Les insultes de Benjamin Netanyahu contre Emmanuel Macron] C’est une insulte faite au président de la République et donc aux Français. Benjamin Netanyahu n’accepte pas que l’on puisse dire qu’on nous ne sommes pas d’accord avec la politique qu’il mène. Il nous avait promis la fin de la guerre. Il nous fait la guerre sans fin. C’est une fuite en avant qui n’amènera que du malheur.

> Quand dans une démocratie, vous venez empêcher quelqu’un de s’exprimer, on n’est plus dans un régime démocratique. Aujourd’hui, c’est Raphaël Enthoven [empêcher par la maire Les écologistes de Besançon d’intervenir dans sa ville] demain, c’est tous les autres.

> [Propos des journalistes contre Rachida Dati] Ecouter aux portes ça n’est pas digne des régimes démocratiques, je n’aime pas ces méthodes. Le totalitarisme est né du fait qu’il ne pouvait plus y avoir de conversations privées. Ça nourrit le complotisme. Je n’aime pas non plus cette idée de qu’on va s’acharner sur quelqu’un mais de là à en faire un grand complot et de là à venir jeter à la vindicte deux journalistes… Je comprends qu’elle (Rachida Dati) soit choquée d’être la cible elle-même. Mais quand vous regardez globalement la conversation, il n’y a pas un grand complot. Il n’y a pas de quoi casser 3 pates à un canard ! Du calme!

> Mélenchon a une relation douteuse à la démocratie. Parce qu’il n’arrivera pas au pouvoir par les urnes, il veut arriver au pouvoir par la rue. Les Français ne veulent pas que Jean-Luc Mélenchon soit élu président de la République 

> Du chaos ne nait jamais rien de bon. Bloquer la France et bloquer son économie, ça a quelles conséquences ? Celles d’affaiblir les entreprises, parfois leur faillite . Et l’affaiblissement des plus pauvres.

> Olivier Faure annonce qu’il veut gouverner sans. Olivier Faure sans LFI, c’est 140 voix. Le socle commun c’est 210 voix. Il faut qu’on m’explique comment on fait mieux avec 140 voix qu’avec 210 voix….
Nous n’avons jamais été mal à l’aise avec l’idée qu’il faille faire contribuer les plus fortunés.
La taxe Zucman, il n’y a que M. Zucman pour y croire.

> [Liberté de vote aux députés LR] Je comprends simplement que la course présidentielle est lancée dans un environnement mondial qui devrait plutôt nous inciter à nous rassembler plutôt que nous diviser. 

> Le vote de confiance ce n’est certainement pas la roulette belge. C’est un crash-test non pas pour François Bayrou mais pour la classe politique parce que la question était est-ce que vous êtes prêt à regarder la vérité en face ou pas ? 

 

Bruno Fuchs (député)
> Les Français veulent d’abord de la stabilité et que les responsables politiques placent l’intérêt de la nation au-dessus des stratégies partisanes. Leur attente est simple : sans budget, il n’y aura ni stabilité, ni visibilité, ni réponses concrètes à leurs inquiétudes.

> Placer les intérêts de la nation au-dessus des calculs partisans : c’est ce que demandent les Français. Cela suppose une culture du compromis. Au Parlement européen, dans les communes, c’est déjà une réalité. Pourquoi cela n’est pas encore le cas à l’Assemblée nationale?

 

Frédéric Petit (député)
> Cette nuit, des civils ont encore péri en Ukraine. La Russie a tiré plus de 800 missiles entre samedi soir et dimanche matin, touchant le siège du gouvernement. Ça suffit !

> François Holland n’a pas le pouvoir. Il a 66 députés. Par contre, il peut en effet s'engager à construire une coalition autour d'un constat partagé par une grande majorité de parlementaires. C'est ballot, il a refusé il y a un an («tout le NFP, rien que le NFP»), et demain, il vote contre ce constat.

 

● Parti radical 
> Alors que nous célébrons les 120 ans de la loi de 1905, de séparation des Églises et de l’Etat, le Parti radical salue la mémoire d’Emile Combes figure Radicale ayant porté avec ardeur, ténacité et convictions ce texte historique de notre République.

> Mercosur : le compte n’y est pas !
Première étape d’un assez long processus d’adoption, la Commission européenne a approuvé le texte de l’accord commercial entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay).
Ce traité de libre-échange a comme objectif de faciliter surtout les exportations de voitures, de machines, de vins, de spiritueux, de produits laitiers, avec des droits de douane supprimés ou réduits, ce qui bien sûr favorisera certains secteurs économiques nationaux.
Il demeure que la contrepartie à ces exportations européennes est la libre importation de viande, sucre, riz, miel, soja, vers l’Europe. Des productions qui pour beaucoup d’entre elles ne respectent pas les normes sanitaires, environnementales, sociales européennes auxquelles évidemment nos agriculteurs sont soumis.
La France, opposée en l’état à de telles dispositions, rejointe notamment par la Pologne et l’Italie, a obtenu l’activation d’une « clause de sauvegarde » dans le traité permettant de suspendre des importations en cas de déstabilisation de certaines filières agricoles ainsi qu’un renforcement des contrôles aux frontières.
Cependant, comme l’affirment à juste titre les syndicats agricoles, il est nécessaire d’aller plus loin pour éviter absolument les distorsions de concurrence et ses conséquences néfastes pour une grande partie de nos filières de qualité comme celles de l’élevage bovin, du porc ou de la volaille.
La France a réclamé à la Commission européenne l’ajout dans le traité de « clauses miroirs ». Il faut que ce dispositif se concrétise. Le Parti radical soutient depuis longtemps les « clauses miroirs », portées encore très récemment par sa présidente et ministre Nathalie Delattre et par son secrétaire national à l’agriculture le sénateur Daniel Chasseing.
« La défense de notre agriculture passe en effet par le recours à ces dispositions juridiques et opérationnelles garantissant que toute importation soit conforme à nos règles européennes. C’est une condition essentielle pour nos agriculteurs et producteurs, pour tous nos concitoyens », précise Daniel Chasseing.

 

► Autres 
● Personnalités centristes
Sarah El Hairy (haut-commissaire à l’Enfance)
 > [Prostitution des mineurs] Non, à 15 ans, on n'est pas consentant(e) à se prostituer. Ces enfants sont des victimes! Il n'y a rien de glamour à être victime de proxénètes dans une société hypersexualisée. Je ne lâcherais rien pour protéger les victimes qui subissent des polytraumatismes.

> [Prostitution des mineurs] C'est une obsession de ne rien lâcher pour protéger les mineurs en situation de difficulté.

> [Prostitution des mineurs] On veut laisser croire que la prostitution, c'est de l'argent facile. Il faut absolument lutter contre les idées reçues. On voit de plus en plus un peu l'idée qu'il y a la glamourisation de la prostitution.
Quand je suis arrivée en 2022 au secrétariat d'État à la jeunesse, puis au ministère de l'enfance, de la jeunesse et des familles en février 2024, autant les pouvoirs publics que le secteur associatif partageaient ce constat de l'augmentation.
À l'époque, on parlait de 7.000 à 10. 000 mineurs. Aujourd'hui, on va dire le chiffre noir est plutôt autour de 15. 000 mineurs.
Cela touche tous les territoires, tous les milieux sociaux. Je crois que les chiffres sont plus élevés. Il y a une partie, malheureusement, de cette exploitation sexuelle des mineurs qui est très invisible. Elle est invisible du fait des réseaux sociaux. Les victimes sont recrutées derrière un écran par l'intermédiaire des réseaux sociaux! Il y a des sites totalement insoupçonnés, insoupçonnables où les proxénètes entrent en lien avec leurs victimes.
C'est une plateforme de revente d'accessoires, c'est une messagerie dans des jeux vidéo... La prostitution, elle s'est déplacée dans l'opacité des réseaux, des écrans et dans des chambres d'hôtels.
Il s'agit d'un des sujets absolument centraux du travail qu'est le nôtre en termes de protection. Il faut briser ce tabou et parler. Il est difficile pour des parents d'imaginer son enfant dans cette situation-là. C'est difficile dans notre société de parler de violence sexuelle, au sens large.
Dès 2019, l'alarme a sonné pour sensibiliser. Mon collègue Adrien Taquet a mis en place une campagne qui s'appelait «Je gère» pour montrer qu'on ne gère rien, en fait. On a mis en évidence l'exploitation sexuelle qui est faite sur les enfants.
Il y a plusieurs situations différentes. Il y a du proxénétisme de proximité, c'est-à-dire des filles vulnérables, parfois en rupture familiale, parfois recrutées dans des cercles d'amis, au sein des foyers de l'aide sociale à l'enfance, sur des réseaux sociaux. C'est vraiment de proximité.
Et puis, on a du proxénétisme et de la prostitution qui va plutôt être le fruit de la traite humaine. Et là, on a plutôt des victimes étrangères qui sont exploitées par des réseaux criminels. Cela appelle à plusieurs réponses, à plusieurs réactions.

> La prostitution des mineurs est interdite en France. Cela relève de la protection des juges des enfants. Les enfants sont des victimes. Je sais que tout le monde ne l'a pas à l'esprit, mais c'est sept ans d'emprisonnement, plus de 100.000 euros d'amende si le mineur a moins de 15 ans. Le recours à la prostitution d'un mineur, s'il a plus de 15 ans, c'est plus de 5 ans de prison. C'est extrêmement lourd pour les proxénètes et pour les clients. (…)
On rappelle que les enfants sont des victimes et qu'il s'agit d'exploitation sexuelle et qu'il n'y a aucun glamour, aucun, malgré ce qu'on peut voir sur les images, sur les réseaux sociaux, dans une société parfois qui hyper sexualise les enfants. 
Ce sont des enfants victimes. Il faut que les parents déposent plainte. Il faut accompagner le mineur dans le process jusqu'à ce qu'il dépose plainte, c'est difficile, parce que parfois ils vous disent, en fait, je veux, c'est mon choix. La prise de conscience de la situation est nécessaire. Les gens qui les ont exploités, qui ont abusé d'eux, n'avaient pas le droit de faire ça.
On est en train de renforcer des formations croisées, entre justice, protection de l'enfance au sens large, associations qui accompagnent, forces de sécurité intérieure, police, gendarmerie. (…)
La réponse, elle doit être judiciaire, elle doit être aussi en termes de prévention, de prise de conscience de notre société. Quand il y a un doute, il faut alerter, contacter le 119. C'est également un soutien à des projets associatifs.

En ce moment, il y a plus de 55 projets associatifs partout sur le territoire, financés par des collectivités ou par l'État pour lutter contre cette exploitation sexuelle jusqu'en 2026.
µIl y a la mise en place, et pour moi c'est extrêmement important, avec l'association Koutcha, d'un réseau national pour accueillir les mineurs, les protéger et les éloigner de ceux qui les exploitent parce qu'il peut y avoir des situations de violence, d'emprise. 
La violence peut bien sûr être physique, mais on voit le développement de l'emprise de ceux que l'on appelle les «lover boys». C'est une sorte de proxénétisme de proximité où la jeune fille pense être amoureuse, mais en réalité c'est un proxénète, qui l'oblige à avoir des relations sexuelles tarifées.

> [Signaux d'alerte pour les parents de la prostitution d’un mineur] La fugue est un des signes, un des symboles de la situation de fragilité. La fugue d'un adolescent doit permettre de voir tous les signaux: l'arrivée de cadeaux dont les parents ne connaissent pas l'origine, le changement de copains, parfois de l'isolement, de plus en plus enfermé dans la chambre ou derrière les écrans, voire de nouvelles addictions (drogue, cigarette...). Le changement de comportement doit alerter. 

[Des foyers de l'Aide sociale à l'Enfance sont considérés comme des lieux de recrutement de la prostitution] Ce que nous, nous voyons, ce sont des éducateurs de l'aide sociale à l'enfance extrêmement désemparés, à côté de leurs collègues de la justice, parce qu'ils sont face à des situations complexes. Parfois le proxénète est lui-même mineur. Parfois c'est un ami, une copine qui vit dans le même foyer. C'est très difficile à qualifier.
Les foyers ne sont pas des lieux de rétention et de privation de liberté. «Pourquoi on ne ferme pas la porte? Pourquoi on ne ferme pas la chambre?», peut-on dire. Les mineurs ne sont pas en prison. Des éducateurs font parfois face à des proxénètes violents qui arrivent à de la violence physique. 

> [Prostitution des mineurs et faute des parents] Ce n'est pas la faute des parents. Ce n'est pas la faute des éducateurs qui n'ont pas vu ou accompagné. C'est en réalité la responsabilité de tout le monde d'alerter et de stopper.
C'est surtout la faute de ceux qui exploitent les jeunes filles, des clients. Parce qu'en majorité, à plus de 80%, ce sont des jeunes filles. Quand on a cette complexité de situation, il faut que les professionnels, les parents, même les pros, aillent déposer une plainte.
Il y a des prédateurs. Et ces prédateurs choisissent des jeunes filles qui sont plus vulnérables, en situation parfois d'insécurité financière ou de solitude. Il y a des stratégies volontaires. Il y a l'emprise. De la manipulation réelle. C'est grave. 
Dans la sphère familiale, découvrir de tels faits est choquant, violent, mais il ne faut pas le cacher et il faut briser ce tabou. Le chemin de la reconstruction est long, mais il existe. C' est possible. 

> [Prostitution des mineurs et justice] Déjà la loi du 13 avril 2016 visant la lutte contre le système prostitution est claire sur un point: il est interdit de monnayer des prestations sexuelles. Les clients commettent des infractions et sont condamnables. Attention, la prostitution n'exclut pas le viol!
En matière d'instruction judiciaire, plus de 70% des procédures ont fait l'objet d'instructions, avec des enquêtes approfondies. Les enquêteurs vont chercher des preuves pour faire tomber les délinquants face à la gravité des faits. On va chercher le proxénète, car il est la tête du réseau. 
L'usage de la comparution immédiate est assez faible, autour de 15/16%. En fonction des situations, la réponse peut être adéquate, parce que les investigations peuvent être rapides. 
C'est grave, mais c'est complexe. Avant, il s'agissait de traite d'êtres humains, avec des réseaux criminels qui exploitent beaucoup de femmes, beaucoup de jeunes enfants. Des réseaux comme pour les narcos, structurés. Avec les proxénètes de proximité, c'est plus diffus.

> [Prostitution des mineurs et sites Internet] Ici, le défi est immense. Grâce à travail conjugué l'ARCOM, le ministère de l'Intérieur et de la Justice, plus le ministère du Numérique, avec Pharos et des associations, on est parvenu à la suspension de Coco. Bounty, qui lui a succédé, a suspendu le site sous la pression de l'ARCOM, parce que leur hébergeur les lâche, parce qu'ils doivent se mettre en conformité. 
On utilise la loi sur le contrôle de l'âge, face à des accès à des images pornographiques ou sexuelles. Les sites sont dans l'obligation de le faire, ce qui nous permet, en moins de cinq jours, d'avoir des réalités beaucoup plus immédiates; A titre de comparaison: Coco, c'est dix ans de procédure judiciaire. Dix ans. 
Nos enfants sont les proies de prédateurs dans un monde virtuel sur lequel on n'a pas encore pleinement de prise.

> [Réagir à la prostitution des mineurs] Je ne dis pas que tout est danger. Il y a des opportunités d'apprentissage, d'accès à la culture. Tout ça n'est pas encore très bien balisé.
Tout passe par l'accompagnement, l'éducation, la parole, la confiance mutuelle et le contrôle de l'installation aussi d'outils comme le contrôle parental sur les téléphones des enfants, des âges où on peut accéder ou pas à Internet, des âges pour accéder ou pas aux réseaux sociaux. C'est tout le débat que nous avons aujourd'hui.

> Chaque enfant de l’ASE mérite stabilité et sécurité. Avec le décret sur les pouponnières, promesse tenue par Catherine Vautrin:
- séjours collectifs limités
- priorité à l’accueil familial
- équipes renforcées
Un objectif : un cadre protecteur pour bien grandir.

 

 


Une Semaine en Centrisme 2025/34 (1er-7 septembre). La lente mise à mort politico-médiatique de Bayrou vise le Centre / Le rêve de chaos des extrêmes / Trump continue à détruire la démocratie américaine


► Cette dernière semaine a vu la lente mise à mort politico-médiatique de François Bayrou avec une gourmandise qui en dit long sur la polarisation politique, la partialité des médias et la coalition de la Gauche et de la Droite contre le Centre.
Au-delà de François Bayrou, de ce qu’il est et de ce qu’il a accompli, c’est ce qu’il représente qui a été attaqué par les extrêmes, par la Gauche et par les médias: le Centre et le Centrisme.
Encore une fois, le Centre a été l’objet d’assauts répétitifs venus de la Gauche et de la Droite qui se sont personnifiées sur la figure du premier ministre.
D’ailleurs, beaucoup en ont profité pour expliquer que l’échec de Bayrou était avant tout celui du Centre et du Centrisme et, évidemment, de l’axe central et donc d’Emmanuel Macron.
Les médias ont joué ici un rôle de relai et d’amplification de ces attaques, non pas en tant que pourvoyeurs d’information mais de compagnons de route des partis d’opposition.
Les multiples interviews qu’a donné François Bayrou ont été autant de procès où il était l’accusé en compagnie de sa politique centriste.
Nombre de fois, il a dû intervenir pour faire cesser cette inquisition qui n’est pas à l’honneur des journalistes qui l’interrogeaient transformés en procureurs pour leur plus grande joie.
Le Centre sait qu’il est entouré d’ennemis d’autant plus agressifs qu’il représente le principal danger pour ceux-ci en s’adressant à tous les Français dans une vision de juste équilibre pendant que la Gauche et la Droite s’adressent avant tout à leur clientèle électorale.
Cette campagne politico-médiatique anti-Bayrou (et anti-Macron) l’a une nouvelle dois démontrée.

► Avec la volonté de faire chuter le gouvernement (et l’envie de destituer le Président de la République), les extrêmes ont une nouvelle fois démontré que leur objectif était de créer le chaos pour conquérir le pouvoir.
Pour le RN, la stratégie actuelle passe par de nouvelles élections avec des chances de pouvoir emporter une majorité de sièges à l’Assemblée.
Mais, pour ce faire, il faut créer sans cesse de l’angoisse et du ressentiment dans la population ainsi que d’attiser la haine.
Pour LFI, c’est de créer l’instabilité partout et de provoquer la violence dans la rue également en attisant sans cesse la haine.
Les deux formations ne rêvent que d’une seule chose, que tout aille le plus mal possible pour faire croire que seules, elles, sont capables de rétablir l’ordre.
Pas l’ordre démocratique, évidemment, mais le leur qui sera d’abord autocratique puis totalitaire.
► Méthodiquement, avec l’appui du Parti républicain, de la Cour suprême et des milliardaires, Donald Trump continue de détruire la démocratie américaine en démontrant d’ailleurs que les assises de celles-ci basées sur une vieille Constitution largement obsolète et sujette à toutes les interprétations les plus extrêmes, sont beaucoup plus fragiles qu’on ne le pensait ou que s’en gargarisaient les Américains.
Semaine après semaine, jour après jour, l’extrémiste populiste prend des décisions que la loi ne lui permet pas de prendre en matières de libertés, de sécurité, de recours aux forces armées et policières, de justice et électorales qui minent l’ordre démocratique pour imposer un ordre autocratique.
Des décisions validées par le Congrès aux mains des républicains puis par la Cour suprême aux mains de l’extrême-droite.
Au train où vont les choses, il est fort possible que les élections de mi-mandat de 2026 soient truquées pour faire gagner le Parti républicain et que ce sera aussi le cas des prochaines présidentielles si celles-ci ont réellement lieu ou qu’elles sont reportées indéfiniment pour la soi-disant raison de troubles que Trump est en train d’organiser en envoyant la garde nationale dans toutes les grandes villes gérées par les démocrates pour les contrôler.
Aujourd’hui, les Etats-Unis deviennent une démocratie faible.
La prochaine étape, l’autocratie et un président à vie, n’est plus du domaine du fantasme, loin de là.

 

[Retrouvez chaque semaine ce billet rédigé par l’équipe du CREC concernant l'actualité du Centre en France et dans le monde]