dimanche 14 mars 2021

Propos centristes. France – Covid19, confinement et vaccination; harcèlement à l’école; violence des jeunes; proportionnelle; environnement et lutte contre le réchauffement climatique…

Voici une sélection, ce 14 mars 2021, des derniers propos tenus par des centristes dans les médias ou sur les réseaux sociaux en France.


► Emmanuel Macron (Président de la République)

- C’est une première en France comme en Europe : le Commandement de l’espace vient de conduire son tout premier exercice militaire spatial d’ampleur. Avec nos partenaires européens et américains ! Il s’agit notamment d’évaluer la capacité de protection de nos satellites.

- Nous avons des yeux sur Mars... commandés depuis Toulouse ! Main dans la main avec nos partenaires, les équipes du CNES organisent les opérations de recherches du SuperCam embarqué sur le Rover Perseverance. Merci de nous faire rêver !

 

Gouvernement
[Nota: dans ce gouvernement, certains membres ne sont pas centristes; nous retranscrivons cependant leurs propos en rapport avec leur fonction parce qu’ils font partie selon nos critères d’une équipe qui suit une politique globalement centriste]

Jean Castex (Premier ministre)

- Objectif : 10 millions de vaccinations au 15 avril. La mobilisation générale se poursuit et s'amplifie pour freiner le virus, nous protéger - et protéger ceux que nous aimons. Notre engagement est total. Sans le dévouement et le professionnalisme de nos soignants, de nos sapeurs-pompiers appuyés par les agents de l'État et des collectivités, nous ne pourrions relever ce défi. Je leur ai redit ma gratitude, ma reconnaissance et ma pleine confiance pour tenir ensemble.

- 5 millions de Français vaccinés. À tous ceux qui s’engagent pour protéger nos concitoyens et qui joignent leurs forces à cet élan : merci pour votre mobilisation. C’est unis que nous vaincrons le virus.

 

Jean-Yves Le Drian (ministre de l'Europe et des Affaires étrangères)

[Déclaration des ministres des Affaires étrangères du G7 concernant les menées antidémocratiques à Hongkong]
Nous, ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis d’Amérique, de la France, de l’Italie, du Japon et du Royaume-Uni, ainsi que le Haut représentant de l’Union européenne, exprimons ensemble nos vives préoccupations face à la décision de la Chine de porter atteinte de manière fondamentale aux caractéristiques démocratiques du système électoral de Hong Kong. Cette décision est un signal fort que les autorités de la République populaire de Chine sont déterminées à faire taire les voix et opinions dissidentes à Hong Kong.
La série de changements approuvée par l’Assemblée nationale populaire, qui s’ajoute aux arrestations massives de militants et personnalités politiques pro-démocratie, remet en cause le fort degré d’autonomie de Hong Kong découlant du principe « un pays, deux systèmes ». Ces changements porteront également atteinte au pluralisme politique, en contradiction avec l’objectif du suffrage universel énoncé dans la Loi fondamentale. En outre, ils réduiront la liberté d’expression qui est un droit garanti dans la Déclaration commune sino-britannique.
Il faut faire confiance à la population de Hong Kong de voter dans l’intérêt supérieur de Hong Kong. C’est en assurant un débat entre les différentes opinions, et non en les étouffant, que la stabilité et la prospérité de Hong Kong seront assurées.
Nous appelons la Chine à agir conformément à la Déclaration commune sino-britannique et à ses autres obligations juridiques, et à respecter les droits et libertés fondamentaux à Hong Kong comme prévu dans la Loi fondamentale. Nous appelons également la Chine et les autorités de Hong Kong à rétablir la confiance dans les institutions politiques de Hong Kong et à mettre fin aux persécutions injustifiées de ceux qui prônent les valeurs démocratiques et défendent les droits et libertés.

 

Jean-Michel Blanquer (ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports)

- L'école est la dernière chose à fermer, car c'est l'institution la plus précieuse au cœur de la société. Donc on ne peut fermer l'école que lorsque l'on a essayé tout le reste et que ce n'est pas suffisant. (…) Lorsque nous avons dû fermer les écoles le 12 mars, il y a un an, nous étions dans un moment totalement inédit d'un point de vue historique. Il fallait arrêter l'épidémie en urgence et le président de la République a suivi l'avis du Conseil scientifique, institué ce jour-là. Ce qui compte, c'est que pendant un an, nous avons su traverser collectivement le défi le plus grand jamais posé à l'école. La France est très attachée à son école. Cette crise a conduit à un renouveau de l'alliance de la France avec son école. (…) Par définition, tout est sur la table. On peut imaginer de fermer les cantines, qui sont effectivement le maillon faible dans la journée de l'élève, sans pour autant fermer les écoles. Néanmoins, on a jusqu'à présent considéré qu'il était nécessaire de les maintenir ouvertes. C'est un enjeu social et de santé. Pour beaucoup d'enfants, c'est le seul moyen de faire un repas équilibré dans la journée.

- La doctrine sanitaire française est d'aller des plus vulnérables vers les moins vulnérables, selon des critères d'âge et de comorbidités. Actuellement, le vaccin commence à concerner les professeurs de plus de 50 ans qui ont des fragilités — au même titre que la population générale. Si on devait entrer dans une logique de profession avec des vaccins qui arriveraient en grand nombre en avril, je ferai alors tout pour que les professeurs fassent partie des premiers concernés.

- Le harcèlement scolaire est un fléau mondial. Des outils existent : campagnes contre le harcèlement, mise en place d'ambassadeurs dans chaque établissement, des numéros verts (3020 et 0 800 200 200), et nous systématisons la formation initiale des professeurs en la matière. Cette stratégie rencontre de premiers résultats : en 2018, on est ainsi passé à 5 % d'élèves se déclarant victimes, contre 11 % quatre ans auparavant. Cela reste trop. Mais le grand problème aujourd'hui, c'est le cyberharcèlement qui a augmenté à la faveur du confinement et qui est le type de harcèlement que Alisha a subi. (…) Nous devons renforcer nos partenariats avec les réseaux sociaux, pour mieux repérer et supprimer plus vite les contenus haineux. A l'école, ce cyberharcèlement doit être sanctionné plus sévèrement. Il y a d'ailleurs de plus en plus de conseils de discipline liés à ce type d'affaire. (…) Sur ce dossier, qui est en haut de la pile, il n'est pas interdit d'interdire. L'interdiction du téléphone portable au collège a produit des effets très concrets et très positifs. La fréquentation des réseaux sociaux est théoriquement interdite avant 13 ans. Je proposerai de nouvelles initiatives en termes d'usages et d'âge prochainement.

- [Rixes entre bandes rivales] Ce qui s'est passé est très grave. Et cette violence que l'on voit chez les plus jeunes serait d'ailleurs pire si les écoles avaient été fermées. On sait que le confinement crée des difficultés. C'est pour cela que les mineurs sont prioritaires dans nos approches : ouverture des écoles, collèges et lycées bien sûr. Nous rouvrirons en premier pour les mineurs les infrastructures sportives dès que les conditions sanitaires le permettront. (…) Nous allons généraliser à l'ensemble du territoire les Alliances éducatives, concept expérimenté au sein des Cités éducatives dans les territoires défavorisés, et les Territoires éducatifs ruraux en zone rurale. C'est l'application concrète de l'adage Il faut tout un village pour éduquer un enfant. On met autour de la table ceux qui interviennent dans la vie d'un enfant : parents, école, police, justice, associations, et communes. Et on leur donne des moyens pour agir sur ce qui fait réussir les enfants. Comme, par exemple, avec le Plan mercredi. (…) Par exemple, un club de taekwondo de Montpellier est devenu un acteur socio-éducatif majeur, car il propose de l'aide aux devoirs, des activités de vacances, etc. Avec la ministre des Sports Roxana Maracineanu, nous venons de confier à son responsable une mission pour généraliser cela dans toute la France. Nous allons aussi développer encore plus les Vacances apprenantes, avec par exemple des voyages à vélo à la découverte du patrimoine. C'est l'esprit colo régénéré ! (…) Il doit y avoir une dimension préventive et une dimension répressive. Cela évite les problèmes, si on raccroche les élèves aux apprentissages. Par ailleurs, nous travaillons à repérer ces bandes, dont 80 % sont concentrées en Île-de-France. Ce phénomène se travaille très jeune : si depuis l'âge de dix ans vous êtes habitué à passer vos vacances avec le quartier d'en face, qui traditionnellement est rival, vous vous habituez à une logique de fraternité. (…) Avec Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti, nous menons une action conjointe pour combattre le phénomène aux abords des établissements. Cela se traduira par des actions résolues pour mettre fin à la violence et aux trafics autour des collèges et lycées. Nous avons déjà commencé à intensifier la lutte contre les stupéfiants.

- [Professeurs accusés d'islamophobie] J'ai condamné avec fermeté ces logiques de fatwa. Toutes les idéologies, qui définissent des personnes par rapport à leurs appartenances, qu'elles soient raciales ou religieuses, avant de considérer leur appartenance à la République, mènent à des logiques de fragmentation. Ce n'est pas la société dont on a envie. (…) Il y a des courants dans les sciences sociales qui ont beaucoup de mal à laisser vivre tous les courants de pensée. J'appelle cela du «maccarthysme inversé», qui consiste à exclure celui qui ne pense pas comme vous.

- Il y a des vertus au contrôle terminal qui solennise une évaluation, et des vertus au contrôle continu qui valorise l'effort permanent. Et c'est le sens de la réforme du bac que d'avoir et l'un et l'autre. Le remplacement des épreuves de mars au profit du contrôle continu, c'est une décision que j'ai dû prendre en janvier compte tenu des conditions sanitaires. Comme cela, tout leur travail jusqu'à juin sera pris en compte dans leur note du Bac.

- Il est évident que l'on doit être attentif à la montée de l'extrême droite en France telle qu'elle existe depuis longtemps. C'est un sujet de vigilance, qui doit cependant nous amener à être fidèles à nous-même. Pour moi, l'antidote à l'extrême droite, comme à l'extrême gauche, c'est le projet républicain.

- Il faut toujours un front républicain face aux extrêmes. Quitte à se retirer et n'avoir aucun élu. En ce moment, il y a beaucoup de gens qui jouent avec les hypothèses d'une extrême droite ou d'une extrême gauche au pouvoir. J'observe une espèce d'excitation devant le pire. Moi, je ne compte pas du tout jouer à cela.

- Je suis fidèle à l'esprit de la campagne de 2017 : constructif, bienveillant, dépassant les clivages.

 

Eric Dupond-Moretti (Garde des Sceaux, ministre de la Justice)

La justice, c'est notre pacte social.

 

Amélie de Montchalin (ministre de la Transformation et de la fonction publique)

- Aucun gouvernement français ne l’a fait, aucun en Europe ne l’a fait : nous publions 100% des résultats de nos politiques dans 100% des départements avec le Baromètre des résultats.

- Ces régionales seront un moment de vérité démocratique. Depuis 3 ans nous travaillons comme jamais aucun gouvernement n’a travaillé avec les élus, sans le clientélisme des partis. Critiquer l'Etat n’est pas un projet politique, ni une excuse aux échecs locaux.

- Qu’est ce que ça veut dire ministre de la transformation ? Que je me suis engagée en politique, pas en rhétorique : chaque discours public doit avoir un résultat dans le quotidien des Français.

 

Marc Fesneau (ministre chargé des relations avec le Parlement et de la participation citoyenne)

- [Convention citoyenne pour le climat]  Ce n'est pas sur cette note que l'on doit la juger ! Il faut se souvenir d'où est née l'idée de la Convention citoyenne sur le climat (CCC) : de la crise des gilets jaunes, elle-même née en partie de la "contribution carbone". Au fond, celle-ci n'avait d'autre vocation, par le mécanisme du prix, que d'essayer d'orienter différemment l'achat des véhicules. La mesure a été comprise comme une impasse dans laquelle elle placerait un certain nombre de nos concitoyens... Pour en sortir et "embarquer" tous les Français, à la suite du grand débat national, le Président de la République a considéré que la meilleure façon d'aborder ce grand sujet du dérèglement climatique était de le confier à 150 citoyens tirés au sort en leur proposant de répondre à une question simple dans sa formulation : comment réduire de 40% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 dans un esprit de justice sociale ? Dix-huit mois plus tard, nous avons désormais un projet de loi en cours d'examen en commission à l'Assemblée nationale et qui sera débattu en séance publique au début du mois d'avril. Au fond, c'est ce texte qui sera le juge de paix. Que les citoyens aient voulu apprécier le texte en le notant, c'est légitime et conforme à la mécanique qu'ils avaient choisie. 
Cette Convention aura aussi permis, pas seulement à 150 citoyens, mais à 66 millions de Français de se saisir du sujet, d'en débattre, d'avoir des controverses, de réfléchir à des propositions pour gravir cet Himalaya qu'est la lutte contre le dérèglement climatique. De plus, c'est une innovation démocratique majeure qui a permis de faire avancer la question de la démocratie participative, et de réfléchir aux voies et moyens pour que l'opinion publique se saisisse de sujets parfois conflictuels et trouve des compromis. Après, la note est la note : une vingtaine de citoyens a fait le choix étrange de mettre 0/20 à toutes les mesures y compris lorsque la proposition de la Convention était entièrement reprise alors que sur tous les sujets il y a eu des réponses, même si certains pensent que ça ne va pas assez loin. C'est leur choix. J'en prends acte. Mais à la vérité, grâce à la CCC, c'est un changement profond qui s'est opéré dans la manière d'appréhender les politiques publiques en matière de protection de l'environnement. C'est cela notre réussite collective. 

- Convention citoyenne sur le climat] Par nature, dans un exercice comme celui-là, être ambitieux me paraît être la moindre des choses ! Je ne suis pas leur porte-parole, mais les conventionnels eux-mêmes ont réfléchi aux conséquences budgétaires, ou sociales de leurs propositions. La question budgétaire est à prendre en compte pour assurer la faisabilité des mesures : ce n'était peut-être pas complètement abouti de ce point de vue, mais ce n'était pas non plus le mandat qu'on leur avait confié. Votre question, en réalité, est de savoir si la traduction législative est forcément déceptive à l'arrivée : je ne le crois pas, dès lors que les règles sont clairement posées au début. Mais la politique, c'est aussi savoir départager ce qui est souhaitable et possible... Au fond, c'est cet exercice de démocratie délibérative qui nous a poussés à aller plus loin que tous les gouvernements précédents. Sans la CCC, nous ne serions jamais allés aussi loin.  (…) Il y a pu y avoir une ambiguïté que je ne partage pas sur le "sans filtre". D'abord, toutes les propositions n'étaient pas écrites d'un point de vue légistique. Ensuite, "sans filtre", ça ne voulait pas dire sans débat ou sans controverse ! Ce n'est pas la loi du tout ou rien ! J'assume assez volontiers qu'on ait, sur certains sujets et pour de bonnes raisons, des approches différentes de celles des citoyens. Ayant deux casquettes, celle des relations avec le Parlement et celle de la Participation citoyenne, je dois rappeler qu'il y a aussi in fine des gens qui sont là pour prendre des décisions : le gouvernement et le Parlement dans le vote de la loi. Les jokers, c'était pour dire : ces sujets-là, on ne les inscrira pas dans un processus législatif ; et les autres sujets, ils trouveront leur traduction dans le projet de loi ou dans d'autres textes. Il y a eu les trois jokers, mais sur chacune des 146 autres propositions, on a répondu. Y compris pour dire qu'on n'était pas d'accord ou qu'on proposait un autre chemin. Le rôle de la Convention, ce n'est pas un rôle de substitution à la démocratie parlementaire, c'est un rôle d'incitation et de préparation.  "Le 'sans filtre', je ne suis pas très fan de cette idée. La démocratie est un jeu de filtres !"

- [Convention citoyenne sur le cilmat] Il est effectivement très important d'avoir un contrat clair dès le départ. Il me semble qu'on a donné une grande importance aux travaux des 150 citoyens - y compris moi qui suis un peu le gardien des horloges parlementaires (rires) - car le texte qui en est issu bénéficiera du plus long temps parlementaire de la mandature, avec presque trois semaines de débats. Consacrer autant de temps à l'examen de ce texte marque tout de même l'intérêt que nous y attachons ! Mais j'ai peut-être un regret, celui de n'avoir peut-être pas assez mis en avant l'extraordinaire complexité de la question. Les débats parlementaires le permettront peut-être. À l'extérieur, certains qui prétendument portaient la parole des citoyens, au nom de je ne sais quelle légitimité que personne ne leur a donnée, donnaient le sentiment que c'était aussi simple que "y'a qu'à, faut qu'on" en travestissant ou tronquant en partie ce que disaient les conventionnels d'ailleurs ! Nous aurions dû davantage mettre en lumière la complexité et la multiplicité des enjeux climatiques, et toute la difficulté à y répondre. 

- Il ne faut pas prendre les citoyens pour des gens qui seraient manoeuvrables et que l'on pourrait soumettre à des injonctions. Ce n'est pas le cas. Le sentiment que j'ai, c'est que les groupes d'intérêts, plutôt tenants de sujets environnementaux, se sont plus facilement saisis de la question de la Convention citoyenne, parce qu'il s'agissait d'associations davantage rompues à l'exercice. C'est davantage dans leur culture. Les organisations professionnelles, les acteurs économiques découvraient l'objet. Deuxième chose : je pense que quand on est garant, on est garant d'un tout, d'une forme d'équilibre. C'est compliqué d'être garant et militant. Il faut assumer d'être militant, c'est bien d'être militant. D'ailleurs pour ces causes-là, heureusement qu'il y a eu des militants ! Mais c'est une autre chose que de garantir que le processus délibératif se passe dans des conditions saines et équilibrées. Certains ont joué les deux rôles : c'est compliqué pour eux et c'est compliqué en soi. 

C'était une première expérience quasi unique en France et même dans le monde à cette échelle. Pour un premier exercice de ce type, c'était très puissant en termes d'enjeux. Je n'ai pas de certitudes, j'ai même encore des interrogations mais ce qui me paraît fondamental, c'est le séquençage. Après la présentation de leurs 149 propositions au président de la République, on a pris la décision de ne pas arrêter sèchement le travail des conventionnels et de les associer a posteriori au travail d'élaboration de la loi, et de traduction de leurs propositions en mesures. Du coup, on les a maintenus dans le dispositif encore un peu plus de sept mois...  Pour les prochaines Conventions, je pense qu'il faudrait mieux séquencer les choses et dire clairement quand ça s'arrête. Il faut un début et une fin qui soient clairs pour tous. Il y a aussi la question de la transformation de l'expression des citoyens en un processus classique de démocratie représentative. Étonnamment, ça ne frictionne pas trop sur ce point. À part quelques propos caricaturaux, le travail se fait plutôt bien dès lors qu'on ne vient pas prendre en otage les citoyens, soit en disant que ce ne sont pas des citoyens comme les autres, soit en se prenant pour leur porte-parole. Je vois bien que certains à l'Assemblée nationale assurent porter des amendements "au nom des 150 citoyens" ; ce n'est pas le bon esprit à mon sens. On dégrade leur travail. 

- Avec la réforme du Conseil économique, social et environnemental, nous avons créé un cadre pérenne pour organiser des conventions citoyennes. Nous ancrons ainsi nos innovations. Je ne considère pas que sur tout sujet, à tout moment, en permanence, il faille utiliser cette voie. Ne passons pas d'un extrême à l'autre. Je compléterais ce que vient de dire Thierry Pech : pour appréhender quelque chose qui transforme tellement la société, il y a besoin de créer du consensus. Y compris au niveau local, les premières expériences de démocratie délibérative sont venues plutôt d'un dissensus, d'une conflictualité. Lorsqu'on ne se parvient plus à se comprendre, il faut essayer de trouver une voie différente pour résoudre le problème. La réalité, c'est qu'on a un système politique qui a du mal à produire du consensus. Et la Convention est un moyen d'en créer ! D'ailleurs, à cette occasion, j'ai pu voir les différents ministères se mettre d'accord sur de nombreux sujets. Et ceux qui se servent de la Convention citoyenne pour recréer du dissensus, ils ne servent pas la cause qui visent à embarquer 66 millions d'habitants.  Enfin, il y a des sujets qui ne sont pas matures, dans le débat public, qu'ils soient alimentés par les politiques ou non. Et je ne trouve pas inintéressant qu'on puisse faire une pause pour poser une question complexe et/ou sensible. D'autant plus dans un moment où les gens ont le sentiment qu'on prend des décisions en leur nom mais sans eux. Voire contre eux. Ce genre d'exercice démocratique est un élément qui vient aussi assurer le citoyen qu'on réfléchit et construit avec lui. 

- [Tirage au sort de 35 citoyens pour formuler des observations sur la politique vaccinale] Il faut réexpliquer leur rôle : ils n'ont pas vocation à déterminer la politique vaccinale. Ils ont vocation à donner leur sentiment sur la manière dont elle est conduite et à formuler des propositions pour améliorer sa mise en oeuvre. Cela n'a rien à voir avec la Convention citoyenne, mais comme les calendriers de leurs travaux se sont télescopés, il a pu y avoir une certaine confusion sur les missions de ces 35 citoyens tirés au sort. Elles sont pourtant très claires : ce collectif de citoyens souhaité par le Président n'est évidemment pas là pour dire "il faut prendre tel ou tel vaccin", ou déterminer à quel âge l'administrer... 
La stratégie du gouvernement, elle est simple. C'est d'abord la stratégie de la vaccination. On a vu ce qui s’est passé le week-end dernier, avec des centaines de milliers de personnes qui ont été vaccinées. La deuxième stratégie, c'est d’adapter la réponse territoriale, en fonction de ce qu’est la situation sanitaire. La situation sanitaire, c'est à la fois la tension hospitalière; le cas échéant, c'est le taux d’incidence et c'est la présence des variants, et au fur et à mesure on ajuste les dispositifs. Le ministre de la Santé s’exprimera cet après-midi sur les ajustements qu’il y a lieu de faire chaque semaine, la volonté…

- [Covid19] La stratégie, depuis le début, c'est de tout faire pour éviter un confinement, avec les conséquences économiques, sociales, sociétales, que ça pose. De plus, la stratégie vaccinale va monter en puissance. D'ailleurs, le Premier ministre a confirmé hier le plan de charge qui avait été celui annoncé en décembre. On oublie trop souvent de le dire, mais. au fond, on est absolument dans le rythme qui avait été prévu et annoncé par le Premier ministre au mois de décembre. D’ici la fin du mois d'avril, une dizaine de millions de Français seront vaccinés, et on voit bien que dans les pays qui comme nous sont dans des stratégies vaccinales de cette nature, petit à petit, on arrive à sortir de la pression de l'épidémie et c'est l'espoir qu'on peut avoir.

- [Affaire des profeseurs menacés à Grenoble, avec les accusations d'islamophobie relayées par l'UNEF] Moi, je trouve que cette pratique qui consiste à jeter en pâture des noms, y compris quand il peut y avoir des désaccords idéologiques ou politiques, désastreuse. On l'a vu là avec des enseignants, on le voit parfois avec tel ou tel, on le voit parfois aussi avec des responsables ou des élus locaux ou des élus nationaux. Je trouve que c'est une pratique détestable en démocratie, parce qu'au fond dans les esprits généraux, ça ne porte pas à conséquence forcément, mais il y a toujours des gens qui en tirent des conclusions ou des conséquences et qui, après, passent à l'acte. Et donc, je pense que la responsabilité collective, c'est de ne pas stigmatiser, de ne pas antagoniser. On peut avoir des débats, des débats publics, des débats pacifiés et pas des débats qui au fond, quand on n'est pas d'accord, font qu’on vous met votre photo et votre nom en vous insultant, en vous stigmatisant, ou en indiquant ce que vous êtes ou ce que vous n’êtes pas. Et moi je pense que c'est une responsabilité collective dans la société hyper violente dans laquelle on vit.

- [Loi climat et résilience] A chaque texte qui pose des questions et des enjeux importants, on nous dit : « Est-ce qu'il n’y a pas des risques de fracture ou de déchirure ? ». Moi, je vois les débats qui se passent en commissions, qui sont des débats que je trouve éclairés et intéressants. Et il n’y a pas un camp contre un autre. Il y a la volonté collective d'avancer sur la question du défi climatique, répondant en cela à la sollicitation qui était celle du président de la République, en réunissant 150 citoyens pour essayer de trouver des pistes de solutions. Donc la question n'est pas de trouver un camp contre un autre. La question, c'est de résoudre à la fois cette équation, et de la rendre supportable pour les Français. La rendre acceptable pour les Français et d'embarquer le plus grand monde possible. Je ne connais pas de politique qui fonctionne quand on fait contre les gens. Et donc il faut le faire avec les gens et embarquer et tenir compte de la situation… (…) Je dialogue beaucoup avec Barbara Pompili et avec les autres ministres concernés par cette Loi climat : le ministre de l’Agriculture, le ministre de l'Économie et des Finances. Je pense qu'il faut qu'on trouve et qu’on tienne un point d'équilibre. C'est la responsabilité politique.

- [Proportionnelle aux législatives] Ce qui est important c'est qu'un débat se noue, au sein de la majorité mais aussi au sein des oppositions, certains l'ayant réclamé depuis longtemps. Et c'est à eux aussi de donner la parole, parce que ça n’est pas une affaire de la majorité, c'est une affaire de nos institutions et de débat démocratique. Et donc il faut que le débat soit sur la table, il reste du temps pour le faire le cas échéant. Si on trouve les voies et moyens d'un compromis et d'un consensus, c'est à ce moment-là qu'on en reparlera.

- [Désaccord entre François Bayrou et Emmanuel Macron] Non, il n’y a pas de friture… Mais enfin, pardon de le dire ainsi, mais je vois bien tous les cadres, les conseillers, les conseillers ministériels qui parlent toujours sous le coup du off et de l'anonymat. Ce qui est plus commode pour pouvoir dire un peu tout et n'importe quoi. Moi, je peux attester et témoigner, pour avoir dialogué encore hier avec François Bayrou, que ce n'est pas l'esprit qui l'anime. François Bayrou a toujours eu un esprit de responsabilité. On n'est pas dans des querelles de nature de celle qui est annoncée dans la presse. Et donc le travail qu'on a à faire, qui est celui du MoDem, qui est la part du MoDem depuis 2017, c’est à la fois d'être solidaire de la politique gouvernementale, d'essayer de l’accompagner et puis en même temps de porter nos propres paroles et François Bayrou s’y tient. Et je ne vois pas pourquoi il ne s’y tiendrait pas. D'ailleurs il n'a nulle intention d’être dans autre chose que d'exercer sa propre responsabilité dans le cadre qu’il s’était défini en 2017.

- [Choisir entre Le Pen et Mélenchon] Moi, ça me fait penser à un sketch que vous aurez peut-être en tête de Raymond Devos. Cette affaire qui disait : « on vous met devant un choix, faites l'amour, pas la guerre », et il répondait « il y en a peut-être qui voudraient faire autre chose ». Je n'ai pas envie d'avoir à choisir au 2ème tour entre Monsieur Mélenchon et Madame Le Pen. Et je pense que tous ceux, et je ne parle pas de ceux de la majorité qui disent, au fond il ne faut pas polariser autour de Madame Le Pen et qui ne polarisent le débat qu'autour de « je suis le meilleur face à Madame Le Pen », mais qui se mettent en situation que Madame Le Pen ne soit pas au 2ème tour ou que Monsieur Mélenchon ne soit pas au 2ème tour, parce que leur responsabilité c'est celle-là. Moi au 1er tour et au 2ème tour je voterai pour Emmanuel Macron s'il est candidat. Donc moi, de mon côté, c'est clair. Et que de leur côté ils fassent naître des candidatures qui soient suffisamment crédibles pour ne pas qu'on se retrouve dans cette obligation, à chaque fois, d'avoir à choisir entre Mélenchon ou Le Pen. On peut peut-être offrir autre chose aux Français. J’ajoute qu’en cumul de voix, ils sont 37 % dans les sondages, donc il y a 63 % de Français qui ne souhaitent pas ça. Peut-être que la grande victoire démocratique, ce serait qu'on sorte de ça, donc c'est à ça qu'il faut s'attaquer me semble-t-il.

 

Emmanuelle Wargon (ministre chargée du Logement)

- Nous allons doubler l'enveloppe des Fonds de Solidarité pour le logement (FSL) qui, dans chaque département, permettent d'aider les familles en situation d'impayés de loyers. Le montant passera de 30 à 60 millions d'euros. Cela permettra d'accompagner les ménages dès les premières difficultés.

- Les grandes associations de lutte contre l'exclusion nous alertent sur des difficultés financières croissantes, nous serons donc très vigilants. Mais l'Observatoire national des impayés de loyers, mis en place en novembre, ne constate pas d'explosion à ce stade. Les collectivités arrivent à répondre à toutes les demandes. Si les besoins s'avèrent finalement supérieurs, l'Etat fera le nécessaire.

- [Loi Solidarité et renouvellement urbains (SRU) qui impose à certaines communes un seuil minimal de logements sociaux] Nous allons non seulement la prolonger, mais même la pérenniser! L'obligation d'avoir 25% de logements sociaux ne s'arrêtera pas en 2025, elle deviendra permanente. Certaines communes se disaient qu'il suffirait d'attendre quelques années pour diminuer l'ambition… Désormais, elles ne pourront plus jouer la montre ; elles devront poursuivre leurs efforts jusqu'à atteindre l'objectif. Cette mesure sera inscrite dans le projet de loi 4D qui sera présenté fin mai en Conseil des ministres. (…) L'idée, c'est d'être à la fois volontariste - la loi n'a plus de date limite - et flexible dans la façon d'atteindre cet objectif. Jusqu'ici, la règle était de rattraper le retard avec des paliers stricts tous les trois ans et une marge de négociation très faible. Demain, il sera possible de moduler légèrement, à la hausse ou à la baisse, le rythme de constructions. Mais si les communes ne respectent pas les engagements pris, les sanctions seront plus automatiques et plus dissuasives. Il y aura dorénavant des sanctions-planchers. Et elles seront réhaussées en cas de récidive. (…) Nous allons améliorer le dispositif d'exemptions. Nous ne regarderons plus si la commune est faiblement desservie par les transports en commun, mais si elle est attractive ou proche d'un bassin de vie et d'emploi. De même, toutes les villes - et pas uniquement celles appartenant à une agglomération de plus de 30.000 habitants - où la demande de logements sociaux est faible n'auront pas l'obligation d'atteindre ce seuil de 25%.

- Le logement social doit contribuer à loger les travailleurs clé, indispensables au bon fonctionnement de notre vie quotidienne, qui ne peuvent pas être en télétravail : infirmières, aides-soignantes, caissières, éboueurs... Il est important de rappeler que les "premiers de corvée" doivent avoir accès à des logements abordables.

- Depuis 2017, les attributions de logements sociaux sont censées répondre à un objectif de mixité : un quart des ménages éligibles les plus modestes doit être logé en dehors des quartiers de la politique de la ville. Aujourd'hui, on avoisine les 16%. Et encore, pas partout. Pour éviter de créer des ghettos, les collectivités sont censées signer des conventions pour fixer des quotas d'attribution. Mais seule une sur quatre le fait. Demain, si ce n'est pas signé, les objectifs seront automatiquement fixés par la loi. Et les préfets pourront reprendre la main sur les attributions si les quotas ne sont pas respectés. La mixité dans le parc social est un des premiers leviers pour combattre le séparatisme!

- Le calcul en temps réel des APL n'a pas eu d'impact sur les étudiants, ni sur les apprentis. Mais la réforme a pu entrainer une baisse pour les 130.000 jeunes en contrat de professionnalisation. Nous allons corriger cette situation. Un abattement sur leur revenu, équivalent au smic, permettra de les traiter comme les apprentis. En attendant, le montant de leurs APL 2021 sera aligné sur celui de décembre 2020, avec un effet rétroactif.

- J'étais directrice de cabinet de Martin Hirsch quand celui-ci a mis en place le RSA et j'ai contribué à la création de la garantie jeunes. Je suis donc sensible à ces deux dispositifs. Je vois, dans le cadre de mes fonctions actuelles, des jeunes en très grande difficulté, à la rue ou en centre d'hébergement. Face à cela, je crois que la bonne réponse n'est pas d'étendre le RSA, mais plutôt d'aller vers une garantie jeunes universelle, en insistant sur le parcours d'insertion et d'accompagnement.

- J'ai toujours dit que j'étais favorable à l'encadrement des loyers. Huit villes dont Lyon, Grenoble, Bordeaux et Montpellier se sont portées candidates pour tester ce dispositif avant la date limite de novembre dernier. Nous rendrons nos décisions d'ici cet été. Il faut ensuite laisser l'expérimentation se dérouler et en tirer les conclusions.

-On vient de rajouter 500 millions d'euros pour financer la construction de logement social. Le plan de relance prévoit également 500 millions d'euros pour rénover le parc HLM. Si en 2020, du fait de la crise du Covid, le nombre de projets de logements sociaux était très inférieur aux besoins - avec moins de 90.000 logements agréés -, je souhaite que nous en fassions 250.000 en deux ans. Nous allons signer un accord, la semaine prochaine, avec nos partenaires pour nous donner concrètement les moyens d'atteindre cet objectif.

 

Jean-Baptiste Djebbari (ministre chargé des Transports)

Véhicules autonomes, électriques, à hydrogène : c’est ça, la France qui innove.

 

Olivier Dussopt (ministre chargé des Comptes publics)

- La fin du 'quoi qu’il en coûte' interviendra avant 2023.

- La réussite du plan de relance dépend de la coordination entre les États. Pour que l'activité économique de l'Europe reprenne, qu'elle soit plus compétitive, plus soutenable.

 

Agnès Pannier-Runacher (ministre chargée de l'Industrie)

- Les préjugés, qu'ils soient haineux, racistes, antisémites, sont cultivés lorsque l'on n'est pas exposé à l'altérité, et ils se combattent par l'éducation. L'Education Nationale a un rôle à jouer en ce sens, de même que les parents et les institutions.

- Madame Le Pen incrimine sans surprise l'Europe dans l'approvisionnement en vaccins. L'occasion de rappeler qu'aucun pays européen n'est capable de produire seul un vaccin de A à Z, que les chaînes de production sont donc européennes, et qu'il en va de l'égal accès aux vaccins.

- Le combat de coqs entre État et collectivités n'a pas sa place dans la gestion de la crise. C'est grâce à l'Etat que nous avons le fonds de solidarité, le chômage partiel et les prêts garantis. Et c'est avec les collectivités que nous gérons la crise au plus près des territoires.

- Il est assez frappant de voir que ceux qui critiquent la situation de la recherche et de la filière du médicament en France sont ceux qui étaient aux affaires il y a 10, 20, 30 ans. Si en 2021 la France va produire 4 vaccins sur son sol, c'est grâce au travail de ce Gouvernement.

- Entre l'augmentation des livraisons de BioNTechPfizer et l'arrivée de nouveaux vaccins dans les semaines à venir, nous sommes en mesure de tenir le calendrier de vaccination présenté par le Premier ministre.

- Soit AstraZeneca a exagéré ses capacités industrielles, soit l’entreprise a livré des doses là où elles n’auraient pas dû être livrées. Notre enjeu c’est de faire respecter le contrat. Nous demandons donc un plan d’action correctif dans les plus brefs délais.

- Fin mars, AstraZeneca n’aura livré que 25% des doses attendues. Lorsque vous vous engagez sur une quantité et qu’au bout de trois mois vous n’êtes qu’à ce niveau, votre responsabilité est engagée : celle des dirigeants, du conseil d’administration et de l’entreprise.

- Je ne fais pas partie de ceux qui opposent écologie et économie. Si on veut réellement mener le combat sur la réduction de notre empreinte carbone, la seule solution c’est de produire davantage en France et donc d’augmenter la part de l’industire dans notre économie. 

 

Marlène Schiappa (ministre chargée de la Citoyenneté)

- Face au harcèlement entre adolescents, les parents ont un rôle clé de prévention de la délinquance. Pour mieux les outiller je crée le Comité des parents contre le harcèlement, avec associations et experts autour des Maisons de confiance et des familles de la gendarmerie. (…) Avec ce comité des parents contre le harcèlement, la police, la gendarmerie, les acteurs éducatifs, associatifs et les parents seront réunis [pour] créer des grilles d'évaluation du danger [et donner aux parents] des outils pédagogiques et psychologiques pour accompagner leurs enfants, leur poser des questions et détecter les phénomènes de harcèlement.

- [Violences entre jeunes] Je crois qu'il ne faut pas opposer la prévention et la répression.

- [Parité] Les quotas c’est un mal nécessaire, quand il n’y a pas de quotas on ne progresse pas.

- [Deux jeunes radicalisés présentés à un juge antiterroriste samedi] Oui, la menace terroriste est toujours très présente.

 

Clément Beaune (secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes)

[Covid19] Dans les comparaisons, n’oublions pas ce qui marche et fait notre fierté: aucun pays de l’Union européenne n’a autant laissé les écoles ouvertes que la France.

 

Sarah El Hairy (secrétaire d’Etat chargée de la Jeunesse et de l’Engagement)

- Violence banalisée chez les jeunes : parents, Etat, forces de l’ordre, écoles, associations, nous devons renforcer le cordon sanitaire autour de nos jeunes.

- Nous portons un certain nombre de projets pour créer une unité entre les jeunesses de France, pour que chacun trouve sa place. Il ne s'agit pas de projets vains mais d'un investissement à long terme pour la jeunesse

 

Cédric O (secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques)

- Si on ne fait pas la 5G il y aura un embouteillage dans la 4G.

- D’ici 2025, on veut faire en sorte que la fibre soit un bien vital auquel tout le monde ait accès.

- Le numérique, c’est plus d’emplois que l’aéronautique ! Les [principales] start-up vont créer 10 000 emplois en 2021 partout en France. C’est l’un des secteurs qui nous permettra de sortir de la crise éco. Le gouvernement va continuer d’investir massivement.

 

Adrien Taquet (secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles)

Mes Félicitations les plus chaleureuses à Fathia Youssouf qui vient de recevoir le César du meilleur espoir féminin pour son rôle dans Mignonnes! Ce film, qui dénonce l'hypersexualisation des jeunes dépeint une réalité dont nous devons tous prendre conscience.

 

► Haut Commissariat au Plan

François Bayrou (Commissaire, président du Mouvement démocrate)

- [Chaque jour non confiné est un jour gagné] C'est un pari absolument juste. Je ne crois pas que l'on puisse enfermer un pays durablement. Je ne crois pas que l'on puisse enfermer des familles durablement ni enfermer des jeunes durablement. Si c'est pour une courte période, avec la certitude ou au moins la probabilité de stopper un moment particulièrement virulent de l'épidémie, je comprends, mais vous voyez bien que les confinements successifs que nous avons choisis ne sont, à mon sens, pas compréhensibles, s'ils ne débouchent pas sur autre chose. Je crois que le Président de la République a eu raison de faire, y compris contre la plupart des experts et des conseillers, ce choix-là et je pense que l'on doit aujourd'hui réfléchir à de nouvelles décisions, une nouvelle manière. Une étude vient de sortir cette semaine, absolument éclairante et indiscutable, car elle porte sur des dizaines de milliers de cas et dit quelque chose d'extrêmement simple à laquelle, à mon sens, il faut que nous réfléchissions. Elle indique que les contaminations ont lieu pour 95 % dans un lieu clos, pour les deux-tiers au moins de ces contaminations dans un lieu clos et fermé.  Si les fenêtres sont ouvertes, tout change et, à l'extérieur, il y a à peine 5 % des contaminations ; de plus s’il y a les distances et un masque s'il le faut, un masque s'il n'y a pas les distances, à ce moment-là il n'y a plus de contaminations. Vous voyez que, pour tous ceux qui vivent ces situations et tous ceux qui nous écoutent, il y a, là quelque chose de radicalement différent de ce que l'on fait. Si l'on pouvait rendre à chacun d'entre nous le plein air, la nature, le jardin, l'espace ouvert, les bords de Seine ou les rivières qui passent dans chacune de nos villes ou du Gave de Pau par exemple !

- Le pari [d’Emmanuel Macron], c'est que l'on rende cette situation de lutte contre le virus acceptable, socialement acceptable, familialement acceptable pour éviter de se trouver avec un grand nombre de nos compatriotes qui soient enfermés dans une solitude invivable. Je voudrais ajouter une deuxième chose, vous m'aviez demandé tout à l'heure quoi faire. Je suis frappé de voir que le plein air n'est pas un lieu de contamination et il y a une deuxième chose, je trouve que l'éducation de la population n'est pas faite comme elle devrait l'être. Il est, par exemple, très difficile pour les personnes de se représenter quelles sont les vraies distances, quand on doit mettre le masque et que l'on ne doit pas y échapper. J’estime qu'il faudrait une campagne d'éducation populaire par votre entremise, celle des radios, des télévisions, des réseaux sociaux, simplement pour être assurés qu'il faut ouvrir les fenêtres chaque fois que l'on peut. Un masque se met dès l'instant qu'il n'y a pas les distances, y compris dans le cercle familial, si l'on n'est pas assuré de l'état sanitaire de ceux qui le composent. Il y a un travail d'éducation populaire très important qui, pour l'instant, je trouve, n'a pas été fait. Je considère que les Français, ceux qui nous entourent, ne sont pas très au clair sur la manière dont le virus se transmet, nous avons entendu des choses dans tous les sens. Par exemple, aujourd'hui, la transmission par la main est moins mise en cause que la transmission par les aérosols, comme on dit. Je trouve que ce travail d'éducation par une communication percutante, efficace et simple serait, elle aussi, une manière de lutter contre le virus et la manière la plus importante, est évidemment la vaccination.

- C'est tout à fait possible qu'il y ait un sentiment selon lequel il aurait fallu tout fermer. J'ai seulement dit que je comprenais le choix du Président de la République de ne pas tout fermer et il y a des millions et des millions de Français qui le comprennent et voient avec angoisse l'idée que l'on pourrait procéder à un ré-enfermement généralisé, à un re-confinement généralisé.

Ce que je défends comme idée, c'est qu'il existe peut-être d'autres moyens d'arriver à la sécurité sanitaire que celui du confinement généralisé pour des raisons qui ne tiennent pas seulement à l'économie ; même si cela compte, mais tient à autre chose tel que le caractère insupportable de la solitude enfermée pour un grand nombre de ceux qui la vivent.  En effet, lorsque vous avez une famille ou êtes dans l'âge où l'on peut rencontrer des gens, cela va, mais, lorsque vous êtes dans d'autres situations, comme les étudiants qui sont parfois seuls au moment d'entrer à la faculté, n'ont pas d'amis et sont dans une situation de profonde gêne, un profond isolement et une profonde tristesse, je pense à eux ainsi qu’aux personnes plus âgées. Il y a beaucoup de situations personnelles et familiales dans lesquelles la solitude est très difficile à supporter.

- D'ici très très peu de semaines, nous devrions avoir une offre de vaccins immense. Nous allons, dans la ville dont j'ai la responsabilité, à Pau, mettre en place, à partir du mois de mai, une unité de production et de mise en place de vaccins qui va faire un million de bouteilles par mois et chaque bouteille contiendra 20 doses, soit 20 millions selon les prévisions. Ce n'est naturellement pas que pour la France, mais il existe plusieurs unités comme cela en France et ce n'est qu'un vaccin, c’est le vaccin allemand qui s'appelle Curevac je crois, à partir du mois de mai. D'autres vaccins ont été acceptés hier. Cela va venir. Nous avons vécu tous ensemble quelque chose d'assez simple. Il y a un mois ou un mois et demi, les projecteurs de l'opinion publique que vous relayez étaient contre la vaccination.

- Quand je me suis battu pour la vaccination, j'ai même évoqué l'idée d'un certificat de vaccination, d'un passeport vaccinal comme on dit, et cela a été des levées de boucliers incroyables : tout le monde était contre la vaccination ! Puis tout d'un coup, on se trouve dans une situation où tout le monde ouvre une polémique, car il n'y a probablement pas assez de vaccins. Les choses ont-elles toujours été bien faites ? Je n'en suis pas sûr. Y avait-il d'autres chemins ? Je ne sais pas, mais je sais une chose avec certitude, c'est que sur cette épidémie qui était une épidémie inédite, il y a au moins des réponses qui viennent et arrivent dans les prochaines semaines.

- Emmanuel Macron a changé depuis 4 ans, c'est un homme très jeune qui a été élu Président de la République de manière complètement inattendue au terme d'un mouvement de révolution qui a été proposé aux Français et que les Français ont adopté. Il a ensuite découvert que la réalité, la perception que l'on pouvait avoir d'un dirigeant dans l'opinion publique, dans les médias, pouvait être extrêmement déformée, extrêmement éloignée de ce que lui était ou avait le sentiment d'être. Il a découvert que c'était très dur. (…) Si vous voyez son visage, oui, je trouve que son visage a changé, pour ma part, en mieux. Je trouve que des rides de souci, d'inquiétude, traduisent mieux que la légèreté du très jeune âge, ce qu'est cette fonction.

- [Emmanuel Macron] Je pense que l'homme qu'il est n'est pas perçu par la majorité des Français.  Les reproches qui lui sont faits, la perception qui est faite, à savoir une personne qui ne considère pas les gens, c'est, de ce que je vois tous les jours, absolument faux. De ce que je vois lorsqu’il est en situation avec des gens de terrain, avec les femmes, les hommes, les familles et les élus locaux en situation difficile, au contraire, son regard prend les gens en compte. Par ailleurs, on a dit : "c'est l'homme des puissants". Je n'ai, pour ma part, jamais vu un Président de la République qui soit aussi indépendant des puissants que lui ; François Mitterrand peut-être si je dois remonter le temps. Il n'est manipulé et tenu par personne, alors que beaucoup de gens ont cru qu'il était plutôt l'homme des puissants, des puissances. Enfin, ma dernière perception et on s'arrêtera là : l'idée de l'hégémonie est dans nos institutions. Si l’on ne change pas les institutions, on aura perpétuellement cette accusation.

- Si vous avez un Président de la République élu au scrutin majoritaire et, si vous avez une Chambre qui est simplement la duplication du scrutin, alors vous êtes dans une situation où il n'y a plus le dialogue nécessaire entre exécutif et législatif. Qu'est-ce que la Ve République ? C'est un Président choisi par les Français pour qu'il trace la ligne et c'est une représentation nationale, une Assemblée nationale qui est faite pour représenter les différentes sensibilités.

- Il faut arriver à la proportionnelle ! (…) Je vous rappelle que c'était dans l'alliance que nous avons conclue avec Emmanuel Macron. (…) Ce qui bloque, c'est que, pour l'instant, on n'a pas trouvé la démarche démocratique nécessaire pour que le choix des Français se fasse entendre. (…) Je n'ai jamais cru que l'on pouvait y arriver par la voie parlementaire, car vous avez une assemblée élue selon une certaine organisation. Elle ne va pas le faire spontanément. Elle aurait pu le faire au début. Je vous rappelle que j'étais garde des Sceaux à l'époque et j'ai proposé un référendum le jour du deuxième tour des élections législatives pour que ce soit réglé. On m'a dit : « C'est trop tôt ». Après, pendant le quinquennat, on m'a dit, les forces politiques ont dit : « Ce n'est pas le moment » et maintenant, on dit : « C'est trop tard ».Vous voyez là, l'éternel recommencement que nous connaissons depuis un demi-siècle sur ce sujet, c'est-à-dire qu'en réalité, sous des prétextes divers, personne ne veut changer. (…)= Premièrement, ce à quoi nous sommes confrontés, c'est le conservatisme éternel des forces politiques qui veulent garder le pouvoir pour elles, des forces politiques majoritaires qui croient qu'elles vont le rester. Si elles regardaient l'histoire, elles y verraient une conclusion différente et surtout on ne touche à rien. Pour mon sentiment, c'est une faute. Suis-je résigné ? Est-ce que j'y crois encore ? Plus que jamais !

- Tous ceux qui regardent le fonctionnement de notre démocratie constatent qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Tous ceux qui l’observent constatent qu'il y a un déséquilibre, que l'on a le sentiment que le pouvoir est toujours enfermé et qu'il prend ses décisions tout seul - nous en avons eu l'écho tout à l'heure. Quel que soit le Président de la République, quelles que soient les circonstances historiques et nous avons une deuxième certitude, c'est que les Français s'éloignent de plus en plus des élections, de la vie démocratique et considèrent que tout cela, c'est n'importe quoi. Pourquoi ? Ils ne sont pas représentés. Nous avons un Parlement fait pour représenter les citoyens dans lesquels, plus de 50 % des citoyens ne sont pas représentés. (…) Je vois les prises de position des uns et des autres. Le Président du Sénat, Gérard Larcher, a pris position avec virulence contre la loi électorale juste qu'est la proportionnelle. Cela fait rire, car Gérard Larcher est, lui-même, élu comme Sénateur à la proportionnelle depuis toujours. Les trois-quarts des Sénateurs sont élus à la proportionnelle. (…)Je pense que, si l'on fait le constat qu'il y a une question qui empoisonne le débat public depuis longtemps, les gilets jaunes en ont beaucoup parlé dans leur cahier de doléances, ils ont dit très souvent qu'ils n'étaient pas représentés. Si l'on fait ce constat, alors, on se tourne vers notre histoire et nos institutions et on dit aux Français : « Il va falloir que vous tranchiez ». (…) Je pense qu’il serait pas mal de le faire en même temps que les régionales, dès juin, si elles ont lieu en juin.

Vous connaissez cette très significative histoire chinoise, un proverbe chinois qui dit : « quand le doigt montre la lune, l'imbécile regarde le doigt ». C'est en effet un débat qui paraît loin des gens, mais la vérité, c'est qu’on est là au cœur du cœur des raisons qui font qu'économiquement, cela ne va pas, que du point de vue sanitaire cela ne va pas, - c'est ce que vous disiez - et que du point de vue de l'opinion publique cela ne va pas, que l'on a le sentiment que les pouvoirs sont toujours isolés, seuls dans leur tour d'ivoire, qu'ils imposent en matière de liberté ou en matière écologique, des décisions qui ne ressemblent pas à ce que les citoyens souhaitent, tant que vous ne rendrez pas au peuple Français - sans vouloir employer des superlatifs - une représentation honnête qui fasse que chacun des grands courants du pays trouve à être partie prenante du débat que l'on mène et puisse contrôler le gouvernement, la proportionnelle, en tout cas la représentation juste. (…) Cela a une conséquence - vous vous trompez si vous pensez que, les institutions, cela ne compte pas, je pense que c'est essentiel - la loi électorale juste, c'est que quand vous êtes au pouvoir, vous êtes obligé de tenir compte des autres.

- Lorsque vous êtes un responsable public, vous êtes obligé de discerner des problèmes, même quand l'opinion publique ne les ressent pas. Je vous rappelle que je me suis battu sur la dette, et Dieu sait que ce n'était pas populaire. Dieu sait que l'on m'en a fait des reproches et parfois même des moqueries, mais c'était un vrai sujet. Je me suis battu tout seul contre la privatisation des autoroutes, tout seul ; Dieu sait qu'à l'époque ce n'était pas sujet et aucune force politique n'était à ce combat, à ce rendez-vous. Il arrive que l'on soit minoritaire et c'est… comment je peux dire, c'est un honneur d'être minoritaire quand on est du côté de ce que l'on croit juste. Les combats politiques, ce n'est pas des combats démagogiques ; la démocratie, ce n'est pas la démagogie, ce n'est pas d'aller toujours dans le sens de l'opinion. Bien sûr que ces problèmes institutionnels apparaissent comme des problèmes un peu lointains. La vérité, c'est qu'ils sont au cœur du rapport entre le pouvoir et les citoyens et de la délégation des citoyens pour le pouvoir.

- [Proportionnelle] On mélange tout. Je ne veux pas mélanger tout. Première question : est-ce que cela peut changer la prochaine présidentielle ? Réponse, il faut que cela change la prochaine présidentielle car il n’est pas possible de proposer aux Français que le quinquennat qui vient soit exactement le même avec ses difficultés et ses impuissances que le quinquennat précédent. Il faut changer le rapport au pouvoir et c'est, j'en suis sûr, une des questions que les Français se posent à propos de la manière d'exercer le pouvoir. (…) Il faut donner à tous les Français le droit, la légitimité de se faire entendre dans le débat. Ce n'est pas compliqué. Ce sont des citoyens comme nous. Prenez un exemple : vous êtes électeur à Neuilly-sur-Seine, vous êtes de gauche, votre voix ne sert jamais à rien car, par définition ce n’est pas la majorité ou bien vous êtes électeur du centre ou de droite à Saint-Denis, votre voix ne sert jamais à rien parce que ce n'est pas la majorité. C'est n'importe quoi. Est-ce qu’on doit le corriger ? Il y a des gens qui disent : « ce n'est pas le moment, c'est trop tôt, c'est trop tard. » Moi, je vous dis, si on est responsable, si on ne veut pas voir se multiplier les sécessions - un sociologue avait écrit un livre sur ce sujet il n'y a pas longtemps - une société en sécession, en révolte perpétuelle sans que jamais aucun message ne puisse passer vraiment… La sécession du pays par rapport aux élites. C'est cela le sujet. Donc, oui il faut changer cela. Ensuite, oui ce n'est pas indifférent qu'un très grand nombre de mouvements politiques extrêmement différents les uns des autres, portent le même projet parce que cela veut dire que l'on peut trouver d'autres rapports que le rapport de domination, une majorité qui écrase et ignore les minorités. C'est absurde. Je pense que cela peut changer les choses.

- Je pense qu'une élection présidentielle ne se gagne pas en se résignant à faire échec à l'un ou à l'autre. Une élection présidentielle cela se gagne sur de l’espoir, cela se gagne sur de l'enthousiasme, cela se gagne sur une capacité de réunir les Français, cela ne se gagne pas en créant des épouvantails car le temps des épouvantails est fini, il est derrière nous. Les gens ont vu que, bon… On faisait de grands discours, mais que généralement ce n'était pas comme cela que les choses se passaient. Ils ont désormais besoin de croire à quelque chose. Je suis minoritaire puisque tout le monde dit que, ce qu'il faut, c'est le front, national pour les uns, républicain pour les autres. Je ne crois pas à ces forteresses Potemkine. Je pense que l’on se rassure à bon compte si l’on va dans ce sens. Ce que je crois, moi, c'est qu'il faut donner de la vitalité, de la volonté, de l'espoir, de l'enthousiasme et du rassemblement. Cela vaut la peine. Mais si on va dans cette élection uniquement en disant : « vous ne voterez pas pour l’autre, ce n'est pas possible, etc. » Cela ne marchera pas comme cela. Vous voyez bien que les gens s'échappent donc je plaide pour l’espoir.

- Je ne crois pas qu'une élection présidentielle se joue sur la résignation à écarter quelqu’un. Je ne crois pas cela, je crois qu'une élection présidentielle, cela se gagne sur du positif, cela se gagne sur de l'espoir et cela se gagne sur la capacité à se faire entendre des gens. Et, si l'on joue le contraire alors on se trompera.

- Pour moi, la politique est un combat, c'est un engagement et on n'est pas en situation de demander quelque chose, on est en situation de faire entendre ce qu'un pays dit, ce qu'une situation historique exige. Vous avez compris cela. Je ne suis pas un courtisan. Je ne l'ai jamais été. Je n'ai jamais été prisonnier de cette vision des choses. J'ai, avec Emmanuel Macron, la personne, une relation je crois de confiance, assez, si j'osais je dirais assez profonde, mais je ne suis pas à essayer de susciter quelque chose de sa part. Quand je vois une situation grave pour le pays, je le dis, même si cela ne fait pas plaisir au cercle de pouvoir. Exemple : j'ai dit qu'il allait falloir un Plan Marshall pour essayer de reconstruire l'appareil productif français qui s'est affaibli au travers des années. Nous sommes incapables, y compris de faire face à une partie majoritaire de la demande intérieure du pays. On est le pays en Europe qui a le déficit commercial le plus effrayant : 70 Md€, 75, certains disent 80 Md€ de déficit du commerce extérieur tandis que l'Allemagne a 200 milliards d'excédents et que même l'Italie est en excédent. On est un pays dans lequel on ne sait plus produire. C'est un sujet majeur, même si l’on vous dit : « ce n'est pas urgent, ou n'est pas le moment ou tel plan suffit. » Ce n'est pas vrai. Donc les combats que je mène ne sont pas des combats d'influence. Ce sont des combats où fait entendre le pays, et c'est cela le rôle d'un responsable politique.

- Si vous prenez Henri IV que j'aime tendrement, comme vous savez, si vous prenez Louis XIV, si vous prenez Napoléon, oui, avec les critères d'aujourd'hui, il y aurait bien des choses à leur reprocher, bien des scandales qui pourraient faire les tabloïds et probablement des protestations fondées sur la manière dont il voyait les femmes. Est-ce que pour autant ce sont des gens qu'il faut écarter et effacer de la route ? C'est stupide.

 

► Partis politiques

● LaREM
[Nota: dans ce parti, les propos de ses membres qui ne sont pas centristes et se considèrent de droite ou de gauche ne sont pas retranscrits]

Stanislas Guerini (délégué général)

- [Un an de crise sanitaire] Je crois que notre pays a été à la hauteur de la situation. Les décisions difficiles ont été prises.

- [Covid19] Je suis inquiet car les patients qui arrivent en réanimation sont de plus en plus jeunes.

- [Covid19] Les derniers lieux à fermer sont les écoles, les premiers lieux qui devront rouvrir, ce sont les lieux de culture.

- Nous avons décidé de suivre la recommandation des 150 citoyens pour modifier l’art.1 de la Constitution et y inscrire une formulation très ambitieuse : notre pays garantit la protection de l’environnement, de la diversité biologique et lutte contre le dérèglement climatique.

- Sur la fin de vie, je pense que la bonne méthode est celle que nous avons employée pour la PMA pour toutes : un calendrier partagé et transparent et un moment de concertation. Il serait utile de mettre en place une convention citoyenne sur le sujet, pour créer un consensus.

- [Régionales] Nous conduirons des listes unitaires, dans toutes les régions, avec nos partenaires de la majorité présidentielle. Nous déciderons ensemble pour l’intérêt des régions.

- Le gouvernement est aux côtés du monde de la culture, depuis le début de la crise.

Roselyne Bachelot a encore annoncé de nouvelles aides cette semaine. Je le dis aujourd’hui, les derniers lieux à fermer seront les écoles et les premiers à réouvrir seront les lieux de culture.

- Je constate qu’à chaque fois qu’on a cherché à mettre les collectivités en concurrence avec l’État, on s’est trompé. L’un des enseignements de cette crise est que nous devons travailler en collaboration, pour prendre les meilleures décisions pour les français.

 

Aurore Bergé (présidente déléguée du groupe à l’Assemblée nationale)

État et région doivent être des partenaires pour améliorer la qualité de vie des Franciliens et leur donner envie de rester en Ile-de-France. Une police régionale pour notre sécurité au quotidien. Un soutien pour le remplacement des véhicules polluants.

 

► Autres

● Organisations centristes
Renaissance
(Députés français du groupe centriste Renew Europe au Parlement européen)

 

Nathalie Loiseau

- Ni surprenante ni bonne nouvelle: les exportations britanniques vers l'UE s'effondrent en raison du Brexit. Même avec un accord commercial en place, être en dehors de l'UE est préjudiciable à un ancien État membre. Pas de scoop, pas de jubilation. Juste des faits et des chiffres.

- Si l’OTAN n’est pas en état de mort cérébrale, au moins a-t-elle une grave migraine turque. La Russie propose des avions de combat modernes pour compléter les systèmes de défense aérienne S-400 de la Turquie.