mercredi 16 avril 2014

L’Humeur du Centriste. Les chefaillons centristes ont à nouveau déterré la hache de guerre

Il n’a pas fallu attendre longtemps après la retraite de Jean-Louis Borloo pour maladie (et sans doute un certain ras-le-bol!) pour que les chefaillons centristes se bagarre à nouveau entre eux.
Et ce n’est pas (encore…) entre l’UDI et le Mouvement démocrate que la hache de guerre a été déterrée mais à l’intérieur même de la confédération créée par Borloo avec l’élection de Philippe Vigier à la tête du groupe UDI de l’Assemblée nationale face à François Sauvadet.
Petit rappel historique nécessaire afin comprendre que la lutte ne fait que commencer.
Après l’échec des centristes en 2012, une partie du Nouveau centre emmenée par Jean-Christophe Lagarde, François Sauvadet et Maurice Leroy a rejoint Jean-Louis Borloo.
Pendant ce temps, Hervé Morin, leur ennemi intime, fait de la résistance en affirmant que le Nouveau centre dont il est président demeurera indépendant.
Mais, devant la pression «amicale» de ce qui lui reste de troupes, notamment des élus avec Philippe Vigier en conciliateur, il est contraint et forcé de rejoindre l’UDI où trônent déjà aux responsabilités Lagarde et Sauvadet, désormais lieutenants d’un Borloo qui le déteste autant qu’il le déteste.
Ambiance…
A parti de ce moment, toute la stratégie d’Hervé Morin – qui multiplie les leurres en affirmant sa loyauté à la nouvelle formation et à son chef – va être de déstabiliser l’UDI, à la fois, de l’intérieur en faisant des déclarations iconoclastes et en revendiquant d’être la première formation de la confédération pour contrer systématiquement Jean-Louis Borloo qui ont échangé avant leur «réconciliation» de nombreux noms d’oiseaux, mais aussi de l’extérieur en étant le principal supporter de la réintégration de François Bayrou (qu’il a pourtant quitté avec pertes et fracas en 2007) dans le jeu centriste afin qu’il soit une épine dans le pied du même Borloo.
Ambiance…
Cette stratégie a des résultats mitigés (même si on peut penser qu’elle est une des raisons de la lassitude de Borloo), puisqu’Hervé Morin continue à avoir du mal à exister politiquement même s’il réussit à squatter les plateaux de télévision dès qu’il le peut (mais, au soir des municipales, il n’y avait pas assez de journalistes pour venir écouter sa conférence de presse…)
Reste que le retrait de Jean-Louis Borloo est bien évidemment une excellente nouvelle pour lui, sa revanche et ses ambitions.
Voilà un de ses ennemis de l’espace centriste qui s’en va et qui, en plus, laisse un vide puisqu’il n’y a aucun successeur légitime qui puisse s’imposer naturellement.
Ce qui oblige à une élection pour choisir le prochain président de l’UDI.
Et Morin sera bien sûr candidat. et se voit à la tête du parti ce qui pourrait lui permettre de pouvoir se présenter à la présidentielle de 2017, son rêve, lui qui n’a pu le faire en 2012… faute de parrainages d’élus.
Dans cette optique, il vient de gagner la première manche face à celui qui pourrait être son adversaire au poste de président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde.
En effet, c’est un de ses proches, Philipe Vigier, qui a été élu à la présidence du groupe UDI de l’Assemblée nationale en battant un proche de Lagarde, François Sauvadet, le favori et qui avait reçu des promesses de Borloo de récupérer le poste.
Pour autant, la tâche s’annonce, sinon impossible, voire extrêmement ardue pour le président du Nouveau centre.
D’une part, il est très loin de faire l’unanimité à l’UDI (mais le Nouveau centre doit encore être le principale parti de la confédération en nombre de militants, ce qui lui assure de nombreuses voix).
D’autre part, il est impossible qu’il soit un rassembleur dans le sens où l’on voit mal Lagarde, Sauvadet et Leroy et quelques autres lui faire allégeance, de même que la majorité du Parti radical avec Laurent Hénart.
Sauf que ses adversaires sont dans le même cas que lui.
Dès lors, si aucune personnalité indiscutable n’émerge d’ici là, il pourrait arriver en tête de la course.
Mais cette victoire pourrait être à la Pyrrhus et faire imploser l’UDI, éparpillant l’espace centriste de micro-partis se faisant à nouveau une guéguerre fratricide et mortifère.
Sans doute qu’une coalition anti-Morin pourrait le priver de la présidence de l’UDI avec, néanmoins, un risque d’implosion plus ou moins similaire.
Ambiance…
Déjà les ennemis du Centre se lèchent les babines et ont réservé leurs places au premier rang, tout près du ring.

Centristement votre

Le Centriste