jeudi 9 août 2007

Une Semaine en Centrisme. Une réunion des centristes est-elle encore possible ?

Que ce soit du côté du Mouvement démocrate ou du Nouveau Centre, les vacances sont propices à la préparation de la rentrée politique de septembre qui va être essentielle pour l’avenir politique des deux partis en formation mais, plus essentiellement, du Centre à court et moyen terme.
Ainsi, les deux congrès constitutifs des deux formations sonneront peut-être le glas de l’UDF et d’un Centre uni. Peut-être parce que les forces centrifuges, d’une envie de réunion, sont tout autant puissantes que les forces centripètes, celles qui président actuellement à une séparation. Des deux côtés des voix se font entendre pour que les Centristes ne se séparent pas et construisent un avenir ensemble tout n’en ignorant pas leurs différences. 
Est-ce possible ? On sait bien qu’en politique nécessité fait souvent loi mais tout autant que les ambitions personnelles et les inimitiés. Ainsi, un Centre désuni ne comptera plus beaucoup dans la vie politique, déjà qu’il ne pèse pas énormément depuis la fin des années 1990. Néanmoins, à l’inverse, François Bayrou, pour exister, doit se démarquer de la majorité actuelle dans sa stratégie de recours pour l’élection présidentielle de 2012. Ce qui n’est pas le cas des Hervé Morin, Nicolas Perruchot ou autres François Sauvadet qui ne se voient pas dans une opposition stérile pour les cinq prochaines années, ce qui ferait dix ans en tout en comptant le deuxième septennat de Jacques Chirac. De plus, se surajoutent des problèmes relationnels qui ne datent pas d’hier entre André Santini et François Bayrou, par exemple, et qui ne rendent guère optimiste quant à une réunion des deux courants.
D’autant que les deux stratégies politiques sont très éloignées. Le Mouvement démocrate se veut un pont entre le centre et le centre gauche et veut renouveler la vie politique dans une approche que François Bayrou a caractérisée de « social-démocrate » alors que le Nouveau Centre, dans la tradition de l’UDF historique se veut un pôle de centre droit. Tous les nouveaux adhérents du Mouvement démocrate sont plus proches de la gauche que de la droite (ce qui pose évidemment un problème aux adhérents de l’UDF plutôt au centre/centre-droit) alors que les fondateurs du Nouveau Centre sont plus proches des idées défendues par Nicolas Sarkozy.
Bien sûr, le Centre, par définition, c’est une diversité comme l’est la gauche et la droite qui fédèrent des groupes plus ou moins extrémistes, plus ou moins centristes. C’est dans cette optique que des personnalités, comme Jean Arthuis, estiment qu’il est encore possible de réunir les deux groupes du Centre. En tout cas, ce challenge sera très intéressant à suivre car, ne l’oublions pas, les Centristes au cours de l’histoire n’ont pas arrêté de se scinder tout en aspirant à réunir l’ensemble du peuple français. Un paradoxe qu’il serait bon de dépasser une bonne fois pour toute.


Actualités du Centre. Etats-Unis Hillary Clinton se définit comme une « progressiste » plutôt qu’une « libérale »

Dans la tradition de Théodore Roosevelt (Républicain) et Woodrow Wilson (Démocrate), plutôt que dans celle de Franklin D. Roosevelt et John Kennedy (Démocrates), telle est le positionnement politique dont se réclame Hillary Clinton. « Je préfère le mot ‘progressiste’, a-t-elle expliqué, qui a une véritable signification politique en Amérique par rapport à l’ère du progressisme du début du XX° siècle et je me considère moi-même comme une ‘progressiste moderne’ ». La tradition progressiste américaine est plutôt située au centre voire au centre-gauche alors que le terme « libéral » désigne des personnes positionnées plus à gauche. Ce positionnement de la favorite démocrate pour l’élection présidentielle de 2008 est une petite surprise car, devant les positions très à droite de George W. Bush, les démocrates se sont de plus en plus repositionnés vers la gauche en abandonnant la « Troisième voie » centriste mis en œuvre par Bill Clinton pendant sa présidence de 1992 à 2000. Reste que le positionnement centriste demeure encore la base politique des deux principaux candidats démocrates Hillary Clinton et Barack Obama. Ce dernier a toujours affirmé qu’il voulait dépasser les étiquettes partisanes pour trouver un large consensus pour gouverner.