mercredi 4 septembre 2013

L’Humeur du Centriste. Et si l’on parlait d’abord d’une union UDI-UDI!

L’UDI étant, ne l’oublions pas, une confédération qui est loin de parler d’une seule voix, n’en déplaise à Jean-Louis Borloo, il est peut-être sage de la renforcer avant d’ouvrir ses portes à d’autres.
Créée voici presque un an, elle demeure fractionnée en chapelles avec plusieurs chefs, de Borloo à Morin en passant par Lagarde, Fromantin ou Arthuis, sans parler des sous-chefs tout aussi indépendants et à la langue bien pendue.
Bien entendu, la volonté de parvenir à une entente avec le Mouvement démocrate est avant tout une opération en vue des prochaines élections, en particulier les européennes où il faudra se compter dans un scrutin à la proportionnelle, ce qui est loin d’être gagné par les troupes de Borloo et Bayrou.
Car, ne nous y trompons pas, s’il s’agissait de bâtir dans le dur, c’est bien au cours de l’année qui vient de s’écouler qu’il aurait fallu se réunir, parler et construire ensemble et pas juste dans une certaine urgence avant des échéances électorales.
D’autant que ce n’est pas un accord électoral qui fera une proximité politique, sans parler de rapprochements de personnalités qui partagent beaucoup d’inimitiés...
Et pour éviter une possible implosion de l’UDI, ne vaut-il pas mieux pour ses dirigeants de la solidifier et non pas d’y associer un élément qui risque d’être hautement perturbateur et dont les ambitions ne sont pas d’être un second couteau et, encore moins, de s’effacer pour le bien de la cause…
Les déclarations de ces mêmes dirigeants au cours de l’été ont montré que l’UDI se cherchait encore.
Jean-Louis Borloo en est conscient, lui qui a écrit une lettre à ses amis pour les recadrer en leur demandant une plus grande intégration de leurs formations respectives et une plus grande allégeance à sa personne.
Il peut être tentant pour lui de dépasser les chapelles de son parti par une alliance avec le MoDem.
Néanmoins, à terme, le pari est hautement risqué, en particulier en cas de mauvais résultat d’une telle entreprise lors des élections européennes.
Une liste UDI-Mouvement démocrate à moins de 15% sera un résultat décevant et en dessous de 10% un échec.
Or rien ne dit actuellement que ces paliers seront atteignables à coup sûr.
Enfin, rappelons que l’entente Borloo-Morin est loin d’être au beau fixe. Avec Bayrou en plus, voilà la perspective de belles joutes entre les trois et leurs lieutenants respectifs, sans oublier Lagarde, qui risquent de ravir les concurrents des partis centristes et de désespérer le militant de base et, plus grave, l’électeur centriste.
Alors, avant de se réunir, que l’on sorte tous les squelettes des placards et que l’on s’entende sur un vrai projet politique.
Et surtout que l’UDI, enfin, s’unisse à l’UDI!

Centristement vôtre


Le Centriste